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Gyasi : extravagance Glam [Interview]

Perché sur ses talons, guitare en bandoulière et tenues flamboyantes, GYASI vient livrer une vision toute personnelle du Glam Rock, en se permettant même de mettre un sérieux coup de pied dans la fourmilière. Dans un Classic Rock et un côté instinctif insaisissable, le guitariste et chanteur américain livre un nouvel album, « Pronounced Jah-See », emprunt de liberté et loin des conventions. Rencontre avec un artiste volontairement sorti des sentiers battus pour mieux exprimer sa vision d’un Rock déjanté, accrocheur et plein de feeling.

© Scott Willis Photography

– Beaucoup aux Etats-Unis te présentent comme un nouvel artiste, mais tu as déjà sorti un EP « Peacock Fantasies » en 2018 et un premier album, « Androgyne » l’année suivante. Tu ne sors donc pas de nulle part. Toi qui agrandis dans un chalet au cœur des bois de la Virginie-Occidentale, comment es-tu arrivé à la musique ?

Eh bien, comment la musique est-elle entrée en moi serait plutôt la question. Elle semble avoir été là depuis le début. J’ai dansé sur des disques dès que j’ai pu marcher (je me souviens en particulier d’avoir beaucoup dansé sur Bob Marley). Et j’ai commencé à jouer sur une batterie de fortune sur les Beatles vers l’âge de quatre ans en me prenant pour Ringo, puis j’ai eu une guitare à six ans. J’ai eu la chance que mes parents aient une collection de disques incroyable et j’écoutais tous cette grande et belle musique à laquelle la plupart des enfants de cette époque n’étaient pas exposés, avec en premier du Blues, du Jazz et du Rock’n’Roll. La musique a toujours été naturelle pour moi. Quelque chose que j’ai ressenti et appris comme une langue et plus j’apprenais, plus je voulais apprendre. Bien sûr, j’ai continué à l’étudier au Berklee College of Music, mais le feeling et la façon dont je fais de la musique sont restés intacts.

– Tu es aujourd’hui installé à Nashville, The Music City. Pourquoi le choix de cette ville ? Elle s’est imposée à toi ? Parce que, finalement, le son de Los Angeles n’est pas si éloigné de ton registre…  

Elle ne s’est pas imposée à moi, même si nos chemins se sont croisés à plusieurs reprises… J’ai choisi Nashville juste parce que c’était le bon endroit. J’y avais fait quelques sessions d’enregistrements pour un autre artiste et j’ai été vraiment impressionné par la communauté musicale, ainsi que par tous les studios et la scène qui ressemblait vraiment à un paradis pour les artistes. Je vivais à Boston et je n’avais pas les moyens d’y rester, ni de survivre à un autre hiver en Nouvelle-Angleterre. Et New York et Los Angeles me semblaient inaccessibles, car le coût de la vie y est très élevé. Nashville offrait beaucoup d’avantages, et c’était plus petit et beaucoup moins cher pour y vivre (à l’époque, car les choses ont beaucoup changé depuis). Ce n’est pas non plus trop loin de la Virginie-Occidentale, donc je peux toujours me rendre à la ferme facilement. J’ai eu aussi beaucoup de soutien à L.A. DJ Rodney Bingenheimer a été l’une des premières personnes à défendre ma musique et à la diffuser à la radio. Je veux vraiment aller y jouer quand je peux.

– Est-ce que, justement, c’est depuis que tu vis dans le Tennessee que tu as véritablement trouvé ton style et le son que tu voulais développer ? 

Non, j’avais vraiment développé mon style et le son juste avant de m’y installer. Je travaillais dessus depuis longtemps. J’ai toujours été un peu une pieuvre avec les bras tendus dans de nombreuses directions. J’ai donc eu du mal pendant un certain temps à comprendre comment transformer toutes ces différentes influences en quelque chose qui fonctionne. Je savais ce que je voulais faire, mais je ne savais pas comment. Je suis passé par beaucoup de choses en recherchant mon identité de musicien. J’avais un groupe de Rock à Boston, qui était un genre de Rock Garage très brut, et c’est là que j’ai écrit mes premières chansons et où j’ai commencé à développer mon écriture, mais ce n’était pas encore tout à fait ça.

Après Berklee, ce groupe s’est séparé. Alors je suis retournée en Virginie-Occidentale et je me suis lié avec de vieux amis pour essayer de créer un groupe et j’ai rapidement réalisé que cela n’allait pas fonctionner de manière cohérente. J’avais toutes ces idées de chansons et j’ai compris qu’attendre de trouver un groupe ne mènerait nulle part. Alors, j’ai finalement décidé de faire tout moi-même. J’ai acheté un magnétophone huit pistes et j’ai installé un home-studio en Virginie-Occidentale. J’ai demandé à un excellent musicien de session, appelé Ammed Solomon, de jouer de la batterie et j’ai enregistré la plupart des chansons de cette façon, en trouvant comment enregistrer et mixer au fur et à mesure. Ainsi libre, j’ai finalement pu combiner toutes ces idées comme je le voulais. Et ça a marché. C’était la véritable expression de moi-même, au-delà de la musique. Puis, j’ai déménagé à Nashville juste après avoir enregistré tout ça en 2017, pour monter un groupe. Ca s’est avéré beaucoup plus facile quand tu as déjà la musique et le concept en place. Et j’ai trouvé un groupe incroyable, qui a vraiment élevé l’ensemble du projet.

