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Americana

Karoline & The Free Folks : l’appel des grands espaces

Bien sûr, KAROLINE & THE FREE FOLKS vous évoquera Brandi Carlile, Trey Hensley, Brad Paisley et même le Allman Brothers Band, mais le quatuor lyonnais présente une identité forte basée sur un registre enjoué et plein de poésie, entre Bluegrass et Country Folk. Avec ce premier album, « Reckless Dances », l’Americana made in France possède de solides arguments.  

KAROLINE & THE FREE FOLKS

« Reckless Dances »

(Independant)

C’est à un voyage au cœur de l’Amérique, de ses grands espaces et de sa musique roots traditionnelle que nous convie KAROLINE & THE FREE FOLKS avec son premier album. Après un EP en 2018, « Reckless Dances » vient confirmer ce bon départ. La chanteuse et ses trois compagnons de route forment un quatuor soudé et inspiré et leur prestation atteste de leur indéniable talent.

Malheureusement trop peu représenté en France, comme partout en dehors des Etats-Unis d’ailleurs, l’Americana est un style pourtant parfaitement assimilé par la formation lyonnaise, qui se montre à la hauteur de ce registre si particulier. Empruntant à la Folk, à la Country et au Bluegrass, KAROLINE & THE FREE FOLKS distille des morceaux frais, originaux et très bien sentis.  

Les douze titres de « Reckless Dances », très bien produits, nous plongent dans un univers poétique où la guitare répond au violon avec entrain et délicatesse, bercé par la belle voix de sa chanteuse (« The Reedman Tales », « Waves Will Sing Along », « Wasteco Song », « The Ballad Of The Heartless Mermaid »). KAROLINE & THE FREE FOLKS présente un imaginaire très personnel et inspiré.

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Alternative Rock

Kris Barras Band : un Rock très affûté

Loin des octogones qui ont fait sa réputation pendant plus d’une décennie, KRIS BARRAS se fait désormais un nom dans le monde du Rock, où le Blues et la Country ne sont jamais bien loin. Avec « Death Valley Paradise », c’est dans un registre plus musclé et très alternatif que jaillissent le Britannique et son BAND.

KRIS BARRAS BAND

« Death Valley Paradise »

(Mascot Records)

Cinq ans après le très bon « The Divine And Dirty », KRIS BARRAS BAND refait surface et il a quelque peu durci le ton… ce qui n’est pas étonnant pour un ancien combattant de la MMA. Ainsi, son Blues Rock countrysant laisse ici place à un Alternative Rock, parfois Metal, qui se rapproche des répertoires de Nickelback et du Bon Jovi de la belle époque. Par conséquent, « Death Valley Paradise » est un album plutôt costaud et vigoureux.  

Et si les nouvelles compositions de KRIS BARRAS sonnent aussi bien et si elles ont pris autant de relief, c’est que le Britannique a très bien su s’entourer. La production est signée Dan Weller (Enter Shikari, Bury Tomorrow) et elle offre beaucoup de volume aux morceaux écrits en collaboration avec Jonny Andrews (Three Days Grace), Bob Marlette (Alice Cooper, Airbourne, Rob Zombie), Blair Daly (Black Stone Cherry) et Zac Maby (Tyler Bryant).

Fidèle à lui-même, KRIS BARRAS ne manque ni de punch, ni de fougue et mène « Death Valley Paradise » avec brio. Même s’il est plus sombre dans l’approche, l’Anglais distille toujours autant de titres fédérateurs et mélodiques, brillamment interprétés par son BAND (« My Parade », « Dead Horses », « These Voices », « Chaos »). Le quatuor est désormais véritablement installé et la passé sportif du chanteur-guitariste semble loin derrière lui.

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Blues Blues Rock

Carolyn Wonderland : Texan Blues touch

De sa voix enjouée et déterminée, CAROLYN WONDERLAND embarque tout son monde sur son passage. Songwriter confirmée et inspirée, elle n’a pas son pareil pour captiver et délivrer des mélodies endiablées et plus douces, à l’image de son Texas natal. Et « Tempting Fate » est un de ces albums dont on a bien du mal à se défaire.

