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Blues Contemporary Blues

Maria Daines : true color

Chaque nouvelle réalisation de MARIA DAINES est toujours un enchantement. Dans un Blues délicat, moderne et envoûtant, la chanteuse et compositrice présente des chansons surtout mid-tempo dans un registre British Blues d’une clarté rayonnante. Avec son complice Paul Killington, musicien et producteur, elle pose sa voix sur une musique pleine de sensibilité et d’émotion. « Blue » est un modèle du genre qu’on ne se lasse pas d’écouter.

MARIA DAINES

« Blue »

(Independant)

Il aura donc fallu attendre trois ans pour réentendre la voix exceptionnelle de MARIA DAINES. En effet, c’est en 2020 que la Britannique avait sorti le très, très bon « The River », toujours en indépendant. Même si elle s’est essayée à d’autres styles, c’est bel et bien au Blues qu’elle revient toujours, et toujours accompagnée par le multi-instrumentiste, producteur et exceptionnel guitariste Paul Killington. Le duo est en symbiose totale et cela s’entend une fois encore sur « Blue ».

On pourrait s’étendre longuement sur la voix cristalline de MARIA DAINES, tant il est rare de voir une chanteuse dotée d’un spectre vocal capable de jouer sur une finesse incroyable et l’instant suivant de se déployer dans une énergie dont la puissance est tout aussi spectaculaire. Le chant de l’Anglaise est un instrument à part entière et, comme tous les virtuoses, elle n’a pas besoin d’en abuser pour marquer ses morceaux d’une empreinte indélébile. Et les dix titres sont d’une classe et d’une justesse absolue.

Le Blues du duo de Cambridge peut paraître d’une grande simplicité, tant il est d’une évidence et d’une fluidité absolues. Pourtant, tous deux guidés par un feeling constant, ils ont bâti un nouvel opus aux multiples détails et aux arrangements très soignés. Ouvrir « Blue » avec « Beyond Me », long de 7mn30, montre toute l’audace et le savoir-faire de MARIA DAINES et de Paul Killington, et d’autres perles suivent ensuite (« Sundown Blues », « Ain’t Your Man », « The River », « Blue », …) Brillant !

L’album est disponible sur le Bandcamp de la chanteuse : https://mariadaines.bandcamp.com/album/blue

L’incroyable duo formé par Maria Daines et Paul Killington

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Blues

Cat Squirrel : masterclass

C’est dorénavant depuis la péninsule ibérique que Mike Vernon exerce son art, celui du Blues. Aussi intemporel que voyageur, le style de l’Anglais traverse toutes les époques et tous les courants du genre, comme pour en extraire la substantifique moelle. Et avec CAT SQUIRREL, son nouveau groupe, c’est chose faite comme en témoigne « Blues What Am », un vrai disque de baroudeurs.

CAT SQUIRREL

« Blues What Am »

(Dixiefrog/Rock & Hall)

Si ce premier album de CAT SQUIRREL parait si familier, cela ne doit rein au hasard. En effet, la formation a vu le jour à l’initiative et sous l’impulsion du grand Mike Vernon, à qui l’atmosphère espagnole, pays où il réside depuis une vingtaine d’années, semble faire le plus grand bien. Et c’est tout naturellement qu’il s’est entouré de cinq bluesmen locaux, et non des moindres, pour créer cette nouvelle entité et sortir ce « Blues What Am », qui apparait comme un concentré délicat de la carrière du Britannique.

Pour rappel, Mike Vernon n’est autre que le fondateur du label Blue Horizon et a découvert, produit ou collaboré avec les plus grands, passant de John Mayall à Ten Years After et de Peter Green à David Bowie ou encore Elmore James. Garant de l’esprit du British Blues Boom, le chanteur et songwriter établit pourtant de belles passerelles entre le Blues du Delta, le Swamp, le Boogie, le Shuffle, le Rock ou le Swing. Et CAT SQUIRREL saute d’un rythme à l’autre, d’une ambiance à une autre avec une belle élégance.

