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Blues Rock Hard Rock Southern Rock

Troy Redfern : wild slide

Alors que certains guitaristes ne jurent que par la wah-wah, d’autres se sont fait une spécialité de la slide, bien sûr apparentée au Blues et ses dérivés. Et c’est le cas de l’Anglais TROY REDFERN, véritable virtuose de la six-cordes de laquelle il sort des accords époustouflants avec un feeling et une liberté absolue. Sur « The Fire Cosmic ! », le Blues Rock très musclé du chanteur affiche une fougue moderne et sauvage. Un régal.

TROY REDFERN

« The Fire Cosmic ! »

(RED7 Records)

Ce sixième album du Britannique TROY REDFERN marque un réel tournant et surtout un aboutissement pour le guitariste et chanteur. Non seulement le groupe qui l’accompagne est phénoménal, ce à quoi il faut ajouter une production aux petits oignons, très organique, énergique et travers laquelle la puissance et la finesse du Blues Rock très Hard de « The Fire Cosmic ! » prend un relief incroyable. 

Armé de riffs efficaces et d’une slide versatile et fougueuse, TROY REDFERN est brillamment accompagné par Darby Todd à la batterie, Dave Marks à la basse et aux claviers et même du génial Ron ‘Bumblefoot’ Thal sur le morceau « On Fire ». Enregistré dans les mythiques studios Rockfield où tant de classiques ont vu le jour, « The Fire Cosmic ! » bénéficie également du mastering de Frank Artwright effectué à Abbey Road.

Bien que britannique, TROY REDFERN joue un Blues Rock aux forts accents Hard Rock dont les influences sont résolument américaines. Musclé et accrocheur, ce nouvel album exploite parfaitement la détermination du quatuor qui a enregistré ensemble et en prise live de la vraie dynamite (« Scorpio », « Sanctify », « One Way Ticket »). Pour autant, le guitariste sait aussi lever le pied et propose des titres aux saveurs Southern délicates (« Ghosts », « Saving Grace »). 

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Hard Rock Rock

Danko Jones : la preuve par trois

Toujours aussi Rock dans le fond comme dans la forme, le combo canadien reste sans concession et accrocheur sur ce « Power Trio », qui met en exergue la mature-même de sa composition et, au-delà, cette capacité électrique à frapper façon uppercut avec une efficacité redoutable. DANKO JONES monte au front et semble aiguisé comme jamais, l’année de ses 25 ans d’existence.

DANKO JONES

« Power Trio »

(Mate in Germany/Tonpool)

L’explosif groupe de Toronto signe un dixième album en forme d’hommage. Un hommage direct et sans concession aux formations qui ont marqué l’histoire du Rock et du Hard Rock et qui, comme DANKO JONES, évolue sous le mythique line-up de power trio. Une formule brute dont Motörhead, ZZ Top, Venom ou Jon Spencer Blues Explosion sont des références absolues. « Power Trio » sent la poudre et percute à tout-va. 

DANKO JONES (guitare, chant), toujours accompagné de John, ‘JC’ Calabrese (basse) et de Rick Knox (batterie), distillent toujours ce style Hard Rock très frontal à l’énergie Punk. Et c’est indéniable que les trois Canadiens savent y faire. Grosse rythmique et riffs assassins, tous les éléments sont là et très bien mis en valeur par la production d’Eric Ratz, déjà présent sur les albums « Wild Cat » et « Fire Music ».

Groupe de scène s’il en est et adepte des studios d’enregistrement à l’ancienne, DANKO JONES a presque du se faire violence et se plier aux exigences de la pandémie en composant chacun de son côté. Si la spontanéité du jeu en pâtit forcément, les morceaux, quant à eux, sont d’une vitalité et d’une dynamique irréprochables (« I Want Out », « Let’s Rock Together », « Start The Show », « Raise Some Hell »). Une belle claque !

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Psych Sludge Stoner/Desert

Tremor Ama : une magnitude stratosphérique

Réduire TREMOR AMA à un simple groupe de Stoner Sludge serait trop simpliste, car le quintet français propose avec « Beneath » un album aussi Psych que Progressif avec même des sonorités Doom bien senties. Très bien (auto)produit, ce premier opus est aussi aérien que percutant, et aussi inspiré qu’inspirant.

