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Heavy metal Progressif

Geometry Of Chaos : variations chaotiques et mélodiques

Musiciens plus qu’aguerris de la scène Metal italienne, Fabio La Manna et Davide Cardella se retrouvent sur un nouveau projet, où le duo explore avec quelques invités un Metal Progressif sombre et efficace et ce premier album autoproduit devrait ouvrir à GEOMETRY OF CHAOS bien des portes tant la qualité des compositions et la virtuosité du combo font mouche.

GEOMETRY OF CHAOS

« Soldiers Of the New World Order »

(Independant)

Né sur les cendres de leur précédent groupe Alchemy Room, Fabio La Manna (compositeur, guitariste et basse) et son complice le batteur Davide Cardella se sont retrouvés pour monter GEOMETRY OF CHAOS, toujours axé sur un Metal Progressif très Heavy et puissant, jouant sur les ambiances avec des morceaux sauvages, dynamiques et atmosphériques. Une belle variété qui met en exergue la dextérité des deux Italiens.

Entièrement autoproduit, « Soldiers Of The New World Order » n’a vraiment à rougir face aux réalisations du même registre. Le son est massif, clair et laisse transparaitre toute la fluidité du duo, qui s’est se faire aussi flamboyant que musclé. GEOMETRY OF CHAOS réussit à nous captiver du début à la fin de ce premier album d’une heure complète. Créatives et percutantes, ces nouvelles compos n’abusent pas non plus d’une technicité souvent fatigante.

La belle diversité de ce premier album vient aussi du fait que les Transalpins ont fait appel à Marcello Vieira, Ethan Cronin et Elena Lippe au chant, qui malgré leurs différences vocales, restent parfaitement dans l’esprit de GEOMETRY OF CHAOS. Ne reniant pas des influences allant de Savatage à Dream Theater ou encore Uriah Heep et Rush, le duo livre de très bons titres (« Joker’s Dance », « Premonition », « Spiral Staircase », « Saturated », « Garage Evil »).  

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Stoner/Desert

Stonus : tenace et robuste

Malgré un très bon premier album sorti l’an dernier aux premiers jours du confinement, STONUS a tenu à garder la tête haute et, faute de pouvoir arpenter les scènes, les Chypriotes se sont attelés à la création d’un nouvel EP, « Séance », histoire de conjurer le sort et de faire vivre son Stoner Rock Heavy Blues.

STONUS

« Séance »

(Electric Valley Records)

Il y a un an, les Chypriotes sortaient leur premier album, « Aphasia », et devaient à ce moment-là partir en tournée. Confiné comme tout le monde, le quintet a vu ses espoirs s’envoler sans pouvoir défendre cet opus très prometteur et très bien réalisé. Dans un registre Stoner Rock fougueux où se mélangent des sonorités Heavy et Bluesy, STONUS avait pourtant déjà convaincu.

Avec enthousiasme, le combo s’est rassemblé, s’est concentré sur lui-même et a entamé l’écriture de ce nouvel EP, « Séance » (en français dans le texte). Conçus comme une séance de méditation ou de quête spirituelle, ces trois titres n’en sont pas moins percutants et terriblement vigoureux. Toujours aussi mélodique, le style de STONUS est aussi solaire que solide.

Créé autour de sentiments de frustration, de solitude et d’isolement, c’est pourtant un cri d’espoir que clament les Chypriotes. Dès « Evil Woman », on retrouve l’impact massif du combo et ses riffs épais. Le son brut et gras révèle de l’authenticité de STONUS, qui fait feu de toute part (« Messianism », « El Rata »). Reste à savoir quand est-ce que les îliens pourront déferler à nouveau sur scène. 