CAROLYN WONDERLAND

« Tempting Fate »

(Alligator Records)

Malheureusement presqu’inconnue en Europe, la chanteuse et guitariste CAROLYN WONDERLAND fait pourtant partie des figures incontournables du Blues texan. Multi-awardisée et reconnue par ses pairs, l’Américaine signe son douzième album, « Tempting Fate », sur le légendaire label Alligator Records avec lequel, souhaitons-le lui, elle aura enfin une reconnaissance méritée.

Ce nouvel opus figure parmi les plus brillants de sa carrière tant il est surprenant, fougueux et authentique. L’implication de CAROLYN WONDERLAND est comme toujours totale et la production signée Dave Alvin offre beaucoup de caractère à ses compositions, tout en mettant en valeur ses invités. On retrouve avec plaisir Red Young à l’orgue, Cindy Cashdollar à la lap-steel et Jan Flemming à l’accordéon.  

Avec un songwriting très affûté, la Texane attaque sur un brûlant Boogie (« Fragile Peace And Certain War ») et une slide saignante avant d’enchainer sur un Shuffle très personnel (« Texas Girl And Her Boots »). Très à son aise sur un Blues langoureux ou une émouvante ballade Country (« Crack In The Wall »), CAROLYN WONDERLAND régale d’enthousiasme et de savoir-faire. Incontournable.

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Blues Rock International Southern Rock

When Rivers Meet : un statut à assumer [Interview]

Unis à la ville, Grace (chant principal, mandoline, violon) et Aaron Bond (guitare, chant) forment aussi un redoutable duo de Blues Rock sur scène. L’an dernier, leur premier album, « We Fly Free », m’avait réellement conquis que c’est donc tout naturellement que je suis allé aux nouvelles pour savoir notamment comment WHEN RIVERS MEET avait vécu cette riche année, où le couple s’est vu remettre pas moins de quatre UK Blues Awards avant de revenir aujourd’hui avec un deuxième opus tout aussi créatif, « Saving Grace ».

Photo : Blackham

– Il y a un an, vous sortiez votre premier album, « We Fly Free », après deux premiers EP. Vous êtes déjà de retour avec « Saving Grace », qui vient confirmer votre créativité. C’est très rapide pour un deuxième album. J’imagine que beaucoup de morceaux devaient être déjà prêts, non ?

Aaron : Oui, nous avions pas mal d’idées en tête l’année dernière et nous avons commencé à écrire en hiver. C’était juste au cas où nous ne serions toujours pas en mesure de tourner. Nous avons pu écrire beaucoup plus de chansons, et ensuite nous avons eu l’opportunité d’enregistrer un autre album. Pouvoir le faire si vite était génial, alors il fallait tout simplement s’y mettre.

– « We Fly Free » a été récompensé par quatre UK Blues Awards. Cela doit être une grande fierté pour vous, notamment durant cette période où rien n’a été facile, et même si je n’ai pas été surpris… 

Grace : Nous avons été tellement époustouflés d’être nominés, sans parler de gagner ces quatre Awards. Cela signifie vraiment beaucoup pour nous, car les gens aiment la musique que nous écrivons. Donc, dire que nous sommes fiers d’avoir reçu ces prix est un doux euphémisme.

– Vous revenez donc avec « Saving Grace », un deuxième album où l’on retrouve ce son si particulier. Lors de notre dernière interview, vous me parliez d’un travail de groupe pour le suivant. Qu’en est-il ? WHEN RIVERS MEET compte-t-il de nouveaux membres permanents ?

Aaron : En attaquant ce deuxième album, nous voulions obtenir un son différent, tout en conservant notre identité. Quand nous sommes entrés en studio, nous avons fait un brief avec notre producteur Adam, puis nous nous sommes lancés. Même si nous sommes réunis tous les trois à nouveau, nous avons vu une réelle évolution d’une année à l’autre.

Photo : Blackham

– « Saving Grace » dispose aussi d’une production plus lumineuse, mais toujours aussi brute et percutante. On retrouve cette énergie live présente sur votre premier album. Votre collaboration avec Adam Bowers au Boathouse Studio semble vraiment être la bonne formule, car vous évoluez toujours ?

Grace : Oui absolument, nous aimons ce son live et brut qui nous caractérise. Et c’est un plaisir de  travailler avec Adam, car il l’obtient tout de suite et il capte parfaitement la sensation de nos chansons. Il y a aussi une véritable énergie en enregistrant de cette manière un peu classique et on a vraiment l’impression que c’est véritablement notre son. Et puis, on ne veut pas le voir changer de sitôt.