TREMOR AMA

« Beneath »

(Salade Tomate Orion)

Les premières secousses sismiques provoquées par TREMOR AMA se sont fait ressentir en 2017 avec un premier EP éponyme qui a lancé le quintet. Quatre ans plus tard, les Français sortent « Beneath », un opus aussi captivant que prometteur. Très varié, le Stoner très Sludge et Progressif du combo est d’une fluidité étonnante et saisissante, signe d’une grande maturité.

Bien qu’autoproduit, « Beneath » bénéficie d’un son largement à la hauteur des réalisations actuelles, et qui met en lumière toutes les variations musicales du groupe dont certaines fulgurances post-Rock et Psych qui offrent un aspect aérien aux compos de TREMOR AMA. Et passé l’intro planante qui ouvre l’album, on plonge littéralement dans un univers stratosphérique.

Malgré de gros riffs tendus et des structures singulières, le quintet propose des morceaux assez épurés, qui vont à l’essentiel. « Beneath » gagne en épaisseur au fil des titres pour frapper au moment opportun (« Grey », « Eclipse »). Multipliant les atmosphères, TREMOR AMA conserve pourtant une belle homogénéité tout au long de l’album en ne laissant rien au hasard (« Mirrors »). Une vraie réussite. 

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Hard Rock Rock

Heavy Water : alchimie familiale

Enregistré à York en Angleterre durant le confinement de l’an dernier, ce premier album de HEAVY WATER, « Red Brick City », montre toute la complicité artistique entre le frontman de Saxon et son fils Seb qui s’avère être un redoutable chanteur et guitariste. Les Byford affichent une belle unité partageant leur amour du Rock de façon débridée et créative.

HEAVY WATER

« Red Brick City »

(Silver Lining Music)

Plutôt que de se morfondre devant des écrans ou de pleurer en écoutant l’album de Saxon, « Inspirations » sorti il y a quelques mois, Seb Byford a préféré entraîner son père dans l’écriture et la réalisation d’un album personnel et familial. HEAVY WATER a vu le jour l’an dernier durant le confinement et il faut bien avouer que le fils et le père ont été bien inspirés cette fois.

Composé à deux, « Red Brick City » est surprenant à plus d’un titre. Tout d’abord, il ressemble bien plus au fils qu’à Biff qui tient la basse et assure les chœurs avec sobriété et loin de son registre habituel. HEAVY WATER ne s’inscrit pas du tout dans la NWOBHM, mais dans un Rock Hard pur et dur aux multiples influences et aux passages musicaux très variés. Et Seb Byford ne manque pas de talent, loin de là.

A la guitare et au chant, il montre une belle palette enchainant les riffs costauds et les parties vocales pleines d’énergie et de mélodies avec une assurance et un savoir-faire bluffant (« Red Brick City », « Follow the Moment », « Solution »). HEAVY WATER se balade entre Rock 70’s, Doom allégé, Blues et un Hard Rock réjouissant et frais. Il règne une douce et Rock’n’Roll folie dans cette famille !

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Doom Extrême post-Rock

Queen (Ares) : déferlante sonore

Issu des hauts-de-France, QUEEN (ARES) est le projet très abouti d’un quintet formé autour de musiciens chevronnés de la scène extrême locale. Et ce premier album, « From This Ground, From This Sea » est une immersion totale et captivante dans un post-Metal protéiforme et envoûtant. : sept titres dans lesquels le combo passe par toutes les émotions se jouant avec délectation des tessitures sonores.

QUEEN (ARES)

« From This Ground, From This Sea »

(Independent/Atypeek Music)

Cela fait maintenant deux ans que QUEEN (ARES) mûrit et peaufine son premier album. Et il faut reconnaître que ces cinq musiciens aguerris ont bien fait les choses, car « From This Ground, From This Sea » est un petit bijou de post-Metal. Composé de membres de Junon, The Lumberjack Feedback, Unswabbed, Sylvaine, Holispark et Big Bernie, le combo avance avec force et ambition.

Entièrement autoproduit, ce premier album s’étale sur sept morceaux pleins de relief à travers des sonorités post-Rock, Doom et post-HardCore sombres et captivantes et à la fois. Grâce à un son massif et limpide, QUEEN (ARES) s’échappe aussi sur des passages aériens très atmosphériques, où la puissance et le contraste du chant livrent une profondeur incroyable.

