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Hard Rock Heavy metal

Ron Coolen + Keith St John : l’union sacrée

Etant donné le pédigrée de RON COOLEN et de KEITH ST JOHN et vu la saisissante brochette d’artistes venus se joindre à eux, on aurait pu imaginer « Here To Stay » très démonstratif, chacun jouant sa partition avec le plus de virtuosité possible, histoire d’impressionner le voisin. Pourtant, c’est porté par des morceaux très accrocheurs et pêchus que les deux musiciens s’expriment sur une réalisation tout en feeling, et qui surtout annonce déjà une suite.

RON COOLEN + KEITH ST JOHN

« Here To Stay »

(RC Music/Suburban Distribution)

A l’écoute de « Here To Stay », on ne peut que se rendre à l’évidence : ces deux-là sont faits pour s’entendre et musicalement, ça fait des étincelles entre le Hollandais et l’Américain. Cela fait déjà quelques années que les deux artistes travaillent ensemble et l’addition des talents a réellement porté ses fruits. Compositeurs, producteurs et multi-instrumentistes, RON COOLEN et KEITH ST JOHN présentent un disque parfaitement équilibré, entre Hard Rock et Heavy Metal.   

« Here To Stay » est le deuxième album solo du Néerlandais et le premier avec le célèbre frontman. Réputé pour ses performances avec Burning Rain, Kingdom Come, Montrose et Lynch Mob, KEITH ST JOHN illumine littéralement ces morceaux composés avec RON COOLEN qui, non-content de jouer les parties de guitares, s’est également chargé de jouer la batterie, la basse et les claviers. Et pour couronner le tout, une brillante liste de guests jalonne ce bel opus.

Si les compos du duo se suffisent à elles-mêmes, les invités apportent un vrai plus de par leurs différents parcours, ainsi qu’à travers des styles distincts et très personnels. Gus G (Firewind) se déchaînent sur « Saints And Sinners » et « Firebird », Timo Somers (Ayreon) sur « Jaded Eyes », « Mr. Jones » et « Bust Me Out », avant de laisser la place à George Lynch  sur « Sin City 23 » et Per Nilsson (Meshuggah) sur « 90 Shades Of Hell ». Enfin, Joey Conception (Dark Tranquillity) et Satchel de Steel Panther complètent ce casting de rêve. Magnifique !  

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Cobra Spell : ladies evil [Interview]

C’est du côté de l’Espagne que la guitariste, compositrice et productrice, Sonia Anubis est allée reconstruire le line-up de son groupe COBRA SPELL. Après avoir œuvré dans le Heavy Metal de Burning Witches et le Death Metal de Crypta, c’est dans un registre très 80’s que l’autodidacte hollandaise s’épanouit aujourd’hui. Après deux EP, c’est sous la bannière de Napalm Records que le quintet livre « 666 », un premier album très varié, Heavy et solide, où les femmes dictent leurs règles. Entretien avec une musicienne très enthousiaste.

Photo : Raquel Garcia

– Avant de parler de votre premier album, j’aimerais que l’on parle du line-up de COBRA SPELL, qui a changé depuis « Anthems Of The Night ». En dehors de toi bien sûr, Sonia, la formation est entièrement espagnole. Comment vous êtes réunies et est-ce que tout le groupe est dorénavant installé en Espagne… ou ailleurs ?

J’ai fondé le groupe avec le rêve de créer un groupe de Heavy Rock inspiré des années 80. COBRA SPELL a démarré comme un projet parallèle avec des musiciennes vivant à l’international. Les deux EP, « Love Venom » et « Anthems of the Night », ont été extrêmement bien reçus, au-delà même de nos attentes. Depuis, le groupe a grandi et a eu de belles et multiples opportunités, ce qui a conduit à des changements. Il faut être prêt à tout. Maintenant que nous avons signé avec Napalm Records et que nous sortons un premier album, le groupe avait besoin d’un line-up solide comme le roc et le moyen le plus simple d’y parvenir était de ne pas vivre trop loin les unes des autres. Nous sommes donc majoritairement installées en Espagne.

