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Hard 70's Heavy Rock Old School

Ian Blurton’s Future now : absolute rock

Avec autant d’énergie et de créativité, « Crimes Of The City », deuxième opus des Canadiens, a de quoi séduire les amoureux de Rock direct et sans concession. Outre l’expérience des membres du IAN BLURTON’S FUTURE NOW, c’est une même vision qui est ici distillée avec une intensité sans limite, mélangeant des courants comme le Stoner, le Psych, le Hard Rock 70’s avec une dose de Heavy Metal à l’ancienne. Pourtant pointilleux dans sa conception, cette nouvelle réalisation donne un coup de pied dans la fourmilière Rock, tout en ménageant l’institution. Une saveur assez unique.

IAN BLURTON’S FUTURE NOW

« Crimes Of The City »

(Pajama Party Records)

Bien que né dans l’Illinois, IAN BLURTON est une figure incontournable au Canada, et notamment en Ontario, où il a fait l’essentiel de sa carrière. Guitariste, songwriter et producteur, il a fait les belles heures de son premier groupe, Change Of Heart de 1987 à 1997, avant de se consacrer à la scène Rock indépendante à laquelle il a fortement contribué à poser les fondations. Et c’est il y a un peu plus de deux ans qu’il monte le projet FUTURE NOW, destiné dans un premier temps à des prestations live, qui lui ont forgé une solide réputation et qui l’ont mené à un premier album, « Second Skin », déjà électrisant.

Accompagné par des musiciens chevronnés qui possèdent exactement le même état d’esprit et partagent une vision du Rock commune, IAN BLURTON’S FUTURE NOW compte donc dans ses rangs Glenn Milchem à la batterie et aux chœurs, la bassiste Anna Ruddick et Aaron Goldstein à la guitare. Ici, point de bidouillages, de fioritures, d’overdubs et autres coquetteries, le quatuor ne jure que sur ses amplis à lampe, des riffs percutants, des voix presque solaires et un sens de la mélodie aussi délicat que rugueux, qui le rend addictif.

Pas de faux-semblant, donc. Alors, si « Crimes Of The City » résonne globalement comme du Classic Hard Rock, il ne faudrait surtout pas oublier les touches Stoner et psychédéliques qui viennent compléter ce beau tableau. Les parties de guitares rayonnent, le travail sur les voix est exemplaire et si la production conserve un aspect très brut, elle n’en demeure pas moins soignée. La force du IAN BLURTON’S FUTURE NOW est certainement sa sincérité et sa spontanéité et on se délecte de cet album si humain et authentique. Un régal !

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Classic Hard Rock Hard 70's

Michael Schenker : OVNI guitaristique

Cela fait dorénavant une cinquantaine d’années que MICHAEL SCHENKER fait partie d’une longue lignée de musiciens qui tend à disparaître, celle des guitar-heros. S’il s’est surtout fait connaître avec MSG, en solo et avec divers projets, il a aussi marqué de son empreinte l’histoire d’UFO malgré une présence assez éphémère, mais retentissante. Afin de célébrer les 50 ans de cette période unique, le guitariste allemand a décidé d’y consacrer trois albums, dont voici le premier.

MICHAEL SCHENKER

My Years With UFO

(earMUSIC)

Même s’il n’a fait qu’un passage relativement court au sein du groupe britannique UFO de 1973 à 1978, MICHAEL SCHENKER aura marqué les esprits et sans doute écrit les plus belles pages de la formation devenue mythique par la suite. Cinq petites années donc, ponctuées de six albums qui trônent aujourd’hui au panthéon du Hard Rock mondial et qui sont autant de madeleines de Proust pour tout amateur qui se respecte. On y retrouve « Phenomenon », « Force It », « No Heavy Petting », « Lights Out », « Obsession » et le live « Strangers In The Night » devenu un incontournable. Le guitariste y montre une étonnante précocité qui le mènera très loin par la suite, notamment avec MSG.

