Pour son deuxième album, OPPROBRE vient confirmer les grandes qualités déjà aperçues sur « Le Naufrage ». Avec « Fragments De Destinées », les Français posent avec force un post-Black Metal aux contours post-Rock et Progressif. La puissance du jeu des Montpelliérains n’éclipsent pas pour autant la finesse des morceaux et la grande qualité d’interprétation du combo. Une belle confirmation.
OPPROBRE
« Fragments De Destinées »
(Klonosphere/Season Of Mist)
Commençons par l’essentiel. Non, OPPROBRE ne va rien vous jeter dessus et non, le groupe n’a pas sombré en 2017 malgré « Le Naufrage » annoncé en titre de son premier album. Voilà, on a fait le tour des vannes pourries, alors entrons dans le vif de « Fragments De Destinées », petit bijou ancré dans un post-Black Metal tirant de belles manière vers des sonorités post-Rock et progressives.
Très mélodique tout en restant Shoegaze, le quintet offre un digne successeur à son premier opus et il brille d’entrée de jeu par un bon mix et une très belle production signée par le combo lui-même. OPPROBRE sait où il va et cela s’entend dès la première partie de « Vertige », l’intro qui ouvre l’album. Aériens tout en restant massifs, les Montpelliérains jouent surtout sur les atmosphères de morceaux qui s’étirent habillement dans la durée.
Dans une ambiance d’un romantisme mélancolique et agité, le quintet alterne avec la même finesse un chant growl et clair, le tout en français (même si ça ne saute pas de suite aux oreilles). S’inspirant de littérature et de philosophie, l’univers d’OPPROBRE est captivant et l’attention portée aux arrangements notamment le rend vraiment saisissant (« Renouveau », « Absence », « Steppes », « L’Epreuve », « Indifférence »). Costaud et créatif.
Elevé dans le chaudron, LOUIS MEZZASOMA fait partie de cette nouvelle génération, qui a parfaitement digéré la culture et l’Histoire du Blues pour être à même d’en proposer sa propre version. Créatif et audacieux, le Stéphanois a livré il y a quelques mois un troisième album, « Mercenary », aussi surprenant qu’envoûtant. Rencontre avec ce musicien pluri-cordistes très inspiré et à l’approche très personnelle du Blues.
– Tout d’abord, comment en arrive-t-on à incarner et ressentir autant le Blues lorsqu’on a à peine 30 ans et que l’on vient de Saint-Etienne, qui n’est pas vraiment le berceau du genre ?
A vrai dire, je ne me pose pas la question, je le fais ! Cette musique, c’est moi, c’est qui je suis. Il se trouve que cette musique s’appelle le Blues. Pour moi, c’est très important d’être soi-même, certains se sont trouvés en adéquation avec eux-mêmes en faisant de la poterie, du fromage de chèvre ou je-ne-sais-quoi. Pour moi, c’est sortir ce que j’ai au fond de mes tripes, au fond de moi-même. C’est ça, le blues. Je crois que je suis une espèce d’énergumène qui a tendance à foncer, à ne rien lâcher. C’est comme ça que j’ai fait ma place et que je continue de le faire.
Pour parler un petit peu de ma ville, oui, Saint-Etienne n’est pas vraiment le berceau du Blues, mais j’ai eu la chance de voir passer pas mal de monde dans le coin. Aussi bien des locaux que des artistes internationaux. Il faut reconnaître qu’on a quelques lieux encore bien friands de bon Blues.
– Ce troisième album marque un cap dans le son et aussi dans tes compositions. On a presque l’impression qu’il y a eu un déclic, une sorte de maturité atteinte. C’est aussi ton sentiment ?
Pour moi, ce nouvel album est vraiment un beau sommet atteint. J’écris mes chansons quand l’inspiration vient et non sur commande. Au fur et à mesure, on a arrangé et structuré le “guitare/voix” initial. Cet album n’est pas issu d’un déclic, mais bien d’une progression, d’une évolution et d’une affirmation de ma part, qui s’est faite au fil des années, à jouer, à écouter de la musique, à faire des concerts et à voir d’autres artistes en live… et petit à petit trouver ma place. Il s’agit vraiment d’un album produit pour lequel on a eu une vraie préparation, qui nous a permis d’être prêts pour le studio et d’aller chercher le son dans les détails. Je suis vraiment très fier de cet album « Mercenary ».
– Les textes de « Mercenary » sont très personnels et plein d’émotion. Très souvent, les bluesmen s’inspirent de leur vie pour chanter le Blues. C’est ce que l’on ressent chez toi : une authenticité et une sincérité évidente. Qu’est-ce qui t’inspire ? Ton vécu ou est-ce que tout est fictif ?
Toutes les chansons sont inspirées d’histoires vécues. Je me permets, pour l’écriture, de narrer et de romancer, mais sans donner tous les détails de ce qui m’est arrivé. Ainsi, l’auditeur peut se faire sa propre interprétation de la chanson et éventuellement s’y projeter et voyager.
