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Hard FM Melodic Rock

Giant : une classe intacte

Malgré de longues pauses, GIANT garde une place de choix toute particulière chez les fans de Melodic Rock et aussi de Hard Rock et d’AOR. Perfectionniste, le groupe l’est toujours et le travail effectué sur les guitares comme sur le chant reste d’un niveau très élevé. La qualité des riffs et la virtuosité des solos de Jimmy Westerlund attestent de la très bonne santé de cette référence Hard Rock, qui d’ailleurs s’internationalise sur ce très bon « Stand And Deliver ».

GIANT

« Stand And Deliver »

(Frontiers Music)

GIANT est un peu l’étoile filante qu’on aimerait tous revoir passer une deuxième fois. Malgré un parcours étonnant et scindé en deux parties (de 1987 à 1992, et depuis 2000), les Américains ont marqué les esprits de tous les amateurs de Hard FM, grâce à des albums assez emblématiques comme « Last Of The Runaways » et surtout « Time To Burn ». De la formation originelle, il ne reste que la solide rythmique composée de David Huff derrière les fûts et Mike Brignardello à la basse. Car, entretemps, il y a encore eu du changement.

« Stand And Deliver » accueille donc deux nouveaux membres pour remplacer Terry Block au chant et John Roth à la guitare. Place donc, et bienvenue, à l’excellent Jimmy Westerlund (One Desire) à la six-corde et Kent Illi (Perfect Plan) derrière le micro. Et on ne pouvait rêver mieux, tant ce casting fait honneur à la légende. Certes, GIANT a bien évolué depuis ses débuts il y a plus de 30 ans, mais son ADN est intact et le quatuor semble toujours animé par la même passion. Et ce sixième opus tient franchement toutes ses promesses.

Avec dans leurs rangs des musiciens de ce calibre, on n’est pas très surpris de retrouver Alessandro Del Vecchio (aussi en guest aux claviers) à la production aux côtés de Westerlund, tous étant issus de l’écurie Frontiers Music. Et le résultat est là, GIANT excelle dans l’art de livrer des compositions mélodiques, accrocheuses et très fédératrices. Avec cette touche 80’s actualisée, le quatuor se montre savoureux et le jeu de son nouveau guitariste atteint des sommets de précision  et d’inspiration. Impressionnant d’exactitude.

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Blues Rock Boogie Blues Hard Blues Southern Blues Rock

Pino Scotto : bluesy clash

Loin du Heavy Metal de ses débuts, PINO SCOTTO a embrassé la cause du Blues et le fait avec beaucoup de talent et un aplomb réjouissant. Car si les décibels ont baissé d’un cran, le propos reste d’une franche virulence. Toujours alerte sur le monde qui l’entoure, il livre son ressenti sur des chansons au souffle alerte et sans tabou. « The Devil’s Call » plaque au sol les attitudes fantomatiques, démonte une époque en pleine déliquescence avec une belle vigueur et dans le style le plus authentique qui soit.   

PINO SCOTTO

« The Devil’s Call »

(Wanikiya Record)

Guiseppe Scotto di Carlo, alias PINO SCOTTO, a toujours eu le verbe haut et ce nouvel album vient confirmer qu’il n’a pas changé ses habitudes. Connu, en marge de son parcours musical, dans son pays pour ses diatribes envers la société et à travers elle la politique, mais aussi l’industrie artistique plus largement, il n’en demeure pas moins un homme de cœur, un musicien aguerri et d’une grande sincérité. Avec « The Devil’s Call », il vient pousser onze nouveaux coups de gueule sur ce monde qu’il juge brisé, et avec beaucoup de force.

Ancien leader de Vanadium dans les années 80, PINO SCOTTO mène depuis trois décennies environ une carrière solo et avec ce nouvel opus, il offre une belle suite à « Eye For A Eye » (2018) et « Dog Eat Dog » (2020). Sorte d’électrochoc bluesy,  ce nouvel effort traverse sans filtre des registres aux sonorités très américaines, entre Hard Rock et Southern Rock, pour se fondre dans des Boogie fiévreux et un Blues Rock ravageur. Les riffs sont appuyés et tranchants, les solos claquent et le chant de l’Italien fait mouche sur des textes brûlants.