Car c’est à 17 ans seulement qu’il est appelé au sein du groupe anglais, alors qu’il œuvre avec son grand frère Rudolf chez Scorpions. Un mal pour un bien à l’époque où UFO affiche une notoriété bien supérieure au combo familial. Comme un poisson dans l’eau, le jeune allemand signe des morceaux devenus incontournables comme les désormais classiques : « Doctor Doctor », « Rock Bottom », « Lights Out », « Let It Roll » ou l’excellent « Only You Can Rock Me » que l’on retrouve tous ici, bien sûr. Si la virtuosité de MICHAEL SCHENKER impressionne déjà, son travail d’écriture n’est pas en reste et pourtant l’aventure s’achèvera sur une fâcherie avec le chanteur Phil Mogg.

Avec son ami producteur Michael Voss, MICHAEL SCHENKER a même tenu à respecter le son de l’époque, puisque la production de « My Years With UFO » n’a rien de clinquante, bien au contraire. Ce qui est clinquant ici, c’est la liste de guests devenus lui apporter un hommage appuyé. Jugez-vous par vous- même : Axl Rose et Slash (mais pas sur le même morceau), Kai Hansen, Roger Glover, Joey Tempest, Biff Byford, Jeff Scott Soto, John Norum, Dee Snider, Joel Hoekstra, Joe Lynn Turner, Carmine Appice, Adrian Vandenberg, Michael Voss, Stephen Pearcy et Erik Grönwall. Un casting de rêve pour un musicien hors-norme, qui a marqué plusieurs générations d’artistes !

Retrouvez la chronique de son dernier en date avec MSG :

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France Hard Rock

Last Temptation : un appétit pour le changement [Interview]

On en va pas se mentir, la France n’est pas vraiment le pays du Hard Rock, mais cela ne lui empêche pas de réserver quelques belles surprises, et LAST TEMPTATION en est une très belle. Le groupe de Peter Scheithauer, guitariste et compositeur, sort « Heart Starter », dans les jours qui viennent, après deux premières réalisations plutôt Hard’n Heavy. Une sorte de retour aux sources pour le fondateur du combo qui a fait ses premières armes à Los Angeles à une époque très créative. Sur ce troisième album, le groupe se présente également avec un nouveau frontman, le Québécois Loup Malevil, et Fabio Alessandrini à la batterie. De quoi rebattre les cartes et s’offrir un bel élan dans un style plus chaleureux, aéré et positif aussi. Entretien avec un musicien qui se fie à son instinct et ses envies avec un bon feeling…

– Votre troisième album, « Heart Starter », sort dans quelques jours. Deux ans se sont écoulés depuis « Fuel For My Soul » durant lesquels vous avez fait de prestigieuses premières parties et de beaux festivals. Est-ce que, dans ce cas-là, tu attends que tout ça retombe un peu ou la composition ne s’arrête jamais ?

Ca ne s’arrête jamais, en fait. Il y a quand même des moments off où pendant deux/trois semaines, je n’ai pas envie de bosser et je laisse venir. Mais en général, je n’arrête jamais, car il y a toujours des idées qui arrivent à droite, à gauche. Bien sûr, je ne finis pas le morceau d’un seul coup. Je garde beaucoup d’idées et ensuite il faut trouver vers quelle direction tu veux aller et trouver une cohésion dans tout ce que tu fais. Sur cet album, on a été assez éclectique et l’objectif était justement de combiner tout ça en un seul style. Que tout sonne LAST TEMPTATION finalement.

– Difficile de ne pas évoquer les changements de line-up assez fréquents chez LAST TEMPTATION. Si la rythmique bouge souvent beaucoup, changer de chanteur après deux albums est toujours assez délicat. Sans entrer dans les détails, est-ce que cela a remis en question certains morceaux déjà composés, par exemple ?

On a tout refait. Cela n’a rien à voir avec ce qui avait été réalisé au préalable. Cet album a  vraiment été composé pour nous. Je crois qu’il y avait un morceau qui était présent sur les démos avec l’ancien line-up. Mais tout le reste est complètement nouveau.

– C’est donc le chanteur Loup Malevil, plus habitué à la Country Music qu’au Hard Rock qui officie derrière le micro. Comment vous êtes-vous trouvé et de quelle manière son intégration s’est-elle déroulée ?

