Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !
SIN STARLETT – « Solid Source Of Steel »– Metalizer Records
Tout est à peu près résumé dans le titre de ce nouvel opus de SIN STARLETT. Le quintet suisse donne dans un Metal traditionnel, très Heavy et offre un registre forgé dans un acier bien trempé. Depuis 2005, le groupe fait honneur à la NWOBHM dans un style efficace, percutant, mais également mélodique avec quelques touches progressives à la Maiden. Avec l’arrivée en 2019 du guitariste Jack Tytan, les twin-guitares, les gros riffs et les solos entêtants battent leur plein et SIN STARLETT ne manque pas de vigueur. Au chant, Reno Meier tient la baraque et œuvre dans un Heavy Metal pur et dur, loin de toute fioriture. Avec une telle efficacité, les Helvètes s’imposent à travers huit morceaux solides, consistants et très bien structurés. Le combo montre les crocs avec puissance.
BURNING DEAD – « Fear & Devastation » – M&O Music
Formé en 2018, les Parisiens de BURNING DEAD sortent leur premier album, faisant suite à un EP, « Their Coming » et « The Warrior » sorti l’an dernier sous forme de single. Sur de solides bases Metal, le combo se meut dans un Crossover Thrash Progressif original et bien guidé par sa frontwoman Drina Hex, dont l’énergie et la rudesse apportent beaucoup de puissance à « Fear & Devastation ». A travers dix titres originaux, le groupe est aussi à l’aise dans des ambiances Heavy Metal que des parties plus Thrash et très relevées. BURNING DEAD est parfaitement armé pour partir à la conquête d’un public également amateur de Metal Progressif. Bien produit, ce premier album du gang de la capitale montre de belles choses.
Dans une atmosphère épique aux frontières du Space-Rock dans l’esprit et Si-Fi dans sa conception, IOTUNN avait sorti il y a tout juste un an « Access All Worlds », un album étonnant de Death Progressif parfaitement produit. Aujourd’hui, le quintet revient avec un titre-medley de plus de 16 minutes dans une configuration acoustique particulière et convaincante.
IOTUNN
« Access All Worlds – An Acoustic Voyage »
(Metal Blade Records)
Il y a cinq ans débarquait IOTUNN avec « The Wizard Falls », un premier album déjà très abouti. Puis, l’an dernier, c’est avec « Access All Worlds » que le jeune groupe danois confirmait tout son talent et son audace à travers un album étonnant et très mature. Après un changement de chanteur, le quintet avait trouvé sa voie.
Forts d’un incroyable soutien malgré l’impossibilité de défendre son deuxième opus sur scène, les Scandinaves ne sont pourtant pas restés les bras croisés. Pour remercier des fans de plus en plus nombreux, IOTUNN avait diffusé une vidéo sous la forme d’un medley parcourant « Access All Worlds » dans un esprit et des arrangements cosmiques.
Evoluant dans un registre Death Progressif, c’est cette fois en acoustique que se produit le combo danois. Et la surprise est de taille, tant les mélodies sont présentes, enveloppantes et invitent à cet « Acoustic Voyage ». Alors oui, de l’audace, il en fallait. IOTUNN a parfaitement sur relever le défi à travers un unique morceau de plus de 16 minutes. Magistral !
Loin du Heavy Metal classique de Burning Witches avec qui elle a enregistré deux albums (« Burning Witches » et « Hexenhammer »), Seraina Telli se révèle pleinement et de manière très personnelle avec son trio DEAD VENUS. Très progressif, le style de la Suissesse est façonné de Rock, de Metal et d’un grain de folie permanent et souvent déroutant.
DEAD VENUS
« Flowers & Pain »
(Team H Entertainment)
Ancienne frontwoman de Burning Witches jusqu’en 2019, Seraina Telli avait pourtant déjà fondé DEAD VENUS dès 2015, afin d’explorer des aspects musicaux plus personnels. La chanteuse, claviériste et guitariste mène dorénavant son trio composé de Mike Malloth à la batterie et d’André Gaertner à la basse dans un registre progressif entre Rock et Metal, où le côté expérimental n’est jamais bien loin.