PINO SCOTTO démarre sur les chapeaux de roue avec un « No Fear No Shame » hyper-Rock’n’Roll, aux faux airs de Lemmy dans l’intonation. Si le frontman n’a pas son pareil pour transmettre une énergie intense, il sait aussi dévoiler sans far une facette plus sensible (« A Dozen Souls », « True Friends »). La voix rauque et éraillée et la guitare affûtée, on se laisse porter par des morceaux très directs, efficaces et dont les refrains laissent des traces (« Full Circle », « Afraid Of Living », « Big Mama »). Brut et audacieux !

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Heavy Stoner Doom Psych

Thammuz : de la hauteur

Si le Heavy Rock de THAMMUZ se pare de quelques subtilités bluesy et même Grunge, c’est aussi pour mieux asséner un Stoner fulgurant et particulièrement doomy. Entreprenants, les Néerlandais oscillent entre un mur de guitare imposant et des envolées psychédéliques mélodiques et envoûtantes. Avec « III », la formation batave atteint une certaine maturité grâce à une maîtrise totale de son identité musicale. Une prise de hauteur nette et qui confirme sa stature.

THAMMUZ

« III »

(Argonauta Records)

Comme l’indique son titre, et de trois pour les Hollandais qui continuent, avec toujours autant de créativité, à élaborer leur Stoner. Décidemment très changeant, le style de THAMMUZ, né des cendres de Dreckneck et Fuzzboar, n’en finit pas d’évoluer et prend cette fois des teintes plus Doom, des sonorités Sludge Rock et une inspiration Southern. Le mélange est franchement habille, d’autant que le quatuor reste chevillé à un Stoner Psych entre Rock et Metal. Et « III » conserve aussi un aspect DIY savoureux.

Car, même avec une solide production et un son qui s’affine, THAMMUZ ne s’est pas éloigné de l’esprit underground de ses débuts. Trois ans après « Sons Of The Occult », on retrouve ces riffs épais et rugueux, ce duo basse/batterie massif et la voix très polymorphe de son chanteur-guitariste Harm dans un registre clair et puissant. Direct et sombre, « III » s’essaie à de multiples atmosphères en sachant se montrer brutal par moment, mais laisse aussi parfois entrer un peu de lumière et de légèreté.

Dès « When Darkness Comes », THAMMUZ affiche beaucoup de fermeté avec un côté ténébreux, qui devient vite immersif. Et d’ailleurs, Jelle Aron Scholtes, compatriote et membre de Baardvader, vient apporter du relief au morceau. Très Heavy et même assez aérien à l’occasion, le combo enchaîne avec des titres costauds (« Rizen », « Bloodlust »). Puis, sur « Dissolution » et « Devil’s Gallow » en fin d’album, c’est Merle Pelle qui offre une touche féminine plus aérée au chant à ce « III », qui se termine brillamment.

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Blues Blues Rock Contemporary Blues

Emanuel Casablanca : on the way

« Hollywood Forever » est un disque assez troublant, le troisième pour le New-Yorkais. En effet, sous des traits bluesy, il nous embarque dans un univers très disparate, éclectique à souhait et qui, finalement, se cherche encore un peu. Il ne propose pas de fil conducteur, de sorte de voie à suivre et dans laquelle il pourrait s’affirmer pleinement. EMANUEL CASABLANCA séduit par sa voix feutrée et un jeu solide, mais peine un peu à convaincre en tant que véritable bluesman. Si la modernité de ses compositions est incontestable et agréable, elle pèche par un manque d’authenticité criant.

EMANUEL CASABLANCA

« Hollywood Forever »

(Bad Boy Of Blues Media)

Bad boy, EMANUEL CASABLANCA ? Pas vraiment, si l’on se refère à sa musique. Car l’Américain a plusieurs cordes à son arc, dont quelques aventures cinématographiques, un passé de basketteur et la création d’une fondation dédiée à la promotion des droits humains et de la justice sociale dans le monde, et qui est aussi le nom de son label. Donc, le musicien de Brooklyn est plutôt du côté des gentils. Et c’est tant mieux, même s’il reste sur des thèmes chers au Blues, sans vraiment toucher aux problèmes qui fâchent. Mais parlons musique !

