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Progressif Rock

Bruit ≤ : sans nuisance sonore

Si beaucoup verront dans cet album de BRUIT ≤ une sorte de laboratoire musical, ce premier opus (au nom interminable) va bien au-delà et présente au contraire une unité et une progression musicale saisissante, dans un style qui voit se télescoper de multiples émotions. Les Toulousains font preuve d’une créativité et d’une musicalité incroyable.

BRUIT ≤

« The Machine Is Burning And Now Everyone Knows It Could Happen Again »

(Independant)

J’ai toujours eu un faible pour les groupes qui vont à contre-courant en brisant les codes et les règles établies. Dans le cas de BRUIT ≤, c’est même un sacré coup de cœur. Pour commencer, même si le sens du titre de ce premier album est limpide, il faut s’y prendre à plusieurs fois pour le mémoriser. Ensuite, le quatuor toulousain a décidé de le sortir et de le rendre disponible uniquement sur Bandcamp, sans maison de disques.

Ainsi après un premier EP en 2018, « Monolith », voici le premier album du groupe qui, à travers quatre morceaux s’étalant sur 40 minutes, présente un registre post-Rock (presqu’instrumental) franchement immersif et parfaitement interprété. Grâce à une production et des arrangements très soignés, BRUIT ≤ parvient à nous emporter dans un monde musical aux contours cinématographiques et à la poésie évidente.

Autour d’éléments électroniques discrets et quelques éléments de musique classique, ce premier album s’écoute comme on regarde un film tant les quatre morceaux montrent une progression musicale étonnante. Conçu comme un conte philosophique sur la chute et la renaissance des civilisations, cet opus vient marquer les solides convictions humanistes de BRUIT ≤. Saisissant, le quatuor apaise et invite aussi à la réflexion. Une réussite totale.  

Bandcamp : www.bruitofficial.bandcamp.com/music

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Blues France Rock

Little Bob : la liberté comme étendard [Interview]

Figure emblématique de la scène Rock hexagonale, LITTLE BOB vient de livrer un album aussi touchant que rageur et surtout plein d’espoir. Combatif et toujours accompagné de ses BLUES BASTARDS, le Havrais continue son bonhomme de chemin, faisant fi des obstacles, et revient avec « We Need Hope », qui prend tout son sens dans notre société actuelle. Le rockeur entretient le courage de rêver de liberté et aussi de changement. Toujours très positif, Roberto Piazza est plus que jamais ancré dans son époque. Entretien.

Photo : Charles Dutot

– Tout d’abord, félicitations pour ce très bon album… une habitude ! Avant d’entrer dans le détail, « We Need Hope » a été écrit avant la crise du Covid, comme une espèce de vision. Même s’il découle d’un moment personnel très triste, tu sentais déjà que quelque chose se passait dans la société…

Depuis quelques années, il y a un truc qui s’est passé : on s’est tous fait avoir par le capitalisme ambiant et dans le monde entier. On ne fait même plus travailler les gens ici. On va acheter des masques en Chine, par exemple, ce qui est aberrant. Et c’est juste pour que quelques uns s’en mettent plein des poches. Aujourd’hui, l’être humain ne compte pas. Il n’y a que le CAC 40 et le pognon.

– Finalement, alors que tout le monde parle à tort et à travers de résilience, cet album l’incarne parfaitement. Tu aurais même pu lui donner ce titre, non ?

Oui, bien sûr. En fait, le titre est venu comme ça : il était en moi. Je suis très heureux d’avoir donné ce titre à l’album. Il y a des chansons qui ont un sens profond et qui traite de sujets très actuels comme des migrants sur « Walls And Barbed Wires ». D’autres sont plus légères comme « I Was Kind » qui parle du moment où j’ai été touché par la grâce du Rock’n’Roll, où encore « Looking For Guy-Georges » du prénom de celui qui était mon premier guitariste dans Little Bob Story. Et puis, il y a des titres plus ou moins tristes qui parlent de ce qui est arrivé dans ma vie privée avec la disparition de ma femme il y a deux ans. J’ai fait beaucoup de chansons pour elle, et j’aurais même pu en faire plus ! Une chanson comme « You Can’t Come Back », je peux à peine la chanter d’ailleurs. Mais toutes ne sont pas si dures, elles racontent aussi notre rencontre. Sur l’album, on trouve des titres qui râlent, politiquement parlant, d’autres plus joyeux et plus graves en ce qui me concerne.

