Catégories
Symphonic Metal

Tarja : symphonie en enfer

Huit ans après cette prestation, la cantatrice scandinave décide sortir des cartons son concert donné au Hellfest. Accompagné d’un groupe classique, plus un violoncelle, TARJA n’avait pas manqué de faire le show devant sa fan-base française, qui avait pu apprécier et mesurer l’étendue de son talent et la solide clarté de sa voix. Unique en son genre dans le monde du Metal, la Finlandaise incarne littéralement l’aspect symphonique du style dans toute sa splendeur sur ce bon « Rocking Hells : Live At Hellfest ».

TARJA

« Rocking Heels : Live at Hellfest »

(earMUSIC)

Si vous y étiez, vous vous souvenez certainement de la performance de TARJA le 19 juin 2016 sur la main stage du Hellfest. Ses fans en tout cas étaient aux anges, puisque la chanteuse venait juste de sortir « The Brightest Void » et s’apprêtait à dévoiler « The Shadow Self », quelques semaines après ce passage. Deux albums dans la même année est une chose suffisamment rare pour être souligné, même avec trois reprises parmi lesquelles on retrouve d’ailleurs ici la non-essentiel « Supremacy » de Muse. Un faute de goût pardonnée.

Car il n’y a rien à redire de « Rocking Hells : Live At Hellfest », on pardonnera aussi que le set livré à Clisson ne soit pas dans son intégralité, trop long certainement. Comme souvent dans les festivals, la tracklist contient des morceaux parmi les plus percutants de la frontwoman à commencer par « No Bitter End », extrait du dernier opus en date de TARJA à l’époque. Non seulement, il affiche une pleine puissance, mais il lui permet aussi de mettre tout de suite les choses au clair concernant ses légendaires capacités vocales.

Si TARJA mène une belle carrière solo depuis son départ de Nightwish, il faut reconnaître qu’à ce moment-là ses albums n’étaient encore du même calibre, mais elle s’est bien rattrapée par la suite. Cela dit, les versions de « Ciaran’s Well », « Calling From The Wind » et « Victim Of Ritual » sont imparables et irréprochables, tout comme l’excellent medley de titres de son ancienne formation « Tutankhannen/Ever Dream/The Riddler/Slaying The Dreamer », qui a enflammé les adeptes de Metal Symphonique présents. Un beau souvenir.

Photo : Philippe Bareille

Catégories
Metal Progressif Rock Progressif

Wedingoth : en prise directe

Très bien accueilli par le public et les critiques lors de sa sortie, WEDINGOTH a décidé de surfer sur l’engouement suscité autour de « Five Stars Above » pour enregistrer et filmer un concert donné dans sa ville en vue de la parution d’un CD et d’un DVD. « Five Stars (A)Live » reprend donc l’ensemble des morceaux, et dans l’ordre, de leur précédente production et sur une petite heure, le Rock/Metal Progressif des Français se montre tout aussi immersif qu’en studio et l’attention des fans présents renforce encore ce sentiment d’immédiateté.

WEDINGOTH

« Five Stars (A)Live »

(Independant)

Avec la sortie de son quatrième opus l’an dernier, WEDINGOTH avait un peu créé la surprise, tant « Five Stars Above » montrait un niveau de jeu remarquable. Suite à quelques changements de line-up, le groupe a désormais trouvé la stabilité depuis « A Love In The Crowd » (2016) et n’a depuis de cesse de peaufiner son style dans une veine progressive où se côtoie Rock et Metal. Guidé par une frontwoman dont le chant tout en nuances révèle une identité profonde, la formation confirme ici son savoir-faire sur scène. 

Enregistré le 27 mai 2023 à ‘La Rotonde’ à Lyon, WEDINGOTH a donc joué à domicile l’intégralité de son album studio devant un public conquis et tout acquis à sa cause. Très bien capté, le résultat est à la hauteur des attentes, autant au niveau du son que de la prestation exemplaire des Rhodaniens. La musique du quatuor prend tout son sens en live, ce qui offre aussi un aspect plus brut et direct. Plus musclés et moins arrangés que sur disque, les titres gagnent en proximité et la différence est nette.

