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Metal Progressif

DGM : conceptuel

Les maîtres incontestés du Metal Progressif italien ont décidé d’occuper le terrain et on ne les arrête plus. A raison de deux sorties en quelques mois seulement, on pourrait les croire à court d’imagination, ou plus simplement quelque peu rassasiés, mais il n’en est rien. DGM n’entend pas ralentir la cadence et lorsqu’on écoute ce nouvel effort, on peut se dire qu’ils en ont encore sous le pied… et pour un bon moment ! Captivant du début à la fin, « Endless » est assez inédit pour la formation dans son contenu et c’est ce qui fait tout son attrait.  

DGM

« Endless »

(Frontiers Music)

L’adjectif qui revient sans doute le plus souvent au sujet des Transalpins est ‘impressionnant’. Et sur « Endless », ils le sont encore. Un an à peine après le très bon « Life », ils livrent un album-concept. Etonnamment, c’est même le premier de leur discographie longue de douze opus et il s’agit aussi peut-être d’un des plus variés du quintet. Certes, on y retrouve toujours la patte de DGM, à savoir un style très dynamique aux envolées époustouflantes, mais il se distingue également par un nombre assez conséquent de passages acoustiques et purement Rock Progressif. Et là encore, ils excellent.

Orchestré par le maestro qu’est le guitariste et compositeur Simone Mularoni, « Endless » est bien entendu une réalisation très vive, éclairée par des mélodies et une technique d’une justesse incroyable. Si d’autres, dans le même style, donnent parfois l’impression d’en faire trop, c’est rarement le cas avec DGM, qui a su imposer son style depuis ses débuts. On retrouve donc cette atmosphère propre à ses productions, faite de ponts multiples, de breaks surprenants, de duels entre les claviers et la guitare et les apparitions toujours bien senties de la flûte qui offrent un petit côté intemporel dans cette vélocité très moderne.

Au chant, Marco Basile confirme qu’il est l’un des meilleurs chanteurs de la ‘Botte’. Irrésistible, il alterne les moments calmes et intenses avec une aisance bluffante. S’il aura fallu plus de 30 ans à DGM pour réaliser son premier album-concept, alors que c’est presque la norme en matière de Prog, le groupe se montre à la hauteur de l’exercice avec un déroulé très narratif, qui tient en haleine et se montre limpide dans son interprétation. Sur près d’une heure, on retiendra quelques moments forts comme « The Great Unknow », « Solitude », « From Ashes » et le magistral « … Of Endless Echoes », long de 14 minutes.   

(Photo : Matteo Ermeti)

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Post-HardCore Post-Metal Progressif

Matrass : le temps du changement

Même si c’est son premier album et qu’il s’aventure dans un registre jusqu’ici inédit pour lui, MATRASS réalise le tour de force de se mouvoir très habillement dans un Post-Metal Progressif créatif et composé de multiples éléments, tous parfaitement assimilés. Avec « Cathedrals », les Français frappent forts et s’installent avec détermination aux côtés des meilleurs combos du genre, grâce une belle technique et une prestation éclatante de leur chanteuse. 

MATRASS

« Cathedrals »

(La Tangente)

Après deux EPs, le quintet fait (déjà) table rase du passé en changeant radicalement de style et de batteur par la même occasion. Malgré la belle fusion Metal affichée sur « Inner Wars » il y a deux ans, MATRASS opte cette fois pour un post-Metal Progressif lorgnant sur le post-HardCore et le post-Rock. Il semblerait que le style fasse de plus en plus d’émules dans l’hexagone, tant le nombre de formations évoluant dans la même veine voit son nombre grandir depuis quelques années. « Cathedrals » apparait donc comme une sorte de renaissance, de nouveau départ.

Et ce virage vers un Metal résolument moderne est vraiment bien négocié par les Bordelais, qui s’offrent là l’occasion de pousser l’expérimentation musicale beaucoup plus loin. Que ce soit au niveau des structures des morceaux comme dans leurs tessitures, « Cathedrals » est un premier opus très abouti, riche et à travers lequel les deux guitaristes peuvent exprimer leur plein potentiel, tout comme la technicité de la rythmique et la polyvalence vocale de Clémentine Browne, la frontwoman de MATRASS, dont le chant alterne le clair et le growl avec la même aisance.