– Tu viens tout juste de sortir « Pronounced Jah-See », ton deuxième album. Avant de parler du contenu, j’aimerais que tu m’expliques un peu son titre. C’est un clin d’œil à l’album de Lynyrd Skynyrd (« Pronounced lĕh-‘nérd ‘skin-‘nérd »), car le côté rastafari ne se ressent pas vraiment dans cette nouvelle réalisation ?

(Rires) Non, le côté rastafari n’est pas encore sorti ! Peut-être dans le futur ! En fait, je m’inquiétais sur le fait d’utiliser le mot ‘Jah’ pour ne pas y être associé, mais cela semblait être la façon la plus précise de le prononcer. Je suppose que ‘Jossie’ fonctionne aussi. Je ne savais pas que Lynyrd Skynyrd avait sorti un album, qui s’appelle comme ça ! Patrick d’Alive Records m’a dit que ce disque servirait de carte de visite. Donc sachant que tu portes ton nom toute ta vie, j’ai pensé que je ferais mieux de régler tout de suite le problème. Sinon, cela aurait probablement été la première question de chaque interview. J’avais essayé de trouver un nom pour le projet en pensant que le mien serait trop difficile à prononcer pour les gens, mais j’ai réalisé que je ne pourrais pas le cacher de toute façon. J’aime aussi le fait que ce soit un peu ambigu. Donc, pour répondre à ta question, c’est vraiment le bon. C’est comme ça qu’on prononce mon nom.

– Tu incarnes une sorte de renouveau du Glam Rock, au sens premier du terme. Forcément, tu te présentes comme un artiste fortement marqué par les années 70, qu’a priori, tu n’as pas beaucoup connu. C’est un désir de revenir aux prémisses du Rock avec tout ce qu’il comportait d’extravagant et d’anticonformiste ?

Je suppose que c’est en partie cela, l’extravagance. Je pense que le Rock’n’Roll devrait être une expérience sans limite, qui transporte l’auditeur. Mon travail est certainement anticonformiste, car c’est quelque chose contre lequel j’ai lutté toute ma vie. L’endroit où j’ai grandi était extrêmement conventionnel. Tout le monde était dans les mêmes choses, habillé de la même manière et parlait de la même façon. J’étais totalement en dehors de tout ça et cela m’a même aliéné. C’est donc un thème central de ma musique, l’idée de ne pas se conformer. Et il y a beaucoup de ça aussi dans le Rock des années 70. Mais je voulais surtout écrire la meilleure musique possible et pouvoir m’exprimer. La plupart de mes artistes et de mes disques préférés ont été réalisés à la fin des années 60 et au début des années 70, donc naturellement, cela s’en ressent. C’est vrai que je n’ai aucune expérience directe avec les années 70, mais c’est plus l’esprit de cette musique qui m’intéresse plutôt qu’un son en particulier. La liberté, la rébellion, la flamboyance et l’inspiration sont ce qui m’attire. Et le côté visuel est un autre élément important pour moi. La narration à travers le théâtre est quelque chose que je voulais incorporer dans la présentation de ma musique, afin de transmettre les chansons plutôt que de simplement les chanter. Je pense que cela ajoute de la profondeur quand c’est bien fait. C’est quelque chose que je ne vois pas beaucoup dans le Rock’n’Roll en ce moment. Et il y a aussi les solos de guitare, beaucoup de solos de guitare !

– Justement, « Pronounced Jah-See » est assez déconcertant, car tu y joues des morceaux très dépouillés et d’autres plus orchestrés. Et tes chansons sont aussi dans l’ensemble assez courtes. On aurait pu penser à des titres plus longs pour installer justement une ambiance très 70’s, et on a l’impression que tu joues plutôt la carte de l’efficacité. C’est le cas ?

Ouais, en général, j’aime que les chansons soient concises. Beaucoup de morceaux sont développées en concert avec de nouvelles sections entières et des improvisations, mais sur disque, j’ai toujours essayé d’obtenir le meilleur dans un délai très rapide, parce que je sais à quel point la durée d’attention des gens est courte. Je pense qu’à un moment donné, je vais m’étendre davantage sur disque, mais pour l’instant, je me contente d’avoir une approche directe.

– A l’écoute de l’album, on ressent également une forte énergie live, très électrique et brute. Tu l’as enregistré en condition du direct, car il en ressort l’authenticité et le côté frontal de la scène, des concerts ?