En jouant pleinement la carte de la parité, WEDINGOTH libère également une sensibilité assez rare, et l’entente vocale entre Céline Nephthys et la bassiste Manon Fortin sur les chœurs est parfaite. De leur côté, Stéphane Rochas (batterie) maintient le cap, tandis que Steven Segarra, fondateur et guitariste, livre une performance sans faute et irrésistible. Et si « Five Stars (A)Live » s’écoute dans son entier, on retiendra les versions de « Masterpiece Of Life », « Time », « Cross The Mirror » et l’incontournable « My Own Sacrifice ». Classe !

Photo : MAAO

Retrouvez la chronique de « Five Stars Above » :

Catégories
Musique celtique

Alan Stivell : céleste

Enregistré le 7 avril 2022 à la salle ‘Le Liberté’ de Rennes, ce double-album était aussi attendu par son interprète que par son fidèle public. Accompagné par l’ONB, le célèbre harpiste breton revient en quelque sorte à sa formation première, la musique classique, et c’est lui-même qui a orchestré ce rapprochement. Preuve en est que la musique celtique est universelle, originale et profonde et sait s’adapter à tous les environnements. Le défi que s’était lancé ALAN STIVELL est très largement relevé et le relief que prennent ses compositions est saisissant.

ALAN STIVELL

« RoazhonLiberté  »

(Verycords)

La Musique bretonne telle qu’on la connait aujourd’hui lui doit presque tout. Et pourtant, si le chanteur et multi-instrumentiste donne l’impression d’avoir fait le tour de la question, il n’en est rien. A l’occasion Rock, Folk, World, électrique ou acoustique, ALAN STIVELL a fait vibrer la Bretagne de toutes les façons. Et cette fois, c’est avec l’Orchestre National justement, l’ONB, qu’il offre une partition symphonique d’emblématiques morceaux de son répertoire, ainsi que d’autres moins connus. Et la magie opère encore et toujours.

Malgré une carrière qui s’étend sur des décennies et qui a bercé plusieurs générations, ALAN STIVELL ne manque ni d’envie, ni de fraîcheur. « Roazhon – Liberté », titre où l’on peut d’ailleurs imaginer un double-sens qui rappelle son combat originel, parcourt en l’espace de 20 temps forts savamment choisis ce qui résonne comme un héritage plus vivant que jamais. La fusion entre la musique traditionnelle et classique est assez naturelle et l’ensemble offre presqu’un aspect ‘moderne’ à un registre intemporel.

On peut voir ici certaines similitudes avec le « Fest-Noz Symphonique », initialisé en 2017 par l’Orchestre Symphonique de Bretagne avec le duo Hamon-Martin et Annie Ebrel, qui donnait déjà ce type de lecture à notre musique traditionnelle. Sauf qu’ici, ALAN STIVELL revisite sa célèbre « Symphonie Celtique » parue en 1979 en la pâmant de nouvelles couleurs, tout comme sur « Ys », « Brian Boru », « Pop-Plinn », « Tri Martolod » bien sûr et le « Bro Gozh », doté d’un esthétisme nouveau et même d’un couplet supplémentaire. Sublime !

Catégories
Classic Rock Hard 70's

Winecraft : pied au plancher

Même si les influences sont manifestes, tout comme l’intention d’ailleurs, la formation de l’Est de la France nous embarque 50 ans en arrière au temps des pionniers et des légendes du Hard Rock et du Classic Rock. Pourtant, le propos de WINECRAFT est très actuel, seule sa musique libère une couleur vintage. Costaud et mélodique, il invoque les névroses de notre époque et ne boude pas son plaisir à faire de ces tensions des envolées inspirées et entêtantes. Une entrée en matière très réussie avec ce « Witchcraft’n Excess Wine » relevé.

WINECRAFT

« Witchcraft’n Excess Wine »

(Independant)

De toute évidence, il souffle un air de revival sur le Rock actuellement (c’est cyclique, comme dirait l’autre !) et la scène française commence à tirer son épingle du jeu dans le domaine. Bien sûr, on ne peut ignorer les deux beaux représentants issus des terres bretonnes, Komodor et Moundrag (et leur fusion !), et il faut dorénavant mentionner également WINECRAFT, dont le premier effort s’inscrit dans cette même veine. Le Classic Rock du quintet évoque bien entendu, et avec beaucoup d’efficacité, les 70’s et leur grain de folie.