Les déchirures et les tempêtes se succèdent au fil des titres sur des riffs écrasants et une rythmique millimétrée dans un ensemble parfaitement maîtrisé par le quintet à la fois serein et brutal (« Swarm », « Burn », « Dive »). Loin de nous balader dans des montagnes russes, QUEEN (ARES) joue sur les ambiances avec beaucoup de cohérence et d’homogénéité (« The Fragile Shells », « Silent Changes »). Brillant ! 

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Blues Psych Rock

Three Moons Ago : un lâcher prise envoûtant

Totalement imprégné par la musique des 70’s qu’elle soit Rock, Blues ou Psychédélique, THREE MOONS AGO offre une belle respiration à cette époque bénie en faisant un mix à la fois savoureux, aérien et pêchu. Ce premier album, sur lequel l’expérience du trio se devine dès les premières notes, est une ode au groove et aux belles harmonies.

THREE MOONS AGO

« Write Your Story »

(M&O Music)

Sans fioriture mais sur un groove imparable, THREE MOONS AGO livre son premier album certes, mais qui est loin d’être joué par de jeunes premiers. Le trio, qui a sorti « Write Your Story » il y a quelques temps déjà, propose un style vintage sans être dépassé et suffisamment actuel pour être indémodable. Le Rock Psych très bluesy des Français rend hommage de belle manière à une époque intemporelle.

Clairement inspirés par les 70’s, Pat Martin (guitare, basse, batterie), Jose Dos Santos (claviers, chant) et Math Boudou (chant), sous un étonnant line-up, distillent onze compos qui ne tapent pas dans la nostalgique, mais la rafraîchissent. De riffs accrocheurs et langoureux en rythmiques hypnotiques déployées sur tout l’album, THREE MOONS AGO apporte autant de couleurs que d’ambiances diverses à ses morceaux.

Très Rock et psychédélique sur « Drown My Brain » et « Feel Like Shit », funky/Soul sur « Sting Me » ou plus envoûtant sur « Write Your Story », « Deeper And Deeper » ou « How Do You Feel », le trio maîtrise son sujet en ne s’enfermant dans aucune case et tout en restant très fédérateur (« To Be Free », « Cut Me Some Slack »). THREE MOONS AGO captive avec ce « Write Your Story » que l’on espère savourer sur scène prochainement.

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Alternative Rock Hard Rock

Thadeus Gonzalez : une envergure au-delà de l’underground

Issu de l’underground californien où il n’a pas mis longtemps à se faire remarquer et à enchainer les premières parties de grand stars comme Kiss, Mötley Crüe ou Slash, THADEUS GONZALES a développé un  Rock Alternatif très personnel mêlé à du Hard Rock et quelques pulsations Punk. Avec « Opposite Faces », le frontman débarque dans la cour des grands.

THADEUS GONZALEZ

« Opposite Faces »

(Rebel Waves Records)

Frontman d’Electric Sister pendant dix ans, c’est en 2014 que THADEUS GONZALEZ s’est lancé en solo. Sûr de son fait, et à raison, le songwriter d’Oakland en Californie a déjà livré deux bons albums, « Utopian Society » et « Silver Inside », où il a montré de grandes qualités et un éclectisme très affirmé qui en font un artiste atypique. Et l’Américain a de la suite dans les idées.

Enregistré aux Sonic Room Studios de Livermore, haut lieu de l’underground, et produit par Tim Narducci (The Watchers), « Opposite Faces » est une vraie petite merveille de Rock aussi incendiaire que délicat et toujours très inspiré. Sur des bases Hard Rock 90’s, THADEUS GONZALEZ évolue dans un registre très alternatif et californien, où se télescopent des sonorités addictives, guidées par une voix envoûtante.

Vocalement assez proche de Mike Tramp de White Lion, l’Américain se fait aussi plaisir en s’engouffrant dans des titres post-Punk désinvoltes et mélodiques (« Death Of A Good Husle », « Lightning Hits The Land »). Dans le même temps, le chanteur se fait poignant sur des mid-tempos et des ballades toutes en émotion (« Horses Lay Down », « The Sounds I Saw »). THADEUS GONZALEZ livre ici l’un des meilleurs albums Rock/Hard de l’année.