Oui, il y a une performance live au cœur de chaque chanson. Pas de clic. Pas de copier-coller. Ce n’est pas comme ça que j’aime travailler. La majorité des morceaux a été réalisée en live avec un batteur et moi, puis en overdub. Je joue quelques titres comme « Fast Love » entièrement seul, en superposant les parties sur une seule prise de voix/guitare. Sur « Godhead », toute la piste est en direct. J’essaie toujours de capter l’énergie première d’une chanson. Habituellement, je ne les livre au groupe que juste avant l’enregistrement. Donc, c’est frais et le jeu est toujours instinctif, car il n’y a pas assez de temps pour trop cogiter.

– Outre ta voix et les textes, dont la variété peut d’ailleurs étonner, l’instrument central est la guitare. Que ce soit en version acoustique ou électrique, on retrouve cette même intensité. Il y a là aussi un côté très hybride autour d’un univers singulier et très personnel. J’imagine que tu composes tes mélodies et les textes autour de la guitare ?

Oui, la guitare est mon instrument et j’en joue depuis l’âge de six ans. C’est ma façon la plus pure de m’exprimer musicalement. Cela me semble tellement infini ! J’aime bien commencer parfois avec les claviers, ou même la basse, ce qui a donné des chansons sympas, mais je reviens toujours à la guitare comme pièce maîtresse et centrale.

– Une autre chose peut surprendre, c’est ce son très anglais, alors que tu es américain. C’est la musique qui t’a bercé, ou c’est parce que tes idoles de jeunesse sont britanniques ?

Les gens me l’ont déjà dit. Je suppose que c’est simplement parce que beaucoup de mes idoles sont britanniques, et c’est la musique qui m’a le plus influencé. Mais il y a aussi plein d’artistes américains que j’aime beaucoup comme Bob Dylan, Lou Reed, The White Stripes, Robert Johnson, The Doors, John Fahey… Je pense que c’est au niveau vocal qu’on l’entend le plus parce que mes chanteurs préférés ont tendance à être anglais. J’ai toujours été attiré par les chanteurs exceptionnels, Robert Plant étant le meilleur d’entre eux.

– Enfin, « Pronounced Jah-See » est très varié avec de l’harmonica et des cuivres aussi. Avec quelle formation te présentes-tu sur scène ? Parce que si ta musique peut sembler assez épurée, elle n’en demeure pas moins très arrangée…

J’adorerais ajouter un claviériste dans le futur, mais pour le moment, nous travaillons à faire au mieux en quatuor. Je joue aussi occasionnellement de l’harmonica, et pour l’instant les cuivres n’existent que sur les enregistrements de l’album.

L’album de GYASI, « Pronounced Jah-See », sera disponible le 27 mai chez Alive Natural Sound.

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Rock

meliSsmelL : poésie militante

Chaque album de MELISSMELL a quelque chose de réjouissant et par les temps qui courent, celui-ci fait beaucoup de bien. « Les Enfants De Maldonne » dépeint le quotidien de notre société avec conviction en appelant autant à la révolte qu’au réveil populaire. Une leçon de vie et de politique en mode chanson Rock de grande classe.

MELISSMELL

« Les Enfants De Maldonne »

(Dionysiac Records/L’Autre Distribution)

Apparue sur les écrans et dans toutes les bonnes oreilles en 2011 avec le titre « Aux Armes » devenu emblématique, MELISSMELL en a fait du chemin depuis. Aujourd’hui, elle nous revient avec un quatrième album, une fois encore sous forme de brûlot, mais pas seulement. « Les Enfants De Maldonne » est une décharge de chanson Rock balancée par une artiste fougueuse et directe, aussi engagée qu’enragée.  

La voix est toujours aussi éraillée, presque cassée, mais la force qu’elle dégage témoigne d’une puissance portée par une rage constante. Si son style peut parfois paraître trop radical, c’est que MELISSMELL porte en elle, et à travers sa musique, le cri de la révolte contre une injustice omniprésente. Et le propos est toujours juste, souvent colérique, sincère aussi et finalement très touchant.

Parce que tout est toujours politique chez MELISSMELL, son nouvel album l’est aussi, comme une évidence (« Petite Chanson Du Maquis », « Notre Siècle a 20 ans », « Berezina »). Mais l’Ardéchoise ne donne pas dans la gouaille, car si le verbe est haut, la sensibilité n’est jamais très loin (« Animale » et le très bluesy « La Prière »). Entre émotion brute et contestation, l’appel à un sursaut collectif de la chanteuse reste revigorant et salutaire. Bravo et merci.

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Blues Blues Rock Rock

Edgar Winter : au nom du frère

Rock, Blues, robuste, généreux et guidé par une émotion très palpable, cet album hommage à son frère Johnny par EDGAR WINTER reflète avec un grand respect et une volonté de très bien faire l’immense parcours d’un guitariste hors-norme qui aura marqué tant de musiciens de Blues et conquis tant de fans à travers le monde. « Brother Johnny » ne verse pas dans la nostalgie, mais plutôt dans la fierté d’un beau travail accompli.