Récemment rassemblés du côté de Strasbourg, les membres du groupe se sont déjà aguerris au sein d’autres formations, puis ont enchaîné avec quelques concerts. Car, c’est justement l’ADN et le nerf de la guerre chez WINECRAFT : la scène ! Ça l’est même au point que « Witchcraft’n Excess Wine » a été enregistré dans des conditions live, afin de capter au mieux l’énergie et la fougue de ses six morceaux… auxquels il faut d’ailleurs ajouter un septième issu en l’occurrence d’une prestation en public (« Who’ll Make It Out Alive ? »).

Bien produit, ce premier EP, long d’une bonne demi-heure tout de même, expose ce son brut et organique, qui constituait la saveur et l’authenticité de cette époque bénie si créative. WINECRAFT maîtrise et connait son sujet, ce qui lui offre une évidente légitimité et une belle crédibilité dans ses compos. Musicalement, l’ambiance renvoie à Led Zeppelin, l’orgue à Deep Purple et certaines parties vocales à Motörhead. Autant dire qu’on s’y sent bien et « Witchcraft’n Excess Wine » régale (« A Protest Love Song », « Back In Town »).

(Photo : Les Photos d’Alumine)

Catégories
Blues Rythm'n' Blues Soul

Kaz Hawkins : live for real

Alors que son aventure musicale a commencé il y a des années, cela fait finalement assez peu de temps que la native de Belfast a explosé aux yeux, et surtout aux oreilles, des fans de Blues, de Soul et de R’n B bien funky. Surfant sur cette belle et amplement méritée reconnaissance, KAZ HAWKINS multiplie les projets et surtout écume les scènes européennes avec une fougue et une fraîcheur, qui font beaucoup de bien. Déployé sur deux volumes, « Live In Brezoi » montre toutes les facettes d’une artiste incroyable.

KAZ HAWKINS

« Live In Brezoi (I)  »

(Dixiefrog – Rock & Hall)

La plus française des chanteuses irlandaises a posé ses bagages dans la campagne de la Haute-Vienne il y a quelques temps maintenant et il semblerait que cela lui convienne parfaitement. En tout cas, l’inspiration est au rendez-vous et ses performances ont aussi pris une belle ampleur. Car c’est avec l’enregistrement d’un concert qu’elle nous revient sur ce « Live In Brezoi », dont le petit « (I) » n’aura échappé à personne. Sa prestation au ‘Summer Camp Festival’ en Roumanie, qu’elle connait bien, aura bel et bien une suite. Et c’est une chance tant KAZ HAWKINS vit, vibre et chante avec une totale liberté une fois sur scène, où elle s’avère être une redoutable interprète.

Aussi solaire que sur son dernier album studio, « Until We Meet Again », elle se montre littéralement magnétique sur cette première partie de son « Live In Brezoi ». D’ailleurs, l’année prochaine sera assez particulière puisqu’en plus de nous livrer le second volet, elle sortira également un nouvel opus confectionné à Berlin en marge de diverses autres collaborations. Cette maturité artistique, KAZ HAWKINS la met donc à profit pour s’épanouir complètement et ce n’est pas le public venu l’applaudir lors de ce festival, qui s’en plaindra. Bien au contraire, il est au diapason et sait se montrer reconnaissant de la prouesse musicale à l’œuvre ici.

Et pour offrir une telle performance, par ailleurs parfaitement captée, la chanteuse était entourée d’une formation cinq étoiles. On y retrouve Cédric Le Goff aux claviers (piano et orgue), Stef Paglia (guitare), Amaury Blanchard (batterie) et Julien Boisseau (basse). Autant dire que ça groove et électrise. Sincère et authentique, KAZ HAWKINS déroule un répertoire savamment conçu pour captiver. Etincelante sur « Don’t Make Mama Cry », « Drink With The Devil » et le très irlandais « Lonely Boy », elle rend un bel hommage à Nina Simone avec « Feeling Good » et brille sur « One More Fight », le funky « Woman » et le superbe « Get Up And Go ». Vite, la suite !