L’inspiration vient de mes rencontres, de voyages, des concerts que j’ai pu faire, mais aussi de ce que je peux ressentir à un moment donné. Certaines chansons viennent d’une expression, d’une phrase que j’ai entendue et qui m’a parlé, inspiré.
Pour faire le lien avec l’actualité, car l’album a été enregistré en Juillet 2020 en pleine pandémie. L’enfermement n’est, dans mon cas, vraiment pas propice à l’inspiration. C’est bien l’ouverture vers le monde, les autres et les différentes cultures qui sont sources de création.
D’autre part, je me rends compte (pour le côté stylistique), petit à petit, que j’aime beaucoup la musique de film (et notamment de western), et en effet mes chansons ont toujours eu tendance à nous plonger dans une atmosphère et un climat, que l’on peut retrouver dans le cinéma.
– Même s’il y a du monde sur ce nouvel album, tu as longtemps joué seul dans une configuration d’homme-orchestre. Qu’est-ce qui est le plus plaisant et le plus satisfaisant au final : être seul à la manœuvre ou jouer en groupe, ce qui grossit également le son ?
Ce qui est génial, c’est d’être seul à la manœuvre et de jouer en groupe. En effet, quand j’ai démarré en one-man-band, j’avais l’avantage de pouvoir amener mes chansons dans la direction que je souhaitais, et de me laisser porter par les émotions, le feeling du moment, notamment en fonction de la réaction avec le public. Nous avons fait quelques dizaines de concerts sous la nouvelle formule guitare/batterie, qui reste une formule réduite et dans laquelle je reste maître des changements harmoniques. La batterie me suit dans mes idées et surtout donne de l’épaisseur et de l’impact au son. Pour moi, cette idée de manœuvre est surtout valable pour la partie live, pour suivre les différentes improvisations et changement de structure s’il y en a. Pour un album, on se doit de fixer les choses et de les planifier, que ce soit seul ou en groupe.
– Justement sur « Mercenary », tu es accompagné du batteur et percussionniste Gaël Bernaud qui apporte de la puissance aux morceaux, ainsi que de l’harmoniciste Jean-Marc Henaux et des cuivres de Sylvère Décot et d’Anthony Tournier qui offrent tous beaucoup de chaleur et de diversité. C’est un large panorama dans lequel on voyage énormément. De quelle école ou famille du Blues te sens-tu le plus proche ou l’héritier ?
L’arrivée de Gaël Bernaud au sein du groupe devient vraiment officielle avec ce nouvel album. Faire un album, c’est pour moi l’occasion de présenter des nouveaux titres, mais aussi de proposer quelque chose que l’on ne trouvera pas dans le live, ou du moins pas de la même manière. C’est le moment de faire une recherche approfondie dans le son, et aussi de faire appel à d’autres musiciens. C’est pourquoi nous avons invité aux trompettes, Sylvère Décot et Anthony Tournier sur le titre « RustyMan », et Jean-Marc Henaux sur quatre autres chansons. Diversifier les instruments permet de la variété et surtout d’éviter la monotonie. J’ai toujours présenté des titres assez différents entre ballades et chansons bien énervées. Pour répondre enfin à la question, je pense venir de plusieurs familles de Blues assez différentes, mais avec une grosse influence par le Country-Blues notamment par mon jeux de fingerpicking. On va dire que mes techniques de jeu sont issues d’un Blues rural, plutôt originaire du sud des Etats-Unis. Cependant, mes manières d’amplifier les guitares font aussi le lien avec le Rock.
– On retrouve aussi cette diversité dans tes instruments que ce soit la guitare, le banjo, le dobro ou la cigar-box. Est-ce que tu les vois comme des vecteurs d’ambiances très distincts et avec lequel es-tu le plus familier et le plus inspiré ?
Les changements d’instruments à cordes et leurs différents accordages sont vraiment une source d’inspiration pour la composition de mes chansons. Et en effet ils apportent des ambiances très différentes, même si il y a un univers bien ciblé. Ma cigar-box est vraiment jouée sur des morceaux Rock, alors que ma guitare folk va plus être utilisée sur des ballades Country-Blues. Je réalise que mon dobro, joué en open D et au bottleneck, est peut être le plus polyvalent et me permet une amplitude de style entre ballade lancinante, Blues primitif ou Rock. C’est aussi l’instrument que j’ai le plus utilisé sur tous mes albums. Pour tout te dire, sur « Mercenary », j’ai utilisé sept guitares (ou instrument à cordes) différentes : folk, dobro, demi-caisse, électrique, 12 cordes, cigar-box et banjo
– Ton Blues s’inspire beaucoup des pionniers du genre, or il n’est jamais nostalgique ou passéiste, notamment dans le son. Comment alimentes-tu ton jeu à travers des influences si anciennes, même si elles sont intemporelles ?
