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Doom Sludge

Crowbar : une puissance titanesque

Les maîtres du Sludge Metal sont enfin de retour avec un nouvel album, « Zero And Below », féroce et massif. Après une escapade en solo en 2020 (« Dream In Motion »), Kirk Windstein a rassemblé ses troupes pour une grand-messe imposante et fracassante. CROWBAR n’est pas prêt de lâcher le morceau… C’est même tout le contraire !   

CROWBAR

« Zero and Below »

(MNRK Heavy)

Prêt depuis presque deux ans, CROWBAR a rongé son frein et pris son mal en patience avant de livrer enfin « Zero And Below », son douzième album. Et il faut reconnaître qu’après plus de 30 ans de carrière, Kirk Windstein et ses hommes en ont encore sous le pied. Le Sludge du combo de la Nouvelle Orleans reste massif et rutilant. Les Américains n’ont pas leur pareil pour vous sauter à la gorge pour ne plus vous lâcher.    

Brutalement emmené par les riffs épais de Matthew Brunson et de Windstein, dont la voix est plus rocailleuse que jamais, la lourdeur de la basse du nouvel arrivé, Shane Wesky, et la férocité des coups portés sur ses fûts par Tommy Buckley, CROWBAR en appelle aux profondeurs abyssales d’un registre qu’il a tant contribué à forger et le porte aux nues. Cela ne fait aucun doute, le combo a mûrement pensé ce nouvel effort.

Entre un Doom menaçant et des fulgurances HardCore frénétiques (« Bleeding From Every Hole », « Reanimating A lie »), le quatuor fait parler la poudre sans pour autant être plombant. Grâce à la très organique production signée Duane Simoneaux, CROWBAR prend du volume tout en usant d’une finesse chirurgicale (« Chemical Godz », « Zero And Below », « Crush Negativity »). Ebouriffant et déjà classique !   

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Thrash Metal

[Going Faster] : Vio-Lence / Warpath

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

VIO-LENCE – « Let the World Burn » – Metal Blade Records

Damned ! VIO-LENCE est de retour ! Silencieux depuis 1993, les Californiens ont marqué le Thrash made in Bay Area en seulement trois albums entre 1988 et 1993, époque bénie et créative du genre. Toujours aussi déterminé, Phil Demmel, guitariste et fondateur du groupe, a repris le chemin des studios accompagné par Perry Strickland (batterie), Sean Killian (chant), Bobby Gustafson (ex-Overkill, guitare) et Christian Olde Wolbers (ex-Fear Factory, basse). Malheureusement bien trop court, « Let The World Burn » et ses cinq morceaux s’inscrivent dans ce Thrash Metal de la fin des années 80 basé sur une solide et galopante rythmique, mais aussi et surtout des riffs acérés, tendus et tranchants. Le retour de VIO-LENCE fait plaisir. On attend vite la suite !

WARPATH – « Disharmonic Revelations » – Massacre Records

Présenté, à raison, comme l’un des fers de lance de la scène Thrash allemande, il faut reconnaître que WARPATH n’a pas mis bien longtemps à assoir sa réputation. Quatre ans après « Filthy Bastard Culture », le combo a bien évolué et son style avec. Première apparition sur disque pour le nouveau duo de guitaristes Claudio Illanes et Roman Spinka, et le changement commence d’abord par là. L’autre particularité de ce très bon « Disharmonic revelations » est évidemment musicale. Si le côté aiguisé et puissant, dont le groupe a fait sa marque de fabrique, est toujours présent, WARPATH s’est décidé à explorer de nouvelles atmosphères, toujours aussi sombres, en s’engouffrant dans le Doom, le post-Rock et le Progressif avec une précision sur une production d’orfèvre. Ce septième album est un vrai chef-d’œuvre.

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Dark Gothic Death Metal Doom

Kozh Dall : pulsions primaires

En Breton, KOZH DALL pourrait se traduire par ‘sale aveugle’. Et c’est justement assez proche du cœur du concept de « Deaf Mute », un troisième album à la fois brutal, étrange et captivant. Dans un univers sombre, Laurent Plainchamp, désormais (presque) seul aux manettes, explore des sphères musicales variées avec un chant qui tient véritablement de l’instinct.

