Ils ont beau se dire en colère et énervés, c’est pourtant avec une sacrée dose de bonne humeur et une énergie folle que le trio français THE CHRIS ROLLING SQUAD nous balance en pleine tête ce troisième album. « Cannonball Holocaust » est l’œuvre d’un power trio de fous-furieux qui fait rimer refrains accrocheurs et riffs assassins. Poussez les meubles et montez le son !
THE CHRIS ROLLING SQUAD
« Cannonball Holocaust »
(Cimex Records/Tvåtakt Records)
Invitez à la même table les Ramones, Motörhead, GBH et Slayer et vous aurez une petite idée du registre sauvage, véloce et enjoué de THE CHRIS ROLLING SQUAD. Entre la puissance du Hard Rock, l’énergie Punk et la fougue Rock’n’Roll, le trio n’a pas choisi, il a préféré se les approprier et l’idée est carrément bonne. Pied au plancher, le combo balance 14 baignes qui sont autant de bouffées d’oxygène.
Sorti il y a deux petits mois, « Cannonball Holocaust » est le troisième album de THE CHRIS ROLLING SQUAD et son premier sur les labels suédois Cimex Records et Tvåtakt Records, qui ont franchement eu du nez sur ce coup-là. Entre deux coups de speed, les riffs acérés et la très massive rythmique nous renvoient aux belles heures d’un Rock débridé, insolent et irrévérencieux à souhait.
Vocalement très en place, tant au niveau du lead que des chœurs, THE CHRIS ROLLING SQUAD rappelle des ambiances américaines (« Crazy Little Boy », « Revolution », « All Around »), des assauts très britishs (« Straight Down To Hell », « Desperate City ») et une énergie qui lui est très personnelle (« Faster », « Staying Home With Mommy », « Hollywood »). Courts et racés à l’instar des solos (!), les morceaux du trio claquent et fouettent !
En l’espace de trois ans, HIPPIE DEATH CULT est parvenu à conquérir la scène de Portland et le quatuor ne compte pas s’arrêter là. Après un premier album (« 111 »), une participation à une compilation en hommage à Black Sabbath et à la bande-son du film « All Gone Wrong », le combo de Stoner Psych Prog débarque avec un deuxième album addictif.
HIPPIE DEATH CULT
« Circle Of Days »
(Heavy Psych Sounds Records)
Sous de faux airs sabbathiens, le quatuor de Portland explore bien d’autres sphères musicales, qui vont du Heavy aux riffs bien gras à un Psych Progressif tirant sur le Doom et le Classic Rock. HIPPIE DEATH CULT propose sur « Circles Of Days » une synthèse pertinente entre Metal et Rock après seulement trois ans d’existence. Il faut dire que les Américains ne sont pas restés les bras croisés, loin de là.
Et c’est cette faculté à fusionner les genres qui rend la musique du groupe aussi efficace et rassembleuse. Le quatuor s’amuse des styles et des époques pour livrer des morceaux intemporels et pourtant bien ancrés dans leur temps. Composé de seulement cinq titres et s’étirant sur près de 40 minutes, « Circles Of Days » montrent aussi un beau panel du registre de HIPPIE DEATH CULT, à commencer par le morceau-titre de l’album.
Dès le brumeux « Red Meat Tricks », le combo nous enveloppe avec un son à la fois lointain, langoureux et massif. Le clavier vient apporter une touche apaisante à la solide rythmique des Américains (« Hornet Party », « Eye In The Sky »), qui est guidée par la touchante et captivante voix de Ben Jackson. HIPPIE DEATH CULT est aussi véloce qu’extatique et est surtout capable de belles variations (« Walk Within »).
Aussi brut dans l’attitude que dans sa musique, ACID’S TRIP débarque avec un premier album fortement imbibé de Rock’n’Roll aux effluves bluesy et Southern. Originaire de Göteborg en Suède, le quatuor vient de livrer un « Strings Of Soul » aussi ébouriffant qu’intemporel entre riffs Hard Rock et ambiance Psych. Anna, guitariste et chanteuse de la formation, revient sur la conception de ce premier album et aussi sur sa vision de la musique à travers le groupe.
– Avant tout, j’aimerais qu’on revienne sur la formation d’ACID’S TRIP en 2018. Tu jouais avec Honeymoon Disease jusqu’à ce moment-là. Que s’est-il passé ? Tu as senti que c’était le moment de passer à autre chose ?
ACID’S TRIP est né dans mon esprit bien avant que nous ayons jamais parlé de nous séparer avec Honeymoon Disease. Je voulais jouer un Rock plus dur et plus technique, et je n’avais pas le sentiment que le groupe était le bon pour ce genre-là. Je voulais donc créer ACID’S TRIP en tant que groupe parallèle, tout en conservant Honeymoon Disease pour continuer d’exprimer ma créativité. Mais après la dernière tournée espagnole, les autres membres ont abandonné et je n’ai eu d’autre choix que de me concentrer à 100% sur ACID’S TRIP, qui est alors devenu mon groupe principal. C’est ce qui pouvait arriver de mieux d’ailleurs. J’adore le mélange de Soul et de Hard Rock que nous produisons, et nous ne pourrions pas être plus heureux de la sortie de notre nouvel album. J’ai même l’impression que nous venons juste de commencer à jouer même si ça fait déjà trois ans. Le temps passe si vite quand on s’amuse !