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Blues Rock

J Lee And The Hoodoo Skulls : explosif et déjanté

Originaire du Surrey au sud de Londres, les musiciens de J LEE AND THE HOODOO SKULLS ont un bagage musical conséquent qui transpire sur chaque morceau de ce nouvel et second album. Très Rock et attaché à un Blues à la fois roots et moderne, le quatuor britannique déroule avec vigueur un registre original et rentre-dedans.

J LEE AND THE HOODOO SKULLS

« Beggars Soul »

(Independant)

Roots, bluesy et gras façon biker Rock, le quatuor britannique livre un deuxième album plein de panache, de fougue et d’une authenticité pleine de folie. Composé de Jason Lee (guitare, chant), Harun Kotchb (guitare), Wayne Riches (batterie – Skunk Anansie) et Mike Hartnett (basse), J LEE AND THE HOODOO SKULLS distille un gros son et pied au plancher d’un bout à l’autre.

Très british dans le son et l’attitude, le groupe avance avec assurance et lance un regard bienveillant dans le rétro (« Baby Blue »). Enregistré en partie dans le home-studio du guitariste également producteur de « Beggars Soul », le reste de l’album a été réalisé au studio The Chapel, une ancienne église, où le combo du sud londonien a élaboré un son racé, direct et percutant.

Le Rock fortement teinté de Blues des Anglais est d’une rudesse addictive qui dévoile une sincérité à la fois renversante et captivante (« Let Your Hair Down », « Highway », « Don’t Bother Me », « Get Over You », « Ain’t No Way »). J LEE AND THE HODOO SKULLS apporte autant de fraîcheur que d’incandescence à travers un jeu tranchant et réjouissant. La rencontre idéale entre un Rock un brin vintage et un Blues solide.

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Hard Rock International Rock

Lee Aaron : une fougue intacte [Interview]

Depuis son début de carrière tonitruant dans les années 80 avec une succession de hits incontournables, LEE AARON mène sa barque en étant devenue sa propre productrice et en effectuant avec « Radio On ! » un  remarquable retour à un Rock Hard mélodique percutant et entêtant. La Canadienne n’a rien perdu de sa fougue, bien au contraire, et parle sans détour de son amour du Rock, de son nouvel album et de la place des femmes dans ce milieu toujours très masculin.

– Depuis 2016 et l’album « Fire And Gazoline », tu es revenue au Rock de tes débuts dans lequel d’ailleurs ta voix prend une dimension incroyable. Et « Radio On ! » est lui aussi entièrement Rock. Finalement, on revient toujours à ses premières amours ?

Ah, ah ! Excellente question ! Je suppose que nous sommes tous enclins à vouloir retrouver nos premières amours. Quand nous écrivions les chansons de « Radio On ! », je voulais simplement capter cette énergie et ce sentiment que nous avions à l’adolescence quand nous étions si excités par les groupes que nous écoutions. Tout ce que nous voulions faire était de nous retrouver dans un garage et de jouer fort de la musique Rock pour nos amis. Nous n’essayions pas d’écrire des chansons à succès en soi, nous faisions juste de la musique que nous pensions être cool et qui faisait battre nos cœurs un peu plus vite. Je suppose que cela revient à la bonne vieille musique Rock’n’Roll pour nous. Nous sommes toujours de grands fans de la musique des autres. Je pense que cela nous motive pour continuer à créer.

– Avec ce nouvel album, tu reviens au Melodic Rock, voire au Hard Rock, qui a fait ton succès. Alors que le genre semble retrouver un regain d’intérêt, tu restes fidèle à ce que tu as toujours fait et cette authenticité est vraiment palpable. Te sens-tu détentrice d’un certain héritage musical ?

Je ne sais pas si héritage est le mot juste, mais j’ai toujours fait les albums que je voulais. J’ai exploré d’autres genres de musique (comme le Jazz, le Blues et même l’Opéra), mais je reviens toujours au Rock. Je pense que ces expériences musicales ont élargi ma réflexion et ma créativité pour faire de moi une meilleure chanteuse et une meilleure auteure-compositrice de Rock. Je pense qu’on retrouve les saveurs de ces différents styles dans ma musique et notamment sur « Radio On ! ». Pour ce qui est de faire des albums très mélodiques, je me suis toujours efforcée d’écrire des chansons avec des refrains qui restent dans la tête des gens et leur donnent envie de chanter. Pour moi, c’est la recette d’une bonne chanson.