Troisième album donc pour le guitariste et chanteur, et le moins que l’on puisse dire, c’est que « Hollywood Forever » est particulièrement riche et généreux. 16 chansons au total pour une durée d’une heure, dont un morceau-titre qui atteint presque les neuf minutes. C’est d’ailleurs peut-être là où le bât blesse. EMANUEL CASABLANCA se disperse un peu, montre des difficultés à afficher un style personnel et à insuffler sa touche à un opus qui aurait peut-être pu (et dû ?) être plus resserré, tant sur les compositions que les registres abordés.

Cela dit, la diversité de « Hollywood Forever » livre aussi de très bons moments, où alternent des passages clairement Blues Rock, d’autres plus légers et presque Pop et des parties acoustiques à l’approche pus traditionnelle. Sans être un virtuose de la six-corde, EMANUEL CASABLANCA se rattrape très bien sur les mélodies et sa voix douce très Soul lui permet bien des écarts. Dans ce dédale de titres, « The Squeeze », « Me And The Devil », « Black Man’s Burden », « India Stoker », « Lust And Lie », « Juggernaut » et « Flying » sortent du lot. 

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Hard FM Hard Rock

Sandness : italian freshness

Sortir de leur zone de confort a été le principal objectif des Italiens avec « Vertigo », qui marque, il est vrai, un changement dans leur discographie. Plus massif et avec une énergie très palpable, SANDNESS joue sur la diversité, tout en restant attaché à un Hard Rock très accrocheur. Si les références sont nombreuses et parfois même opposées, il règne une belle osmose sur les dix titres, même s’ils ne tiennent que sur une grosse demi-heure. Il y a une réelle proximité et le combo est d’une sincérité qui force le respect, sans pour autant bousculer le genre.

SANDNESS

« Vertigo »

(Rockshots Records)

En 15 ans d’existence, SANDNESS est parvenu à s’imposer dans son pays, et même au-delà, avec un Hard Rock mélodique et fédérateur qui fait un bel amalgame entre la scène la plus musclée des années 80 et 90 et un style très actuel. Toujours dans l’air du temps, le power trio a modernisé son jeu au fil de ses réalisations et ce cinquième album, en plus d’un EP, est un aboutissement de ces dernières années de travail. Résolument européen dans le son, « Vertigo » voit le combo monter en puissance et affirmer son identité musicale.

Même si le groupe a conservé un brin de nostalgie dans ses compositions, il a fait appel à son compatriote Alessandro Del Vecchio pour la production et le metteur-en-son, longtemps affilié à Frontiers Music, apporte une esthétique très soignée et une belle dynamique à « Vertigo ». SANDNESS prend du volume et cela se ressent dès « Per Aspera Ad Astra » en ouverture. Si on se rapproche d’un hard FM voire de l’AOR, notamment au niveau des refrains et de certains chorus, les riffs restent percutants et robustes.

Très directs et avec une intention très live, les Transalpins ont pensé ce nouvel opus pour la scène et l’efficacité de la configuration à trois le rend très authentique. L’un des principaux atouts de SANDNESS réside aussi dans le travail des voix, facilité par ses deux chanteurs et un batteur qui les soutient aux chœurs. En se partageant le chant, le guitariste et le bassiste s’offrent de multiples possibilités, dont celle de se présenter avec un registre élargi, bifurquant à l’occasion dans un Hard Blues délectable (« Not Your Dog », « Train Of Time »). Solide ! 