Retrouvez la chronique de son dernier album studio :

Catégories
Blues Blues Rock Contemporary Blues

Blues Caravan : trio de choc

De la Louisiane avec ERIC JOHANSON, à Belgrade avec KATARINA PEJAK jusqu’en Californie avec ALASTAIR GREENE, cette fois le « Blues Caravan » de Ruf Records nous propose une belle balade et si, sur le papier, l’éclectisme du trio peut surprendre, il est littéralement envoûtant sur scène. Chacun y va de son propre répertoire avant de se retrouver sur des morceaux judicieusement choisis entre compositions personnelles et quelques reprises bien senties. Un régal de deux heures entre Blues Jazzy et solide Blues Rock.

BLUES CARAVAN

« Katarina Pejak, Eric Johanson & Alastair Greene »

(Ruf Records)

Le label allemand Ruf Records, qui fête cette année ses 30 ans d’existence, a eu la belle idée il y a près de deux décennies déjà (19 ans pour être précis) de mettre en place les désormais célèbres « Blues Caravan ». L’idée est que trois artistes de la maison de disques se partagent la scène et jouent ensemble le temps d’une tournée. Avant KATARINA PEJAK, ERIC JOHANSON et ALASTAIR GREENE, de grands noms se succédés parmi lesquels on peut citer (et il en manque !) Vanessa Collier, Ally Venable, Albert Castiglia, Bernard Allison, Mike Zito, Ashley Sherlock, Ghalia Volt, Katie Henry, Sue Foley, Ana Popovic et beaucoup d’autres.

Et c’est vrai que chaque épisode de « Blues Caravan » révèle de belles surprises à travers des rencontres artistiques très intéressantes. Pour KATARINA PEJAK, c’est un retour car elle était déjà présente il y a cinq ans. La pianiste et chanteuse serbe, qui compte six albums (dont deux live) à son actif, apporte une note de Blues plus légère et jazzy à l’ensemble. Car de leur côté, les Américains ERIC JOHANSON et ALASTAIR GREENE ont pour habitude d’œuvrer dans un registre plus soutenu, essentiellement Blues Rock sur des riffs plus costauds. Et pour leur première apparition sur cette nouvelle tournée, ils ont été plus que convaincants.

Accompagnés par Christin Neddens (batterie) et Tomek Germann (basse), les trois musiciens se livrent sur deux heures de concert à travers 16 morceaux, enregistrés en avril dernier au ‘Blues Garage’ d’Isernhagen. Le principe est le même : ils se partagent équitablement la setlist avec quatre titres chacun et quatre autres ensemble. On peut donc découvrir les univers distincts de KATARINA PEJAK, ERIC JOHANSON et ALASTAIR GREENE entre chansons originales et reprises (Robert Johnson, Pink Floyd, Dr. John, Elmore James). Un bel album, plein de groove, de belles guitares et de chants différents dans une belle unité.  

(Photo : Tino Sieland)

Retrouvez les interviews et les chroniques d’albums d’artistes ayant participé aux « Blues Caravan » :

Catégories
Blues folk Roots Rock

Melissa Etheridge : un moment d’évasion

Au fil des années et malgré de nombreuses souffrances, l’engagement et la lutte menée avec ténacité par MELISSA ETHERIDGE ne faiblit pas, bien au contraire. Et le bien-nommé « I’m Not Broken » est une nouvelle pierre à l’édifice bâti par la songwriter à la voix éraillée et tellement chaude. A l’instar de Johnny Cash en son temps, c’est dans une prison pour femmes de la cité qui l’a vu naître qu’elle a capté l’une de ses plus enthousiastes et bouleversantes performances. Saisissant de vérité !

MELISSA ETHERIDGE

« I’m Not Broken (Live From Topeka Correctional Facility) »

(Sun Records)

Alors que Paramount + diffuse une docu-série sur sa vie, MELISSA ETHERIDGE sort un double-album live, qui est probablement l’un de ses disques les plus poignant et émouvants,  mais aussi plein d’espoir, de sa longue carrière. L’activiste, lauréate de deux Grammy Awards, ayant vaincu un cancer du sein il y a 20 ans et accusé la mort de son fils de 21 ans due à une overdose d’opioïdes en 2020, est un modèle de résilience et c’est en musique comme toujours et dans un endroit assez spécial qu’elle se livre avec force.

