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Hard Rock Heavy metal

Rebel’s End : Sleazy Pact

Explosif et survolté, REBEL’S END déboule plein pot avec un deuxième album délicieusement impertinent et subjectif. « Sing To The Devil » est en effet diabolique et s’étend sur douze titres incandescents. Le quatuor belge distille un Heavy Sleaze ravageur et se présente comme un combo sur lequel il va falloir compter.

REBEL’S END

« Sing To The Devil »

(Pure Steel Records)

Déjantés et irrévérencieux à souhait, les Belges de REBEL’S END balancent un mix entre Hard Rock et Heavy Metal avec une grosse dose de Sleaze. Musclé et insolent, ce deuxième album, qui fait suite à « Seeing Red, Seeing Dead » sorti en 2017, est positif et transmet une énergie incroyable à grand renfort de riffs aiguisés.

En l’espace de cinq ans, le quatuor originaire d’Anvers est parvenu à mûrir un son et une identité sonore originale, malgré des influences évidentes et parfaitement assimilées. Arborant une fougue dévastatrice, REBEL’S END embarque tout sur son passage grâce à des morceaux costauds et hyper-fédérateurs. « Sing To The Devil » est une invitation à la fête.

Dès « Evil Eye », on est pris dans le tourbillon Heavy Sleaze des Belges, dont la vigueur et la férocité ne cesse de croitre au fil de l’album (« Death & Destruction », « Outlaw », « Inferno »). La rythmique bastonne et les deux guitaristes rivalisent d’audace sur des riffs acérés et des solos hyper Rock’n’Roll. REBEL’S END sait y faire et sa puissance répand une ferveur addictive.  

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Blues Rock Hard Rock Southern Rock

Grinder Blues : southern sensations

Muet depuis plus de dix ans avec King’s X, le bassiste et chanteur Doug Pinnick s’est de nouveau atteler à un deuxième album de GRINDER BLUES, laissé lui aussi en suspend depuis quelques années. Le Texan et la fratrie Bihlman (Jabo et Scot) livrent « El Dos », brûlant opus de Hard Rock Blues terriblement Southern.

GRINDER BLUES

« El Dos »

(Metalville Records)

Fondé en 2014 façon side-project, GRINDER BLUES n’aura sorti qu’un album éponyme cette même année et fait aujourd’hui son retour avec « El Dos » et une inspiration qui n’a pas quitté le trio. A la tête du groupe, on retrouve l’emblématique bassiste et chanteur de King’s X, Doug Pinnick, toujours aussi créatif, ainsi que Jabo Bihlman (guitare, chant) et Scot Bihlman (batterie, chant).

« El Dos » garde cette grosse dose d’adrénaline présente dès les débuts du power trio et s’engouffre dans un Hard Rock Blues très Southern, qui n’est pas sans rappeler l’album de Zakk Wylde avec Pride & Glory. L’ambiance très Blues et incandescente qui règne sur ce deuxième opus permet aux membres de GRINDER BLUES de laisser s’échapper une chaleur et une proximité rare.

Guidé par le groove imparable aussi subtil que puissant de Doug Pinnick, le trio montre de belles escapades Hard Rock sur fond d’un Southern Rock très marqué avec autant de légèreté que de puissance. De « Another Way Round » à « Gotta Get Me Some Of That » ou les très bons « Keep Away » et « Hand Of God », GRINDER BLUES apporte un souffle très actuel à un Hard Rock Blues qui sent bon le sud des Etats-Unis.

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Hard Rock International Rock US

Little Caesar : forever Rock [Interview]

LITTLE CAESAR fait partie de la légende du Rock Hard US, qui a ensoleillé le début des années 90 depuis sa Californie natale. Basé à los Angeles, le groupe n’aura malheureusement pas connu le succès dans la durée, malgré des débuts explosifs. Plus de 30 ans après, son leader et chanteur Ron Young est toujours en grande forme et a profité de la tournée européenne en cours pour répondre à quelques questions avant une halte parisienne, le 3 octobre prochain, qui s’annonce explosive.

