Catégories
Hard 70's Stoner Blues

Paralyzed : raw revival

Dans une atmosphère aux saveurs vintage, PARALYZED s’est bâti un style authentique, où un Blues profond vient apporter beaucoup d’intensité à un Stoner brut et implacable. Si les riffs trouvent aussi leurs racines dans un Hard Rock originel, les nappes d’orgue livrent ce qu’il faut de chaleur aux compositions de « Rumble & Roar », troisième opus de la formation germanique. Et il en émane une classe assez sauvage et indomptable, qui devient vite addictive.   

PARALYZED

« Rumble & Roar »

(Ripple Music)

PARALYZED mène son parcours à la manière d’une grosse locomotive inarrêtable. Depuis, 2019, les Allemands ont sorti un EP live en studio (« Hidden Sun »), un premier album éponyme l’année suivante, puis « Heavy Road » en 2022. Et les revoici avec « Rumble & Roar », un troisième effort sur lequel ils semblent avoir obtenu ce qu’ils avaient en tête depuis le début, à savoir un Blues brut et rugueux mélangé à un Stoner Rock puissant. L’ensemble offre des réminiscences des Doors surtout, mais aussi de toute la scène Rock et Hard Rock des 70’s, le tout sur un son massif et enveloppant.

Car s’il paraît tout écraser sur son passage, PARALIZED joue également, et avec beaucoup d’habileté, sur un aspect presque rêveur de son registre. La voix de Michael Binder, sorte de Jim Morrison survitaminé, n’y est pas étrangère. Assurant aussi la lead guitare, il est épaulé de main de maître par Caterina Böhner à l’orgue et à la guitare, Philipp Engelbrecht à la basse et Florien Thiele à la batterie. Et le combo originaire de Bamberg ronronne de belle manière sur des grooves épais et électrisants qui nous renvoient, le sourire aux lèvres, quelques décennies en arrière.

Alors qu’on pourrait s’attendre à de longues plages instrumentales et aériennes, PARALYZED a plutôt opté pour une approche directe, se mettant au service de mélodies accrocheuses, où l’orgue se joint aux guitares avec une belle osmose. Parfois psychédélique et toujours frontal, le quatuor pose une ambiance lourde et forcément organique, grâce à un côté Stoner qui prend le dessus, tout en restant très bluesy. Et l’équilibre se trouve naturellement, à la fois musclé et tout en finesse (« Machine With A Soul », « Heavy Blues », « White Paper », « The Witch »,). Magistral !

Catégories
Hard 70's Old School Proto-Metal

The Riven : awesome revival

Des twin-guitars au diapason, un rythme soutenu du début à la fin et une chanteuse à l’énergie communicative, il n’en fallait pas plus pour que THE RIVEN vienne confirmer avec force que sa présence dans le paysage Rock/Metal était tout sauf un hasard. Avec « Visions Of Tomorrow », la formation de Stockhölm passe le cap des trois albums avec une assurance qui fait d’elle l’une des meilleures représentantes de l’héritage laissé par la flamboyante NWOBHM. Et Totta Ekebergh assoit avec brio son statut de l’une des plus belles voix du style depuis longtemps.

THE RIVEN

« Visions Of Tomorrow »

(Dying Victims Productions)

Continuant son exploration dans un réjouissant revival 70’s et 80’s, les Suédois livrent leur troisième opus, « Visions Of Tomorrow », somptueux mélange de Power Rock, de Heavy Metal, de Hard Rock et d’un soupçon de Prog originel. En bientôt dix ans d’existence, THE RIVEN a très bien digéré ses influences pour atteindre une identité musicale désormais très personnelle et identifiable. Il s’appuie sur ses points forts, à savoir de belles combinaisons de guitares, une rythmique galopante et un chant féroce et aérien.

