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Alternative Metal Alternative Rock

Scott Stapp : combatif

Frontman iconique de Creed, puis d’Art Of Anarchy deux petites années, SCOTT STAPP mène également une carrière sous son nom depuis 2005 et cinq ans après « The Space Between The Shadows », son dernier fait d’armes, il signe « Higher Power » au moment-même où toutes les planètes sont alignées. Le Floridien démontre qu’il demeure un chanteur hors-norme, déterminé et toujours capable de livrer des lignes vocales imparables. Percutant, il combat ses tourments dans un disque très personnel et toujours fédérateur.

SCOTT STAPP

« Higher Power »

(Napalm Records)

Alors que Creed va enchaîner les concerts avec 3 Doors Down, Daughtry et quelques autres, puis avec Mammoth WVH en remplacement de ce dernier, son leader revient avec un nouvel album solo, son quatrième, comme pour mieux sonner la charge. Et ce cumul de bonnes nouvelles nous replonge à l’aube des années 2000, où l’Alternative Metal/Rock submergeait les Etats-Unis et un tout petit peu l’Europe aux côtés des inévitables Nickelback. Et l’autre bonne nouvelle est que SCOTT STAPP est en pleine forme.

Toujours marqué par les séquelles de son accident à Miami en 2006, le chanteur semble avoir mené à terme son combat contre la dépression et la dépendance. D’ailleurs, « Higher Power » vient clore en quelque sorte ce chapitre, même si les textes sont, pour l’essentiel, assez sombres et ténébreux. Mais SCOTT STAPP affiche beaucoup de détermination et celle-ci se traduit par une performance vocale puissante et toujours très mélodique. Certes, le virtuose Mark Tremonti n’est pas de la partie, mais d’autres ressources sont à l’œuvre.

Entouré d’une belle équipe de production, dont il fait partie, l’Américain surfe sur une sorte de Hard Rock moderne et accrocheur, pêchu et assez mid-tempo aussi sur la seconde partie de « Higher Power ». La présence du guitariste grec Yiannis Papadopoulos sur trois titres et le duo avec Dorothy Martin (« If These Walls Could Talk »), ainsi que la collaboration de Steve McEwan, faiseur de hits, à l’écriture donnent un souffle de fraîcheur à cette réalisation solo d’un SCOTT STAPP revigoré, entreprenant et qui se bonifie avec l’âge.

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Hard FM Hard Rock Rock/Hard

Last In Time : des nuances fédératrices

Sur le modèle d’un ‘All-Star Band’, mais avec beaucoup plus d’humilité, LAST IN TIME se présente avec « Too Late », une première réalisation aussi variée que convaincante. Entièrement composée par Massimo Marchetti, elle révèle le talent de ses neuf participants et surtout une capacité à se fondre dans de multiples registres, en affichant beaucoup de cohérence et de maîtrise. Le groupe montre beaucoup d’intensité et de passion.

LAST IN TIME

« Too Late »

(Rockshots Records)

C’est une belle entreprise dans laquelle s’est lancé l’Italien Massimo Marchetti avec LAST IN TIME, il y a un peu moins de trois ans. Compositeur, guitariste, producteur et arrangeur, son objectif était de former un groupe hors-norme de musiciens chevronnés pour réaliser, avec « Too Late », un album où il pourrait combiner les mélodies de l’AOR, la puissance du Hard Rock et du Metal avec même quelques touches progressives et l’ensemble dans un esprit 90’s. Et le pari est réussi !

Entouré d’une rythmique composée de Luca Nicolasi (basse) et Giacomo Calabria (batterie) sur tous les morceaux, ainsi que d’autres invités aux claviers notamment, le leader transalpin fait confiance à plusieurs vocalistes principaux, à savoir Igor Piattesi sur l’essentiel de « Too Late », la très bonne chanteuse Caterina Minguzzi et Mirko Marchetti sur « Winter In May », qui clôt ce bel opus. LAST IN TIME fait plus que tenir la route et malgré sa grande diversité montre aussi une belle unité.

En ouvrant avec le brûlant « The Way To Rock », le ton est donné et il laisse envisager que la production va réserver quelques surprises. Le mélodique « How Long » et son superbe solo de guitare précède « Believer In Love », seul duo du disque, qui annonce « Moonlight Dreamers » que la frontwoman interprète seule avec brio. Puis, LAST IN TIME déroule avec des titres de choix (« The Animal », « Too Late », « Mr Fantastic »). Le projet de Massimo Marchetti tient donc toutes ses promesses et est enthousiasmant de bout en bout.