Entouré des flamboyants Kid Carlos (guitare), Mingo Balaguer (harmonica), Oriol Fontanals (contrebasse) et Pascoual Monge (batterie), Mike Vernon démontre qu’il a toujours de la voix et surtout de l’inspiration. Sur plus d’une heure, le quintet présente 14 morceaux, dont quatre reprises, notamment celles de Big Bill Broonzy et Jimmy Reed. De Chicago au Royaume-Uni, CAT SQUIRREL nous balade avec une joie non-dissimulée dans un monde où le Blues est roi et où le Blues sourit constamment.

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Classic Rock Hard 70's Rock Progressif

Wishbone Ash : une cure de jouvence

Fondateur et garant de l’identité si particulière de WISHBONE ASH, Andy Powell perpétue avec élégance et inspiration l’héritage de son groupe, qui traverse le temps comme si de rien n’était. Entre Classic Rock, Hard Rock et avec un soupçon de Prog, les Anglais reviennent avec une surprise de taille. Mark Abrahams montre son évidente complicité à la guitare avec son leader, tandis que Bob Skeat (basse) et Mike Truscott (batterie) offrent une rythmique étincelante tout au long de ce « Live Dates Live » hors-norme.

WISHBONE ASH

« Live Dates Live »

(Steamhammer/SPV)

Quelle drôle d’idée que de rejouer en live un album live sorti il y a 50 ans déjà ! C’est pour célébrer cet anniversaire et surtout remercier ses fans que WISHBONE ASH s’est lancé dans cette belle aventure… jusqu’à faire écho à la pochette du « Live Dates » sorti en 1973 (une bien belle année !). Et histoire de bien faire les choses, les Anglais ont décidé de réinterpréter les morceaux dans le même ordre, avec la même envie et un talent toujours intact. Seul rescapé du line-up originel, le grand Andy Powell tient toujours les reines au chant et à la guitare bien sûr, et ses trois complices ne sont pas en reste, non plus.

Ce grand classique des Britanniques a donc été enregistré il y a tout juste cinq décennies et ils avaient même pu bénéficier du studio mobile des Rolling Stones pour l’immortaliser lors d’une longue tournée. D’ailleurs, aujourd’hui encore, la production de l’époque reste tout à fait honorable. A ce moment-là de sa carrière, le groupe était considéré comme l’un des meilleurs de son registre sur scène… une réputation largement conservée. WISHBONE ASH y interprète des titres figurant sur les albums « Argus », « Wishbone Four »  et « Pilgrimage », ainsi que leur succès « Blowin’ Free » et, bien sûr, l’incontournable « Phoenix » et ses 14 minutes.

Cette fois, c’est en dehors du Royaume-Uni et plus précisément au Daryl’s House Club de Pawling dans l’état de New-York que le quatuor s’est installé pour revisiter son mythique album. Et le résultat est plus que convaincant. L’intention de WISHBONE ASH n’est pas tant de donner un ‘coup de neuf’ à la première version, mais au contraire de la respecter et de conserver l’esprit et la philosophie d’antan. « Live Dates Live » ne sent pas la naphtaline, très loin de là, et c’est toujours un grand plaisir de réécouter « The King Will Come », « Warrior », « Rock’n Roll Widow »,  ou encore « The Pilgrim » et « Jail Bait ». La classe est la même et le temps n’a aucune emprise !

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Heavy metal

KK’s Priest : entre culte et nostalgie

On ne peut évidemment pas reprocher à KK Downing de s’être lancé dans une nouvelle aventure après cinq décennies très actives et marquantes au service du Heavy Metal. Très bien entouré, le riffman britannique n’est pas prêt de raccrocher et livre le deuxième album de KK’S PRIEST. Si la performance du quintet est très honorable, on ne peut s’empêcher de penser à son ancien et glorieux groupe, Judas Priest, avec qui la comparaison n’a même pas lieu d’être. Mais « The Sinner Rides Again » perpétue la tradition d’un Heavy Metal intemporel.

