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Doom France Sludge

Seum : montée en puissance [Interview]

Porteur d’un Doom’N’Bass massif et puissant depuis ses débuts, SEUM a étoffé son répertoire à vitesse grand V depuis que le trio français a posé le pied à Montréal. Et depuis sa nouvelle terre d’accueil, le groupe effectue une montée en puissance assez phénoménale, qui se traduit par de nombreuses sorties discographiques en un laps de temps record. De quoi avoir la banane ! Alors que le virulent combo sort son nouvel album, « Double Double », l’occasion était trop belle pour s’entretenir une nouvelle fois avec Piotr (basse), Gaspard (chant) et Fred (batterie) que Rock’n Force suit depuis leurs débuts dans la Belle Province.

Photo : Alban Soto

– Avant de parler de « Double Double », j’aimerais que l’on revienne sur ces derniers mois où vous avez enfin pu enchaîner les concerts avec également quelques dates en France. J’imagine qu’après la période pénible de vos débuts avec la pandémie, vous commencez à trouver vos marques et à vous éclater…

Piotr: Effectivement, lorsque Gaspard, Fred et moi avons monté SEUM, on était en pleine période de Covid et on passait le plus clair de notre temps en studio. Lorsque les mesures ont commencé à s’assouplir à l’été 2021, on s’est empressé de faire découvrir notre musique en concert. Je crois même que nous avons été les premiers à organiser un concert Metal à Montréal en Juillet 2021 après le déconfinement – concert encore pirate à l’époque – c’est dire si on était motivé ! Depuis, on a enchaîné les shows sur Montréal et ses alentours et on est même venu en France faire la première partie d’ASG à Paris et quelques autres dates dans la foulée. Après avoir connu des débuts difficiles, on essaye d’en profiter au maximum.

– Avec le recul que vous avez aujourd’hui, quel premier bilan dressez-vous de votre expatriation au Québec ? La différence avec la France est-elle vraiment notable ? Les choses se font-elles plus facilement là-bas ?

Piotr : Le bilan est globalement très positif. Ça fait déjà plus de cinq ans que nous sommes là et nous avons trouvé nos marques dans nos vies quotidiennes et musicales. Malgré la langue commune, il y a des différences culturelles avec la France. On est en Amérique du Nord, un continent où la débrouille et l’entreprenariat sont très encouragés. Je pense que ça nous a influencé et nous a poussé à traiter le groupe plus sérieusement. On a investi dans notre propre matériel d’enregistrement, on produit nos disques, on organise nos concerts et nos tournées. J’ai l’impression qu’on était un peu plus passifs avec les groupes qu’on avait précédemment en France. C’est dû au changement de culture, mais aussi à l’expérience, car on est plus vieux. En revanche, je ne veux pas te faire un portrait idyllique, non plus. Pour les concerts par exemple, c’est plus facile de les organiser au Canada. Par contre, tu te débrouilles tout seul, la salle ne fait que te prêter ses locaux. En France, tu peux généralement compter sur un repas chaud, à boire et si tu as fait de la route, tu auras aussi un endroit où dormir. Ce sont deux réalités différentes avec leurs avantages et leurs inconvénients.

Gaspard : Il y a effectivement des différences entre la France et le Canada. Je dirais qu’ici rien n’arrive tout seul. Il faut en quelque sorte être l’artisan de son propre bonheur, personne ne va venir te prendre par la main. Je pense que c’est ce qu’on fait avec SEUM. On fait tout nous-mêmes, ce qui demande pas mal de temps, mais on prend beaucoup de plaisir à travailler ensemble notre musique ! Les longs hivers te donnent vraiment l’occasion de créer. Pour le côté personnel, je dirais que le Canada m’a permis d’évoluer professionnellement. J’ai enfin pu accéder à mon job de rêve : brasseur. Il faut savoir que la bière, comme la musique, est une de mes passions. Si je dois faire le bilan, je dirais que c’est positif.

Fred : Je ne m’attendais pas à autant de différence entre le Québec et la France ! On a une langue commune mais, culturellement, c’est un monde différent, en tout cas pour moi. En termes de mentalité, ça me rappelle beaucoup plus les Etats-Unis. C’est très dynamique, les choses évoluent rapidement et on a l’impression qu’il y a tout à faire. C’est un vrai paradis si tu es un peu entrepreneur et que tu veux créer quelque chose de nouveau. C’est vrai aussi pour SEUM : on s’est bâtit notre communauté tout en découvrant ce pays, un gros challenge, mais très gratifiant.

