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Hard US

Heroes & Monsters : association de malfaiteurs

Mélodique et puissant, Le Hard Rock classique et Heavy du trio vient raviver la flamme d’un genre qui fut longtemps sous les projecteurs grâce à une scène californienne alors en pleine effervescence. Efficace et techniquement imparable, HEROES & MONSTERS signe un premier album enthousiasmant interprété par des musiciens de haut vol, dont les CV impressionnent avant même l’écoute. Espérons juste qu’il ne s’agisse pas d’un simple one-shot.

HEROES & MONSTERS

« Heroes And Monsters »

(Frontiers Music)

Quelle belle surprise que nous offre Frontiers Music avec ce premier album éponyme de HEROES & MONSTERS, power trio composé de barons du Hard Rock mondial. Pour ce line-up électrisant, on retrouve Todd Kerns à la basse et au chant. Songwriter, multi-instrumentiste et producteur, il officie chez Myles Kennedy And The Conspirators et reste le leader du groupe canadien The Age Of Electric. Ca commence plutôt bien !

A la guitare, Stef Burns livre des riffs puissants et des solos pour le moins fougueux apportant une touche qui n’est pas sans rappeler celle d’Extreme notamment. Passé par Y&T sur quatre albums, on lui doit aussi de belles prestations sur les albums d’Alice Cooper « Hey Stoopid » et « The Last Temptation ». Et en plus de son propre groupe, il joue aux côtés de l’Italien Vasco Rossi.

Enfin, derrière les fûts, c’est le batteur d’Evanescence Will Hunt qui donne le tempo. Passé chez Black Label Society, Staind, Vince Neil, Michael Sweet de Stryper et tant d’autres, il offre du corps et du coffre à HEROES & MONSTERS sur ce premier opus qui sent la poudre. Ainsi, entre un Hard Rock fédérateur et un Heavy Rock tranchant, les Américains se font franchement plaisir.

Musicalement, le combo envoie du bois et la complicité entre les trois lascars est plus que palpable. « Locked And Loaded », premier single de l’album, avait donné le ton avec un petit côté Old School qu’on retrouve d’ailleurs en fil rouge (« Raw Power », « Break Me (I’m Yours) », « I Knew You Were The Devil » et la très bonne reprise de Sweet « Set Me Free »). HEROES & MONSTERS percute et se montre très généreux.

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Hard Rock

Leaflet : inter-générationnel

Accrocheur et vivifiant, ce deuxième album de LEAFLET brille pourtant par la qualité de ses refrains et de ses mélodies. Les Finlandais offrent un nouvel opus rayonnant et assez original dans son contenu. En effet, « Something Beyond » traverse des décennies de Hard Rock sans jamais s’essouffler et grâce aussi à un frontman de haut vol.

LEAFLET

« Something Beyond »

(Rockshots Records)

A mi-chemin entre un Hard Rock moderne penchant vers l’Alternative Metal et l’héritage assume des années 80 et 90, LEAFLET mène sa barque depuis dix ans maintenant et il faut bien avouer que le style du quatuor s’affine de plus en plus. Dans une formule deux guitares/basse/batterie/chant qui a fait ses preuves, cette deuxième réalisation des Finlandais respire le Rock par tous ses pores.

Six ans après « Outta Door » où le groupe affichait déjà de belles choses, « Something Beyond » se montre bien sûr plus mature, plus direct aussi et surtout maîtrisé de bout en bout. Mené par Jaakko Leaflet au chant et à la guitare, LEAFLET se montre d’une étonnante variété qui tient en équilibre entre des influences américaines allant d’Extreme à White Lion jusqu’à Alter Bridge et une production très nordique.

Préférant porter son effort sur les mélodies plutôt que d’enchaîner les riffs, les Scandinaves font preuve d’une songwriting efficace et harmonieux. Musclé et dynamique, LEAFLET lâche les chevaux sur des chansons rapidement addictives (« Earth », « Alone-Alive », « Someone Somewhere », « Resonate » et le morceau-titre). Très actuel et rappelant pourtant au bon souvenir d’une belle époque, le combo séduit par sa fraîcheur.