Dans sa ville de natale de Leavenworth, Kansas, et devant 2.500 femmes de la prison de Topeka, MELISSA ETHERIDGE a offert un concert unique, tout en émotion et avec conviction, et qui a littéralement enflammé son auditoire. La chanteuse, guitariste et compositrice avait même un petit cadeau pour l’occasion. Inspirée par les lettres de cinq résidentes du centre correctionnel, elle a composé la chanson « A Burning Woman », qui est bien évidemment l’un des moments forts de la prestation de l’Américaine.

Toujours aussi Blues et Folk, le Roots Rock de MELISSA ETHERIDGE traverse le temps et les épreuves pour faire chavirer l’assemblée durant 90 minutes. En dialoguant avec son public entre chaque morceau, elle installe une proximité et une convivialité vraiment touchante et pleine de sens. L’esprit de communion entre la musicienne et les détenues donne d’ailleurs lieu à des instants d’une grande beauté et très positifs (« All American Girl », « Born Under A Bad Sign », « I’m The Only One », « Like The Way I Do »). Un disque qui fait du bien !

Retrouvez la chronique de son album précédent…

… Et une plus ancienne sur Facebook :

https://www.facebook.com/share/p/XusQAoVrd4WG7kio

Catégories
Heavy Stoner Doom Southern Stoner

Thunder Horse : passage en force

L’authenticité très rugueuse à laquelle les Texans nous ont habitués depuis leur formation se retrouve cette fois encore sur ce premier album live. Mieux, la puissance du combo se trouve ici exacerbée et cette tornade Stoner et Metal ne faiblit un seul instant sur ce « Dead Live In Texas », qui annonce la couleur dès la cover, où la photo de son frontman résume à elle seul l’intensité de cette performance, qui s’achève d’ailleurs sur un « Aces Of Spades » assez savoureux. Une bien belle célébration.

THUNDER HORSE

« Dead Alive in Texas »

(Ripple Music)

Si jouer à domicile a pour effet de décupler la motivation, du moins pour le sport, avec THUNDER HORSE, c’est carrément un doux euphémisme. C’est la foudre qui s’est abattue sur Cibolo, petite ville de la périphérie de San Antonio. En l’espace de six ans, le quatuor a sorti trois albums et a participé à « Burn On The Bayou », une compilation Heavy Stoner en hommage à Creedence Clearwater Revival, initiée par son label Ripple Music. Et il faut admettre que depuis leur premier effort éponyme, c’est un sans-faute.

Même si l’on pouvait légitimement imaginer que les prestations live du groupe seraient largement à la hauteur de ses réalisations studio, « Dead Live In Texas », vient en apporter la confirmation. Mené par un Stephen Bishop (chant, guitare) aussi exalté que sur la pochette, Todd Connaly (lead guitare), Dave Crow (basse) et Johnny Lightning (batterie) s’en donnent à cœur-joie sur neuf morceaux, qui ont dû faire trembler plus d’une fois les murs. Façon rouleau-compresseur, THUNDER HORSE entraîne tout sur son passage, public compris.

Avec une setlist resserrée et assez courte, les Américains ont décidé de se concentrer sur leurs titres les plus explosifs, en faisant honneur à leur trois opus. Avec cette faculté à englober son Stoner de Doom, de Heavy Metal et d’un Rock massif et Southern, ils nous plongent dans un chaudron bouillonnant dans les pas des légendes du genre. Une folle énergie a toujours submergé THUNDER HORSE et « Dead Alive In Texas » vient couronner un élan ravageur (« New Normal », « Song For The Ferryman », « Monolith », « Chosen One »).

Retrouvez les chroniques consacrées au groupe :

Catégories
Blues Blues Rock

Joe Bonamassa : symphonic pleasures

Si depuis le début de ce nouveau millénaire, la scène Blues mondiale a vu quelques cartes rebattues avec l’émergence, dans la durée, de grandes blueswomen et bluesmen, il en est un qui surclasse tout le monde et c’est bel et bien JOE BONAMASSA. Sa créativité, en studio comme sur scène, est littéralement le souffle qui manquait à ce style si emblématique. Avec ce « Live At The Hollywood Bowl With Orchestra », il monte encore les curseurs et livre de manière sublime son lot de frissons.