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Doom Extrême International Stoner/Desert

Acid Mammoth : une ascension à marche soutenue [Interview]

En l’espace de seulement trois albums et d’un split EP, le quatuor grec ACID MAMMOTH s’est fait une solide réputation dans l’univers Doom européen. Une position qu’il faudra maintenant confirmer sur scène, dès que possible. Une chose est sûre, on a franchement hâte de les découvrir en concert et prendre en pleine face le Stoner Doom lourd et épais des Hellènes. Entretien avec Chris Babalis Jr., guitariste et chanteur du combo.

– Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ACID MAMMOTH n’évolue pas  vraiment à l’allure d’un pachyderme. Trois albums et un split EP en trois ans : la cadence est soutenue. On a presque le sentiment que vous êtes dans l’urgence, c’est le cas ?

C’est vrai que nous avons été très occupés ces deux dernières années. Nous n’étions forcément pressés, mais le processus de chacun de ces albums s’est déroulé de manière assez fluide et naturelle. Nous avions beaucoup d’idées de chansons, donc c’était logique pour nous de les enregistrer plutôt que d’attendre. Nous avons pris notre temps avec « Acid Mammoth » et le suivant « Under Acid Hoof », avec des sorties espacées de trois ans. Quant à « Doom Sessions Vol.2 » et « Caravan », nous pouvons remercier les confinements pour avoir été une source d’inspiration. Dès que nous avons été coincés chez nous, écrire de la musique et être créatif était le seul moyen de préserver notre santé mentale en ces temps sombres. C’’est pour ça que nous avons pu enregistrer ces deux disques en si peu de temps.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut rappeler qu’ACID MAMMOTH est aussi une affaire de famille, puisqu’on te retrouve aux côtés de ton père aux guitares, et vous êtes tous des amis d’enfance. Comment cela se passe-t-il au sein du groupe ? Qui écoute qui ? C’est qui le patron ?

Il n’y a pas de patron dans le groupe, nous travaillons tous ensemble pour atteindre les mêmes buts et les mêmes objectifs. Le simple fait que nous nous connaissons si bien nous permet de travailler encore plus facilement, car nous ne sommes pas seulement les membres d’un groupe qui se rencontrent une fois par semaine pour les répétitions, mais de très bons amis qui traînent ensemble tout le temps. Bien sûr, avoir mon père dans le groupe rend l’équipe encore plus forte, car notre lien indéfectible père/fils nous permet de travailler harmonieusement et ensemble les guitares. Dimos et Marios sont aussi ravis de travailler avec lui car, après tout, ils l’ont bien connu avant qu’on joue tous ensemble. Et nous partageons tous la même fascination pour Black Sabbath. En grandissant et à travers différentes générations bien sûr, on a pu se réaliser à travers le groupe, en jouant ensemble des airs de ‘Sabbath’ et en partageant la même passion pour le Heavy.

– Après un premier album éponyme et autoproduit, vous signez chez l’excellent label Heavy Psych Sounds Records, reconnu pour son catalogue exceptionnel. Quelle a été tout d’abord votre premier sentiment ? Un certain accomplissement, une fierté ?

Nous sommes vraiment fiers de faire partie de la famille HPS et de faire partie de cette liste d’artistes incroyables et que nous admirons. HPS a été formidable depuis le premier jour et nous sommes vraiment heureux. C’est un peu comme notre maison maintenant, après quatre albums sortis chez eux. Nous avons hâte de voir ce que nous ferons ensemble à l’avenir. Si tu me disais quand nous avons commencé ce groupe que, non seulement nous signerions avec Heavy Psych Sounds, mais aussi que nous ferions quatre albums ensemble, je ne l’aurais pas cru. Nous les avons contacté pour une signature potentielle après l’enregistrement de « Under Acid Hoof », et Heavy Psych Sounds nous a accueilli après la première écoute du disque !

– « Under Acid Hoof » sort donc en 2019 et on découvre le Stoner Doom puissant du groupe. Même si on sent encore une certaine influence sabbathienne, le chant surprend par sa clarté et une certaine douceur très contenue. C’est à ce moment-là que vous avez peaufiné et que vous avez affirmé vraiment votre style ?