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Hard Blues International Melodic Rock Power Rock

Lee Aaron : d’une rare authenticité [Interview]

Revenue brillamment sur le devant de la scène il y a quelques années et saluée par son précédent album, « Radio On! », LEE AARON semble entamer avec un féroce appétit une seconde partie de carrière, qui lui va vraiment très bien. Avec « Elevate », la Canadienne persiste avec son groupe à livrer des chansons toujours aussi Rock et Hard avec ce soupçon si particulier et bluesy dans la voix. Une nouvelle fois, elle vient nous parler de son nouvel opus avec toute la fraîcheur et le côté direct qui la caractérise. 

Photo : Theresa Mitchell

– L’an dernier, lors de notre dernière interview, je t’avais trouvé particulièrement épanouie d’autant que « Radio On! » était un album très réussi. Quel accueil a-t-il reçu et a-t-il été au niveau de tes attentes ?

J’ai reçu d’excellentes critiques et il s’est très bien vendu, alors oui, je dirais que j’ai été comblée. J’étais très contente de cet album et de la qualité des chansons qui contient. Je pense que le groupe est devenu meilleur au niveau de l’écriture. Mais j’essaie de ne pas me fixer d’attentes particulière, parce qu’on ne peut pas faire de la musique en espérant plaire aux autres. Il faut d’abord se faire plaisir. Ensuite, on espère que d’autres l’aimeront aussi. Par exemple, notre album de Noël, « Almost Christmas », n’a pas reçu de critiques élogieuses de la part de la presse Metal, mais le single « It Doesn’t Often Snow At Christmas » a obtenu des dizaines de milliers de streams, donc les gens l’aiment et l’écoutent.

– « Elevate » arrive finalement assez rapidement, et il a été composé durant le confinement. Tu l’as vécu comme une façon de rompre avec l’isolement et peut-être aussi de transformer la situation en source d’inspiration ?

Absolument. Nous avons fait deux émissions pour « Radio On! », puis le monde s’est à nouveau arrêté. Je sentais qu’il était très important de garder le groupe connecté et créatif, alors j’ai décidé que nous devions faire un autre album tout de suite. « Elevate » a été écrit et enregistré entre l’été 2021 et le printemps 2022. C’est un projet qui a permis de garder tout le monde très concentré et positif.

Photo : Theresa Mitchell

– Depuis « Radio On! », tu fais preuve à travers tes morceaux d’une énergie incroyable et cela se traduit par des chansons extrêmement positives. C’est ta manière de travailler qui a changé, ou c’est un regard neuf sur ta démarche artistique ?

Comme je te le disais, je pense que le groupe a atteint un point idéal dans la composition des morceaux et la compréhension de chacun d’entre-vous. Nous avons tous des influences différentes que nous faisons fusionner pour qu’elles se fondent toutes pour créer notre ‘son’. C’est très Rock, c’est costaud et positif. Dave aime vraiment la Power-Pop, Sean aime les classiques des années 80 et j’aime tout de la Pop au Metal en passant par le Punk et le Blues. D’une manière ou d’une autre, tout finit par bien se mélanger et il en ressort du LEE AARON.

– D’ailleurs, et comme son nom l’indique, « Elevate » est une invitation à aller de l’avant dans sa vie et ses projets. Ton objectif était de délivrer un message positif et de transmettre ton côté très volontaire ?

Je ne suis pas sûr d’avoir commencé à écrire « Elevate » dans un ‘but’ précis. Cependant, il était difficile de ne pas être affecté par ce qui se passait dans le monde à l’époque. La pandémie, et le fait de ne plus pouvoir se voir en personne, semblaient faire ressortir le pire des gens en ligne. Les médias sociaux ont la capacité de diviser complètement les bonnes personnes et c’était difficile à regarder. Le thème général de l’album reflète cela, mais il y ajoute : « Hey, soyez intelligents et gentils les uns avec les autres ! »

– Sur « Elevate », on retrouve à nouveau ce côté très live et spontané. Vous enregistrez toujours tous les quatre ensembles ? Et il y aussi quelques arrangements de cordes très bien sentis…

Merci ! Oui, nous avons encore enregistré tous et en direct dans la même pièce aux Armory Studios de Vancouver. C’est notre manière préférée d’enregistrer. Je pense que le plaisir se traduit sur les morceaux quand vous pouvez tous être dans le même espace en train de rire ensemble. Et pour les cordes, j’ai fait tous les arrangements au synthé moi-même à la maison, et le violon (sur « Spitfire Woman ») a été joué et enregistré à Winnipeg par une merveilleuse violoniste nommée Karen Barg.