– A l’écoute de « Radio On ! », on retrouve cette fougue et cette sincérité à travers  un Rock féminin pêchu et mélodique. Tu es d’ailleurs simplement accompagnée d’un groupe en formule guitare/basse/batterie très efficace. Tu souhaitais donner un son brut et direct à ce nouvel album ?

Je suis convaincu qu’en matière de production, plus c’est simple, mieux c’est. Si tu as perçu ce son comme brut et direct, c’est exactement ce que nous espérions ! Je préfère retirer des choses plutôt que d’en ajouter. Si une chanson se tient sur une instrumentation de base avec juste une voix, alors c’est un travail solide. À l’ère de la technologie numérique, il n’est même plus nécessaire pour les artistes de bien jouer de leur instrument. Tout peut être mis en boucle, édité, collé et corrigé. Je suis toujours dans cette idée ‘Old School’ selon laquelle les musiciens obtiennent de meilleurs sons quand ils jouent ensemble et en direct.

– Depuis tes débuts, tu es l’une des rares représentantes féminines dans le milieu du Rock et même du Hard Rock mélodique. Comment expliques-tu la situation actuelle et comment est-ce que tu penses que cela pourrait éventuellement changer ?

Être une femme dans le milieu du Rock a toujours été difficile et ça l’est toujours. J’ai maintenant le cuir épais face à la critique. Il y a toujours un journaliste ou un critique musical, qui veut vous réduire à votre « apparence » et rejeter votre talent et votre dur travail. J’en suis à mon 17ème album maintenant, donc évidemment, j’ai une éthique de travail féroce depuis des années. Nous sommes toujours moins nombreuses que nos homologues masculins, et cela ne compense pas notre sous-représentation sur les scènes des festivals et dans l’industrie musicale. Les hommes dirigent encore majoritairement le business et on voit assez rarement des groupes féminins avoir les mêmes cachets ou être en tête d’affiche des festivals Rock. L’ensemble du mouvement #MeToo a braqué les projecteurs sur certains promoteurs pour prendre conscience du fait que les femmes ont besoin d’être représentées plus équitablement dans les festivals. En 1984, à 21 ans, quand j’ai écrit la chanson « Metal Queen », je pensais que les femmes méritaient le respect et l’égalité totale dans le Hard Rock. C’était tout l’intérêt de la chanson, mais ce message a été complètement perdu dans le marketing sexiste des années 80. Les fans masculins pensaient que je m’autoproclamais comme leur propre déesse du sexe en Metal, ce qui était exactement le contraire. C’est pourquoi, pendant un certain temps, j’ai refusé de la chanter. Ce n’est que maintenant – 37 ans plus tard – que les journalistes m’interrogent sur la véritable signification de ces paroles.

– Sur « Radio On ! », tu abordes de nombreux sujets assez sensibles et personnels. C’est l’époque qui veut ça ou c’est un désir plus profond qui t’anime depuis plus longtemps ?

J’écris toujours sur ce que j’ai dans le cœur et à l’esprit à un moment précis. J’avais beaucoup pensé à la mort, ayant perdu ma mère en 2017, ainsi que beaucoup d’amis musiciens et chanteurs au cours des cinq ou six dernières années. Devenir parent de deux enfants a également changé ma façon de voir le monde. Parfois, je me retrouve tellement en colère contre la stupidité et la politique, le mépris de l’environnement et la façon dont nous nous restons si passifs face à l’impact des réseaux sociaux et des fake news. Cette colère me procure aussi de quoi écrire beaucoup de chansons ! (Rires)

– Même si Mick Fraser a travaillé sur le mix de « Radio On ! », c’est déjà le sixième album que tu produis. C’est important pour toi d’être à chaque étape du processus ?

Absolument ! J’ai mon propre label, Big Sister Records, et à travers je gère le studio, les ingénieurs, le mastering, le mix, les photographes, l’équipe de conception artistique et vidéo, etc… et je dirige chaque partie des albums jusqu’à leur finition. Ainsi, que ce soit un succès commercial ou non, je suis à chaque fois satisfaite du résultat. J’ai appelé Mike Fraser et je lui ai demandé s’il voulait mixer l’album (les morceaux étaient déjà terminés à 100%), et il a été vraiment excité à l’idée de travailler avec nous. Je me sens très chanceuse d’avoir pu travailler avec Mike et j’ai beaucoup appris à ses côtés… même s’il hésite encore à dévoiler certains de ses « secrets de mixage »… ! (Rires)

– En tant que chanteuse, tu n’as jamais été tentée de monter un groupe entièrement féminin, par exemple, comme cela se fait toujours régulièrement ?

