Entre occultisme, hallucinations sonores et une épaisse fumée de circonstance, OCULTUM se fraye un chemin à coup de machette dans un Stoner Doom massif et pesant. Le trio chilien n’a pas son pareil pour s’engouffrer dans un style d’une lourdeur incroyable, où le Sludge se fait même une place de choix.
OCULTUM
« Residue »
(Interstellar Smoke Records)
Pour ce nouvel album, les Chiliens d’OCULTUM n’y sont pas allés de main morte. 50 minutes en seulement quatre morceaux, autant dire que le Stoner Doom du trio prend son temps pour tout écraser sur son passage. Malgré tout, ce deuxième opus, qui fait suite à « Ceremonia Oculta Primitiva » en 2015, se veut très compact et particulièrement assommant.
Pénétrer dans l’univers d’OCULTUM n’est pas non plus une mince affaire. Ricardo Robles (batterie), Pablo Kataldo (basse) et Sebastian Bruna (guitare, chant) y invoquent les forces occultes pour élaborer un style lourd et incisif où les riffs enveloppent les morceaux comme pour mieux les étouffer. « Residue », s’il reste très sabbathien, pousse l’expérience encore un peu plus loin.
Sur « The Acid Road » et « Residue » qui ouvrent l’album, OCULTUM envoie deux missiles de près de dix minutes à glacer le sang. Rythmiques massives, guitares imposantes et une voix sortie des ténèbres, ce n’est pourtant que le début. Le Sludge prend même le dessus sur « Ascending With The Fumes Of Death » et « Reflections On Repulsiveness » pour un final dantesque.
Hypnotique et massif, le savant mélange de post-Metal et de post-HardCore de 20 SECONDS FALLING MAN se dessine enfin sur « Void », premier album des Nantais, qui tient toutes ses promesses après deux précédents EP. Profond et puissant, le quintet présente un bel album, qui devrait l’installer durablement dans le paysage Metal hexagonal.
20 SECONDS FALLING MAN
“20 Second Falling Man”
(Independant)
A Nantes en 2008, 20 SECONDS FALLING MAN posait les bases de son post-Metal et post-HardCore le temps d’un EP avant de se mettre en sommeil trios ans après sa formation. Revenu dans la course en 2017, le combo a sorti « #2 », son deuxième format court avant de se concentrer sur la composition de son premier album, « Void », sorti il y a quelques jours.
En août dernier, 20 SECONDS FALLING MAN avait aussi enregistré une session live pour ‘La Télé du Ferrailleur’ dans le cadre du ‘Hellfest From Home’. Composé de quatre morceaux anciens et plus récents, ce nouvel EP avait permis d’entrevoir les intentions nouvelles du quintet et son imposante force de frappe. Fin prêt, il débarque aujourd’hui avec « Void ».
Après nous avoir fait découvrir « I See Land » et « A Way Out », le combo dévoile les quatre derniers morceaux de ce premier album et ceux-ci nous plongent en immersion dans un post-Metal et HardCore puissant et progressif, où 20 SECONDS FALLING MAN fait preuve d’autant d’énergie que de créativité. Les titres se fondent dans une belle unité, qui lui permet de voir l’avenir sereinement.
Mr LORDI n’est pas du genre à procrastiner, loin de là ! Alors que « Killection » venait de sortir et que les Finlandais étaient sur les routes, la pandémie a ramené tout le monde au bercail. Mais pas question pour le multi-instrumentiste de sortir un nouvel album standard ou même un volume 2 du précédent. Et pourquoi ne pas composer et enregistrer sept albums dans sept styles différents et qui auraient pu être édités entre 1975 et 1995 ? C’est le pari (remporté !) fou du Scandinave qui nous balade entre Hard Rock, Heavy Metal, AOR, Rock Progressif, Indus et Speed/Thrash. Une « Lordiversity » peu banale et hors-norme. Entretien avec le monstre en chef de LORDI.