Tout ça a découlé d’une tournée en Angleterre fin 2019. Le fait d’être allé jouer à Londres, et même si la ville a beaucoup changé, m’a donné une pêche incroyable. En rentrant, je me suis mis à écrire et avec le groupe, on a mis le reste en place, chacun apportant son petit grain de sel et son talent aussi. On a enregistré fin février-début mars l’an dernier juste avant le premier confinement. On a juste repris quelques jours de studio en juin pour retoucher quelques voix, faire des chœurs et une guitare ou deux aussi. Tonio, notre ingé-son, a mixé l’ensemble et on était prêt. On devait le sortir avant mais vu la situation, ce n’était pas possible. Et aujourd’hui, certaines enseignes dans les centres commerciaux sont aussi fermées. La situation est déjà assez compliquée à cause de l’industrie du disque, alors ça n’aide vraiment pas. Et je ne te parle pas des concerts annulés, des fans qu’on ne voit plus lors des dédicaces et du nombre très restreint de disques dans les bacs, par exemple…

Photo : Charles Dutot

– « We Need Hope » a bien été enregistré avec tes Blues Bastards. Comment s’est passé l’enregistrement ? J’imagine que ça a aussi du faire du bien à tout le monde de se retrouver en studio ?

L’album a été enregistré avant le Covid et avant le confinement. Nous étions ravis d’enregistrer, mais après on a eu les boules pendant un an, parce que le disque ne sortait pas. On avait presqu’envie de faire d’autres morceaux pour le suivant ! On essaie de répéter ensemble quand même de temps en temps ici au Havre, mais nous sommes trop dispersés et éloignés les uns des autres.

– On te retrouve toujours aussi sincère et authentique et presqu’imperméable aux modes. Tu n’as jamais été tenté de sortir un peu de son registre ? Ne serait que pour essayer ?

Non, parce que j’aime quand ça joue, donc je ne tomberai jamais dans l’Electro. Il y a déjà trop de rappeurs qui chantent avec des machines. Je n’aime pas ça, je préfère quand les êtres humains jouent, y mettent leur cœur et leur savoir-faire. Mais je pourrais faire un disque acoustique, par exemple, pour le fun. Ça, on sait faire avec le groupe. Ce sont tous des supers zicos, donc ça pourrait très bien arriver.

– Beaucoup de morceaux sont dédiés à ton épouse et on le comprend très bien, et comme un retour à tes racines italiennes, tu chantes aussi le magnifique « Il Bello Della Vita ». C’est quelque chose que tu avais en tête depuis longtemps ?

Je l’avais déjà fait à deux reprises par le passé, dont « Libero » en 2001. Pour « Il Bello Della Vita », c’est très simple : le goût de la vie, c’était elle. Je l’ai écrit très vite, d’une traite et en italien, car elle adorait ça. Elle ne le parlait pas, mais elle apprenait. Et cette chanson parle de nous, tout simplement.

Photo : Charles Dutot

– Justement comme un clin d’œil à notre époque, tu reprends également « Bella Ciao » qu’on commence d’ailleurs à réentendre beaucoup depuis quelques temps, y compris dans des séries télé. Vu le ton de l’album et son titre, ça t’a paru naturel d’interpréter cette chanson si emblématique ?

Tu sais, je ne regarde pas la télé. Alors, ça n’a aucune influence sur moi. En fait, j’ai trouvé une version de « Bella Ciao » traduite en anglais par Tom Waits, qui en a fait une version Blues avec son guitariste. Je me suis dit : « Tiens, une version anglaise et par Tom Waits en plus, c’est cool ! ». Et puis, j’avais envie de la faire parce que le racisme ressort beaucoup en ce moment. Les gens sont mal et ça fait renaître ces choses, même si elles ont toujours existé.

– Contrairement à ce qu’on pourrait penser de prime abord, « We Need Hope » dégage beaucoup plus d’amour que de tristesse ou de colère. C’était ton intention de faire ce beau contrepied ?

Bien sûr, parce qu’il faut y voir aussi le fait que nous avons besoin de cet espoir pour un changement. Si on veut réussir à vivre heureux sur cette Terre, il faudrait changer beaucoup de choses. Ça paraît impossible, car il faudrait une révolution mondiale. Et ce n’est malheureusement pas prêt d’arriver…

– Enfin, j’aimerais que tu me parles un peu de ces trois très bonnes reprises d’Humble Pie, des Kinks et de Richie Heaven. Quand on connait ta carrière, ça n’a rien de surprenant. C’était une manière de remercier ces artistes et ou est-ce que c’est venu un peu par hasard ?

« Natural Born Boogie » figurait sur le premier album d’Humble Pie et a été écrit par Steve Marriott. On a trouvé que ça swinguait grave et on a tout de suite eu envie de la reprendre. Gilou (Gilles Mallet, guitariste de Little Bob depuis 1981 – NDR) m’a proposé « Where Have All The Good Times Gone » des Kinks, qui reste totalement actuel, parce qu’on regrette tous les beaux jours avec les concerts, les coups au bar, les restos… Et enfin, « Freedom » est une  chanson qui hurle vraiment la liberté et que j’avais très envie de chanter avec ce petit côté Gospel. J’y ai même ajouté un couplet que j’ai moi-même écrit. C’est une chanson qu’on jouera aussi bien sûr, car quand on parle de liberté : c’est moi ! (Sourires)

« We Need Hope » est disponible chez Verycords.