JOE BONAMASSA

« Live At The Hollywood Bowl With Orchestra »

(J&R Adventures)

Alors qu’il vient tout juste de sortir le cinquième album de son supergroupe Black Country Communion, JOE BONAMASSA s’attaque déjà à nos platines et dans son style de prédilection. Et cette fois, c’est dans une configuration époustouflante qu’il interprète une partie de son répertoire. Rarement aussi bon qu’en live, il a investi le magnifique écrin qu’est le Hollywood Bowl de Los Angeles, cultissime amphithéâtre où se produisent depuis 1992 les plus grands noms de l’Histoire de la musique.

Alors que l’homme au costume a sorti presqu’autant de témoignages live que de réalisations studio, c’est de nouveau sur les planches qu’on le retrouve et entouré d’un line-up exceptionnel. Accompagné d’un orchestre de 40 musiciens dirigé par de grands chefs tels que David Campbell et Trevor Rabin, les morceaux de JOE BONAMASSA prennent une ampleur incroyable grâce à des arrangements millimétrés, inédits et audacieux. Et le résultat célèbre littéralement le talent de l’Américain.

Sublimées par l’orchestre symphonique, les compositions du guitariste et chanteur s’élèvent encore un peu plus et la qualité du songwriting original prend une nouvelle dimension. Sur une tracklist parfaitement équilibrée, alternant les titres dynamiques et d’autres purement Blues, JOE BONAMASSA dévoile l’étendu de son répertoire en se faisant virtuose, mais en laissant surtout parler les notes. Enveloppé de cordes, de cuivres, de choristes au diapason, d’une flûte et de son groupe, ce nouveau live est une petite merveille.

Photo : Jenise Jensen

Retrouvez les chroniques de ses précédents albums :

Catégories
Rythm'n' Blues Soul / Funk

The Supersoul Brothers : lumineux

Dans son univers feutré et explosif à l’occasion, la Soul, le Blues et la Funk font cause commune dans une belle harmonie et avec « By The Way », la formation du sud-ouest impose définitivement son style, sa patte et un son très personnel. Bien sûr, on perçoit encore brièvement des références comme celles des Blues Brothers, l’ambiance de ‘The Commitments’ ou même les fulgurances d’un Maceo Parker, mais THE SUPERSOUL BROTHERS est plus identifiable que jamais, preuve d’un allant créatif imperturbable.

THE SUPERSOUL BROTHERS

« By The Way »

(Dixiefrog/Pias)

Bien que fondé en 2015, c’est surtout depuis trois ans que l’on n’arrête plus THE SUPERSOUL BROTHERS. Depuis « Shadows & Light » en 2021, suivi de près par le monumental « The Road To Sound Live » sur lequel le groupe livre une performance incroyable dans son Béarn natal, les choses se sont franchement accélérées. Parti à la conquête de Memphis en janvier dernier pour le légendaire International Blues Challenge (IBC) où ils ont terminé dans le ‘Final Four’, les Français réapparaissent déjà avec « By the Way », leur deuxième album studio. Et là encore, ils surprennent autant qu’ils enchantent.

Dorénavant incontournable sur la scène Soul hexagonale, et pas seulement, THE SUPERSOUL BROTHERS réussit le tour de force de concrétiser la qualité de ses précédentes prestations vinyliques avec une réalisation plus profonde de prime abord, d’où émane à nouveau une atmosphère à la fois douce et festive. Sur une production et des arrangements très soignés, l’énergique combo, qui a entretemps changé de batteur, met un peu plus l’accent sur l’aspect cuivré de son registre, tout en laissant une place de choix à l’orgue Hammond et ses effluves enveloppantes.

Autour de son frontman David Noël, les SUPERSOUL BROTHERS se sont parés d’une section cuivre de quatre musiciens, qui viennent grossir le groove à l’œuvre sur « By The Way ». La chanteuse Claire Rousselot-Paillez se fait aussi plus présente et prend même le lead sur l’excellent « Play It Like A Sister ». Les Palois prennent du volume, de l’assurance et dégagent plus que jamais beaucoup de classe. Au milieu du très addictif morceau-titre, de « Toy Party Tim », « Time Is Right », « Snow Day In The World » ou « Take My Hand » vient même se nicher l’ensoleillé Reggae des Viceroys « Heart Made Of Stone ». Envoûtant !

Retrouvez la chronique de l’album live du groupe :