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Heavy metal

Killa Notes : moderne et Heavy

Comme promis, le duo allemand revient avec cinq titres très Heavy et dans un Metal costaud et dynamique. KILLA NOTES confirme avec « You Can’t Kill The Beast » toute la fulgurance entrevue sur son premier EP. A ce rythme-là, on attend maintenant des Germaniques un album complet, où le duo aura plus d’espace pour s’exprimer.

KILLA NOTES

«You Can’t Kill The Beast »

(Independent)

L’an dernier, KILLA NOTES sortait un premier EP éponyme et autoproduit, également de cinq titres, en annonçant qu’il amorçait une série à venir. Revoici donc le duo allemand avec « You Can’t Kill The Beast », nouvelle production calibrée dans le même format et armée d’un Heavy Metal qui ne faiblit pas, bien au contraire.

Avec toujours aux commandes la chanteuse Nathalie Navarro et le multi-instrumentiste, mais guitariste avant tout, Peter Szigeti (ex-Warlock, Velvet Viper, UDO), KILLER NOTES offre cinq nouveaux morceaux dans un style Heavy Metal assez classique, mais racé et très efficace. Très moderne dans l’approche, le duo attaque frontalement.

Auteur de riffs et de solos pêchus, Peter Szigeti guide l’ensemble sur des rythmiques véloces sur lesquelles le chant de Nathalie Navarro vient apporter une belle agressivité avec la puissance qu’on commence à lui connaître (« You Can’t Kill The Beast », « Prison Of Doubt », « Call Of Ages »). Deuxième essai transformé pour KILLA NOTES.

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Blues

Skylar Rogers : made in Chicago

SKYLAR ROGERS puise son Blues dans son cheminement personnel pour livrer un premier album très Rock et Soul. Authentique, la chanteuse américaine joue autant de la puissance de sa voix que de la sincérité et de la profondeur qu’elle lui accorde. Sans coller aux standards de Chicago, sa ville, la chanteuse propose un Blues Rock authentique, généreux et saisissant.

SKYLAR ROGERS

« Firebreather »

(Independant)

Etant née et ayant grandi dans les quartiers difficiles de Chicago, SKYLAR ROGERS vit le Blues comme qu’elle le chante… avec force ! Après un premier EP en 2019 (« Insecurities »), elle sort enfin son premier album dans cette période malheureusement difficile et qui lui a valu d’arrêter une grande tournée américaine bien lancée. La chanteuse a d’ailleurs co-écrit « Firebreather », qui est aussi sensible que punchy.

Toujours accompagné de son groupe, l’excellent The Blue Diamonds, la frontwoman n’est pas là pour faire de la figuration et distille un Blues Rock teinté de Soul avec quelques touches rappelant même la Motown. Multipliant les morceaux assez mid-tempos (« Hard Headed Woman », « Back To Memphis »), SKYLAR ROGERS n’en oublie pas pour autant le côté mordant que lui permet ses capacités vocales (« Failure », « Moving On »).

Très varié dans son ensemble, « Firebreather » ne ressemble pas aux albums enregistrés à Chicago, malgré bien sûr quelques piqûres de rappel (« Thankful »). En marge des dynamiques morceau-titre et « Like Father Like Daughter », SKYLAR ROGERS sait aussi se faire plus émotive et touchante comme sur le délicat et poignant « Drowning ». Avec un premier album aussi abouti, l’Américaine fait son entrée par la grande porte.

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Progressif Rock

Autómata : une vague d’émotions

Autoproduit et enregistré à l’ancienne en studio (normal, quoi !), ce premier EP/LP éponyme d’AUTOMATA navigue dans un océan Post-Rock, où les accalmies succèdent aux fulgurances décibéliques. Très organiques, ces cinq morceaux évoluent dans une intensité consciente où l’énergie côtoie la douceur dans une belle harmonie.

AUTOMATA

« Autómata »

(Independant)

Né sur les cendres de Lovely Girls Are Blind, AUTOMATA a vu le jour suite à un changement de personnel, qui a offert une nouvelle impulsion au quatuor parisien. Et contrairement à son patronyme, le groupe n’a rien de mécanique, bien au contraire. Son Post-Rock est aussi langoureux qu’insaisissable et laisse place à un imaginaire tout en contraste dans un univers instrumental où les sentiments s’entrechoquent. Mouvementé mais pas chaotique.