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Blues Hard Rock Rock

Cactus : toujours autant de piquant

L’infatigable Carmine Appice ne semble pas avoir fini de malmener ses fûts et vient le prouver encore avec ce nouvel album de CACTUS. En seulement six albums depuis les 70’s, les Américains se sont forgé une réputation et un statut de légende indiscutable. Le Classic Rock très Blues du quintet a inspiré plus d’un groupe depuis cinq décennies, et « Tightrope » vient nous rappeler son pouvoir d’attraction et sa grande classe.

CACTUS

« Tightrope »

(Cleopatra Records)

Dès sa formation en 1969, CACTUS a marqué les esprits et s’affiche comme l’un des précurseurs du Hard Rock, aujourd’hui qualifié de Classic Rock, et fut même surnommé le ‘Led Zeppelin américain’. Après une décennie de gloire assez mouvementée, le groupe se sépare avant de réapparaître près de 30 ans plus tard avec un cinquième album qui marque encore une fois les esprits. « Tightrope » est donc le septième méfait des vétérans.

Toujours mené par l’emblématique batteur Carmine Appice, Jimmy Kunes au chant et Randy Pratt à l’harmonica, CACTUS fait revivre la légende avec ce nouvel album entre Rock Hard nerveux et Blues Rock enivrant. Rejoints par le guitariste-chanteur Paul Warren (ex-Rod Stewart, Tina Turner, Joe Cocker) et James Caputo à la basse, les Américains semblent retrouver une seconde jeunesse sur ce « Tightrope » de haut vol.

Les douze titres de l’album naviguent avec toujours autant de feeling dans un style qui a forgé la légende du groupe. Entre clins d’œil aux Rock Progressif des 70’s, rythmiques affolantes et des parties vocales incroyables soutenues par un harmonica endiablé, CACTUS réinvente sa légende avec une malice toujours très présente. On notera d’ailleurs les apparitions du guitariste original Jim McCarty et du chanteur Phil Naro. Un régal !

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Doom Rock Stoner/Desert

Los Disidentes Del Sucio Motel : dissidence post-Rock

Contourner l’évidence et les codes semble avoir été le leitmotiv de ce quatrième album de LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL. Si la touche et l’esprit Stoner Doom sont toujours présents, le quintet français s’est ouvert une nouvelle voie qui conduit « Polaris » dans un post-Rock convaincant et immersif.

LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL

« Polaris »

(Klonosphere/Ripple Music)

Après 15 ans d’activité et le très bon « Human Collapse » il y a cinq ans, LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL fait son retour avec « Polaris », qui marque encore le franchissement d’un cap pour le quintet. Toujours sur une base Stoner Doom, c’est plutôt dans un esprit post-Rock aérien que se déploie ce quatrième album. Consistant et intense, le registre des français prend encore de l’ampleur.  

Fuzz, Progressif et très Psych, LDDSM n’a pas délaissé son identité sonore construite autour de gros riffs, de mid-tempos hypnotiques et de cet esprit très jam, qui fait sa signature. Et avec son irrésistible polyphonie menée par Nicolas Foucaud, Daniel Scherding et Katia Jacob, les Strasbourgeois sont aussi incisifs que planants et font une belle place aux parties instrumentales (« Earthrise »).

Assez Grungy sur « Blue Giant » et « Horizon », LDDSM joue la carte de la diversité pour nous guider dans un univers musical qu’il maîtrise parfaitement (« The Plague », « Alpha Ursae Minor »). Loin d’être plombant, « Polaris » propose des moments plus légers et très convaincants (« The Great Filter »). En se démarquant d’un Stoner et d’un Doom trop prononcés, le quintet s’ouvre une brèche post-Rock originale.

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Metal Rock

Tomahawk : l’art du contretemps

Le fantasque et génial Mike Patton (Faith No More, Mr Bungle, Fantômas, …) reprend du service avec TOMAHAWK pour ce « Tonic Immobility » toujours aussi imprévisible et dense. Comme d’habitude, le quatuor ne fait rien comme les autres et c’est ce qui le rend si irrésistible. Ce cinquième album s’annonce déjà comme indispensable.

TOMAHAWK

« Tonic Immobility »

(Ipecac Recordings)

Malgré ses projets tous plus éclectiques les uns des autres, Mike Patton garde quelque repères auxquels il reste fidèle et après huit ans d’absence, TOMAHAWK refait surface. Et fêter les 20 ans d’existence du groupe, les Américains surgissent avec ce « Tonic Immobility » sur fond de pandémie avec des morceaux qui dépeignent notre impuissance face à la situation qui nous dépasse tous.