En fait, j’ai cherché un chanteur qui soit plus dans la lignée de ce que je voulais avec une direction un peu plus ‘joyeuse’, plus Hard Rock en tout cas. En cherchant, je suis tombé sur une vidéo de Loup et j’ai trouvé que ça sonnait bien. J’ai appris qu’il était québécois, qu’il habitait à Toulouse et je l’ai contacté. Je lui ai ensuite envoyé des démos et, finalement, il est vraiment à fond dans ce qu’on voulait faire.

– La rythmique est désormais composée de Franz OA Wise toujours à la basse et de Fabio Alessandrini derrière les fûts en remplacement de Farid Medjane. Est-ce que chacun participe à la composition, ne serait-ce qu’en apportant son feeling à travers son jeu personnel, ou y a-t-il une ligne directrice préétablie ?

Fabio aime vraiment ce style et il a vraiment une vision claire de sa façon de jouer. Il y a peut-être une ou deux fois où je lui ai dit que ça n’allait pas. Mais il a une telle finesse dans son jeu, une telle compréhension des morceaux que je le laisse faire. Il apporte tellement. D’ailleurs, souvent, je lui envoie les démos sans batterie pré-enregistrée avec juste la guitare et un clic, puis il fait ce qu’il veut. C’est la même chose avec Franz, qui a vraiment un jeu de basse très riche. Et avec Fabio, il peut vraiment mettre des lignes de basse plus fournies. Il y a une réelle symbiose entre eux deux et ils s’amusent… Et c’est le plus important ! Et puis, il y a beaucoup plus de vibes 70’s dans leur jeu, ce qui donne un groove très intéressant.

– Ce qui est aussi assez étonnant chez LAST TEMPTATION, c’est que vos trois albums ont des couleurs musicales différentes, tout en conservant une identité évidente. Est-ce que vous vous cherchez toujours en termes de son et de production, ou est-ce justement cette diversité qui fait votre force ?

Ah ! (Rires) Le fait que ce soit toujours la même personne qui compose les riffs donne une certaine continuité, même s’il y a toujours quelques différences. C’est vrai que j’aborde les choses de la même façon quand je joue, puisque c’est mon jeu. Cette fois, j’ai voulu donner un côté plus Hard Rock et moins Heavy. C’est aussi dans l’esprit des groupes avec lesquels grandi, c’est-à-dire Van Halen, Dokken, … Il y a toujours eu ce mélange. Ca reste des riffs LAST TEMPTATION et au niveau de la production, on est allé chercher un gros son, mais avec cette fois-ci, plus d’affinité dans le groupe et surtout plus de finesse basse/batterie.

– Revenons à « Heart Starter », dont le contenu est nettement plus varié, même si les fondations et les fondamentaux restent les mêmes. Est-ce que justement Loup vous permet d’explorer de nouveaux horizons ?

Ah complètement ! Il est capable de beaucoup de choses et il a une approche très fun des morceaux. Avec ses capacités vocales, y compris au niveau des chœurs, il apporte beaucoup et avec une grande liberté. Il est également très à l’écoute et il a une touche très personnelle, qui lui permet de vraiment bien sentir les chansons.

– L’approche est également plus Classic Rock dans l’ensemble et donc moins Heavy qu’auparavant. Est-ce qu’il y a une volonté de toucher un public plus large, ou ce sont plus simplement les références musicales de chacun qui ressortent plus facilement cette fois ?

C’est beaucoup plus au niveau des références, en effet. Ce sont vraiment les riffs qui me sont venus avec une couleur différente. Et puis, le chant de Loup ensuite a vraiment confirmé cette intuition. Il a un côté très fédérateur dans le chant et ça m’a rappelé beaucoup de choses. Donc, en plus des riffs plus Rock et une voix comme la sienne, tu donnes tout de suite une autre couleur à l’album. Il y a peut-être plus de chaleur et l’ensemble est aussi plus positif, notamment au niveau des paroles qui contiennent beaucoup plus d’humour et qui sont aussi plus pointues.

– « Heart Starter » a été enregistré dans trois studios différents et mixé pour l’essentiel par Jordan Westfall, qui a récemment travaillé avec Black Stone Cherry, et tu l’as accompagné pour le mastering. C’était important pour toi d’avoir le final-cut sur le son de ce nouvel album ?