Et pour mieux affirmer sa nouvelle identité sonore, les Girondins s’appuient sur une production massive et aérée. Car s’ils n’hésitent pas à se montrer explosifs sur les moments forts, les longues plages instrumentales ne sont pas en reste. MATRASS y livre quelques instants suspendus de toute beauté. Malgré sa courte expérience dans ce registre post-Metal Progressif, avec « Cathedrals » il libère des titres dont la construction et l’interprétation sont irréprochables (« Shreds », « Glimpses », « Appetite For Comfort », « Adrift » et le morceau-titre.). Une entrée en matière saisissante !

Photo : Théo Pierrel
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Hard'n Heavy Progressive Heavy Metal

Voyager-X : en approche

Il se dégage une impression de grande liberté dans le jeu des cinq musiciens de VOYAGER-X, qui vient rappeler ce qu’on faisait de mieux en matière de Hard Rock et de Heavy Progressif à la toute fin du siècle dernier. Aérien et mélodique autant que racé et solide, « Magic » présente une très belle et large palette d’un style qui défie le temps et les modes, et avec des musiciens de ce calibre, on peut s’attendre au meilleur. C’est d’ailleurs le cas tout au long de cette épopée aux teintes légèrement rétro-futuristes.   

VOYAGER-X

« Magic »

(Dr. Music Records)

L’histoire de VOYAGER-X est assez singulière. Formé en Allemagne du côté de Nuremberg au milieu des années 80, le quintet a vécu une décennie assez dynamique avant de se mettre en veille en 1997, après dix ans d’activité. Chacun est parti de son côté, à l’instar de Mario Gansen devenu chanteur de Grim Reaper et ensuite de Dynasty. Mais il faut croire que le plaisir de composer et de jouer ensemble à très vite rattraper Stephan Baumgärtner (guitare), Jörg Schreiber (basse), Chris Mordek (claviers) et Peter Webert (batterie), qui se sont remis au travail, ou plutôt qui ont repris les choses là où elles en étaient.   

Car « Magic » devait sortir initialement en 1997. Il était même prêt et le groupe s’appelait alors Voyager… comme quelques autres, ce qui a poussé les Allemands à ajouter ce X, qui les distingue aujourd’hui. 27 ans plus tard, j’imagine volontiers que les chansons ont été retouchées, peut-être réarrangées et que la production aussi a été actualisée. Car, même si les influences et les compositions s’inscrivent dans une dynamique très 90’s, le son est très actuel et on n’imagine pas VOYAGER-X avoir ressorti ce très bon «  Magic » de sa boîte sans une petite mise à jour, car il n’a rien à envier aux réalisations actuelles.  

Musicalement, on peut situer le groupe dans la même mouvance que Queensrÿche, Savatage, Accept et Fates Warning pour son côté Progressif et Heavy. Cela dit, La puissance vocale de son frontman lui permet d’aborder des aspects plus accessibles et Rock, façon Marillion. Mais VOYAGER-X est résolument Metal, entre Hard et Heavy, et la virtuosité de son guitariste, entre autres, est saisissante. Entraînant et musclé, l’ensemble présente même un côté épique et intemporel (« Janus Face », « Hypnotize You », « Don’t Lose The Pain », « Crime Of The Century »). Un opus qui doit prendre toute sa dimension sur scène.  

Photo : Adeline Deibert
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Alternative Metal Dark Metal Metal Progressif Post-Metal

Final Coil : l’obscurité du monde

C’est du côté de Leicester en Angleterre que FINAL COIL élabore une trilogie depuis sept ans maintenant. Et c’est de main de maître qu’il a mené son projet à bien. Entre Metal, Prog et des climats très subtils, captivants et assez Cold, le spectre musical du trio touche à son apogée sur « The World We Inherited », dont la réalisation et le travail sur les arrangements sont remarquables. Avec sa vision très panoramique, l’ensemble est très technique et superbement structuré.

FINAL COIL

« The World We Inherited »

(Sliptrick Records)

Entamée avec « Persistence Of Memory » en 2017, suivi lʼannée suivante par « The World We Left Behind », FINAL COIL clot sa trilogie magistralement avec « The World We Inherited ». Toujours aussi immersif, le style des Anglais s’affine encore un peu plus, devient aussi plus personnel, tout en restant dans ce post-Metal Progressif et souvent alternatif, qui le caractérise. Très bien réalisé, ce nouvel opus joue autant sur les atmosphères que sur des mélodies accrocheuses extraites d’un univers très Dark.