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Blues Soul / Funk Southern Blues Rock

Little Feat : a brand new legend

Sans rien changer à son sens du groove et avec un feeling incroyable, LITTLE FEAT poursuit son chemin comme si de rien n’était. En quête perpétuelle d’un style qui rassemble autant le Blues le plus authentique, la Soul profonde de Louisiane que des cuivres incandescents hyper-funky, l’emblématique et éternel groupe livre enfin de nouveaux titres inédits. Avec une humilité, une technicité et un art du songwriting qui se réinvente avec beaucoup de modernité, « Strike Up The Band » ne dépareille pas une seule seconde de l’immense héritage discographique d’une formation inépuisable et insatiable.  

LITTLE FEAT

« Strike Up The Band »

(Hot Tomato Records)

Près de 55 ans après sa création, LITTLE FEAT tient toujours debout et, malgré une carrière en dent de scie, des changements de line-up et quelques disparitions marquantes, il semble même avoir retrouvé un nouvel élan. Alors que « Sam’s Place », sorti l’an dernier, résonne encore de ses vibrantes reprises, c’est avec un tout nouvel album entièrement original que le sextet fait un retour époustouflant, son premier depuis 13 ans. Et que la fête est belle ! Enregistré entre les studios Blackbird de Nashville et le Studio One Two Seven de Harlem à New-York, « Strike Up The Band » célèbre avec toujours autant de classe un Blues sudiste très varié et plein de surprises, qui paraît si éloigné de sa Californie natale.

Autour du solide socle constitué de Bill Payne, au chant et aux claviers depuis 1969, et de Paul Barrere (chant, guitare), Sam Clayton (conga, percussions, chant) et Kenny Gradney (basse) tous présents depuis 1972, LITTLE FEAT peut compter depuis un bon moment maintenant sur les fidèles et talentueux Fred Tackett (guitare, mandoline, trompette, chant) Tony Leone (batterie) et le virtuose guitariste et compositeur Scott Sharrad. Et cette armada du groove continue son exploration du Blues, du Funk, du Southern Rock et de ses envolées Soul avec une fraîcheur, une élégance, un enthousiasme et une complicité, qui nous ramènent aux premières heures de ce combo hors-norme.

Dans la chaleur des cuivres et la torpeur de la slide, LITTLE FEAT s’est ouvert à quelques collaborations, et non des moindres. Côté compositions, « Bayou Mama » est l’œuvre de Payne et de Charlie Starr des Blackberry Smoke, tandis que « Bluegrass Pines » doit son texte à Robert Hunter, légendaire parolier de Grateful Dead et où l’on retrouve le six-cordiste Larry Campbell, les chœurs de sa femme Teresa Williams et Molly Tuttle en embuscade. Dans cette heure assez magique, les sœurs Lowell de Larkin Poe enveloppent la touchante chanson-titre, puis la féérie continue sur « 4 Days Of Heaven, 3 Days Of Work », « New Orleans Cries When She Sings », Too High To Cut My Hair », « Midnight Flight »… Grand !

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Heavy Stoner Psych Proto-Metal

Hippie Death Cult : sismique

Spontané, rugueux et instinctif, HIPPIE DEATH CULT donne déjà entière satisfaction sur album, alors que dire de ses performances live ! Celle captée à domicile le 9 novembre dernier au ‘Star Theater’ de Portland a dû résonner et retentir un long moment, tant la prestation offerte relève d’une intense déflagration. Les trois musiciens ont atteint des sphères Heavy Psych bardées de proto-Metal et d’un Stoner Doom puissant et aérien. Une véritable prouesse !

HIPPIE DEATH CULT

« Live At The Star Theater »

(Heavy Psych Sounds Records)

Le temps de trois réalisations studio, d’un changement de line-up qui a vu sa bassiste prendre aussi le chant, et la configuration passer en power trio, et HIPPIE DEATH CULT a effectué sa mue de la plus belle des manières. D’ailleurs, « Helichrysum », sorti il y a deux ans, avait déjà confirmé un virage vers un proto-Metal très Heavy aux contours Doom et à l’approche toujours aussi Psych. Avec le départ de son chanteur et claviériste Ben Jackson, les Américains ont adopté une ligne plus brute et musclée qui leur va franchement bien.