Oui parce que, parfois, il manque deux/trois petites choses. Cela dit, je ne suis peut-être pas le meilleur pour le faire surtout avec mon petit problème d’oreille ! (Rires) Mais je détecte certains détails, comme une basse à ajouter, par exemple, et donc oui, c’est important pour moi.

– Un petit mot aussi au sujet du single « Get On Me », qui a été mixé par le grand Mike Fraser. J’imagine qu’une telle collaboration a un caractère assez unique. Qu’est-ce que tu en retiens, dans quelles circonstances cela a-t-il pu se faire et pourquoi n’a-t-il pas mixé tout l’album ?

En fait, cela a surtout été une question de timing pour le mix complet de l’album. A ce moment-là, tout n’était pas encore enregistré de notre côté, non plus. En fait, l’enregistrement ne s’est pas fait en une seule fois, en raison de morceaux qui sont arrivés en toute fin. Et puis, il était très occupé une semaine ici, une semaine là. En fait, on s’est souvent parlé et on voulait faire quelque chose ensemble depuis un moment. Et en dernière minute, il y a aussi eu une question de budget avec notamment un studio au Canada qui était plus cher que ce que l’on croyait. Puis, on a aussi écouté ce que Jordan a fait et j’adore. J’aime beaucoup sa façon de travailler et lorsque j’ai écouté ce qu’il avait réalisé pour Black Stone Cherry, j’ai trouvé ça parfait. Au final, c’était plus une question de timing qu’autre chose.

– Puisqu’on en est à évoquer les grands noms présents sur l’album, on y retrouve Billy Sheehan à la basse sur « I Won’t Love You », Vinny Appice à la batterie sur « All In All Out » et « Wildfire » et Don Airey de Deep Purple sur ces deux mêmes morceaux. Et il faut ajouter Kenny Aronoff (John Mellencamp, John Fogerty) à la batterie sur un titre, tout comme Rudy Sarzo (Dio, Ozzy, Quiet Riot) à la basse sur « Wild Fire ». C’est important aussi d’avoir des guests de ce calibre sur un album, ou il s’agit juste d’un petit plaisir personnel ?

En fait, c’est venu comme ça à travers diverses sessions. On voulait travailler ensemble et les mettre sur l’album. D’avoir Kenny et Billy sur un titre était aussi un peu mon petit Graal. Au niveau basse/batterie, ils sont incroyables. Je croisais très régulièrement Billy à Los Angeles à une certaine époque. Pour Kenny, qui ne veut pas faire un titre avec lui ? (Rires) C’est quelqu’un plein de force, de tellement joyeux et qui un personnage assez impressionnant aussi. Quant à Don, il est tout simplement monumental !

– Enfin, avec trois albums, vous avez de quoi constituer de jolies setlists. Allez-vous vous concentrer sur « Heart Starter », ou essayer de trouver un équilibre avec l’ensemble de votre répertoire ?

Non, on va axer nos concerts sur le nouvel album. Et puis, on ne va pas se le cacher, la direction musicale actuelle est différente. Lors d’un récent concert, on avait juste un ancien titre du deuxième disque. On va peut-être réadapter certains morceaux, qui colleront au set que l’on veut donner. La ligne artistique est plus claire aujourd’hui et j’ai d’ailleurs déjà en tête celle du prochain. Donc on va rester sur cette dynamique.

L’album de LAST TEMPTATION, « Heart Starter », sortira chez Metalville.

Photos : Benjamin Hincker (1, 2,5) et Greg H Photographer (3)

Retrouvez l’interview de Peter Scheithauer lors de la sortie de « Fuel For My Soul » :

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Classic Hard Rock Hard Rock

The Dead Daisies : furiously alive

La sortie d’un nouvel album de THE DEAD DAISIES est déjà un plaisir en soi, alors lorsqu’il s’agit en plus d’y retrouver la voix chaude et rocailleuse du frontman John Corabi, il n’en est que décuplé. Et pour leur septième réalisation studio, les désormais australo-américains se montrent redoutables, terriblement Rock’n’Roll et délicieusement addictifs. « Light’Em Up » nous fait presque remonter le temps, grâce à une magie intacte qui doit beaucoup à son époustouflant duo de guitaristes et surtout à de nouvelles compos plus intemporelles que jamais.