Après le très bon « Peace And Conflict » sorti en 2022, on attendait beaucoup du quintet et il y a de quoi de réjouir avec cet éblouissant « Visions OF Tomorrow ». Tout d’abord, l’excellente production signée Robert Pehrsson (The Hellacopters) met parfaitement en lumière le registre frais et direct du groupe. Sur un son très organique, THE RIVEN déploie son talent librement, loin des réalisations aseptisées d’aujourd’hui, avec une authenticité réelle et un sentiment d’urgence très perceptible. La performance est véloce et brute.

Avec une frontwoman en état de grâce et au sommet de son art, la confiance semble encore renforcée et les Scandinaves laissent pleinement « Visions Of Tomorrow » prendre son envol. Nerveux et massifs, ces nouveaux morceaux sont particulièrement affûtés et transmettent  une sensation immédiate de familiarité, tout en restant originaux (« Far Away From Home », « Killing Machine », « Crystals », « Seen It All », « Follow You » et le morceau-titre). THE RIVEN frappe fort et marque les esprits grâce à un élan créatif décisif.

Retrouvez la chronique de « Peace And Conflict » :

Catégories
Classic Rock Hard 70's

Winecraft : pied au plancher

Même si les influences sont manifestes, tout comme l’intention d’ailleurs, la formation de l’Est de la France nous embarque 50 ans en arrière au temps des pionniers et des légendes du Hard Rock et du Classic Rock. Pourtant, le propos de WINECRAFT est très actuel, seule sa musique libère une couleur vintage. Costaud et mélodique, il invoque les névroses de notre époque et ne boude pas son plaisir à faire de ces tensions des envolées inspirées et entêtantes. Une entrée en matière très réussie avec ce « Witchcraft’n Excess Wine » relevé.

WINECRAFT

« Witchcraft’n Excess Wine »

(Independant)

De toute évidence, il souffle un air de revival sur le Rock actuellement (c’est cyclique, comme dirait l’autre !) et la scène française commence à tirer son épingle du jeu dans le domaine. Bien sûr, on ne peut ignorer les deux beaux représentants issus des terres bretonnes, Komodor et Moundrag (et leur fusion !), et il faut dorénavant mentionner également WINECRAFT, dont le premier effort s’inscrit dans cette même veine. Le Classic Rock du quintet évoque bien entendu, et avec beaucoup d’efficacité, les 70’s et leur grain de folie.

Récemment rassemblés du côté de Strasbourg, les membres du groupe se sont déjà aguerris au sein d’autres formations, puis ont enchaîné avec quelques concerts. Car, c’est justement l’ADN et le nerf de la guerre chez WINECRAFT : la scène ! Ça l’est même au point que « Witchcraft’n Excess Wine » a été enregistré dans des conditions live, afin de capter au mieux l’énergie et la fougue de ses six morceaux… auxquels il faut d’ailleurs ajouter un septième issu en l’occurrence d’une prestation en public (« Who’ll Make It Out Alive ? »).

Bien produit, ce premier EP, long d’une bonne demi-heure tout de même, expose ce son brut et organique, qui constituait la saveur et l’authenticité de cette époque bénie si créative. WINECRAFT maîtrise et connait son sujet, ce qui lui offre une évidente légitimité et une belle crédibilité dans ses compos. Musicalement, l’ambiance renvoie à Led Zeppelin, l’orgue à Deep Purple et certaines parties vocales à Motörhead. Autant dire qu’on s’y sent bien et « Witchcraft’n Excess Wine » régale (« A Protest Love Song », « Back In Town »).

(Photo : Les Photos d’Alumine)

Catégories
Hard 70's Psych

Alunah : ultimes vibrations

En actant le départ de Siân Greenaway, dont la présence derrière le micro va cruellement manquer, ALUNAH risque de voir ses fans, et beaucoup d’autres, se précipiter sur ce chant du cygne vinylique. Mais que tout le monde se rassure, le désormais trio est décidé à poursuivre son effort, dès qu’il sera de nouveau au complet. « Fever Dream » a donc un  aspect assez particulier, qui apporte peut-être même une magie supplémentaire. Car il faut reconnaître qu’il s’agit sans doute de la meilleure réalisation des Anglais, toujours dans ce Hard Rock 70’s si organique et authentique.