Plus épanouie que jamais, la frontwoman a vraiment pris les reines du groupe et donne le ton de ce « Live At The Star Theater ». Ce concert, que l’on ne retrouve ici qu’en partie, venait clore une tournée en 2024 où HIPPIE DEATH CULT avait parcouru les Etats-Unis, le Canada et l’Europe sans (presque) lever le pied. Et forcément, il fallait que le final ait lieu chez lui, à Portland dans l’Oregon, là où tout a commencé. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il a fait trembler l’édifice du lieu… et pas à moitié !

Devant quelques privilégiés (que l’on entend même parler), le combo fait surtout la part belle à son dernier disque (« Arise », « Toxic Annihilator », « Shadows »,  et « Red Giant ») et termine ce live avec « Circle Of Days », morceau-titre de son deuxième opus. Et sur plus de 16 minutes, HIPPIE DEATH CULT prend magistralement son envol, scotche tout le monde et, finalement, nous laisse sur notre faim…  mais bien sonner tout de même. A eux trois, Eddie Brnabic (guitare), Harry Silvers (batterie) et Laura Phillips (basse, chant) ont tout retourné.

Retrouvez aussi les chroniques des deux derniers albums du groupe :

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Hard Rock Hard'n Heavy

W’t’M : Wildness’t’Melody

Associées, la créativité scandinave et l’élégance italienne font des merveilles sur cette entrée en matière très réussie. L’idée du combo européen est d’apporter un souffle nouveau sur la scène Hard Rock, en affichant clairement l’ambition de présenter un style accessible en gardant un aspect explosif. Et le mélange entre un certain classicisme du genre sur une production très actuelle fait de W’t’M un nouveau venu plein d’impact et guidé par une voix exceptionnelle sur ce vigoureux « Witness The Madness » très prometteur.

W’t’M

« Witness The Madness »

(Popshit Records)

A en croire ce premier album, la ligne entre Copenhague et Rome fonctionne très bien et la connexion est même parfaite. Formé autour de Michael Bastholm Dahl, l’ancien chanteur d’Artillery et ici à la guitare, le groupe est essentiellement danois à l’exception de sa frontwoman, l’Italienne Marica Moire. Après plusieurs singles, W’t’M sort enfin son premier effort et « Witness The Madness » (titre dont il tire son nom en abrégé) est une bonne surprise. Un mix entre Hard Rock moderne et un Heavy polyvalent et costaud.

Sur une ligne mélodique aux structures souvent complexes, la dynamique est enthousiasmante et l’ensemble franchement rafraîchissant. La puissance vocale toute en nuances de la Romaine créé l’équilibre avec les guitares notamment, et elle marque littéralement d’une empreinte forte « Witness The Madness ». Et puis, W’t’M a pris autant de soin à se montrer véloce et percutant qu’à être très attentif aux moindres détails des arrangements. Rien n’est laissé au hasard et c’est justement ce savoir-faire qui brille ici.

Multipliant les changements de tempos, s’engouffrant dans des parties plus progressives et distillant habillement ses parties de claviers, la formation italo-danoise sait se montrer aussi puissante que d’une grande finesse. Dans un registre qu’elle maîtrise parfaitement, elle réoxygène un Hard Rock déjà moderne et, à ce niveau-là, la gamme vocale de sa chanteuse impressionne et fait toute la différence (« A Symphony Of Brillance », « Wake Up Too A Breakdown », « Moments Of Light », « One Reason », « Eternal Echoes »). Foudroyant ! 

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Hard 70's Stoner Blues

Paralyzed : raw revival

Dans une atmosphère aux saveurs vintage, PARALYZED s’est bâti un style authentique, où un Blues profond vient apporter beaucoup d’intensité à un Stoner brut et implacable. Si les riffs trouvent aussi leurs racines dans un Hard Rock originel, les nappes d’orgue livrent ce qu’il faut de chaleur aux compositions de « Rumble & Roar », troisième opus de la formation germanique. Et il en émane une classe assez sauvage et indomptable, qui devient vite addictive.   