Massimo Marchetti et Igor Piattesi
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Hard Rock Heavy metal

Ron Coolen + Keith St John : l’union sacrée

Etant donné le pédigrée de RON COOLEN et de KEITH ST JOHN et vu la saisissante brochette d’artistes venus se joindre à eux, on aurait pu imaginer « Here To Stay » très démonstratif, chacun jouant sa partition avec le plus de virtuosité possible, histoire d’impressionner le voisin. Pourtant, c’est porté par des morceaux très accrocheurs et pêchus que les deux musiciens s’expriment sur une réalisation tout en feeling, et qui surtout annonce déjà une suite.

RON COOLEN + KEITH ST JOHN

« Here To Stay »

(RC Music/Suburban Distribution)

A l’écoute de « Here To Stay », on ne peut que se rendre à l’évidence : ces deux-là sont faits pour s’entendre et musicalement, ça fait des étincelles entre le Hollandais et l’Américain. Cela fait déjà quelques années que les deux artistes travaillent ensemble et l’addition des talents a réellement porté ses fruits. Compositeurs, producteurs et multi-instrumentistes, RON COOLEN et KEITH ST JOHN présentent un disque parfaitement équilibré, entre Hard Rock et Heavy Metal.   

« Here To Stay » est le deuxième album solo du Néerlandais et le premier avec le célèbre frontman. Réputé pour ses performances avec Burning Rain, Kingdom Come, Montrose et Lynch Mob, KEITH ST JOHN illumine littéralement ces morceaux composés avec RON COOLEN qui, non-content de jouer les parties de guitares, s’est également chargé de jouer la batterie, la basse et les claviers. Et pour couronner le tout, une brillante liste de guests jalonne ce bel opus.

Si les compos du duo se suffisent à elles-mêmes, les invités apportent un vrai plus de par leurs différents parcours, ainsi qu’à travers des styles distincts et très personnels. Gus G (Firewind) se déchaînent sur « Saints And Sinners » et « Firebird », Timo Somers (Ayreon) sur « Jaded Eyes », « Mr. Jones » et « Bust Me Out », avant de laisser la place à George Lynch  sur « Sin City 23 » et Per Nilsson (Meshuggah) sur « 90 Shades Of Hell ». Enfin, Joey Conception (Dark Tranquillity) et Satchel de Steel Panther complètent ce casting de rêve. Magnifique !  

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Blues Blues Rock Contemporary Blues

Joanna Connor : solaire

Généreuse et entière, JOANNA CONNOR ne fait pas que jouer du Blues : elle le vit. Pour preuve, une discographie enflammée et un jeu qui ont fait d’elle une guitariste hors du commun. Sur « Best Of Me », elle a laissé beaucoup de place à des bluesmen qui rendent encore plus magiques des morceaux plein de nuances et d’euphorie et qu’elle guide de sa voix envoûtante et de sa slide débridée.

JOANNA CONNOR

« Best Of Me »

(Gulf Coast Records)

Lorsque j’ai interviewé JOANNA CONNOR il y a deux ans alors qu’elle sortait son 14ème album, « 4801 South Indiana », sur le fraîchement créé label de Joe Bonamassa, KTBA Records, j’avais découvert une chanteuse et une guitariste dotée d’un feeling et d’une énergie phénoménale. La native de New-York, installée à Chicago depuis des décennies, prenait alors un envol mérité en se plaçant au sommet des Charts Blues US pendant un bon moment et en récoltant de multiples récompenses.

Dans la foulée, on l’avait même vu faire une courte, mais explosive, apparition dans le film « Deep Water » (à voir d’ailleurs !) avec Ben Affleck l’an dernier. S’en était suivi une flopée de concerts et on retrouve aujourd’hui JOANNA CONNOR sur le label Gulf Coast Records, ce qui peut sembler étonnant vu l’essor de celui de l’homme au costume. Et sur « Best Of Me », l’Américaine est toujours aussi pétillante avec ce côté sauvage et irrésistible qui a fait sa réputation. 