THE DEAD DAISIES

«Light’Em Up »

(The Dead Daisies Pty Ltd./SPV)

L’ambition de THE DEAD DAISIES, depuis un peu plus de 10 ans maintenant, a toujours été de perpétuer une belle et très honorable tradition et surtout une certaine idée d’un Classic Hard Rock vivifiant et fougueux. Et bien au-delà de faire du neuf avec du vieux, le groupe a trouvé sa patte, élaboré un son identifiable et surtout vu défiler dans ses rangs parmi les meilleurs musiciens du genre. Toujours autour de son guitariste et fondateur, l’Australien David Lowy, sorte de gardien du temple, « Light’Em Up » apporte son lot de nouveauté, qui se traduit par quelques changements de line-up et une fois encore : on est très bien servi !

Rien n’est donc figé, ce qui n’est pas pour me déplaire, puisque John Corabi fait enfin son retour au bercail, et le quintet acte aussi l’arrivée de Michael Devin (ex-Whitesnake), tous deux en lieu et place de Glenn Hugues pour qui j’ai le plus grand respect, mais bon… THE DEAD DAISIES affiche donc l’une de ses meilleures formations depuis quelques années et, après un « Best Of » pour marquer sa première décennie l’an dernier, repart sur les chapeaux de roues avec dans ses rangs l’incontournable et indispensable Doug Aldrich à la guitare et l’excellent Brian Tichy derrière les fûts. Difficile de rêver mieux !

Composé et enregistré entre Muscle Shoals et Nashville, c’est le producteur Marti Frederiksen qui a mis en lumière les dix titres, dont une très bonne reprise de The Angels, « Take A Long Line », chère à leur compatriote Lowy. Puissant et mélodique, THE DEAD DAISIES livre un Hard Rock aux teintes parfois bluesy sur lequel son chanteur se révèle vraiment être l’homme de la situation. Heavy et accrocheur, « High’Em Up » resplendit de toutes parts et s’avère être le meilleur opus du groupe depuis longtemps (« I’m Gonna Ride », « Times Are Changing », « I Wanna Be Your Bitch », « Back To Zero »). Well done !

Retrouvez les chroniques précédentes du groupe :

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Classic Hard Rock Hard Blues

Black Country Communion : back to business

Vétérans fatigués pour certains, dieux vivants pour d’autres, une chose est sûre : les membres de BLACK COUNTRY COMMUNION ne laissent personne indifférent depuis maintenant 2010. Très attendu, cette cinquième réalisation se distingue à nouveau par sa fraîcheur et sa classe, et le combo anglo-américain en a encore sous le pied. Et l’écoute de « V » dévoile un très bon concentré de Hard Rock bluesy intemporel, comme seuls des musiciens de ce calibre savent encore le faire.

BLACK COUNTRY COMMUNION

« V »

(J&R Adventures)

Depuis 15 ans, et même s’il en aura fallu attendre sept entre leurs deux derniers efforts ensemble, Glenn Hughes (basse, chant), Joe Bonamassa (guitare), Derek Sherinian (claviers) et Jason Bonham (batterie) se font plaisir aux commandes de BLACK COUNTRY COMMUNION, supergroupe transatlantique comme on n’en fait plus depuis des lustres. Et si l’attente fut aussi longue, c’est aussi que nos quatre cadors ont un emploi du temps chargé et que, même à ce niveau-là, composer et entrer en studio nécessite déjà de se rencontrer…

Comme depuis les débuts de la formation, on retrouve le compagnon de route de longue date Kevin Shirley aux manettes de la production et, un peu aussi comme d’habitude, personne ne s’est vraiment foulé pour choisir le titre de ce cinquième album. Cependant, ce n’est pas non plus ce que l’on attend en priorité de BLACK COUNTRY COMMUNION, mais plutôt et surtout des morceaux de qualité. Et comme toujours, le quatuor est à la hauteur de son pédigrée avec Classic Hard Rock bluesy et virtuose à souhait.