– Tu as fondé le groupe il y a quatre ans maintenant après tes expériences au sein de Crypta et Burning Witches, qui étaient également des groupes entièrement féminins. Que tu sois entourée de femmes était aussi ta priorité pour COBRA SPELL ?

En fait, COBRA SPELL a été fondé avant Crypta et non pas suite mon départ de ces groupes. Et faire partie d’une formation entièrement féminine est quelque chose de très valorisant. Lorsque je faisais partie de Crypta, j’ai vu beaucoup de jeunes femmes venir me voir et me dire que ce que je fais en tant que musicienne les inspirait. Le sentiment d’avoir cet effet sur d’autres femmes est incroyable. A l’époque où nous vivons, il existe toujours un déséquilibre entre les sexes et il est donc important d’avoir des modèles féminins et également de se serrer les coudes en tant que femmes et se soutenir mutuellement. J’ai donc décidé de faire de COBRA SPELL une formation entièrement féminine pour diffuser cette énergie dans le monde de la musique.

Sonia Anubis

– D’ailleurs, tes deux anciens groupes évoluent dans des styles très différents de COBRA SPELL. Est-ce que, maintenant, tu fais enfin ce que tu as toujours voulu musicalement et est-ce que c’est aussi ce qui t’avait déjà justement poussé à monter ton propre projet ?

Oui, c’est vrai ! COBRA SPELL est le groupe où je peux exprimer ma créativité et ma vision musicale sans contraintes. Après avoir été musicienne ‘live’ pendant dix ans auparavant, il était temps de me lancer dans quelque chose de plus personnel ! Et c’est la meilleure décision que je n’ai jamais prise de m’engager pleinement dans COBRA SPELL.

– Après « Venom Love » (2020) et « Anthems Of The Night » (2022), le premier album sort enfin. C’était important pour toi de passer avant par deux formats courts, ou c’est juste une question de circonstances ?

Il était important pour COBRA SPELL de sortir d’abord ces deux EP pour trouver la bonne identité au niveau du son, mais aussi au niveau du line-up. Je voulais aussi sortir un album uniquement avec le soutien d’un label. La signature avec Napalm Records et la solidification du line-up font que nous sommes prêtes à 100% pour ce premier album ! Hell yeah !

– Avec COBRA SPELL, vous explorez un Heavy Metal très Sleaze, aux multiples influences et surtout très marqué par les années 80. Est-ce que, comme beaucoup de fans, tu considères cette époque, qu’aucune d’entre-vous n’a d’ailleurs connu, comme l’âge d’or du Metal ?

Absolument ! Je ne l’ai pas vécu, mais la meilleure musique, les meilleurs films, les voitures, le design, tout ce que vous voulez… viennent des années 80 !

– « 666 » présente donc un Heavy très Sleaze et 80’s comme on l’a dit, où beaucoup de courants du Metal se croisent. C’était important pour toi qu’il soit le plus varié possible, d’autant que Kristina Vega, la frontwoman du groupe, possède une large palette vocale ?

Damn ! C’est un réel plaisir de travailler avec une telle professionnelle ! Kristina est une chanteuse incroyablement talentueuse avec de très grandes possibilités vocales. Quant à la composition et à l’écriture de la musique de COBRA SPELL, je ne me limite pas à un seul sous-genre des années 80. J’aime explorer de nombreux sons et des ambiances issues de courants comme l’AOR, le Speed Metal, le Power Metal, le Glam, le Rock’n’Roll et plus encore. Le mélange de toutes ces influences est ce qui devient finalement l’identité du son de COBRA SPELL.

– Au-delà du line-up, « 666 » est également très féminin dans le propos à travers des chansons et des textes souvent explicites. C’est aussi pour vous une façon de livrer un message à l’intention des femmes dans une période où leur parole se fait justement beaucoup mieux entendre ?

Les paroles ont été écrites sans filtre et avec le cœur ! Je n’aime pas faire de compromis sur les attentes du public, ou sur ce que les gens aimeraient entendre. Je suis assez intrépide à cet égard. C’est quelque chose de spontané et de naturel, car les paroles ont été écrites par une femme et les thèmes, s’ils proviennent souvent d’expériences personnelles, le sont toujours à travers le regard d’une femme.

