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Hard Rock Heavy metal

Last In Line : masterclass

La production de « Jericho » est parfaite, l’écriture est brillante et la performance est classieuse. Voilà comment on pourrait résumer dans les grandes lignes ce nouvel opus de LAST IN LINE. La formation anglo-américaine estampillée Dio se détache même de l’empreinte du maître pour s’émanciper enfin et revendiquer une réelle identité musicale très personnelle et identifiable. Imparable !

LAST IN LINE

« Jericho »

(EarMUSIC)

Troisième réalisation pour ce groupe d’exception créé il y a une bonne dizaine d’années par le line-up originel de Dio afin de rendre hommage au célèbre frontman et roi des Elfes. Malgré la disparition de son bassiste Jimmy Bain en 2016, LAST IN LINE est toujours debout et sort même avec « Jericho » ce qui devrait être l’un des albums de l’année de Hard Rock et de Heavy Metal confondus… et de très loin !

Vinny Appice (batterie), Vivian Campbell (guitare), Phil Soussan (basse) et Andrew Freeman (chant) font une démonstration de force et de feeling dans les règles de l’art et l’album atteint des sommets qu’on n’avait pas aperçu depuis un bon moment. Solide et plein de panache, LAST IN LINE se distingue cette fois en prenant quelques distances avec ses attaches et cette libération est électrisante.

Tandis que la rythmique ronronne et survole les débats, Andrew Freeman livre une prestation vocale hors-norme et exceptionnelle (« Something Wicked », « Ghost Town », « Walls Of Jericho ». Et que dire de Vivian Campbell ? On prend enfin la pleine mesure du guitariste de Def Leppard, que vous n’écouterez plus jamais de la même façon (« Burning Bridges », « Do The Work », « Dark Days », « Bastard Son »). LAST IN LINE est époustouflant !

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Alternative Metal Alternative Rock International

Empyre : révélation alternative [Interview]

Avec leur deuxième album, « Relentless », les Anglais affichent beaucoup d’ambition et se présentent surtout avec une réalisation très aboutie, tant au niveau des morceaux que de la production. Volumineux et massif, le jeu d’EMPYRE navigue entre Metal et Rock, en courant alternatif et avec beaucoup d’émotion, et dans des sphères très atmosphériques voire progressives. Le groupe londonien a de la suite dans les idées et entend bien poursuivre son ascension sans attendre. Entretien avec Henrik Steenholdt, chanteur et guitariste du quatuor.

Photo : Rob Blackham

– Je vous avais découvert à l’été 2019 avec « Self Aware » où vous affichiez déjà de belles intentions. Vous voici maintenant chez Kscope pour votre deuxième album. Vu le catalogue du label, cela peut étonner un peu. Comment s’est fait le rapprochement qui a mené à cette signature ?

Au départ, nous ne cherchions pas et nous ne nous attendions pas à avoir de label pour la sortie de l’album. Nous l’avons donc abordé comme nous l’avions fait avec « Self Aware » et « The Other Side », dans le sens où nous avons payé nous-mêmes l’enregistrement, le mixage et le mastering. L’album était déjà prêt avant que Kscope n’ait jamais entendu parler de nous. Notre manager travaillait avec un autre groupe sur le label sœur de Kscope, Peaceville, et a suggéré d’envoyer l’album aux patrons des deux labels. Ils l’ont entendu et l’ont suffisamment aimé pour commencer à discuter d’un contrat.

– Avant de parler de « Relentless », j’aimerais qu’on dise aussi un mot sur la réalisation Unplugged qui le précède. On constate que votre musique se prête aussi très bien à un style acoustique. Est-ce que c’est d’ailleurs de cette façon que vous composez ?

Il y avait des compositions acoustiques sur « Self Aware » et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons fait cette adaptation, qui est devenu l’album « The Other Side ». Nous composions souvent avec deux guitares acoustiques, et plus précisément je jouais de l’acoustique et Did (le lead guitariste – NDR) de l’électrique. Beaucoup de ces chansons se prêtaient donc à des réinterprétations acoustiques complètes, et nous nous sommes inspirés de la série des ‘MTV Unplugged’ des années 90. On voulait faire quelque chose de similaire avec cette ambiance.