KK’S PRIEST

« The Sinner Rides Again » 

(Napalm Records)

Battre le fer tant qu’il est encore chaud semble être le leitmotiv de KK Downing et de sa nouvelle formation une décennie après son départ de Judas. Deux ans presque jour pour jour après la sortie de « Sermons Of The Sinner », le guitariste parait avoir tiré quelques enseignements d’un premier opus assez Old School, ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi, mais qui était surtout trop prévisible et assez peu inspiré. Cette fois, KK’S PRIEST sort les crocs et se montre beaucoup plus acéré.

Peut-être que la nouvelle signature chez Napalm Records a  revigoré les troupes. En tout cas, le line-up, quant à lui, reste inchangé et s’affiche aussi plus entreprenant. La légende anglaise, le frontman Tim ‘Ripper’ Owens, A.J. Mills (Hostile) à la guitare, Tony Newton (Voodoo Six) à la basse et Sean Elg (Deathriders, Cage) derrière les fûts sont nettement plus impliqués sur « The Sinner Rides Again », où KK’S PRIEST offre un visage racé et des morceaux plus incisifs que sur son prédécesseur.

Bien sûr, le septuagénaire n’a pas perdu ses réflexes, mais il peine parfois à se renouveler. Cela dit, il peut compter sur le reste de l’équipe qui garde le pied sur l’accélérateur et c’est heureux (« Sons Of The Sentinel », « One More Shot At Glory », « Hymn 66 », « Pledge Your Souls »). Bien produit, « The Sinner Rides Again » tient malgré tout la route. Le plus gros problème de KK’S PRIEST réside encore et toujours dans son nom, car on garde à l’esprit son épopée passée. Sauf qu’ici, on est bien loin du compte.

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Heavy Rock Power Rock Rock Hard

Heavy Water : business family

Même s’il est le fils d’une légende du Heavy Metal, Seb Byford n’entend pourtant pas marcher dans les pas de son père musicalement. Cela dit, il est parvenu à l’embraquer dans l’aventure HEAVY WATER loin de l’institution Saxon. Avec « Dreams Of Yesterday », l’ambiance est plutôt Rock, même si quelques sonorités assez Old School et un brin Hard Rock émanent de ce deuxième effort rondement mené par le mythique frontman et sa progéniture.

HEAVY WATER

« Dreams Of Yesterday »

(Silver Lining Music)

Si le rapprochement artistique père/fils qui a donné lieu à « Red Brick City » il y a deux ans en pleine période de Covid, il semblerait que la Byford Family ait décidé de récidiver et d’inscrire HEAVY WATER dans le temps. Même si Biff a depuis sorti « Carpe Diem » et le navrant « More Inspirations » avec Saxon, le duo créé avec le fiston n’a pas été un one-shot, puisque les revoilà avec « Dreams Of Yesterday », un deuxième album varié et solide, dans la lignée du premier.

A la guitare et au chant, Seb paraît toujours tenir la boutique avec force et talent, Biff assurant la basse et les chœurs avec son inimitable timbre de voix. Loin de son Heavy Metal habituel et même s’il avait laissé entrevoir d’autres registres sur les deux non-essentiels opus de covers de Saxon, c’est assez surprenant de le retrouver dans certains styles abordés sur « Dreams Of Yesterday ». Mais il ne fait que tenir la basse sur HEAVY WATER… et d’ailleurs cela s’entend !

Le groupe a trouvé ses marques et même s’il se cherche encore un peu, une empreinte et une identité commencent à se dessiner. Très ancré dans les années 80 et 90, HEAVY WATER rappelle autant Led Zeppelin que Soundgarden ou Alice In Chains et penche sur des titres assez nerveux dans un Rock Hard classique, bluesy parfois, alternatif et légèrement Stoner (« Another Day », « Be My Savior », « Don’t Take It Granted », « Castaway »). Un peu éparse, mais très soudé !