PARALYZED

« Rumble & Roar »

(Ripple Music)

PARALYZED mène son parcours à la manière d’une grosse locomotive inarrêtable. Depuis, 2019, les Allemands ont sorti un EP live en studio (« Hidden Sun »), un premier album éponyme l’année suivante, puis « Heavy Road » en 2022. Et les revoici avec « Rumble & Roar », un troisième effort sur lequel ils semblent avoir obtenu ce qu’ils avaient en tête depuis le début, à savoir un Blues brut et rugueux mélangé à un Stoner Rock puissant. L’ensemble offre des réminiscences des Doors surtout, mais aussi de toute la scène Rock et Hard Rock des 70’s, le tout sur un son massif et enveloppant.

Car s’il paraît tout écraser sur son passage, PARALIZED joue également, et avec beaucoup d’habileté, sur un aspect presque rêveur de son registre. La voix de Michael Binder, sorte de Jim Morrison survitaminé, n’y est pas étrangère. Assurant aussi la lead guitare, il est épaulé de main de maître par Caterina Böhner à l’orgue et à la guitare, Philipp Engelbrecht à la basse et Florien Thiele à la batterie. Et le combo originaire de Bamberg ronronne de belle manière sur des grooves épais et électrisants qui nous renvoient, le sourire aux lèvres, quelques décennies en arrière.

Alors qu’on pourrait s’attendre à de longues plages instrumentales et aériennes, PARALYZED a plutôt opté pour une approche directe, se mettant au service de mélodies accrocheuses, où l’orgue se joint aux guitares avec une belle osmose. Parfois psychédélique et toujours frontal, le quatuor pose une ambiance lourde et forcément organique, grâce à un côté Stoner qui prend le dessus, tout en restant très bluesy. Et l’équilibre se trouve naturellement, à la fois musclé et tout en finesse (« Machine With A Soul », « Heavy Blues », « White Paper », « The Witch »,). Magistral !

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Heavy metal

Hangfire : une puissance incandescente

Avec un chanteuse de ce calibre et aussi bien entourée, HANGFIRE ne devrait pas mettre très longtemps à se faire connaître au-delà des frontières de l’Etat de Washington. Avec  « Burn », l’entrée en matière est fracassante, tant la qualité est au rendez-vous. Entre une tradition respectée très présente et un élan moderne, l’énergie déployée sur ce premier opus est le signe d’une aventure qui ne fait que commencer. Le Heavy Metal a de beaux jours devant lui.

HANGFIRE

« Burn »

(Rottweiler Records)

Pour un premier album, HANGFIRE frappe fort. Incisif, « Burn » affiche déjà l’essentiel des ingrédients nécessaires et indispensables à un bon disque de Heavy Metal. Passionnés et aguerris, les Américains font certes dans le classique, mais la production et leur ambition font de « Burn » un modèle du genre très contemporain. Pour autant, ils ne font pas du neuf avec du vieux. Au contraire, ils injectent à l’exemple de leurs aînés un souffle vivifiant et le niveau ne trouve rien à redire au regard des formations les plus chevronnées.

Fondé il y a trois ans par le guitariste Sean Searls et le bassiste Steven Tolbeck, ils ont dû patienter jusqu’à leur rencontre avec Shannon Laird (batterie) et Jenea Fiore (chant) pour pouvoir réellement commencer à se mettre à l’ouvrage. Et la connexion a fait des étincelles pour obtenir HANGFIRE, jeune combo de musiciens expérimentés avec de la suite dans les idées. Dynamique et explosif, il fait preuve de beaucoup d’ambition et se montre même impressionnant de précision, de technicité et de feeling.

Et outre la performance instrumentale, l’un des atouts du quatuor est sans aucun doute sa frontwoman, qui possède un panel vocal assez éloquent. Capable d’être franchement Metal sans tomber dans un growl fadasse, elle use de toute sa puissance pour rendre les refrains hyper-accrocheurs sur des lignes parfois plus Rock, mais toujours aussi musclées (« Warhawk », « White Lie », « Hunger », « Fire In The Night », « The Hunter », « Outlaw »). HANGFIRE s’est forgé un son ample et féroce et « Burn » s’annonce n’être qu’un début.