Jamais dans le rang, TOMAHAWK a trouvé un nouveau terrain de jeu et il en ressort un album hors-norme et polymorphe, à l’image du combo. Toujours composé du guitariste Duane Denison (The Jesus Lizard), du bassiste Trevor Dunn (Mr Bungle, Fantômas), du batteur John Stanier (Helmet) et bien sûr de l’irremplaçable Mike Patton derrière le micro, le quatuor surprend autant qu’il séduit.

Outre les parties instrumentales interprétées par des musiciens plus que talentueux, c’est le côté incontrôlable, outrancier, groove, … bref très Rock de Mike Patton qui concoure à façonner l’identité de TOMAHAWK. Mais il serait simpliste de tout rapporter à son chanteur, tant la qualité de composition des Américains va bien au-delà (« Valentine Shine », « Predators And Scavengers », « Howlie », « Doomsday Fatigue »). Magistral… encore !   

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Blues Rock

Nell : une solide corde sensible

Dans un univers électro-acoustique et sur des textes chantés dans la langue de Shakespeare, NELL trace son chemin de bien belle manière. Son Blues Rock aux accents Folk est aussi fédérateur qu’entraînant et sensible. Et l’authenticité de l’artiste se perçoit dès les premières notes de ce « The Pace Of Life » au songwriting très efficace.

NELL

« The Pace Of Life »

(Independant)

La voix est assurée, les mots sont forts et l’ensemble est aussi électrique qu’intimiste. Pour ce nouvel EP, et après un album en 2017 (« Not That Sleek »), NELL a décidé de prendre les choses en main et se livre avec force et intensité à travers cinq morceaux, aussi efficaces que mélodiques. « The Pace Of Life » s’écoute en boucle, à un point où l’on reste même un peu sur sa faim.

Songwriter, guitariste et chanteuse, NELL est très bien entourée par la solide rythmique composée de Nicolas Marsal (basse) et Etienne Lagarde (batterie), qui apporte coffre et relief aux compositions. Entre Blues Rock et Folk, les textes de la francilienne se veulent personnels et touchants (« Mom », « Figure It Out » où elle chante même en duo et en français).

Le côté Blues Rock aux riffs épais (« The Call Of Rythm », « I Forgot To Be Pretty ») laisse aussi place à la guitare acoustique et plus légère de NELL, qui offre une belle couleur à « The Pace Of Life ». Le temps d’un titre, le très bon « Six Years », la chanteuse s’engouffre dans un mid-tempo assez Pop rappelant agréablement le duo Dun Leia par sa douceur et son côté aérien. Très réussi et addictif.

EP disponible sur : www.nellsounds.com

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Blues International Rock

When Rivers Meet : l’authenticité du Blues et la force du Rock [Interview]

Bercé par le Blues et le Rock, les Anglais de WHEN RIVERS MEET font partie de cette nouvelle génération au son authentique et à la démarche artistique sincère. Le couple, à la ville comme à la scène, est parvenu sur son premier album, « We Fly Free », à parfaitement retranscrire cette énergie Blues Rock directe et sensible. Grace (chant, mandoline et violon) et Aaron Bond (chant et guitares) reviennent ensemble sur leur duo, leurs inspirations et cette récente mise en lumière du groupe. Entretien.

Photo : Rob Blackham

– Avant ce premier album, vous avez sorti deux EP, « The Uprising » et « Innocent Of Youth ». Ils vous ont permis de vous aguerrir, de peaufiner ou de personnaliser votre jeu ?

Aaron – Nous avons tâtonné pendant un moment avant de trouver notre style. On a fait de l’Americana pendant un certain temps, mais cela ne correspondait pas tout à fait. Le tournant s’est produit lors d’un concert de Guns N’ Roses à Londres et ça a vraiment été le déclic. La réponse était évidente : mélanger le Rock et le Blues car, après tout, c’est ce que nous aimons. Le faire en duo était la grande question. Comment développer quelque chose de nouveau, de distinctif et d’unique. Nous aimons le Classic Rock et le Blues à l’ancienne et des artistes comme Bad Company et John Lee Hooker. Lorsque nous avons découvert notre son, nous en sommes immédiatement tombés amoureux et on avait vraiment hâte d’aller en studio.

La chose la plus importante était de trouver le bon producteur, qui pourrait partager notre vision et nous avons eu la chance de trouver Adam Bowers. Quand nous avons commencé à travailler sur l’EP « Uprising », c’était tout simplement magique. Adam a fini par jouer de la basse et de la batterie sur tous nos morceaux. Il s’est vraiment mis des deux côtés de la barrière. Nous avons appliqué cette formule au deuxième EP « The Innocence of Youth », que nous avons enregistré pendant l’hiver dernier. Nous avons décidé de le faire dans le même style que le précédent. Et ça nous a conduit naturellement  à enregistrer l’album « We Fly Free ».