Photo : Mouad El Ykb

– Depuis vos débuts au Québec, SEUM s’est montré très actif avec le premier EP « Summer Of Seum », un split avec Fatima, suivi de l’album « Winterized », puis le « Live At The Seum Cave » et enfin « Blueberry Cash ». C’est assez surprenant une telle production en si peu de temps…

Piotr : C’est vrai qu’avec le recul, on n’a pas chômé ces dernières années. C’est dû à plusieurs choses : on a d’abord été coincé en studio avec le Covid et on avait que ça à faire que d’enregistrer ! Mais aussi, on a très vite voulu être indépendants, on s’est donc trouvé un local à nous et on a acheté du matériel pour pouvoir s’enregistrer nous-mêmes. Et puis Fred a de bonnes notions en enregistrement et mixage (en dehors de SEUM, il a mixé le dernier album de Fatima, « Fossil », par exemple). Tout ça nous a permis de pouvoir enregistrer beaucoup plus rapidement que si on avait dû aller en studio. Et puis, je ne te cache pas qu’on adore ça. Chaque projet est l’occasion de tester de nouvelles méthodes d’enregistrement, un nouveau son, de collaborer avec des gens de l’extérieur, que ce soit Greg Dawson pour « Blueberry Cash » ou John Golden pour « Double Double ».

– Et donc, vous revoilà déjà avec « Double Double », un album assez court et ramassé, mais qui tabasse une fois encore ! Vous composez très vite, ou est-ce que vous aviez déjà des morceaux de côté ?

Piotr : Un peu des deux, en fait. La majeure partie de « Double Double » a été composée très rapidement à l’hiver 2021, mais on a ensuite passé une bonne partie de 2022 à peaufiner les titres. Jusqu’à présent, on a toujours découpé notre processus de composition en deux étapes : je maquette d’abord les titres dans mon coin de manière à avoir un squelette des morceaux avec des batteries programmées, puis on rebosse avec l’ensemble en groupe. On retouche les structures, Fred s’approprie les batteries et Gaspard ajoute le chant. Le but étant d’obtenir à la fin des morceaux catchy qui sonnent presque ‘évidents’, mais c’est un long chemin pour arriver à un résultat qui nous convienne. L’avantage de cette manière de travailler, c’est aussi de pouvoir réfléchir les projets dans leur ensemble en amont, qu’ils ne soient pas qu’un enchaînement de titres. Sur « Double Double », encore plus que sur « Winterized », on a voulu que l’album puisse s’écouter à la suite et on a donc composé les titres en conséquence.

Photo : Mouad El Ykb

– Dites-moi si je me trompe, mais ce deuxième album sonne assez Punk dans l’énergie déployée et dans le chant notamment. Est-ce à dire que vous êtes en train de faire bouger les lignes ? De passer d’un Sludge Doom à un registre plus rapide ?

Piotr : L’album est définitivement plus direct et plus Punk. Si « Winterized », composé en plein confinement, était lourd et oppressant, « Double Double » lui est extraverti et énergique. Les nombreux concerts qu’on a donnés et les réactions du public ont eu une influence sur les morceaux. Par contre, ce n’est pas un virage définitif. On admire beaucoup des groupes comme Boris ou les Melvins qui, bien que liés à la scène Metal et Sludge, sont complètement imprévisibles d’un projet à l’autre. Et un virage à 180 degrés pour le prochain projet n’est pas impossible…! (Sourires)

– Est-ce que le fait d’ouvrir le groupe en faisant produire vos morceaux par quelqu’un comme John Golden vous a fait prendre conscience de nouvelles possibilités, d’ouverture et peut-être de champ d’action que vous n’aviez pas pensé explorer jusqu’à présent ?

Piotr : La collaboration avec John Golden est née d’un besoin, mais aussi d’une envie des fans que nous-sommes, associer notre ‘petit’ groupe à l’ingé-son qui a masterisé des groupes aussi légendaires que les Melvins, Sleep, OM, Weedeater, Sonic Youth, Soundgarden et j’en passe… C’est un sacré kiff ! Je pense que la grosse révélation de cette collaboration est qu’on s’est rendu compte que le mastering est une étape essentielle de la production. Elle ouvre la porte à des sons qu’on n’aurait pas imaginé obtenir pour les productions à venir.
Fred : John a vraiment fait un travail incroyable sur notre album et en un temps record. Quel talent ! Cela m’a aussi permis de gagner du temps au mixage, car je savais que le mastering était entre de bonnes mains. Typiquement, cela me prend beaucoup de temps d’écouter le mix sur plein de systèmes différents (écouteurs, enceintes, voiture, …) pour être sûr que le tout est bien équilibré. Mais John sait faire ça plus efficacement avec toute l’expérience acquise et son studio dédié.

Photo : Mouad El Ykb

– « Double Double » bénéficie donc d’une production beaucoup plus soignée et peut-être même plus ‘ronde’. Qu’est-ce qui a changé à ce niveau-là ? Vous aviez besoin de faire évoluer votre son ?