– Entre Glam Rock, Heavy Metal, Sleaze et même Rock’n’Roll, COBRA SPELL montre beaucoup de diversité et il y a  aussi ce langoureux solo de saxo sur « Love = Love ». Il fallait un instant plus ‘glamour’ aussi sur cet explosif « 666 » ?

« Love = Love » est l’exemple parfait d’une chanson typiquement inspirée de l’AOR dans le style. Je compose d’ailleurs les morceaux les plus mélodiques sur un synthé, plutôt qu’à la guitare. Le solo de saxophone est une décision de dernière minute que j’ai proposée quand nous étions au studio d’enregistrement et le producteur a vraiment aimé l’idée ! Il devait y avoir un solo de guitare, mais non, c’est ça que je voulais… Il fallait qu’il y ait un solo de sax ! Alejandro, notre producteur, a donc cherché un saxophoniste parmi ses contacts et a contacté la bonne personne. La saxophoniste, Nata Estevez, a interprété un solo entièrement improvisé et qui figure désormais à jamais sur le disque. La chanson ressemble maintenant beaucoup plus à la bande originale d’un film des années 80 et j’adore ça !

– Enfin, j’aimerais qu’on dise un mot des parties de guitares. On sent beaucoup de complicité entre toi et Noelle. Comment vous êtes-vous réparties les rôles et est-ce que vous avez composé ensemble les rythmiques et les solos ? A moins que tu aies conservé le lead sur tout l’album ?

J’ai composé toutes les chansons et les mélodies de « 666 », mais il y en a une sur laquelle Noelle m’a aidé, c’est « Love Crime ». Concernant les solos, c’est quelque chose que nous nous sommes partagées toutes les deux sur l’ensemble de l’album.

L’album de COBRA SPELL, « 666 », est disponible chez Napalm Records

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Hard Rock Hard US Heavy Rock

Larsen & Lies : fresh & true

LARSEN & LIES déboule sur la scène Hard’n Heavy hexagonale avec « Live A Good Lie », qui a plutôt fière allure. Musclé et mélodique, ce premier format court approche la demi-heure et ne manque pas de fraîcheur. Sur des morceaux accrocheurs, le combo parvient à capter l’attention grâce à des sonorités 90’s, c’est vrai, mais qui ont tout d’une savoureuse madeleine de Proust. Avec un premier six-titres de ce calibre, le groupe avance déjà de solides arguments.

LARSEN & LIES

« Live A Good Lie »

(Independant)

Après quelques années à se faire les dents avec des reprises sous le nom de Six Floors Under, les choses ont commencé à prendre une tournure plus personnelle et sérieuse, lorsque les Franciliens se sont mis à composer leurs propres chansons. Fortement imprégné de la scène Hard Rock américaine, et même californienne, des années 80 et 90, LARSEN & LIES reprend le flambeau pour entretenir la flamme de belle manière.

Surfant sur une vague revival à l’œuvre depuis un petit moment, le quintet se montre vivifiant et le niveau technique affiché y est pour beaucoup. Mené par un chanteur costaud et une très bonne rythmique, LARSEN & LIES possède aussi deux très bons guitaristes qui, entre riffs acérés et solos très techniques, se font vraiment plaisir et offrent beaucoup de respiration à ce « Live A God Lie » très équilibré.

Bien produit, l’EP est un brin old school dans son approche, mais le Heavy Rock proposé reste pourtant très actuel (« Too Many Guitars », « Damaged Goods », « Liar »). Même si LARSEN & LIES s’est forgé une identité, quelques gimmicks ont la dent dure et les noms de Skid Row (première époque, le vraie), Dokken, Extreme ou encore Mr Big sur la power-ballad « Now It Begins » ressortent… et c’est un vrai plaisir. Un premier essai très concluant.

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Hard Rock

Riot At The Moonshine Bar : rock rebellion

Malgré son nom, RIOT AT THE MOONSHINE BAR n’a rien d’une formation de pub Rock débarquée d’Australie, qui s’en ait fait une spécialité. Bien au contraire, les Teutons balancent un Hard Rock hors d’âge généreux et que l’intemporalité rend toujours incroyablement actuel. « Midnight Anthems » fait suite à un bon EP et ce premier opus réserve de belles surprises.