Photo : Theresa Mitchell

– Ce nouvel album garde toujours ce côté Rock très rafraîchissant et qui est devenu ta signature depuis « Fire And Gazoline » notamment. Finalement, c’est cet aspect brut et direct qui te convient le mieux, je trouve. On te sent en recherche d’efficacité tout en restant très spontanée. Tu ne te reconnais pas dans les grosses productions actuelles, souvent surfaites ?

Je crois que ‘moins’ se traduit par ‘plus’ en matière de production. Nous avons essayé de garder des choses très simples avec seulement deux pistes de guitare sur la plupart des chansons et tous les chœurs sont chantés par tout le groupe. J’ai appris au fil des ans qu’en ajoutant plus de choses, cela ne sonnait pas nécessairement plus gros. Cela rend simplement la production plus épaisse. L’une des choses merveilleuses à propos de mon groupe est que ce sont tous des musiciens fantastiques. Nous n’utilisons jamais de pistes d’accompagnement ou de clics en live et nous n’avons pas besoin d’ordinateurs pour faire un concert. Et je veux que les albums reflètent cela.

– J’aimerais aussi qu’on dise un mot au sujet de ta collaboration avec Mike Fraser. Il semble avoir vraiment saisi l’esprit de ton écriture et l’identité musicale du groupe. Comment se traduit son implication dans la production de l’album ?

Ce sont de très beaux compliments, merci. J’adore vraiment travailler avec Mike. Il est très talentueux et c’est un merveilleux ingénieur et mixeur, de classe mondiale et à tous les niveaux. J’ai produit l’album et géré la sélection finale des chansons et les arrangements qui, selon moi, étaient l’essence de ce que nous essayions de transmettre avec « Elevate ». Mike est un génie des sons de guitare organiques et de batterie. Et c’est là qu’il brille vraiment sur cet album. J’ai beaucoup appris en travaillant avec lui. De plus, c’est également une personne incroyable.

Photo : Theresa Mitchell

– Sur « Elevate », tu parles aussi des réseaux sociaux et de leurs dangers. Tu dis qu’il faut en éviter les pièges et je suis entièrement d’accord. Sans faire de leçons de morale, de quelle manière t’en préserves-tu, car on peut aussi en tirer bien des avantages ?

Je suis totalement coupable de passer trop de temps sur Internet comme tout le monde. Cependant, j’ai essayé d’être beaucoup plus consciente de la façon dont j’utilise les médias sociaux au cours des deux dernières années. Pendant le Covid, j’ai eu l’impression qu’il y avait un changement dans le comportement des gens en ligne. Sans interaction humaine et de responsabilité en face à face, les gens sont devenus assez méchants dans leur discours avec les autres. Il y a une polarisation effrayante qui se produit parce que ce que nous voyons que notre ‘flux’ et il est contrôlé par des analyses et des robots. Les gens ne voient vraiment que des informations qui correspondent à leur point de vue. Quand quelqu’un présente un avis différent, il se sent trahi ou choqué par celui-ci. Et la moitié du temps, les informations sont imposées, car il n’y a aucun contrôle en ligne pour empêcher les mensonges de devenir viraux. C’est un problème dangereux et omniprésent. J’espère que les gens prennent le temps de comprendre ce qui se passe, plutôt que de le perdre à faire défiler des vidéos Tik-Tok. Et puis, les médias sociaux peuvent également être mobilisés pour faire beaucoup de bien.

– Enfin, tu es venue jouer en France il y a peu de temps. Comment as-tu trouvé l’accueil du public, et quels souvenirs marquants en gardes-tu ? 

Nous adorons la France ! Le public était incroyable et mes moments préférés ont été de rencontrer les fans après le spectacle. Ils étaient tous si chaleureux et aimables. Beaucoup avaient attendu des années pour nous voir et nous avons vraiment pu partager leur enthousiasme. Les organisateurs du festival étaient de vrais amateurs de musique Hard Rock et leur mission était de faire venir des groupes dont ils étaient fans. Ce genre de passion est vraiment spécial et ce sont mes types de festivals préférés. Et nous avons pu visiter la maison d’enfance d’Arthur Rimbaud qui appartient à Patty Smith, donc c’était génial aussi !

Le nouvel album de LEE AARON, « Elevate », est disponible chez Metalville Records.