– Ce nouvel album est également plus Rock et résolument optimiste. C’est cette belle année passée qui vous a rendu si joyeux ? On vous sent beaucoup plus libérés…

Aaron : Quand nous avons enregistré « We Fly Free », nous ne savions pas ce qui allait se passer dans le monde, donc nous ne pensions pas trop tourner. Mais quand il s’est agit de « Saving Grace », nous savions que nous allions bien rigoler à écrire ces chansons. Alors nous les avons écrites en sachant que nous allions les jouer sur scène. Nous en avons même eu des visions en les écrivant, c’était tellement génial.

– On retrouve aussi ce son très roots qui vous caractérise et vous donne cette authenticité et ce côté très organique. Vous évitez les artifices pour proposer des chansons très directes. Vous partez d’abord d’un riff ou c’est le texte qui donne le ton lors de la composition ?

Grace : Nous avons certainement un côté roots que nous ne perdrons jamais. Nous voulons juste être honnêtes dans notre musique, car nous savons d’où l’on vient. Nous avons des influences de différents genres que nous aimons explorer lorsque nous écrivons. Donc, ça peut venir de partout lorsqu’on démarre un titre. Une idée peut surgir d’un riff de guitare, des paroles d’une chanson ou une mélodie et nous travaillons et construisons les morceaux à partir de là. Nous sommes assez impitoyables. Si nous ne l’aimons pas dès le début, nous abandonnons l’idée et on passe à la suivante.

Photo : Blackham

– Sur ce nouvel album, on remarque aussi la présence d’un orgue Hammond sur plusieurs titres, ce qui apporte un petit côté plus ‘classique’ aux morceaux. Ca parait même plus confortable au regard du reste de l’album. C’était l’objectif ?

Grace : Nous aimons le Classic Rock et nous savons que l’orgue Hammond en est vraiment un élément central. Nous devions donc en avoir sur l’album, c’était assez logique finalement.

– D’ailleurs, « Saving Grace » est toujours aussi diversifié, grâce à des morceaux de Blues traditionnel, des sonorités très Southern et une approche très contemporaine. Vous explorez toutes ces ambiances avec toujours le même plaisir ?

Aaron : Définitivement ! Nous aimons explorer toutes les voies à travers la musique que nous aimons comme le Blues, le Rock, la Country et l’Americana. Pouvoir ajouter ces saveurs dans notre musique est génial.

– Enfin, « We Fly Free » vous a consacré dès votre premier album. Que peut-on vous souhaiter avec « Saving Grace » ? Peut-être de pouvoir aller le jouer dans le monde entier et accueillir un plus grand nombre de fans ?

Grace : Il n’y a rien que nous voulons plus que jouer notre musique partout où nous le pourrons. Alors si cela signifie voyager à travers dans le monde pour le faire, on est carrément partant ! (rires)

L’album de WHEN RIVERS MEET, « Saving Grace », est disponible sur le site du groupe : www.whenriversmeet.co.uk

Et si vous souhaitez aller les applaudir en concert en Angleterre à partir du 21 avril, les places sont déjà disponibles en ligne : www.thegigcartel.com

Retrouvez la première interview du groupe donnée à Rock’n Force :

Ainsi que la chronique du premier album, « We Fly Free » :

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Blues Folk/Americana Soul / Funk

[Going Faster] : Abby Bryant & The Echoes / Pilgrim

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

ABBY BRYANT & THE ECHOES – « Not Your Little Girl » – Independent

Originaire de Caroline du Nord, ABBY BRYANT livre son premier album autoproduit, « Not Your Little Girl », dans lequel avec son groupe The ECHOES, elle fait preuve d’une maturité musicale étonnante. Dans un registre Soul et Southern mâtiné d’Americana et de Rock légèrement vintage, la chanteuse est accompagnée de son partenaire de jeu, le guitariste Bailey Faulkner. Quant au groupe, il est même composé de musiciens chevronnés ayant, ou jouant, aux côtés du Allman Betts Band, Susan Tedeschi ou Nick Ellman : autant dire le gratin de leur ville d’Asheville. Sur des morceaux plein de feeling, ABBY BRYANT se montre aussi sensible que féroce à travers des compositions très variées et addictives (« Not Your Little Girl », « Tried », « Where Do I Go », « I’m Telling You », « There’s No Way »). Premier essai brillamment transformé !