KOZH DALL

« Deaf Mute »

(Mystik Prod/Season Of Mist)

Sur « Deaf Mute », KOZH DALL évolue sans sa ’Division’, jadis constituée d’éminents représentants de la scène Metal hexagonale. Accompagné du bassiste Jay du groupe Akiavel, Laurent Plainchamp est désormais seul aux commandes pour un troisième album, qui ne manque ni d’intérêt, ni d’originalité. Si le concept est osé, le résultat est très probant.

Côté émotion, on est servi par un KOZH DALL sombre et brut, qui traverse sans sourciller le Dark Metal, Le Doom, le Death Metal, l’Ambient ou encore le Gothic. Mais au-delà de ce mélange des registres obscurs et des plus noirs se niche un concept, qui rend « Deaf Mute » assez unique en son genre.

Sur ce nouvel opus, pas de textes, ni de titres aux morceaux, ce qui rend l’ensemble encore plus énigmatique. On suit l’histoire d’un sourd-muet, qui n’a que cris et pleurs comme seul moyen d’expression. Et si quelques mots en français et en anglais surgissent à l’occasion, c’est pour mieux plonger l’auditeur dans l’univers très spontané et inquiétant de KOZH DALL.

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Heavy metal Metal Progressif Thrash Metal

[Going Faster] : Sin Starlett / Burning Dead

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

SIN STARLETT – « Solid Source Of Steel » – Metalizer Records

Tout est à peu près résumé dans le titre de ce nouvel opus de SIN STARLETT. Le quintet suisse donne dans un Metal traditionnel, très Heavy et offre un registre forgé dans un acier bien trempé. Depuis 2005, le groupe fait honneur à la NWOBHM dans un style efficace, percutant, mais également mélodique avec quelques touches progressives à la Maiden. Avec l’arrivée en 2019 du guitariste Jack Tytan, les twin-guitares, les gros riffs et les solos entêtants battent leur plein et SIN STARLETT ne manque pas de vigueur. Au chant, Reno Meier tient la baraque et œuvre dans un Heavy Metal pur et dur, loin de toute fioriture. Avec une telle efficacité, les Helvètes s’imposent à travers huit morceaux solides, consistants et très bien structurés. Le combo montre les crocs avec puissance.

BURNING DEAD – « Fear & Devastation » – M&O Music

Formé en 2018, les Parisiens de BURNING DEAD sortent leur premier album, faisant suite à un EP, « Their Coming » et « The Warrior » sorti l’an dernier sous forme de single. Sur de solides bases Metal, le combo se meut dans un Crossover Thrash Progressif original et bien guidé par sa frontwoman Drina Hex, dont l’énergie et la rudesse apportent beaucoup de puissance à « Fear & Devastation ». A travers dix titres originaux, le groupe est aussi à l’aise dans des ambiances Heavy Metal que des parties plus Thrash et très relevées. BURNING DEAD est parfaitement armé pour partir à la conquête d’un public également amateur de Metal Progressif. Bien produit, ce premier album du gang de la capitale montre de belles choses.

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Death Metal France MetalCore

Except One : from Core to Death [Interview]

Si on peut reprocher à certains groupes de toujours faire le même disque, il n’en est rien avec EXCEPT ONE, dont on peut suivre l’évolution du style au fil des réalisations. Sur « Broken », le nouvel album des Français, l’aspect Death Metal prend quelque peu le pas sur le MetalCore des débuts du combo. Naty, le batteur du groupe, revient justement sur ces récentes mutations dans le style du quintet et le travail effectué sur ce nouvel opus.

– On vous avait laissé il y a quatre ans avec « Fallen », qui était en quelque sorte l’aboutissement du travail sur vos deux premiers EP. Avec « Broken », vous franchissez clairement un cap. C’est le fruit d’un travail sur le long terme, ou plutôt celui de l’accumulation des concerts?

