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Classic Hard Rock Southern Rock

Suckerpunch : le feu aux poudres

Passionné et rugueux, SUCKERPUNCH ne triche pas. L’intensité et l’énergie distillées sur « Redneck Gasoline » dégagent une chaleur et une lumière Southern sous toutes les coutures. Rock et Hard, le combo passe de l’un à l’autre avec facilité et assurance. Toujours très fun et musclé, le jeu des Scandinaves fait preuve d’une sincérité qui force le respect… et met la patate !

SUCKERPUNCH

« Redneck Gasoline »

(Wormholedeath Records)

Leur premier EP sorti en 2015 s’intitulait très justement « Badass Boogie » et il définit parfaitement l’état d’esprit et la musique des Danois, le tout servi dans une atmosphère totalement Rock’n’Roll. Savoureux mélange de Hard Rock, de Classic et de Southern Rock, SUCKERPUNCH s’inspire de la grande tradition du sud des Etats-Unis avec une remarquable spontanéité et une fougue très sauvage.

On le croirait tout droit débarqué du Far-West s’il n’avait pas la plupart du temps les pieds dans la neige. Et pourtant, le quatuor se présente avec un deuxième album puissant, très accrocheur, tout en affichant une décontraction presqu’insolente. « Redneck Gasoline » s’écoute en boucle et malgré un certain classicisme, SUCKERPUNCH a l’art et la manière de figer le sourire et de déclencher l’enthousiasme.

Initialement sorti en 2019, et donc voué à un enterrement de première classe pour les raisons que l’on connait, c’est le label italien Wormholedeath qui nous fait pleinement profiter de « Redneck Gasoline » en rééditant cette suave, turbulente et addictive réalisation. SUCKERPUNCH joue simple et efficace et ne met pas longtemps à mettre tout le monde d’accord (« Go Big Or Go Home », « Filthy Rich », « Hell To Pay », « Last Call »). Explosif !

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Hard Rock Hard US Sleaze

L.A. Guns : un déluge de décibels

Depuis leur retour, Tracii Guns et Phil Lewis ne cessent de surprendre grâce à des albums où le duo, très bien soutenu par ailleurs, se réinvente en puisant dans un style qui paraît, à les écouter, tellement évident. « Black Diamonds » est autant le reflet de son époque que le témoignage de l’héritage laissé par la ville de Los Angeles à l’ensemble du Hard Rock, passé et à venir. Les fans de Rock très sleazy, de grosses guitares et de chant entêtant vont se régaler !  

L.A. GUNS

« Black Diamonds »

(Frontiers Music)

Depuis ses retrouvailles avec Phil Lewis en 2016, Tracii Guns est particulièrement prolifique. Après plusieurs démêlés judicaires, L.A. GUNS enchaine les albums et « Black Diamonds » est la quatrième réalisation du groupe depuis sa dernière reformation en date. Une chose est sûre, le guitariste et fondateur forme un duo explosif avec son frontman et s’offre une nouvelle jeunesse très créative et menée sur un rythme d’enfer.

Détenteur depuis la fin des années 80 d’un Hard US à la fois Glam et Heavy, L.A. GUNS poursuit son chaotique chemin sans se soucier du reste et en s’accrochant à un registre qui est un véritable style de vie. Sleazy et vigoureux, « Black Diamonds » s’inscrit dans la déjà longue discographie des Californiens avec, intact, l’éclat des premiers jours (« You Betray », « Babylon », « Shame », « Shattered Glass »).

Même s’il est un peu plus sombre que son prédécesseur, « Checkered Past », ce nouvel opus célèbre toujours ce fameux Rock’n’Roll ‘Champagne’ et irrévérencieux si caractéristique de la Cité des Anges. L.A. GUNS se nourrit intelligemment des formations majeures des dernières décennies et livre des morceaux très variés et enthousiasmants (« Diamonds », « Got It Wrong », « Like A Drug »). Fougueux et classieux !

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Hard Rock International

Koritni : un Australien à Paris [Interview]

Cinq longues années à attendre un nouvel album de KORITNI ! Que ce fut interminable, mais « Long Overdue » est enfin là et le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe, toujours mené par Lex au chant et dorénavant aussi à la guitare, se montre toujours aussi inspiré. Son Hard Rock s’inscrit encore dans cette incroyable intemporalité, qui fait la marque des grands. Frais et dynamique, ce nouvel album fait preuve d’un songwriting très efficace et d’une excellente production. Et on notera également que Mathieu Albiac, ancien guitariste de Laura Cox, fait son apparition… à la basse. Entretien avec un frontman, heureux de faire son retour !     