EDGAR WINTER

« Brother Johnny »

(Quarto Valley records)

Rendre un hommage appuyé à son frère aîné était apparu comme une évidence à EDGAR WINTER, cadet de feu-Johnny. Bien entendu axé sur les guitares, avec des six-cordistes prestigieux à l’œuvre sur « Brother Johnny », l’album se veut et se présente comme un grand voyage musical, qui traverse la vie et l’œuvre du Texan en passant par toutes les émotions et avec une classe ultime dans laquelle le guitariste se serait sûrement reconnu. Et forcément, de grands noms du Blues qu’il a directement influencé sont présents sur l’album.

Sur 17 titres et une heure et quart de Blues Rock, de Rock et de morceaux intemporels, « Brother Johnny » d’EDGAR WINTER nous transporte à travers la très prolifique discographie de l’Américain. Et sa Gibson Firebird résonne toujours avec l’éclat qu’on lui connait entre les mains d’un tel prodige. Pour la petite (et triste) histoire, Johnny Winter nous avait quitté le 16 juillet 2014, dans un hôtel du District de Bülach en Suisse, deux jours après sa toute dernière prestation mondiale, au ‘Cahors Blues Festival’ en France.

Sur une production brillante signée Ross Hogarth, on mesure l’immense héritage laissé par Johnny, et qui mieux que son frère EDGAR WINTER pouvait constituer un tel casting ? Ainsi, on retrouve Joe Bonamassa, Doyle Bramhall II, John McFee, Robben Ford, Billy Gibbons, David Grissom, Taylor Hawkins, Warren Haynes, Steve Lukather, Michael McDonald, Keb Mo, Doug Rappoport, Bobby Rush, Kenny Wayne Shepherd, Ringo Starr, Derek Trucks, Waddy Wachtel, Joe Walsh, Phil X et Gregg Bissonnette. Que la fête est belle !

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folk Rock

Makadam : à fleur de peau

Les plus belles musiques sortent souvent d’une guitare acoustique avant de s’étoffer, de prendre du relief et de l’ampleur, afin de mieux mettre en évidence des textes où le fond et la forme jouent à égalité. C’est très précisément ce que les Brestois de MAKADAM sont parvenus à réaliser sur un premier album, « Mauvaise Herbe », où le Rock se fond dans une Folk, parfois teinté de Pop, toujours saisissant.

MAKADAM

« Mauvaise Herbe »

(Independant)

Fondé en 2018, MAKADAM est un groupe de Brest. Cela a toute son importance car, pour celles et ceux qui connaissent la ville, la musique du quatuor en est le reflet partait. Sorte de poésie urbaine à écouter face à la mer, les onze chansons de « Mauvaise Herbe », premier album des Bretons, reflètent d’autant de moments de vérité, que de réflexion, sur un quotidien auquel chacun pourrait, ou l’a été un jour, être confronté. Bercé par une Folk Rock attachante, ce premier album s’écoute comme on regarde un film.   

Forcément hors du temps, mais à la fois terriblement ancrés dans son époque et son temps, les textes de sa chanteuse Cat donnent le chemin à suivre à Jérôme Brunelet (guitare), Fabien Barloy (basse) et Jean-Baptiste Mora (batterie), qui forment avec elle une belle unité dans une fusion fluide et spontanée. Dire que la musique de MAKADAM est authentique et sincère est un doux euphémisme, tant il est difficile de tricher sur les sujets abordés.

Sur une belle et solide production, « Mauvaise Herbe » pose un regard sans détour et souvent brut sur notre société où l’humain reste au cœur du propos (« La Nef Des Fous », « Colère », « Incisif »). Sans verser dans la morale, MAKADAM dépeint au contraire des sentiments qui nous animent tous avec une tendresse et une sensibilité touchantes (« L’Age d’Or », « La Fin De La Fête »).

En autant d’épisodes de vie que de chansons, le groupe se dévoile avec finesse sur des thématiques parfois crues, mais toujours criantes de justesse (« Charlie », « Résilience »). En bon camarade, le groupe accueille deux amis musiciens, venu en voisins, à savoir Mickaël Guerrand sur « Princess Horror » et Morgane Mercier sur « Boulevards Des Allongés ». Tous deux apportent un souffle supplémentaire à MAKADAM, qui n’en manque pourtant pas. Un très bel envol.

Bandcamp : www.makadam29.bandcamp.com/album/mauvaise-herbe

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Fusion Rock US

Red Hot Chili Peppers : ci-gît un piment

A grand coup de teasing, de singles et d’annonces en tout genre, le gang de Los Angeles a annoncé son retour usant de tous les coups marketing possibles. Un line-up retrouvé et une longue attente : tous les ingrédients étaient réunis pour un évident couronnement. Seulement, les RED HOT CHILI PEPPERS en ont décidé autrement en livrant un « Unlimited Love » sans relief et sans saveur, provoquant ainsi un désamour illimité. Chronique d’une mort assumée.