PILGRIM – « No Offense, Nevermind, Sorry » – Horton Records

Originaire Tulsa, Oklahoma, PILGRIM assure et assume la continuité de ce son si particulier rendu célèbre par le grand JJ Cale. Entre Blues, Rockabilly et Country, le frontman et guitariste Beau Robertson s’est attelé à l’écriture d’un album, au titre ironique, aussi varié qu’inspiré et surtout terriblement roots. Enregistré au Paradise Studio, ancien repère de Leon Russell, « No Offense, Nevermind, Sorry » est loin de faire dans la nostalgie ou la redite. Entouré d’un groupe exceptionnel, l’Américain ne bouscule pas la tradition, mais lui insuffle plutôt un petit coup de jeune, un brin impertinent. Mené par une voix pleine d’émotion, on navigue entre douceur (« Kate »), profondeur (« Darkness Of The Bar », « Out Of Touch ») et un optimisme joyeux et enlevé (« Down », « High On The Banks »). PILGRIM est une plongée dans l’Amérique profonde, via Tulsa et sa magie sonore.

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Blues Folk/Americana

Jay And The Cooks : poésie urbaine

Si pour de nombreux musiciens, c’est aux Etats-Unis que se joue et se vit le Blues, certains font le chemin inverse. C’est le cas du songwriter, chanteur et guitariste américain JAY RYAN, établi en France puis une trentaine d’années. Avec « Le Cœur Sec », cinquième album du musicien, il s’exprime en français dans un Blues très Rock et Americana. Un côté brut authentique.

JAY AND THE COOKS

« Le Cœur Sec »

(Juste Une Trace/Socadisc)

Eternel baroudeur, le songwriter américain a posé ses valises en France, en Provence, avant de venir s’installer près de Paris à Saint-Denis. Après avoir joué dans de nombreuses formations, JAY RYAN a réuni ses COOKS, groupe constitué de proches avec qui il revient aujourd’hui avec un  album qui brille notamment par la grande qualité de son line-up. Le sextet a fière allure et les compos s’en ressentent.

Dans un registre à dominance Blues, le chanteur et guitariste livre le cinquième album de JAY AND THE COOKS. Entièrement écrit en français, « Le Cœur Sec » sonne très Rock et jette un regard acide sur notre société et la situation actuelle (« Presque Foutu », « Travailleurs Essentiels », « Je N’ai Pas Vu Les Signes »). Authentique et sincère, les morceaux de l’Américain s’inscrivent dans un style très brut et avec humour (« La Seine S’en Moque », « Branché Bio »).

Cette poésie urbaine est également teintée de Country et d’Americana comme sur l’étonnante reprise de Gainsbourg (« Je Suis Venu Te Dire Que Je M’en Vais »), où JAY AND THE COOKS offre une version très personnelle et singulière de ce classique de la chanson française. S’il est vrai qu’il faut parfois tendre l’oreille pour saisir toute la subtilité des textes, le chanteur rend une copie remarquable et touchante.

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Blues Folk/Americana

Rumour : un voyage inspiré et inspirant

Très mélodique et accrocheur, ce premier album de RUMOUR montre un très bel équilibre entre des morceaux au songwriting efficace et à la production limpide et sans fioriture. « The Journey » a de quoi séduire à bien des niveaux, grâce à un style Americana assez Pop, où le Rock, la Folk et le Blues et quelques sonorités Country vont à l’essentiel.

RUMOUR

« The Journey »

(Independant)

Originaire d’Angleterre, RUMOUR sort son premier album autoproduit « The Journey » et on sent que le groupe s’est vraiment fait plaisir. Loin d’être des débutants, les cinq membres de la formation sont des musiciens aguerris, qui ont ensemble voulu conjuguer leur talent et leur expérience sur des morceaux aboutis et remarquablement bien interprétés. Très bien produit, « The Journey » est une belle surprise.