Nous voulions quelque chose d’un peu plus expérimental avec cet album tout en racontant une histoire à chaque morceau. On voulait une ambiance organique, et nous avons donc utilisé une technique d’enregistrement en espace ouvert avec des micros partout. Tout a été enregistré sur du vieux matériel à bande avec des anciens amplis Marshall et Fender qui développe une belle réverbération. Nous voulions enregistrer quelque chose d’authentique, une vraie représentation de ce que nous sommes, et c’est ce que nous espérons avoir accompli.

– Durant ces derniers mois, vous avez également été très présents sur les réseaux sociaux en diffusant en direct vos prestations dans « Rockin’ The Lockdown ». Qu’avez-vous gardé de cette expérience, outre le fait de conserver un lien fort avec votre public ? Perfectionner vos morceaux ?

Grace – Lorsque le confinement a commencé, comme tout le monde, tous nos concerts ont été annulé. Nous ne savions pas combien de temps cela allait durer à l’époque et il était fort possible que ce soit long. Nous avons donc décidé en mars de l’an dernier de diffuser nos prestations en direct. Nous avons vu quelques groupes le faire, alors pourquoi pas nous ! C’était un peu bizarre les premières fois, mais c’est maintenant devenu normal. Nous avons eu la chance d’avoir été très soutenus chaque semaine, et nous avons atteint plus de 100.000 streams dans le monde entier. De plus, cela nous offre un concert chaque semaine, ce qui est plutôt cool.

Photo : Rob Blackham

– Parlons maintenant du très bon « We Fly Free », un premier album qui semble bien porter son nom. Il sort après deux singles qui vous ont valu de belles louanges. J’imagine que cette confiance acquise doit vous porter aujourd’hui ?

Grace – Ouais, nous étions très nerveux quand nous avons sorti l’album, parce que c’était la première fois. Nous ne savions pas à quoi nous attendre par rapport aux critiques, mais nous espérions vraiment que les gens l’aimeraient. Nous avons été extrêmement chanceux que Planet Rock et BBC Radio 2 aient joué quelques-unes de nos chansons, ainsi que de nombreuses émissions de radio sur Internet.

– WHEN RIVERS MEET distille un Blues Rock aussi énergique que sensible. Lorsque vous composez vos morceaux, comment est-ce que vous vous répartissez les rôles, notamment vocalement ? Vous composez ensemble ?

Aaron – Les idées viennent vraiment de partout. Cela peut être d’un riff de guitare, une voix ou des paroles et ensuite on commence à travailler dessus. Puis, nous nous séparons dans différentes pièces. Grace continue à travailler sur la musique et je travaille sur les paroles. Et nous nous remettons ensemble pour travailler sur la chanson. Si nous l’aimons, on continue à travailler dessus, mais si on ne l’aime pas, on la jette et on passe à la suivante. Nous sommes impitoyables là-dessus, c’est notre façon de faire. Et il a fallu beaucoup de temps pour arriver à cette approche, mais c’est la formule qui fonctionne le mieux pour nous.

– Il y a beaucoup de slide, de la mandoline et même du violon sur l’album, ce qui offre une grande diversité à l’album. Etonnamment, on retrouve presqu’autant d’influences anglaises que du Blues de Chicago et même quelques sonorités Southern Rock. C’est un mélange plutôt détonnant !

Grace – Oui, nous avons beaucoup d’influences musicales que nous voulons exploiter quand nous écrivons. Aaron a grandi avec le Rock’n’Roll de son père et la musique des années 70 de sa mère. D’une manière ou d’une autre, il a trouvé lui-même le Blues et le Classic Rock quand il était jeune. Ses premiers CD étaient « Boom Boom » de John Lee Hooker et « A Real Live One » d’Iron Maiden. C’est cette ouverture au monde de la musique qui nous a massivement impacté en tant que couple. J’écoutais plus Dusty Springfield et les autres grands chanteurs de Soul avant de rencontrer Aaron. Ce doit être le destin que nous nous soyons rencontrés dans le pub rock préféré d’Aaron et que la première conversation que nous ayons eue porte sur la musique. Et Elvis passait dans le Juke Box…

Photo : Rob Blackham

– A travers toute cette incandescence qui traverse « We Fly Free », on note également un son très vintage présent sur tout l’album. C’est une façon de rendre votre Blues intemporel ?

Aaron – Nous étions très conscients du son que nous voulions. L’ambiance vintage très live du Classic Rock et du Blues était quelque chose que nous recherchions. Nous sommes de grands fans de Led Zeppelin, Bad Company, Free, Guns N’Roses, Nirvana etc., et aussi des grands maîtres du blues comme John Lee Hooker, Muddy Waters, Robert Johnson, Bonnie Raitt et beaucoup d’autres. Le processus d’enregistrement qui était présent à l’époque de ces grands musiciens était quelque chose que nous voulions. Cela donne une telle ambiance live, sans fioriture et qui dégage une énergie pure, ce qui était très important pour nous.