ALUNAH

« Fever Dream »

(Heavy Psych Sounds)

La nouvelle ne vous aura pas échappé, c’est avec un petit pincement et beaucoup de regrets que je chronique ce nouvel et dernier album d’ALUNAH avec sa chanteuse Siân Greenaway, qui s’en va continuer l’aventure en solo au sein de Bobbie Dazzle dans un registre a priori plus Glam Rock. Alors, forcément, sur ce « Fever Dream », la fièvre retombe un peu. C’est donc sur ce septième opus majestueux que la frontwoman file vers de nouveaux horizons, non sans livrer une superbe prestation, qui surclasse d’ailleurs artistiquement les précédentes dans sa diversité et sa puissance vocale.

Cependant, si le groupe issu du berceau spirituel du Heavy Metal, Birmingham, perd celle qui lui offrait une identité forte, il n’a pas l’intention de rendre les armes et compte se remettre en selle très bientôt une fois que la ou le successeur sera connu. En attendant, ALUNAH fait feu de toute part avec « Fever Dream », un disque enchanteur, vif et solide et tout aussi aérien qu’épique. Que ce soit les riffs endiablés et les solos magistraux de Matt Noble, la rythmique au groove enjôleur de Dan Burchmore (basse) et Jake Mason (batterie), rien ne manque. L’unité affichée est même incroyable.

Dès « Never Too Late », le ton est donné et on retrouve ce Hard 70’s aux saveurs rétro et vintage, sublimé par la production de Chris Fielding (Electric Wizard). Les Britanniques se dévoilent dans un moment d’inspiration unique et ils passent d’un morceau à l’autre avec une grâce absolue, traversant avec une grande souplesse musicale des atmosphères aussi musclées que planantes (« Sacred Grooves », The Odyssee »). ALUNAH multiplie les clins d’œil au Psych, au proto-Metal avec même un peu de flûte à la Fleetwood Mac sur plusieurs titres (« Trickster Of Time », «  Far From Reality », « Celestial »). De belles émotions ! 

Retrouvez la chronique de « Strange Machine », sorti en 2022 :

Catégories
Hard 70's Heavy Stoner Rock

The Quill : nouvelle odyssée

L’une des particularités de THE QUILL est de savoir proposer à chaque réalisation un Hard Rock hyper-Stoner qui fait aussitôt penser à un véritable travail de groupe. On sent ses membres tellement soudés que l’on s’éloigne des productions actuelles, où les compositions semblent plus tenir de la performance que de l’œuvre créative. « Wheel Of Illusion » est cru, mélodique, brut et non dépourvu de beaux arrangements. Et c’est cette unité entre les vétérans du Rock, qui transpirent sur chaque note et qui les distingue encore aujourd’hui.

THE QUILL

« Wheel Of Illusion »

(Metalville Records)

A l’aube de ses 30 ans de carrière, THE QUILL sort son dixième album et les Suédois se montrent toujours aussi solides et inspirés. « Wheel Of Illusion » fait suite au très bon « Earthrise », sorti il y a trois ans, et qui était terrassant à bien des égards. Le quatuor enfonce le clou, grâce à un Heavy Stoner Rock original. Si la base reste Hard Rock avec des teintes 70’s, le style de la formation nordique s’engouffre dans un registre qui dépasse les époques et les tendances en se distinguant brillamment, grâce à une originalité et un son qui la rendent immédiatement identifiable.

L’aspect rétro-futuriste encore à l’œuvre sur « Wheel Of Illusion » fait toujours plus l’effet d’une petite bombe que celui d’une madelaine de Proust. Inventif, le quatuor continue d’envoûter et d’assener ses compos avec force et vigueur. Au chant, Magnus Ekwall se montre impérial, capable d’autant de douceur que de force. THE QUILL puise justement son originalité dans ce contraste et cette dualité entre l’aspect planant d’un Stoner Psych et des accélérations très Metal. Solide, la rythmique donne le ton et Christian Carlsson distille ses riffs et ses solos avec une ferveur constante.