Les deux premières choses qui frappent à l’écoute de « » sont d’une part la cohésion qui libère ce groove commun et ensuite la performance vocale de Glenn Hugues qui, du haut de ses 73 printemps, tient la dragée haute à la jeune génération. Sa complicité avec Jason Bonham fait aussi des merveilles. Quant à Joe Bonamassa et Derek Sherinian, on ne leur connait pas de prestations moyennes. Parmi les incontournables du nouveau BLACK COUNTRY COMMUNION, on retiendra « Enligthen », « Stay Free », « Red Sun », « Restless » et « Love And Faith ».

Photo : Rob Bondurant
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Classic Hard Rock Heavy Rock

Plush : génération spontanée

Déjà rompu à la scène, et d’ailleurs actuellement en tournée avec Disturbed, PLUSH ne compte pourtant qu’un seul album à son actif, auquel vient s’ajouter « Find The Beautiful », un nouvel EP plein de surprises. Entièrement féminine, la formation évite avec talent les écueils de ses jeunes années. Bien au contraire, elle distille un registre déjà très expérimenté et créatif. Fortes d’un solide Heavy Rock, les musiciennes semblent prêtes à écumer le monde entier avec une facilité qui impressionne déjà.

PLUSH

« Find The Beautiful »

(Pavement Entertainment)

Affichant une petite vingtaine d’années de moyenne d’âge, PLUSH n’a pourtant pas mis très longtemps à se faire une place sur la scène Rock américaine. Avec un premier album éponyme sorti en 2021, dont les singles « Hate » et « Better Off Alone » ont squatté les charts US, le quatuor refait son apparition avec un nouvel EP. Ne chroniquant que très rarement les formats courts, « Find The Beautiful » est d’une telle fraîcheur qu’il est assez normal de s’y pencher. Ces six nouveaux titres en valent vraiment la peine.

Composé de la chanteuse, guitariste et compositrice Moriah Formica, de Bella Perron à la lead guiatre, de la bassiste Ashley Suppa et de la batteuse Faith Powell, PLUSH surprend véritablement par sa maturité musicale, autant dans l’écriture que dans l’interprétation. Avec un Heavy Rock proche d’une Classic Hard Rock, les Américaines se montrent piquantes et n’ont vraiment pas froid aux yeux. Il suffit d’écouter le chant, les parties de guitare et la rythmique pour s’en convaincre. Cette jeunesse-là est fougueuse.

Enregistré dans deux studios de Nashville, « Find The Beautiful » présente une belle maîtrise portée par une production qui dévoile toute la puissance, comme la délicatesse, que PLUSH déploie sur les six titres. C’est d’ailleurs un peu étonnant que le morceau-titre de l’EP soit une ballade, ce qui montre l’assurance des jeunes femmes. Musclées et très mélodiques sur « Run », « Kill The Noise » et le massif « Left Behind », elles sont également impériales sur la reprise de Heart, « Barracuda ». L’avenir leur tend les bras !

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Hard Blues Hard Rock

Bad Touch : great feelings

Avec cinq réalisations sur dix ans, les Britanniques tiennent leur rythme de croisière, et à en juger par la qualité proposée encore, le chemin ne paraît pas dissimuler la moindre embûche majeure. Partagé cette fois entre un Southern Hard Rock puissant et rugueux et des refrains peut-être plus accessibles, BAD TOUCH n’entre pas encore tout à fait dans le rang, grâce à une fougue alimentée par des Anglais qui veulent en découdre, tout en séduisant leur auditoire. Et en cela, « Bittersweet Satisfaction » est une belle réussite.

BAD TOUCH

« Bittersweet Satisfaction »

(Marshall Records)

Avec son quatrième album, « Kiss The Sky », enregistré aux légendaires Rockfield Studios au Pays de Galles il y a trois ans et qui marquait aussi son engagement avec Marshall Records, BAD TOUCH avait sérieusement commencé à faire parler de lui. Sur « Bittersweet Satisfaction », il enfonce le clou et confirme après une décennie d’exercice qu’il va bien falloir compter sur et avec lui. Entre Classic Hard Rock et Southern Blues Rock, le quintet a trouvé sa voie et même si ses influences sont manifestes, son style et sa musique font tellement de bien.  

