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Thrash Metal

Destruction : démoniaque

Toujours aussi percutant, DESTRUCTION a parfaitement huilé sa machine de guerre et affûté ses instruments pour livrer ce « Diabolical », aussi sauvage et virulent qu’à ses débuts. Mené sur un rythme d’enfer, ce 15ème album vient célébrer les 40 ans de carrière de ce groupe mythique, qui a marqué le Thrash Metal d’une empreinte indélébile. Une fois encore, c’est un régal !

DESTRUCTION

« Diabolical »

(Napalm Records)

Au panthéon du Thrash Metal allemand, il y a Kreator, Sodom, Tankard et DESTRUCTION. Et depuis quatre décennies maintenant, ces quatre-là nous régalent d’album en album repoussant dans leurs extrêmes retranchements les frontières de leur style. Et pour ce 15ème album, « Diabolical », Les teutons ont sorti l’artillerie lourde, enchainant parfaitement avec le « Live Attack » sorti l’été dernier. Ici encore, le combo est très loin de rendre son dernier souffle et affiche même une forme olympique.

Afin de fêter comme il se doit son 40ème anniversaire, DESTRUCTION n’y est pas allé de main morte et offre un nouvel opus enthousiasmant à plus d’un titre. Mike Sifringer (guitare) Schmier (chant, basse) et Wawrzyniec Dramowicz (batterie) prouvent une fois encore qu’ils demeurent les rares représentants de cette grande époque à encore pouvoir catapulter leurs fans dans un Thrash aussi tranchant et racé que mélodique et Heavy. Les légendes ne meurent jamais.

Dès « Under The Spell », les Allemands nous mettent dans le bain avec une paire basse/batterie survoltée, des riffs ravageurs et toujours ce chant qui vient sonner la révolte (« Diabolical », « Hope Dies Last » et le très Heavy « Tormented Soul »). Imparable de rapidité et d’explosivité (« State Of Apathy », « The Lonely Wolf »), DESTRUCTION s’offre même en fin d’album, petite cerise sur le gâteau, une réjouissante reprise de GBH (« City baby Attacked By Rats »). Diabolique !

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Doom Drone

Wyatt E. : fresque instrumentale [Interview]

Architecte d’un Drone Doom Oriental original et envoûtant, le trio belge WYATT E. vient de livrer une nouvelle réalisation créative et atypique, où il nous renvoie quelques siècles dans le passé. « Āl Bēlūti Dārû » (« La ville éternelle » en langue akkadienne) donne du sens à une musique pourtant instrumentale en la structurant de manière très narrative. Sebastien (guitare/synthé) nous en dit un peu plus sur la démarche et la façon de travailler du groupe.

Photo : Gil Chevigné

– Avant de parler de ce nouvel album, j’aimerais que tu reviennes sur votre parcours débuté en 2015. En l’espace d’un EP et d’un album, WYATT E. s’est taillé une belle réputation. Vous vous y attendiez ?

Absolument pas. Nous n’avions aucune velléité live pour ce groupe. Nous souhaitions faire de bonnes chansons, certes, mais nous ne souhaitions pas forcément en faire un objet live.

– Vous évoluez dans un registre qui combine le Drone Oriental et le Doom avec un sens du storytelling assez stupéfiant pour un groupe instrumental. Sur quoi vous basez-vous pour composer vos morceaux, car on peut penser à une grande jam ?

On construit nos chansons en fonction de ce dont on a envie de parler. Donc, en ce sens, il s’agit d’un processus très réfléchi. Mais pour cela, nous avons besoin de matière première. Celle-ci nous la devons essentiellement à de longues jams.

– WYATT E. est un trio et pourtant votre musique est particulièrement riche. S’il y a beaucoup de programmation et de synthé, votre son est très organique, à un point qu’on peut imaginer un ensemble de musiciens plus conséquent. Comment procédez-vous ? Vous enregistrez de manière acoustique certaines parties vous-mêmes avant de les sampler ?

Hors de toutes ces jams, on sort pas mal de pistes qu’on superpose sans vouloir faire de choix drastiques de coupes. Donc, on les conserve et on fait le choix des séquences que nous enregistrons, soit pour l’album, soit pour le live et sur lesquelles nous jouons. Le but étant d’interpréter un maximum de choses dans les limites du possible.