Un peu des deux, en fait. Avant la pandémie, on était en tournée en tête d’affiche en France, puis en tournée européenne avec un groupe danois. On était dans une bonne dynamique et nous avions même commencé à composer. Ensuite, le confinement est arrivé. Et comme nous n’avions plus rien, on a pu se poser sur les compositions en apportant des choses différentes, un peu plus matures et avec plus d’ambiances aussi.

– C’est qui est remarquable avec EXCEPT ONE, c’est que l’on peut constater l’évolution de votre identité musicale, et surtout de votre son depuis vos débuts il y a une dizaine d’années. Est-ce qu’avec « Broken », vous avez le sentiment d’avoir trouvé le son que vous cherchiez et le style que vous vouliez présenter ?

Nous sommes hyper-contents du son. Est-ce qu’il est définitif ? On ne sait pas encore. Cette fois-ci, on a travaillé avec un directeur artistique (Jelly Carderelli & Symheris – NDR), qui a géré l’enregistrement, le mix et le mastering. On a eu beaucoup d’échanges. On lui a précisé la façon dont on voulait que l’album sonne, à savoir un peu plus naturel dans un sens, et moins électronique. C’est évident que dorénavant, on s’orientera vers ce genre de son avec une exigence de ce niveau-là. Une chose est sûre, on ne peut que s’améliorer encore d’avantage.

– Vous évoluez depuis vos débuts dans un registre MetalCore, qui tend de plus en plus vers le DeathCore sur ce nouvel album. Votre intention était de durcir le ton sur « Broken » ? D’afficher un style plus radical ?

Ce n’était pas délibéré, c’est sorti comme ça, en fait. Avec le confinement, on a tous ressenti une grande frustration, qui a d’ailleurs donné le nom de l’album. Le fait d’avoir relâché tout ça s’étend sur l’album, c’est vrai. Il y a un côté hargneux, qui représente bien nos sentiments à ce moment-là. Le contexte a beaucoup joué.

Naty, batteur d’EXCEPT ONE

– Ce qui est assez impressionnant sur ce nouvel album, c’est la qualité de la production et son côté très massif et compact. Dans quelles conditions l’avez-vous enregistré ? Malgré le fait d’être en autoproduction, vous avez mis plus de moyens ? Et peut-être travaillé avec des personnes qui ont vraiment su cerner votre son ?

Oui, c’est les deux. Tout d’abord, le directeur artistique avec qui nous avons travaillé a été très exigeant. On lui a apporté le projet en lui précisant ce qu’on voulait faire. Et il nous a répondu pour que le faire, il fallait être très minutieux sur certains points. C’est en avançant main dans la main qu’on a pu obtenir cette production. Avoir un regard extérieur est toujours bénéfique. Il nous a apporté un recul qu’on n’avait pas forcément.

– D’ailleurs, ce qui est étonnant avec « Broken », c’est que vous n’êtes toujours pas signés, alors que votre album n’a franchement pas à rougir face aux productions du même style au-delà de nos frontières. C’est un vrai désir de votre part de rester indépendants ?

En fait, on attend l’opportunité de trouver un label qui nous corresponde bien que ce soit au niveau du style comme de nos envies. Mais ce n’est pas forcément voulu, c’est juste que nous n’avons pas forcément eu les bonnes propositions, ni l’occasion de rencontrer encore les bonnes personnes.

– Tout en restant très véloces sur l’ensemble des morceaux, vous misez aussi sur une puissance de feu super efficace et une lourdeur dans les riffs assez phénoménale. On sent une énergie incroyable sur tout l’album et surtout un son très organique. Sans faire dans le Old School, on vous sent plus direct et peut-être plus authentique dans votre approche…

Oui, c’est une vraie volonté. On voulait vraiment sonner plus naturel. Et puis, on aime ce côté Old School où la batterie est très peu triée, il n’y a pas non plus beaucoup d’effets de guitares, et juste quelques samples, qui apportent une ambiance. Ce mélange Old School et moderne, qui mène à ce côté DeathCore, nous convient bien et nous séduit de plus en plus. 

– L’album commence sur une intro qui donne l’ambiance à venir, et il est ensuite scindé en deux avec l’interlude « Broken » justement. Vous l’avez pensé en deux parties, comme deux faces distinctes ?