– Enfin, vous évoluez en duo et ça vous va très bien. Est-ce que l’idée d’étoffer votre line-up vous a déjà effleuré ?

Grace – Nous serons toujours un duo dans l’âme. Mais nous sommes actuellement en train de former un groupe pour la suite avec une basse, une batterie et un orgue Hammond. Cela ne veut pas dire que nous ne sortirons pas encore en duo de temps en temps si l’occasion se présente, mais notre objectif est de vraiment faire un bon spectacle et avoir un groupe derrière nous va nous permettre vraiment de le faire, afin aussi de recréer le son de l’album.

Le très bon premier album éponyme de WHEN RIVERS MEET est disponible sur le site du groupe : www.whenriversmeet.co.uk

Retrouvez aussi la chronique de l’album :

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Rock Stoner/Desert

Elefant Talk : power Rock ravageur

Composé de deux musiciens aguerris et rompus à la scène hexagonale, ELEFANT TALK livre son premier album éponyme. Dans un registre Power Rock aux frontières du Stoner, le duo avance avec une ardeur très efficace en alternant subtilement les aspects mordants et sensibles de leurs morceaux. Sans assommer complètement, le combo enflamme.

ELEFANT TALK

« Elefant Talk »

(M&O Music)

Il est de moins en moins rare de voir des rythmiques basse/batterie voler de leurs propres ailes et ELEFANT TALK est de ces duos qui, musicalement, ont ce gros potentiel et cette créativité nécessaire pour proposer un registre suffisamment riche et fourni. Composé de Gaby Vegh à la basse et au chant et de Sébastien Necca à la batterie, le combo propose un Rock musclé, mélodique et inventif. 

Réduits à la puissance et aux multiples facettes de leur instrument respectif, les deux musiciens ne manquent pas pour autant d’imagination. La complicité et la complémentarité des français sont évidentes et vont puiser dans des registres allant du Stoner au Psych, tout en gardant ce côté Power Rock direct et accrocheur. ELEFANT TALK parvient sans artifice à distiller un son massif, très dense et un brin vintage.

Sur de gros riffs bourrés d’énergie et un groove imparable à la batterie,  le duo multiplie les atmosphères en s’approchant du Stoner (« Pachydermik », « Carnivor »), d’un Rock plus fédérateur (« Save Yourself », « Time To Go ») et Psych (« Chitter Chatter »). A noter l’intervention expresse et efficace de Mr Ron ‘Bumblefoot’ Thal sur « The Hunting ». Ce premier album d’ELEFANT TALK est plein de promesses !

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Blues International Southern Rock

Robert Jon & The Wreck : la magie Southern [Interview]

Il fut un temps, pas si lointain d’ailleurs, où l’on était encore autorisé à parler de Rock Sudiste… Les aficionados s’en souviennent encore. En un rien de temps, nous sommes passes au Southern Rock, ce qui ne change rien au propos, mais bon… C’est politiquement correct au moins et ça évite à certains de moudre un grain bien trop épais.

Aux côtés des Blackberry Smoke, de Whiskey Myers et de quelques autres, ROBERT JON & THE WRECK s’est fait lui aussi une belle place dans ce renouveau que vit la scène américaine notamment. Avec un superbe dernier album, « Last Light On The Highway », les Californiens montrent qu’il faudra désormais compter sur eux à l’avenir.  

Chanteur et guitariste du quintet, Robert Jon m’a fait le plaisir de répondre à quelques questions, histoire de faire un peu le tour de la question, de parler de l’ascension du groupe et surtout de la période pandémique qui les a coupé en plein élan. Entretien.

– En l’espace de quelques albums, le groupe est passé d’étoile montante du Southern Rock à formation-phare de la nouvelle génération. Même si cela ne devait pas être l’objectif, c’est une belle récompense, non ?

C’est très flatteur, mais j’ai l’impression que nous sommes, en fait, plus souvent en concurrence avec nous-mêmes. Nous voulons que chaque disque, chaque chanson et chaque performance soient meilleures que les précédents. Nous n’avons pas vraiment  beaucoup de temps pour s’arrêter et flâner, car c’est à ce moment-là que les groupes perdent leur avantage.

– Après « Take Me Higher » et surtout depuis « Last Light On The Highway », les choses sont allées assez vite pour vous. Comment avez-vous vécu ces deux dernières années ?