– En sachant qu’on allait se parler, j’ai parcouru la discographie de LITTLE CAESAR qui a d’ailleurs bercé ma jeunesse, et je me suis dit que votre son et votre identité musicale étaient restés intactes. En fait, le groupe a bien résisté à l’épreuve du temps, non ?

Oui, merci, nous sommes restés très constants ! (Rires) Nous sommes un groupe de Rock assez classique et nous avons toujours gardé cette couleur. On touche aussi au Hard Rock avec des côtés bluesy et c’est probablement ça qui fait que notre musique ne change pas beaucoup.

– Parlons de l’actualité, vous êtes en ce moment en tournée en Europe. Ca n’a pas été trop compliqué à mettre en place en raison de la pandémie ?

Un petit peu quand même ! (Rires) En fait, il y a juste un festival où nous étions programmés qui a été annulé. Tu sais, on respecte toutes les règles, les précautions et nous nous plions à toutes les exigences. Mais le fait que les touristes américains ne puissent pas voyager nous a quand même compliqué la tache. Mais on met les masques, on se lave les mains… So, here we are ! (Rires)

– Si vous devez être ravis de retrouver vos fans, j’imagine que pour eux aussi, ça doit être un vrai plaisir de voir LITTLE CAESAR de retour sur scène ?

Oh oui, c’est incroyable ! Tu n’imagines même pas à quel point cela nous a manqué ! Le pire avec cette pandémie est d’avoir été privé de nos fans. Nous sommes un groupe de Rock et on n’est pas là pour jouer derrière des écrans. Durant l’été dernier, on s’est vraiment demandé combien de temps cela allait encore durer. On devenait fou ! La seule chose qui nous importait était de remonter sur scène. Heureusement, les choses se sont améliorées et nous avons pu recommencer les concerts. Et puis, il y a aussi nos équipes, les fans bien sûr, mais aussi tous les médias, etc… Mais je crois que cela nous a rendu plus fort au final.

– D’ailleurs, de quoi est composé votre set-list ? Vous y avez inclus quelques titres inédits, ou est-ce que vous jouez uniquement vos classiques ? Et est-ce qu’il vous arrive de la modifier suivant les concerts ?

On essaie de couvrir tous nos albums. C’est vrai qu’on joue un peu moins notre premier album, puisqu’on l’a déjà beaucoup fait. Il y a une grande liberté sur le choix des morceaux. Et nos fans ont leur chansons préférées aussi, alors on essaie de satisfaire tout le monde. Du coup, on leur demande souvent quel titre ils veulent écouter ! (Rires)  

– Justement, vous avez sorti « Eight » il y a maintenant trois ans. Est-ce qu’un nouvel album est en préparation et est-ce que tu pourrais nous en dire un peu plus ?

Oui, nous avons déjà commencé à composer de nouvelles chansons pour le prochain album. Nous n’avons malheureusement pas eu beaucoup de temps pour en écrire beaucoup, mais nous en jouons déjà certaines sur scène.

– « Eight » est un très bon compromis entre un Rock propre à la scène de Los Angeles avec un côté très bluesy, qui rend vos morceaux très attachants et sincères. C’est dans ce même registre que tu vois l’avenir musical de LITTLE CAESAR ?

Oui, je crois qu’on tient une bonne formule ! (Rires) En fait, on ne pose pas vraiment ce genre de questions, parce que c’est ce que nous avons toujours fait. On essaie avant tout de s’amuser et de garder cet esprit Rock. On n’a pas vraiment envie de faire autre chose finalement. C’est une expression qui vient de nous-mêmes, de notre feeling du moment et c’est vraiment ce que nous sommes.

– Depuis LITTLE CAESAR et quelques autres qui ont fait les belles heures du Rock et du Hard made in Los Angeles, il n’y a pas vraiment eu de relève. Comment l’expliques-tu ? La voie était pourtant toute tracée ?