Tout en nuance, AUTOMATA invite à un voyage délectable, où quelques tempêtes viennent ponctuer une atmosphère globalement apaisante et bienfaisante. Dès « Tanger » et ses neuf minutes, on se laisse guider par ce flot de guitares que le côté très progressif mène à des sommets d’émotion. Et pour un premier enregistrement sous cette configuration, le groupe se montre aussi serein que solide.

De cette belle luminosité instrumentale, quelques voix s’échappent comme celles venues de Mongolie sur « Church » ou encore d’autres plus robotiques sur « 3×3+5 ». Ce sont d’ailleurs étonnamment sur ces deux morceaux plus courts qu’AUTOMATA se fait plus sombre avec des riffs plus épais et musclés. Enveloppé dans cette poésie musicale, le quatuor captive et envoûte sur « Verdik » et « Automate » à la fois puissants et planants.

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Rock Stoner/Desert

Smokeheads : tout sauf un écran de fumée

Grosses guitares, rythmiques imposantes et chant aussi puissant que fédérateur, SMOKEHEADS possède tous les atouts pour s’imposer sur la scène Metal hexagonale. Il faut aussi ajouter que le pédigrée des quatre musiciens plaide pour eux et l’expérience et le savoir-faire se font entendre et résonnent fort dès les premières notes de ce très bon « Never Prick My Pickles ! ».

SMOKEHEADS

« Never Prick My Pickles ! »

(Independant)

C’est depuis une petite bande de terre coincée entre la Suisse et les montagnes du Jura, le Pays de Gex, que SMOKEHEADS a mis au point un Metal Alternatif savoureux et original. Loin d’être de nouveaux venus, les quatre musiciens du groupe ont fait leurs armes dans de nombreuses formations avant d’unifier leurs forces et leur créativité pour livrer un premier EP de quatre titres plus que prometteur. 

Définir en quelques mots le style précis du quatuor serait peine perdue tant on y trouve des sonorités propres au Stoner dans la rythmique, des guitares aussi aériennes que tranchantes et un chant solide, justement assez proche d’un Metal Alternatif américanisé. Mélodique et percutant, SMOKEHEADS distille un registre aux multiples facettes, ce qui fait toute sa richesse et aussi un beau pied de nez aux poseurs d’étiquettes en tous genres.

Solide et racé, le combo a une forte capacité à livrer des mélodies accrocheuses et des refrains qui restent fortement ancrés (« In Between », « Hate And Love »). Tout en restant accessibles, les Français savent installer de belles atmosphères avant de bastonner à coup de  gros riffs (« Nothing Is Random »). Entre fureur et accalmies, SMOKEHEADS peut ainsi se balader dans des climats où l’on aime se laisser perdre (« One Million Ways »).

Site : http://smokeheadsband.com/

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Rock Stoner/Desert

Fellowcraft : l’empreinte du Rock américain

Coincé comme tout le monde par la pandémie et après avoir sorti trois singles, FELLOWCRAFT présente enfin son troisième album. Sans détour, le Rock Alternatif aux aspects Metal et progressifs du quatuor est une belle bouffée d’oxygène, pleine d’émotion et de force.

FELLOWCRAFT

« This is Where You’ll Find Me »

(Independant)

Fondé en 2014 et après avoir évolué dans un Indie Rock un peu conventionnel, FELLOWCRAFT a réellement pris un tournant musical en 2019 avec les arrivées de Pablo Anton-Diaz (lead guitare) et de Zach Martin (batterie). Dès lors, le quatuor de Washington a changé de cap pour prendre une envergure plus imposante, compacte et dense, sans oublier de belles envolées progressives.

Toujours guidés par leur fondateur Jon Ryan MacDonald (guitare, chant), les Américains sortent en autoproduction un troisième album riche et homogène. D’ailleurs, la production puissante et colorée, signée par Tonio Ruiz (sa seconde) à qui l’on doit de très bons et majeurs albums de Rock mexicain, n’est pas étrangère à ce nouvel élan pris par FELLOWCRAFT. Et ça ne manque ni d’ambition, ni de percussion.

Très brut, « This is Where You’ll Find Me » reflète à la fois un Rock Alternatif américain rappelant Pearl jam ou Audioslave, mais la dimension progressive de l’album le rend plus original encore. Du très bon « Coyote and the Desert Rose » ou « Last Great Scotsman II » (essayez donc de vous enlever le refrain de la tête !), FELLOWCRAFT livre aussi des prises studio live très prenantes et authentiques. Une gourmandise.