Ce qui rend les morceaux de ce nouvel album si fluides et évidents vient peut-être aussi du fait que le line-up est le même depuis le début. Cela expliquerait toute cette cohérence. Un brin vintage et old school, BAD TOUCH avance pourtant dans un revival très actuel et des compos intemporelles. Rob Glenndinning et Daniel Seekings forment une véritable machine à riffs capable aussi de produire des solos directs et tout en feeling. Et si les titres de « Bittersweet Satisfaction » sont assez courts et formatés, on le doit surtout à la recherche d’efficacité.

Impérial au chant, Steve Westwood apporte une incroyable chaleur aux dix titres et la rythmique hyper-groovy est implacable et propulse cette nouvelle production dans un Rock à la fois british et très sudiste. BAD TOUCH se nourrit du meilleur et même si le combo du Norfolk se fait plus mainstream qu’auparavant, l’ensemble est toujours aussi réconfortant et addictif (« Slip Away », « This Life », « Bittersweet satisfaction », « Taste This », « Come back Again », « Dizzy For You »). Inutile de dire les ravages que ce nouvel opus devrait procurer sur scène !

Photo : Rob Blackham
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Classic Hard Rock

Blue Öyster Cult : le culte de la légende

Malgré un retour en 2020 avec « The Symbol Remains », qui rompait avec presque deux décennies sans album studio, BLUE ÖYSTER CULT semble vivre sur ses acquis. Bien sûr avec une telle discographie, on peut aisément le comprendre. Cependant, on en est au septième album live en trois ans… La formation de Long Island est devenue une sorte de micro-ondes du Classic Rock et on peut légitiment s’en désoler. Mais, toujours aussi efficace en concert, les aficionados apprécieront… encore !

BLUE ÖYSTER CULT

« 50th Anniversary Live – First Night »

(Frontiers Music)

BLUE ÖYSTER CULT est l’une des rares légendes du Classic Rock/Hard Rock encore en activité et il est donc assez logique que les Américains célèbrent leurs 50 ans de carrière sur scène avec leurs fans. En septembre 2022, la formation a donc investi le Sony Hall de New-York trois soirs d’affilée et à guichets fermés. Le menu était annoncé : jouer les trois premiers albums (« Blue Öyster Cult », « Tyranny And Mutation » et « Secret Treaties ») dans leur intégralité avec en bonus quelques classiques sortis plus tard et devenus incontournables.

Le quintet nous replonge donc dans la période 1972-1974 et on peut s’interroger sur le choix de la setlist, car BLUE ÖYSTER CULT n’était pas encore la machine Rock qu’elle est devenue juste après avec « Agents Of Fortune » (1976) et le fameux « (Don’t Fear) The Reaper », joué ici d’ailleurs. Et que les fans se rassurent, ils retrouveront aussi « Godzilla », « Burnin’ For You », « Cities On Flame With Rock’n’Roll », « In Thee », « Veteran Of The Psychic War », « Dominance And Submission » et « Astronomie ». Il fallait bien ça.

Pour être complet, « 50th Anniversary Live – First Night » contient deux CD et un DVD de deux heures avec une petite surprise. En effet, le membre-fondateur Albert Bouchard (batterie, guitare, basse) est aussi de la partie aux côtés du line-up actuel (Eric Bloom, Donald Roeser, Richie Castellano, Danny Miranda et Jules Radino). Alors oui, BLUE ÖYSTER CULT reste un très grand groupe, y compris en concert, et ça joue même toujours aussi bien. Cela dit, à trop entendre ces mêmes morceaux, on finit par chercher le frisson…

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Hard Rock

Riot At The Moonshine Bar : rock rebellion

Malgré son nom, RIOT AT THE MOONSHINE BAR n’a rien d’une formation de pub Rock débarquée d’Australie, qui s’en ait fait une spécialité. Bien au contraire, les Teutons balancent un Hard Rock hors d’âge généreux et que l’intemporalité rend toujours incroyablement actuel. « Midnight Anthems » fait suite à un bon EP et ce premier opus réserve de belles surprises.