Photo : Rob Blackham

– Revenons à ce nouvel album qui dénote de « Self Aware », notamment grâce à une production vraiment incroyable. Avec « Relentless », vos morceaux prennent une toute autre ampleur. Est-ce que c’est l’élément qui manquait à EMPYRE pour prendre le volume affiché aujourd’hui ?

L’une des raisons vient d’un changement dans l’approche de l’écriture et plus précisément dans la diversité de composition des chansons. Certaines idées commencent avec une guitare acoustique, d’autres avec une électrique et progressivement les chansons que j’écris aujourd’hui naissent sur un clavier, un piano, un synthé ou même un orchestre. A l’époque de « Self Aware », nous n’avions pas accès aux outils que nous avons découverts au cours des dernières années et donc les arrangements sont généralement plus simples et pas aussi variés. Cette fois, nous avons également passé beaucoup de temps à analyser individuellement les parties de basse, de batterie et de guitare.

– Vous avez enregistré l’album durant la période de pandémie. Est-ce que la noirceur et la mélancolie que l’on retrouve sur les morceaux viennent de ces moments compliqués, ou c’était déjà l’intention de départ ?

Pour moi, la pandémie a globalement été une expérience vraiment agréable et positive à bien des égards. Si on ne tient pas compte du fait que ce fut une période frustrante du point de vue de ne pas pouvoir jouer en concert, de n’avoir pas pu avancer autant qu’on l’aurait souhaité sur le groupe, tout le reste a été super. J’ai vu la pandémie comme une opportunité et en plus la première année il faisait beau et j’avais plus de temps pour me consacrer à la musique. J’ai découvert l’orchestration et la possibilité d’utiliser un tas de choses sur mon ordinateur pour composer pour EMPYRE et aussi pour mon plaisir personnel. Et puis, nous avions déjà beaucoup de choses prêtes. On avait déjà enregistré « The Other Side » et plusieurs vidéos. Nous sommes donc entrés en confinement et on a quand même réussi à sortir 7 singles, 15 clips et un album acoustique en 2020/2021, tout en écrivant et en commençant à enregistrer « Relentless ».

Photo : Rob Blackham

– Au-delà de l’aspect massif et ample de la production, vous avez aussi apporté un soin tout particulier aux arrangements. De quelle manière avez-vous procédé ? Vous avez décidé de beaucoup de choses au moment du mix ?

La plupart des parties jouées par le groupe, ainsi que l’orchestration et les synthés, ont été décidés avant l’étape du mixage. Cependant, nous avons beaucoup travaillé sur le mix. C’était un travail difficile, car il a fallu faire de la place à pour inclure tout ce que nous voulions. On a également essayé différents mixages pour certaines chansons, principalement sur les niveaux entre les guitares et les voix. Il y a même quelques pistes avec deux lignes de basse. Tout ça a pris beaucoup de temps.

– Si on retrouve également certaines sonorités Hard Rock sur l’album, il y a ce côté très atmosphérique et moderne, et parfois même progressif, qui domine l’ensemble. EMPYRE joue beaucoup sur l’émotion dans toute sa diversité. Vous êtes assez inclassables finalement ?

Nous n’essayons pas d’être classés sous quelque étiquette que ce soit, mais juste comme du Rock. Pourtant, c’est peut-être une faiblesse pour un groupe peu connu de ne pas être facilement identifiable, car cela veut aussi dire que certains supports peuvent ne pas nous juger assez lourds pour le Metal, ou pas assez Prog pour le Prog. Nous avons le même problème avec des plateformes comme Spotify. Ils ont des milliers de genres disponibles, mais nous ne sommes pas sûrs qu’ils nous aient encore vraiment cernés ! Avec le temps, on espère que cela deviendra une force et nous aidera à franchir les frontières du Rock et à plaire à un plus large éventail de personnes.

Photo : Rob Blackham

– Enfin, maintenant que vous êtes soutenus par un label de renom avec ce colossal « Relentless », quelle est la prochaine étape ? Vous préparez une tournée plus conséquente ?