Après « Bird Of Paradise » en 2019, la Suissesse confirme ses intentions artistiques sur « Flowers & Pain », qui contient bien des surprises à travers des morceaux assez atypiques dans leurs structures surtout. Très bien arrangé, ce nouvel album de DEAD VENUS dispose cependant d’une production très brute et froide, qui offre à ce deuxième opus une saveur assez particulière.
Passé l’intro, on découvre un univers où la musicienne se laisse aller à de multiples expérimentations sur des titres se développant très souvent sur la longueur (« Flowers & Pain », « Plaything Doll », « Revelation Of Hate », « The Release »). Seraina Telli se dévoile comme une chanteuse, musicienne et compositrice étonnante et sans limite. DEAD VENUS a désormais pris son envol.
Une rythmique phénoménale guidée par une basse massive, des riffs insaisissables et percutants et une voix inquiétante et envoûtante : VOIVOD n’a rien changé à ses bonnes habitudes. Les Québécois se présentent façon rouleur-compresseur avec ce « Synchro Anarchy » qui viendra, sans nul doute, se hisser au sommet d’une déjà très belle discographie.
VOIVOD
« Synchro Anarchy »
(Century Media Records)
Cela fait maintenant 30 ans que VOIVOD surprend, innove et garde un temps d’avance dans les méandres d’un registre qu’il a lui-même élaboré. Se promenant dans des sphères progressives, Indus et parfois même jazzy, le quatuor québécois sort son quinzième album studio qu’il co-produit avec Francis Perron. Une fois encore « Synchro Anarchy » sort des sentiers battus et présente des ambiances inédites.
Entrer dans l’univers tortueux et unique de VOIVOD est autant une aventure qu’un exercice ardu, car rien chez les Nord-Américains n’est lisse ou conforme, mais affiche plutôt un caractère bien trempé basé sur une technique imparable, des références pointues et surtout une identité très forte. Et quatre ans après « The Wake », le groupe est resté instinctif, inspiré et même aspiré par le cosmos.
En effet, « Synchro Anarchy » peut se concevoir comme un road-trip spacial, la découverte d’un monde intersidéral à la fois hostile, terrifiant, chaotique et souvent planant et trippant. VOIVOD se remet sans cesse en question à travers des titres peu conventionnels (« Planet Eaters », « Mind Clock »). Toute en relief, la production de ce nouvel opus est renversante et le combo bouscule tout sur son passage. Stupéfiant !
Sombre et pourtant éclatant, ce sixième et très attendu album du sextet basé à Andorre, « Metanoia », est un voyage étonnant et très percutant à travers un Metal Progressif appuyé, violent parfois, technique souvent et très mélodique. Un mélange détonnant proposé par un PERSEFONE grandiose et plein de surprises.
PERSEFONE
« Metanoia »
(Napalm Records)
PERSEFONE a la particularité d’être constitué des six personnes les plus connues de la Principauté d’Andorre, ce qui n’est pas rien. Blague à part, en l’espace de deux décennies, le groupe est devenu une valeur sûre, bien que discrète, du Metal Progressif à tendance extrême. Toujours très mélodique et doté d’une puissance phénoménale, « Metanoia » surgit cinq ans après « Aathma » et surprend encore par sa richesse.
Comme d’habitude, PERSEFONE se présente avec une production aux petits oignons, toute en finesse et pleine de relief. Et on doit cette belle mise en lumière à David Castillo (Leprous, Soen, Opeth) pour le mix et à Tony Lindgren (Enslaved, Sepultura) pour le mastering. Dire que « Metanoia » sonne parfaitement est un doux euphémisme, mais l’essentiel reste la musique et le groupe frappe encore très fort.
Dans une multitude de paysages sonores et musicaux, les Andorrans brillent par la force de leurs nouvelles compositions où le Metal Progressif se fond dans des ambiances Death et brutales et d’autres plus légères et presque rêveuses (« Katabasis », « Merkabah »). PERSEFONE éblouit carrément sur « Consciousness Pt.3 » et conclue magnifiquement ce nouvel opus avec les trois actes d’« Anabasis ». Exemplaire et indispensable.
