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Rock

Mason Hill : une brûlante douche écossaise

Grâce à un songwriting terriblement efficace, des refrains accrocheurs, des guitares explosives et percutantes et un chanteur rappelant très clairement un Chad Kroeger au meilleur de sa forme, MASON HILL se pose avec une évidence comme le renouveau du Rock britannique, version alternative et fortement marquée US. « Against The Wall » s’impose de lui-même et pour un premier album, va propulser les Ecossais sur le devant de la scène.

MASON HILL

« Against The Wall »

(7Hz Recordings – ADA/Warner)

S’inscrivant dans la lignée de Nickelback, Three Days Grave, 3 Doors Down ou Seether, MASON HILL fait son apparition sur la scène Rock Alternative avec un premier album, qui donne un sacré coup de pied dans la sphère Rock britannique. Il faut aussi dire que le quintet écossais n’est pas complètement inconnu, puisqu’il compte plus de 850 concerts à travers toute l’Europe avec l’émergence dans la foulée d’un solide following.

Autant dire que ce premier opus était très attendu. Et dès la première écoute, « Against The Wall » ne déçoit pas. Fougueux et mélodiques, les deux guitaristes du combo assènent autant de gros riffs que des parties instrumentales plus délicates. Avec un virevoltant et imposant Scott Taylor au chant, MASON HILL a tout pour séduire un jeune public en mal de Rock fédérateur que les plus aguerris qui apprécieront le côté impertinent de la formation.  

Enregistré il y a plus d’un an chez eux à Glasgow, puis à New-York pour les parties vocales, les Ecossais ont confié le mix de l’album à l’expérimenté Chris Sheldon (Biffy Clyro, Foo Fighters, …) qui a su en extraire une bonne dizaine de hits potentiels. En témoignent les trois premiers singles (« Against The Wall », « Find My Way », « D.N.A. »), qui ne sont que le prélude de la déferlante MASON HILL qui s’annonce.

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Blues

The Bad Day Blues Band : un jour avec !

THE BAD DAY BLUES BAND est un groupe de scène et cela s’entend vraiment sur « Table By The Wall », à travers lequel les Anglais font déjà figure de vieux briscards du Blues Rock. Les douze titres chauffés à blanc et magnifiquement enregistrés dans les légendaires studios d’Abbey Road mettent en valeur le quatuor, qui surprend déjà avec un album aussi abouti.

THE BAD DAY BLUES BAND

« Table By The Wall »

(Lunaria Records)

THE BAD DAY BLUES BAND a pris les choses par le bon bout en écumant les scènes pour y distiller ses morceaux et conquérir une solide fan-base avant de se lancer dans l’aventure d’un album. Quatre ans intenses passés sur les route avec en point d’orgue un concert au Times Square de New-York aux côtés du grand Delbert McClinton ont solidifié et mûri leur savoureux répertoire que l’on retrouve aujourd’hui sur « Table By The Wall ».

Avec une patte très 70’s, le quatuor anglais avance dans un Blues Rock frais et vigoureux. Sans tomber dans les clichés, THE BAD DAY BLUES BAND s’inscrit au contraire dans l’air du temps avec des morceaux explosifs, guidés par de gros riffs et un harmonica intenable (« Hold On (I’m Coming) », « Fatman »). Gourmand et généreux, les Londoniens enchaînent les perles sur un rythme frénétique (« Hurricane », « The Hustler »).

Mené par leur bassiste et chanteur Adam Rigg et sa voix de velours, les bluesmen s’échappent des conventions (« Stop ») sur des rythmiques effrénées,  solides, entraînantes et dont les refrains galvanisent (« Jump » et son clin d’œil à « La Grange », « Wandering Man »). Grâce à une production très roots et claire, THE BAD DAY BLUES BAND nous propulse au cœur de son jeu avec un savoir-faire malicieux et authentique.        

Bandcamp : https://thebaddaybluesband.bandcamp.com/album/table-by-the-wall

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Blues

Justin Light : un Blues resilient

Entre confinement et Brexit, JUSTIN LIGHT a eu le temps de la réflexion. Le songwriter anglais en a profité pour écrire, jouer, enregistrer et produire son premier album solo. Dans un registre Blues très British, le musicien livre un album élégant, plein d’émotion et optimiste. « Sunshine Cafe » dégage une belle luminosité musicale.