Photo : Nidhal Marzouk

– Même si tu étais venu jouer au Hellfest il y a quatre ans, cela fait maintenant cinq ans qu’on attend ce « Long Overdue », qui porte d’ailleurs bien son nom. Pourquoi est-ce que cela a pris autant de temps ?

En fait, les choses ont changé il y a peu de temps. Maintenant, mon batteur (Daniel Fasano – NDR) est en Italie, soit à trois heures de train et Tom Frémont, mon guitariste, est à Paris comme le bassiste, Mathieu Albiac. C’est beaucoup plus simple aujourd’hui, je peux bouger beaucoup plus, car avant Luke Cuerden était au Japon, Eddie Santacreu était en Australie et moi ici en France. On était très dispersé et organiser les plannings était très compliqué. Et puis, on a tous de nouvelles responsabilités personnelles également. Donc aujourd’hui, KORITNI est un quatuor dans lequel je joue aussi de la guitare et tous les musiciens sont à proximité ce qui va simplifier aussi les concerts. C’est une bonne nouvelle pour les fans !   

– Depuis toutes ces années, tu as dû accumuler les morceaux, ou du moins quelques démos. Comment as-tu procédé pour la conception  de « Long Overdue » ? Tu as effectué un grand tri, écris beaucoup de choses ou réécris d’autres ?

Je compose la grande partie des albums du groupe, donc pour l’écriture, ça n’a pas changé grand-chose. Pour ce nouvel album, la composition a commencé pendant le premier confinement. J’ai eu le temps de rester plus longtemps sur les chansons. D’habitude quand tu écris un album, il y a la pression du label, les tournées et la vie à côté. Tu fais le booking pour le studio et tout va très vite. Cette fois, j’ai vraiment eu le temps. Avec le Covid, j’ai eu près d’un an et demi. Je suis resté à la maison, j’ai repris la guitare et j’ai pu tout faire plus lentement. Ca faisait longtemps que je n’avais pas pu profiter autant et ça a été un vrai plaisir. Si tu vis avec une chanson plusieurs mois, les idées changent. D’habitude quand tu fais un album, tu enchaînes directement sur les concerts. En ce qui me concerne, au bout de quelques concerts, je regarde les chansons et je les modifie au fur et à mesure. Au final, sur une douzaine de dates, je change beaucoup de choses sur les morceaux. Je me rends compte que les chansons sont mieux en live que sur l’album. Cette fois, j’ai pris près de deux ans pour l’écriture et l’enregistrement. 

Photo : Nidhal Marzouk

– Sur ce nouvel album, on retrouve Tom Frémont à la guitare et Daniel Fasano à la batterie, qui sont parfaitement dans l’esprit du groupe. Est-ce qu’ils ont aussi participé à la composition de l’album ?

J’ai donné des directions, mais Daniel, par exemple, est un grand batteur et il a modifié les titres en fonction de son jeu et de son style. Quant à Tom, il a composé « Funny Farm » avec moi. J’ai composé l’essentiel, mais il a apporté beaucoup de petites choses. Et je me suis occupé de la partie production également.

– L’album bénéficie comme d’habitude d’une très belle production. Et pour cause, il est mixé par Kevin Shirley (Aerosmith, Led Zeppelin) et masterisé par Ryan Smith (Ac/Dc, Greta Van Fleet). A chaque fois, tu t’entoures de personnes ayant écrit les plus belles pages du Hard Rock. C’est la condition sine qua none pour obtenir un l’album au son intemporel, selon toi ?