Fred : Sur cet album, le processus d’enregistrement était assez proche de « Winterized », si ce n’est qu’on a changé l’ampli basse pour un bon gros Orange. Ce qui fait la grosse différence, c’est d’avoir fait appel à John Golden pour le mastering, comme on le disait plus haut. Pour lui laisser le plus de possibilités, j’ai mis très peu de compression sur mon mix. La compression est une étape super importante pour obtenir un gros son, mais si c’est mal fait, on perd en dynamique et en clarté… Avec John aux manettes, on savait qu’il nous ferait un master dynamique et impactant, tout en gardant une bonne épaisseur. Grâce à son expertise, il a su aussi corriger tous les petits défauts d’équilibrage de fréquence pour que l’écoute ne soit pas fatigante et que tous instruments restent lisibles. Comme tu dis, le rendu est donc plus soigné, un vrai step en qualité pour nous.

– Cette nouvelle production amène aussi beaucoup de groove à votre jeu. J’ai l’impression que cette étiquette ‘Doom’N’Bass’ prend enfin toute son ampleur. C’est aussi votre avis ?

Piotr : L’étiquette Doom’N’Bass est née spontanément lorsqu’on a commencé le groupe et elle vit sa propre vie depuis. (Sourires) Elle décrit finalement assez bien notre son et elle se révèle encore plus sur « Double Double ».

Fred : Pour moi, cet album est plus varié dans les ambiances… Parfois quasiment Punk, parfois plus Rock, mais toujours Sludge… On varie davantage notre répertoire avec des morceaux qui prennent leur temps comme « Seum Noir » et des rafales comme « Dollarama ». C’est peut être ça le groove, quand il y a du contraste ! Surtout en opposition avec l’approche Doom Metal classique où les morceaux sont dans la lourdeur monolithique… Ce que l’on fait sur le morceau éponyme d’ailleurs, mais on n’abuse pas de cette carte, pour que l’auditeur ait envie de rejouer l’album encore et encore.

Photo : Alban Soto

– Maintenant que vous avez un répertoire conséquent, quel est le programme ? Est-ce que vous envisagez de multiplier les concerts, d’éventuellement aller vous produire en dehors du Canada ? Ou d’aller voir à l’Ouest aussi, car le pays est grand…

Piotr : Après Montréal et la France, on a effectivement décidé d’élargir notre champ d’action. Nous ferons nos premiers concerts aux Etats-Unis début avril et nous enchaînerons aussi sur une tournée en Ontario avec des concerts, entre autres, à Toronto et Ottawa début mai. On a hâte de partager notre musique avec ce nouveau public !

– J’aimerais aussi que vous nous parliez du visuel, qui a une part importante chez SEUM. Là encore, vous avez fait fort. Avec qui avez-vous travaillé et comment se passent toutes ces collaborations, qui sont toujours très étroites entre vous et les autres artistes ?

Piotr : Ravi que la pochette de « Double Double » te plaise, on l’aime beaucoup aussi ! Elle a tendance à diviser ce qui était dans nos intentions. On voulait un visuel atypique pour du Metal, qui puisse aussi bien correspondre à du Punk, de la Pop ou n’importe quel autre style de musique. On a la chance d’avoir pas mal de dessinateurs et d’artistes dans notre entourage, on aime aussi partir à la découverte d’artistes méconnus, comme ce fut le cas pour Fadzee, le dessinateur malaysien qui a fait la pochette de « Blueberry Cash ». Dans le cas de « Double Double »,  on a collaboré avec un ami, Gorka Uztarroz, qui avait déjà fait la pochette de notre split avec Fatima. On est arrivé avec le titre de l’album et quelques propositions de concepts  qui, avec le recul, n’étaient pas vraiment terribles. On avait en référence la pochette de « Houdini » des Melvins. Gorka nous a poliment écouté et est revenu avec sa propre proposition, un personnage au visage ‘double’, qui nous a immédiatement convaincu. On a ensuite itéré autour du concept avec d’abord l’idée d’intégrer des vrais bâtiments caractéristiques de Montréal, puis d’avoir des sets de couleurs différentes suivant les versions : orange pour le digipack, vert pour le vinyle et enfin faire que ces deux versions se répondent (l’album sur le Billboard au verso de la version digipack est la version vinyle et vice-versa), etc… On trouve que l’identité visuelle d’un album est importante et on y investit autant de temps et d’efforts que dans la musique.

– Enfin, vous êtes toujours fidèles à une confection et une conception DIY de votre musique. Est-ce que le travail avec John Golden vous a donné des envies de signature sur un label, par exemple, ou l’idée n’a pas encore fait son chemin ?