C’est vrai qu’il y avait eu une réelle et très forte explosion de groupes made in LA. Malheureusement, ça ne collait plus avec ce qu’attendaient MTV et certaines radios à l’époque. C’est ça qui a tout foutu en l’air ! Les clubs aussi ont commencé à passer de la Dance Music, alors qu’il y avait d’excellents groupes ! Et ce n’est pas propre à Los Angeles, ça s’est passé un peu partout. Beaucoup de groupes ont du quitter L.A. pour être vus et entendus. On ne sait pas trop ce qui s’est réellement passé, car les groupes étaient bons et avaient de très nombreux fans. Il y avait une superbe vibration dans tout Los Angeles.

– Enfin avant de se séparer, qu’est-ce qu’on peut souhaiter à LITTLE CAESAR pour vous retrouviez la lumière de manière plus constante ?

Tu sais, juste de continuer à écrire de bonnes chansons, de faire de bons concerts et de garder ce merveilleux contact avec le public. On s’éclate vraiment avec les gars, c’est très excitant. C’est vrai qu’on est un vieux groupe et notre premier album a beaucoup marqué les gens. On veut continuer à distiller notre Hard Rock bluesy, tout en respectant les très bons groupes qui existent aujourd’hui.

LITTLE CAESAR fait escale en France, à Paris, le 3 octobre prochain. Le groupe se produira aux Etoiles (Paris, 10ème) à partir de 20h.

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Hard Rock Southern Rock

Holy Death Trio : southern vibrations

Il existe des groupes qui parviennent à régénérer un style en puisant au cœur de ses racines. C’est le cas de HOLY DEATH TRIO dont le Hard Rock très vintage et Southern vient secouer l’auditeur. Les Texans signent un très bon premier album, aussi jubilatoire qu’intemporel. Tout en assumant ses influences, le power trio régale aussi par son approche très moderne et sauvage.

HOLY DEATH TRIO

« Introducing… »

(Ripple Music)

Arrivé il y a quelques mois chez Ripple Music pour y dénicher de nouveaux talents, Rob Blasko, accessoirement bassiste d’Ozzy, n’a pas mis bien longtemps à trouver une vraie pépite et méchamment armée de surcroit. Et cette première signature se nomme HOLY DEATH TRIO, combo Hard Rock aux saveurs vintage fougueuse et presque démoniaque.  

Originaires du Texas, John P. Rosales, Jonathan Gibson et Trey Alfaro ont été nourris au Hard et au Heavy Metal des années 70 et 80 et bercés de Blues sudiste décapant. Et HOLY DEATH TRIO a parfaitement digéré cette belle mixture pour la faire sienne. Naturellement intitulé « Introducing… », ce premier album fracasse à tout-va.

Sur un groove imparable, le trio déroule et la machine à riffs s’emballe (« White Betty », « Bad Vibrations », « Get Down »). Sous la houlette de Charles Godfrey (Whiskey Myers, Swans), ce premier opus bénéficie d’une belle production qui met parfaitement en relief la fièvre que procure HOLY DEAH TRIO (« The Killer », « Fish Sticks »). Du beau boulot !

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France Metal Progressif Rock

Pat O’May : une créativité très narrative [Interview]

Réaliser un album-concept était la seule corde qui manquait à l’arc très tendu du compositeur, guitariste et chanteur PAT O’MAY. C’est chose faite avec ce très bon « Welcome To A New World » toujours très Rock, où sur une heure, il nous fait voyager dans l’univers de No Face, personnage qui guide l’histoire musicale contée par le musicien. Progressif et lorgnant parfois sur le Hard Rock et le Heavy Metal, ce nouvel album révèle une fois encore la créativité débordante du Celte, qui a mené ce projet de main de maître.

Photo : Mat Minat

– Il y a eu « One Night In Breizh Land » en 2018, ton dernier album solo date de 2016 (« Keltia Symphonia ») et plus récemment tu as participé à United Guitars. Concernant cette dernière collaboration, comment as-tu appréhendé le projet, et est-ce que cela t’a donné l’opportunité de sortir un peu de tes habitudes ?