– « Killection » est sorti il y a moins de deux ans et après une tournée écourtée, LORDI est déjà de retour et avec un coffret de sept albums inédits. Tu as tout composé durant ce laps de temps, ou est-ce que certains morceaux existaient déjà ?
En fait, j’avais déjà quelques morceaux prévus pour « Killection ». L’idée de « Lordiversity » vient directement de cet album, je voulais créer le back-catalogue de ce groupe imaginaire. En fait, j’ai tout composé durant l’été 2020 et au départ, je voulais sortir dix albums. Ma maison de disques m’a dit de n’en faire que sept. Pourtant, ce n’était pas un problème, j’avais les dix albums en tête. Ils ont tous été composés dans l’ordre chronologique et chacun a nécessité un mois complet pour l’enregistrement et le mixage. Donc, on aurait très bien pu en sortir dix, j’en suis sûr ! (Rires)
– Avec le recul, crois-tu possible qu’un seul et unique groupe puisse aborder autant de styles différents… à part toi, bien sûr ?
Je n’en sais rien, mais j’ai envie de dire : « si tu peux le faire, get in the ring, motherfucker ! » (Rires) Blague à part, ce n’est pas si simple de passer du Thrash au Progressif, etc… Je savais que je pouvais le faire, traverser toutes ces ambiances différentes et faire les arrangements. Je sais faire tout ça et je n’ai pas besoin d’aide de qui que ce soit. Et ça me fait sourire intérieurement d’être conscient de ça. Et tous ceux qui se foutent de nous, de LORDI le monstre, j’aimerais beaucoup qu’ils essaient de faire la même chose. J’adorerais voir ça, vraiment !
– Durant la composition des albums, est-ce que tu t’es immergé en écoutant d’autres disques du même style et de la même époque pour mieux saisir l’état d’esprit et le son, ou pas du tout ?
Pas du tout ! Ca aurait tout bousillé ! (Rires) Avant de commencer les enregistrements, j’ai juste réécouté un ou deux disques marquants de chaque époque comme le premier Kiss, les Doors, Black Sabbath et c’est tout ! Rien d’autre ! Ensuite, j’ai pris ma guitare et j’ai commencé à composer. Je n’avais pas besoin d’autre chose. Et j’ai ensuite enchaîné les albums de la même manière avec quelques repères, bien sûr, mais rien qui puisse m’influencer. C’était juste pour choper l’ambiance de chaque époque.
– Enfin, vous allez repartir en tournée très bientôt. Définir une set-list risque d’être un vrai casse-tête ! A moins que vous en changiez à chaque concert ? Comment avez-vous prévu de vous organiser ?
Tout le monde me demande ça ! C’est vrai que c’est assez rigolo ! Sur la prochaine tournée par exemple, on va ouvrir pour Sabaton avec un set de 45/50 minutes environ. Ce n’est pas une configuration pour jouer ces albums. Donc, je pense qu’on jouera les singles et peut-être un ou deux titres de « Lordiversity». En revanche, pour les festivals, ce sera très différent. Tu es là pour jouer une sorte de bande annonce pour des gens qui sont là pour boire des bières et s’amuser. Ce n’est donc ni le lieu, ni le moment pour les jouer, non plus. Et quand nous serons sur notre propre tournée, ce sera encore autre chose. Là, on pourra choisir des morceaux de chacun album. Cela dit, je ne peux pas encore dire quand est-ce que nous aurons l’occasion de repartir en tournée pour le moment. C’est finalement assez drôle, ça aussi ! (Rires)
– Au fait, un dernier petit mot au sujet du dernier Concours de l’Eurovision que vous avez gagné en 2006. Ca t’a fait plaisir de voir des groupes comme Måneskin et Blind Channel ?
