Catégories
Grunge Metal Electro Metal Indus Nu Metal

Saint Agnes : un magnétisme subversif

Transgressive, addictive et terriblement intense, la musique de SAINT AGNES est un alliage magnétique, supersonique et ténébreux qui pioche autant dans l’Electro, le Metal que le Rock brut et l’Indus. Sur des textes crus d’une rare authenticité et d’une force chaotique, « Bloodsuckers » se joue des styles, se moque des courants musicaux et se livre avec minutie à un consciencieux travail de démolition, d’où surgit une identité très personnelle et vivante.

SAINT AGNES

« Bloodsuckers »

(Spinefarm Records)

Sorti en plein cœur de la fraîcheur estivale bretonne, le deuxième album des Anglais était passé sous mes radars, entre les mailles de mes filets. La sortie de l’édition Deluxe de « Bloodsuckers » est donc une agréable piqûre de rappel et l’occasion de se plonger dans une réalisation hors-norme portée par un trio qui l’est tout autant. Kitty Arabella Austen (chant, basse, guitare, claviers), Andy Head (batterie) et Jon Tufnell (guitare, basse) ont fait de SAINT AGNES un monstre de créativité.

Très loin du Blues Punk Rock débridé de « Welcome To Silvertown » (2019), les Britanniques ont fait leur mue et opté pour une esthétique musicale très Electro, mais aussi très Metal. Imaginez un instant la rencontre entre Prodigy au meilleur de sa forme, Junkie XL à ses débuts avec un Zack de la Rocha au féminin ou une Pink sous acide, et vous obtenez SAINT AGNES, un furieux et décomplexé combo, qui serait même très largement adoubé par Trent Reznor. Mais « Bloodsuckers » ne se limite pas à ça, loin de là.

Si ce nouvel opus des Londoniens bouscule, c’est en partie dû à la performance d’une frontwoman écorchée vive qui transmet ses émotions et sa colère avec une sincérité totale. Très organique malgré les machines, « Bloodsuckers » transgresse les codes, intègre des notes de Grunge, de Nu Metal sur des phrasés et avec un flow parfois parlés  entre rage et férocité (« Animal », « At War With Myself », « Follow You », « Outsider » et bien sûr « Bloodsuckers »). Percutant, puissant et massif, SAINT AGNES lance tout juste les hostilités. 

Catégories
Heavy Psych Rock Stoner Blues

Ritual King : souverain

En moins de dix ans d’existence, le groupe de Manchester a pris tellement de hauteur qu’il atteint dès son deuxième effort des cimes inouïes. Sensible et authentique, le jeu de RITUAL KING offre une sensation de grande découverte et à la fois d’une évidence absolue. Maîtrisant toutes les facettes d’un registre très élargi, c’est vrai, le combo de Manchester s’ouvre des voies et des espaces musicaux hypnotiques et capables de déclencher aussi des instants de fureur parfaitement canalisés. « The Infinite Mirror » est rassembleur et tellement instinctif.

RITUAL KING

« The Infinite Mirror »

(Ripple Music)

Depuis 2016, RITUAL KING pose et impose son style sur la scène Stoner anglaise notamment. Dès « Earthrise », EP sorti en 2018, le trio n’a eu de cesse de faire reculer les frontières du genre. Il y a trois ans, c’est avec son premier album éponyme qu’il a véritablement affiné et peaufiné son style si particulier. S’inspirant des pionniers du genre en maintenant ce côté brut, souvent rugueux et sauvage, Jordan Leppitt (guitare, chant), Dan Godwin (basse) et Gareth Hodges (batterie) continuent leurs expérimentations à base de Psych, de Classic Rock et d’un Heavy Blues ravageur.

Toujours aussi surprenants et créatifs, les Britanniques entretiennent une certaine tradition, qu’ils se sont tellement bien appropriés qu’ils en font aujourd’hui ce qu’ils veulent. « The Infinite Mirror » se présente donc comme un album très abouti, constitué de seulement cinq morceaux généreusement longs et faits de paysages sonores très changeants, dans lesquels on se plonge au gré des solos bluesy, des cavalcades rythmiques massives et de ce chant lointain et hypnotique. RITUAL KING n’a pas son pareil en termes d’approche, tant les territoires sonores sont multiples et uniques.