Non, pas vraiment. On voulait un interlude et une intro dès le départ. « Broken » a été placé au milieu de l’album comme une respiration, en fait. On voulait aérer un peu le début pour qu’il y ait plus d’impact sur la deuxième partie. Sinon, cela aurait peut-être été trop brut et trop compact à l’écoute.

– D’ailleurs, on observe aussi que la première partie est très MetalCore, alors que la seconde est beaucoup plus marquée par le côté Death Metal de votre registre. Là aussi, c’est une volonté de votre part ? Comme pour montrer une facette plus féroce ?

On a fait plusieurs écoutes des morceaux avant d’en définir l’ordre. Sur le moment, on ne s’est pas vraiment rendu compte que cela allait créer une scission entre les deux parties. La première est nettement plus MetalCore et la seconde plus Death Metal, c’est vrai. Mais ce n’était pas voulu, en revanche ! (Rires) On fait des trucs biens sans faire gaffe, c’est magnifique ! (Rires)

– Finalement, que doit-on retenir de ces différents aspects de l’album ? Que vous vous dirigez de plus en plus vers un DeathCore plus assumé et plus sauvage, et peut-être moins estampillé MetalCore comme auparavant ?

Oui, on peut le dire, parce que c’est une vraie volonté. Après, les chansons, on les a sentis comme ça sans entrer dans une réflexion sur le style. Cela vient aussi du fait que dans le groupe, même si on écoute les mêmes choses, chacun a ses styles de prédilections qui vont du Thrash au Black en passant par le MetalCore ou l’Indus. C’est ce mélange-là qui est plus présent sur « Broken », et on s’y retrouve aussi vraiment tous.

– Pour conclure, j’aimerais qu’on dise un mot sur la prestation assez époustouflante d’Estelle au chant. Là aussi, il y a une maîtrise totale et une vraie variété dans les intonations avec une performance qu’on sent très profonde et très travaillée. On a presque l’impression qu’il y a eu un déclic. C’est le cas ?

Il y a eu énormément de travail sur le chant. Comme je te disais, on a enregistré avec quelqu’un de vraiment exigeant, et cela se ressent sur tous les aspects et par conséquent sur le chant également. Il fallait que la diction soit encore meilleure, que les growls tiennent mieux et tout ça représente beaucoup de travail, c’est vrai. Pour nous, c’est aussi une évolution assez logique d’être plus solide et constant sans stagner musicalement et techniquement. Au final, on souhaite être de meilleurs musiciens. Sur « Broken », on en a aussi peut-être moins mis, en se rapprochant plus d’un DeathCore ou d’un Death Metal moderne, avec toujours des touches de MetalCore. Et si ça plait aux gens qui n’en écoutent pas forcément (dont moi – NDR), alors on est content ! (Rires)

« Broken », le nouvel album d’EXCEPT ONE est disponible depuis le 15 janvier.

Album et merch : https://exceptone.bigcartel.com/

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Doom Stoner/Desert

Fostermother : atmosphères doomesques

La lumière qui régnait et se dégageait du premier album éponyme du trio américain a laissé place à une sorte de pénombre saisissante dans laquelle FOSTERMOTHER se meut avec une aisance assez déconcertante. « The Ocean » s’inscrit dans son époque et l’heure n’est plus à la réjouissance, mais à un Doom solide et lancinant.

FOSTERMOTHER

« The Ocean »

(Ripple Music)

En juillet 2020, les Texans avaient déjà impressionné grâce à un premier album très réussi. En dehors d’un changement de batteur avec l’arrivée de Jason Matomedi derrière les fûts, FOSTERMOTHER est toujours guidé par son leader, le chanteur et guitariste Travis Weatherred, dont les compositions sont de plus en plus pertinentes à travers un Stoner Doom toujours plus maîtrisé.

Le trio d’Austin se montre cette fois beaucoup plus massif, lourd et pesant que sur son premier album éponyme. « The Ocean » traite de l’isolement et de ses conséquences. De fait, FOSTERMOTHER affiche un côté plus sombre, plus Doom et loin des touches Heavy et Fuzz, qui ont depuis disparu. Très efficace et aussi très enveloppant, ce deuxième opus n’est pas des plus optimistes.