Lorsque tu construis une maison, tu cherches le meilleur entrepreneur. Avant lui, je travaillais avec Mike Fraser, qui est le meilleur mixeur au monde. Je lui ai donc posé la question et il était content de bosser avec moi, tout simplement. Peut-être que si je m’étais adressé à quelqu’un que je ne connais pas, il aurait fait un mauvais travail ? Et puis, Kevin est tellement sympa. A chaque fois qu’il passe à Paris pour bosser avec Iron Maiden, par exemple, on dîne ensemble. C’est un bon pote et il bosse ‘like a motherfucker’ ! Alors, pourquoi je changerai les choses ? (Rires)

– Luke Cuerden, guitariste originel du groupe, intervient également sur un morceau de l’album. Pourquoi n’avoir pas joué ensemble sur tout le disque ? Votre entente est toujours aussi évidente…

C’est encore une question de distance, car je voulais que tout le groupe soit dans un périmètre assez proche, en France ou juste à côté. Je l’ai invité car nous étions tous les deux très contents de le faire. Et puis à ce moment-là, il était en train de déménager du Japon  vers l’Australie. Il a fait le morceau et ensuite, il a décidé de retourner au Japon ! C’est toute une histoire ! Et Tom et moi jouons les guitares, donc… C’est juste un guest pour le plaisir.

Photo : Nidhal Marzouk

– « Long Overdue » est seulement le sixième album du groupe depuis 2007. Est-ce que qu’on peut aujourd’hui attendre et souhaiter que KORITNI livre des réalisations plus régulières à l’avenir ?

(Rires) Oui, je pense. Maintenant, tout le groupe est autour de moi et je pense qu’il y aura un nouvel album avant quatre ans, c’est sûr ! (Rires) Il y a déjà 5/6 morceaux terminés pour le prochain disque. Donc, tout est possible !

– A l’écoute de l’album, j’ai l’impression que ces nouvelles compositions sonnent de moins en moins australiennes et nettement plus américaines. C’est aussi un sentiment que tu partages et peut-être aussi une volonté de ta part ?

Ah bon ? Je ne sais pas, parce que j’écris pourtant comme d’habitude. Je pense que c’est plutôt aux auditeurs de se faire leur idée. C’est vrai que j’ai utilisé beaucoup plus la slide cette fois-ci, et beaucoup de monde m’ont dit que c’était tellement Southern Rock. Pourtant, j’ai découvert la slide avec mon père qui était guitariste dans un groupe australien et aussi avec Rose Tattoo. Pour moi, c’est australien alors que pour beaucoup de Français, c’est très Southern. Alors, c’est peut-être plus américain, mais ce n’était pas mon intention première. J’écris comme d’habitude. (Rires)

– On entend trop peu parler de la scène Hard Rock australienne, qui est plus constituée de groupes Pub Rock très identifiables d’ailleurs. En dehors d’Airbourne, de Rose Tattoo qui a tenté un retour ou de The Poor qui était récemment en Europe, cette île-continent se fait très discrète. Comment l’expliques-tu ?

C’est vrai qu’il y a un style et un son typiquement australien. Quand j’étais adolescent, les groupes comme Iron Maiden, Helloween et le Metal européen en général n’existaient pas pour moi. Je connais mieux Eddie, la mascotte du groupe, que le groupe en lui-même. Quand je suis arrivé en France et que j’ai écouté ce Metal européen, j’ai trouvé ça très bizarre. Je n’aime pas trop ça. Ce n’est pas la même chose, car je n’ai pas grandi avec. Je pense aussi que l’isolation des Australiens a changé leur attitude vis-à-vis de la musique. Donc oui, j’ai écouté des groupes comme Angel City, Airbourne et The Poor, qui sont typiquement australiens, tout comme Rose Tattoo également. Je pense que le fait qu’ils soient si identifiables vient aussi de cette insularité ! (Rires)

– Enfin, tu vas te produire aux ‘Etoiles’ à Paris le 2 juin prochain. Est-ce qu’une tournée plus conséquente est prévue en France et est-ce que tu trouves, comme beaucoup de groupes, que les tournées sont de plus en plus compliquées à mettre en place ?

On va commencer par ‘Les Etoiles’ à Paris et plusieurs dates vont suivre. Je pense que nous allons faire le parcours normal en passant par le Sud, puis Nantes, le Nord, l’Ouest… En fait, c’est mon manageur qui s’en occupe et qui me dit où aller jouer. Ce n’est pas mon domaine ! (Rires)

« Long Overdue », le nouvel album de KORITNI sera disponible le 14 avril chez Verycords.

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Hard Rock Heavy metal

Last In Line : masterclass

La production de « Jericho » est parfaite, l’écriture est brillante et la performance est classieuse. Voilà comment on pourrait résumer dans les grandes lignes ce nouvel opus de LAST IN LINE. La formation anglo-américaine estampillée Dio se détache même de l’empreinte du maître pour s’émanciper enfin et revendiquer une réelle identité musicale très personnelle et identifiable. Imparable !