RED HOT CHILI PEPPERS

« Unlimited Love »

(Warner Bros Records)

Six après « The Getaway », voici donc que les RED HOT CHILI PEPPERS sortent du bois. Même si on a déjà pu découvrir, avec plus ou moins de bonheur, les trois premiers singles issus de « Unlimited Love », à savoir « Black Summer », « Poster Child » et « Not The One », il restait encore 14 autres titres à supporter. Zut ! Je suis à découvert ! Car, ne tournons pas (comme le groupe) autour du pot plus longtemps, ce douzième album des Californiens est d’un ennui profond et presque pervers. La fougue et la créativité se sont tristement évaporées.

Pourtant, les astres semblaient être alignés avec le retour de la revanche de John Frusciante à la guitare, dix ans après son départ et le double-album « Stadium Arcadium ». Rick Rubin, grand artisan du son à la production, laissait aussi envisager le meilleur… et il a d’ailleurs fait un travail remarquable. Mais ça ne suffit pas. Les RED HOT CHILI PEPPERS sont la preuve vivante que l’accumulation de talents ne suffit pas. Loin de là… L’équation reste toujours la même : il faut avoir quelque chose à dire, et pas seulement à travers des textes interminables.

« Unlimited Love » nous balade au bout de l’ennui (« It’s Only Natural », « This Are The Ways », « Whatchu Thinkin’ ») nous mettant devant le fait accompli : le groupe a définitivement perdu de sa superbe. On peut de fait aussi s’interroger sur la nécessité de produire 17 morceaux (!) s’affalant sur 1h15. Un acharnement jusqu’au-boutiste auquel RED HOT CHILI PEPPERS ne nous avait pourtant pas (tout le temps) habitué. « Freaky Styley », « Mother’s Milk » et « Blood Sugar Sex Magik » semblent si loin et déjà d’un autre temps.     

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Blues Hard 70's Proto-Metal Southern Rock

Stone Axe : la passion de transmettre

En l’espace de trois ans, STONE AXE a tenu à bout de bras et avec une immense classe l’esprit et le son des 70’s avec une vérité d’interprétation absolue. Sorti des archives du groupe, « Stay Of Execution » est un recueil de petites merveilles savamment distillées par le grand Tony Reed et le chanteur Dru Brinkerhoff. Un bain de jouvence terriblement organique.

STONE AXE

« Stay Of Execution »

(Ripple Music)

Producteur et multi-instrumentiste dont la réputation n’est plus à faire, Tony Reed est notamment connu pour être le leader de Mos Generator et de Big Scenic Nowhere, mais ce serait oublier un peu vite STONE AXE. Fondé en 2007 avec le chanteur Dru Brinkerhoff, le duo a sorti deux albums et une quantité de splits, de singles et d’EP entre 2008 et 2011.

Si « Stay Of Execution » est un vrai plaisir à écouter, il ne faut malheureusement s’attendre à un retour du groupe. Il s’agit là d’un album d’enregistrements d’inédits et de morceaux issus d’un vinyle passé presqu’inaperçu à sa sortie. L’objectif de STONE AXE a toujours été de préserver et de montrer le meilleur des 70’s et de tout ce qui fait l’essence-même du Rock.

Entre proto-metal (« Fell On Deaf Ears », « Metal Damage» ), Southern Rock , Blues (« Sweet Sweet Time » , « Deep Blue ») et Classic Rock (« Lady Switchblade » , « For All Who Fly », « The Last Setting Sun »), le duo propose un large tour d’horizon guidé par une constance musicale étonnante. D’une authenticité rare et avec une sincérité irréprochable, STONE AXE fait l’effet d’une douce et vivifiante piqûre de rappel salvatrice.

Retrouvez l’interview de Tony Reed à la sortie de son album solo :

La chronique de son album Folk en solo :

Et enfin, la chronique du dernier album de Big Scenic Nowhere :

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Doom Metal Rock

[Going Faster] : Messa / Wyatt E.

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

MESSA – « Close » – Svart Records

Avec ce superbe album, MESSA assoit encore un peu plus son exponentielle notoriété. Le quatuor italien, fondé en 2014, n’aura pas mis longtemps pour s’extraire de l’underground Doom transalpin. Original, immersif et également délicat et puissant, le groupe surprend par sa maîtrise et surtout son côté expérimental du style. Guidé par sa frontwoman Sara dont la voix est d’une force incroyable, MESSA joue sur des aspects sombres, occultes, hallucinés et planants sur ce « Close » de toute beauté. Désormais au sommet de la scène Doom revival, le groupe peut tout se permettre comme cette présence obsédante et transcendantale du oud, qui libère des sonorités orientales fascinantes (« Orphalese », « Pilgrim »). « Close » est un joyau dont il serait dommage de se priver, tant il franchit toutes les limites du Rock et du Metal.   