Photo : Gil Chevigné

– Tout en étant instrumentale, votre musique repose sur des bases historiques ou légendaires. « Āl Bēlūti Dārû » relate un pèlerinage dans l’empire néo-babylonien. Est-ce qu’avant de composer vos titres, vous effectuez des recherches spécifiques sur ces époques pour vous inspirer des atmosphères qu’elles pourraient vous évoquer ?

Bien sûr, que ce soit au niveau de l’imagerie et des costumes aussi. L’idée n’est pas de faire de nous des historiens. Je nous vois plutôt comme des interprètes d’un film ou d’un opéra ‘basé sur des faits historiques’. Cette période, et cet épisode en particulier, relève d’un choix personnel lié à l’un de nos membres.

– Justement, cette nouvelle réalisation est composée de deux morceaux de 19 minutes chacun. C’est un format peu courant et très audacieux. C’est l’aspect expérimental qui vous intéresse le plus et qui vous guide ?

Nous aimerions que nos pistes puissent être plus longues. Le dernier album va encore plus loin dans cette direction, je pense. Elles s’enchaînent de manière très organique. Mais 19 minutes, c’est aussi la limite d’un disque 12” en vitesse 33rpm pour conserver la qualité de notre musique sans en altérer la définition. C’est plus une contrainte qu’une liberté pour nous, en fait.

– Il y a aussi beaucoup d’instruments traditionnels dans votre musique. Comment faites-vous le choix de les utiliser et en jouez-vous vous-mêmes, afin de mieux maîtriser l’ensemble ?

Il n’y en a pas tellement, je pense que c’est aussi notre son qui est particulier. Mais lorsque cela se présente, soit nous invitons des musiciens, soit nous expérimentons, soit il s’agit d’instruments que nous maîtrisons d’une certaine manière.

Photo : Gil Chevigné

– Un mot sur la production qui est signée Billy Anderson et le master par Justin Weis, deux spécialistes du genre. Un style comme le vôtre nécessite des choix judicieux. Ces collaborations étaient une évidence pour vous ? Et comment cela s’est-il passé ? Vous leur avez laissé carte blanche, ou avez-vous au contraire suivi de près leur travail ?

Une évidence, oui. Aller chercher la bonne personne permet aussi de sublimer ton travail.  Billy a effectué des choix très tranchés auxquels nous n’aurions pu nous résoudre seuls. Le mix s’est éclairci avec son travail. Et nous lui avons clairement laissé les mains libres.

– Aviez-vous des exigences particulières, comme notamment pouvoir réinterpréter l’ensemble à l’identique sur scène, par exemple ? Car, en studio, il est facile de réaliser des choses difficilement jouable en concert par la suite…

Cela revient un peu au début de notre conversation avec les choix que nous effectuons sur ce qui reste sur les bandes, ce qui en disparaît et ce que nous jouons. Une fois que le mix est terminé, nous réapprenons à jouer nos morceaux. Nous nous les réapproprions parfois en retirant des éléments, mais souvent en y ajoutant de nouveaux aussi. Je dirais que les morceaux sont sensiblement différents en live. Pas par la difficulté de les jouer, mais dans la gestion des instruments le plus souvent. Il s’agit surtout d’une organisation efficace de nos ressources.

– Enfin, pour avoir lu beaucoup de choses sur WYATT E., j’ai noté que l’on parlait presque systématiquement de performances plutôt que de concerts vous concernant. C’est aussi la vision que vous avez de vos prestations scéniques ?

Nous souhaitons, en effet, le temps d’un concert, emmener le public en immersion, les inviter à écouter l’histoire que nous avons à raconter. De la même manière qu’un film ou un opéra, comme nous l’évoquions plus haut.

L’album de WYATT E. « Āl Bēlūti Dārû » est disponible depuis le 18 mars chez Stolen Body Records.

Retrouvez la chronique de l’album :

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Ambient Groove Metal

Mind Imperium : de groove et d’obscurité

Profond et dynamique, ce deuxième album de MIND IMPERIUM montre une perspective massive et une approche originale du Groove Metal. Très Ambient, « Nemesis » vient confirmer la technicité et la créativité du trio lyonnais. Explorant nombre d’émotions diverses, le groupe tire admirablement son épingle du jeu.

MIND IMPERIUM

« Nemesis »

(Wormholedeath Records)

MIND IMPERIUM annonce d’entrée de jeu la couleur : c’est dans un indicible désespoir qu’il puise une force inépuisable et un désir de vengeance. Pour faire court, le deuxième album du trio français évolue dans des atmosphères mélancoliques et rageuses, faisant de « Nemesis » un disque particulièrement saisissant dans lequel on se laisse happer par un Groove Metal Ambient original.