Relativement discrets sur la scène Metal Progressive international, les Américains sont pourtant l’une des formations les plus créatives et audacieuses de cette dernière décennie. Avec ce quatrième album, « Epigone », WILDERUN associe avec talent des sonorités Folk acoustiques avec un Metal dévastateur et fulgurant.
WILDERUN
« Epigone »
(Century Media Records)
C’est depuis Boston, Massachusetts, que WILDERUN élabore son Metal Progressif teinté de Folk depuis 2008. Avec « Epigone », le quatuor va encore plus loin pour livrer un quatrième album très immersif et même introspectif. En allant plus en profondeur que sur « Veil », leur précédent opus, les Américains montrent un aspect très fort et toujours aussi organique de leur style si personnel.
En proposant un voyage, car il s’agit bien de cela, aussi sophistiqué, complexe et ambitieux, WILDERUN a décidé d’aller au bout des choses et explore de très belle manière des contrées étonnamment contrastées, fouillées et bâties sur des compostions aux arrangements de haut vol. Grâce à une exceptionnelle dextérité, le groupe parcourt des champs émotionnels souvent opposés.
Après une mise en bouche Folk et acoustique (« Exhaler »), le quatuor hausse le ton avec des morceaux qui s’étendent en longueur, ainsi qu’en intensité (« Woolgatherer », Identifier »). Son Metal Progressif est en perpétuelle évolution et le combo fait preuve d’une créativité incroyable comme sur les vingt minutes de « Distraction », scindé en quatre parties époustouflantes. Réjouissant !
Variant les atmosphères et les ambiances sur ce quatrième album très travaillé et remarquablement réalisé, MAX PIE affiche une maîtrise et une force, qui font de « Passengers » un très bel opus. Heavy, épique et tranchant, le quatuor belge distille des mélodies accrocheuses sur des morceaux très progressifs tutoyant parfois même le Heavy Metal.
MAX PIE
« Passengers »
(Rock City Music Label)
Cette fin d’année marque le retour de MAX PIE et il devrait retentir bien au-delà des frontières belges. Avec « Passengers », le quatuor franchit un cap supplémentaire que ce soit dans la composition comme dans la production. Le groupe a lui-même enregistré et produit l’ensemble de son quatrième album pour un résultat remarquable. Ca sonne très bien et ce nouvel opus ne manque pas de relief.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que depuis ses débuts au milieu des années 2000, les Belges ont fait grandir et évoluer leur style. D’un registre Hard Rock et Heavy Metal assez classique, MAX PIE distille sur « Passengers » un style nettement plus progressif avec toujours cette base Heavy et même quelques éléments Power venant se fondre dans des morceaux très épiques.
Tony Carlino, frontman et dernier membre originel de la formation, montre la voie grâce à une prestation puissante rappelant les belles heures du Heavy Metal. MAX PIE a mis également un soin tout particulier aux arrangements de « Passengers » à travers des morceaux très élaborés (« Only The Silence Remains », « Ariadne’s Thread » et le morceau-titre). Le quatuor a vu les choses en grand pour un résultat très convaincant.
Originaire de Marseille, SANGHAM est un nouveau venu sur la scène française, et vient agrandir une famille Metal Progressive déjà fertile. Avec une première réalisation comme celle-ci, le quatuor impose d’entrée de jeu un répertoire original et une touche singulière. Présentant une excellente production, « Intangible » affirme déjà une grande maturité dans les compositions et la démarche des Phocéens. Christelle Meunier (chant) et Cyril Lhuillier (Guitare, chant), tous deux fondateurs et compositeurs, nous en disent un peu plus sur leurs intentions profondes et leur vision du groupe.
– Tout d’abord, on vous connaît assez peu. Et pour cause, SANGHAM a moins de deux ans d’existence. Pourriez-vous présenter le groupe aux lecteurs, et nous parler de vos parcours respectifs ?