Nos influences sabbathiennes sont présentes et ce n’est pas un secret : nous sommes tous de grands fans. Cependant, nous essayons de présenter notre propre version du Doom. Nous intégrons toutes ces influences, en essayant toujours de produire quelque chose d’authentique et personnel, même si ce n’est peut-être pas quelque chose de nouveau ou de révolutionnaire. Nous n’avons jamais cherché à révolutionner le genre, nous sommes d’abord des fans, puis des musiciens. Tout ce que nous avons toujours voulu depuis le début était de créer ensemble des morceaux que nous aimons. Nous avons réussi à cet égard, car nous sommes vraiment satisfaits de chaque disque que nous produisons. Chacun est fait avec beaucoup d’amour. Il peut en effet y avoir une certaine douceur à certains moments dans nos chansons, car nous voulons leur apporter une sensation apaisante, une atmosphère familière qui vous fait vous sentir chez vous à chaque fois que vous faites tourner nos disques.

– En septembre dernier, vous figurez sur le volume 2 des « Doom Sessions » de votre label aux côtés du groupe 1782. Comment s’est passée cette nouvelle expérience, où vous signez trois inédits franchement massifs. Vous n’avez pas été tentés par une collaboration directe avec 1782 ?

C’est vraiment génial de partager un disque avec 1782. C’est un groupe de Doom fantastique, ainsi que des gars formidables. Il y a des différences dans nos sons respectifs. 1782 adopte un son plus vintage et Old School dans leurs albums, qui fonctionne très bien et vous emmène directement aux profondeurs de l’enfer. Au contraire, nous adoptons un son plus cristallin et plus moderne dans nos chansons. Chaque style fonctionne parfaitement pour chaque groupe et malgré nos différences, les deux styles s’accordent très bien. C’est un disque vraiment sombre et occulte, et nous croyons fermement que les deux groupes ont tout donné pour produire des chansons qui nous parlent vraiment plutôt que d’adopter une approche « gardons les bonnes chansons pour le prochain album », qui aurait entaché la sortie.

– Il y a quelques jours, vous sortiez « Caravan » que vous avez écrit, enregistré et produit en plein confinement. Qu’est-ce que cette situation a apporté à ce troisième album ? J’imagine que les conditions étaient très particulières ?

Composer les chansons de « Caravan », tout en étant coincé à la maison, a été une belle expérience, apaisante même. L’enregistrement de l’album n’était pas du tout problématique, car Athènes venait de sortir du premier confinement, donc c’était génial. Cependant, dès que nous avons commencé à mixer l’album, la ville a subi à nouveau un verrouillage total. Puis la situation a changé et certainement pas pour le meilleur. Faire la post-production de l’album sans pouvoir se rencontrer a été une tâche vraiment ardue, car presque tout devait être fait à distance. Il y a eu quelques visites secrètes au studio très discrètement, mais il a définitivement fallu beaucoup d’énergie pour que ça marche. En fin de compte, nous sommes tous très satisfaits du produit final et je ne pense pas que le son et la qualité auraient été différents de toute façon. Nous avons tous les cinq, y compris notre ingénieur du son, travaillé dur pour réaliser et apporter notre vision comme elle était initialement prévue.

– « Caravan » est très mélodique et pourtant très lourd et épais. Malgré le très Stoner « Berserker », l’ensemble se fond dans un Doom profond. Il y règne pourtant une certaine luminosité, comment l’expliquez-vous ?

« Caravan » reflète vraiment notre humeur pendant cette période sombre, cette frustration de ne pas pouvoir réaliser notre passion au maximum et d’attendre que les choses s’améliorent à nouveau. Il y a une certaine mélancolie dans son essence, un sentiment morne de désespoir et de destin imminent qui se réalise à travers quelques morceaux plus mélodiques. Il conserve sa lourdeur : c’est encore 40 minutes de Doom lourd et très fuzz, mais aussi plus personnel. On aurait pu jouer la sécurité et sortir un copier-coller de « Under Acid Hoof », mais aucun de nous ne le voulait. Nous voulions sortir quelque chose qui nous parle vraiment et reflète nos pensées et nos sentiments à un moment où nous avions le plus besoin d’écrire de la musique. C’était aussi le seul moyen de préserver notre santé mentale, en bloquant nos frustrations.