RIOT AT THE MOONSHINE

« Midnight Anthems »

(Independant)

Il y a deux ans, j’avais eu un coup de cœur pour ce groupe basé dans le nord de l’Allemagne. RIOT AT THE MOONSHINE BAR venait de sortir, déjà en autoproduction, un EP de six titres baptisé « RATMOB », plutôt inspiré. Sans véritablement bousculer l’ordre établi, le quintet distille un Classic Hard Rock solide et dynamique directement hérité de l’âge d’or du genre, les années 80 et 90… forcément. Un mode revival très maîtrisé qui lui donne des ailes et nous renvoie à une époque un brin plus sauvage.  

C’est dans ce même élan créatif que RIOT AT THE MOONSHINE BAR sort enfin son premier album, « Midnight Anthems ». La donne n’a pas changé, ni le fameux bar. Le ‘Moonshine’ encaisse les décibels et les nouveaux morceaux montrent la même envie d’en découdre. La production reste la même, entre classicisme et modernité, et les Allemands ont parfaitement réussi à peaufiner un style désormais identifiable. La patte est perceptible et le combo semble avoir trouvé sa voie.

Avec un frontman qui a sérieusement pris de l’assurance, une paire basse/batterie qui ronronne et deux guitaristes très enthousiastes, RIOT AT THE MOONSHINE BAR affiche un tout autre visage et ne manquera pas d’accrocher les fans de Hard Rock. Teinté de Heavy avec des riffs racés, des twin-guitares virevoltantes et des solos plein de feeling, « Midnight Anthems » prouve que le combo se projette avec une volonté d’acier (« Evil Inside », « Rock ‘Til The Morning », « Dirty Hariette », « Bozzeday Tuesday »).

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Classic Hard Rock Hard Rock

The Redshift Empire : à la croisée des mondes

Fondamentalement Rock’n’Roll et surtout Hard Rock en l’occurrence, THE REDSHIFT EMPIRE s’est lancé dans un album-concept sur le thème de l’espace, un exercice pourtant cher au Progressif. Mais en restant ancrés dans la tradition du genre, les Français apportent une touche moderne avec une belle fraîcheur et une puissance presque Metal. Très travaillé, « New Horizons » dévoile une formation ambitieuse, inspirée et très douée, dont l’avenir s’annonce radieux.

THE REDSHIFT EMPIRE

« New Horizons »

(Redshift Records)

2023 marque un tournant pour le quintet francilien. Redshift est devenu THE REDSHIFT EMPIRE et après « Duality » paru en 2018 chez M&O, il sort son deuxième opus sur son propre label. Musicalement aussi, on note une évolution qui, sans être révolutionnaire, semble plutôt naturelle. Le groupe grandit, mûrit et son style avec. En revanche, « New Horizons » montre une production plus massive et très véloce et surtout, il s’agit d’un album-concept basé sur une épopée spatiale captivante.

Œuvrant dans un Hard Rock musclé et mélodique, parfaitement mis en valeur par un enregistrement et un mix irréprochables, THE REDSHIFT EMPIRE livre des morceaux très accrocheurs et entêtants. Sur des riffs épais et racés, une rythmique solide et dynamique, le frontman Thibault Ropers se montre d’une singulière polyvalence, tant la maîtrise affichée est irréprochable. Rien ne parait lui résister tout au long de « New Horizons », où il se révèle comme un redoutable chanteur dans un rôle de leader assumé.

Très bien structurée, cette nouvelle réalisation est aussi aventureuse dans son propos que dans son approche. Ce qui est assez étonnant chez THE REDSHIFT EMPIRE, c’est le registre emprunté. Si le son est actuel, l’ensemble sonne tellement intemporel qu’il est difficile de rattacher le combo à une époque spécifique. Et c’est aussi ce qui fait sa force et son originalité (« Ignition », « No Way Back », « Hyperspace », « Asteroids », « Planet III », « The Message »). « New Horizons » est bien plus qu’un simple envol réussi.