Expansifs et très immersifs, les Mancuniens prennent le temps de poser des atmosphères saisissantes et dès « Flow State », on découvre que « The Infinite Mirror » ne sera définitivement pas comme son prédécesseur. Faisant la part belle aux longues plages instrumentales, RITUAL KING s’exprime pleinement à travers des passages aériens captivants comme des solos brûlants, où le côté Heavy Blues prend le dessus grâce à son guitariste. Véritable kaléidoscope Psych et Stoner, ce deuxième opus brille par sa maturité et son sens narratif (« Landmass », « Tethered » et le morceau-titre). Magistral !

Catégories
Hard Rock Heavy metal Metal

Sophie Lloyd : almost alone

Les temps changent et c’est via internet et les réseaux sociaux que SOPHIE LLOYD s’est faite un nom avant de commencer à se produire sur des scènes gigantesques avec d’autres. La Londonienne a eu l’occasion de se créer un joli carnet d’adresse dans le monde du Metal et, au risque de passer au second plan par rapport aux artistes présents, elle démontre qu’elle est bien plus qu’une guitariste de session, même si elle va devoir s’imposer à son tour sur scène avec ce premier « Imposter Syndrome ».

SOPHIE LLOYD

« Imposter Syndrome »

(Autumn Records)

Les femmes sont de plus en plus nombreuses à se lancer en solo et c’est une très bonne chose. A l’instar d’Orianthi et Nita Strauss notamment, SOPHIE LLOYD est décidée à se produire sous son nom et son entrée en piste avec ce très bon « Imposter Syndrome » témoigne déjà d’une grande assurance doublée d’un énorme talent qu’on avait déjà très largement perçu. Comme d’autres, elle est apparue sur YouTube où elle a construit sa notoriété, puis en live avec Machine Gun Kelly et on lui pardonne ce faux pas.

Pourtant rompue à l’exercice des reprises qu’elles s’approprient d’une manière souvent très shred, SOPHIE LLOYD présente un son bien à elle et un toucher très personnel. C’est d’autant plus remarquable que la guitariste livre un premier album sur lequel elle a convié onze invités, et non des moindres. Le panel artistique est très large, même s’il reste dans une veine Hard’n Heavy, et la faculté d’adaptation de la Britannique est étonnante et assez rare. Elle se met véritablement au service des morceaux avec beaucoup d’instinct.

Sa polyvalence dévoile une artiste complète, qui se fond dans l’univers de ses guests venus donner de la voix, excepté le guitariste YouTuber Cole Rolland sur un instrumental. Solide sur les rythmiques et rayonnante sur les solos, SOPHIE LLOYD n’en fait pas trop, mais suffisamment pour briller. Si les titres avec les frontmen de Steel Panther, Black Stoner Cherry, Trivium et Atreyu sont explosifs, ceux avec les chanteuses de Halestorm, Marisa And The Moths et la Canadienne Lauren Babic sont vraiment un cran au-dessus. Convaincante.

Catégories
Rock Progressif

Fish On Friday : une pêche miraculeuse

Brillant cette fois encore, le quatuor belgo-anglo-américain continue son aventure musicale entre un Rock Progressif fin et un Art-Rock très élaboré. Avec « 8mm », FISH ON FRIDAY avance dans une sorte de spleen très positif (si, si !) où les claviers se mêlent à la guitare, guidés par un chant à trois voix particulièrement bien mixé. Atmosphérique et aux multiples reliefs, cette nouvelle réalisation surprend et détend autant qu’elle envoûte.