Poussé par une énergie folle, les Scandinaves poursuivent leur voyage musical mouvementé débuté en 1995 et, plus surprenant, parviennent sans mal à réinjecter autant de puissance que de dynamisme à un genre très maîtrisé, qui va puiser chez ses pionniers. Dès le morceau-titre en ouverture, THE QUILL affiche ses ambitions et se montre imparable sur « Elephant Head », « L.I.B.E.R. », « The Last Thing » avant l’ultime assaut « Wild Mustang », véritable pièce maîtresse de ce nouvel opus. Conquérant et accrocheur, « Wheel Of Illusion » recèle de quelques trésors et devrait enflammer les prochains concerts.    

Photo : Goran Markov

Retrouvez la chronique de « Earthrise » :

Catégories
Hard 70's Heavy Psych Rock Stoner Blues

Fuzzy Grass : psychedelic garden

Avec le Rock Psychédélique, les possibilités sont multiples et le spectre musical est particulièrement vaste. Et si vous y injectez une tonalité bluesy, des influences progressives et Stoner et un faible pour l’improvisation, c’est une autoroute artistique qui s’offre à vous. FUZZY GRASS l’a bien compris et sa deuxième réalisation, « The Revenge Of The Blue Nut », est un océan de liberté et de créativité mis en fusion par quatre musiciens aux aspirations audacieuses et solaires.

FUZZY GRASS

« The Revenge Of The Blue Nut »

(Independant)

Il y a cinq ans, le quatuor sortait son premier album, « 1971 », et envoyait un signal fort et une indication claire quant à la démarche entreprise et l’époque qui l’inspire. Et FUZZY GRASS n’a pas modifié sa trajectoire d’un iota et enfonce même le clou avec « The Revenge Of The Blue Nut ». Toujours animé par un esprit old school et une grosse dose de bonne humeur, ce nouvel opus brille par ses ambiances souvent lourdes, mais délicieusement Psych et Blues. Et sous ces cieux très zeppeliniens, on est très vite envoûté.

Levons immédiatement le voile, car le suspense ne tiendra pas longtemps de toute façon, pour affirmer que l’ombre du grand dirigeable plane sur les six morceaux. Et on ne s’en plaindra pas, bien au contraire ! Mais FUZZY GRASS ne donne pas dans la pâle copie, il entretient la légende et continue l’aventure avec un regard neuf et très personnel. Très jam dans l’esprit, le groupe présente pourtant des titres très bien ciselés, jouant sur les contrastes et les couleurs musicales.

Et quel studio plus approprié que celui de La Trappe près de Toulouse, d’où est originaire la formation, avec son matériel vintage et bien sûr analogique pouvait mieux capter l’énergie électrisante de « The Revenge Of The Blue Nut » ? Les titres de FUZZY GRASS prennent un relief saisissant et on remonte le temps le sourire aux lèvres. Dès les premières notes de « Living In Time », le groove percute sur un ton progressif. Intense et Heavy sur « The Dreamer » et « Insight », c’est l’ultime « Moonlight Shades » qui finit de nous scotcher !

Photo : Fuzzy Grass
Catégories
Hard 70's Proto-Metal

La Chinga : stellaire

Chargé de groove, de riffs incandescents et d’une folle énergie, « Primal Forces » installe LA CHINGA parmi les combos les plus prometteurs d’un style, certes, très 70’s, mais que la production lumineuse et riche rend finalement très actuel. Bardé de refrains fédérateurs et d’une détermination sans faille, le combo surfe entre Psych, Rock et Hard et se pose comme un chaînon de la génération Hard Rock Old School et le proto-Metal à grand renfort de rythmes soutenus et de guitares ravageuses. 