LAST IN LINE

« Jericho »

(EarMUSIC)

Troisième réalisation pour ce groupe d’exception créé il y a une bonne dizaine d’années par le line-up originel de Dio afin de rendre hommage au célèbre frontman et roi des Elfes. Malgré la disparition de son bassiste Jimmy Bain en 2016, LAST IN LINE est toujours debout et sort même avec « Jericho » ce qui devrait être l’un des albums de l’année de Hard Rock et de Heavy Metal confondus… et de très loin !

Vinny Appice (batterie), Vivian Campbell (guitare), Phil Soussan (basse) et Andrew Freeman (chant) font une démonstration de force et de feeling dans les règles de l’art et l’album atteint des sommets qu’on n’avait pas aperçu depuis un bon moment. Solide et plein de panache, LAST IN LINE se distingue cette fois en prenant quelques distances avec ses attaches et cette libération est électrisante.

Tandis que la rythmique ronronne et survole les débats, Andrew Freeman livre une prestation vocale hors-norme et exceptionnelle (« Something Wicked », « Ghost Town », « Walls Of Jericho ». Et que dire de Vivian Campbell ? On prend enfin la pleine mesure du guitariste de Def Leppard, que vous n’écouterez plus jamais de la même façon (« Burning Bridges », « Do The Work », « Dark Days », « Bastard Son »). LAST IN LINE est époustouflant !

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Hard Rock Heavy Rock Sleaze

Torrential Thrill : Australian lightning

Ample et généreux, TORRENTIAL THRILL fait enfin son retour avec un opus fédérateur, racé, mélodique et très pêchu. De quoi entretenir la flamme Hard Rock et Heavy Rock qui brûle en lui depuis ses débuts en 2014 sur son île-continent. Depuis l’autre bout du monde, le gang de rockeurs hausse le ton sans jamais se prendre vraiment au sérieux, et c’est tout ce qui fait sa force. « State Of Disaster » regorge d’influences et pourtant une réelle originalité et une forte personnalité en émanent. Explosif !

TORRENTIAL THRILL

« State Of Disaster »

(Independant)

Dans la plus pure tradition du Hard Rock australien, le quatuor de Melbourne se présente avec son troisième album après cinq longues années de gestation. Il faut aussi reconnaître qu’avec ses onze morceaux, « State Of Disaster » atteint l’heure d’écoute et il s’inscrit dans la lignée des deux premières réalisations du groupe (« Mars » en 2015 et « Nothing As It Seems » en 2017). Et cette fois, TORRENTIAL THRILL balance du gros son, grâce à une production exemplaire.

Dans la lignée de leurs aînés Rose Tattoo, Airbourne, The Angels et plus récemment The Poor ou Koritni (à retrouver d’ailleurs très bientôt en interview !), le combo électrise et galvanise sur un Hard Rock assez Heavy et un brin Sleaze. L’intensité rappelle les 90’s et la fougue irrévérencieuse qu’elles dégageaient. TORRENTIAL THRILL applique, certes, des recettes éprouvées, mais avec une résonnance très actuelle et une interprétation moderne et puissante.  

Sorte d’hybride de Hard Rock et de Metal, la formation océanique s’avère rapidement être une véritable machine à riffs, aussi épais que tranchants (« Illusion », « Role Model », « Dangerous Game »). Au chant, Chris Malcher agit comme une locomotive, la rythmique bastonne et à la guitare, Steve Morrell fait des étincelles (« Color Of Rose », « Animal Like Me », « State Of Disaster »). TORRENTIAL THRILL est à la fois fulgurant et accessible, et on ne peut que s’interroger sur le fait qu’aucun label n’ait encore mis la main dessus !

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Alternative Rock Hard Rock

Dead Soul Revival : briser les codes

C’est assez étonnant de voir un groupe livrer un premier album où il se livre pleinement et s’affirme avec autant de conviction. Globalement Hard Rock, les Californiens n’hésitent pourtant pas à flirter avec l’Alternative Rock, ce qui offre à « Ignite » une saveur toute particulière. Les trois musiciens n’en sont pas à leur coup d’essai et on s’en rend très vite compte. DEAD SOUL REVIVAL vit avec son temps et il en ressort un style addictif. 