Depuis 2013, les Lyonnais peaufinent leur univers obscur et, après un premier EP (« Amongst The Ruins » – 2013), puis un album (« Way To Carcosa » – 2018), livrent ce très bon « Nemesis ». Enregistré au printemps dernier, ces nouveaux morceaux se meuvent d’atmosphères noires en ambiances parfois pesantes ou percutantes, que MIND IMPERIUM maîtrise parfaitement.

« Spirits Of The Dead » ouvre l’album et donne le ton avant la déferlante qui va ensuite s’abattre. Si l’ensemble garde une teneur Ambient, MIND IMPERIUM excelle dans un Groove Metal doté d’un growl puissant, qui offre un relief imparable grâce à de gros coups de blast bien sentis (« Divine Offering », « Burning Embers », « Nemesis »). Redoutable d’efficacité  et envoûtant de par son univers !

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Stoner Rock

[Going Faster] : Greyborn / Yojimbo

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

GREYBORN – « Leeches » – F2M Planet

Après le split du très bon groupe de Stoner Blues Mama’s Gun, qui avait pourtant pris un départ enthousiasmant, Théo Jude (chant, batterie) et Guillaume Barrou (basse) n’ont pas tardé à se remettre à la tache pour fonder GREYBORN. Rejoints par Maxime Conan (guitare) qui œuvre aussi chez Blackbird Hill, le trio évolue dans un Stoner Rock assez sombre et Heavy. Si le propos n’est pas franchement chaleureux, il montre un visage volontaire sur cinq morceaux assez directs et solides. Même si GREYBORN n’en est qu’à ses premiers émoluments musicaux, on perçoit dans l’épaisseur des riffs et la massive rythmique toute l’expérience du combo, dont le jeu doit prendre une toute autre dimension sur scène.

YOJIMBO – « Yojimbo » – Independant

Premier EP intergalactique pour le combo strasbourgeois YOJIMBO, qui distille un Stoner Rock efficace et profond. Jouant sur la lourdeur des riffs et des tempos, le quatuor propose  des morceaux accrocheurs où la voix de sa chanteuse navigue habillement entre une obscurité pesante et des éclats très lumineux. Très bien produit, ce premier effort éponyme montre une belle variété où le Fuzz se frotte au Doom avec quelques pointes Psych. YOJIMBO traverse des atmosphères spatiales entre mid-tempos et crescendos appuyés avec une belle assurance, en nous propulsant parfois même dans des ambiances post-Rock créatives et dynamiques. Vite, la suite !

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Doom Metal Rock

[Going Faster] : Messa / Wyatt E.

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

MESSA – « Close » – Svart Records

Avec ce superbe album, MESSA assoit encore un peu plus son exponentielle notoriété. Le quatuor italien, fondé en 2014, n’aura pas mis longtemps pour s’extraire de l’underground Doom transalpin. Original, immersif et également délicat et puissant, le groupe surprend par sa maîtrise et surtout son côté expérimental du style. Guidé par sa frontwoman Sara dont la voix est d’une force incroyable, MESSA joue sur des aspects sombres, occultes, hallucinés et planants sur ce « Close » de toute beauté. Désormais au sommet de la scène Doom revival, le groupe peut tout se permettre comme cette présence obsédante et transcendantale du oud, qui libère des sonorités orientales fascinantes (« Orphalese », « Pilgrim »). « Close » est un joyau dont il serait dommage de se priver, tant il franchit toutes les limites du Rock et du Metal.   

WYATT E. – « Al Bēlūti Dārû » – Stolen Body Records

Après un premier EP en 2015, puis un album en 2017, la valeur montante du Drone Doom Oriental livre un nouveau format court basé sur deux morceaux approchant chacun les 19 minutes. Avec « Al Bēlūti Dārû », le trio belge se fait ensorceleur et captivant en repoussant les limites de son propre style. Les atmosphères développées par WYATT E. nous renvoient à la thématique de l’empire néo-babylonien à travers des boucles hypnotiques dans lesquelles se confondent technologie et instruments traditionnels. Avec une magistrale production signée Billy Anderson (Sleep, Om, Melvins), les Liégeois nous font passer dans un autre monde, jouant sur le côté solaire et l’aspect sombre de son registre. Entièrement instrumentale, la musique de WYATT E. nous invite à faire un bond dans le temps.