LA CHINGA

« Primal Forces »

(Ripple Music)

Voilà un album qui fait du bien et même beaucoup de bien ! Ce quatrième opus de LA CHINGA nous replonge quelques décennies en arrière avec une telle vérité et une belle sincérité qu’il n’y a aucun doute sur la démarche enclenchée il y a plus de dix ans déjà. Basé à Vancouver, le groupe présente un style très particulier, qui sera très familier aux amoureux de Hard Rock et de Heavy Metal, et qui ne devrait pas non plus déplaire aux amateurs de Stoner Rock.

Si l’inspiration du power trio s’inscrit dans la veine des premières réalisations de Led Zeppelin et Deep Purple, on y perçoit aussi quelques échos aux Guns N’Roses des débuts, à The Cult, Alice Cooper, Soundgarden et même Motörhead. L’éventail est large, mais à y bien réfléchir, tout ça est très cohérent et surtout d’une fluidité incroyable. LA CHINGA se présente d’ailleurs sur des sonorités et une production très brute, qui laissent échapper des vapeurs Psych du meilleur effet.

Et c’est le fougueux et entêtant « Light It Up » qui ouvre « Primal Forces » et lui donne un bel élan. Les Canadiens varient ensuite les atmospheres entre Hard Rock 70’s et proto-Metal et avec une grande générosité (« Witch’s Heart », « The Call », « Bolt Of Lightning », « Stars Fall From The Sky », « Rings Of Power », « Motor Boogie »). En alternant le chant, le guitariste Ben Hadley et le bassiste Carl Spacker offrent des perspectives intéressantes à LA CHINGA, qui fait preuve d’une liberté absolue.

Catégories
Classic Hard Rock Hard 70's

Blackbird Angels : d’un battement d’aile

Accompagné d’amis ayant collaboré de près, de loin et même encore à son groupe LA Guns, Tracii Guns réalise enfin le disque de Rock, à forte teneur Hard Rock, qu’il semble avoir toujours souhaité. Avec un tel line-up, BLACKBIRD ANGELS se montre authentique, inspiré et très solide sur ce « Solsorte », qui fleure bon les 70’s dans sa démarche pourtant très actuelle et pêchue.

BLACKBIRD ANGELS

« Solsorte »

(Frontiers Music)

Cela fait une dizaine d’années que le guitariste Tracii Guns (LA Guns) et le chanteur et bassiste Todd Kerns (Slash, Heroes And Monsters) avaient dans un coin de la tête l’idée, et surtout l’envie, de faire un album ensemble. C’est chose faite avec la mise en orbite de BLACKBIRD ANGELS avec son très bon premier opus, « Solsorte ». Dans un Hard Rock très 70’s, les Américains se déploient dans des atmosphères légèrement vintage, où l’on retrouve aussi des ambiances Blues Rock et Rock US.

Et le duo a très bien su s’entourer avec Johnny Martin (LA Guns), Sam Bam Koltun (Dorothy, Faster Pussycat) et le multi-instrumentiste et producteur Adam Hamilton (George Lynch) à la batterie. Solidement armé, BLACKBIRD ANGELS s’est donc fait plaisir en composant un disque directement inspiré des premiers amours de ses membres à savoir Led Zeppelin, Bad Company ou Peter Frampton, le tout interprété et produit avec une touche véloce et très musclée. 

Le quintet ouvre les hostilités avec le très Rock’n’Roll « Shut Up (You Know I Love You) », qui vient tout de suite mettre les pendules à l’heure. Les riffs sont aiguisés, la rythmique puissante et le chant de Too Kerns est toujours aussi passionné. Tous aussi créatifs les uns que les autres, les membres de BLACKBIRD ANGELS font parler l’expérience et on peine même à trouver des défauts à « Solsorte », tant les Californiens déroulent (« Mine (All Mine) », « On And On, Over And Over », « Unbroken », « Worth The Wait », « Scream Bloody Murder »).