Photo : Lucie Monroe
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Hard FM Hard US

Michael Catton : taille patron

Dans la lignée des grosses locomotives américaines, et même californiennes, des années 90, le Hard Rock musclé et un brin FM de MICHAEL CATTON vient donner beaucoup de fraîcheur à une scène en plein renouveau. Grâce à un line-up expérimenté et des compositions entêtantes, le chanteur présente une copie exemplaire sur laquelle sa voix fait corps avec des rythmiques solides et des solos millimétrés. « Point Of No Return » est un modèle du genre plus que vivifiant.

MICHAEL CATTON

« Point Of No Return »

(Mighty Music)

C’est au moment du split de son groupe Tainted Lady avec qui il a sorti deux albums (« How The Mighty Have Fallen » – 2017 et « Sounds Like Freedom//Feels Like War » – 2019) et qui a connu une belle reconnaissance au Danemark que MICHAEL CATTON a décidé de prendre son envol avec beaucoup de détermination et surtout une idée bien précise du style dans lequel il souhaitait dorénavant évoluer. Après quelques singles à succès, le chanteur anglo-danois sort son premier album solo et il est très réussi.

Et pour réaliser et composer « Point Of No Return », il s’est entouré d’une équipe redoutable. Rapidement approché par le guitariste, compositeur et producteur Soren Andersen, la connexion n’a pas tardé à s’établir. Avec les membres du trio de ce dernier, Guilty Pleasures, à savoir Allan Tschicaja à la batterie (Pretty Maids) et le bassiste Michael Gersdorff (Superfuzz), le quintet est complété par son frère Chris Catton (claviers). MICHAEL CATTON dispose ainsi d’un combo à la hauteur de ses espérances et cela s’entend.

Produit par Andersen dans le temple du Rock danois, les Medley Studios à Copenhague, « Point Of No Return » s’inscrit dans une veine Hard Rock mélodique 90’s avec un son actuel et puissant sur des morceaux très accrocheurs (« Faith », « Livin’ Lovin’ », « Hearts In Danger », « Ready For The Takin’ », « Gas Of The Fire »). La prestation de son six-cordiste n’a d’égale que l’incroyable performance de MICHAEL CATTON et, à eux deux, ils donnent une âme à ce premier opus, qui en appelle déjà d’autres. Du Hard Rock efficace et pêchu !

Photo : Nikola Majkic
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Hard Rock Heavy metal Metal

Sophie Lloyd : almost alone

Les temps changent et c’est via internet et les réseaux sociaux que SOPHIE LLOYD s’est faite un nom avant de commencer à se produire sur des scènes gigantesques avec d’autres. La Londonienne a eu l’occasion de se créer un joli carnet d’adresse dans le monde du Metal et, au risque de passer au second plan par rapport aux artistes présents, elle démontre qu’elle est bien plus qu’une guitariste de session, même si elle va devoir s’imposer à son tour sur scène avec ce premier « Imposter Syndrome ».

SOPHIE LLOYD

« Imposter Syndrome »

(Autumn Records)

Les femmes sont de plus en plus nombreuses à se lancer en solo et c’est une très bonne chose. A l’instar d’Orianthi et Nita Strauss notamment, SOPHIE LLOYD est décidée à se produire sous son nom et son entrée en piste avec ce très bon « Imposter Syndrome » témoigne déjà d’une grande assurance doublée d’un énorme talent qu’on avait déjà très largement perçu. Comme d’autres, elle est apparue sur YouTube où elle a construit sa notoriété, puis en live avec Machine Gun Kelly et on lui pardonne ce faux pas.

Pourtant rompue à l’exercice des reprises qu’elles s’approprient d’une manière souvent très shred, SOPHIE LLOYD présente un son bien à elle et un toucher très personnel. C’est d’autant plus remarquable que la guitariste livre un premier album sur lequel elle a convié onze invités, et non des moindres. Le panel artistique est très large, même s’il reste dans une veine Hard’n Heavy, et la faculté d’adaptation de la Britannique est étonnante et assez rare. Elle se met véritablement au service des morceaux avec beaucoup d’instinct.