Malgré le genre qui ne date pas de la veille, j’écoute beaucoup d’artistes de Blues et de styles proches (Folk, Country, Rock…) d’aujourd’hui, dont certains que j’ai vu en live. Le Blues, c’est notre histoire personnelle. Peut être que si je chantais le Blues des autres, ou un Blues à l’honneur des pères du genre, je serais nostalgique ou passéiste. Mais je joue mon Blues, donc les histoires sont d’actualité, du moins de mon actualité.
Je vais me faire engueuler en disant ça mais perso, les vieux albums comme Robert Johnson, c’est génial pour le collectage, pour l’Histoire, pour les chansons, pour le jeu de guitare, mais c’est très dur à écouter, le son n’est vraiment pas fou. Le parti-pris pour notre album était de garder l’authenticité de la musique et des instruments, mais de traiter le son de façon moderne. On a utilisé des bons vieux micros vintage à l’ancienne avec les bons préamplis. On a fait des vraies prises de sons de batterie en s’acharnant sur le choix et les réglages de la caisse claire en fonction de chaque morceau. J’ai chanté dans un micro fait dans un obus de la seconde guerre mondial, les guitares étaient branchées dans des amplis à lampes bien crades que l’on a poussé à fond. Jusque-là, ça aurait pu marcher pour un groupe de Blues traditionnel, mais le traitement du son, lui par contre, a fait la différence. On a joué sur les effets, tordu les sons. Je pense aussi que certains arrangements comme des guitares additionnelles, des banjos et les chœurs ont eu eux aussi leur importance pour donner ce côté moderne.
– Enfin, le Blues est une musique de communion et de partage. Comment vis-tu la situation actuelle et comment envisages-tu ton retour sur scène ?
Mal… Jouer, faire des concerts c’est ma raison de vivre, c’est ma passion, mais aussi mon gagne-pain et on est en train de nous enlever tout ça. Le statut est assez précaire, mais c’est un choix pour faire ce que l’on aime. On doit faire de nombreux sacrifices pour y arriver… C’est assez dur de devoir rester en stand-by en attendant mois après mois de pouvoir reprendre. Pour vivre de la musique live, ça implique de faire des dizaines de concerts par an et chaque concert est dur à programmer, c’est un travail de longue haleine qui se fait entre six mois et un an et demi à l’avance. Depuis plus d’un an, on reporte, annule et reporte des événements déjà reportés, et c’est sans parler des lieux, des salles de spectacle et des festivals qui ferment. Je ne parle pas des Zénith ou des artistes qui passent à la TV régulièrement. Je parle des scènes alternatives trop souvent oubliées par les médias, des petits et moyens festivals, qui survivent grâce aux organisateurs et aux nombreux bénévoles qui se battaient, et se battent toujours, pour offrir de la culture, de la joie, de la convivialité et du bonheur.
Et oui, le Blues est une musique de partage, une échappatoire à la dureté de la vie pour faire place à de l’expression et de la joie. J’espère que nous sommes dans la dernière ligne droite et que nous allons pouvoir présenter ce nouvel album, « Mercenary », sur les planches très rapidement…
« Mercenary » est disponible depuis le 5 mars chez Le Cri Du Charbon.
Etre le neveu d’un géant comme John Lee Hooker pourrait être un fardeau bien trop lourd à porter pour beaucoup. Et pourtant, c’est l’esprit de famille gravé dans le cœur et un amour immense du Blues qui poussent ARCHIE LEE HOOKER dans cette voie qu’il aurait, de toute façon, eu du mal à éviter. Vivre le Blues et le chanter est bien plus qu’une passion pour l’Américain, installé en France depuis une dizaine d’année. C’est une nécessité et presqu’un devoir. Entretien avec l’un des derniers grands musiciens et détenteur de l’âme première du Blues…
– Né dans le Mississippi, c’est pourtant en arrivant à Memphis, Tennessee, que tu t’es réellement investit dans la musique et notamment dans un groupe de Gospel où tu chantais. Qui avait-il de différent là-bas ? Le Mississippi est une terre très musicale pourtant aussi ?
Au Mississippi, la musique était une activité de week-end, parce que tout le monde travaillait dans les plantations pendant la semaine. La musique gospel était jouée dans les offices religieux, donc c’était surtout le week-end, et parfois le mercredi. Mais le dimanche était le jour le plus important pour les églises. Cela commencerait à 9 heures pour les enfants de l’école catholique, puis il y avait de la musique jusqu’à 13 heures et aussi à 15 heures généralement au deuxième office, où des personnes extérieures à l’église pouvaient venir. C’était une fête.
– Le Blues est finalement entré assez tard dans ta vie, en 1989. A cette époque, tu vis chez ton oncle, le grand John Lee Hooker, The Boogieman. Te souviens-tu de tes premiers sentiments à l’écoute de ses notes de Blues et dans quelles circonstances cela a-t-il eu lieu ?
Pour moi, écouter son blues revenait à écouter sa vie, son parcours et de la raison pour laquelle il était tel qu’il était. Sa musique racontait vraiment sa vie. Et écouter ses paroles se reflétait sur ma propre vie. Nous avions eu tous les deux une enfance similaire, car nous étions tous deux issus des plantations. Ecouter sa musique m’a aidé à faire des choix dans ma propre vie.