Piotr : Tu n’es pas le premier à nous le demander. Tout faire en indépendant nous permet de prendre des décisions atypiques et d’être à 100% aux commandes du groupe. La pochette de « Double Double » en est un exemple, mais il y a d’autres cas. Pour promouvoir l’album, on a passé des nuits à parcourir Montréal et peindre des pochoirs SEUM aux quatre coins de la ville. On a ensuite organisé un concours pour nos fans consistant à prendre les pochoirs en photo et les partager sur leurs réseaux sociaux pour, finalement, récompenser ceux qui en auraient trouvé le plus. Pas sûr qu’un label nous aurait suivi sur une idée aussi loufoque ! Mais on n’est pas fermés à l’idée d’un label sur le principe, il faudrait rencontrer une équipe de gens aussi tordus que nous. Ce n’est pas une mauvaise manière de conclure l’interview d’ailleurs : vous avez un label ? Vous aimez faire tout le contraire de ce qu’il faudrait faire ? Contactez-nous !

Retrouvez SEUM sur son Bandcamp : https://seumtheband.bandcamp.com/

Et SEUM sur Rock’n Force, ça fait aussi un moment que ça dure !

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Blues Rock Southern Blues

Harlem Lake : sensible et virtuose

Avoir autant de talent et de créativité dès ses débuts, c’est suffisamment rare pour être souligné. Le Southern Blues Rock teinté de Soul de HARLEM LAKE est aussi fin et pertinent qu’il est techniquement irréprochable et irrésistible. Après un  premier opus de haut vol, les Néerlandais présentent « Volition Live », dont la qualité de la captation est le parfait reflet de leurs très belles compositions.

HARLEM LAKE

« Volition Live »

(Independant)

Découvert il y a deux ans lors de la sortie de leur excellent premier album, « A Fool’s Paradise Vol.1 », les Hollandais ne cessent depuis de faire parler d’eux et l’aventure de cette jeune formation prend une très belle tournure. Auréolé d’une victoire à l’European Blues Challenge l’année dernière, HARLEM LAKE n’a pas attendu un deuxième enregistrement studio pour livrer déjà un premier opus live.

Enregistré le 27 août dernier au Culemborg Blues Festival aux Pays-Bas, « Volition Live » montre le groupe en pleine possession de ses moyens et surtout incroyablement inspiré. La scène révèle HARLEM LAKE avec éclat et les compositions de « A Fool’s Paradise Vol.1 » prennent une ampleur et un volume déjà perceptibles sur l’album. Et une autre surprise attend encore l’auditeur.

En effet, c’est en version XXL que le groupe s’est produit ce soir-là avec le soutien de choristes et d’une session cuivre qui vient augmenter le groove déjà l’œuvre sur les versions originales. Porté par la voix pleine d’émotion de Janne Timmer, le feeling de Sonny Ray à la guitare, des parties d’orgue Hammond de Dave Warmerdam et par une rythmique imparable, HARLEM LAKE prend un envol majestueux d’une classe monumentale.

Photo : Rob van Dalen
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Glam Metal Sleaze

Steel Panther : delicatessen

Bourrés d’humour et musicalement irrésistibles, les Américains continuent de perpétuer l’héritage flamboyant de l’époque bénie où le Sunset Strip de Los Angeles donnait le ton à un style qui marquerait définitivement le Hard et le Heavy. STEEL PANTHER joue sur ces mêmes extravagances et ne s’encombrent d’aucune limite sur ce « On The Prowl » plein d’énergie et de quelques clichés toujours amusants.

STEEL PANTHER

« On The Prowl »

(Independant)

Considéré par certains comme un groupe parodique, il faut bien reconnaître que STEEL PANTHER a su s’imposer sur la scène mondiale et ce sixième album vient confirmer l’évidence. Certes, le Glam Metal du quatuor de Los Angeles ne vient absolument rien bouleverser, mais il présente l’avantage de très bien reprendre des recettes qui ont déjà fait leurs preuves. Une plongée de 40 ans dans le passé en forme de gourmandise.

Savant mélange de Hard et de Heavy US, STEEL PANTHER entretient le mythe avec panache sur des morceaux aussi fougueux qu’emprunts d’une poésie toute personnelle (« Never Too Late (To Get Some Pussy Tonight) », « Put Your Money Where Is My Mouth », « Is My Dick Enough ? » et le délicat « Magical Vagina »). On ne se refait pas et les Californiens n’ont donc pas changé de logiciel pour continuent à donner dans le raffiné.