FISH ON FRIDAY

« 8mm »

(Cherry Red Records)

Après le très bon « Black Rain » sorti il y a trois ans, la multinationale progressive livre « 8mm », un album d’une élégance renouvelée à laquelle elle nous a habitués depuis ses débuts. Toujours emprunt d’une certaine nostalgie dans ses textes et sa musique, FISH ON FRIDAY fait cette fois un clin d’œil aux vieux films amateurs à travers son titre bien sûr, et aussi dans son contenu qui met en valeur les mélodies, les harmonies, la créativité des musiciens et livre quelques surprises.

Fondé il y a un peu plus de 15 ans à Anvers en Belgique par le claviériste, chanteur et producteur Frank Van Bogaert (avec Williams Beckers parti depuis) et aujourd’hui accompagné du guitariste californien Marty Townsend, du bassiste anglais Nick Beggs et du Belge Marcus Weymaere à la batterie, FISH ON FRIDAY dévoile son univers si singulier sur des réalisations toujours aussi raffinées. « 8mm » ne déroge pas à la règle et le voyage est beau, tant l’envolée est constante.

Coproduit par Beggs et Van Bogaert, qui se partagent subtilement le chant, ce sixième opus accueille aussi la chanteuse Lula Beggs sur plusieurs titres, ainsi que Theo Travis (flûte et saxo). Délicate et aérienne, la légèreté apparente fait presqu’oublier la virtuosité du groupe et la grande qualité des arrangements. FISH ON FRIDAY se fend même d’une superbe reprise des Britanniques Metro (« Flames » sorti en 1977) et enchaine quelques merveilles (« 8mm », « Jump This Wall », « Silently Raging »).

Catégories
Blues Rythm'n' Blues Soul

Robin Trower featuring Sari Schorr : éblouissant

C’est de l’autre côté de l’Atlantique que le bluesman ROBIN TROWER est allé chercher sa nouvelle muse artistique en la présence de SARI SCHORR, rayonnante chanteuse de la ‘Big Apple’. Et cette rencontre fait des étincelles sur ce « Joyful Sky », dont on espère qu’il ne soit pas un simple one-shot. Très Soul et R&B dans l’ensemble, le Blues resplendit à travers la guitare du maître, tandis que sa partenaire multiplie les variations en jetant le trouble sur des titres taillés sur mesure. Du grand art ! 

ROBIN TROWER featuring SARI SCHORR

« Joyful Sky »

(Provogue/Mascot Label Group)

A travers sa belle et longue carrière, ROBIN TROWER n’a eu de cesse de faire preuve de créativité que ce soit en solo ou au cours de ses très nombreuses collaborations. Avec la New-Yorkaise SARI SCHORR, le guitariste a visé juste tant le duo fonctionne à merveille. Partageant aussi le même manageur, les deux artistes se trouvent très naturellement sur des chansons que le Britannique a composé spécialement et d’autres plus anciennes qu’il a réarrangé en fonction de la voix de l’américaine. La combinaison de ces deux talents est tout simplement exceptionnelle, le tout dans une chaleur d’un groove irrésistible.

Si SARI SCHORR n’a pas bénéficié des mêmes lumières que certaines de ses consœurs, elle compte deux albums studio et un live à son actif, est membre du ‘New-York Blues Hall Of Fame’ et fut longtemps la choriste de Joe Louis Walker et de Popa Chubby avant de former un groupe avec Innes Sibun, le guitariste de Robert Plant. Autant dire que la blueswoman n’est pas la première venue comme on peut l’entendre sur « Joyful Sky », où sa voix puissante, délicatement éraillée et sensuelle fait des merveilles. Sa présence aux côtés de ROBIN TROWER ne doit donc rien au hasard.

Interprète des compositions de l’Anglais, elle se meut subtilement entre ses notes pleines d’émotion enveloppées de la wah-wah de sa célèbre Stratocaster rendues inimitables par ce toucher unique. Avec un registre vocal dont on peut retrouver des similitudes chez Beth Hart notamment, SARI SCHORR illumine littéralement « Joyful Sky », qui porte si bien son nom (« Burn », « The Distance », « The Circle Is Complete » avec ses sept minutes très 70’s, « Joyful Sky », « Flatter To Deceive », « I’ll Be Moving On »). Tandis que l’Américaine séduit par une intonation sublime et flottante, ROBIN TROWER éblouit par sa justesse et un feeling brûlant.