– Tous les bluesmen rêvent d’une telle initiation, ainsi que de pouvoir rencontrer les grands musiciens que tu as pu côtoyer à l’époque. Etais-tu conscient de la chance que tu avais et du privilège de pouvoir écouter et jouer avec de tels musiciens ?
J’étais reconnaissant de pouvoir les écouter tous. Non seulement d’écouter leur musique, mais aussi d’écouter les histoires qu’ils racontaient. J’ai eu beaucoup de chance de rencontrer autant de musiciens de Blues qui comptent parmi les plus grands.
– Est-ce que c’est à ce moment-là que tu as vraiment trouvé ton chemin et surtout le ton, les sonorités et le style que tu voulais donner à ton jeu ?
Oui, quand j’ai rencontré tous ces différents musiciens, ils ont tous projeté leur art d’une manière différente. Et c’est là que j’ai décidé de trouver ma propre voie, de ne pas les copier, mais de trouver mon truc. Etre naturel et concret. Quand vous touchez et approchez ces musiciens, vous vous rendez compte de qui ils sont, et qu’ils sont bien réels au sens de qui ils sont véritablement. Et c’est ce que je voulais faire moi-même !
– Est-ce que, dès le départ, ton intention a été de te démarquer de cet immense héritage familial, ou au contraire d’apporter une pierre supplémentaire à l’édifice ?
C’est ce que j’essaie de faire, c’est-à-dire de garder vivant ce que faisait John et d’y ajouter quelque chose de personnel au lieu de prendre quelque chose qu’il aurait déjà fait. Je ne veux pas le copier. Quelque part dans notre lignée, un autre membre de la famille prendra le flambeau et le portera encore plus loin, du moins c’est ce que j’espère !
– Il y a 10 ans, tu as décidé de venir t’installer en France. C’est assez surprenant de quitter la patrie du Blues. Pourquoi la France a-t-elle été ta destination privilégiée ? Tu as eu un feeling particulier, ou est-ce juste par exotisme musical ?
C’était une suggestion de John. Si je voulais faire du blues, je devais voyager en Europe ! Je lui ai demandé où et il a dit qu’il ne pouvait pas me le dire, mais que je le saurais une fois que j’y serai. Et c’est arrivé en France et c’est ici que la roue a commencé à tourner en ma faveur. Cela aurait pu être n’importe où, mais pour moi c’était la France. Ce n’était pas quelque chose de prévu, c’est simplement arrivé naturellement ! Et j’aime ça !
– C’est après une tournée européenne avec Carl Wyatt & The Delta Voodoo que tu as décidé de monter ton propre groupe. Que cherchais-tu que tu ne trouvais pas à ce moment-là musicalement ?
Je cherchais à me trouver véritablement, ce qu’il y avait au fond de moi. Je cherchais des musiciens qui pourraient projeter le son que j’avais en moi dans un groupe. Carl est mon frère et nous sommes encore de très bons amis. Il a son style et je l’adore, mais pour mon groupe, je cherchais un son différent. Je voulais jouer mon propre style. La musique que je fais aujourd’hui est celle que j’entendais quand j’étais jeune. C’est pourquoi j’ai décidé de créer le Coast To Coast Blues Band. Juste pour jouer ce que j’ai dans le cœur et dans la tête…
– Justement aujourd’hui ton groupe, le Coast To Coast Blues Band, est constitué de musiciens brésiliens, français et luxembourgeois, le tout mené par un Américain. Comment as-tu monté ce casting éclectique et tellement complémentaire ? Le Blues n’a donc pas de frontières ?
Non, le Blues n’a pas de frontière. C’est pour ça que je n’ai pas choisi les musiciens d’après leur pays d’origine, mais juste pour leur talent. Et comme ils venaient tous de régions côtières différentes, le nom du groupe est venu naturellement. Tout le monde vient d’une partie du monde différente, tout le monde a eu une enfance différente et écouté de la musique différente. Tout cela s’infiltre dans le son d’un océan à l’autre. Nous avons réussi à réaliser ce que nous voulions vraiment. Nous avons tous un rêve et se retrouver pour jouer cette musique est magnifique.
– Après « Chilling » en 2018, « Living In A Memory » vient de sortir et il respire le Blues, la Soul avec toujours ce petit côté Gospel. Comment composes-tu et qu’est-ce qui t’a guidé cette fois dans tes compositions ?
La vie ! C’est elle qui m’a guidé. Je la revis, car je regarde en arrière pour voir ce que j’ai vécu, les routes que j’ai parcouru et emprunté pour me souvenir de tous ces jours et les mettre en mots. Beaucoup de gens dans ce monde pourraient vivre la même chose que moi et s’ils peuvent apprendre de mes erreurs, alors j’aurais fait la meilleure chose qu’on puisse faire sur cette planète : j’aurais aidé quelqu’un d’autre. Si quelqu’un passe par la même chose que moi, il peut apprendre de mes erreurs et ne pas avoir à en faire l’expérience lui-même.