Retrouvez également la première interview donnée à Rock’n Force par la chanteuse canadienne :

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Hard 70's Heavy metal Thrash Metal

Dungeon Crawl & Throne Of Iron : house of dragon

Depuis quelques temps maintenant, on assiste à un certain revival des split-albums de la part de certains labels. Convaincre deux groupes de partager la même production n’est pas forcément chose aisée et que l’osmose se créé en est encore une autre. Avec DUNGEON CRAWL et THRONE OF IRON, l’entente est parfaite et la complémentarité évidente sur ce « The Side Quest » conceptuel.

DUNGEON CRAWL & THRONE OF IRON

« The Side Quest »

(Wise Blood Records)

Le label américain Wise Blood Records a eu la brillante idée de réunir deux groupes habités par le même amour du Heavy Metal et surtout la même folie. A travers ce split-album de sept titres, DUNGEON CRAWL et THRONE OF IRON se sont inspirés de ‘Dungeons & Dragons’ et on ne pouvait vraiment pas trouver mieux que ces deux furieux combos pour s’exprimer en musique sur le thème choisi ici. « The Side Quest » régale !

DUNGEON CRAWL

Et c’est le trio originaire de la célèbre baie de San Francisco qui ouvre les hostilités avec « Minions Of A Dark Master », une intro de deux minutes qui plante parfaitement le décor avant les trois brûlants morceaux à suivre. Dans une mouvance Thrash très Heavy, DUNGEON CRAWL se présente dans un style très brut, live et offensif. Alors que son album, « Roll For Your Life », vient de sortir, le groupe s’éclate encore !

THRONE OF IRON

Dans un Heavy Metal plus traditionnel, mais pas vraiment plus calme, THRONE OF IRON emboîte le pas de ses camarades et le gang de l’Indiana a lui aussi du répondant. Dans un esprit vintage façon Cirith Ungol et Manilla Road, les Américains enchainent les riffs dans un registre épique très old school et réjouissant. Vigoureux, les trois pistes ont même un goût de trop peu. Un split-album court, frontal et dynamique.

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Classic Hard Rock Classic Rock Hard US Melodic Metal

Mike Campese : la guitare en abondance

Si son jeu est très shred comme beaucoup de guitaristes de son rang, le New-yorkais MIKE CAMPESE n’en oublie pas de livrer de belles émotions dans divers styles majoritairement Rock et Hard, entre Heavy et Néo-Classic. Une fois encore, « Reset » présente toutes les qualités d’interprétation du musicien et ses facultés à proposer autant de feeling que de groove.

MIKE CAMPESE

« Reset »

(Independant)

Virtuose s’il en est, MIKE CAMPESE est un grand technicien de la guitare, mais pas seulement. Après un passage éclair au sein du Trans-Siberian Orchestra, le guitariste vole de ses propres ailes depuis quelques années. Très polyvalent, il a reçu les louanges des plus grandes publications spécialisées aux Etats-Unis et en Italie, où il écrit d’ailleurs pour Axe Magazine. Mais c’est de son onzième album, dont il est question ici.

Alors qu’il avait déjà entamé la composition de « Reset » avant la pandémie, c’est durant celle-ci qu’il a mis la touche finale aux douze morceaux qui le composent. Comme beaucoup de six-cordistes solistes, la tentation de l’instrumental est grande et MIKE CAMPESE ne s’en est pas privé. Pour autant, la moitié de ce nouvel opus est chanté, ce qui lui apporte beaucoup de respiration.

Soutenu par le batteur Patrick Johansson qui livre une belle prestation, l’Américain se fait plaisir, faisant étalage de son savoir-faire sans pour autant tomber dans un registre démonstratif tentant, mais ennuyeux au final. Au contraire, MIKE CAMPESE fait preuve d’audace et l’on retrouve un peu de Vinnie Moore et de Richie Kotzen dans son approche (« Fire », « Bee Eater », « Reset », « Wasted Time », « Space Dragon »). Très réussi !

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Hard 70's

The Riven : une joyeuse nostalgie

Depuis quelques années maintenant, on assiste à l’émergence d’une vague Rock et Hard Rock très 70’s interprétée par de jeunes groupes qui, pourtant, n’ont pas connu cette époque de grande liberté artistique qui propageait une sorte d’insouciance bienfaitrice. Et c’est donc le cas avec THE RIVEN, quintet suédois, qui revient avec « Peace And Conflict », un nouvel opus léger dans le ton et musclé dans la forme.