C’était un tourbillon d’opportunités amusantes et excitantes. Etre frappé ensuite par le Covid a été un arrêt tellement difficile vu la vitesse à laquelle tout se passait. On est passé de la vitesse maximale à zéro, et cela a nécessité beaucoup de réajustement pour tout le monde. Nous étions censés être en tournée pendant la majeure partie de l’année 2020 et sortir aussi notre disque. Nous avons fini par essayer de comprendre comment survivre à tout cela. Heureusement, nous nous sommes rencontrés régulièrement pour rester sains d’esprit et nous concentrer sur la musique.

– « Last Light On The Highway » est aussi brillant dans ses compositions que dans la production qui est très organique et lumineuse. C’est assez rare de sortir un aussi bon album un an seulement après le précédent. Vous aviez déjà plusieurs morceaux prêts et une idée précise de l’album ?

Merci, c’est vrai que nous sommes vraiment fiers de l’album. Nous n’avons jamais vraiment d’idées avant de commencer le processus d’écriture. Les albums s’assemblent tous assez rapidement. De l’écriture à l’enregistrement, cela ne prend que quelques mois. Plus précisément, la chanson « Last Light On The Highway » a été composée et finalisée en juste quelques jours. Et cela s’est avéré meilleur que nous n’aurions jamais pu l’imaginer. J’ai d’ailleurs hâte de la jouer en concert.

– Quand on vous dit que vous représentez la relève du Southern Rock avec tout ce que ça comporte par rapport à l’héritage que cela représente, vous sentez-vous dépositaire de cette identité musicale ?

Pas vraiment. Je pense que ma voix et son côté émotionnelle ont cette qualité de nous pousser dans cette direction malgré tout. Nous aimons des groupes comme les Allman Brothers et les Black Crowes, et dire qu’ils n’ont pas d’influence serait un mensonge. Mais nous aimons une tonne d’autres groupes aussi, et qui nous ont marqué. J’espère surtout qu’on se distingue de ces groupes de la bonne manière pour nous permettre de tracer notre propre chemin.

– En écoutant les médias et aussi les fans, on a l’impression qu’il ne s’est passé depuis Lynyrd Skynyrd, Allman Brothers Band, Molly Hatchet et quelques autres. Est-ce que c’est aussi ton sentiment ? Le Southern Rock a-t-il besoin de sang neuf ou juste d’un éclairage à la hauteur du style ?

Il y a beaucoup de groupes de Southern Rock incroyables qui entretiennent la flamme. J’ai l’impression qu’il est facile de devenir un groupe presque « cloné » avec de la musique originale ces temps-ci. Beaucoup de choses ont été faites dans le Rock’n’Roll. Donc essayer d’être les nouveaux Allman Brothers ou Molly Hatchet, et aussi bons que soient le groupe, vous laissera forcément dans l’ombre de ceux qui l’ont déjà fait mieux que vous. Cela dit, si vous avez besoin de nouveautés, écoutez donc Them Dirty Roses, Dirty Honey et Markus King, qui font un sacré bon travail.

– Alors que vous enchainiez les concerts après la sortie de l’album, vous avez été stoppés net, comme tout le monde, par la pandémie. Quels ont  été vos premiers sentiments ?

Au début, tout le monde disait que ce serait fini dans deux semaines, et cela n’a bien sûr pas été le cas. Ensuite, nous avons dû décider de ce que nous étions à même de faire en tant que groupe. Quand j’ai réalisé pour la première fois que ce serait beaucoup plus long que ce que tout le monde disait, il me restait en fait beaucoup de nouvelles choses à découvrir dans ma vie. Alors, que faire de ce temps en restant productif ? Comment ne pas me sentir déprimé tous les jours ? C’est dur lorsqu’on n’a rien à faire. Ce que je veux dire, c’est qu’il y a beaucoup de choses qui se passent en concert. Ce n’est pas seulement une question d’argent ou de rapport aux fans. Il y a un sentiment d’accomplissement après un spectacle et enlever ce sentiment est une pilule difficile à avaler. Ça a donc été le bon moment pour réfléchir et découvrir à nouveau ce qui était important pour moi.

– Depuis vous donnez rendez-vous chaque semaine à vos fans à travers « The Wreck Podcast » qui approche d’ailleurs la centaine de numéros (84 pour être précis). Peux-tu nous expliquer en quoi consistent ces émissions ?

Ce Podcast a été une bouée de sauvetage pour nous et pour nos fans. Nous parlons de ce que nous faisons, nous buvons de la bière, nous écoutons de la musique et nous avons des invités. C’est toujours très amusant de se connecter avec de vieux amis comme Todd de Rival Sons, par exemple. Nous ne l’avions pas vu depuis des années et c’était comme si nous venions de nous voir. C’est notre formule numérique pour être dans un bar et filmer toute cette merde due à la pandémie.

– Et puis, il y a aussi ces shows-case en direct du ‘Hangar 24’ dans votre ville d’Orange County en Californie. Comment cela se passe-t-il et comment vous organisez-vous pour les mises en place ?