Photo : Steph Byford

Retrouvez la chronique du premier album :

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Djent Groove Metal Metal Progressif

TesseracT : futuriste

Sur une production massive signée en collaboration avec Peter Miles et Katherine Marsh de Choir Noir, TESSEARCT livre « War Of Being », un opus conceptuel et particulièrement immersif. Pointus et techniques, les Anglais posent des ambiances souvent avant-gardistes, et toujours aussi Metal et progressives. Et en se réinventant à chaque fois, leur parcours est assez renversant. A noter que la pochette a été réalisée avec l’assistance d’une IA, une chose qu’on ne verra pas se produire sur la musique du groupe, selon son guitariste James Monteith.

TESSERACT

« War Of Being »

(Kscope)

Apparu au début des années 2000, TESSERACT fait partie de la grande famille du Metal Progressif avec cependant des aspects qui le distingue du style originel. Les inspirations Rock des pionniers ont disparu au profit de sonorités plus actuelles comme le Nu Metal et surtout le Djent avec lesquels les membres du groupe ont grandi. C’est assez normal finalement et cela donne des spécificités particulières aux Britanniques, qui sont parmi les rares à proposer ce type de registre. En perpétuelle évolution et adeptes d’expérimentation musicale, ils présentent un « War Of Being » novateur.  

Cinq ans après leur dernier effort studio, « Sonder », et suite à « Live In The Lockdown » et « P.O.R.T.A.L.S. » sortis en pleine pandémie, TESSERACT s’essaie au concept-album et c’est plutôt réussi. On plonge ainsi dans ‘The Strangeland’, où se trouvent les deux protagonistes de cette fable moderne. En alternant les couleurs musicales à presque chaque album, le quintet sort systématiquement de sa zone de confort tout en restant dans un Metal Progressif flirtant avec le Groove, le Nu Metal et surtout le Djent. Présentées comme un élément unique, les neuf plages de « War Of Being » sont littéralement soudées.

L’enchaînement des morceaux est remarquable et grâce à des atmosphères très contrastées et un gros travail sur les textures sonores, TESSERACT s’appuie sur une belle vélocité et des passages aériens bien sentis. Entre chant clair mélodique et growl appuyé, le frontman Daniel Tompkins livre une prestation en symbiose parfaite avec un duo de guitaristes survitaminé, dont les riffs Heavy ravagent tout sur leur passage. Enfin, la rythmique agile et puissante mène ce nouvel opus sur un train d’enfer (« War Of Being », « The Grey », « Sacrifice », « Sirens »). Une belle et très maîtrisée déflagration !

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Hard FM

Vega : melody makers

Décidemment, le Hard FM (AOR, Melodic Hard Rock, etc…) est en pleine effervescence et surtout se découvre une seconde vie, nettement plus dynamique, audacieuse et technique qu’il a pu l’être durant son âge d’or dans les années 80/90. Et si VEGA profite de cet engouement, il est loin d’être un nouveau venu sur la scène Hard Rock. Créé en Angleterre il y a plus de dix ans, la formation présente un « Battlelines » généreux et solide.

VEGA

« Battlelines »

(Frontiers Music)

Fondé en 2009 par son chanteur Nick Workman, VEGA sort aujourd’hui son huitième album. Si les Britanniques ne bénéficient pas encore d’une grande notoriété dans le reste de l’Europe, ils peuvent compter sur une solde fan-base sur leur île, où ils enchainent les concerts. Et avec « Battlelines », le quintet pourrait se voir ouvrir des portes, d’autant que son Hard Rock mélodique à de quoi séduire de nouveaux adeptes au-delà de ses frontières.