THE RIVEN

« Peace and Conflict »

(The Sign Records)

Six ans d’existence et deuxième album pour les Suédois de THE RIVEN qui se perdent de belle manière dans les années 70 et 80 et un Hard Rock légèrement Heavy et un brin psychédélique. Si de jeunes groupes se retrouvent dans ce revival, ce n’est pas vraiment un hasard, mais plutôt l’envie de délivrer une certaine vérité artistique à la fois roots et authentique.

Sous l’impulsion de sa frontwoman, Totta Ekebergh, THE RIVEN fait preuve d’une douce folie musicale, à l’instar d’ailleurs des Canadiens de The Damn Truth dont le registre est assez proche. Mais les Scandinaves ont d’autres atouts en main, notamment deux bons guitaristes, Arnan Diaz et Joakim Sandgård, formés façon NWOBHM à faire briller les twin-guitars et les solos partagés.

Organique et robuste, ce nouvel opus libère des vibrations tout en nuances avec de belles mélodies, sans négliger la puissance de riffs bien appuyés (« On Time », « The Taker », « On Top Of Evil »). THE RIVEN s’autorise aussi une petite escapade hispanique avec « La Puerta Del Tiempo », une ambiance planante sur l’excellent « Sorceress Of The Sky » et finit en beauté avec le très bluesy « Death ». Complet et solide.

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Groove Metal Hard Rock Southern

I’ll Be Damned : incendaire

Ils seront damnés et ça ne fait aucun doute ! Peu importe, les Danois prennent le taureau par les cornes pour asséner un album très nerveux, où la fièvre du propos s’étend sur des morceaux d’une totale liberté et d’une explosivité de chaque instant. Sur un Hard Rock massif, percutant et aux éclats de Metal, I’LL BE DAMNED livre l’un des meilleurs albums dans ce registre depuis bien longtemps ! La machine est lancée…

I’LL BE DAMNED

« Culture »

(Mighty Music/Target Group)

Présenté comme un groupe de Groove Metal, c’est pourtant bel et bien dans un registre très Hard Rock bien gras et surpuissant, d’où s’échappent des solos bien Heavy, qu’évolue I’LL BE DAMNED. Alors pour ce qui est des références, allez plutôt chercher du coté de Clutch que de Down. Résolument Rock’n’Roll dans l’attitude, mais pas seulement, les Danois livrent un troisième album survolté, hargneux et vindicatif.

Que ce soit la politique, la religion, les médias et plus largement la société dans son ensemble, tout le monde en prend pour son grade. Et pas à moitié ! Avec l’arrivée d’Anders Gyldenøhr derrière les fûts et surtout de Mark Damgaard au chant, le quintet se montre incisif dans les riffs, massif dans la rythmique et très rugueux, tout en restant mélodique dans la voix. I’LL BE DAMNED n’est pas de retour pour trier les lentilles.

Les neuf morceaux de « Culture » sont autant de grosses claques en pleine face. Avec un côté Southern marqué, les Scandinaves avancent sur un groove épais et rageur entre colère et désespoir avec un cynisme et une ironie de chaque instant. Parfaitement structurés et remarquablement bien produits, les morceaux de I’LL BE DAMNED sont autant d’uppercuts (« FuckYourMoney », « Hell Come », « Through The Walls », « Forever, Right »). Jouissif !

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Hard US Sleaze

BlackRain : heavy rainbow

Lumineuse et dynamique, cette nouvelle réalisation de BLACKRAIN brille par la précision et la qualité du songwriting. Grâce à un line-up inchangé, c’est un groupe très soudé, et dont l’envie semble décuplée, qui se présente avec « Untamed », un septième effort Heavy et mélodique. Entre Glam et Metal, les Français sont sur la voie royale.

BLACKRAIN

« Untamed »

(Steamhammer/SPV)

Trois ans après « Dying Breed » qui fut très bien accueilli, les Savoyards enfoncent le clou avec un septième album caractérisé par une folle énergie. BLACKRAIN continue sur sa trajectoire Heavy Sleaze dont l’écriture, toujours très 80’s, s’affine au fil des ans. Toujours aux frontières du Glam et du Hard Rock, le quatuor monte en puissance et « Untamed » montre un état d’esprit conquérant.

Alors que le précédent opus était (très bien !) produit par Chris Laney avec qui les Français avaient déjà travaillé, c’est cette fois le frontman de Kissin’ Dynamite, Hannes Braun, qui fait des prouesses. Leader du combo allemand qui a souvent partagé la scène avec BLACKRAIN, il a parfaitement saisi les attentes de ses amis et il offre encore plus de volume et de puissance à ces nouveaux morceaux.