Oui vraiment, car c’était la première fois que je co-écrivais un morceau. Je n’avais jamais fait ça. Je l’avais déjà fait pour des textes avec James Wood, mais jamais au niveau musical. Du coup, c’était intéressant de travailler avec Ludo Egraz. On a fait ce morceau et on s’est bien marré ! Mais pour que ça reste exceptionnel, je ne participerai qu’une seule fois à United Guitars, sans exclure de venir jouer en live avec eux, bien sûr.

– Après de multiples collaborations, tu reviens en solo avec « Welcome To A New World ». C’est ton premier album-concept et on sait que c’est une démarche particulière au niveau de l’écriture. Comment as-tu construit cet album ? De manière globale ou, malgré tout, titre par titre ?

De manière complètement globale ! D’habitude quand j’écris des morceaux pour un album, je me demande ensuite dans quel ordre je vais les mettre pour que ce soit cohérent. Cette fois-ci, et comme j’aime bien raconter des histoires, c’est ce que je voulais encore faire mais sur une heure. Je suis parti sur cette idée-là et je suis aperçu que cela s’appelait tout simplement  un concept-album! (Rires) Comme je suis très spectateur de mon inspiration, quand ça me plait, je la fixe. Et c’est comme ça que je suis parti sur le premier titre. Ensuite, je voulais que tous les morceaux soient reliés par un sound design. Pour le second titre, j’ai juste pris ma guitare sur la nappe de fin, ce qui a donné naissance au morceau suivant. Et tout l’album s’est construit comme ça. C’est une sorte de fil d’Ariane que tu tires et l’ordre dans lequel tu écoutes l’album est le même que celui de l’écriture. Tout a été assez fluide en fait.  

Photo : Mat Minat

– Tu décris « Welcome To A New World » comme un album construit sur un design sonore. C’est d’abord la musique et son esthétisme, ou les textes, qui t’ont guidé ?

C’est d’abord la musique. Et c’est au quatrième morceau que ce personnage de No Face est arrivé. Je voulais écrire ce voyage-là, mais je me suis demandé au bout d’un moment qu’elle était la thématique. Je bricolais pour faire une pochette et je suis tombé sur ce fond vert, puis sur ce businessman sans visage, sans rien. Alors, je suis allé dans mon Photoshop. (Rires) Et puis, j’ai commencé à faire cette pochette-là et tout le texte est venu comme ça. J’ai compris que c’était ça qu’il fallait que j’exploite.

– Comme toujours, on retrouve dans ton jeu différentes sonorités musicales et même plusieurs langues. C’est important pour toi de conserver cette universalité ?

Ah oui, bien sûr ! Pour moi, tous les styles sont des outils, au même titre que la guitare. J’essaie de ne jamais faire de la guitare pour faire de la guitare. Ca ne m’intéresse pas. Si j’ai besoin de deux notes, j’en mets deux. Si j’en ai besoin de 40, je travaille pour avoir la technique pour pouvoir en utiliser 40. Pour la musique, c’est la même chose. Si j’ai besoin d’un truc plus Metal pour raconter quelque chose, c’est ce que je vais prendre. Parfois, je suis seul avec une guitare nylon, parce que c’est ce qu’il faut à ce moment-là.

– Tu signes l’intégralité de l’album, tu l’as co-mixé avec Bryan Roudeau et il a été masterisé à Abbey Road, un gage de qualité supplémentaire. C’est important pour toi d’être présent à toutes les étapes de la réalisation et aussi de produire l’album ?

Ca commence à devenir une longue histoire avec Abbey Road, car c’est déjà le quatrième album que je masterise là-bas avec Alex Wharton. C’est aussi devenu une histoire d’amitié. C’est un magicien du mastering. Pour moi, il fait partie du top Ten mondial, c’est véritablement un artiste. Il n’est pas là pour faire en sorte que tout rentre dans la boîte, il y apporte vraiment son sens artistique. Il pousse ce que tu lui as amené. Pour la production, quand je suis parti en solo, je me suis acheté ma liberté. Je peux faire ce que je veux. Je n’ai pas de compte à rendre à une esthétique de groupe, par exemple. Et c’est vrai que maintenant, j’aime maîtriser la production, l’enregistrement et le mix. En revanche, pour le mastering, c’est au-delà de mes compétences. J’ai aussi fait le artwork. Ce n’est peut-être pas le meilleur du monde, mais c’est celui qui correspond le mieux à l’album et c’est ce que je voulais raconter.