– Cet album sonne très américain, même après 10 ans passés en France. Le son européen n’a pas eu d’influence sur ton jeu ou même tes envies de création ?
Le son européen est différent, c’est vrai. Je dirais que notre son est américain, mais surtout américano-européen ! (Rires) Le son du groupe vient de ce que les musiciens ont entendu dans la musique américaine et de la manière dont ils l’ont traduit dans leur façon de jouer. Et c’est vraiment ce qui la rend très excitante pour moi.
– Est-ce que tu suis un peu la scène Blues française, et quel regard y portes-tu ? Il y a des groupes que tu apprécies tout particulièrement ?
Oui, j’écoute la scène française. Les musiciens prennent la musique américaine et se l’approprient, ce qui est génial. Je prendrais comme exemple Fred Chapellier, Bâton Bleu, Charlie Fabert ou Dom Ferrer pour n’en citer que quelques uns.
– Enfin, j’imagine que tu gardes aussi un œil sur la scène américaine. Quels sont les talents émergents qui ont attiré ton regard dernièrement ?
La jeune génération, celle qui est dans la trentaine, a grandi avec le Blues traditionnel et elle retourne à ses racines. Phillip Michael Scales, Christine Kingfish Ingram de Clarksdale sont très jeunes, mais ils jouent tous un Blues traditionnel. Le simple fait de les voir se l’approprier et ne pas le laisser mourir me rend heureux. Le Blues, c’est l’histoire de l’Amérique. C’est ce qui a permis au pays de rester uni, car c’était la musique qui les avait réunis. Ce sont nos racines.
« Living In A Memory » est disponible depuis le 16 avril chez Dixiefrog/PIAS.
Pied au plancher, CAPTAIN OBVIOUS livre un deuxième EP aussi puissant et véloce que son prédécesseur. Avec « Let’s Do Porn », le duo s’en donne à cœur joie à travers un Power Rock très Stoner, massif et incandescent. Les deux frangins n’y vont pas par quatre chemins : c’est direct et frontal… et c’est bien !
CAPTAIN OBVIOUS
« Let’s Do Porn »
(Tadam Records)
Sur leur premier EP, ils voulaient tout brûler et sur le second, ils veulent faire du porno. Dans les deux cas, rien de très reposant pour la fratrie pleine d’énergie de CAPTAIN OBVIOUS. Avec « Let’s Do Porn », c’est une fois encore sur un format court (Oups !) de cinq morceaux que le bruyant duo distille son Power Rock fortement orienté Stoner, d’où émanent quelques effluves Punk.
Comme indiqué sur la pochette, CAPTAIN OBVIOUS propose une nouvelle recette, et même si elle reste à base de guitare, de batterie et de basse, elle s’avère sacrément épicée. Dès l’ouverture avec le morceau-titre, le ton est donné et ça bastonne à tour de bras. La solide rythmique d’Angus derrière les fûts vient soutenir les riffs épais de Joseph, dont le chant est aussi expressif que féroce (« Self Destruction »).
Après Nashville pour leur premier effort, c’est à Paris au Studio 180 et sous la houlette d’Arnaud Bascuñana que les deux frères ont mis en boîte leur Stoner Rock, tandis que le mastering est toujours assuré par Brian Lucey. CAPTAIN OBVIOUS a soigné ses compos et elles ne manquent pas de fuzz (« Get It », « Taking Over »). On attend maintenant l’incontrôlable duo sur un album complet !
Tout en feeling, sans être trop démonstratif et malgré une virtuosité de chaque instant, JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS vient confirmer toute la classe et l’élégance aperçues sur son premier album il y a trois ans. Plein d’émotion, de douceur mais aussi d’ardeur et de chaleur, le groupe régale sur ce « Let In Shine » abouti et d’où émane une atmosphère radieuse.
JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS
« Let It Shine »
(Dixiefrog Records/PIAS)
Décidemment la scène Blues et Blues Rock française se porte de mieux en mieux en dévoilant un style et un son bien à elle, grâce à des groupes inspirés et définitivement décomplexés. Et JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS tire formidablement bien son épingle du jeu avec ce second album, où le duo formé par la chanteuse et guitariste Jessie Lee et le six-cordiste et songwriter Alexis ‘Mr Al’ Didier montre une énorme complicité.
Idéalement accompagné par Laurent Cokelaere (basse), Stéphane Minana-Ripoll (batterie) et Laurian Daire (claviers), JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS développe un groove et une aisance artistique totale. Et l’on doit certainement ce bel équilibre au fait que « Let It Shine » ait été mixé et masterisé en analogique, offrant une superbe couleur à l’album que des chœurs féminins et des cuivres viennent un peu plus faire briller.