Photo : Blackham Images
Catégories
Blues Contemporary Blues

Maria Daines : true color

Chaque nouvelle réalisation de MARIA DAINES est toujours un enchantement. Dans un Blues délicat, moderne et envoûtant, la chanteuse et compositrice présente des chansons surtout mid-tempo dans un registre British Blues d’une clarté rayonnante. Avec son complice Paul Killington, musicien et producteur, elle pose sa voix sur une musique pleine de sensibilité et d’émotion. « Blue » est un modèle du genre qu’on ne se lasse pas d’écouter.

MARIA DAINES

« Blue »

(Independant)

Il aura donc fallu attendre trois ans pour réentendre la voix exceptionnelle de MARIA DAINES. En effet, c’est en 2020 que la Britannique avait sorti le très, très bon « The River », toujours en indépendant. Même si elle s’est essayée à d’autres styles, c’est bel et bien au Blues qu’elle revient toujours, et toujours accompagnée par le multi-instrumentiste, producteur et exceptionnel guitariste Paul Killington. Le duo est en symbiose totale et cela s’entend une fois encore sur « Blue ».

On pourrait s’étendre longuement sur la voix cristalline de MARIA DAINES, tant il est rare de voir une chanteuse dotée d’un spectre vocal capable de jouer sur une finesse incroyable et l’instant suivant de se déployer dans une énergie dont la puissance est tout aussi spectaculaire. Le chant de l’Anglaise est un instrument à part entière et, comme tous les virtuoses, elle n’a pas besoin d’en abuser pour marquer ses morceaux d’une empreinte indélébile. Et les dix titres sont d’une classe et d’une justesse absolue.

Le Blues du duo de Cambridge peut paraître d’une grande simplicité, tant il est d’une évidence et d’une fluidité absolues. Pourtant, tous deux guidés par un feeling constant, ils ont bâti un nouvel opus aux multiples détails et aux arrangements très soignés. Ouvrir « Blue » avec « Beyond Me », long de 7mn30, montre toute l’audace et le savoir-faire de MARIA DAINES et de Paul Killington, et d’autres perles suivent ensuite (« Sundown Blues », « Ain’t Your Man », « The River », « Blue », …) Brillant !

L’album est disponible sur le Bandcamp de la chanteuse : https://mariadaines.bandcamp.com/album/blue

L’incroyable duo formé par Maria Daines et Paul Killington

Catégories
Blues

Cat Squirrel : masterclass

C’est dorénavant depuis la péninsule ibérique que Mike Vernon exerce son art, celui du Blues. Aussi intemporel que voyageur, le style de l’Anglais traverse toutes les époques et tous les courants du genre, comme pour en extraire la substantifique moelle. Et avec CAT SQUIRREL, son nouveau groupe, c’est chose faite comme en témoigne « Blues What Am », un vrai disque de baroudeurs.

CAT SQUIRREL

« Blues What Am »

(Dixiefrog/Rock & Hall)

Si ce premier album de CAT SQUIRREL parait si familier, cela ne doit rein au hasard. En effet, la formation a vu le jour à l’initiative et sous l’impulsion du grand Mike Vernon, à qui l’atmosphère espagnole, pays où il réside depuis une vingtaine d’années, semble faire le plus grand bien. Et c’est tout naturellement qu’il s’est entouré de cinq bluesmen locaux, et non des moindres, pour créer cette nouvelle entité et sortir ce « Blues What Am », qui apparait comme un concentré délicat de la carrière du Britannique.

Pour rappel, Mike Vernon n’est autre que le fondateur du label Blue Horizon et a découvert, produit ou collaboré avec les plus grands, passant de John Mayall à Ten Years After et de Peter Green à David Bowie ou encore Elmore James. Garant de l’esprit du British Blues Boom, le chanteur et songwriter établit pourtant de belles passerelles entre le Blues du Delta, le Swamp, le Boogie, le Shuffle, le Rock ou le Swing. Et CAT SQUIRREL saute d’un rythme à l’autre, d’une ambiance à une autre avec une belle élégance.