Photo : Mat Minat

– L’album sonne très Progressif avec des touches Hard Rock et Classic Rock. Est-ce qu’un album-concept offre une plus grande liberté et nécessite aussi d’une certaine façon de se recentrer sur son jeu en se livrant un peu plus ?

Pas forcément, parce que je suis très spectateur de tout ça. Je suis juste là pour mettre en forme les idées qui me viennent. Il faut d’abord que ça me fasse vibrer, sinon ça n’a aucun sens.

– Une tournée va suivre. Est-ce que tu penses déjà à une mise en scène particulière, étant donné qu’il s’agit d’un album-concept ?

Oui, on a une scénographie qui est en place et sur laquelle on a travaillé tous les aspects avec un éclairagiste, etc… On vient de finir une résidence de plusieurs jours à Nancy avant la date parisienne (ce soir au Café de la Danse – NDR). Il y aura aussi des vidéos… sur lesquelles j’ai aussi travaillé évidemment ! (Rires) J’adore ça, ça me passionne ! Ce qui m’excite le plus, c’est la création. Je ne vois pas l’intérêt de faire deux fois le même album. J’essaie de toujours faire quelque chose de différent. Il n’y a aucun jugement de valeur sur les autres groupes, c’est juste ma façon de faire, toujours avec des choses neuves. Par exemple, sur « Welcome To A New World », c’est la première fois qu’on enregistre tout le monde en live. On l’a fait à l’ancienne, car je voulais vraiment retrouver un son très organique. Et puis, j’ai deux musiciens fabuleux et nous sommes vraiment connectés. Au-delà de la musique, il y a du poids dans les notes.

– Justement étant donné le format de l’album, vas-tu le jouer dans son intégralité et chronologiquement ?

Complètement ! Et puis, on n’a pas le choix, sinon ça n’aurait pas de sens, l’histoire serait biaisée. On va le jouer dans son intégralité et après on fera un petit rappel d’une quarantaine de minutes ! (Rires) On va jouer d’anciens morceaux que les gens ont envie de retrouver, d’entendre et nous aussi de jouer. 

– Pour conclure, sur « Welcome In A New World », comme dans l’ensemble de ta carrière, il y a toujours un lien avec la Bretagne ou le monde celtique. Comment est-ce que tu définirais cet attachement et la nécessité de sa présence dans ta musique ?

Je crois que c’est devenu atavique. Je pense que je ne le contrôle pas, en fait. On me le fait souvent remarquer, alors que je ne m’en rends même plus compte. Et c’est vrai que ce soit dans les chorus ou les progressions d’accords, on retrouve la musique celtique. C’est très intéressant d’ailleurs. C’est un style de jeu construit année après année… dans un dur labeur. L’effort, quoi ! (Rires)

L’album « Welcome To A New World » de PAT O’MAY est disponible depuis le 17 septembre chez ArtDisto/L’Autre Distribution.

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Hard Rock Metal

BETWEEN WORLDS feat Ronny Munroe : classicisme

Né de la rencontre entre le compositeur et multi-instrumentiste Alessandro Del Vecchio et l’ancien chanteur de Metal Church Ronny Munroe, BETWEEN WORLDS fait le lien entre un Hard Rock classique et un Heavy Metal plus contemporain. Avec un line-up haut de gamme, le groupe propose un album éponyme réussi où la grande expérience de ses membres fait la différence.

BETWEEN WORLDS feat Ronny Munroe

« Between Worlds »

(Frontiers Music)

BETWEEN WORLDS est un projet comme Frontiers Music à l’habitude d’en produire. Forcément, on retrouve aux commandes et à l’origine de la formation le compositeur et producteur Alessandro Del Vecchio, qui assure aussi ici les claviers et les chœurs. Et comme souvent avec le multi-instrumentiste transalpin, il est question de Hard Rock assez classique pimenté de touches Heavy Metal.