Notre objectif depuis le départ est d’atteindre au moins de jouer dans les plus grands festivals de Rock d’Europe. Nous espérons aussi que sur ce chemin, nous pourrons faire de grandes tournées qui nous emmèneront en dehors du Royaume-Uni. Pour l’instant, jusqu’à ce que ces opportunités se présentent, nous nous concentrons sur la construction de notre base de fans européenne en diffusant notre musique et en faisant passer le mot via des relais médiatiques comme que le vôtre, qui font un travail inestimable pour des groupes comme nous qui essaient de se faire connaître. On espère que cela ne prendra pas trop de temps avant de pouvoir tourner à l’étranger en tant que soutien à un groupe plus connu, ou de constituer suffisamment de fans pour être viables nous-mêmes.

Le nouvel album d’EMPYRE, « Relentless », sort le 31 mars prochain chez Kscope.

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Rock Progressif

Imaginaerium : une intemporalité ascensionnelle

Le Rock Progressif, teinté de Symphonique cette fois, ne supporte pas l’à-peu-près, c’est pourquoi le ‘casting’ réuni sur « The Rise Of Medici » dégage une rare intensité, qu’elle soit mélodique, orchestrale ou dans son récit si pointilleux et créatif. IMAGINAERIUM nous ramène quelques siècles en arrière avec une vision moderne de l’Histoire, où viennent se bousculer les images dans lesquelles les personnages prennent vie de manière saisissante. Du grand art !

IMAGINAERIUM

« The Rise Of Medici »

(Crime Records/We Låve Rock)

Projet final du regretté Eric Bouillette (Nine Skies, Solace Supplice, The Room, …), IMAGINAERIUM se présente avec un concept-album posthume brillant et qui devrait peut-être poursuivre son chemin sur scène. Car une telle réalisation est plutôt rare tant les protagonistes sont nombreux, neuf au total, « The Rise Of Medici » mérite que l’on s’y penche de très près afin de savourer pleinement cette grande fresque musicale toute en rebondissement.

Et ce magnifique édifice tient également sur les épaules de la chanteuse Laura Piazzai et du multi-instrumentiste Clive Nolan, tous deux à la base de cette création qui relate la montée au pouvoir d’une grande famille italienne du XVème siècle : les Médicis. Loin de donner dans le grandiloquent, l’Opéra Rock ou la comédie musicale, IMAGINAERIUM parvient à mettre en musique une histoire dans une belle unité narrative, qui capte naturellement toute l’attention.

Musicalement complexe parfois, on retient surtout la grande qualité des mélodies à l’œuvre et les couleurs apportées par un chant à cinq qui marie les contrastes sur une partition de haute volée. Avoir des musiciens d’un tel talent sur un album aussi exigeant que peu l’être « The Rise Of Medici » est nécessaire en plus d’être une véritable bénédiction. Machine à frissons, le groupe évolue d’un même et bel élan. IMAGINAERIUM invite au voyage… et il est beau !

Pour vous procurer l’album, un seul lien : https://shop.crimerecords.no

Retrouvez l’interview accordée par Laura Piazzai et Clive Nolan à Rock’n Force en octobre dernier :

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Blues Folk/Americana Soul / Funk

Eric Bibb : la lumière d’un sage

C’est la résonance d’un peuple opprimé qu’ERIC BIBB a voulu faire entendre sur « Ridin’ », où le musicien se fait l’écho de siècles de lutte des Afro-Américains avec un positivisme incroyable chevillé au corps et aux cordes. Précieux et précis, ce disque est autant un voyage qu’une réflexion sur les mouvements populaires actuels et passés, le tout distillé à travers des chansons sensibles et émouvantes et en évitant toute noirceur. Un modèle d’optimisme et d’une incroyable sobriété musicale.

ERIC BIBB

« Ridin’ »

(Dixiefrog)

La captivante voix de velours d’ERIC BIBB opère toujours comme par magie sur ce superbe « Ridin’ », et cela fait même cinq décennies et près de 40 albums que l’Américain installé à Londres régale de son jeu plein de finesse et si expressif. Teinté de Folk, d’Americana et d’un brin de Country, le bluesman a aussi conservé dans son répertoire ses racines Soul et Gospel, qui rendent cette nouvelle réalisation d’une grande et apaisante douceur. 