Entouré des flamboyants Kid Carlos (guitare), Mingo Balaguer (harmonica), Oriol Fontanals (contrebasse) et Pascoual Monge (batterie), Mike Vernon démontre qu’il a toujours de la voix et surtout de l’inspiration. Sur plus d’une heure, le quintet présente 14 morceaux, dont quatre reprises, notamment celles de Big Bill Broonzy et Jimmy Reed. De Chicago au Royaume-Uni, CAT SQUIRREL nous balade avec une joie non-dissimulée dans un monde où le Blues est roi et où le Blues sourit constamment.

Catégories
Classic Rock Hard 70's Rock Progressif

Wishbone Ash : une cure de jouvence

Fondateur et garant de l’identité si particulière de WISHBONE ASH, Andy Powell perpétue avec élégance et inspiration l’héritage de son groupe, qui traverse le temps comme si de rien n’était. Entre Classic Rock, Hard Rock et avec un soupçon de Prog, les Anglais reviennent avec une surprise de taille. Mark Abrahams montre son évidente complicité à la guitare avec son leader, tandis que Bob Skeat (basse) et Mike Truscott (batterie) offrent une rythmique étincelante tout au long de ce « Live Dates Live » hors-norme.

WISHBONE ASH

« Live Dates Live »

(Steamhammer/SPV)

Quelle drôle d’idée que de rejouer en live un album live sorti il y a 50 ans déjà ! C’est pour célébrer cet anniversaire et surtout remercier ses fans que WISHBONE ASH s’est lancé dans cette belle aventure… jusqu’à faire écho à la pochette du « Live Dates » sorti en 1973 (une bien belle année !). Et histoire de bien faire les choses, les Anglais ont décidé de réinterpréter les morceaux dans le même ordre, avec la même envie et un talent toujours intact. Seul rescapé du line-up originel, le grand Andy Powell tient toujours les reines au chant et à la guitare bien sûr, et ses trois complices ne sont pas en reste, non plus.

Ce grand classique des Britanniques a donc été enregistré il y a tout juste cinq décennies et ils avaient même pu bénéficier du studio mobile des Rolling Stones pour l’immortaliser lors d’une longue tournée. D’ailleurs, aujourd’hui encore, la production de l’époque reste tout à fait honorable. A ce moment-là de sa carrière, le groupe était considéré comme l’un des meilleurs de son registre sur scène… une réputation largement conservée. WISHBONE ASH y interprète des titres figurant sur les albums « Argus », « Wishbone Four »  et « Pilgrimage », ainsi que leur succès « Blowin’ Free » et, bien sûr, l’incontournable « Phoenix » et ses 14 minutes.

Cette fois, c’est en dehors du Royaume-Uni et plus précisément au Daryl’s House Club de Pawling dans l’état de New-York que le quatuor s’est installé pour revisiter son mythique album. Et le résultat est plus que convaincant. L’intention de WISHBONE ASH n’est pas tant de donner un ‘coup de neuf’ à la première version, mais au contraire de la respecter et de conserver l’esprit et la philosophie d’antan. « Live Dates Live » ne sent pas la naphtaline, très loin de là, et c’est toujours un grand plaisir de réécouter « The King Will Come », « Warrior », « Rock’n Roll Widow »,  ou encore « The Pilgrim » et « Jail Bait ». La classe est la même et le temps n’a aucune emprise !

Catégories
Heavy metal

KK’s Priest : entre culte et nostalgie

On ne peut évidemment pas reprocher à KK Downing de s’être lancé dans une nouvelle aventure après cinq décennies très actives et marquantes au service du Heavy Metal. Très bien entouré, le riffman britannique n’est pas prêt de raccrocher et livre le deuxième album de KK’S PRIEST. Si la performance du quintet est très honorable, on ne peut s’empêcher de penser à son ancien et glorieux groupe, Judas Priest, avec qui la comparaison n’a même pas lieu d’être. Mais « The Sinner Rides Again » perpétue la tradition d’un Heavy Metal intemporel.