– Là encore, vous avez fait appel à votre producteur Dionysis Dimitrakos, qui commence à bien connaître ACID MAMMOTH. Ce qui surprend en écoutant les deux derniers albums à la suite, c’est que les deux ne forment presqu’un tant l’unité sonore et musicale est manifeste. C’était votre volonté ?

Dionysis est comme le cinquième membre du groupe. Il a travaillé très dur pour retranscrire notre vision, tout en y mettant ses formidables compétences, ainsi que son identité sur les albums. Il fait tellement partie intégrante du groupe car, sans lui, nous serions complètement différents en termes de son et d’esthétique. Il y a définitivement une unité musicale, ainsi que de continuité entre les deux albums. Nous avons trouvé notre son et nous n’avons pas l’intention de faire de changement majeur à l’avenir. Nous voulons être cohérents, et nous avons toujours voulu que le lien entre les albums soit aussi fluide que possible. Il y a bien sûr des différences entre les deux disques. « Caravan » est sans doute plus organique que « Under Acid Hoof », mais les deux possèdent le même caractère.

– Enfin, vous reprenez sur « Caravan » le même concept graphique que sur « Under Acid Hoof ». Est-ce à dire que les couleurs rouges et noires, qui enveloppent les spécimens présents sur les pochettes, sont devenues l’identité visuelle d’ACID MAMMOTH ?

Nous pouvons remercier Branca Studio pour les pochettes. L’esthétique honore et complète parfaitement notre musique. Nous pensons que cette combinaison de rouge et de blanc jaunâtre apporte un certain côté vintage et Old School, comme un film d’horreur des années 60. Et la combinaison avec les riffs Doom Metal conduit l’ensemble à un résultat vraiment épanouissant. En effet, ces deux couleurs sont devenues notre identité visuelle, mais cela ne signifie pas que nous ne sommes pas disposés à utiliser des couleurs différentes à l’avenir. Mais oui, nous sommes tous d’accord pour dire que le rouge, en tout cas, est la couleur d’ACID MAMMOTH puisqu’elle est présente sur nos trois albums.

« Caravan » est disponible depuis le 5 mars chez Heavy Psych Sounds Records.

Bandcamp : https://acidmammoth.bandcamp.com

Retrouvez la chronique de « Caravan » : https://rocknforce.com/acid-mammoth-cest-la-que-les-atheniens-aneantirent

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Extrême Rock

Sister : sauvage et impertinent

Dézinguer tout ce qui dépasse, oui, mais avec minutie et un sens aigu de la mélodie : tel est le crédo de SISTER et de son nouvel album, « Vengeance Ignited » à travers lequel les Suédois laissent éclater toute leur rage. Les Scandinaves assènent à grand coup de latte un Sleaze Metal réjouissant, enthousiasmant avec humour et folie.

SISTER

« Vengeance Ignited »

(Flick Records)

Oreilles chastes, passez votre chemin ! SISTER livre son quatrième album et les Suédois n’y vont toujours pas de main morte. Le quatuor de Stockholm a subi quelques remaniements de personnel et est aujourd’hui composé de Jamie Anderson (chant), Cari Crow (batterie), Freddan Hiitomaa (basse) et Phil Armfelt (guitare). Sur une superbe production signée par le claviériste de H.E.A.T, Jona Tee, le combo est aussi percutant qu’accrocheur et « Vengeance Ignited » bastonne généreusement. 