C’est une excellente question. La réponse est pourtant non. Mais il y a tellement de grandes musiciennes avec qui j’ai pu travailler. La claviériste de mon groupe à la fin des années 90 était une femme, qui a également joué du Jazz avec moi pendant plusieurs années. Cela m’intéresse de travailler avec des musiciens qui sont les meilleurs et ils ne sont pas faciles à trouver. J’ai travaillé avec beaucoup d’hommes qui ne correspondaient pas non plus à mon groupe. En ce moment, j’ai un groupe fantastique de gars talentueux avec qui j’aime écrire et enregistrer. Nous avons ensemble une alchimie musicale assez redoutable. Alors, pourquoi est-ce que j’en changerais ?

– Les concerts reprennent petit à petit. Comment vas-tu constituer ta set-list entre anciens et nouveaux morceaux ? Cela ne doit pas être si évident avec autant de titres incontournables, si ?

Mon set se compose de beaucoup de nouvelles chansons. Parfois, j’ai du mal à intégrer tout ce que nous voulons jouer et ce que le public veut entendre. Mes fans apprécient vraiment le fait que j’enregistre toujours et demandent à entendre les nouveaux morceaux. Bien sûr, je vais toujours inclure les classiques comme « Whatcha Do To My Body », « Hands On », « Barely Holdin’ On », « Some Girls Do », « Metal Queen », , etc… Je change les chansons en fonction de l’endroit dans le monde où je joue, parce que certains pays ont leurs titres préférés qui sont très populaires. Quand je vois la joie qu’apportent ces vieux morceaux aux gens, c’est vraiment incroyable. Cela les ramène à une période plus jeune de leur vie et leur rappelle de bons souvenirs. Mais la plus belle chose de voir des jeunes qui ont été élevés par leurs parents en écoutant notre musique. Quand ta musique dépasse plus d’une génération, c’est la plus grande récompense.

L’album de LEE AARON, « Radio On ! », sera disponible 23 juillet sur Metalville Records.

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Psych Rock

The Lords Of Altamont : road-trip psychédélique

Jake Cavaliere et ses hommes sont de retour et le vrombissement de leur Garage Rock Psych est plus intense que jamais. Le Californien a fait de THE LORDS OF ALTAMONT une institution depuis sa création en 1999 et les fondations sont toujours aussi solides. « Tune In, Turn On, Electrify ! » ne manque ni d’impact, ni d’envolées musicales hallucinantes. 

THE LORDS OF ALTAMONT

« Tune In, Turn On, Electrify ! »

(Heavy Psych Sounds Records)

Bien connu dans le monde des bikers, THE LORDS OF ALTAMONT revient avec un septième album qui sent bon le bitume, la sueur et le cuir. Arborant tous une veste de motard avec le logo du groupe, les quatre musiciens du gang sont là pour en découdre et « Tune In, Turn On, Electrify ! » propose un voyage aussi percutant que psychédélique. Et l’univers dans lequel nous propulse le quatuor est savoureux.

Emmené par le sulfureux Jake ‘The Preacher’ Cavaliere, fondateur et dernier membre originel du combo, THE LORDS OF ALTAMONT parvient encore et toujours à se réinventer. Si la fougue et l’esprit Garage Punk est intacte, le gang se fait cette fois encore plus Psych et groovy à travers un Rock pêchu, Old School et sublimement interprété. Se laisser aller dans les méandres de la musique du groupe est une vraie délectation.

Les géniales parties d’orgue de Cavaliere se fondent dans les riffs démoniaques de Dani Sindaco, tandis que le tandem Barry Van Esbroek (batterie) et Rob Zimmermann (basse) martèle une rythmique d’enfer (« Living With The Squares », « Levitation Mind », « Blast For Kicksville », « Lost In The Future »). THE LORDS OF ALTAMONT est aussi irrésistible que passionné dans son jeu.