Il y a une petite nouveauté tout de même ! « On The Prowl » consacre également l’arrivée de Spyder à la basse aux côtés des inamovibles Starr (guitare, chant), Satchel (guitare) et Stix (batterie). Ca ne change pas grand-chose à l’ADN ou au style de STEEL PANTHER, mais ça va mieux en le disant ! En conclusion, nos lascars livrent un album joyeux, irrévérencieux bien sûr et terriblement accrocheur.  

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Americana Blues Rock Classic Rock International

Bourbon House : le Rock à pleine gorgée [Interview]

Qualifier la musique de BOURBON HOUSE uniquement de Blues Rock serait bien trop réducteur. Sur un groove irrésistible, le quatuor du Wisconsin alimente son style de touches d’Americana et de Classic Rock, porté par la voix chaude et puissante de Lacey Crowe. A quelques semaines de la sortie du troisième album du groupe, la chanteuse fait les présentations et nous en dit un peu plus sur la démarche de BOURBON HOUSE qui, je l’espère, ne tardera pas à séduire le public français. Entretien.

Photo : Jocelyne Berumen

– J’avoue vous avoir découvert récemment et un peu par hasard. En poussant un peu des recherches, je me suis aperçu que depuis 2017, vous aviez déjà sorti un EP, deux albums et plusieurs singles ces derniers mois. Est-ce que le fait que BOURBON HOUSE soit si prolifique tient d’une certaine urgence à composer et à jouer ?

Oui, parce qu’on a toujours envie de travailler sur quelque chose de nouveau. Je pense qu’en musique, il est difficile d’attendre, car il y a tellement de choses à faire entre l’écriture et l’enregistrement, ainsi qu’avec les tournées, les tournages de clips, etc… Créer de nouvelles choses est toujours quelque chose de très excitant.

– Votre premier EP éponyme était déjà annonciateur de votre Blues Rock si particulier. On a le sentiment que vous saviez dès le départ qu’elle était la voie à suivre. C’est le cas ?

Quand Jason (Clark, guitare – NDR) et moi avons commencé à écrire des chansons ensemble, il était plus qu’évident que nous étions sur la même longueur d’onde. Je pense que notre signature sonore a à voir avec notre combinaison en tant qu’auteurs-compositeurs. Ça tient aussi du fait que nous complétons très bien nos créations respectives. Je ne pense pas que je pourrais écrire ce genre de musique avec quelqu’un d’autre.

Photo Jocelyne Berumen

– D’ailleurs, BOURBON HOUSE a conservé le même line-up, je crois. Cette unité entre vous se ressent aussi à travers vos morceaux qui sont très spontanés et qui sonnent aussi très live sur disque. C’est important pour vous de garder cet aspect très direct ?

En fait, il y a eu quelques fluctuations en ce qui concerne notre section rythmique. Mais Jason et moi avons toujours été les auteurs-compositeurs, c’est pourquoi ça sonne toujours comme du BOURBON HOUSE. Le son ‘live’ auquel tu fais référence est un peu intentionnel même s’il est également assez inconscient. Nous avons beaucoup grandi en ce qui concerne l’enregistrement depuis notre premier EP, donc nos productions sont bien meilleures. Mais, nous apprécions toujours autant l’authenticité. Nous ne surproduisons pas, nous n’éditons pas, nous ne quantifions pas, nous ne corrigeons pas la hauteur, etc… Donc si un morceau nécessite cent prises pour être bon, c’est ce qu’il faut faire. Il est important pour nous que l’humain ne soit pas supprimé de la chanson pendant la production. Les petites imperfections sont belles aussi.

– Vu d’Europe, la musique du groupe faite de Blues, de Rock, d’Americana et de quelques sonorités Southern apparaît comme très roots. Est-ce que vous vous sentez un peu dépositaires et surtout héritiers d’un style typiquement américain ?

Je pense que tout est lié. Nous n’aimons pas nécessairement nous enfermer dans un style et nous utilisons des éléments de différents types de musique, mais au cœur des chansons de BOURBON HOUSE se trouvent les sons roots du Blues, de l’Americana et du Rock’n’Roll qui, je pense, influencent tant d’autres genres de toutes les régions du monde aussi.

Photo : Che Correa Photography

– Ce qui ressort aussi de votre discographie, c’est que vos compositions et votre jeu s’affinent au fil de vos réalisations, même si « Into The Red » est beaucoup plus Rock que les autres. On a presque l’impression que chaque album est une nouvelle page blanche. C’est aussi comme ça que vous le percevez et l’appréhendez ?

Oui, absolument. Nous n’avons aucun intérêt à créer des variations d’une même chanson. Et même si nous avons une signature sonore à défendre et que nous écrirons toujours ces chansons Blues Rock solides et efficaces pour nos fans, nous avons toujours le désir de composer en allant encore plus loin et approfondir chaque morceau.