Bandcamp : https://fellowcraft.bandcamp.com

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Blues

Justin Light : un Blues resilient

Entre confinement et Brexit, JUSTIN LIGHT a eu le temps de la réflexion. Le songwriter anglais en a profité pour écrire, jouer, enregistrer et produire son premier album solo. Dans un registre Blues très British, le musicien livre un album élégant, plein d’émotion et optimiste. « Sunshine Cafe » dégage une belle luminosité musicale.

JUSTIN LIGHT

« Sunshine Cafe »

(Independant)

Après 35 ans de carrière passés à partager la scène avec de grands noms et au sein des groupes The Atomic Workers et The Sonic Jewels, JUSTIN LIGHT a profité du confinement dans son pays, l’Angleterre, pour enregistrer pendant l’été dernier son premier album solo. Et celui-ci penche cette fois pour le Blues.

Guitariste et chanteur, le Britannique a donc mis à profit la situation sanitaire pour composer « Sunshine Cafe », et pourtant ce premier essai solo est tout sauf triste ou morose. Plein d’humour, les morceaux de JUSTIN LIGHT respirent et véhiculent une douceur enveloppante, malgré la pandémie et le Brexit qui ont guidé certains titres.

Très british dans le son et les compos, le songwriter développe un registre très souple et délicat sans se priver d’élever le niveau à l’occasion (« Loneliness Is A Blues », « Making It Alright In The End », « Goodbye To My Poison », « Your Payback’s Overdue »). JUSTIN LIGHT régale et on perçoit très rapidement la longue expérience du musicien.

Bandcamp : https://justinlight.bandcamp.com/

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Stoner/Desert

Around The Fire : Ethnic Stoner Doom

Réduire AROUND THE FIRE à un simple groupe, certes original, de Stoner Doom serait plus que réducteur. Dans une transe omniprésente, les Grecs réalisent l’un des meilleurs albums du genre depuis très longtemps. Et il le restera ! Sur six titres, « Celestial Keepers » hypnotise autant qu’il captive avec une force et une puissance démoniaque. Un must !

AROUND THE FIRE

« Celestial Keepers »

(Independant)

Nichée au cœur de la Méditerranée, la Grèce tient une place géographique de choix, lui permettant de brasser un nombre important de cultures différentes plus ou moins voisines. C’est ce qu’a décidé de faire AROUND THE FIRE sur son deuxième album, « Celestial Keepers », qui fait preuve d’une grande créativité en puisant dans plusieurs héritages ancestraux. Et à travers six titres incroyables, le combo traverse les âges avec modernité.

Originaire de Thessalonique sur la mer Egée, c’est donc assez naturellement que le groupe a intégré des sonorités byzantines avec d’autres issues de Mongolie. Et l’ensemble fondu dans un puissant Stoner Rock souvent Doom offre des perspectives musicales singulières à AROUND THE FIRE. Les Grecs ont été jusqu’à adopter un instrument à trois cordes ancestral, le kemenje, qui rend cet album quasi-mystique et d’une authentique spiritualité.  

Dès « Kau Ano Meha », on plonge dans l’univers du combo, qui manie l’art du crescendo avec brio sur des rythmiques aux percussions tribales. Shamanique sur « Ubdi » ou « Echoes Of Oblivion », on se laisse guider par l’univers troublant d’AROUND THE FIRE. « Astral Edifer » et ses chœurs grégoriens combinés à des riffs lourds très Doom élève encore cet état de transe avant un somptueux « Awakening » envoûtant et transcendant. Exceptionnel.  

Bandcamp : https://aroundthefire.bandcamp.com/album/celestial-keepers  

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Stoner/Desert

Hvalross : la mélodie au service d’un puissant Stoner Hard

En finalement assez peu de temps, le groupe hollandais s’est forgé un son que l’on sent construit à grand renfort de concerts intensifs. Le Stoner Hard de HVALROSS rayonne de l’expérience de ses musiciens, dont la maîtrise est totale. « Cold Dark Rain » montre une grande maturité pour un premier album. Souhaitons que ce ne soit qu’un début.