Le volume de la rythmique et l’épaisseur des riffs donnent l’impression d’une brume omniprésente, qui rend les morceaux de « The Ocean » très compacts et presqu’oppressants. FOSTERMOTHER développe sur ce deuxième album un son identifiable et très personnel, qui le rend même assez inconfortable par moment. Le trio américain affiche une force et une détermination décuplées. Dur et obscur.

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Black Metal Post-Metal Sludge

Alta Rossa : quand le ciel s’assombrit

La scène Metal extrême française a depuis bien longtemps perdu de sa timidité et aussi peut-être d’un léger manque de savoir-faire, elle est aujourd’hui l’une des plus créatives, techniques et prolifiques. Certes, les membres d’ALTA ROSSA ont déjà fait leurs preuves, il n’en demeure pas moins qu’avec « Void Of An Era », le quintet signe un premier album massif et très abouti.

ALTA ROSSA

« Void Of An Era »

(Source Atone Records)

Né du rapprochement il y a deux ans entre des membres des groupes Horskh et Asidefromaday, ALTA ROSSA se présente avec un premier album brutal et saisissant. « Void Of An Era » dépeint de manière sombre l’état de notre monde et de notre époque avec une vision peu optimiste, c’est vrai, mais à travers laquelle le quintet affiche une vraie force emplie d’une belle résistance.

Dans une atmosphère lourde, à l’image de notre société, ALTA ROSSA se veut aussi fracassant que captivant. Dans un post-Metal où de nombreux registres extrêmes trouvent leur place, le combo ne laisse presqu’aucun répit, malgré quelques sonorités Noise à peine plus légères. Constitué de Sludge, de fulgurances Black Metal et parfois Hard-Core, le groupe exulte.

Gorgé d’une colère et d’une rage resserrées sur une demi-heure dense et bien tassée, ce premier opus rassemble tous les ingrédients propres à une explosion post-Metal en bonne et due forme faite d’urgence, de violence et une puissance envahissante (« Binary Cell », « Cycle », « Orbiting », « The Fall »). Et même si la batterie me paraît légèrement sous-mixée, ALTA ROSSA explore et brutalise à tout-va.

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Groove Metal Heavy metal Metal Progressif Thrash Metal

Cobra The Impaler : morsure de Metal

L’énergie déployée par les Belges sur leur premier album fait plaisir à voir et surtout à l’entendre. Grâce à des morceaux dynamiques et mélodiques et un Metal à la fois massif et tranchant, COBRA THE IMPALER combine un Heavy Metal très actuel avec des envolées progressives intelligemment arrangées. « Colosal Gods » est taillé pour s’inscrire dans la durée.

COBRA THE IMPALER

« Colossal Gods »

(Listenable Records)

Pour son premier album, COBRA THE IMPALER n’a pas fait les choses à moitié. Cela dit avec un tel line-up, on pouvait attendre (et s’attendre) à quelque chose de solide de la part de son leader et guitariste Tace CD (ex-Aborded) à l’origine du projet. Il a enrôlé Dirk Verbeuren (Megadeth), le frontman Manuel Remmerie (Majestic Sun), James Falck (guitariste) et Michele De Feudis à la basse (The Almighty Mighty).

Très bien armés, les Belges ont donc bien des atouts et « Colossal Gods » est un opus très abouti, musclé et remarquablement bien mixé par Ace Zec (Haester, Customs), qui est d’ailleurs devenu le batteur officiel du quintet, le cogneur de Megadeth n’étant présent que sur l’enregistrement. Bien huilé et puissant, le Metal de COBRA THE IMPALER va puiser son style dans des registres aussi vastes que le Groove, le Thrash, le Heavy Metal, le Progressif avec même quelques touches Stoner façon Mastodon.

Affichant une dextérité imparable, les Belges impressionnent grâce à un jeu racé, des mélodies accrocheuses et des breaks aussi lumineux qu’aériens. COBRA THE IMPALER ose développer un style plein d’audace et de relief, bien porté par une production limpide et moderne (« Tempest Rising », « Blood Eyes », « Scorched Earth »). Intelligent dans son approche, le quintet enchaîne les riffs acérés, les rythmiques relevées et le duo au chant qui fait des merveilles entre growl dévastateur et chant clair.