Côté line-up, on note l’arrivée sur ce nouvel opus de Mark Trail à la basse, tandis que le groupe est stabilisé depuis 2020 et « Get Your Teeth » et « Anarchy And Unity ». Cet équilibre se ressent vraiment sur les morceaux de « Battlelines », composé par le leader du combo et Pete Newdeck, le batteur qui est aussi producteur. VEGA semble avoir trouvé un nouveau souffle, grâce à une remise en question étonnante.

Les deux guitaristes, Marcus Thurston et Billy Taylor, s’en donnent à cœur-joie et le travail sur les riffs, les chorus et les solos est remarquable. Entraînant et accrocheur, VEGA se montre costaud et les 12 titres devraient faire un carton sur scène (« Heros And Zeros », « Battlelines », « Don’t Let them See Your Bleed », « Run With Me », « Not Enough »). Très convaincant avec des mélodies aussi fédératrices, les Anglais viennent de frapper un grand coup.

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Blues Rock

When Rivers Meet : foudroyant

En pleine ébullition depuis quelques années, le Royaume-Uni a vu émerger beaucoup de talents et se trouve aujourd’hui avec une génération d’artistes aguerris et très créatifs. WHEN RIVERS MEET fait maintenant partie des incontournables, tant son ascension a été fulgurante. Toujours sur son propre label, le couple se présente avec un nouvel opus encore très convaincant, frais, différent et musclé, « Aces Are High ».

WHEN RIVERS MEET

« Aces Are High »

(One Road Records)

Lorsque que Grace et Aaron Bond sont apparus avec leur premier album « We Fly Free » fin 2020 ici même, la suite de l’aventure a été limpide et sans embuche. Le couple proposait un Blues Rock original en mettant un sacré coup de jeune à la scène anglaise. Ensuite, le groupe a accumulé les récompenses en remportant sept Awards en deux ans. WHEN RIVERS MEET a confirmé son potentiel sur « Saving Grace » quelques mois plus tard et l’an dernier, on a pu savourer leurs prestations scéniques sur l’excellent « The Flying Free Tour Live ».

C’est donc un grand plaisir de parler de « Aces Are High », troisième réalisation studio des Britanniques. Et cette fois encore, ils surprennent en se dévoilant sous un jour nouveau. Bien sûr, on reste dans le domaine du Blues Rock, plus que jamais même, mais il est bien différent de ce qu’ils nous ont proposé jusqu’à présent. Toujours indépendant, WHEN RIVERS MEET décide de son évolution, expérimente et n’a de compte à rendre à personne, si ce n’est bien sûr à des fans de plus en plus nombreux.

La grande différence avec « Aces Are High » tient dans cette production très brute et épurée. Loin de certains aspects feutrés décelés sur leurs premiers opus, le duo se montre beaucoup plus Rock, très rentre-dedans, libérant un Blues très urbain et parfois même assez froid (« Infected », « Play My Game », « Ace Are High », « Train To Avalon », « The Secret »). Pour autant, WHEN RIVERS MEET garde toute son intensité et l’on retrouve beaucoup de chaleur sur « Golden » et « By Your Side » notamment. Renversant !

Photo : Rob Blackham

Retrouvez les deux interviews du groupe :

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Hard Rock

Phil Campbell And The Bastard Sons : legacy of madness

Dorénavant parfaitement huilé, PHIL CAMPBELL AND THE BASTARD SONS a pris son allure de croisière et son empreinte musicale est plus distinctive que jamais. Le Gallois emmène son petit monde dans les sphères Hard Rock qu’il connait si bien et qui côtoient le Blues, le Punk et le Stoner. Et si l’héritage du guitariste a été transmis dans les règles, il paraît plus vivant encore. Organique et musclé, « Kings Of The Asylum » est intense et incarne à merveille le Rock’n’Roll, version saturée.