Alors que JESSIE LEE est vocalement impériale avec la fougue et le feeling qu’on lui connait, Mr Al et THE ALCHEMISTS font aussi preuve de beaucoup de liberté et de générosité dans le jeu (« But You Lie », « The Same », « One Only Thing »). L’album dévoile des contrées Blues majestueuses dans un ensemble très Soul, Rock, et même Southern (« You Gotta », « Let It Shine », « I Don’t Need To Say »). Eminemment solaire et bienfaiteur !
Depuis 2015, NATURE MORTE pose avec application chaque pierre de son édifice musical avec force. Après un premier album et un split vinyle, le trio poursuit sa route avec « Messe Basse », un concentré Shoegaze tout en contraste où l’ombre et la lumière se télescopent. Très bien produit et d’une puissance incroyable, ce nouvel opus joue surtout sur les atmosphères et le ressenti.
NATURE MORTE
« Messe Basse »
(Source Atone Records)
Si chez NATURE MORTE, beaucoup de choses se passent après (post-Black, post-Rock), il se pourrait pourtant bien que le trio vienne de livrer un album laissant présager et même envisager de l’avenir d’un registre ici remanié. Le Shoegaze des Parisiens s’étend sur sept titres très aboutis à travers ce « Messe Basse » inspiré, ravageur et musicalement aussi structuré qu’envoûtant.
Chris Richard (basse, chant), Steven Vasiljevic (guitare) et Vincent Berner (batterie) offrent à leur nouveau et flambant neuf label Source Atone Records un deuxième effort qui, souhaitons-le, fasse grandir les deux entités. Avec un titre en contraste parfait avec son contenu, NATURE MORTE lance fermement une invitation à se plonger dans les méandres obscurs et puissants de « Messe Basse ».
Captivant et immersif, ce nouvel album diffuse des atmosphères aussi étouffantes que libératrices dans un mouvement sonore balayant tout sur son passage (« Only Shallowers » et son clin d’œil à « 1984 » d’Orwell, « Knife », « Beautiful Loss » et le somptueux « Night’s Silence »). Les tessitures épaisses viennent ici renforcer le style affirmé et convaincant de NATURE MORTE. Percutant !
Si pour de nombreux musiciens, c’est aux Etats-Unis que se joue et se vit le Blues, certains font le chemin inverse. C’est le cas du songwriter, chanteur et guitariste américain JAY RYAN, établi en France puis une trentaine d’années. Avec « Le Cœur Sec », cinquième album du musicien, il s’exprime en français dans un Blues très Rock et Americana. Un côté brut authentique.
JAY AND THE COOKS
« Le Cœur Sec »
(Juste Une Trace/Socadisc)
Eternel baroudeur, le songwriter américain a posé ses valises en France, en Provence, avant de venir s’installer près de Paris à Saint-Denis. Après avoir joué dans de nombreuses formations, JAY RYAN a réuni ses COOKS, groupe constitué de proches avec qui il revient aujourd’hui avec un album qui brille notamment par la grande qualité de son line-up. Le sextet a fière allure et les compos s’en ressentent.
Dans un registre à dominance Blues, le chanteur et guitariste livre le cinquième album de JAY AND THE COOKS. Entièrement écrit en français, « Le Cœur Sec » sonne très Rock et jette un regard acide sur notre société et la situation actuelle (« Presque Foutu », « Travailleurs Essentiels », « Je N’ai Pas Vu Les Signes »). Authentique et sincère, les morceaux de l’Américain s’inscrivent dans un style très brut et avec humour (« La Seine S’en Moque », « Branché Bio »).
Cette poésie urbaine est également teintée de Country et d’Americana comme sur l’étonnante reprise de Gainsbourg (« Je Suis Venu Te Dire Que Je M’en Vais »), où JAY AND THE COOKS offre une version très personnelle et singulière de ce classique de la chanson française. S’il est vrai qu’il faut parfois tendre l’oreille pour saisir toute la subtilité des textes, le chanteur rend une copie remarquable et touchante.
Mur du son ou grand écran : HIGH ON WHEELS ne s’est pas longtemps posé la question et, entre deux répliques emblématiques de films vintage et crasseux, balance son Desert/Stoner Rock qui s’écoule avec exubérance sur ce « Fuzzmovies » addictif, fuzz, Psych et compact. Le trio français s’impose avec force et non sans humour.
HIGH ON WHEELS
« Fuzzmovies »
(Klonosphere)
Quelque part entre le Desert de Mojave et une trajectoire spatiale improbable, HIGH ON WHEELS disperse son Desert très Fuzz et Stoner depuis 2014. Après une démo et surtout un premier album remarqué, le trio français se projette dans un univers cinématographique estampillé Grindhouse, dans lequel « Fuzzmovies » occupe une place de choix.
Entrecoupés de samples de films de séries B et surtout Z, ainsi que de nanars iconiques, « Fuzzmovies » nous saute à la gorge tout en promettant de magnifiques envolées psychédéliques (« Blind Your Mind », « Hitman Le Cobra »). Plein d’humour, groovy et Psych, HIGH ON WHEELS balance des riffs bien épais sur des rythmiques lourdes et virevoltantes. Et le voyage ne fait que commencer.