Cyril: Mon goût pour la création et la composition est né en même temps que mon appétence pour la guitare. J’étais adolescent, et j’apprenais en autodidacte : à cette époque, j’ai monté un groupe, accompagné de ma sœur au chant, et nous avons sorti un album et fait plusieurs scènes. Cette expérience était grisante, et passionnante, mais nous avons pris des chemins différents par la suite. Créer de la musique a toujours été un besoin viscéral pour moi, et je n’ai pas cessé de composer : puis, j’ai rencontré Christelle, en 2018. Nous avons mis en commun nos compétences, et avons commencé à co-créer nos musiques. Florian et Calliste nous ont rejoints respectivement en 2019 et 2020 : Sangham est né au terme de ces rencontres.
Christelle: En effet, « Intangible » est notre premier album. Il est l’aboutissement d’une année de création et d’investissement. Dans mon cas personnel, je n’ai pas d’autre background musical. Je me suis passionnée pour le chant sur le tard, après un parcours dans le domaine des arts plastiques. La musique a ensuite pris le dessus, and here we are !
– Votre nom vient du sanskrit et désigne un lieu de purification. Malgré tout, on ne détecte aucune influence indienne ou orientale dans votre musique. C’était un parti-pris dès le départ de distinguer les deux entités ?
Christelle : Je vous remercie de poser cette question, je la trouve très intéressante. Effectivement, notre nom n’illustre pas spontanément notre musique. C’est un terme riche de sens qui suggère à l’auditeur une direction, une lecture de notre travail. C’est un mot que nous empruntons avec beaucoup de pudeur, car il est issu d’une culture millénaire, et nous n’aurions pas assez d’une existence pour en détenir l’essence. Je pense que ce dernier renseigne l’auditeur sur le sens que nous souhaitons donner à notre musique : un vecteur de paix, une proposition de reconnexion à nous-mêmes, à notre environnement, une invitation à nous interroger sur le monde qui nous entoure.
– Votre Metal Progressif a la particularité d’être très organique, car il est peu chargé ou pompeux, contrairement à beaucoup. Vous le voyez comme une façon d’être plus direct et efficace ?
Cyril: En effet, l’idée n’est pas d’amener une profusion de technicité, mais plutôt de rester authentique. La musique doit être en osmose avec les paroles, elle doit pouvoir véhiculer autant d’informations et d’émotions que possible. Aussi, elle ne doit pas être en décalage ou en marge du chant. Nous conservons une liberté créative dans la construction de nos chansons. Le côté organique se reflète effectivement dans la sélection des sons utilisés : ils incarnent l’interprétation des idées, et des images que nous souhaitons véhiculer.
– SANGHAM alterne aussi un chant en lead clair et puissant, avec même un petit côté Sade très agréable dans la voix, et un growl massif qui vient faire le contrepoids avec beaucoup d’agressivité. Malgré tout, on a le sentiment que vous misez surtout sur l’aspect émotionnel de vos morceaux. C’est l’intention première ?
Cyril: En effet, la symbiose de nos voix est un outil d’expression supplémentaire, au même titre que l’instrumental.
Christelle: Je crois que l’identité du groupe repose en partie sur ce dialogue entre les deux types de chant. Symboliquement, ce mélange représente aussi cette balance, ces polarités qui régissent le monde et les choses, et au cœur desquelles se développe un spectre, conçu d’une infinité de nuances. Notre musique et nos textes mentionnent beaucoup cette quête permanente d’équilibre. Cela donne une harmonie mouvante entre le côté lunaire et le solaire.
– A travers vos textes, vous faites preuve de beaucoup d’engagement avec un appel à une prise de conscience sur notre environnement notamment. Ce mélange de poésie et de philosophie tient-elle une place aussi prépondérante dans votre musique et comment cela se traduit-il ?