Librement inspiré de la peinture d’Eastman Johnson (« A Ride For Liberty » – 1862), la pochette de « Ridin’ » évoque sans détour l’espoir, la détermination et le courage de la communauté afro-américaine au fil du temps. C’est donc sur la base de ce concept qu’ERIC BIBB a bâti son nouvel opus où il exprime sa conception d’un racisme systémique et la façon de le purger du monde. Le songwriter est un humaniste, ainsi qu’un passeur.

Musicalement aussi, le songwriter ne s’interdit rien et nous promène dans des contrées funky, groovy et chaloupées dans un Blues dépouillé et très acoustique. Inspiré et délicat, il aspire à transmettre son espérance dans un voyage plein d’amour et de volonté. Et histoire de faire briller « Ridin’ » encore un peu plus, ERIC BIBB accueille les stellaires contributions de Taj Mahal, Jontavious Willis, Russell Malone et Habib Koité. Indispensable !      

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Blues Rock Hard Blues Southern Blues

The Answer : flamboyant

Savoureuse et chaleureuse, cette nouvelle réalisation des Anglo-irlandais est attendue depuis des années. Il faut reconnaître que THE ANSWER fait un parcours sans faute depuis plus de deux décennies maintenant. Entre Hard Rock et Blues Rock, le combo régale une fois encore avec ce lumineux « Sundowners » à la fois pêchu et délicat.

THE ANSWER

« Sundowners »

(Golden Robot Records)

Sept longues années se sont déjà passes depuis « Solas », dernier opus des Britanniques de THE ANSWER. Depuis sa création en 2000, le quatuor originaire de Newcastle d’un côté et de Downpatrick en Irlande du Nord de l’autre s’est forgé un solide répertoire commencé avec le phénoménale « Rise », qui a marqué les esprits et lui a permis d’écumer toute l’Europe avec les plus grands dont Ac/Dc.

Soudés depuis le début, Cormac Neeson (chant), Paul Mahon (guitare), Micky Waters (basse) et James Heatley (batterie) ont donc remis le bleu de chauffe et « Sundowners » est d’une incroyable fraîcheur. Le Rock Hard teinté de Blues ou le Blues mâtiné de Hard Rock, c’est selon, de THE ANSWER semble inusable et intemporel, niché quelque part entre Led Zeppelin et The Black Crowes.

Et ce septième album s’inscrit dans ce que le groupe a fait de meilleur. Dès l’envoûtant morceau-titre qui ouvre somptueusement les festivités, THE ANSWER prend les choses en main sur un groove imparable. Avec une production très soignée, l’équilibre entre les instruments est parfait et sert idéalement des chansons entêtantes (« Blood Brother », « California Rust », « Want You To Love Me », « Get On Back »). Classieux !

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Alternative Metal Alternative Rock Grunge

DeadBlondeStars : émotions fortes

Basé dans le South Yorkshire en Angleterre, DEADBLONDESTARS n’en est pas à son premier coup d’essai et ce deuxième album du quintet submerge par les émotions qu’il procure. L’Alternative Metal/Rock savamment gorgé de Grunge dégage une énergie dense et pleine de contrastes. Mastodonte et tout en finesse, « Metamorphosis » est un modèle du genre, une réussite totale.

DEADBLONDESTARS

« Metamorphosis »

(Independant)

Rock, Grunge, Alternative Metal ou post-Rock, peu importe finalement, puisque les Anglais de DEADBLONDESTARS sont parvenus à élaborer un style très personnel. Forcément, les noms de Pearl Jam, Soundgarden, Audioslave ou Alice In Chains vous viendront à l’esprit, car le groupe est directement issu de cette mouvance et il a réussi à y insuffler beaucoup de modernité, tant dans ses compositions que dans le son.

Après deux EP et un album éponyme en 2020, DEADBLONDESTARS a décidé de reprendre sa liberté et de sortir « Metamorphosis » en indépendant. Conséquence directe ou pas, le quintet de Sheffield est animé d’une grande liberté et s’est montré particulièrement inspiré durant la pandémie, puisque sur une trentaine de titres composés, les Britanniques n’en ont conservé que douze. Et le choix est plus que judicieux.