Mais l’autre atout de BETWEEN WORLDS réside surtout dans la présence au chant de Ronny Munroe, qui donne beaucoup de saveurs à cet album éponyme souvent noyé dans des claviers omniprésents et un peu étouffants. Pour ceux qui l’ignorent, le frontman du groupe a été le leader de Metal Church de 2004 à 2013 et a également tenu le micro chez Trans-Siberian Orchestra notamment.

On retrouve d’ailleurs quelques uns de ses anciens compagnons : Johnny Middleton (basse), Jack Frost (guitare), Chris Caffery (guitare) et Joel Hoekstra (guitare). Ronny Munroe livre une très bonne prestation vocale, bien emmené par des riffs, des chorus et des solos de guitare imparables. Assez classique dans sa démarche, BETWEEN WORLDS rappelle les belles heures de Metal Church avec un soupçon de Crimson Glory.

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Blues Rock Rock Stoner/Desert

The Picturebooks : saveurs désertiques

Alors qu’on les croirait tous deux natifs du désert de Joshua Tree, c’est pourtant d’Allemagne que nous vient THE PICTUREBOOKS. Le duo composé de Fynn Claus Grabke et de Philipp Mirtschink a eu l’heureuse idée de réunir sur ce splendide « The Major Minor Collective » une brochette époustouflante des figures marquantes du monde du Rock, du Metal, du Stoner, du Southern et de l’Alternative mondial. Un tour de France en forme de consécration. 

THE PICTUREBOOKS

« The Major Minor Collective »

(Century Media Records)

Quand Fynn Claus Grabke (guitare, chant) et Philipp Mirtschink (batterie) ne sont pas attelés à vivre leur passion pour les motos, les skateboards et le végétalisme, le duo réalise de très bons albums, et celui-ci est probablement l’un des plus réussis et créatifs de sa discographie. Avec « The Major Minor Collective », THE PICTUREBOOKS livre un album exceptionnel où les rencontres débouchent sur de vraies pépites. Très varié et sauvage, l’album des Germaniques nous fait passer par toutes les émotions avec une exactitude et une précision incroyables.

Dans un univers où se côtoient Blues Rock, Hard Rock, Stoner et Desert Rock, les Allemands sont parvenus à réunir les leaders de groupes majeurs en leur laissant carte blanche pour les textes notamment. Accompagné sur une majorité des morceaux par les bassistes Ryann Sinn (The Distillers) et Dave Dinsmore (Brant Bjork), THE PICTUREBOOKS accueille surtout des membres de Refused, Clutch, Black Stone Cherry, Slothrust, Monster Truck, Blues Pills, Halestorm, Erlend Hjelvik (ex-Kvelertak), Lisa Alley et Ian Graham de The Well et enfin nos Français de The Inspector Cluzo. Un All Star band comme on en voit que très, très rarement !

Enregistré entre l’Allemagne et la Suède, puis avec l’aide des nouvelles technologies, « The Major Minor Collective » montre cependant une belle unité, tant musicale qu’au niveau de la production, qui est exemplaire. Ce qui est particulièrement impressionnant sur ce quatrième album, c’est la facilité et l’aisance du duo à être aussi créatif et pertinent sur des atmosphères tantôt très Blues ou alors Desert/Stoner Rock ou même Metal et Southern. Par ailleurs, l’alternance du chant féminin et masculin offre une belle diversité à cette réalisation qui s’impose comme l’une des plus marquantes, vives et fraîches de cette année.

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Hard Rock Stoner/Desert

Suncraft : incandescent et fuzzionnel

Les bouillonnants Norvégiens de SUNCRAFT rugissent et font résonner un bon gros fuzz comme assez rarement pour un premier album. Ludique et solide, « Flat Earth Rider » percute et envoûte de son Stoner Rock très bien écrit et furieusement Heavy. Le jeune quatuor est généreux et performant et cet opus est une pure gourmandise.