– Depuis juillet dernier, vous avez sorti quatre singles (« Resonate », « Out For Blood », « High Road Gypsy » et « Blue Magic »). Pourquoi ce choix et est-ce que ces chansons se retrouveront sur un album à venir prochainement ?

Oui ! En fait, nous en sommes maintenant à cinq singles depuis un an, si on inclue le dernier, « 20 to Life ». Il est tout simplement plus facile de commercialiser un album, lorsque tu as déjà sorti cinq singles. En fait, on travaille dessus depuis la sortie de « Resonate ». Notre quatrième album sortira au printemps et comprendra les cinq singles, deux versions acoustiques et quatre titres inédits.

– J’aimerais aussi que l’on parle de ta voix, Lacey, qui est aussi puissante que délicate. Est-ce que tu écris tes textes, car on te sent réellement habitée et très investie dans leur interprétation ?

Merci ! J’écris les paroles, oui. Non seulement parce que cela m’aide à transmettre le message à un niveau personnel, mais il est également important pour moi sur le plan sonore que les mots sonnent bien de la façon dont je les chante.

– D’ailleurs, la complicité qu’il y a entre ta voix et les riffs de Jason est très souvent explosives. De quelle manière travaillez-vous ce bel équilibre entre la voix et la guitare ?

En fait, si tu écoutes bien les riffs, il n’y a aucune raison pour que je les couvre avec ma voix. Pourquoi le ferai-je d’ailleurs ? C’est aussi une question de respect mutuel. Aucun de nous n’a un énorme ego et on croit toujours que tout ce qui est bon pour la chanson est ce qui doit être fait. Les voix et les guitares doivent se compléter et ne pas se concurrencer ou s’opposer.

– Enfin, il y a une chose qui me laisse un peu perplexe. Comment un groupe comme BOURBON HOUSE n’a-t-il pas encore signé sur un label ? C’est un désir d’indépendance et de pleine liberté ? Ou un manque d’opportunité ?

Je suppose que c’est un peu des deux. Nous avons eu des offres et avons même été signés brièvement. Nous voulons garder le contrôle et nous ne savons pas vraiment ce qu’un label pourrait faire de plus pour nous. L’industrie de la musique est si différente maintenant que les labels ne sont plus nécessaires pour réussir. En bref, nous ne cherchons pas à être signés. Mais si un gros label nous proposait la bonne offre, nous l’étudierions bien sûr.

Retrouvez BOURBON HOUSE et toute son actualité sur son site :

https://www.bourbonhouserocks.com/

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Blues

Nico Wayne Toussaint : comme un seul homme

Harmoniciste hors-pair, c’est pourtant à la guitare et au chant que s’illustre cette fois NICO WAYNE TOUSSAINT sur ce très bon « Burning Light », où le musicien s’autorise une belle et grande balade à travers le Blues et tout ce qu’il comporte comme diversité. Preuve que le style est encore loin de s’éteindre, et même qu’il brille de mille feux.

NICO WAYNE TOUSSAINT

« Burning Light »

(Independent/L’Autre Distribution)

Il aura fallu douze albums et une collaboration de près de 20 ans avec l’excellent label Dixiefrog à NICO WAYNE TOUSSAINT pour se lancer enfin en solo avec une guitare en main… même si ses harmonicas ne sont jamais bien loin. Originaire de Pau et grande figure du Blues français, le musicien a joué avec des pointures comme James Cotton, Luther Allison, Neal Black, Andrew Strong ou encore Guy Davis. Autant dire qu’entre la France et les Etats-Unis, il a eu tout le loisir de se faire plaisir aux côtés d’artistes prestigieux.

Si le talent de NICO WAYNE TOUSSAINT est incontestable, on ne l’attendait pas forcément à la guitare, et c’est là qu’il surprend autant qu’il épate. Bluesman dans l’âme, avec « Burning Light », il laisse s’exprimer son propre ressenti et son amour du genre avec une simplicité et une authenticité qui se lisent à chaque note. Les ambiances se confondent et se multiplient, passant de sonorités à la Ry Cooder à du Old-Tight plein de ressentis.  

Guitariste, il ne l’était donc pas. Pourtant, NICO WAYNE TOUSSAINT fait aussi figure de vieux briscards, quant il fait parler la slide (« I Thank You God »). Et ça lui va plutôt bien quand il rend hommage au bluesman John Campbell sur le morceau du même nom. Plus relevé sur « Wanna Try Somebody » et « Valentine », il multiplie les ambiances (« Give Me Back The Key », « How Long To Heal ») avec une classe que l’on savait déjà grande.