JUSTIN LIGHT

« Sunshine Cafe »

(Independant)

Après 35 ans de carrière passés à partager la scène avec de grands noms et au sein des groupes The Atomic Workers et The Sonic Jewels, JUSTIN LIGHT a profité du confinement dans son pays, l’Angleterre, pour enregistrer pendant l’été dernier son premier album solo. Et celui-ci penche cette fois pour le Blues.

Guitariste et chanteur, le Britannique a donc mis à profit la situation sanitaire pour composer « Sunshine Cafe », et pourtant ce premier essai solo est tout sauf triste ou morose. Plein d’humour, les morceaux de JUSTIN LIGHT respirent et véhiculent une douceur enveloppante, malgré la pandémie et le Brexit qui ont guidé certains titres.

Très british dans le son et les compos, le songwriter développe un registre très souple et délicat sans se priver d’élever le niveau à l’occasion (« Loneliness Is A Blues », « Making It Alright In The End », « Goodbye To My Poison », « Your Payback’s Overdue »). JUSTIN LIGHT régale et on perçoit très rapidement la longue expérience du musicien.

Bandcamp : https://justinlight.bandcamp.com/

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Hard Rock

Kreek : taille patron

Nouveau venu sur la scène Hard Rock anglaise, KREEK s’est formé autour de l’ancien frontman de Bigfoot, Anthony Ellis. S’inscrivant dans un registre punchy et mélodique, le quatuor signe un très bon premier album, bénéficiant d’une grosse production, qui vient confirmer notamment le fort potentiel des britanniques.

KREEK

« Kreek »

(Frontiers Music)

Suite à son départ de Bigfoot, Frontiers Music n’a pas voulu lâcher le chanteur Anthony Ellis et bien lui en a pris. Revoici le frontman de retour avec KREEK, nouveau quatuor anglais de Hard Rock et un premier album éponyme qui fait plus que bien tenir la route. Il est même savoureux à plus d’un titre, à commencer par son line-up de jeunes et talentueux rockeurs, qui n’ont franchement pas froid aux yeux.

Gonflé à bloc, le groupe britannique livre dix titres pêchus, bien écrits et très mélodiques. Si on doit le très bion niveau de l’album à la prestation incroyable de son chanteur, KREEK doit aussi beaucoup à son guitariste Nick Clarke dont les riffs acérés et les solos électrisants apportent une vraie couleur aux morceaux (« At The Bottom Of Hell », « Missile »), le tout livré sur une production somptueuse.

L’autre point fort des Anglais réside dans le groove et la puissance de sa rythmique. Seb Sweet (batterie) et Lee Andrews (basse) se trouvent les yeux fermés et œuvrent dans une belle complémentarité (« Million Dollar Man », « Get Up »). Jeune et fougueux, KREEK semble avoir trouvé la formule et offre un relief réjouissant à son Hard Rock aussi vigoureux qu’accrocheur.

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Hard Rock

Inglorious : la relève du Hard Rock anglais

Mariant avec beaucoup de talent le côté mélodique avec la fougue d’un Hard Rock qui prend son inspiration dans les 70’s jusqu’à aujourd’hui, INGLORIOUS apporte beaucoup de fraîcheur et de créativité à un style qui se repose sur ses glorieuses années passées. « We Will Ride » offre une superbe combinaison de nombreux courants, qui distingue les Anglais grâce à un jeu ambitieux et solide.

INGLORIOUS

« We Will Ride »

(Frontiers Music)

Fondé en 2014 à Londres, INGLORIOUS commence à se faire un nom dans le monde du Hard Rock et pas seulement du côté de l’Angleterre. Fort de trois premiers albums (« I », « II » et « Ride To Nowhere ») qui ont reçu un très bon accueil, le groupe enchaine sur sa belle dynamique avec ce « We Will Ride », toujours dans un style très vigoureux, mélodique et remarquablement interprété par le quintet britannique. 