Sa polyvalence dévoile une artiste complète, qui se fond dans l’univers de ses guests venus donner de la voix, excepté le guitariste YouTuber Cole Rolland sur un instrumental. Solide sur les rythmiques et rayonnante sur les solos, SOPHIE LLOYD n’en fait pas trop, mais suffisamment pour briller. Si les titres avec les frontmen de Steel Panther, Black Stoner Cherry, Trivium et Atreyu sont explosifs, ceux avec les chanteuses de Halestorm, Marisa And The Moths et la Canadienne Lauren Babic sont vraiment un cran au-dessus. Convaincante.

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Hard US Rock US

Dirty Honey : la relève

Bercés de Classic Rock, de Southern, de Blues et de Hard Rock, les membres de DIRTY HONEY sont parvenus à en garder l’essentiel pour poser les solides fondations d’un style devenu très personnel et qu’ils expriment avec classe et conviction. « Can’t Find The Brakes » est un modèle du genre et il s’inscrit hors du temps en s’imposant comme le renouveau du Rock US. Les quelques saveurs très 70’s montrent la voie, vite temporisées et accompagnées d’élans très funk et gravées dans un Rock que seuls les Etats-Unis produisent.

DIRTY HONEY

« Can’t Find The Brakes »

(Dirt Records)

Après un passage remarqué et savoureux lors de la dernière édition du festival breton ‘God Save The Kouign’ à Penmarc’h (29) cet été, les Californiens sont de retour avec leur deuxième album et celui-ci vient confirmer la dimension prise par le groupe depuis 2019. D’ailleurs, les spectateurs les plus attentifs avaient pu s’apercevoir que, le 24 juin dernier, DIRTY HONEY nous avait livré deux titres inédits que l’on retrouve sur ce très intense « Can’t Find The Brakes » (« Dirty Mind » et « Won’t Take Me Alive »). Il y a des rendez-vous à ne pas manquer, tant ils peuvent être révélateurs pour la suite…

Cette fois encore, le quatuor a fait le voyage jusqu’en Australie, au mois d’avril, dans le studio de Nick DiDia (Springsteen, Pearl Jam), une bonne habitude déjà prise pour son précédent et éponyme opus en 2021. C’est aussi l’occasion de découvrir sur disque la belle frappe de Jaydon Bean, qui a remplacé Corey Coverstone derrière les fûts en janvier. Pour le reste, pas de changement dans ce brillant line-up. Marc LaBelle et sa voix bluesy font des merveilles, John Notta livre des riffs de vieux briscard inspiré et Justin Smolian reste la machine à groover de DIRTY HONEY.

Considérés à juste titre comme l’un des groupes les plus prometteurs du Rock US, les Américains confirment avec la manière qu’ils en sont même l’avenir. Bouillonnant et accrocheur, « Can’t Find The Brakes » affiche de multiples facettes et l’ensemble est réjouissant et frais. Si les ombres de Led Zeppelin, Aerosmith et The Black Crowes planent toujours, c’est tout simplement une question de style, tant DIRTY HONEY montre de l’originalité dans son approche (« Get A Little High », « Ride On », « Rebel Son », « Satisfied », et les ballades « Roam », « Coming Home » et « You Make It Alright »). Déjà un classique !

Photo : Kat Benzova
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Hard Rock

Dokken : les fantômes du passé

Très attendu par des fans toujours très nombreux qui entretiennent sans doute une certaine nostalgie, « Heaven Comes Down » ne parvient pas complètement à raviver le feu qui brûlait chez DOKKEN quelques décennies en arrière. Si son guitariste Jon Levin est époustouflant et très inspiré et les compos plutôt bien écrites, on ne peut que regretter que son leader ne soit plus tout à fait à la hauteur. S’il n’y a pas non plus de quoi rougir, le quatuor n’est plus aussi incendiaire qu’il le fut.