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Alternative Metal Alternative Rock Grunge

DeadBlondeStars : émotions fortes

Basé dans le South Yorkshire en Angleterre, DEADBLONDESTARS n’en est pas à son premier coup d’essai et ce deuxième album du quintet submerge par les émotions qu’il procure. L’Alternative Metal/Rock savamment gorgé de Grunge dégage une énergie dense et pleine de contrastes. Mastodonte et tout en finesse, « Metamorphosis » est un modèle du genre, une réussite totale.

DEADBLONDESTARS

« Metamorphosis »

(Independant)

Rock, Grunge, Alternative Metal ou post-Rock, peu importe finalement, puisque les Anglais de DEADBLONDESTARS sont parvenus à élaborer un style très personnel. Forcément, les noms de Pearl Jam, Soundgarden, Audioslave ou Alice In Chains vous viendront à l’esprit, car le groupe est directement issu de cette mouvance et il a réussi à y insuffler beaucoup de modernité, tant dans ses compositions que dans le son.

Après deux EP et un album éponyme en 2020, DEADBLONDESTARS a décidé de reprendre sa liberté et de sortir « Metamorphosis » en indépendant. Conséquence directe ou pas, le quintet de Sheffield est animé d’une grande liberté et s’est montré particulièrement inspiré durant la pandémie, puisque sur une trentaine de titres composés, les Britanniques n’en ont conservé que douze. Et le choix est plus que judicieux.

Profond et intense, « Metamorphosis » s’accompagne aussi d’une grande mélancolie incarnée par la voix puissante et touchante de Gary Walker. Le frontman a un impact incroyable tout au long du disque et ses variations sont incroyables (« Shine Any Light », « Bow To The Bend », « This Tree », « Alaska »). Des riffs  imparables, une rythmique massive et une production  irréprochable font entrer DEADBLONDESTARS dans la cour des grands.

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Metal Progressif Rock Progressif

Wedingoth : un regard vers l’espace

Fluide et plein d’émotion, « Five Stars Above » navigue dans un univers progressif entre Metal et Rock sur un ton très narratif et où les ambiances se croisent et s’entrechoquent pour ne faire qu’une. WEDINGOTH est au sommet de son art et les Français, servis par une voix féminine stupéfiante, offrent une prestation irréprochable et tout en finesse.

WEDINGOTH

« Five Stars Above »

(Independant)

Il aura fallu attendre six ans pour découvrir la suite des aventures progressive de WEDINGOTH. Après « Alone In The Crowd », le quatuor lyonnais refait surface avec « Five Stars Above », un album traversé par les voyages et les rêves et dans un registre qui se distingue du reste de la scène hexagonale. Fort d’une grande technicité, le groupe se met pourtant au service des mélodies avec beaucoup de talent.

Bien qu’autoproduit, cette quatrième réalisation n’a pas à rougir face à celles du même style, bien au contraire. Développé sur près d’une heure, « Five Stars Above » est parfaitement équilibré offrant un vaste espace à chaque instrument et ne s’encombrant d’aucune fioriture. WEDINGOTH maîtrise son sujet et parvient à faire de chaque morceau un moment suspendu, presqu’intemporel, où il rayonne pleinement.

Au chant, Céline Staquet hypnotise autant qu’elle libère une incroyable puissance sur les neuf titres du disque. Soutenue par une rythmique souple et solide, la frontwoman peut aussi se reposer sur les riffs accrocheurs de son guitariste. WEDINGOTH affiche donc une unité indéfectible dans une harmonie envoûtante (« Masterpiece Of Life », « I Don’t Care », « Time », « My Own Sacrifice »). Epoustouflant !

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Metal Pop Rock Power Rock

Sun : rayonnante !

Une telle audace de la part d’une chanteuse dont la créativité semble sans limite est suffisamment rare pour être soulignée. Dans un esprit très indépendant et DIY, SUN brise les codes de la Pop, d’un Power Rock exalté et d’un Metal souvent convenu, et tout ça fait franchement plaisir à entendre. Avec « Brutal Pop II », la musicienne s’affirme pleinement, tout en installant un style bien à elle.

SUN

« Brutal Pop II »

(Independant)

L’artiste franco-allemande, pour le moins singulière, peut se targuer d’avoir créé un registre à part entière et dont elle a même nommé ses deux premiers EP, « Brutal Pop ». Et cette fois, c’est avec le ‘Volume II’ qu’elle vient confirmer et peaufiner une musique aussi étonnante qu’accrocheuse. SUN a trouvé sa voie, elle est toute tracée et tellement évidente. Une espèce d’OVNI musical rafraîchissant et dynamique.

Bien sûr, on retrouve tous les éléments propres à la Pop avec des refrains addictifs et des mélodies légères et efficaces. Pourtant, Karoline Rose, alias SUN, qui cumule les postes de chanteuse, guitariste, claviériste, parfois bassiste et bien sûr songwriter, livre un univers très particulier où se mêlent de puissants screams et des double-pédalages cher au Metal. L’art de se fondre dans les contraires avec beaucoup d’originalité et d’agilité.