Alors que les Anglais avaient enregistré leur précédent opus avec Kevin Shirley (Led Zeppelin, Aerosmith), c’est aux Pays de Galles et avec Romesh Dogandoda (Motörhead,  Bullet For My Valentine) qu’ils ont enregistré « We Will Ride ». Et le résultat est exceptionnel faisant de cet album l’une des meilleures productions du genre en ce moment. Racé et accrocheur, INGLORIOUS se montre très inspiré.

Mené par son chanteur Nathan James, connu pour ses prestations avec Trans-Siberian Orchestra et Uli Jon Roth, le groupe est plus mature que jamais et propose un Hard Rock aux multiples facettes. Armé de gros riffs percutants sur « Where Are You Now » ou « Freak Show », le combo sait aussi se faire plus bluesy (« I Don’t Know You ») ou carrément acoustique (« Glory Days »), INGLORIOUS se présente comme la relève anglaise tant attendue.

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International Rock Progressif

Pure Reason Revolution : un processus créatif sans limite [Interview]

Pour ce quatrième album de PURE REASON REVOLUTION, Jon Courtney (chant, guitare, claviers) et Chloë Alper (chant, basse, claviers) reviennent à un Rock Progressif épuré aux frontières du Metal. « Eupnea » est d’une richesse musicale incroyable, et le duo signe là probablement l’un des ses meilleurs albums. Après huit ans d’absence, c’était l’occasion de faire le point avec Jon Courtney sur le retour de PRR, le processus de composition de ce nouvel album et parler aussi un peu de l’avenir du groupe qui est plus motivé que jamais… mais pour le moment à l’arrêt.

– PURE REASON REVOLUTION est de retour après huit ans de silence, et « Hammer And Anvil » il y a dix ans. Pourquoi une si longue absence ?

Revenons un peu en arrière. En 2011, nous pensions que le groupe allait continuer sur sa lancée. Et nous avions aussi tous envie de nous investir dans différents projets, et c’est ce que nous avons fait. J’ai alors déménagé à Berlin, et j’ai commencé à travailler sur Bullet Height. Une fois ce cycle achevé, j’ai d’abord fait une pause et je suis retourné en studio. Ce qui s’est passé, c’est que ce qui ressorti des démos ne ressemblait pas à Bullet Height. C’était beaucoup plus Progressif et très proche de PRR. Et au fur et à mesure que j’avançais sur le matériel et que je le développais, je me suis rendu compte que cela ressemblait vraiment à PRR. J’ai donc contacté Chloë en lui demandant ce qu’elle pensait de l’idée de reformer le groupe. Elle avait aussi travaillé avec Tiny Giant et fait des concerts entre temps. Elle a trouvé l’idée excellente, et nous revoilà… entre autre !

– « Eupnea » vient de sortir et vous effectuez un brillant come-back. Depuis combien de temps est-ce que vous travailliez sur cet album ?

Je dirai que ça nous a pris environ un an, depuis les premières démos jusqu’au mix final. Et nous sommes désormais décidés à prendre un bon rythme et faire des dates dès que possible. Et cette fois, nous n’attendrons pas dix ans !

– Est-ce que vous étiez dans un état d’esprit différent pour ce nouvel album, car beaucoup de monde, notamment les fans, attendaient votre retour ?

Pas vraiment, car nous savons que nous avons une superbe et fidèle fan-base, qui était très impatiente d’écouter de nouveaux morceaux. Je pense que la direction très naturelle prise sur « Eupnea » a été une belle surprise pour les fans, et nous sommes très touchés par l’accueil reçu.

– Sur ce nouvel album, on a le sentiment que vous avez épuré votre registre en le rendant aussi plus tranchant, plus incisif et même assez Metal dans les guitares. Vous avez cette impression d’avoir durci le ton ? 

Nous avons toujours eu des influences allant de NIN à Tool ou Bring Me The Horizon. J’ai d’ailleurs travaillé sur quelques remixes pour eux. Pour « Eupnea », on voulait quelque chose de plus massif, de plus heavy, de plus extrême… et on espère que vous aimez ! 