Vocalement aussi, le trio s’amuse en se répondant dans un esprit très 70’s, qui laisse transparaître des influences évidentes issues de la source Desert/Stoner Rock et qui contribuent à peser et à alimenter le combo avec irrévérence et virtuosité. Car derrière un registre massif et puissant, HIGH ON WHEELS envahit l’espace sonore avec dextérité et créativité (« Last Page », « Thrill Under My Wheels », « In My Head »). Ebouriffant !
A la fois Metal et Rock, Psyché et Progressif, les Français de LIZZARD ont trouvé leur formule : un subtil mélange très personnel, très construit et organique. C’est en Allemagne que le groupe est allé enregistrer son quatrième album, sorti en février dernier, et il en ressort un « Eroded » solide, massif mais également aérien et atmosphérique. Retour avec William Knox, bassiste du combo, sur ce nouvel opus et sur la démarche artistique de ce trio atypique.
– « Eroded », votre quatrième album, est sorti en février dernier et il montre encore une belle évolution dans votre musique. Tout d’abord, j’aimerais qu’on revienne sur votre passage de Klonosphere à Pelagic Records. Qu’est-ce qui vous a motivé et comment cela s’est-il passé ?
En Europe, il n’y en a pas tant que ça de labels qui évoluent dans le style qu’on fait, alors on a vite fait le tour en termes de choix. A partir de là, c’est l’envie de toucher un public plus large, tout simplement, qui nous a fait signer chez Pelagic Records. Ils ont une bonne réputation et collent à ce qu’on fait que ce soit musicalement ou esthétiquement. On avait déjà été en contact avec eux sur une tournée fin 2019, et le courant est bien passé, alors c’était assez logique pour nous de vouloir faire un bout de chemin avec eux !
– A la sortie de l’album, vous avez déclaré que ce nouvel opus était un message d’espoir pour avancer vers des destinations plus lumineuses. Pourtant, vous vous êtes imposés un confinement d’un mois en studio à Berlin avant même la pandémie. En plus d’être paradoxal, c’est assez prémonitoire, non ?
Oui ! Après bien sûr, il y a une différence entre se confiner par choix pour des raisons de tranquillité, qui nous ont permis de se concentrer et de se mettre dans l’ambiance de l’album, et le vrai confinement qu’on a tous connu par la suite. Mais le thème de l’album était prémonitoire, c’est assez clair maintenant avec le recul. Le message qu’on a voulu faire passer que ce soit dans les textes, ou également par la musique et ses ambiances, sur « Eroded » on savait (comme beaucoup le savent) qu’on va droit dans le mur pour ce qui est de l’espèce humaine et du bien-être de la planète toute entière, ce n’est pas nouveau. Mais il s’avère que les conséquences arrivent de plus en plus vite, en boule de neige, alors à nous tous de réagir avant que ce ne soit trop tard. Mais on reste quand même sur l’idée qu’il n’est jamais vraiment trop tard, et de là né l’idée de lumière au bout du tunnel, c’est quand tout va très mal que les gens finissent par réagir seulement. On y est.
– Il y a toujours cette incroyable unité et complicité au sein de LIZZARD et cela s’entend vraiment. En 15 ans, le line-up n’a pas bougé, ce qui est d’ailleurs toujours étonnant pour un groupe. C’est de là que vous puisez cette force créatrice ?
On se connait forcément très bien maintenant, humainement puis de manière créative, on sait ce qui fonctionne, ce qui fonctionne moins, et ça nous permet d’aller droit au but. L’alchimie entre les membres est toujours beaucoup plus important qu’on le croit dans n’importe quel groupe, et quand on a la chance d’en arriver à faire quelque chose d’harmonieux et abouti il faut le saisir, ne pas le gâcher. Pour l’instant on a toujours tous les trois la même motivation qu’au départ du groupe, alors tant que c’est là : on ne lâche rien ! Certainement qu’un jour ça changera, ou ça évoluera, mais aujourd’hui on n’y pense même pas.
– Musicalement et même si vous restez toujours aussi pêchus et incisifs, « Eroded » montre un visage plus atmosphérique et protéiforme, tout en étant éthéré et chaleureux dans le son. Là encore, LIZZARD a évolué et reste assez insaisissable. Malgré tout, vous semblez ne faire aucun compromis. Comment se passe le processus d’écriture au sein du trio ?