WYATT E. – « Al Bēlūti Dārû » – Stolen Body Records

Après un premier EP en 2015, puis un album en 2017, la valeur montante du Drone Doom Oriental livre un nouveau format court basé sur deux morceaux approchant chacun les 19 minutes. Avec « Al Bēlūti Dārû », le trio belge se fait ensorceleur et captivant en repoussant les limites de son propre style. Les atmosphères développées par WYATT E. nous renvoient à la thématique de l’empire néo-babylonien à travers des boucles hypnotiques dans lesquelles se confondent technologie et instruments traditionnels. Avec une magistrale production signée Billy Anderson (Sleep, Om, Melvins), les Liégeois nous font passer dans un autre monde, jouant sur le côté solaire et l’aspect sombre de son registre. Entièrement instrumentale, la musique de WYATT E. nous invite à faire un bond dans le temps.

A noter que les deux groupes sont en tournée dans toute l’Europe et seront de passage le 19 avril au Michelet à Nantes et le 20 au Glazart à Paris.

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Hard 70's

The Neptune Power Foundation : love is all

S’il n’est pas question d’amour vache sur ce nouvel album des Australiens de THE NEPTUNE POWER FOUNDATION, on en est pas très loin. En effet, « Les Démons de l’Amour » est une ode et une belle déclaration de la part du tonitruant quintet de Sydney à travers un Rock psychédélique, Metal et progressif réellement addictif et aux mélodies contagieuses, le tout dans une atmosphère 70’s sauvage et solaire.

THE NEPTUNE POWER FEDERATION

« Le Demon De L’Amour »

(Cruz Del Sur Music)

A l’aube de ses 10 ans d’existence, le quintet australien surgit avec un cinquième album constitué de chansons d’amour et très justement intitulé « Les Démons de l’Amour » (en français dans le texte). Jugeant le style un peu désuet, THE NEPTUNE POWER FOUNDATION a composé de huit morceaux d’amour, certes, mais d’un point de vue féminin, sans doute celui de sa prêtresse de chanteuse Screamin’ Loz Sutch, et il est pour le moins débridé.

Sur ce nouvel opus, les cultes obscurs, les meurtres et des histoires d’hypnotisme sont au menu de la vision très Rock et Metal qu’ont les Australiens. A grand renfort de riffs musclés, de lourdes rythmiques et d’une indomptable frontwoman, THE NEPTUNE POWER FOUNDATION offre un album à la fois démoniaque et ensorceleur dans un univers musical très 70’s, proche d’un proto-Metal façon Led Zep et Black Sabbath.

L’aspect Psych, Prog et vintage rend ces nouvelles compos entêtantes, bourrées de tension et dégageant une énergie folle. Il faut dire que les deux guitaristes rayonnent tout autant que leur diablesse de chanteuse, qui livre une prestation exceptionnelle en illuminant littéralement « Les Démons de l’Amour » (« My Precious One », « Loving You Is Killing Me », « Stay With Three »). THE NEPTUNE POWER FOUNDATION donne des preuves d’amour exaltées.

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Alternative Rock

Eddie Vedder : les pieds sur terre

Que ce soit avec son groupe Pearl Jam ou en solo, EDDIE VEDDER parvient toujours à créer l’événement. Moins de deux ans le onzième album du groupe de Seattle, « Gigaton », le chanteur s’autorise une évasion en solo avec ce réjouissant « Earthling » dominé par une poésie urbaine et une douceur où la nature reprend le dessus comme souvent chez lui. Le songwriter livre un troisième album qui lui ressemble : simple et touchant.

EDDIE VEDDER

« Earthling »

(Seattle Surf/Republic Records)

Et de trois albums en solo pour EDDIE VEDDER, qui a probablement dû profiter de l’absence de tournée après le très bon « Gigaton » (2020) avec Pearl Jam, pour s’atteler à « Earthling », dans lequel si le chanteur ne fait pas de prouesses, il a au moins le mérite de nous faire passer un très agréable moment. 13 morceaux où l’Américain parcourt les domaines musicaux où il se sent le mieux. D’une Pop-Rock entêtante à un Punk Rock costaud en passant par des ballades aux saveurs Americana, le songwriter n’élude rien.

Superbement produit par Andrew Watt, qui pose aussi quelques accords de guitares, « Earthling » s’est fait attendre, car les dernières escapes en solo du compositeur datent de « Ukulele Songs » (2011) et du génial « Into The Wild », BO du film de Sean Penn en 2007. EDDIE VEDDER a également su très bien s’entourer, puisqu’on retrouve derrière les fûts Chad Smith (RHCP), Chris Chaney à la basse (ex-Jane’s Addiction) et Josh Klinghoffer (ex-RHCP) à la guitare. Et avec ce casting resplendissant, les morceaux prennent du coffre et un volume conséquent.