Et quoi de mieux que d’inviter quelques amis pour montrer le ‘meilleur d’elle’ ? JOANNA CONNOR a donc convié les guitaristes Joe Bonamassa, Josh Smith, Gary Hoey et Mike Zito et le feu d’artifice est majestueux. L’harmonica de Jason Ricci fait aussi des merveilles et l’unité affichée par tout ce beau monde montre une passion commune et surtout une envie de partager cette joie si communicative et authentique. La reine de la slide fait vibrer sa Gibson comme jamais !

Photo : Maryam Wilcher

Retrouvez l’interview de JOANNA CONNOR :

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Melodic Metal Metal Progressif Modern Metal

Disillusive Play : à la croisée des chemins

Techniquement imparable, l’effort de DISILLUSIVE PLAY se porte pourtant sur les mélodies et le côté très fédérateur d’un style qui navigue entre Rock et Metal, Heavy et Hard Rock avec des touches progressives aériennes. Beaucoup de registres et de couleurs musicales se croisent donc et se fondent sur « Songs Of The Non-Existent », un opus très bien réalisé et doté d’un équilibre et d’une structure très travaillée. Les grecs n’ont rien laissé au hasard.

DISILLUSIVE PLAY

« Songs For The Non-Existent »

(Wormholedeath Records)

Fondé en 2014 à Athènes, DISILLUSIVE PLAY possède toutes les marques d’un groupe moderne et particulièrement bien ancré dans son temps, pour peu d’avoir l’esprit ouvert et d’apprécier différents courants du Metal et du Rock. Cinq ans après « Open Arms », son premier album, le quintet livre « Songs For The Non-Existent », un disque à dominante mélodique et progressive guidé par une chanteuse au timbre puissant.

Si sa frontwoman, Antigoni Kalamara, imprime un ton résolument Rock, DISILLUSIVE PLAY évolue dans des sphères Melodic Metal qui viennent justement apporter ce contraste original et dynamique. Grâce à des claviers bien distillés et des riffs acérés et accrocheurs, les Grecs dégagent une belle énergie et les nuances progressives de « Songs For The Non-Existent » donnent du relief et une profondeur musicale efficiente.

Très variée, cette deuxième réalisation offre une production soignée, qui met en valeur les solos rapides et virtuoses de Jim Kuikos (« Sisyphus », « Make Them All Feel Good ») et les refrains entêtants à l’œuvre ici (« Queen Of The Night », « Demons Glove »). DISILLUSIVE PLAY a également convié quelques guests et on retrouve donc Bob Katsionis (ex-Firewind) aux claviers, Iliana (Enemy Of Reality) aux chœurs et le bassiste Panagiotis Bourazanis. Un bel album.

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Atmospheric Doom

Messa : une performance inouïe et unique

Doté d’une qualité sonore exemplaire, ce premier témoignage live de MESSA va en scotcher plus d’un ! En l’espace de seulement quatre (longs !) morceaux, tous extraits de sa dernière réalisation « Close », la formation italienne, qui a convié d’éminents invités, présente l’exceptionnelle prestation offerte lors du festival Roadburn aux Pays-Bas l’année dernière. La dimension palpitante du concert est d’une rare beauté et d’une alchimie totale.

MESSA

« Live at Roadburn »

(Svart Records)

Malgré une discographie composée uniquement de trois albums, deux splits et trois singles, MESSA est parvenu à s’imposer sur la scène Doom grâce à un style et une approche originale et pour le moins singulière. Fondé en 2014, le quatuor repousse sans cesse les frontières du genre en jouant sur son côté massif, mais surtout sur les atmosphères en parvenant à véritablement sublimer des compositions étonnantes.

L’an dernier au festival Roadburn en Hollande, MESSA a livré un set de quatre titres éblouissant, qui a hypnotisé les spectateurs tant la prestation a été intense et envoûtante. D’ailleurs, il suffit d’écouter ce live pour saisir la discrétion habitée de respect du public présent. Et pour l’occasion, les Transalpins se sont présentés avec un line-up élargi pour interpréter au plus près quatre extraits du récent opus « Close ».

Et la magie du dernier album de MESSA est parfaitement restituée grâce à l’apport des guests, mais aussi et surtout sous l’impulsion de sa chanteuse Sara. Sa force et son aura portent littéralement les morceaux, qui se fondent dans des ambiances orientales captivantes. « Suspended », « Orphalese », « 0=2 » et « Pilgrim » nous font voyager dans d’incroyables paysages sonores. Incontournable !  