C’était cool de les voir ! J’ai bien sûr été très content de voir ça. Les choses sont en train de changer. Ca fait 16 ans… Ah ouais, 16 ans quand même… (Rires) On voit arriver de nouveaux groupes et ils font du Rock, même assez Metal. En dehors de Måneskin et Blind Channel, on constate que d’autres pays présentent des groupes de Rock. C’est une vraie évolution pour l’Eurovision, car la majorité des spectateurs de ce concours n’écoutent pas de Rock ou de Metal. Tous les 15 ans, les gens ouvrent à nouveau les yeux et retrouvent le droit chemin ! (Rires)
Le coffret de LORDI, « Lordiversity » est disponible chez AFM Records.
L’histoire est un éternel recommencement et PRIMAL RAGE vient confirmer l’adage avec force et conviction. Formé à la fin des années 80, le quintet livre une version 2.0 de son Thrash HardCore. Explosif et d’une énergie aussi constante que débordante, « Awakening The Masses » sonne le réveil des troupes et il va falloir se bouger !
PRIMAL RAGE
« Awakening The Masses »
(M&O Music)
Après une décennie de bons et loyaux services à partir de 1988, PRIMAL RAGE est resté en sommeil une vingtaine d’années pour aujourd’hui refaire surface. Et le réveil des Français ne s’est pas fait en douceur. Le combo a toujours la rage et se révèle plus affûté que jamais. Le Thrash HardCore du quintet a encore gagné en puissance et « Awakening The Masses » tabasse à tout-va.
Bien sûr, il s’en passe des choses en 20 ans, musicalement et humainement. De fait, il reste de la formation originelle seulement deux membres et les trois nouveaux venus apportent réellement du sang neuf au groupe. Sans pour autant renier les influences et un instinct directement liés aux années 90, PRIMAL RAGE se renouvelle et avance dans une belle continuité.
« Awakening The Masses » est un album racé et compact, grâce à des riffs tranchants, une rythmique survitaminée et un chant rageur et parfois scandé. Avec un tel titre, on retrouve bien sûr des textes très engagés et revendicatifs (« Repression », « Respect », « Racial Hate », « Freedom Is A Lie »). PRIMAL RAGE dénonce, démonte et effectue un retour massif et ne semble toujours pas prêt pour les concessions.
Avec « Persona Non Grata », le combo de la Bay Area reprend définitivement son destin en main et cogne sans retenue. Avec des textes montrant une conscience sociale aiguisée et des musiques déterminées alliant puissance et précision, EXODUS s’élève à un niveau qu’il a rarement atteint. De quoi remettre bien des pendules à l’heure.
EXODUS
« Persona No Grata »
(Nuclear Blast Records)
Mais bien sûr qu’EXODUS a toute sa place dans le fameux ‘Big Four’ conceptualisé par Lars Ulrich ! Et si Ian Scott d’Anthrax en a récemment parlé, une très grande majorité des Thrashers n’en pense pas moins. Alors que celles (et ceux aussi, bien sûr !), qui auraient encore des doutes, se penchent sur ce nouvel et onzième album des Californiens pour en être persuadé.
En 2014, le frontman Steve Souza reprenait du service sur le très bon « Blood In, Blood Out », marquant le réveil du légendaire combo de la Bay Area. Avec « Persona Non Grata », EXODUS enfonce le clou avec une virulence et une agressivité intactes. Il faut aussi préciser que l’ex-guitariste de Slayer, Gary Holt, est pour beaucoup dans l’écriture de ce nouvel opus et cela s’entend !
Outre les riffs acérés et tranchants, la prestation de Tom Hunting derrière les fûts est époustouflante, tout comme celle de Jack Gibson à la basse (« Clickbait », « The Years Of Death And Dying »). EXODUS a très habillement offert à des titres Old School une production très moderne et le résultat est phénoménal (« Elitist », « The Fires OF Destruction »). Explosif et indispensable !