Profond et intense, « Metamorphosis » s’accompagne aussi d’une grande mélancolie incarnée par la voix puissante et touchante de Gary Walker. Le frontman a un impact incroyable tout au long du disque et ses variations sont incroyables (« Shine Any Light », « Bow To The Bend », « This Tree », « Alaska »). Des riffs  imparables, une rythmique massive et une production  irréprochable font entrer DEADBLONDESTARS dans la cour des grands.

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Classic Hard Rock

Uriah Heep : pionnier et immortel

Magnifiquement produit par Jay Ruston (Anthrax, Black Star Riders, Steel Panther), « Chaos & Colour » vient rappeler ô combien URIAH HEEP a su imposer sa patte et influencer un nombre incalculable de musiciens en plus de 50 ans d’existence. Fondateur d’un Hard Rock aux contours progressifs avec quelques autres au début des années 70, le quintet n’a jamais dévié de sa trajectoire, et, mieux, réussit avec une facilité toute naturelle à nous faire encore vibrer.

URIAH HEEP

« Chaos & Colour »

(Silver Lining Music)

Contrairement à beaucoup de groupes dont je ne ferai pas la liste ici tant elle serait longue, URIAH HEEP est de ceux qui ne semble pas prendre une ride, ni lever le pied un seul moment et surtout, les très rares à pouvoir encore compter avec une créativité hors-norme. Certes, « Chaos & Colour » ne vient pas révolutionner le genre, mais l’énergie déployée et la technicité de ses membres font de la formation anglaise l’une des plus attrayantes du siècle passé toujours en activité.

A la tête de URIAH HEEP depuis 1969, le jamais-rassasié guitariste Mick Box et sa célèbre wah-wah insufflent une fois encore une dynamique très Hard aux nouvelles compositions avec ce côté intemporel, qui fait la force de URIAH HEEP depuis cinq décennies. A ses côtés, le chanteur Bernie Shaw et le claviériste Phil Lanzon, arrivés ensemble en 1986 dans l’institution, sont l’autre point de repère et la force distillés sur ce 25ème album. Classique bien sûr, mais toujours aussi relevé, le quintet bouillonne encore.

Grâce à sa rythmique exemplaire, Russell Gilbrook (batterie) et Dave Rimmer (basse), URIAH HEEP continue s’assumer avec brio l’aspect très positif de son répertoire sur des envolées guitaristiques incroyables, des refrains et des chœurs imparables et un clavier insaisissable. Les Britanniques n’ont pas changé de braquet et conservent cette envie des premiers jours (« Save Me Tonight », « Silver Sunlight », « One Nation, One Sun », « Closer To Your Dreams », « Fly Like An Eagle »). Progressif et Rock, ces géants restent toujours d’actualité.  

Photo : Richard Stow
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Post-HardCore

Polar : une charge sonore

Après l’excellent « Nova » sorti en 2019, les Anglais ont pris leur mal en patience et ressurgissent avec le monumental « Everywhere, Everything », nourri de la frustration de la pandémie, qui est parfaitement distillée sur ce nouvel opus avec une force incroyable et chargé de refrains imparables. POLAR s’impose et en impose.

POLAR

« Everywhere, Everything »

(Arising Empire)

Devenu incontournable sur la scène post-HardCore depuis un peu plus de dix ans, POLAR s’est posé beaucoup de questions début 2020, quand sa tournée avec After The Burial, Spiritbox et Make Them Suffer s’est brutalement arrêtée. Le monde entier s’est mis sur pause et le groupe a même failli déposer les armes. Mais les Londoniens se sont repris et ont remis le bleu de chauffe pour livrer cet album très personnel.

C’est à un véritable travail d’introspection que s’est livré le quatuor en puisant au plus profond de lui-même pour bâtir ce « Everywhere, Everything » assez étonnant dans son contenu. Finalement, la pandémie semble avoir été profitable à POLAR, mettant les Britanniques dos au mur, poussés dans leurs retranchements et il en ressort dix morceaux percutants, puissants d’où il émane aussi de solides mélodies.