Au tout début du groupe, à l’époque de notre démo « La Criée » et du premier EP « Vénus », on avait déjà ce côté atmosphérique, mais qui était plutôt mis en avant. On construisait autour de thèmes aérés avant d’arriver sur bosser des structures plus bétons et en faire des morceaux. Donc à partir de jams ambiants, on travaillait et on arrivait au final avec quelque chose de moins structuré qu’aujourd’hui. Sur « Out Of Reach » et « Majestic », c’était plutôt le contraire, béton d’abord sans trop de passages psyché. Au fur et à mesure des années, on a un peu inversé ou plutôt équilibré notre méthode sans trop y faire gaffe, et maintenant sur « Shift » et « Eroded » je dirais que les morceaux sont construits autour de riffs de guitare, avec des déclinaisons de passage ambiants, qui servent à la fois aux morceaux et à l’album dans son ensemble. Et ça donne ce que tu décris dans ta question. La plupart des riffs sont composés par Mat à la guitare acoustique, et on se rejoint tous les trois en répète à l’ancienne pour en faire des morceaux.
– « Eroded » se distingue aussi par cette séparation entre une première partie musclée et une seconde plus épurée et même délicate. Pourtant, l’unité entre les morceaux est évidente. Pourquoi avez-vous scindé l’album de cette manière et d’où est venue l’idée ?
Tout simplement parce qu’on pense à la fois au format vinyle qu’au format numérique, et qu’on a envie que l’auditeur puisse écouter la face A et la face B comme deux ‘minis albums’ qui sont autosuffisants. Deux visions du même thème. C’est important pour nous d’emmener l’auditeur quelque part, sans qu’il s’ennuie ou s’endorme sur la route, que ce soit en concert ou sur album. C’est donc toujours un challenge pour trouver l’ordre des morceaux qui va bien, qui marche à la fois pour une écoute intégrale, et en même temps si on écoute une seule face du vinyle. On peut aussi écouter la face B avant s’enchainer sur le face A, ça fonctionne aussi ! Mais c’est différent.
– Au-delà d’un jeu chirurgical et très organique, la production signée Peter Junge rend vos morceaux très généreux et très énergiques. Avez-vous étroitement collaboré ou au contraire lui avez-vous laissé carte blanche ?
Je pense qu’on est assez difficile en termes de peaufinage, mais en même temps un producteur trouve ça plus facile quand il bosse avec des artistes qui savent exactement ce qu’ils veulent et ce qu’ils cherchent. Après trois albums, je pense qu’on en est là, on sait ce qu’on veut, et surtout ce qu’on ne veut pas. Donc il n’a pas carte blanche, mais on est toujours ouvert à des idées de prod’ : on est surtout à la recherche d’énergie, et une ressentie de performance, plutôt qu’une répétition. Et ce n’est pas si facile à faire pour rendre un mix à la fois dynamique et vivant, mais moderne et léché en même temps. Je pense que c’est la force de Peter sur cet album, il a su garder le côté live sans faire de compromis sur la pertinence de la production. Mais après on n’est jamais satisfait à 100% de notre travail, et on sait déjà ce qu’on a envie de changer pour le prochain !
– Pour conclure, comment définissez-vous le style de LIZZARD qui, là encore, est très contrasté ? Power Rock, Metal Progressif, avant-gardiste, psychédélique ?
Pour définir un style on est plus ou moins obligé d’utiliser beaucoup de mots, et en même temps plus on définit, plus on s’éloigne quelque part de ce qu’est la musique, c’est-à-dire l’unicité d’un groupe de zique. On se considère comme un power trio, quelque part à mi-chemin entre le Rock et le Metal, avec un côté Prog et un côté Psyché. Voilà, j’espère que tout le monde sera d’accord ! Mais certainement que tout le monde aura un avis différent !
« Eroded », l’album de LIZZARD, est disponible depuis le 19 février chez Pelagic Records
Malgré une fascination pour la conquête spatiale et notamment la planète Mars, PATHINDERS est pourtant loin d’avoir la tête dans les étoiles. Avec ce premier album, « Ares Vallis », le quintet français distille un beau mix entre Groove et Metal, Thrash et MetalCore, et peut commencer à tirer des plans sur la comète.
PATHFINDERS
« Ares Vallis »
(Music Records)
Créé il y a trois ans à Fontainebleau, le quintet n’est pourtant pas novice en la matière, puisque ses membres ont déjà eu l’occasion de se faire les crocs sur les scènes hexagonales. Fasciné par la planète Mars, PATHFINDERS tire son nom de la sonde spatiale lancée par la NASA en décembre 1996, et le titre de l’album n’est autre que le nom d’un canal de sortie sur la planète. En pleine actu !
Inspiré par l’exploration spatiale, c’est à une odyssée très métallique que nous convie PATHFINDERS. Dans uns style chauffé à blanc et une dominance Thrash et Groove Metal, le quintet fait feu de tout bois à travers les 12 titres qui composent ce très bon premier album. Vif et incisif, le combo peut aussi compter sur la vitesse et la dextérité de se membres, qui ne lèvent pas le pied.
« Ares Vallis » lorgne aussi sur le MetalCore, mais conserve un aspect organique qui renforce l’impact de son registre. De l’enregistrement au mix en passant par le mastering, PATHFINDERS s’est occupé de tout et le résultat est assez bluffant. Explosifs et parfois progressifs, les Français balancent des titres efficaces et musclés (« Landing », « Damned Earth », « Ghosts of Mars »). Well done !