A noter que les deux groupes sont en tournée dans toute l’Europe et seront de passage le 19 avril au Michelet à Nantes et le 20 au Glazart à Paris.

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Post-HardCore

Membrane : une brume épaisse

Basé dans l’Est de la France, MEMBRANE distille depuis plus de deux décennies un Noise frappé de post-HardCore robuste et captivant. Sombre et intense, le trio développe des atmosphères où règne une tension palpable. Avec « Beyond Your Beliefs », son sixième album, le combo s’affirme avec puissance.

MEMBRANE

« Beyond Your Beliefs »

(Source Atone Records)

Tout commence dans un chuchotement en français dont le texte donne le ton de ce qui nous attend sur ce très bon « Beyond Your Beliefs » délivré par le trio MEMBRANE. Particulièrement dense, ce sixième album est incroyablement obscur et laisse s’abattre une véritable chape de plomb, avec une énergie et une rage très contenues. Entre Noise et post-HardCore, le combo s’installe avec force. 

Ecrasants et parfois même étouffants, les nouveaux titres du groupe traversent des atmosphères épaisses et sombres avec une souplesse étonnante compte tenu de leur teneur. Les riffs sont pesants, les rythmiques massives et la complexité des structures sont captivantes à plus d’un titre. MEMBRANE rebondit là où on ne l’attend pas et surprend par ses ambiances. 

Pour prendre encore plus d’épaisseur dans son jeu, le trio avait intégré le guitariste Mathieu Roszak, malheureusement décédé depuis, mais présent sur le disque. Dédié au six-cordiste, l’album n’en est que plus émotionnel. Le Noise Post-HardCore de MEMBRANE brille par ses aspects envoûtants et quasi-obsédants (« In The Crowd », « Heart » ft. Marion Leclercq, « Lightning Skies » ft. Stéphane Azam de Crown, « The Height Of A Life »). Saisissant !

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Doom Stoner/Desert

Fostermother : atmosphères doomesques

La lumière qui régnait et se dégageait du premier album éponyme du trio américain a laissé place à une sorte de pénombre saisissante dans laquelle FOSTERMOTHER se meut avec une aisance assez déconcertante. « The Ocean » s’inscrit dans son époque et l’heure n’est plus à la réjouissance, mais à un Doom solide et lancinant.

FOSTERMOTHER

« The Ocean »

(Ripple Music)

En juillet 2020, les Texans avaient déjà impressionné grâce à un premier album très réussi. En dehors d’un changement de batteur avec l’arrivée de Jason Matomedi derrière les fûts, FOSTERMOTHER est toujours guidé par son leader, le chanteur et guitariste Travis Weatherred, dont les compositions sont de plus en plus pertinentes à travers un Stoner Doom toujours plus maîtrisé.

Le trio d’Austin se montre cette fois beaucoup plus massif, lourd et pesant que sur son premier album éponyme. « The Ocean » traite de l’isolement et de ses conséquences. De fait, FOSTERMOTHER affiche un côté plus sombre, plus Doom et loin des touches Heavy et Fuzz, qui ont depuis disparu. Très efficace et aussi très enveloppant, ce deuxième opus n’est pas des plus optimistes.

Le volume de la rythmique et l’épaisseur des riffs donnent l’impression d’une brume omniprésente, qui rend les morceaux de « The Ocean » très compacts et presqu’oppressants. FOSTERMOTHER développe sur ce deuxième album un son identifiable et très personnel, qui le rend même assez inconfortable par moment. Le trio américain affiche une force et une détermination décuplées. Dur et obscur.

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Metal Progressif Rock

Dead Venus : renaissance progressive

Loin du Heavy Metal classique de Burning Witches avec qui elle a enregistré deux albums (« Burning Witches » et « Hexenhammer »), Seraina Telli se révèle pleinement et de manière très personnelle avec son trio DEAD VENUS. Très progressif, le style de la Suissesse est façonné de Rock, de Metal et d’un grain de folie permanent et souvent déroutant.

DEAD VENUS

« Flowers & Pain »

(Team H Entertainment)

Ancienne frontwoman de Burning Witches jusqu’en 2019, Seraina Telli avait pourtant déjà fondé DEAD VENUS dès 2015, afin d’explorer des aspects musicaux plus personnels. La chanteuse, claviériste et guitariste mène dorénavant son trio composé de Mike Malloth à la batterie et d’André Gaertner à la basse dans un registre progressif entre Rock et Metal, où le côté expérimental n’est jamais bien loin.