Plus électrique aussi, « Earthling » manque peut-être de ce côté écorché vif plein d’émotion qui a très longtemps caractérisé le chanteur. Il est aujourd’hui plus posé, ce qui n’empêche nullement sa voix unique de prendre le dessus (« Rose Of Jericho », « Brother The Cloud », « Good And Evil », « Try »). EDDIE VEDDER n’a rien perdu de sa superbe et on peut même s’interroger sur les apparitions plus qu’anecdotiques de Stevie Wonder, Ringo Starr et Elton John. « Earthling » est l’album d’un homme mature et positif (« Long Way », « Fallout Today »).

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Blues Rock Folk/Americana International Soul / Funk

Harlem Lake : au service du feeling [Interview part.1]

Véritable révélation Americana Blues Rock venue des Pays-Bas, HARLEM LAKE a sorti il y a quelques semaine un superbe premier album, « A Fool’s Paradise Vol.1 ». Dans un registre très Southern, le quintet affiche une étonnante maturité et un style déjà très personnel. Guidé par la voix exceptionnelle de Janne Timmer, également parolière, le groupe traverse des contrées Blues, Rock et Soul avec une aisance désarmante et un feeling incroyable. Entretien en deux parties avec la chanteuse du groupe, qui nous en dit un peu plus sur le processus de création et la démarche artistique de HARLEM LAKE…

Photo : Melle de Groot

– La première chose qui surprend à l’écoute de « A Fool’s Paradise Vol.1 », c’est la découverte de votre pays d’origine, la Hollande. On a franchement l’impression d’entendre un groupe du sud des Etats-Unis. Vous avez grandi avec le registre Southern américain qu’il soit Rock, Blues ou Soul ?

Merci, c’est un vrai compliment ! Enfants, nous avons grandi avec beaucoup de styles de musique différents. Et à l’adolescence, nous avons tous découvert le Blues chacun à notre manière. Pour Dave (Warmerdam, piano, claviers – NDR), ce fut grâce à un accordeur de piano qui, après avoir accordé le sien, lui a joué du Boogie Woogie. Et il s’est avéré qu’il s’agissait de Mr Boogie Woogie, l’un des meilleurs pianistes néerlandais. Pour ma part, j’ai toujours adoré Joe Cocker et Sonny (Ray, guitare – NDR), quant à lui, porte vraiment l’héritage du Blues en lui. Nos parents écoutaient des artistes Rock plus grand public comme Dire Straits, Fleetwood Mac, Genesis et Pink Floyd. Et si on commence à creuser à partir de là, on finit toujours par se retrouver à la croisée des chemins !

– HARLEM LAKE a été fondé par votre pianiste Dave Warmerdam, avant d’être rejoint par Sonny Ray à la guitare et toi au chant. Ensuite, Benjamin Torbijn et Kjelt Ostendorf ont constitué la rythmique. Vous évoluez tellement naturellement ensemble que votre album sonne comme une évidence. Comment se sont passées ces rencontres, car il y a un tel feeling entre vous ?

Sonny et Dave se connaissaient de leur scène Blues locale, car ils viennent de la même région. Dave et moi, nous nous étions déjà rencontrés à plusieurs reprises durant notre adolescence. On avait l’habitude d’aller voir les groupes du coin en concert et lors des tremplins organisés dans un lieu près de chez nous : le Duycker. Le groupe a vu une vidéo où je chantais un classique du Blues, « Oh Darling », et ils m’ont invitée pour un concert-test en en forme d’audition. Sonny a été très enthousiaste et nous sommes devenus amis assez rapidement. Ça a vraiment matché ! Cependant, l’année dernière n’a pas été facile et nous avons dû nous séparer de notre ancienne section rythmique. Mais Kjelt (Ostendorf, bassiste – NDR) s’était déjà joint à nous quelque temps auparavant pour des sessions de pré-production, car notre précédent bassiste n’était pas disponible. Il joue également sur la plupart des chansons du disque. Et enfin, Benjamin (Torbijn, batterie – NDR) avait déjà joué avec Sonny auparavant dans un autre groupe et cela a tout de suite été évident quand nous l’avons invité à jammer.

Photo : Julia Bo Heijnen

– Vous avez composé et monté un répertoire très abouti en peu de temps, ce qui est très rare dans ce registre. Et les concerts ont rapidement confirmé votre talent. Vous avez senti tout de suite que votre musique s’imposait d’elle-même ?