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Blues

Buddy Guy : la vérité au bout des doigts

Certes, on ne présente plus BUDDY GUY. Pourtant les décennies défilent et le guitariste et chanteur continue de surprendre et d’émerveiller son auditoire à chaque album. Sur « The Blues Don’t Lie », l’Américain rassemble pas moins de 16 nouveaux morceaux, dont l’authenticité, la sincérité et le groove restent la marque de fabrique de ce géant du Blues.

BUDDY GUY

« The Blues Don’t Lie »

(Silvertone/RCA/Sony Music)

En arrivant à Chicago en train en provenance de Baton Rouge, Louisiane, il y a précisément 65 ans, BUDDY GUY avait la ferme intention de se faire un nom dans le monde du Blues. Et c’est un doux euphémisme de dire qu’il y soit parvenu mais qu’en plus, il demeure l’une des dernières légendes encore en vie. Mieux encore, l’énergie et la créativité qui le guident sont un modèle du genre et toujours une inspiration pour de très nombreux bluesmen.

Du haut de ses 86 printemps, BUDDY GUY conserve un jeu et un enthousiasme de jeune homme. L’artiste aux huit Grammy Awards livre son 34ème album, quatre ans après « The Blues Is Alive And Well », lui aussi récompensé. Composé de 16 morceaux pour une belle heure de musique, « The Blues Don’t Lie » célèbre sa passion pour ce style unique auquel il a tant apporté. Et loin de se reposer sur de légitimes lauriers, son feeling reste incroyable.

Si le guitariste y clame son indéfectible amour pour le Blues, c’est aussi l’occasion de mettre en lumière de longues amitiés, qui viennent irradier « The Blues Don’t Lie ». Excellemment produit pat le batteur et compositeur Tom Hambridge, l’album accueille Mavis Staples, James Taylor, Elvis Costello, Jason Isbell, Bobby Rush et les claviers de Reese Wynans sur l’ensemble des 16 titres. BUDDY GUY est rayonnant et offre une véritable masterclass.

Photo : Paul Natkin
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Blues Blues Rock Rock

Edgar Winter : au nom du frère

Rock, Blues, robuste, généreux et guidé par une émotion très palpable, cet album hommage à son frère Johnny par EDGAR WINTER reflète avec un grand respect et une volonté de très bien faire l’immense parcours d’un guitariste hors-norme qui aura marqué tant de musiciens de Blues et conquis tant de fans à travers le monde. « Brother Johnny » ne verse pas dans la nostalgie, mais plutôt dans la fierté d’un beau travail accompli.

EDGAR WINTER

« Brother Johnny »

(Quarto Valley records)

Rendre un hommage appuyé à son frère aîné était apparu comme une évidence à EDGAR WINTER, cadet de feu-Johnny. Bien entendu axé sur les guitares, avec des six-cordistes prestigieux à l’œuvre sur « Brother Johnny », l’album se veut et se présente comme un grand voyage musical, qui traverse la vie et l’œuvre du Texan en passant par toutes les émotions et avec une classe ultime dans laquelle le guitariste se serait sûrement reconnu. Et forcément, de grands noms du Blues qu’il a directement influencé sont présents sur l’album.

Sur 17 titres et une heure et quart de Blues Rock, de Rock et de morceaux intemporels, « Brother Johnny » d’EDGAR WINTER nous transporte à travers la très prolifique discographie de l’Américain. Et sa Gibson Firebird résonne toujours avec l’éclat qu’on lui connait entre les mains d’un tel prodige. Pour la petite (et triste) histoire, Johnny Winter nous avait quitté le 16 juillet 2014, dans un hôtel du District de Bülach en Suisse, deux jours après sa toute dernière prestation mondiale, au ‘Cahors Blues Festival’ en France.

Sur une production brillante signée Ross Hogarth, on mesure l’immense héritage laissé par Johnny, et qui mieux que son frère EDGAR WINTER pouvait constituer un tel casting ? Ainsi, on retrouve Joe Bonamassa, Doyle Bramhall II, John McFee, Robben Ford, Billy Gibbons, David Grissom, Taylor Hawkins, Warren Haynes, Steve Lukather, Michael McDonald, Keb Mo, Doug Rappoport, Bobby Rush, Kenny Wayne Shepherd, Ringo Starr, Derek Trucks, Waddy Wachtel, Joe Walsh, Phil X et Gregg Bissonnette. Que la fête est belle !