Et si l’épopée d’Ulysse, sorti de l’imaginaire d’Homère, se déroulait finalement dans un dédale de tours et d’immeubles aussi froids qu’impersonnels et insensibles ? C’est une hypothèse soulevée par SAAR, brillant quatuor parisien de post-Metal, sur son troisième album « Gods ». Subtil et massif.
SAAR
« Gods »
(Source Atone Records/Klonosphere)
Plus de deux millénaires après son écriture, « L’odyssée » d’Homère continue d’inspirer les artistes quelque soit leur domaine d’expression. Cette fois, c’est une vision post-Metal que nous propose le quatuor parisien SAAR, qui sort « Gods », un troisième album toujours instrumental et toujours très créatif.
S’engouffrant dans de sombres abîmes musicaux et malgré la teneur de l’œuvre mythologique, le groupe offre une version globalement très urbaine dans le son et jusque sur la pochette. Très moderne dans son approche, SAAR semble avoir voulu actualiser le propos, et il faut reconnaître qu’il a vu juste.
Sans effet de manche, mais non sans nuances, « Gods » nous propulse dans un post-Metal où le Doom et le post-HardCore font bon ménage (« Ulysse », « Bridge Of Death », « Tirésias »). SAAR interprète ses sept nouvelles compositions avec force en disposant d’une excellente production. Souvent hypnotique, l’album est imposant.
Fondé par des musiciens ayant fait leurs preuves sur la scène européenne et reconnus bien au-delà, BONDED sort son deuxième album, « Into Blackness », et affiche un Thrash Metal marqué au fer rouge. Le quintet joue sur l’aspect classique façon rouleau-compresseur du style avec un côté très actuel entraînant et dévastateur.
BONDED
« Into Blackness »
(Century Media Records)
BONDED est depuis quelques années une attraction et une bouffée d’air frais dans le petit monde du Thrash Metal. Composé de Bernd Kost (guitare) et Markus Freiwald (batterie), tous deux anciens de Sodom, de Chris Tsitsis (guitare), ex-Suicidal Angels, de l’excellent Marc Hanschild à la basse et du furieux frontman d’Assassin, Ingo Bajonczak, le quintet dispose d’arguments de poids.
A peine deux ans après le très bon « Rest In Violence », les Allemands (et le Grec !) remettent le couvert avec une hargne et une brutalité qui forcent le respect. Le combo a entretenu de belle manière sa colère et « Into Blackness » propose un Thrash Metal agressif et sans retenue. BONDED tabasse et se montre implacable sur un deuxième album mêlant tradition et modernité.
Fulgurants et tranchants, les riffs des deux six-cordistes mettent une énergie et une vélocité incroyables à des morceaux racés (« Watch (While The World Burns) », « Division Of The Damned », « Way Of The Knife », « Final Stand ») qu’on se prend en pleine face. BONDED est aussi rageur que sur son premier album et « Into Blackness » devrait satisfaire les thrashers les plus exigeants.
Grâce à un frontman percutant, des riffs acérés et un duo basse/batterie survitaminé, le quintet NOVA SPEI se montre solide et affiche une belle puissance de feu. Sur des textes en français, les Québécois se présentent avec « Sequentis », un deuxième album Groove Metal efficace et convaincant.
NOVA SPEI
« Sequentis »
(Bam & Co-Heavy)
En dehors de quelques cas isolés dans notre beau pays, c’est plutôt du côté du Québec et de Montréal qu’il faut aller chercher pour dénicher un groupe de Metal francophone. Et pourtant, la langue de Molière peut amener à de bonnes surprises, comme c’est le cas avec NOVA SPEI, dont le Metal très groove, Thrash et Heavy est aussi pertinent que n’importe quel combo anglophone.
« Sequentis », deuxième album du quintet, traverse de nombreux courants musicaux, passant donc du Thrash au Power avec quelques touches de Death au niveau du chant. Car NOVA SPEI a la bonne idée de combiner un chant presque clair et très puissant avec un growl profond, qui apporte un relief intéressant à ses compos (« Animal », « La Proie », « Digitalisé », « Damné »).