Entre refrains hyper-fédérateurs, riffs tranchants et assassins et une rythmique basse/batterie costaude et très groovy, le Sleaze Metal de SISTER s’est vraiment étoffé et présente dix titres à faire lever les foules. Les bad-boys mené par leur excellent et hurleur chanteur font un mix irrévérencieux entre Glam déjanté et un Punk/Rock aux saveurs Metal en mettant l’accent sur des mélodies très addictives et bien senties.

Loin d’être avares de très bons solos aussi Rock’n’Roll que Heavy, le  quatuor dévaste tout sur son passage avec des morceaux à faire décoller les tympans (« Spitfire », « Primal Rage », « Scream For Pleasure » ou « One Last Ride »). Le rythme effréné de « Vengeance Ignited » laisse toutefois une petite place à une étonnante ballade, loin d’être indispensable (« Whispering Winds »), mais carrément Sleaze. Bref, SISTER distribue les gaffes à tour de bras.  

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Progressif

Minutian : progression ascensionnelle

Très esthétique et moderne, ce troisième album des Finlandais laisse enfin exploser le fort potentiel du quintet. Sur huit morceaux aux structures solidement ancrées dans un Rock progressif très actuel, MINUTIAN se montre plus incisif avec des guitares plus lourdes et des rythmiques racées. « Magical Thinking » devrait marquer l’envol du groupe.  

MINUTIAN

« Magical Thinking »

(Inverse Records)

MINUTIAN aura mis cinq ans avant de livrer « Magical Thinking », qui succède au très bon « Inwards » qui avait fait décoller le groupe. Là encore, la transformation est assez saisissante. Nettement plus concentré et dense, ce troisième album des Finlandais montre une belle montée en puissance avec des titres plus Metal et Heavy que Rock, mais toujours aussi progressifs. Accrocheur et groovy, ce nouvel opus s’écoute d’une traite.

Autoproduit et mixé et masterisé par Mikko Herranen, dont le travail commence vraiment à se faire remarquer en Finlande notamment, « Magical Thinking » présente huit titres pêchus, modernes et très dynamiques (« Doublespeak »). Si MINUTIAN s’inscrit toujours dans un Rock Progressif aux codes respectés et aériens (« Supersymmetry »), le quintet met l’accent sur de grosses rythmiques et des guitares très présentes (« Scarefire »).

Instinctives et organiques, les compos des Finlandais se diversifient aussi sur ce « Magical Thinking » grâce à un énorme travail vocal. Cette fois, Pekka Loponen (guitare) est partie prenante aux côtés du chanteur Mikko Heino, offrant de belles harmonies et une complémentarité évidente (« Magical Thinking », « Alien Reflection »). Aguerri et affichant une assurance toute légitime, MINUTIAN devrait pouvoir passer les frontières finlandaises pour s’épanouir encore.

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Heavy metal Progressif

Witherfall : chauffé à blanc

Lorsque quatre virtuoses décident de se défouler et de n’en faire qu’à leur tête, ça peut vite tourner au cauchemar… ou au mal de crâne. Avec WITHERFALL, c’est plutôt une explosion de mélodies mêlées à une technique et un groove hors-norme qui prend le dessus. Animés par une rage très virulente, les Californiens sont venus pour en découdre et « Curse Of Autumn » fait ressortir toute la classe de cet incroyable quatuor.   

WITHERFALL

« Curse Of Autumn »

(Century Media)

En seulement deux EP et ce troisième album, WITHERFALL s’est fait une place de choix dans le paysage Metal. Terriblement Heavy, un brin vintage, hyper-technique et très mélodique, le quatuor américain s’est créé un univers autour d’un style unique et original. Il faut dire qu’avec un line-up et une équipe pareille, le quatuor est à même d’en laisser plus d’un sur le carreau. Et pourtant, les Californiens sont en colère et « Curse Of Autumn » a été conçu dans l’optique de régler certains comptes et d’exorciser leur exaspération.