HVALROSS

« Cold Dark Rain »

(Independant)

Les quatre membres de HVALROSS ont fait leurs preuves depuis des années dans diverses formations avant de se réunir en 2018 pour de conjuguer leurs talents. Et bien leur en a pris, puisque ce premier album est original tout en rassemblant des styles et des courants qui vont du Rock au Metal. L’ensemble, sous une bannière Stoner, offre un saisissant « Cold Dark Rain », plein de panache et furieusement addictif.

Rappelant autant des ambiances chères à la NWOBHM qu’à Black Sabbath ou Mastodon, le quatuor hollandais libère une énergie globalement Hard Rock, tout en nuance et en finesse. Puissant et percutant, HVALROSS a profité d’une grosse année de concerts en 2019 pour peaufiner et façonner des compositions d’une grande maturité (« As I Am », « Death From Above », « Geryon », « Trenchfeet »).

Sur des riffs épais et massifs, les Néerlandais déploient un Stoner efficace que la voix de Gerben van Oosterhout rend encore plus saisissant et empreint d’une douce mélancolie et d’une force omniprésente (« Oblivion », « The Old Master »). HVALROSS livre un album complet, bien produit, très cohérent et entrainant, et nul doute qu’on entendra parler du quatuor au-delà d’un pays qui se fait de plus en plus Stoner.

Bandcamp : https://hvalross.bandcamp.com/

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Stoner/Desert

Hebi Katana : en quête d’identité

A travers un Stoner Doom varié, le trio japonais HEBI KATANA a articulé un premier album éponyme assez complet. Si l’intention est louable, le trio devra gommer encore un peu l’impact de ses influences sur ses morceaux et définir un style plus personnel. Mais les premiers pas sont encourageants.

HEBI KATANA

« Hebi Katana »

(Independant)

Si on connait surtout le Japon pour sa scène extrême et notamment Death Metal, de jeunes pousses s’essaient aussi au Stoner comme c’est le cas avec HEBI KATANA. Dans un registre plutôt Doom et Heavy, le trio basé à Tokyo sort son premier album en autoproduction, et il laisse entrevoir de bonnes dispositions.

Avec un esprit très sabbathien, HEBI KATANA livre huit titres et deux interludes instrumentales et acoustiques où le combo passe en revue ses nombreux et variées influences passant des 70’s aux 90’s l’espace d’un riff ou d’un break. Et si les Nippons ratissent si large, c’est aussi et sûrement pour faire état de leur éventail musical.

« Directions For Human Hearts », qui ouvre l’album, est probablement le morceau le plus expérimental de l’album. Ensuite, le proto-Doom laisse sa place à des titres qui vont jusqu’à puiser dans le Grunge et le Hard Rock (« Reptile Machine », « Struggle With A Lie »). HEBI KATANA doit encore affiner son style et se faire plus original, mais les bases sont bonnes.

Bandcamp : https://hebikatana.bandcamp.com/album/hebi-katana

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Extrême

Junon : Un nouveau départ très explosif

Quatre ans après la fin annoncée de General Lee, c’est sous l’appellation de JUNON que le groupe du nord de la France revient à la charge. Entre HardCore et Post-Rock très Metal, le combo délivre quatre nouveaux où de multiples variations côtoient des mélodies accrocheuses.

JUNON

« The Shadows Lenghten »

(Independant)

Après plus d’une décennie de bons et loyaux services au sein de General Lee, le groupe renaît sous le nom de JUNON, furieuse entité post-HardCore toute aussi décapante. Après un premier single, « Carcosa », en décembre dernier, le groupe propose quatre titres qui laissent présager de bien belles choses. En tout cas, les Français sont remontés comme jamais.

Tiré du titre de l’une de leurs premières compositions sous l’ère General Lee, JUNON n’a rien perdu de son mordant et l’on retrouve l’explosivité de ses débuts (« Sorcerer »). Le sextet du nord affiche toujours une étonnante force de frappe et les trois guitaristes ont édifié un véritable mur du son, tout en nuance et en puissance (« Flood Preachers »), développant une monumentale énergie.

Loin d’être dans la continuité de leur formation précédente, JUNON explore d’avantage les atmosphères, les changements de climats et présente un relief saisissant dans ce nouveau répertoire. Avec un champ d’action élargi, la formation peut se lasser aller à des expérimentations très bien senties (« The Bleeding »). Racé et tranchant, « The Shadow Lenghten » est en entrée en matière très réussie.  

Bandcamp : https://wearejunon.bandcamp.com/music