Après une première réalisation de six titres et ce « Brutal Pop II » qui en compte cinq, les deux EP de SUN sont finalement indissociables l’un de l’autre, afin de mieux saisir la démarche et l’œuvre très personnelle de la frontwoman. Dans une atmosphère marquée par le son des 90’s, elle enchaîne brillamment des morceaux aux arrangements subtils (« Wave », « Strength », « Princess Erakin », « John And I »). A découvrir d’urgence !

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Death Metal Ethnic Thrash Metal

Concrete Age : tribal vibes

Fusionnant des inspirations directement issues d’Europe de l’Est et même au-delà avec un Metal Thrash/Death, le quatuor russe CONCRETE AGE assène un style très original et personnel. Arborant des sonorités ancestrales avec un style très actuel, le quatuor n’a aucun mal à nous envoûter, grâce à des changements de rythmes et d’ambiances à la fois brutales et mélodiques.

CONCRETE AGE

« Bardo Thodol »

(Independant)

Originaires des Balkans et du Caucase du nord, les russes de CONCRETE AGE se sont établis à Londres et c’est depuis la capitale anglaise qu’ils livrent aujourd’hui leur huitième album. Basé sur un style technique Thrash et Death, le combo y injecte avec talent des sonorités ethniques aux multiples teintes pour une explosion musicale loin du folklore suranné de The Hu, notamment. Ici, on n’est pas dans la gaudriole.

« Bardo Thodol » tient son titre de l’ouvrage tibétain du même nom, que l’on traduit couramment par le ‘Livre Des Morts’ en Occident. Il s’agit d’un corpus décrivant les états de conscience et les perceptions se succédant durant le moment entre la mort et la renaissance. Et si le concept est audacieux, CONCRETE AGE réussit à rendre son album captivant, immersif et d’une puissance très bien distillée.

Entre Metal massif et musique du monde jouée sur des instruments traditionnels, le quatuor fait preuve d’une grande maîtrise et d’une technique imparable. Inarrêtable, le groupe multiplie les paysages sonores avec une inspiration qui abat les frontières avec force (« Hex », « Purity », « Lullaby For A Deadman », « Bardo Thodol », « Ridges Of Suffering », « Bezdna Of Ludost »). Solide et mélodique, CONCRETE AGE se montre conquérant.

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Post-Metal

Lòdz : l’envol

En matière de post-Metal, l’hexagone n’a plus rien à prouver depuis longtemps maintenant et les Rhodaniens de LÒDZ viennent le confirmer de la plus belle des manières avec une troisième réalisation (quatre si l’on compte leur premier EP) réussie en tout point. Avec « Moons And Hideaways », le combo surfe sur des atmosphères très aériennes, qui savent aussi se montrer très tendues à l’occasion. Une diversité au service d’une belle technique et d’une créativité en plein essor. 

LÒDZ

« Moons And Hideaways »

(Crimson Productions)

C’est avec un album profond et d’une grande maturité que LÒDZ fait son retour. Disponible depuis quelques semaines, l’album du troisième album des Lyonnais met en valeur l’empreinte musicale qu’ils se forgent depuis un peu plus de dix ans. Le quatuor a pris du volume, peaufiné son jeu et s’apprête désormais à jouer dans la cour des grands avec une sérénité affichée.

Conçu durant la pandémie, « Moons And Hideaways » dégage une atmosphère de douleur et d’une grande mélancolie très prenante. Pourtant, LÒDZ y laisse passer une timide lumière, grâce à la souplesse de l’interprétation de ses nouveaux morceaux. D’ailleurs, c’est une évidence d’affirmer que le groupe, qui a connu deux changements récents, s’affirme pleinement.

Dans un post-Metal, qui tend énormément vers un style très Rock et progressif, LÒDZ se repose sur une production très soignée et des titres d’une fluidité très élégante. A la fois lourd et aérien, ce nouvel opus brille aussi par la prestation de son chanteur, dont le large spectre permet toutes les incartades. Un regret cependant sur les parties growlées carrément loin d’être indispensables, tant le frontman possède la puissance nécessaire.

Ecorché et gorgé d’émotions, « Moons And Hideaways » livre une partition envoûtante, sombre et intense avec un son très organique (« Pyramids », « Chimeras », « Play Dead »). LÒDZ a également posé de manière subtile quelque samples discrets mais efficaces, afin d’alimenter son propos. Ce nouvel opus est exactement ce dont on était en droit d’attendre du combo (« Fast Rewind », « The Mistake Again »). Gravitationnel !