Nous avons un ami nommé John Hampton, qui organise des événements musicaux depuis 20 ans dans le comté d’Orange. Son travail a aussi été vaincu par la pandémie. Alors, il cherchait un lieu pour faire des spectacles et il l’a trouvé à travers le ‘Hangar 24’.

Le site extérieur a la taille d’un terrain de football et permet aux gens d’être aussi proches ou aussi loin qu’ils le souhaitent des autres. Ces spectacles ont été incroyables non seulement pour nous, mais aussi pour les autres groupes locaux du comté d’Orange. Ça nous a rappelé pour quelles raisons, on joue tous de la musique. Il y a des tonnes de personnes qui ont besoin d’une sortie régulière, et qui ont besoin d’un endroit pour voir et écouter de la musique live. J’ai l’impression que cela fournit un excellent service à la communauté. Je suis vraiment très fier que John et notre équipe aient pu aider à mettre tout ça en place.

– Un petit mot justement sur le fait que vous veniez de Californie et pas d’un Etat du Sud comme c’est le cas très souvent. Là aussi, les frontières commencebnt à bouger. Le voyez-vous comme une démocratisation du Southern Rock ?

A Orange Country, tout le monde a un parent qui écoute du Classic Rock à la radio. Grateful Dead, par exemple, a un énorme impact dans le comté d’Orange et cela se ressent dans ce que nous faisons. Nous avons grandi en écoutant du Punk Rock, du Grunge et du Metal. Nous essayons juste de ne pas y penser quand nous écrivons de la musique. L’éventail de chansons américaines est le même partout dans le pays, et à mesure que nous voyageons, il est presque le même partout dans le monde. Nous tirons donc tous vers les mêmes influences que tout le monde. Nous ne faisons pas tout notre possible pour être un groupe de Southern Rock, nous ne faisons que jouer la musique que nous aimons. Les gens trouveront toujours une étiquette et cela nous convient si cela les aide à découvrir notre musique.

– Enfin, vous venez d’annoncer les nouvelles dates de votre venue en Europe et notamment ici en France pour deux concerts. Vous devez être impatients de reprendre la route, non ? Et sans vouloir jouer les chats noirs, vous avez bon espoir que cette tournée se passe dans des conditions presque normales ?

Nous sommes à la fois excités et terrifiés. Passer d’un rythme très soutenu à un arrêt total est une chose. Mais retrouver de nouveau ce rythme effréné sans savoir si les choses vont changer, c’en est une autre. Mais cette fois, tout semble laisser penser que c’est véritablement la fin de la pandémie et nous sommes particulièrement ravis de revoir les fans et de leur proposer des concerts incroyables !

Vous savez donc ce qu’il nous reste à faire : croisons tout ce qui peut l’être !

« Last Light On The Highway » est toujours disponible.

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Blues Rock

Suzi Quatro : une réjouissante longévité

SUZI QUATRO traverse le temps et semble incarner plus que jamais le Glam Rock, le Blues et la Soul qui ont fait d’elle une figure légendaire de la scène Rock américaine féminine. Avec « The Devil In Me », la chanteuse et bassiste, vient rappeler son énorme talent et surtout livre l’un de ses meilleurs albums. Une persévérance et une performance qui l’honorent cette fois encore, et qui font d’elle la dernière frontwoman vraiment active d’une époque bénie.  

SUZI QUATRO

« The Devil In Me »

(SPV Steamhammer)

Décidemment, la Ville de Detroit est sous le feu des projecteurs depuis quelques semaines. Après l’excellent album d’Alice Cooper, c’est en voisine que la chanteuse SUZI QUATRO livre un nouvel album, qui vient s’ajouter à sa longue discographie. Et il semblerait que nos deux septuagénaires soient toujours aussi inspirés. Avec « The Devil In Me », la chanteuse livre l’une des ses meilleures réalisations depuis longtemps.

Si les 70’s ont vu la carrière de l’Américaine prendre son envol avec un Glam Rock endiablé, SUZI QUATRO n’a jamais lâché l’affaire malgré des traversées du désert inévitables. Enchainant les albums, les tournées et en renouvelant son jeu et son répertoire, elle revient aujourd’hui avec « The Devil In Me » où elle fait honneur au Rock, au Blues, au Glam et à la Soul auxquels elle reste très attachée.  

Produit et enregistré dans le studio de son fil, Richard Tuckey également compositeur (au moins, pas de problème d’héritage !), la chanteuse n’a rien perdu de sa voix et de sa fougue, et ses lignes de basse sont toujours aussi groovy. Sur de bons riffs bien Rock et Blues, SUZI QUATRO déploie un très bel album dont on retiendra le morceau-titre bien sûr, « Betty Who » avec sa copine Cherie Currie (ex-The Runaways), « Get Outta Jail » ou encore « I Sold My Soul Today ». Inépuisable !