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Heavy metal

Guadaña : la vérité d’un Heavy authentique

Fer de lance de la scène Heavy Metal espagnole depuis une dizaine d’années, GUADAÑA nous revient avec un quatrième album (le groupe compte aussi deux EP) bien rentre-dedans et épicé à souhait. Chanté dans sa langue maternelle, le registre du quintet prend de l’ampleur et de l’énergie sans négliger des mélodies toujours plus accrocheuses. Avec « Erytheia », les Hispaniques s’affirment de belle manière.

GUADAÑA

« Erytheia »

(Maldito Records)

Quatrième opus pour le quintet espagnol GUADAÑA et on peut aisément considérer « Erytheia » comme l’album de la maturité, tant le groupe semble exprimer vraiment son jeu avec des compos très abouties, une production conséquente et un parti-pris qu’il faut aussi saluer. En effet, le combo de Cadix a la particularité de présenter un Heavy Metal entièrement interprété dans la langue de Cervantès, ce qui est toujours une force… lorsque c’est bien fait, ce qui est le cas.

Certes assez classique, le registre de GUADAÑA comporte aussi quelques touches symphoniques, qui n’assouplissent pas ce très bon « Erytheia », mais a contrario lui donne beaucoup de volume. Puissant et très bien arrangé, ce nouvel album présente un bel équilibre entre des riffs percutants et racés façon NWOBHM et des solos pleins de fougue signés du guitariste Juanna Patrón, très son aise et affichant une liberté de jeu efficace et solide.

L’autre particularité, et aussi tout le charme de GUADAÑA, est d’évoluer avec un duo vocal constitué de Gloria Romero et de Salvador Sanchez. Si la touche féminine apporte beaucoup au niveau des mélodies, le chant rugueux de son acolyte n’est pas en reste et vient très habillement compléter l’impact des morceaux. A noter que les Hispaniques ont fait appel à quelques compatriotes, qui viennent offrir une belle diversité à ce « Erytheia » qui ne manque pas de saveurs.

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International Stoner/Desert

Yawning Sons : un concept rare et précieux [Interview]

YAWNING SONS est une entité transatlantique née de la rencontre entre les Anglais de Sons Of Alpha Centauri (SOAC) et les Américains de Yawning Man. Dans un Desert Rock progressif devenu mythique, le groupe est une évasion musicale sans pareil entre longs jams et fulgurances Rock très instrumentales. Pour la sortie du très attendu deuxième album (après 12 ans !), c’est le britannique Nick Hannon, bassiste de SOAC et pilier du groupe, qui nous en dit un peu plus sur le génial « Sky Island ». Rencontre…

– J’aimerais tout d’abord que tu reviennes sur la création de YAWNING SONS. Comment vous êtes-vous rencontrés et qu’est-ce qui vous avait poussé à enregistrer « Ceremony To The Sunset » à l’époque ?

Avec SOAC, nous travaillions sur notre deuxième album et Gary (Arce de Yawning Man) venait de sortir l’album « Dark Tooth Encounter », ou du moins les démos, et j’ai été complètement époustouflé. Nous l’avons contacté pour lui demander s’il serait intéressé pour s’impliquer sur le deuxième album de SOAC à l’époque. Il est venu en Angleterre et tout est devenu évident à son arrivée, tant l’alchimie musicale était phénoménale et complètement organique. YAWNING SONS était né.

– 12 ans séparent les deux albums. Pourquoi avez-vous attendu si longtemps avant d’enregistrer « Sky Island » ? Ce sont vos emplois du temps respectifs qui ont compliqué les choses ?

Oui, Gary a été très occupé avec Yawning Man. Ils tournent autant qu’ils le peuvent et lorsque nous avons travaillé ensemble pour la première fois, seuls « Rock Formations » et le EP « Pot Head » étaient sortis. Depuis, ils ont sorti quatre albums, plusieurs live et entrepris de nombreuses tournées. De notre côté, nous avons travaillé sur de nombreuses versions en collaboration avec Karma to Burn, et ensuite un deuxième album, puis un album-concept avec Justin Broadrick. Alors oui, nous étions très occupés chacun de notre côté.