KK’S PRIEST

« The Sinner Rides Again » 

(Napalm Records)

Battre le fer tant qu’il est encore chaud semble être le leitmotiv de KK Downing et de sa nouvelle formation une décennie après son départ de Judas. Deux ans presque jour pour jour après la sortie de « Sermons Of The Sinner », le guitariste parait avoir tiré quelques enseignements d’un premier opus assez Old School, ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi, mais qui était surtout trop prévisible et assez peu inspiré. Cette fois, KK’S PRIEST sort les crocs et se montre beaucoup plus acéré.

Peut-être que la nouvelle signature chez Napalm Records a  revigoré les troupes. En tout cas, le line-up, quant à lui, reste inchangé et s’affiche aussi plus entreprenant. La légende anglaise, le frontman Tim ‘Ripper’ Owens, A.J. Mills (Hostile) à la guitare, Tony Newton (Voodoo Six) à la basse et Sean Elg (Deathriders, Cage) derrière les fûts sont nettement plus impliqués sur « The Sinner Rides Again », où KK’S PRIEST offre un visage racé et des morceaux plus incisifs que sur son prédécesseur.

Bien sûr, le septuagénaire n’a pas perdu ses réflexes, mais il peine parfois à se renouveler. Cela dit, il peut compter sur le reste de l’équipe qui garde le pied sur l’accélérateur et c’est heureux (« Sons Of The Sentinel », « One More Shot At Glory », « Hymn 66 », « Pledge Your Souls »). Bien produit, « The Sinner Rides Again » tient malgré tout la route. Le plus gros problème de KK’S PRIEST réside encore et toujours dans son nom, car on garde à l’esprit son épopée passée. Sauf qu’ici, on est bien loin du compte.

Catégories
Heavy Rock Power Rock Rock Hard

Heavy Water : business family

Même s’il est le fils d’une légende du Heavy Metal, Seb Byford n’entend pourtant pas marcher dans les pas de son père musicalement. Cela dit, il est parvenu à l’embraquer dans l’aventure HEAVY WATER loin de l’institution Saxon. Avec « Dreams Of Yesterday », l’ambiance est plutôt Rock, même si quelques sonorités assez Old School et un brin Hard Rock émanent de ce deuxième effort rondement mené par le mythique frontman et sa progéniture.

HEAVY WATER

« Dreams Of Yesterday »

(Silver Lining Music)

Si le rapprochement artistique père/fils qui a donné lieu à « Red Brick City » il y a deux ans en pleine période de Covid, il semblerait que la Byford Family ait décidé de récidiver et d’inscrire HEAVY WATER dans le temps. Même si Biff a depuis sorti « Carpe Diem » et le navrant « More Inspirations » avec Saxon, le duo créé avec le fiston n’a pas été un one-shot, puisque les revoilà avec « Dreams Of Yesterday », un deuxième album varié et solide, dans la lignée du premier.

A la guitare et au chant, Seb paraît toujours tenir la boutique avec force et talent, Biff assurant la basse et les chœurs avec son inimitable timbre de voix. Loin de son Heavy Metal habituel et même s’il avait laissé entrevoir d’autres registres sur les deux non-essentiels opus de covers de Saxon, c’est assez surprenant de le retrouver dans certains styles abordés sur « Dreams Of Yesterday ». Mais il ne fait que tenir la basse sur HEAVY WATER… et d’ailleurs cela s’entend !

Le groupe a trouvé ses marques et même s’il se cherche encore un peu, une empreinte et une identité commencent à se dessiner. Très ancré dans les années 80 et 90, HEAVY WATER rappelle autant Led Zeppelin que Soundgarden ou Alice In Chains et penche sur des titres assez nerveux dans un Rock Hard classique, bluesy parfois, alternatif et légèrement Stoner (« Another Day », « Be My Savior », « Don’t Take It Granted », « Castaway »). Un peu éparse, mais très soudé !

Photo : Steph Byford

Retrouvez la chronique du premier album :