Christelle: Nous avons souhaité exposer honnêtement nos interrogations, nos raisonnements : les textes que j’écris sont souvent une manière de déposer ce qui habite ou hante mon mental. Ils sont influencés par ces sentiments d’alerte et de pression, liés à l’urgence de la situation dans laquelle chaque habitant de cette planète se trouve actuellement. Parfois, j’écris pour dénoncer, oui. Mais toujours en posant un constat simple : dans « Nebulous Era », j’évoque cet « or noir » que nous avons « extrait des entrailles du monde ». Et j’observe les conséquences. Parfois, je me recentre pour trouver en moi les solutions, le renouement, l’acceptation aussi, que je propose à mon tour dans notre musique. C’est une invitation, et depuis le début de notre aventure, nous avons offert des créations dans lesquelles nous avons mis notre cœur : et nous avons reçu en retour un soutien décuplé, un océan de bienveillance !
– Il y a également un passage en français sur le morceau « Macrocosm ». Quelle en est la raison première et, par ailleurs, pourquoi en avoir aussi fait une version acoustique ? Vous auriez pu tout aussi bien composer un titre plus long, ce qui est assez fréquent dans le registre progressif, non ?
Christelle: Je n’arrivais pas à traduire correctement ces deux phrases, qui ponctuent chacune un moment de « Macrocosm ». Elles soulignent la poésie dont le morceau est animé. De plus, c’était pour moi une évidence d’inviter nos racines dans ce premier morceau que nous avons rendu public : en dehors de mon accent qui ne trompe évidemment personne. (Rires)
Cyril: Ce morceau a vraiment donné lieu à deux formes différentes. Dans un premier temps, nous en avons réalisé une version acoustique, car nous souhaitions attendre notre passage en studio pour proposer une version qui convoquerait des instruments saturés. Nous voulions disposer de bonnes conditions d’enregistrement. De plus, la première réalisation de « Macrocosm » a été composée sur une guitare acoustique 12 cordes : nous avons donc décidé de la jouer avec des percussions traditionnelles, afin de lui donner une toute autre teinte. Ainsi, nous n’avons pas jugé pertinent de faire un morceau avec une structure très longue pour en exprimer les deux différentes nuances : désormais, chacune a son identité propre.
– Vous expliquez avoir pris comme référence les titres « Stormbending » de Devin Townsend et « Circle With Me » de Spiritbox pour le mix final de « Intangible ». Pourquoi cette démarche si peu banale ? Et en quoi ces deux morceaux ont une telle importance à vos yeux ?
Cyril: Lors de notre passage chez Studio ArtMusic, il était essentiel pour Sébastien (ingénieur du son) d’avoir un “repère” du type de sonorité qui nous conviendrait le mieux. En termes de composition, nous avons des structures assez riches qui disposent de plusieurs leads, voix, et ambiances, parfois simultanément : cela requiert donc une gestion de l’espace sonore assez complexe. C’est une caractéristique qui se retrouve assez facilement dans l’univers sophistiqué de Devin Townsend.
En ce qui concerne Spiritbox, c’est un bon mélange de moderne et de groove, avec un tuning très grave : nous avons fait un choix similaire en ce qui concerne les accordages. Cela nous permet d’obtenir des sonorités très intenses et des ambiances “deep”, brutales, qui viennent chambouler l’émotionnel ! L’idée était d’avoir des axes possibles de références : cela permettait à Sébastien d’être guidé, puisqu’il découvrait notre travail à notre arrivée dans son studio.
– Enfin, « Intangible » est assez court, même s’il se présente sous la forme d’un EP assez conséquent. C’est vrai qu’on reste un peu sur notre faim. Comment s’est fait ce choix ? Vous n’aviez pas la patience pour livrer un album complet ?
Christelle: Comme souligné précédemment, il s’agit de notre premier album et – pour la majorité d’entre nous – de notre première création dans une sphère musicale professionnelle. Nous avons donc décidé de jouir de cette première expérience pour en déceler progressivement les codes, et pour tirer des enseignements de chacune des étapes, depuis son invention jusqu’à sa diffusion. Nous sommes très heureux de ce premier objet, qui marque à la fois le début d’une aventure et un accomplissement de taille !