Je pense qu’il n’y a pas de réponse simple et rapide à cela. Lorsque vous écrivez un morceau, vous pensez à la chanson et au message que vous voulez y mettre. La chose la plus importante est que nous aimons ce que nous faisons, et pendant l’écriture des chansons, nous nous concentrons uniquement sur la musique, tout le reste passe au second plan. Mais c’est vrai qu’il nous est arrivé d’écrire des morceaux qui ont immédiatement sonné. C’est un sentiment très excitant et grisant, lorsque vous créez quelque chose et que vous le ressentez tout de suite. Pour la plupart des chansons qui figurent sur « A Fool’s Paradise vol.1 », j’avais ce sentiment. Mais bien sûr, certains morceaux ont eu besoin de plus d’attention et d’être plus travaillés que d’autres.

– On l’a dit, HARLEM LAKE marie habillement les différents courants Southern avec une base Rock fortement teintée de Blues et de Soul. Vous avez l’intelligence de mettre votre technique au service d’un feeling incroyable. L’important est d’abord de donner une âme à vos morceaux ?

C’est une question difficile ! La plupart des chansons commencent par un feeling à partir duquel la musique évolue. Il nous pousse à prendre la guitare, à nous asseoir derrière le piano ou à chanter. Sonny et Dave ont le talent de traduire leurs sentiments en musique et je suis souvent capable de les mettre en mots et en mélodies. Les ingrédients les plus importants pour qu’une chanson vous touche est très probablement l’honnêteté et l’intention qu’on y met. Sans cela, ce serait juste creux et froid.

Photo : Cem Altınöz

– Les chansons sont littéralement transcendées par le feeling, l’émotion et ta puissance vocale, que l’on peut d’ailleurs aussi retrouver chez Sharleen Spiteri notamment. De quoi parlent vos textes et est-ce la musique qui vient se poser sur les paroles, ou l’inverse ?

Les thèmes principaux de notre premier album sont l’amour, la perte, le désir et ce que tout ça peut nous apprendre. Il s’agit de grandir à travers la douleur et de trouver la force d’affronter et d’apprendre, au lieu de retomber dans des schémas toxiques. Il faut apprécier ce que nous avons, tout en aspirant à ce que nous n’avons pas encore. Le titre « A Fool’s Paradise » fait référence au phénomène de vivre dans un monde où rien n’est ce qu’il paraît. Nous avons tellement grandi ces dernières années que nos chansons racontent les leçons que nous avons apprises et les nouvelles visions du monde que nous avons aujourd’hui. Par ailleurs, sur l’album, nous essayons de décrire le fait que tout le monde a des imperfections et éprouve des difficultés, et que ce serait un paradis de fous, si on pensait être les seuls dans ce cas ! (Rires)

En ce qui concerne le processus d’écriture, il diffère selon la chanson. La musique ou les paroles peuvent venir en premier, et cela dépend aussi si la chanson est écrite par l’un d’entre nous ou par l’ensemble du groupe. Cela peut arriver que le groupe soit en train de composer et qu’en même temps j’écrive les paroles, comme pour « Deaf & Blind ». Il est aussi arrivé que Dave produise entièrement un morceau et me l’envoie. Ce fut le cas pour « A Fool’s Paradise », par exemple. Parfois, j’écris des paroles sous forme de poème, je n’y touche pas pendant des mois et quand la bonne musique arrive, je les ressors comme pour « Please Watch My Bag ». Pour « The River », Sonny a sorti un riff de guitare, nous nous sommes assis à côté avec Dave et la chanson s’est faite ainsi. Nous n’avons pas vraiment de méthode, et très souvent, en utiliser plusieurs nous permet de découvrir beaucoup de choses.

– Outre les mélodies qui sont terriblement efficaces, il y a un énorme travail sur les arrangements, qui peuvent d’ailleurs rappeler les premiers albums de Tedeschi Trucks Band et d’autres grosses formations Blues et Soul. Chaque détail compte et pourtant l’ensemble est si fluide. On vous sent vraiment pointilleux et tellement libres à la fois. C’est un drôle de contraste, non ?

Oui, c’est vrai. Nous nous efforçons toujours d’obtenir une musique de grande qualité avec beaucoup de technique, mais nous nous laissons aussi beaucoup aller en suivant le feeling de l’un d’entre-nous. Lorsque nous discutons sur certaines parties de nos morceaux, nous arrivons facilement à mettre nos égos de côté pour être totalement au service de la chanson. Cela dit, c’est Dave qui a la plus grande influence sur les arrangements, tout simplement parce qu’il a une très bonne oreille et un grand feeling. Il sait mieux que personne élever une chanson. Par ailleurs, c’est un processus qui prend beaucoup de temps et qui demande beaucoup de tentatives, et pas toujours réussies d’ailleurs. C’est vrai que l’âme d’une chanson, comme nous en avons parlé plus tôt, prend forme et grandit pendant le processus d’écriture. Les détails et les arrangements que l’on ajoute ensuite sont là pour renforcer cet ensemble et laisser ressortir les parties les plus importantes, que ce soit un gros riff de guitare, le texte ou tout le travail fait en amont sur la mélodie.

A suivre…

Retrouvez la chronique de l’album :