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Black Metal Experimental Metal Indus Non classé

Zeal & Ardor : vers d’autres cieux

Avant-gardiste, c’est sûr et c’est aussi en soi très transcendant et assez perché. Cela dit, le projet présenté par le multi-instrumentiste helvétique Manuel Gagneux fait des étincelles ! De sa production à la structure-même des morceaux, parfois assez insaisissables, ZEAL & ARDOR séduit quand même, pour peu que l’on ait l’oreille un peu aiguisée.

ZEAL & ARDOR

« Zeal & Ardor »

(MKKA)

Il en a de la force chez Manuel Gagneux pour envoyer un tel album. De la force et beaucoup de créativité. Le multi-instrumentiste réalise une fois encore un mix étonnant entre Black Metal, Ambient avec des touches Gospel. Cela dit, il ne faut pas s’attendre à une partie de plaisir douce et conciliante… on est toujours loin du compte avec le musicien suisse, qui fait plus qu’expérimenter avec ZEAL & ARDOR.

Superbement produit (avec des respirations nécessaires) le Sieur envoie de grands coups de Blast et reste toujours très pointilleux (« Hole Your Head Low ». Alors à quoi faut-il s’attendre ? Les puristes de Black Metal, les fans d’Ambient et les amoureux de belles voix vont chercher (moi, le premier) une certaine cohérence, mais la trouveront-il ? Parce qu’avec  ZEAL & ARDOR, il y a un peu de tout.

Si certains y détecteront même quelques touches de Blues, c’est bel et bien dans un univers Indus et très Dark que nous embarque ZEAL & ARDOR. Le troisième album du Suisse s’étale sur une grosse demi-heure, où le Replay aura finalement du bon. En pleine immersion, ce nouvel opus éponyme du musicien s’écoute vraiment au casque. Fraîcheur et joie garanties dans cette réalisation une fois encore très atypique.

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Groove Metal Metal Indus Modern Metal Thrash Metal

Enemy Of The Enemy : hybride et chirurgical

Ténébreux et apocalyptique, ce deuxième album des Franciliens d’ENEMY OF THE ENEMY va conquérir sans peine les fans de Metal au sens très large du terme. Avançant imparablement dans des sphères Groove et Indus, malmenées par des émanations Thrash, le registre très hybride du quatuor s’engouffre même parfois dans des ambiances très dark et presque Gothic. « The Last Dance » offre un rude combat et un choc de chaque instant.

ENEMY OF THE ENEMY

« The Last Dance »

(Wormholedeath Records)

Après être longtemps resté en indépendant, réalisant trois EP et un album depuis ses débuits en 2008, le quatuor de la banlieue sud parisienne livre son deuxième album et cette fois sous le label italien Wormholedeath, une façon de passer un cap. Fort d’une solide production, ENEMY OF THE ENEMY présente « The Last Dance », un concentré de Metal qui se meut dans un Crossover rondement mené de Groove, d’Indus avec des côtés Thrash et parfois même Nu Metal. 

Passé « A Bright Warning », sorte de long préambule à l’album, le combo nous embraque dans une déferlante de riffs tranchants et costauds, de rythmiques chirurgicales où évolue un chant versatile pouvant passer d’une voix claire, souvent parlée, à un scream dévastateur et rageur. ENEMY OF THE ENEMY sonne résolument actuel et l’atmosphère très Indus de ce nouvel opus est obsédante (« Alien », « Outta There »).

Sans laisser de répit, les Franciliens déferlent avec des titres sombres et puissants (« Blackstars », « The Devil In Me », « The Choice »). Particulièrement compacte et dense, la musique du combo se vit comme une déflagration basée sur une agressivité très maîtrisée où les riffs bastonnent avant de vous laisser respirer quelques instants (« SuperGreen », « Believe »). Avec ce son imposant, ENEMY OF THE ENEMY se montre plus que convaincant.