Explosif et agressif, ce cinquième album du combo affiche une constante pression, malgré quelques rares passages en clairs de son frontman Adam Wooford. Compact et véloce, « Everywhere, Everything » ne tombe pourtant pas dans une frénésie de décibels, mais parvient au contraire à développer des atmosphères saisissantes (« Rush », « Baptism Of Fire », « Burn », « Dissolve Me », « Snakes Of Eden »). Tout en puissance !

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Death Metal Ethnic Thrash Metal

Concrete Age : tribal vibes

Fusionnant des inspirations directement issues d’Europe de l’Est et même au-delà avec un Metal Thrash/Death, le quatuor russe CONCRETE AGE assène un style très original et personnel. Arborant des sonorités ancestrales avec un style très actuel, le quatuor n’a aucun mal à nous envoûter, grâce à des changements de rythmes et d’ambiances à la fois brutales et mélodiques.

CONCRETE AGE

« Bardo Thodol »

(Independant)

Originaires des Balkans et du Caucase du nord, les russes de CONCRETE AGE se sont établis à Londres et c’est depuis la capitale anglaise qu’ils livrent aujourd’hui leur huitième album. Basé sur un style technique Thrash et Death, le combo y injecte avec talent des sonorités ethniques aux multiples teintes pour une explosion musicale loin du folklore suranné de The Hu, notamment. Ici, on n’est pas dans la gaudriole.

« Bardo Thodol » tient son titre de l’ouvrage tibétain du même nom, que l’on traduit couramment par le ‘Livre Des Morts’ en Occident. Il s’agit d’un corpus décrivant les états de conscience et les perceptions se succédant durant le moment entre la mort et la renaissance. Et si le concept est audacieux, CONCRETE AGE réussit à rendre son album captivant, immersif et d’une puissance très bien distillée.

Entre Metal massif et musique du monde jouée sur des instruments traditionnels, le quatuor fait preuve d’une grande maîtrise et d’une technique imparable. Inarrêtable, le groupe multiplie les paysages sonores avec une inspiration qui abat les frontières avec force (« Hex », « Purity », « Lullaby For A Deadman », « Bardo Thodol », « Ridges Of Suffering », « Bezdna Of Ludost »). Solide et mélodique, CONCRETE AGE se montre conquérant.

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Americana Blues

Elles Bailey : l’émotion à l’état pur

Passionnée et subtile, la chanteuse ELLES BAILEY a sorti son nouvel opus, le premier enregistré sur ses terres anglaises, en début d’année et « Shining in The Half Light » est étincelant de bout en bout. Parfaitement entouré de musiciens dont la sensibilité est éclatante, la compositrice britannique nous berce par sa voix gorgée d’émotion sur des morceaux d’un Americana Roots teinté de Blues incarné de la plus belle des manières.

ELLES BAILEY

« Shining In The Half Light »

(Outlaw Music)

Sorti en février dernier, je ne pardonne toujours pas d’être passé à côté de ce somptueux troisième album d’ELLES BAILEY. La chanteuse de Bristol y livre l’une de ses meilleures performances vocales. Alors qu’il devait être enregsitré à Nashville, la pandémie l’a poussé à investir les studios de Middle Farm dans la campagne du Devon. Et « Shining In The Half Light » brille de mille feux.

Soutenues par un quatuor de choc, des chœurs exceptionnels et avec Dan Weller (Enter Shikari) à la production, les nouvelles compostions de l’Anglaise prennent du volume et la qualité de l’écriture fait le reste. Entre Americana Roots et Blues, ELLES BAILEY se hisse avec talent parmi les meilleurs songwriters du style avec notamment des ambiances Gospel absolument superbes.

Entraînante sur « Cheats And Liars », enjouée sur « The Game », bluesy sur « Colours Start To Run » et son magistral solo ou plus délicate sur « A Different King Of Love », ELLES BAILEY sait tout faire et la justesse dont elle fait preuve vient définitivement assoir son statut d’artiste incontournable. « Shining In The Half Light » s’impose comme un album de Blues Americana terriblement roots, expressif et addictif.