Démarrant sur les chapeaux de roue avec le morceau-titre, « Untamed » se déploie sur des chansons accrocheuses, nerveuses et véloces. La batterie claque, les riffs fuzzent de toutes parts et Swan livre une prestation vocale hors-norme (« Demon », Summer Jesus », « Kiss The Sky »). BLACKRAIN affiche l’énorme potentiel décelé il y a quelques albums déjà et se montre d’une énergie flamboyante.

Photo Julien Zannoni
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Blues Rock Hard 70's Rock 70's

End2End : happy revival

Entraînant, efficace et mené sur un train d’enfer, le duo possède ce petit quelque chose qui le rend rapidement addictif. Une batterie, une basse et quelques effets suffisent ici à réunir une volonté incandescente à livrer un Power Rock aux couleurs vintage. END2END puise autant dans les origines du Hard Rock que dans un Blues Rock gras et percutant. Réjouissant et positif, c’est un esprit live et véloce qui anime ce « Take My Train » réjouissant et positif.  

END2END

« Take My Train »

(Independant)

Une fois n’est pas coutume, j’ai le plaisir de vous présenter l’EP de END2END. Petite entorse puisque la déferlante de ces formats courts est telle qu’il est presqu’impossible de s’en faire un écho exhaustif et surtout ils ne sont pas souvent très représentatifs d’un groupe, de sa démarche artistique et de ses qualités. Mais là, le fait que le duo ait un pied entre Vannes et Nantes, soit presqu’en Bretagne, et que son registre soit très rafraîchissant m’ont convaincu.

Après quelques années d’existence marquées surtout par des concerts énergiques et torrides, le duo composé de Loran Kruho (basse, multiples sons et voix) et du batteur Sylvain Boullais s’est donc attelé à la création d’un cinq-titres très convaincant bardé d’un groove accrocheur très présent et même leitmotiv de la musique de END2END. Et justement, c’est un Rock musclé très accrocheur que distille le tonique binôme avec une envie débordante.

Si aujourd’hui, la technique permet de faire à peu près tout, y compris en live, faut-il encore en faire bon usage. Et c’est le cas, puisque dès les premières notes de « Fall In Love » suivi de « See A Way Out », on tombe sur le charme de ce Rock très 70’s où la fougue se mêle à des refrains entêtants et des rythmiques appuyées et groovy. END2END met toute son énergie au service d’un registre puissant et mélodique avec un aspect revival, loin d’être désuet.

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Hard 70's Hard Blues Hard Rock

Vinnie Moore : classieux

Réputé pour sa légendaire technique et un style qui a fait école depuis de longues années, VINNIE MOORE est loin d’être en reste au niveau feeling, bien au contraire. Avec ce dixième album solo, le guitariste d’UFO s’amuse à passer d’un registre à un autre avec une dextérité peu commune. Et pour une fois, il a même invité quelques chanteurs sur ce très bon « Double Exposure ».

VINNIE MOORE

« Double Exposure »

(Mind’s Eye Music)

C’est après un album avec Vicious Rumors (« Soldiers Of The Night » – 1985) que le grand VINNIE MOORE s’est lancé en solo pour mieux d’adonner à son exercice préféré : la guitare shred. Longtemps affilié au courant néoclassique à l’instar de Malmsteen,  il est surtout connu pour son jeu au sein d’UFO avec qui il s a sorti six albums studio. Parallèlement, on a aussi pu l’entendre avec Alice Cooper, Jordan Rudess et Destruction.

« Double Exposure » est le dixième album du virtuose américain et il présente une surprise de taille. En effet, pour la première fois sur ses propres productions, VINNIE MOORE a fait appel à des chanteurs, et pas des moindres, pour interpréter quelques morceaux. On retrouve sur la moitié de ce nouvel opus Ed Tery (Rage And Beyond), Keith Slack (MSG, Mother Road), Mike DiMeo (Riot) et Brian Stephenson (Old James). Inédit !

Moins démonstratif qu’à l’habitude, mais conservant cet incroyable toucher, VINNIE MOORE joue même sur une Gibson SG, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. De fait, l’album sonne plus Rock et même légèrement Blues et Funky (« Still Waters Run Deep », « River Flow », « Astro Man », Southern Highway »). « Double Exposure » est certainement le plus varié de la carrière du six-cordiste, qui se montre toujours inspiré.