DOKKEN

« Heaven Comes Down »

(Silver Lining Music)

Il y a toujours un peu d’émotion à présenter un nouvel album de DOKKEN, notamment lorsqu’on a suivi et vécu en temps réel l’ascension et le parcours plus que chaotique du groupe. Onze ans après « Broken Bones », ce treizième opus surgit alors même qu’on avait du mal à imaginer cette institution des années 80/90 faire son retour et renaître de ses cendres. Mais Don Dokken n’est pas homme à plier les gaules si facilement, et avec une formation pareille, il aurait d’ailleurs bien tort. Et voilà donc « Heaven Comes Down » sur les platines et ça pique forcément la curiosité.

En confiant le mix à Kevin Shirley (Aerosmith, Maiden, Bonamassa), DOKKEN a misé sur l’homme de la situation et quant à la production, elle est assurée par le frontman et Bill Palmer. Côté line-up, on retrouve l’excellent Jon Levin, fidèle depuis 20 ans, à la guitare et la rythmique de House Of Lords, à savoir Chris McCarvill à la basse et BJ Zampa à la batterie. Autant dire que ça joue vraiment bien et l’expérience se fait d’ailleurs sentir sur chaque titre de « Heaven Comes Down ». Mais la principale interrogation se trouve ailleurs.

Dès « Fugitive », DOKKEN fait du DOKKEN et il y a quelque chose de réjouissant, bien sûr. Seulement, et comme on pouvait s’en douter, Don Dokken n’est plus aussi puissant que jadis. Cependant, tout en évoluant dans un ton en dessous, il a su s’adapter et c’est son six-cordiste (comme souvent !), qui donne l’élan et parfois même le tournis (« Gypsie », « Is It Me Or You ? », « Over The Mountain »). Sans accabler son fondateur, et malgré l’énergie et la volonté affichées, les Américains ne ressuscitent pas vraiment le mythe.

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Hard Rock

CoreLeoni : la chaleur du live

CORELEONI a enfin pu reprendre le chemin des concerts l’an dernier juste après la sortie de son troisième album. L’occasion pour nos chevronnés hard rockeurs de regoûter aux joies et aux plaisirs de la scène, de revenir au contact de leurs fans et par la même occasion de voir leur nouveau chanteur à l’œuvre et à l’épreuve du feu. Opération réussie et plus que concluante grâce à un plaisir palpable des deux côtés. « Alive » renoue avec talent avec la réalité et la vérité des albums live.

CORELEONI

« Alive »

(Metalville)

Après avoir laissé une empreinte forte avec Gotthard sur la scène européenne, Leo Leoni a fondé CORELEONI, où il fait régulièrement revivre son ancien groupe, mais aussi et surtout avec lequel il livre un nouveau répertoire. Toujours mélodique, mais moins commercial (si cela veut encore dire quelque chose !), il a sorti trois albums, dont deux avec Ronnie Romero. Et avec toute l’affection que j’ai pour ce dernier, son remplaçant, Eugent Bushpepa, lui tient la dragée haute, jusqu’à le faire oublier.

L’an dernier, le chanteur albanais a fait sa première apparition sur « III » et c’est dans la foulée que le quintet a pris la route et c’est donc la période durant laquelle « Alive » a été enregistrée lors de plusieurs concerts donnés en mars 2022 dans le cadre du ‘Rock Generation Tour’. On y retrouve évidemment quelques compos de Gotthard (« Sister Moon », « All We Are », « Mountain Mama », « Here Come The Heart »), mais CORELEONI est loin d’être en reste et l’énergie déployée correspond parfaitement à l’ambiance live.

C’est en ouvrant leurs concerts avec « El Padrino », le thème du ‘Parrain’, que les Helvètes mettent leur public en condition et le choix est bien sûr judicieux et évident. Très à l’aise, le frontman harangue la foule dès « Higher » et CORELEONI se lance dans une setlist de 13 titres sur lesquels le duo de guitaristes (Leo Leoni et Jgor Gianola) se fait vraiment plaisir (« Standing In The Light », « Downtown », « Firedance », « Purple Dynamite »). Le groove imparable de la rythmique fait ronronner l’ensemble et la puissance des refrains fait le reste.

Photo : Ueli Frey

Retrouvez la chronique de l’album « III » :