SUNCRAFT

« Flat Earth Rider »

(All Good Clean Records)

Affichant une énergie et une explosivité incroyable, SUNCRAFT livre son premier album gravé dans un Stoner Rock rugueux aux influences Doom et Hard Rock. Issu de la scène underground d’Oslo en Norvège, le quatuor avait déjà commis un EP, « Saigon » en 2019, avant d’être stoppé net dans son élan. « Flat Earth Rider » a donc été composé et enregistré l’an dernier.

Viscéralement Rock’n’Roll, les membres de SUNCRAFT semblent avoir plutôt bien pris cette sombre période tant l’écriture de l’album respire la liberté et affiche un ton très optimiste et plein d’allant. Le groove et les mélodies très accrocheuses de « Flat Earth Rider » n’empêchent pas les riffs puissants et percutants du quatuor de s’imposer de manière très fluide.

La production très organique de Ruben Willem, qui a signé quelques gros hits du Hard Rock norvégien est aussi pour beaucoup dans cette mise en lumière limpide et massive des morceaux de SUNCRAFT (« Commie Animal », « Adaptation », « Bridges To Nowhere », « Space Buddha » et l’excellent morceau-titre). Vif et ascensionnel, ce premier album des Scandinaves est une bouffée d’air pure Rock et débridée.

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Hard Rock

[Going Faster] : Riot At The Moonshine Bar / The Order

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

RIOT AT THE MOONSHINE BAR – « Ratmob » – Independant

Si l’Allemagne sort moins de grands groupes de Hard Rock que jadis, le style reste solidement ancré dans son patrimoine musical, et RIOT AT THE MOONSHINE BAR vient confirmer cette richesse. Pour son premier EP, le quintet du nord du pays a très bien fait les choses et la production réalisée part Jörg Seeman (leur ingé-son live) tient parfaitement la route, offrant brillance et fraîcheur aux six titres. Instinctifs et mélodiques, les Germains livrent un Hard Rock, certes classique, mais inspiré, dynamique et percutant. Loin de renier ses influences issues des années 70 et 80, le groupe les remet vraiment au goût du jour grâce à une tonalité résolument moderne et à même de fédérer les amateurs de Hard Rock à l’ancienne comme les plus jeunes. RIOT AT THE MOONSHINE BAR se démarque par ses compos directes, sensibles et accrocheuses. Un premier essai très réussi. 

THE ORDER – « Out Of Order » – Massacre Records

Après le très bon « Supreme Hypocrisy » sorti l’an dernier, THE ORDER s’est retrouvé le bec dans l’eau faute de pouvoir defender son album sur les scènes européennes comme prévu. Peu importe, le quatuor de Hard Rock suisse en a profité pour enregistrer cinq de leurs morceaux en version acoustique, chose qu’il n’avait jamais fait en 15 ans de carrière. Produit par le groupe lui-même, « Out Of Order » offre un son de grande qualité et surtout une interprétation pêchue. Emmené par un Gianni Pontillo impérial au chant, THE ORDER revisite avec un plaisir évident ses titres préférés. Parcourant leurs albums « Rockwolf », « Metal Casino », « Son Of Armaggeddon » et bien sûr « Supreme Hypocrisy », les Helvètes réactualisent, et hissent même niveau artistique, cinq de leurs classiques avec brio. Du Hard Rock acoustique de haut vol.

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Hard Rock International Rock

Danko Jones : 25 ans de Rock brut [Interview]

DANKO JONES est avant tout un groupe de scène, qui a pour habitude de composer et de répéter inlassablement en studio pour donner vie à des morceaux inscrits dans un Rock brut aux saveurs Hard Rock et à l’énergie presque Punk. Sauf que ces derniers mois, le trio de Toronto a du modifier ses plans et revoir sa façon de faire. « Power Trio » ne souffre pourtant pas d’un manque de spontanéité, ni d’énergie… bien au contraire ! John ‘JC’ Calabrese, bassiste de la formation canadienne, nous en dit plus sur la création de ce dixième album.