Cyril: Comme l’a stipulé Christelle c’était aussi une première expérience pour certains d’entre nous : il est donc assez flatteur de voir que cet EP peut avoir “un goût de trop peu”! Nous travaillons déjà sur la suite, et il y aura de belles surprises en live…
L’album « Intangible » de SANGHAM est disponible chez Klonosphere.
Depuis « Focus » en 1993, CYNIC bouscule les codes et renouvelle son jeu avec une technique, une percussion et une vision rare du Metal. Avec « Ascension Codes », le trio américain met au point un Metal Progressif futuriste et avant-gardiste, repoussant encore les limites de sa créativité et prenant les devants d’un style qu’il a lui-même forgé. Ascensionnel à tout point de vue.
CYNIC
« Ascension Codes »
(Season Of Mist)
Aujourd’hui composé de Paul Masvidal (guitare, chant), Dave Mackay (basse, claviers) et Matt Lynch (batterie), CYNIC a du faire le deuil de son batteur Sean Reinet et de son bassiste Sean Malone, tous deux décédés l’an dernier. « Ascension Codes » dégage donc beaucoup d’émotions et peut même se concevoir à la fois comme un chant du cygne et une renaissance. Le trio américain force encore le respect sur cet incroyable opus.
Installés à Los Angeles depuis des années, les Floridiens restent ce groupe emblématique et précurseur du Metal Progressif sous toutes ses formes. Longtemps catalogués dans un registre Technical Death, les Américains ont rapidement évolué vers un style très Fusion où de très nombreuses influences viennent se bousculer. CYNIC a toujours eu un temps d’avance sur son temps et « Ascension Codes », avec son contenu vertigineux, vient confirmer l’évidence.
Mixé et produit par le grand Warren Riker, ce nouvel album montre à quel point le trio est parvenu à une maîtrise totale de son art, qui reste toujours d’une technicité hallucinante. Elégant et immersif, « Ascension Codes » invite à la réflexion et à la contemplation, tant les morceaux qui le composent sont spectaculaires et transcendants. CYNIC a encore élevé le niveau d’un cran tout en restant d’une créativité rarissime dans le domaine.
Bon, on va remettre l’église au centre du village… même si je n’y suis vraiment jamais allé beaucoup… au village !
Ma chronique du dernier album de DREAM THEATER m’a valu un flot d’insultes que je n’imaginais même pas. Toute la journée et jusqu’à ce matin… alors que mon chat me regardait avec tendresse.
Certes, je savais qu’il ne fallait toucher aux dieux du Prog, surtout en raison de leurs adeptes, car ils ne sont pas méchants (les musiciens), mais tout de même : c’est chargé ! Alors, non après 30 ans de métier, je ne vais en changer comme on me l’a suggéré. Cela dit, j’ai pensé à faire paysan, tellement il y a de veaux dans le coin. Donc et alors : meuh !
Et oui, je pense que je sais un petit peu de quoi je parle quand je traite d’un album, messieurs (car il n’y a pas eu de dames !), sinon j’irai ramasser des cailloux pour en faire des bracelets. Et ce ne sont pas les galets qui manquent par chez moi.
Je suis désolé, enfin, pour ceux (et celles aussi !) qui aiment le dernier album de DREAM THEATER. Toute la peine est pour vous. Il n’est pas question ici de « goûts et de couleurs », mais juste d’une appréciation musicale et de son contenu. Et force est de constater qu’il n’est pas bon…. Ce serait même indécent de le vendre ! Les joies du métier : ne pas payer pour ça, même si on subit !
Enfin, merci à tout le monde ! Vous vous êtes enfin réveillés et Rock’n Force n’a jamais eu autant de vues ! Je songe à écrire uniquement des chroniques à charge et faire des interviews au ras du sol pour contenter tout le monde ! Et puis, ce sera aussi plus vite fait.
Encore bravo, continuez d’aimer « votre » musique (je m’occupe du reste !) et bon week-end aussi tant qu’on y est !
Des bisous et des pokoù plein, plein !!!
PS : et quand je pense qu’un certain Denis me trouve trop gentil… ça laisse de la marge !