Ayant pour la plupart fait leurs armes aux côtés de pointures internationales et anglaises, Liz Nicholls (chant), Peter Brookes (guitare), Rob Craner (batterie), Paul Brambarni (claviers) et Owen Davidson (basse) présentent un registre sur une base Americana teinté de Pop. Quelque part entre Fleetwood Mac, Tom Petty et Texas, RUMOUR a trouvé sa voie dans une ligne positive et entraînante.

Tout en finesse et sur un groove remarquable, les Anglais font preuve de beaucoup de feeling, portés par la voix chaude et délicate de Liz Nicholls. A la guitare, Peter Brookes, qui signent les morceaux avec le poète et écrivain Phil Thomson, fait des merveilles grâce à un jeu oscillant entre Rock, Folk, Blues et des solos aérés et efficaces. En ballades et titres plus pêchus, RUMOUR impose une touche très personnelle.

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Blues Folk/Americana

Say Darling : les racines américaines

Malgré la pandémie et la distance, le projet mené par le duo Celia Woodsmith et Chris Hersch, SAY DARLING, a vu le jour grâce à une ténacité de chaque instant. Le quintet américain sort son premier album, « Before & After », qui se déguste comme une gourmandise Rock un brin vintage, Blues et Americana.

SAY DARLING

« Before & After »

(Independant)

C’est une belle bouffée d’oxygène et un album apaisant et entraînant que propose SAY DARLING. Et ce savoureux mélange de Blues, d’Americana et de Rock vintage est le fruit de la rencontre entre Celia Woodsmith (Della Mae) et Chris Hersch (ex-Girls Guns & Glory). Né après un concert intimiste en 2016, le duo s’est depuis étoffé et s’est constitué un beau répertoire avec « Before & After ».  

Entouré de Scott Coulter (orgue), Paul Chase (basse) et Jared Seabrook (batterie), les guitaristes guident le groupe sur des textes de l’excellente songwriter qu’est Celia Woodsmith. Avec quelques réminiscences Bluegrass et Country, SAY DARLING a su s’inventer un registre alternatif, sorte d’intermédiaire lumineux à la croisée des chemins.

« Before & After » est aussi la conséquence artistique des effets de la pandémie. Avec une première partie positive et légère enregistrée avant la crise (« Turn It On », « Cat Call »), c’est Celia Woodsmith qui a composé les quatre derniers morceaux en raison de la distance séparant les musiciens. Et le résultat est très concluant (« Harvey Blaine », « These Songs », « Isolation »). SAY DARLING a affronté les événements et il en ressort de vrais petits bijoux. 

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Blues

Folsom : d’une profondeur transgressive

La singularité du Blues de FOLSOM vient certainement de la cohésion et de la complicité à l’œuvre entre les musiciens. Très Southern dans l’esprit, « Bonzaï » fait autant de pousses dans le Rock que dans l’Americana avec une légèreté apparente, que le quatuor aime venir balayer à grands coups de riffs puissants et épais. Un Blues-Core à la française.

FOLSOM

« Bonzaï »

(Independant)

Une bonne odeur de souffre émane de ce nouvel EP de FOLSOM. Les Parisiens ont posé six titres très Southern, passant du Blues au Rock et du Funk à la Country avec la même envie. Un large panel qui fait du Heavy Blues du quatuor un savoureux et langoureux mélange très brut, impertinent, un brin déjanté voire irrévérencieux. Autant le dire tout de suite : un régal de bout en bout, et bien trop court.

Si le nom de FOLSOM renvoie inévitablement à Johnny Cash et son légendaire concert dans la prison de la ville, c’est aussi qu’on n’est si loin de l’esprit subversif de l’homme en noir. Très roots et soigné dans le son, le combo ouvre les festivités avec le fiévreux « Son Of A Gun » avant que le morceau-titre vienne tout bousculer d’un riff acéré et costaud. Le rythme s’accélère encore un  peu plus tard avec le très bon « Free ».

Non sans humour, le quatuor livre un « Hot Dog » à température, très sudiste et épicé. Et alors qu’on s’attend à du musclé, FOLSDOM se fait funky sur « Get My Money »… enfin jusqu’au refrain qui vient dévaster la légèreté ambiante. Enfin, le bonus track, en quelque sorte, surgit avec le très Country et Americana « Covid 19 », joli pied de nez à cette époque trouble et triste. La classe !