Catégories
Hard 70's Stoner Rock

Masheena : sunny crossover

Intense et dévastateur, ce premier opus de MASHEENA est une réussite totale. Le savant mélange d’un Stoner solaire et d’un Hard Rock Old School donne à « West Coast Hard Rock » une couleur singulière. Dynamique et efficace, cette entrée en matière de ces quatre musiciens chevronnés se veut aussi accessible que précise et pointue. D’une grande fraîcheur, le style du combo est rassembleur et réjouissant.

MASHEENA

« West Coast Hard Rock »

(Majestic Mountain Records/Electric Talon Records)

La ville de Bergen en Norvège vient encore d’accoucher d’un groupe hors-norme, qui prend racine dans des influences en provenance directe de l’héritage laissé par Black Sabbath et Kiss sur qui on aurait greffé Clutch, Monster Magnet et Kadavar. Né dans l’esprit de membres d’Abbath, Immortal et Lost In Last et supervisé par le producteur et batteur d’Enslaved, Iver Sandøy, MASHEENA est un concentré de force et de mélodie, où le Stoner Rock télescope brillamment le Hard Rock.

L’objectif premier du quatuor était de se faire plaisir et d’écrire des morceaux célébrant le Hard Rock des 70’s avec toute la lumière possible, tout en y ajoutant une épaisseur Stoner musclée légèrement vintage. Et en sollicitant la légende Gene Freeman pour la production de « West Coast Hard Rock », MASHEENA a mis tous les atouts de son côté pour livrer un album qui fera date. Addictif dès le premier titre, « 1979 », les Scandinaves ne lèvent pas le pied et captivent jusqu’à « Where Are You Now ».

Il émane beaucoup de joie et de plaisir de « West Coast Hard Rock », comme si les musiciens proposaient une sorte de grande fête en forme de récréation, mais savamment orchestrée. Car si MASHEENA semble réellement s’amuser, les quatre Norvégiens n’en présentent pas moins un disque très abouti que leur talent respectif rend tellement fédérateur (« Under The Same Sun », « Looks Like A Man », « 5 Seconds », « Brings Me Down »). Une belle et grosse claque pleine de bonne humeur !

Catégories
Hard 70's Proto-Metal

Bang : born again

BANG fait partie de ces groupes cultes qui peuplent l’imaginaire qui entoure les pionniers du Hard Rock et du Heavy Metal. Avec une poignée d’albums entre 1971 et 1973, les Américains ont gravé leur nom dans le marbre, grâce à des débuts aussi audacieux que prometteurs. Après tout ce temps et poussés par leurs fans, ils sont de retour avec un disque original et toujours aussi fougueux, « Another Me ».

BANG

« Another Me »

(Cleopatra Records)

Il n’aura fallu que trois albums à BANG pour entrer dans la légende, ou plutôt pour créer un mythe, car sa carrière n’a pas pris l’envol qu’elle aurait dû. Après « Death Of A Country » (1971), « Bang » (1972), « Mother/Bow To The King » (1972) et « Music » (1973) sortis chez Capitol à l’époque, le groupe s’est mis en veille jusqu’à l’aube des années 2000 avec un bref retour passé presqu’inaperçu. La sauce n’avait pas pris, mais il est aujourd’hui de retour.

Comme à ses débuts il y a cinq décennies, BANG s’est réuni autour du même line-up pour composer un tout nouvel opus, « Another Me ». On retrouve donc les incontournables Frank Ferrara (basse, chant), Frankie Gilcken (guitare) et Tony Diorio (batterie, parolier) et il faut bien avouer que la magie opère toujours. Le trio de Philadelphie reprend les choses là où elles étaient des années auparavant et de bien belle manière.

La petite histoire raconte que BANG était au départ la réponse américaine à Black Sabbath. Ça, c’est probablement pour l’anecdote, car on est plutôt dans un Hard Rock originel, aujourd’hui décrit comme vintage avec des sonorités proto-Metal bien musclées. Et c’est le même son, la même envie et la même créativité que l’on retrouve sur « Another me », un album qui devrait ravir les fans de la première heure.