Photo : Dustin Rabin

– « Power Trio » est votre dixième album et il marque aussi vos 25 ans d’existence. Alors que tout était réuni pour que la fête soit totale, la pandémie est venue tout bouleverser. Comment est-ce que vous le vivez ?

Ce confinement vécu par tout le monde a été inédit et difficile. J’ai tout de suite pensé qu’il serait sage d’utiliser notre temps pour travailler à distance sur des chansons. C’est comme ça que le processus a commencé pour l’écriture de ce dixième album studio. Il est différent des précédents, mais nous avions neuf albums studio et une grosse expérience sur lesquels nous appuyer.

– D’ailleurs, vu la situation, comment avez-vous composé ce nouvel album, vous qui avez l’habitude de travailler de manière traditionnelle et assez classique ?

Les chansons ont toutes été arrangées sur Logic, puis partagées par e-mail. Chacun a enregistré ses propres parties lui-même. J’ai fini par faire l’arrangement des chansons et j’ai aidé à tout organiser de sorte que le moment venu, il soit prêt à passer en production.

Photo : Mike Highfield

– Ce qui est également remarquable avec « Power Trio », c’est que malgré les circonstances votre son reste puissant, compact et très vif. DANKO JONES conserve aussi un son très contemporain et moderne. Quelle est votre recette ?

Merci. C’est aussi le résultat de nombreuses tournées et d’années à apprendre à faire un disque. En fin de compte, nous sommes un groupe live, mais ce processus de création de « Power Trio » nous a aidés à apprendre à écrire d’une nouvelle manière. Et en fait, je nous vois même continuer comme ça à l’avenir.

– Vous vous êtes aussi inspirés du confinement pour l’écriture de vos textes, ainsi que du meurtre de George Floyd et du mouvement Black Lives Matter. Est-ce à dire que vous prenez une voie plus engagée, voire politisée ?

Les paroles sont toutes signées Danko (Jones, guitariste et chanteur – NDR). Il a été ému par les événements entourant la mort de George Floyd et le mouvement Black Lives Matter. Je ne pense pas que nous deviendrons un groupe politique, mais avoir une chanson avec ce sentiment est génial, et peut-être qu’elle en engendrera quelques autres à l’avenir.

– « Power Trio » est également un album sans concession, ni compromis. L’efficacité brute et direct des morceaux montre une fougue toujours aussi Rock’n’Roll, comme si les modes et les tendances actuelles n’avaient aucune prise sur vous. C’est le cas ?

Oui, nous n’allons pas emmener l’auditeur dans un voyage de découverte de soi, où je jouerai de la flûte en essayant d’atteindre une conscience alternative. (Rires) Nous sommes un groupe de Rock et nous savons ce qu’on attend de nous !

Photo : Dustin Rabin

– Ce nouvel album sort dans une période qui reste instable pour les groupes, les concerts et les festivals en Amérique du Nord comme en Europe. Vous auriez pu patienter quelques temps. Vous étiez impatients d’en découdre, de proposer ce nouveau disque ?

Nous espérions planifier une tournée autour de la sortie de l’album, mais bien sûr tous les plans sont tombés à l’eau. Espérons que nous nous remettrons tous sur la bonne voie pour chavirer tous ensemble en concert. Je suis cependant certain que beaucoup de gens apprécieront « Power Trio » !

– Enfin, Danko Jones, votre chanteur et guitariste, a déclaré qu’il était facile d’écrire des chansons Rock. Tu partages aussi son avis ? C’est tellement si simple ?

Oui, mais c’est difficile d’en écrire des bonnes ! (Rires) Je pense que c’est vraiment une question d’éthique de travail. Il faut continuer à écrire et persévérer quoi qu’il arrive. Les chansons n’apparaissent pas comme par magie. Je pense que les gens entendront le travmate in germany,ail acharné et le plaisir que nous avons eu à faire cet album. En fin de compte, il faut que cela soit amusant pour tout le monde.

L’album « Power Trio » de DANKO JONES est disponible depuis le 27 août chez Mate in Germany/Tonpool.

Retrouvez la chronique de l’album :