Vigoureux et débordants d’énergie, les Québécois se montrent très soudés et l’impact de leur Metal se déploie avec beaucoup de force sur les douze titres. Entre noirceur et optimisme, les textes de NOVA SPEI se fondent dans leur époque en invitant l’auditeur à la réflexion (« Génération Perdue », « Nouvel Espoir », « Qui Sème Le Vent », « Démocratie Bafouée »). Costaud et massif !
Après plus de trois ans d’un travail qu’on imagine facilement très prenant, OWL CAVE livre enfin son premier album, dont l’univers très torturé et intense est l’œuvre d’un seul musicien. Dans un post-Black Metal aux multiples et complexes facettes, « Broken Speech » se livre et se déguste d’un seul élan.
OWL CAVE
« Broken Speech »
(Time Tombs Productions)
Derrière cette très belle pochette d’OWL CAVE se cache un album pour le moins étonnant. S., l’instigateur du projet qui se présente en one-man-band, a donc pris les choses en main et… prend même la nôtre. Car ce premier opus, « Broken Speech », est constitué d’une seule et unique piste, qui s’articule en six mouvements. L’ensemble s’écoute donc du début à la fin, pour mieux en saisir la progression.
Dans une atmosphère Black Metal, OWL CAVE propose un véritable voyage musical entre ambiances lourdes et climats très changeants, et où les sensations succèdent aux émotions avec une fluidité assez surprenante. Pourtant, le nombre de textures sonores et de superpositions pourraient rendre « Broken Speech » étouffant, voire brouillon. Et il n’en est rien, tant l’album est homogène.
Certes, OWL CAVE ne propose pas un périple musical de tout repos, car l’ensemble diffuse un Black Metal dans lequel viennent s’immiscer des passages Indus et tribaux, le tout avec des fulgurances tantôt sauvages, tantôt éthérées. La production brute et organique rend définitivement ce premier effort saisissant et très immersif. « Broken Speech » nous plonge avec un univers unique.
Il y a de l’électricité dans l’air dans le sud de l’Oklahoma et il semblerait que FROM THE GRAVE ait de nouveau été frappé par la foudre. Fort de débuts plus que prometteurs, le trio de Stoner Metal se meut avec une aisance de plus en plus manifeste dans un registre à l’ambiance Cosmic Doom, et « Indian Burial Ground » est aussi précis que massif.
FROM THE GRAVE
« Indian Burial Ground »
(Independant)
L’an dernier à la même période, FROM THE GRAVE avait piqué ma curiosité avec son EP « Around The Fire », qui annonçait avec trois très bons morceaux la sortie à suivre de « Indian Burial Ground », son deuxième album encore tout chaud. C’est donc un vrai plaisir de retrouver le trio du sud de l’Oklahoma et son Southern Stoner Metal aussi puissant que cosmique.
En l’espace de cinq ans, FROM THE GRAVE a vraiment peaufiné son jeu pour être encore plus incisif et créatif. Après s’être aguerris sur scène aux côtés de Crobot, Texas Hippie Coalition ou Anti-Mortem, Heath Thomas (guitare, chant), Michael Smith (basse) et Dan Anderson (batterie) ont encore accentué les tonalités Psych et Doom, tout en conservant ce son Southern qui vient rappeler ses origines.
Sur une très bonne autoproduction, on retrouve en version remasterisée l’intégralité du EP (« Let Face Down », « Take Up Snakes » et « The Crucible ») à laquelle viennent s’ajouter des morceaux fulgurants mariant Stoner metal et Cosmic Doom. FROM THE GRAVE est plus original que jamais, son jeu est puissant et la qualité des arrangements montre le cap franchi (« The Visit », « Mirage », « Fire From The Sun »). Compact !