Si les Britanniques donnent une vision du monde pour le moins sombre et pessimiste, « The World We Inherited » propose des compositions très abouties, parfois complexes et qui viennent se nicher dans un registre où Tool, Alice In Chains, Katatonia et Killing Joke se seraient rencontrés. Autant dire que le challenge est osé, mais FINAL COIL est très loin de manquer d’originalité. Au contraire, son univers est assez unique et reste très organique, malgré la présence d’éléments électroniques.

Composé de Phil Stiles (chant, guitare, claviers et programmation), Richard Awdry (guitare, programmation), Jola Stiles et ses lumineuses lignes de basse, accompagné sur le disque par Barry French derrière les fûts, le groupe brille aussi par une créativité intense. Soigneusement mis en valeur par la production de Russ Russell (Amorphis, Napalm Death), les morceaux concoctés par FINAL COIL vont ravir les curieux, grâce à un voyage musical saisissant (« Wires », « By Starlight », « Purify », « Humanity »). Déjà incontournable.

Photo : Ester Segarra
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Avant-Garde Metal Progressif Technical Metal Thrash Metal

Voivod : l’avant-garde du Metal

Afin de célébrer de la plus belle des manières ses quatre décennies d’existence, VOIVOD a parcouru sa discographie et a choisi neuf morceaux qu’il s’est fait un plaisir de ré-enregistrer avec un son et une production actuelle, tout se réservant le plaisir d’offrir un titre inédit. Pour autant, l’esprit reste intact et les Canadiens ont même convié leurs anciens bassistes, E-Force et Jason ‘Jasonic‘ Newsted, sur quelques plages pour un revival absolument démoniaque.  

VOIVOD

« Morgöth Tales »

(Century Media Records)

Pour fêter en beauté ses 40 ans de carrière, VOIVOD a eu la riche idée de se plonger dans son back-catalogue et de revisiter avec son line-up actuel neuf titres figurant sur ses albums les plus emblématiques. Retour donc sur une période s’étalant de 1986 à 2003 et durant laquelle il est assez incroyable et spectaculaire de constater l’évolution du groupe, bien sûr, mais aussi la façon dont il a su préserver un style unique et en constante mutation. Il a ouvert la voie tout en se renouvellement perpétuellement… Une chose inimaginable aujourd’hui !

Ce quinzième album montre tout le talent, le savoir-faire, la créativité et surtout l’aspect très novateur de ce ‘Chevalier-vampire-androïd de l’ère post-nucléaire’ avant-gardiste, qui a influencé plusieurs générations de musiciens. On passe ainsi en revue la période Technical Thrash, Thrash Punk, Progressive Metal et Sci-Fi des Québécois qui n’ont eu de cesse de se réinventer. VOIVOD a retourné le monde du Metal avec tellement d’application que beaucoup ne l’ont même pas encore saisi.

On démarre avec « Condemned To The Gallows », morceau méconnu apparu sur la compilation « Metal Massacre V » en 1986 et ça défouraille ! S’en suivent avec des titres piochés sur les albums « Rrröööaaarrr », « Killing Technology », « Dimension Hatröss » (un chef-d’œuvre), « Nothingface », « Angel Rat », « The Outer Limits », « Phobos » et « Voivod ». Le festin est total jusqu’à « Morgöth Tales », l’inédit qui donne son titre à l’album. Les membres de VOIVOD se sont éclatés et cela s’entend ! En un mot : merci !

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Metal Progressif

Ray Alder : la passe de deux

RAY ALDER n’est pas du genre à rester les deux pieds dans le même sabot. Pour preuve, le leader de Fates Warning multiplie les projets artistiques, tout en restant dans un Metal Progressif qu’il maîtrise parfaitement. Avec cette deuxième réalisation sous son nom, « II », il fait encore la démonstration de sa polyvalence et de sa faculté à s’approprier les mélodies avec talent. 

RAY ALDER

« II »

(InsideOut Music)

Figure emblématique du monde du Metal Progressif depuis 1988 avec Fates Warning avec qui il a sorti une dizaine d’albums, ainsi qu’avec Engine, With Redemption et A-Z depuis l’an dernier, RAY ALDER se balade en solo. Son nouvel opus, « II », fait suite à « What The Water Wants » (2019) et offre également d’autres perspectives au chanteur américain, qui est une fois encore très bien accompagné.