Avec pour ambition d’enterrer littéralement tous ceux qui ont entravé leur parcours, la formation menée par le chanteur et claviériste Joseph Michael et l’incroyable guitariste Jake Dreyer se fait franchement plaisir. Accompagné par Marco Minnemann (Demons & Wizards) derrière les fûts et Anthony Crawford et son groove légendaire à la basse fretless, le duo prend le taureau par les cornes et s’abat comme la vérole sur le bas-clergé… WITHERFALL n’en fait qu’à sa tête en brouillant sans cesse les pistes.

Faisant sans trembler le grand écart entre un Heavy Metal musclé, un Metal Progressif très structuré et un Technical Thrash totalement débridé, les Californiens en rajoutent et ne se perdent jamais. Breaks et ponts à perte de vue, solos à faire pâlir un Malmsteen (« The Last Scar ») et longs titres épiques (« And They All Blew Away », « Tempest »), WITHERFALL met tout le monde à terre entre demonstrations hallucinantes et mélodies radieuses (« As I Lie Awake », « Curse Of Autumn », « The Other Side of Fear »). Juste éblouissant !

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Stoner/Desert

Jakethehawk : profond et organique

A l’instar de sa pochette, ce deuxième album de JAKETHEHAWK est aussi rafraîchissant que vivifiant et enthousiasmant. Avec « Hinterlands » le quatuor de Pennsylvanie nous invite dans sa maison au cœur d’une déferlante de riffs profonds et volcaniques. Sur des mélodies Psych et Prog, le combo emporte tout sur son passage. 

JAKETHEHAWK

« Hinterlands »

(Ripple Music)

Formé depuis seulement 2016, le quatuor de Pittsburgh, Pennsylvanie, distille pourtant un style parfaitement rodé, imaginatif et captivant. JAKETHEHAWK a judicieusement nommé son registre ‘Appalachian Rock’ coupant ainsi l’herbe sous le pied à de quelconques spéculations. Le son des Américains est tellement organique que pour un peu, en mettant toute cette électricité de côté, on se croirait en pleine nature, au cœur de la forêt.

Nourri au côté solide et technique du proto-Metal et des productions des années 80 et 90, JAKETHEHAWK a su enrichir son jeu d’atmosphères psychédéliques, de structures progressives tout en gardant à l’esprit l’héritage Folk de l’est américain. Et ce savant mix donne un style transcendant fait de riffs gigantesques, de solos perchés, d’une basse hyper-groovy et d’un batteur inspiré et métronomique. Un terrain  de jeu idéal !

Et les quatre J (John, Jordan, Justin et Josh) savent où ils vont. De « Counting » à « June » en passant par « Still Life », JAKETHEHAWK multiplie les breaks, les ambiances et les textures sonores pour rendre son Stoner Heavy Psych irrésistible et mélodique. En seulement un EP et deux albums, le quatuor américain s’est créé une identité musicale hors-norme et surtout d’un impact et d’une précision à couper le souffle (« Uncanny Valley »).

Bandcamp : https://ripplemusic.bandcamp.com/album/hinterlands

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Stoner/Desert

Hebi Katana : en quête d’identité

A travers un Stoner Doom varié, le trio japonais HEBI KATANA a articulé un premier album éponyme assez complet. Si l’intention est louable, le trio devra gommer encore un peu l’impact de ses influences sur ses morceaux et définir un style plus personnel. Mais les premiers pas sont encourageants.

HEBI KATANA

« Hebi Katana »

(Independant)

Si on connait surtout le Japon pour sa scène extrême et notamment Death Metal, de jeunes pousses s’essaient aussi au Stoner comme c’est le cas avec HEBI KATANA. Dans un registre plutôt Doom et Heavy, le trio basé à Tokyo sort son premier album en autoproduction, et il laisse entrevoir de bonnes dispositions.

Avec un esprit très sabbathien, HEBI KATANA livre huit titres et deux interludes instrumentales et acoustiques où le combo passe en revue ses nombreux et variées influences passant des 70’s aux 90’s l’espace d’un riff ou d’un break. Et si les Nippons ratissent si large, c’est aussi et sûrement pour faire état de leur éventail musical.