– Il y a un travail incroyable effectué au niveau vocal. Vous semblez avoir trouvé votre propre espace tous les deux et votre complicité est évidente. Tu as le même sentiment ?

Merci beaucoup ! Sur ce nouvel album, je me suis vraiment efforcé de faire ressortir nos particularités vocales respectives. C’est quelque chose qui manquait sur l’album précédent. Les voix sont plus « solos » par moment avec une piste centrale qui donne la direction. On obtient du coup plus d’harmonies tout en gardant un aspect très brut, ce qui est très important. Nous sommes très influencés par Fleetwood Mac, les Beach Boys et Crosby, Stills, Nash and Young pour ce qui est des harmonies vocales. Et personnellement, j’aime beaucoup les chanteurs Brian Wilson et Billy Corgan.

– PRR reste toujours aussi mélancolique et aérien, et c’est encore évident sur vos nouveaux titres. C’est définitivement la signature du groupe ?

Nous avons juste suivi notre processus créatif sans nous fixer de limites, ni de frontières et sans restriction. Dans notre musique, il y aura toujours des choses qui prévalent sur d’autres. Les harmonies vocales, la structure et les mélodies inhabituelles de nos chansons sont quelque chose que l’on retrouve sur tous nos albums. C’est peut-être notre signature, en effet. La mélancolie des textes se glisse aussi dans une certaine mesure, mais toujours en équilibre avec la positivité, la passion et l’espoir.

– « Eupnea » est sorti au début de la crise du Covid-19. Comment vivez-vous la situation et le fait que vous ne pourrez pas défendre votre album sur scène dans l’immédiat ?

Nous sommes heureux que l’album soit sorti juste à temps, et j’espère qu’il apporte un peu de réconfort durant ce confinement. Pour le moment, je vais au studio tous les jours mais j’ai beaucoup de mal à me concentrer. L’incertitude actuelle provoque un sentiment d’étrange décomposition. J’ai aussi du annuler des sessions d’enregistrement en avril, et je devais également m’envoler pour Portland, Oregon, quelques semaines. On se sent vide. Tous nos festivals de cet été ont été annulés et c’est une grande déception. Pour le moment, cela n’a pas encore d’impact sur nos dates d’octobre, mais attendons de voir…

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Hard Rock Heavy metal Rock

Phil Campbell And The Bastard Sons : family rock

L’héritage paternel de l’ancien compagnon de route de Lemmy parait avoir été parfaitement assimilé par ses trois bambins. En effet, PHIL CAMPBELL AND THE BASTARD SONS livre un deuxième album aussi énergique que vivifiant. Des riffs à la pelle et un groove exemplaire font de « We’re the Bastards » un bien bel album.

PHIL CAMPBELL AND THE BASTARD SONS

(Nuclear Blast)

« We’re the Bastards »

Réunion de famille ! Après une petite excursion en solo l’an dernier (« Old Lions Still Roar »), l’ancien guitariste de Motörhead a rappelé ses rejetons pour ce nouvel album avec ses BASTARD SONS. Entouré de Todd (guitare), Tyla (basse), Dane (batterie) et l’ami de la famille Neil Starr (chant), PHIL CAMPBELL renoue avec un Hard Rock moins brut de décoffrage qu’avec son ancien groupe, mais tout aussi percutant.

Moins rugueux mais toujours aussi énergique, le faiseur de riffs ne ralentit pas la cadence et se montre toujours aussi costaud (« Son of a Gun », « Riding Straight to Hell », « Hate Machine »). Très Hard Rock dans l’ensemble, PHIL CAMPBELL AND THE BASTARD SONS ne manque pas de groove et la petite famille envoie du bois.

Grâce à la polyvalence de son chanteur, « We’re The Bastards » multiplie les ambiances passant d’un Stoner Blues bien huilé (« Desert Song ») à un Punk Rock endiablé (« Destroyed ») et au Heavy Metal (« Lie to Me »). PHIL CAMPBELL AND THE BASTARD SONS régale et semble décidé à ne pas s’endormir sur ses lauriers. Et le titre de l’album résume à lui seul l’état d’esprit du combo.