Après « Bird Of Paradise » en 2019, la Suissesse confirme ses intentions artistiques sur « Flowers & Pain », qui contient bien des surprises à travers des morceaux assez atypiques dans leurs structures surtout. Très bien arrangé, ce nouvel album de DEAD VENUS dispose cependant d’une production très brute et froide, qui offre à ce deuxième opus une saveur assez particulière.

Passé l’intro, on découvre un univers où la musicienne se laisse aller à de multiples expérimentations sur des titres se développant très souvent sur la longueur (« Flowers & Pain », « Plaything Doll », « Revelation Of Hate », « The Release »). Seraina Telli se dévoile comme une chanteuse, musicienne et compositrice étonnante et sans limite. DEAD VENUS a désormais pris son envol.

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Hard-Core Thrash Metal

Dissident : l’heure du châtiment

Sauvage et violent, ce deuxième album du trio niçois tient toutes ses promesses. « Shred » est un savant mix de Thrash et de HardCore avec tout ce que ça implique en termes d’agressivité et de colère. Compact et acéré, et souvent excessif, DISSIDENT est un concentré de Metal bouillonnant et racé. Une vraie punition dans un dédale de riffs et de décibels !

DISSIDENT

« Shred »

(Independant)

Pour tout dire, cela fait plus d’un an maintenant que « Shred » est dans mes tiroirs et je n’avais qu’une hâte, c’était de vous en parler. On y est ! Enregistré au cœur de la pandémie, il aurait en effet été dommage de le sortir dans un contexte aussi incertain et surtout de ne pas pouvoir le défendre ensuite sur scène. Après de longs mois d’attente, DISSIDENT dévoile enfin son deuxième album.

Originaire de Nice, le trio a déjà un EP (2013) et un premier effort (« Hate Blood Rage You Fucking Scum » – 2017) à son actif et se révèle enfin pleinement sur « Shred », un opus de dix titres, dans lequel rage et fureur sont à l’œuvre. Aujourd’hui composé de Jeff Henry (basse, chant), Rémi Serafina (batterie – Svart Crown) et de Manu Neysenssas (guitare), DISSIDENT sonne la charge.

Resserré sur 35 minutes intenses et musclées, « Shred » rassemble la violence du Hard-Core, version HxC et la combativité et l’ardeur du Thrash Metal. Autrement dit, une rencontre entre Slayer et Cro-Mags avec Body Count en invité surprise (« Ffr », « Won’t Change », « Watching You Die », « Drop The bomb », « Shred », …). Ici, DISSIDENT ne fait pas de quartier et est très bien servi par un prod’ massive. Brutal et jouissif !

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Hard 70's Progressif Psych

Obsidian Sea : une évasion vers l’authenticité

Riche et audacieux, ce nouvel et quatrième album d’OBSIDIAN SEA se présente avec sept morceaux très structurés qui dégagent un sentiment de liberté incroyable, dans un esprit un peu bluesy. « Pathos » joue sur les émotions et le trio bulgare, s’il peut paraître naïf de prime abord, sait se montrer particulièrement massif et même exubérant.

OBSIDIAN SEA

« Pathos »

(Ripple Music)

Petit à petit, OBSIDIAN SEA se fait une belle place dans un registre à la saveur Heavy vintage et sa place au sein de l’écurie Ripple Music y est bien sûr pour beaucoup. Le trio bulgare évolue et s’améliore au fil des albums, et « Pathos » vient confirmer toute cette expérience acquise depuis ses débuts en 2009 à Sofia.

Si la nationalité du groupe peut surprendre vu son registre, la surprise s’estompe très vite et dès les premières notes de ce quatrième album aussi créatif qu’inspiré. OBSIDIAN SEA sait pertinemment où il va, et le voyage musical exaltant proposé sur ce nouvel opus commence dès « Lament The Death Of Wonder ». Clair et efficace, le trio séduit.

Le Heavy Rock très 70’s du groupe offre des facettes qui surprennent et les Bulgares sont capables et font preuve de beaucoup de puissance, en contraste avec des envolées progressives et Psych (« Sisters », « Mythos », « The Revenants », « I Love The Woods »). Atypique, OBSIDIAN SEA se démarque avec élégance dans un registre très maîtrisé.