– Maintenant qu’on a un point de comparaison entre les deux albums, je trouve que « Sky Island » sonne très américain, alors que « Ceremony To The Sunset » avait une sonorité très anglaise…

Je suis heureux qu’il y ait cette perception de contraste. Après ce grand laps de temps, il n’aurait pas été judicieux, ni utile de livrer un second « Ceremony To The Sunset ». Chaque album doit avoir sa propre identité et le groupe ne pourrait pas survivre s’il était purement enraciné sur un seul album après tant d’années. C’est bien qu’il y ait ce contraste pour créer un certain équilibre.

– « Sky Island » est aussi moins instrumental que le précédent. C’était une envie commune d’avoir plus de chant et donc aussi du texte ? D’ailleurs, par qui sont-ils écrits ?

Avec deux groupes entièrement instrumentaux, pouvoir travailler avec des chanteurs est passionnant ! Les paroles sont écrites par eux-mêmes, et elles captent toujours des vibrations vraiment cool dans les morceaux, ce qui les rend tout à fait uniques.

– Est-ce qu’avec YAWNING SONS, tu t’autorises des choses que tu ne fais pas avec SOAC ?

Absolument. Nous avons tendance à explorer davantage de thèmes précis dans YAWNING SONS et à les poursuivre jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment organiques pour serpenter doucement d’une ambiance à une autre. C’est un processus progressif très naturel. La façon dont les deux guitares et la basse se lient est tout à fait unique et nous pousse à des performances différentes que nous ne ferions pas autrement dans nos groupes respectifs, je pense.

– Vous avez enregistré « Sky Island » à Joshua Tree et il en ressort d’ailleurs une atmosphère très particulière. Dans quelles conditions cela s’est-il passé et quels souvenirs gardez-vous de la conception de ce nouvel album ?

Ce fût un moment très agréable. Nous avions prévu que Bill Stinson soit à la batterie pour l’album, mais nous étions si loin dans le désert qu’il s’est perdu ! Du coup, nous avons demandé à Clive (notre producteur) s’il connaissait quelqu’un de la région qui savait exactement où nous étions et qui pouvait aussi jouer de la batterie. Et c’est Kyle (Hanson) qui s’y est collé et qui a rendu vraiment rendu l’album spécial. Gary (Arce) venait de rentrer de tournée et avait de très bonnes idées. Sur laligne de basse de ce qui est devenu « Shadows and Echoes », tout s’est parfaitement imbriqué. C’est ça aussi YAWNING SONS.

– Sur ce nouvel album, il ressort une couleur sonore étonnante, une ambiance musicale profonde et pleine de relief. C’est le son que vous souhaitiez donner à YAWNING SONS dès le début ?

La profondeur du son et l’ambiance sont plus définies sur ce deuxième album. Tant que cela  reste organique et planant, alors c’est cool. Les retours et les critiques ont été incroyables, et nous avons travaillé dur pour capturer cette atmosphère rare, mais constante, en sachant que l’ambiance est la chose la plus importante.

– Est-ce que vous suivez vos carrières respectives, et quel regard portez-vous sur vos derniers albums à savoir « Continuum » pour SOAC et « Macedonian Lines » pour Yawning Man ?

Eh bien, je ne peux parler que pour SOAC, même si bien sûr je suis un grand fan de mes frères de Yawning Man. Pour moi, « Continuum » a été un grand pas en avant pour SOAC. Nous avons réuni un Rock Ambiant et Progressif dans un voyage instrumental. Nous avons vraiment apprécié de pouvoir faire les choses vraiment librement et sans contrainte. Il est imprévisible, enfin j’espère ! Je ne pense vraiment pas que nous ayons un style immédiatement identifiable.

– Pour conclure, une question s’impose : considérez-vous toujours, et tous, YAWNING SONS comme un side-project ou un groupe à part entière ?

Ce deuxième album contribue certainement à élargir l’horizon de ce qu’est YAWNING SONS. Ce n’est plus seulement une simple idée ou un projet : c’est un groupe. Cependant, c’est un concept rare et précieux et j’espère que les astres s’aligneront à nouveau un jour …

L’excellent « Sky Island » est disponible depuis le 26 mars chez Ripple Music.

Retrouvez la chronique de l’album :