DEAD SOUL REVIVAL

« Ignite »

(Sliptrick Records)

Se présenter sur un premier album avec une reprise est quelque chose de peu banal, et qui peut même s’avérer être à double-tranchant. Surtout que la cover est celle de « The Hand That Feed » de Nine Inch Nails, sortie en 2005. Il fallait donc oser et DEAD SOUL REVIVAL ne s’est pas démonté et affiche clairement qu’il n’a pas froid aux yeux ! Rien qu’avec sa téméraire entame, « Ignite » attise la curiosité d’autant que le résultat est à la hauteur.

Et pourtant, malgré cette étonnante entrée en matière, DEAD SOUL REVIVAL œuvre bel et bien dans un Hard Rock très moderne et actuel, mais assez loin des sonorités électroniques qu’il aurait pu laisser entendre. S’il y a bien quelques touches, le trio de Los Angeles évolue dans un registre pêchu et rentre-dedans avec quelques touches Alternative Rock ou post-Grunge, c’est au choix. Une chose est sûre : « Ignite » rivalise d’originalité.

Le chanteur et guitariste Matt Clark et le batteur Scott Freak, tous deux issus de Freakhouse, forment avec la bassiste Kendall Clark un combo singulier, très à l’image de ce que fut la Cité des Anges il y a quelques décennies (« Let It Ride », « Nothing Left », « Monsters In My Head », « In this Moment »). Sans limite, ni compromis, DEAD SOUL REVIVAL se montre d’une redoutable efficacité avec des refrains imparables et un ensemble très bien produit.

Photo taken downtown Los Angeles on 04/03/21.
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Hard 70's Proto-Metal

Red Cloud : rockin’ cumulus

Fortement ancré dans les seventies, RED CLOUD semble procéder, dès son premier effort, à un retour aux sources du Rock et même du Hard à travers leur registre originel, qu’il a pourtant réussi à renouveler. Car il règne un souffle vivifiant et très actuel sur ce « Red Cloud », qui se fond parfois même dans des sonorités Psych vraiment bienvenues. Le combo a de la suite dans les idées et cet opus ne manque pas d’originalité.    

RED CLOUD

« Red Cloud »

(Independant)

Tout semble être allé très vite pour le quintet parisien, même si Roxane Sigre (chant) et Rémi Bottriaux (guitare) sont déjà à l’œuvre en duo depuis 2018. Avec les arrivées de Maxime Mestres (basse), Laura Luiz (orgue) et Mano Cornet Maltet (batterie), RED CLOUD prend forme trois ans plus tard et le groupe entame les concerts pour y roder son répertoire. Les choses dans l’ordre en somme…

Enregistré, mixé et masterisé par son guitariste, ce premier album éponyme tient toutes ses promesses. Sur des ambiances vintage revendiquées, RED CLOUD livre un Rock Hard 70’s aux contours proto-Metal frais et dynamique. Mais si les influences se nichent quelques décennies en arrière, il n’en est rien des morceaux et surtout de la production qui les habille et qui affiche une belle modernité.

Sur une énergie très live et un son organique, RED CLOUD enchaine les morceaux en multipliant les atmosphères. La chanteuse apporte beaucoup de variations, tout comme les parties d’orgue qui rivalisent de créativité avec la guiatre. Mené par une rythmique hors-pair, « Red Cloud » se révèle très accrocheur (« The Battlefield », « Bad Reputation », « The Night », « Hey Sugar »). Un baptême du feu réussi haut la main !

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Hard Rock

Lordi : monsters awards

Délicieusement horrifique, tellement fun et terriblement Rock’n’Roll, LORDI reste fidèle à lui-même et son leader et maître à penser n’est toujours pas à court d’idées. Cette fois, c’est dans les pas d’une association de scénaristes hollywoodiens du début du siècle dernier que nous embarquent les monstres sur ce « Screems Writers Guild » accrocheur et toujours aussi bien produit.

LORDI

« Screem Writers Guild »

(Atomic Fire Records)

Après avoir sorti le monumental « Lordiversity », coffret de sept albums inédits, et enchainé les concerts, LORDI fait déjà son retour deux ans tout juste après ses dernières réalisations. Probablement saisi d’une frénétique créativité, le quintet finlandais signe avec « Screem Writers Guild » son 18ème album en trois décennies d’une belle carrière. Qu’il est loin le temps de l’Eurovision…!