PHIL CAMPBELL AND THE BASTARD SONS

« Kings Of The Asylum »

(Nuclear Blast Records)

Il s’appelle PHIL CAMPBELL et il joue du Rock’n’Roll ! Et il continue de le faire en famille avec ses trois fistons : Todd à la guitare, Tyla à la basse et Duane à la batterie, toujours accompagnés de l’ami de la famille, Neil Starr au chant. Depuis quelques années maintenant, c’est une affaire qui marche très bien, puisque le groupe enchaîne tournées et albums (comme avec Motörhead), dont celui-ci est le troisième. Fiables et fidèles à eux-mêmes, THE BASTARDS SONS régalent avec ce nouvel opus plein de fraîcheur.  

Il se dégage comme un air de fête de « Kings Of The Asylum » et on peut même pleinement sentir que ces cinq-là aiment et savourent ce qu’ils font. Et cela s’entend dès « Walking In Circles » et « Too Much Is Never Enough », qui ouvrent les festivités. L’ancien compagnon de route de Lemmy livre une nouvelle cascade de riffs terriblement groovy et d’une incroyable fluidité, à l’instar de ses solos précis et tout en feeling. PHIL CAMPBELL AND THE BASTARDS SONS n’a pas prévu de révolutionner le Rock,  ni le Hard Rock, mais sa contribution est belle.

Du (déjà) classique « Strike The Match » au rugueux « The Hunt », ou au bluesy « Kings Of The Asylum » en passant par le punky « Maniac », les Britanniques parcourent le Rock et le Hard Rock avec une aisance naturelle qui ne fait que confirmer leur passion. La petite famille rayonnent et la fratrie est au diapason (« Schizophrenia », « Show No Mercy »). PHIL CAMPBELL AND THE BASTARDS SONS se montre d’une immense générosité. L’ensemble sonne très live et la production très directe le rend incontournable. Merci !

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Blues Rock Hard Blues Heavy Blues

Laurence Jones : l’étoffe d’un guitar-hero

Sur un rythme effréné, des riffs épais et groovy et un feeling imparable sur les solos, le songwriter, guitariste et chanteur LAURENCE JONES met un nouveau coup de pied dans la fourmilière Blues Rock en y insufflant des sonorités empruntées au Hard Rock et au Rock 70’s. Ce tout nouveau « Bad Luck & The Blues » apporte un souffle torride à sa discographie.

LAURENCE JONES

« Bad Luck & The Blues »

(Marshall Records)

Avec déjà quatre British Blues Awards sous le bras, LAURENCE JONES se présente avec un huitième album, « Bad Luck & The Blues », à tout juste 31 ans. Détenteur d’un Blues Rock explosif depuis ses débuts, ce nouvel opus semble marquer un nouveau départ pour le chanteur-guitariste. Nouvelle signature chez Marshall Records et aussi déclinaison d’un style qui s’est considérablement durci et même assombri avec une grosse dose de Classic Rock et même de Hard Rock. Le Britannique sort les griffes et donne à ses compos une force démultipliée.

Et l’on doit aussi peut-être ce nouvel élan à un retour dans une formule en power trio avec laquelle il a entamé sa carrière. Accompagné du bassiste Jack Alexander Timmis (Virgil & The Accelerators) et du batteur Ash Sheehan (Glenn Hughes, Tony Iommi), LAURENCE JONES paraît complètement épanoui au sein d’un groupe plus réduit, certes, mais dont la puissance de feu et la vélocité d’exécution rendent « Bad Luck & The Blues » saisissant et particulièrement instinctif dans le songwriting.

Autre atout, et il est de taille, cette nouvelle réalisation est mixée par Chris Sheldon (Jeff Beck, Foo Fighters), masterisé par Christian Wright (Robin Trower, Ten Years After) aux studios Abbey Road après un enregistrement dans les studios Marshall. Et cela révèle l’amplitude du jeu du virtuose anglais, qui prend une profondeur et un relief incroyable, tout en restant très Blues malgré la puissance déployée (« I’m Gone », « Woman », « Take Control », « Lost Broken » et le morceau-titre). LAURENCE JONES frappe fort et s’affirme comme un prodige du genre.

Photo : Blackham Images