RIOT AT THE MOONSHINE

« Midnight Anthems »

(Independant)

Il y a deux ans, j’avais eu un coup de cœur pour ce groupe basé dans le nord de l’Allemagne. RIOT AT THE MOONSHINE BAR venait de sortir, déjà en autoproduction, un EP de six titres baptisé « RATMOB », plutôt inspiré. Sans véritablement bousculer l’ordre établi, le quintet distille un Classic Hard Rock solide et dynamique directement hérité de l’âge d’or du genre, les années 80 et 90… forcément. Un mode revival très maîtrisé qui lui donne des ailes et nous renvoie à une époque un brin plus sauvage.  

C’est dans ce même élan créatif que RIOT AT THE MOONSHINE BAR sort enfin son premier album, « Midnight Anthems ». La donne n’a pas changé, ni le fameux bar. Le ‘Moonshine’ encaisse les décibels et les nouveaux morceaux montrent la même envie d’en découdre. La production reste la même, entre classicisme et modernité, et les Allemands ont parfaitement réussi à peaufiner un style désormais identifiable. La patte est perceptible et le combo semble avoir trouvé sa voie.

Avec un frontman qui a sérieusement pris de l’assurance, une paire basse/batterie qui ronronne et deux guitaristes très enthousiastes, RIOT AT THE MOONSHINE BAR affiche un tout autre visage et ne manquera pas d’accrocher les fans de Hard Rock. Teinté de Heavy avec des riffs racés, des twin-guitares virevoltantes et des solos plein de feeling, « Midnight Anthems » prouve que le combo se projette avec une volonté d’acier (« Evil Inside », « Rock ‘Til The Morning », « Dirty Hariette », « Bozzeday Tuesday »).

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Classic Hard Rock Hard Rock

The Redshift Empire : à la croisée des mondes

Fondamentalement Rock’n’Roll et surtout Hard Rock en l’occurrence, THE REDSHIFT EMPIRE s’est lancé dans un album-concept sur le thème de l’espace, un exercice pourtant cher au Progressif. Mais en restant ancrés dans la tradition du genre, les Français apportent une touche moderne avec une belle fraîcheur et une puissance presque Metal. Très travaillé, « New Horizons » dévoile une formation ambitieuse, inspirée et très douée, dont l’avenir s’annonce radieux.

THE REDSHIFT EMPIRE

« New Horizons »

(Redshift Records)

2023 marque un tournant pour le quintet francilien. Redshift est devenu THE REDSHIFT EMPIRE et après « Duality » paru en 2018 chez M&O, il sort son deuxième opus sur son propre label. Musicalement aussi, on note une évolution qui, sans être révolutionnaire, semble plutôt naturelle. Le groupe grandit, mûrit et son style avec. En revanche, « New Horizons » montre une production plus massive et très véloce et surtout, il s’agit d’un album-concept basé sur une épopée spatiale captivante.

Œuvrant dans un Hard Rock musclé et mélodique, parfaitement mis en valeur par un enregistrement et un mix irréprochables, THE REDSHIFT EMPIRE livre des morceaux très accrocheurs et entêtants. Sur des riffs épais et racés, une rythmique solide et dynamique, le frontman Thibault Ropers se montre d’une singulière polyvalence, tant la maîtrise affichée est irréprochable. Rien ne parait lui résister tout au long de « New Horizons », où il se révèle comme un redoutable chanteur dans un rôle de leader assumé.

Très bien structurée, cette nouvelle réalisation est aussi aventureuse dans son propos que dans son approche. Ce qui est assez étonnant chez THE REDSHIFT EMPIRE, c’est le registre emprunté. Si le son est actuel, l’ensemble sonne tellement intemporel qu’il est difficile de rattacher le combo à une époque spécifique. Et c’est aussi ce qui fait sa force et son originalité (« Ignition », « No Way Back », « Hyperspace », « Asteroids », « Planet III », « The Message »). « New Horizons » est bien plus qu’un simple envol réussi.

Photo : Lucie Monroe