« Directions For Human Hearts », qui ouvre l’album, est probablement le morceau le plus expérimental de l’album. Ensuite, le proto-Doom laisse sa place à des titres qui vont jusqu’à puiser dans le Grunge et le Hard Rock (« Reptile Machine », « Struggle With A Lie »). HEBI KATANA doit encore affiner son style et se faire plus original, mais les bases sont bonnes.

Bandcamp : https://hebikatana.bandcamp.com/album/hebi-katana

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Extrême

Heavy & Doom !

Oser se plonger dans un album aussi audacieux en cette période compliquée est tout à l’honneur des Français de STRUGGLEHEAD. Bénéficiant d’un bon mix et d’une production à la hauteur, le trio Thrash Metal s’est donné les moyens d’offrir un premier album abouti, varié et costaud. Une bien belle surprise !

STRUGGLEHEAD

« When Silence Fades »

(Independant)

L’aventure de ce jeune trio venu du sud-est de l’hexagone a démarré en 2015 avec la ferme intention de proposer un Thrash teinté de Heavy sans concession. Quelques années plus tard, le combo pose la dernière touche à ce premier album, « When Silence Fades ». Entièrement (et plutôt bien !) autoproduit, STRUGGLEHEAD semble voir trouvé ses marques dans un registre loin d’être figé.

Si les influences, dans le son comme dans les compos, vous viennent de la Bay Area, c’est avec un premier opus bien ficelé et original que le groupe se présente. « Jack, Oh Jack » donne le ton de manière très concluante. Et en marge de quelques fulgurances inhérentes au style, STRUGGLEHEAD profite d’un son massif pour côtoyer des sphères très Doom franchement bien vues (« Silicosis », « Invidualial Mind »).

Nerveux (« Iron Will »), le trio nous embraque dans un périple dans lequel l’efficacité rencontre des côtés plus expérimentaux aux rythmiques lourdes et aux atmosphères très travaillées, et où l’on retrouve quelques sons bien disséminés (« Under A Mask », « Bathophobia »). Ce premier album semble avoir été mûrement réfléchi et la maturité des morceaux vient confirmer le fort potentiel de STRUGGLEHEAD.

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Hard Rock Stoner/Desert

Douce folie moscovite

Bercé par le son et la créativité des années 90-2000, les Russes de STARIFIED signent un troisième album ancré dans son temps et terriblement efficace. La rugosité de leur style n’a d’égal que la qualité mélodique de ce Stoner d’une richesse incroyable.  

STARIFIED

« Fat Hits »

(Ripple Music)

Un Stoner aux multiples facettes, des mélodies imparables, des refrains entêtants et surtout de la folie à tous les étages : voici les ingrédients de « Fat Hits », troisième album de STARIFIED récemment signé chez Ripple Music. Et le label californien ne s’y est pas trompé (une fois encore !), car le trio russe brasse autant qu’il rassemble et de QOTSA à Led Zeppelin ou Pearl Jam et Black Sabbath, le spectre est large.

Heavy et terriblement groove, le combo possède d’énormes atouts que ce mix de Stoner, de Metal, de Grunge et de Psych rend assez unique. Evoluant en trio depuis deux ans, STARIFIED présente une formule étonnante. Mené par leur fou furieux chanteur-batteur aussi doué que complet, les Moscovites brillent aussi par la qualité des compositions du guitariste et du bassiste.  

Excellemment masterisé par Magnus Lindberg qui sort ici de sa zone de confort, « Fat Hits » est bel et bien constitué de succès en puissance. Grâce à un songwriting de haute volée, les dix titres de l’album sont solides, très bien arrangés et redoutables d’efficacité (« Scapegoat », « Don Loco », « Wider Lane », « Pick a Fight », « Same Old River »). STARIFIED pose les socles d’une carrière qui prend enfin son envol et de belle manière.