Ainsi, Mike Abdow qui tourne aussi avec Fates Warning et Tony Hernando (Lords Of Black) qui jouent tous les deux les basses et le batteur Craig Anderson (Ignite, Crescend Shield) font partie de l’aventure. Et tout ce petit monde s’entend à merveille et libère une grande vélocité sur « II ». RAY ALDER livre comme toujours une très belle prestation et s’affirme comme la pièce centrale du groupe.

Très bien produit et avec un mix particulièrement bien équilibré, ce nouvel opus va encore plus loin dans l’exploration musicale proposée habituellement par le frontman. Sur des refrains accrocheurs et des riffs intenses, RAY ALDER se montre audacieux, percutant et tout en puissance (« The Hollow Shell », « My Oblivion », « Waiting For Some Sun », « Changes »). Et grâce à des solos tout en finesse, « II » s’impose brillamment.

Photo : Jorge Cueto
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Metal Progressif Post-Metal

The Ocean : geologic race

Chaque album de THE OCEAN est un nouveau voyage musical dans lequel on prend le large sans savoir vraiment comment se passera la traversée. Et la donne est la même avec « Holocene », qui nous plonge dans des temps immémoriaux, tout en portant cependant la marque d’une modernité très cyclonique. Inévitable… encore ! Entre Post et Progressive Metal, les Allemands se distinguent à nouveau.

THE OCEAN

« Holocene »

(Pelagic Records)

Toujours aussi imprévisible et insaisissable, THE OCEAN poursuit sa quête et son périple dans le Quaternaire avec un focus cette fois sur sa dernière période, « Holocene ». Et la suite du très bon diptyque, « Phanerozoic I & II » (2018 – 2020) s’avère toute aussi surprenante et envoûtante. Elaborés autour des claviers de Peter Voigtman, ces nouveaux morceaux ne manquent ni d’audace, ni de créativité. Et malgré les changements de line-up, les Berlinois fascinent toujours autant.

Cependant, le collectif est stable depuis 2018 maintenant et il faut avouer que cela s’en ressent dans l’écriture, mais aussi dans l’interprétation de « Holocene ». D’ailleurs, à y regarder de plus près, comment pourrait-il en être autrement tant la discographie de THE OCEAN est d’une qualité si régulière ? Ce dixième album s’inscrit ainssi dans son solide ADN et ce Metal progressif teinté de post-Metal est transcendé par des passages Sludge renversants et d’une fureur très sauvage.

Assez froid de prime abord, « Holocene » ne met pas longtemps à vous embarquer à travers des sonorités jouant sur la texture et les variations instrumentales (« Boreal », « Seed Of Reeds »). Massif (« Subboreal ») et véritablement frénétique avec le soutien de la chanteuse d’Årabrot (« Unconformities »), THE OCEAN déroute encore et ce malgré une unité artistique permanente. Quant à son chanteur, Loic Rossetti, il se montre aussi flottant qu’imperturbable quand il monte au front. D’un esthétisme raffiné et puissant.  

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Cinematic Metal Metal Progressif Symphonic Metal

Oryad : explosive lyricism

Avec un tel premier album, ORYAD a placé la barre très haut. Bien qu’autoproduit, « Sacred & Profane » conjugue à la fois le côté symphonique versant dans le lyrique et également l’explosivité du Metal. Mélodique et inspiré, le groupe parvient à marier un grand nombre d’univers avec une facilité déconcertante. Grâce une telle entrée en matière, sa chanteuse vient déjà s’installer aux côtés des plus grandes voix du genre.

ORYAD

« Sacred & Profane »

(Independant)

Depuis son EP, « Hymns Of Exile And Decay » sorti il y a deux ans, ORYAD a pris du coffre et du volume pour lâcher un temps le Folk Metal à l’œuvre sur sa première production. Le duo de Denver dans le Colorado surgit avec « Sacred & Profane », où l’on peut prendre toute la dimension de sa frontwoman Moira Murphy, également aux arrangements et à l’orchestration. Soutenue par Matt Gottin-Sheehan derrière les fûts, et une multitude d’autres musiciens, le tandem se montre très créatif.

Cette fois, le ton est résolument symphonique et la soprano s’en donne à cœur-joie en offrant une prestation hors-norme, où mélodie et puissance se fondent dans des compositions aux paysages saisissants. ORYAD possède une maîtrise totale de son jeu basé sur une grande technicité et des harmonies progressives, sans pour autant sombrer dans le pompeux. Les Américains sont d’une fraîcheur incroyable et nous propulsent d’une ambiance à l’autre comme par magie.