Pour ce nouvel opus, le groupe présente son nouveau guitariste Kone venu remplacer Amen, parti pour incompatibilité après 25 ans de bons et loyaux services. Et il faut reconnaître que LORDI ne perd pas au change, puisque le nouveau six-cordiste, dont on ne connait pas non plus l’identité, se fond parfaitement dans l’univers monstrueux des Scandinaves et de ses nouvelles compos.

Après avoir parcouru et s’être immergé dans sept styles différents sur « Lordiversity », le combo renoue avec son registre de prédilection : un bon vieux Hard Rock aux saveurs 90’s mélodique, entraînant et fédérateur. Et dans le domaine, on peut dire sans se tromper que LORDI s’y connait et maîtrise son sujet. Ce nouvel effort est joyeux, vivifiant et blindé de titres entêtants.

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Blues Rock Hard Blues Southern Blues

The Answer : flamboyant

Savoureuse et chaleureuse, cette nouvelle réalisation des Anglo-irlandais est attendue depuis des années. Il faut reconnaître que THE ANSWER fait un parcours sans faute depuis plus de deux décennies maintenant. Entre Hard Rock et Blues Rock, le combo régale une fois encore avec ce lumineux « Sundowners » à la fois pêchu et délicat.

THE ANSWER

« Sundowners »

(Golden Robot Records)

Sept longues années se sont déjà passes depuis « Solas », dernier opus des Britanniques de THE ANSWER. Depuis sa création en 2000, le quatuor originaire de Newcastle d’un côté et de Downpatrick en Irlande du Nord de l’autre s’est forgé un solide répertoire commencé avec le phénoménale « Rise », qui a marqué les esprits et lui a permis d’écumer toute l’Europe avec les plus grands dont Ac/Dc.

Soudés depuis le début, Cormac Neeson (chant), Paul Mahon (guitare), Micky Waters (basse) et James Heatley (batterie) ont donc remis le bleu de chauffe et « Sundowners » est d’une incroyable fraîcheur. Le Rock Hard teinté de Blues ou le Blues mâtiné de Hard Rock, c’est selon, de THE ANSWER semble inusable et intemporel, niché quelque part entre Led Zeppelin et The Black Crowes.

Et ce septième album s’inscrit dans ce que le groupe a fait de meilleur. Dès l’envoûtant morceau-titre qui ouvre somptueusement les festivités, THE ANSWER prend les choses en main sur un groove imparable. Avec une production très soignée, l’équilibre entre les instruments est parfait et sert idéalement des chansons entêtantes (« Blood Brother », « California Rust », « Want You To Love Me », « Get On Back »). Classieux !

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Glam Metal Sleaze

Steel Panther : delicatessen

Bourrés d’humour et musicalement irrésistibles, les Américains continuent de perpétuer l’héritage flamboyant de l’époque bénie où le Sunset Strip de Los Angeles donnait le ton à un style qui marquerait définitivement le Hard et le Heavy. STEEL PANTHER joue sur ces mêmes extravagances et ne s’encombrent d’aucune limite sur ce « On The Prowl » plein d’énergie et de quelques clichés toujours amusants.

STEEL PANTHER

« On The Prowl »

(Independant)

Considéré par certains comme un groupe parodique, il faut bien reconnaître que STEEL PANTHER a su s’imposer sur la scène mondiale et ce sixième album vient confirmer l’évidence. Certes, le Glam Metal du quatuor de Los Angeles ne vient absolument rien bouleverser, mais il présente l’avantage de très bien reprendre des recettes qui ont déjà fait leurs preuves. Une plongée de 40 ans dans le passé en forme de gourmandise.

Savant mélange de Hard et de Heavy US, STEEL PANTHER entretient le mythe avec panache sur des morceaux aussi fougueux qu’emprunts d’une poésie toute personnelle (« Never Too Late (To Get Some Pussy Tonight) », « Put Your Money Where Is My Mouth », « Is My Dick Enough ? » et le délicat « Magical Vagina »). On ne se refait pas et les Californiens n’ont donc pas changé de logiciel pour continuent à donner dans le raffiné.

Il y a une petite nouveauté tout de même ! « On The Prowl » consacre également l’arrivée de Spyder à la basse aux côtés des inamovibles Starr (guitare, chant), Satchel (guitare) et Stix (batterie). Ca ne change pas grand-chose à l’ADN ou au style de STEEL PANTHER, mais ça va mieux en le disant ! En conclusion, nos lascars livrent un album joyeux, irrévérencieux bien sûr et terriblement accrocheur.