Exigeant et ambitieux, « Sacred & Profane » traverse les styles avec élégance, cheminant de passages très Heavy au Doom, et à des atmosphères cinématiques et des éléments d’opéra. ORYAD raconte des histoires souvent épiques, bien aidé par une richesse orchestrale brillante élaborée avec une grande minutie (« Scorched Earth », « Blood », « Alchemy », « Wayfaring Stranger », « Slice Of Time », « The Path part I & II »). Etonnant et rigoureux, ce premier album est fait de poésie et de rêves.

Photo : Emily Winders
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Melodic Metal Metal Progressif Modern Metal

Disillusive Play : à la croisée des chemins

Techniquement imparable, l’effort de DISILLUSIVE PLAY se porte pourtant sur les mélodies et le côté très fédérateur d’un style qui navigue entre Rock et Metal, Heavy et Hard Rock avec des touches progressives aériennes. Beaucoup de registres et de couleurs musicales se croisent donc et se fondent sur « Songs Of The Non-Existent », un opus très bien réalisé et doté d’un équilibre et d’une structure très travaillée. Les grecs n’ont rien laissé au hasard.

DISILLUSIVE PLAY

« Songs For The Non-Existent »

(Wormholedeath Records)

Fondé en 2014 à Athènes, DISILLUSIVE PLAY possède toutes les marques d’un groupe moderne et particulièrement bien ancré dans son temps, pour peu d’avoir l’esprit ouvert et d’apprécier différents courants du Metal et du Rock. Cinq ans après « Open Arms », son premier album, le quintet livre « Songs For The Non-Existent », un disque à dominante mélodique et progressive guidé par une chanteuse au timbre puissant.

Si sa frontwoman, Antigoni Kalamara, imprime un ton résolument Rock, DISILLUSIVE PLAY évolue dans des sphères Melodic Metal qui viennent justement apporter ce contraste original et dynamique. Grâce à des claviers bien distillés et des riffs acérés et accrocheurs, les Grecs dégagent une belle énergie et les nuances progressives de « Songs For The Non-Existent » donnent du relief et une profondeur musicale efficiente.

Très variée, cette deuxième réalisation offre une production soignée, qui met en valeur les solos rapides et virtuoses de Jim Kuikos (« Sisyphus », « Make Them All Feel Good ») et les refrains entêtants à l’œuvre ici (« Queen Of The Night », « Demons Glove »). DISILLUSIVE PLAY a également convié quelques guests et on retrouve donc Bob Katsionis (ex-Firewind) aux claviers, Iliana (Enemy Of Reality) aux chœurs et le bassiste Panagiotis Bourazanis. Un bel album.

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Metal Progressif

OSM : l’art du crescendo

En jouant sur les multiples facettes du Metal Progressif, à savoir l’aspect orchestral d’un côté et une sauvagerie très canalisée de l’autre, OSM présente un style très personnel et expressif. Mariant un chant clair très accrocheur et un growl loin d’être indispensable selon moi, le combo utilise de nombreux chemins et diffuse un concentré de Metal à la fois brutal et très mélodique sur ce très bon « Plagued By Doubts ».

OSM

« Plagued By Doubts »

(Klonosphere/Season Of Mist)

Partagé entre La Rochelle et Poitiers, OSM a seulement cinq ans d’existence et pourtant on reste bluffé par la maîtrise et la créativité du quatuor. Après une première entrée en matière remarquée avec « Which Way », le groupe revient avec un second format court, « Plagued By Doubt », où il a mis de côté le Stoner Metal de ses débuts au profit d’un Metal Progressif ravageur, balayant un large spectre musical.

Avec six morceaux s’étendant sur 36 minutes, on se dit tout de même qu’on était à deux doigts de se délecter d’un album complet, même si ce deuxième EP est déjà réjouissant à plus d’un titre. Et justement, ses titres, OSM les a particulièrement soignés et le mix de Chris Edrich offre un relief incroyable et un équilibre parfait à l’ensemble. Et si certaines compos brillent par leur complexité, on ne s’y perd jamais.

Sombre et massif, « Plagued By Doubts » pousse le côté progressif du groupe dans ses retranchements en plongeant dans des atmosphères extrêmes, qui font contraste avec d’autres plus aériennes (« Stuck In A Wrong » et le génial « Drown By Myself »). La lourdeur mêlée à la mélancolie est omniprésente, ce qui laisse à OSM un vaste terrain d’expérimentation (« Abyssal… », « … Loudness »). Un EP complet !

Photo : Julien Kors