– Avec ACID’S TRIP, on a l’impression d’un retour aux sources du Rock’n’Roll avec un son brut, efficace et sans concession. C’est l’objectif ? Aucun artifice ?
Oui, notre principal objectif était ce retour aux sources avec un son plus brut et technique même s’il reste facile d’accès. Nous aimons les riffs intelligents, amusants mais qui sont bien pensés et qui donnent une note personnelle à la tonalité dans laquelle nous jouons. Ce genre de riffs est original, car il n’y a pas beaucoup de groupes aujourd’hui, qui consacrent autant de temps juste pour trouver « ce riff parfait ». De nos jours, tout semble axé sur une voix entraînante et des accords Rock, ce qui n’est pas grave, mais les gens ne se souviendront plus de ces morceaux dans quelques années. Notre album fait partie de ceux qui dureront des décennies et plus, vous ne vous ennuierez jamais en l’écoutant. Laissez-vous aller !
– Et il y a cette superbe Flying V sur laquelle tu joues. On en voit beaucoup trop peu depuis un moment, et notamment dans la nouvelle génération. J’imagine qu’il y a une histoire personnelle autour de cette guitare aussi, non ?
Ouais, ma Vera est ma principale et la seule guitare sur laquelle que je joue en fait. J’ai aussi une excellente guitare JPN SG, mais elle est ma guitare de secours en tournée, car j’aime un peu trop la V. J’ai vu cette édition spéciale de 1998 en 2014-2015, lorsque je passais devant un magasin de guitares ici à Göteborg. Je l’ai vu à travers la vitrine et 10 minutes plus tard, j’ai acheté la guitare de mes rêves. Elle a un son génial et surtout, le manche me parle et je joue beaucoup mieux. Les guitares sont très personnelles et j’adore la forme en V. J’élargirai ma collection V, lorsque le groupe atteindra les grands charts ! (Rires !) Et si Gibson lit ceci, passez-moi un coup de fil !!!
– Avec une inspiration très 70’s, ACID’S TRIP est résolument ancré dans son temps entre Rock lourd et Stoner Psych. L’accent est aussi porté sur un groove imparable et une folie permanente dans l’attitude, comme une sorte de défouloir très orchestré finalement. C’est votre comportement qui guide votre musique, ou l’inverse ?
Oui, c’est l’amour de vieux groupes comme Captain Beyond, The Dead Boys, MC5 et le Kiss des 70’s à leur apogée. Nous écoutons beaucoup de musique Rock et Heavy, et depuis que je collectionne les vinyles, j’ai écouté des milliers de disques qui ont perfectionné mon style d’écriture et la façon dont j’entends les mélodies. Tout ce que j’écris fait référence à quelque chose que j’ai entendu auparavant, et cela sonne comme je l’entends. J’adore l’album, car il a une âme, peu de groupes de Rock aborde le Rock de cette façon.
– J’aimerais que tu me dises un mot sur l’intro de l’album, « Prelude », elle aussi très originale. Quand on connait la suite de « Strings Of Soul », on imagine que vous avez voulu désorienter votre auditoire dès le début, non ?
Quand l’album était presque terminé, il nous restait quelques notes d’orgue à enregistrer. Mon père jouait sur tous les disques Honeymoon Disease, alors je lui ai demandé s’il voulait aussi le faire sur l’album d’ACID’S TRIP. Je connais sa façon de jouer, et lui celle dont je chante les mélodies. C’est comme ça aussi que j’entends les arrangements de chorale et ça sort naturellement pour moi. Je lui ai demandé de jouer un morceau mélancolique auquel j’ajouterai plus tard des voix. Je veux que les gens réfléchissent lorsqu’ils écoutent notre album, et « Prelude » était un moyen de mettre les gens de bonne humeur. Certaines personnes aiment ça et d’autres veulent juste des chansons Rock pour ensuite passer à l’album suivant. Je viens du milieu Psych Prog avec beaucoup de Blues, et on ne peut pas donner une âme à un album sans une bonne intro à mon avis.
– Avec ACID’S TRIP, on touche au Hard Rock un peu Old School, mais aussi à des ambiances Stoner, bluesy et même Southern. En, fait, vous êtes un groupe de cow-boys and girls scandinaves des temps modernes ! C’est ça ?
(Rires) Oui, je suppose que oui ! Quand je cherche une grande variété d’émotions, je mets du Lynyrd Skynyrd. Quand j’ai besoin de réfléchir à quelque chose, je me tourne plutôt vers des sons de Floride, et quand j’ai besoin d’inspiration pour des harmonies, je mets du Allman Brothers et du Big Mama Thorton. Et quand j’ai besoin de vitesse, les Hellacopters sont le meilleur choix. Et voilà, vous avez le mix d’ACID’S TRIP ! Le voyage que j’ai fait en 2018 à Nashville puis à Jacksonville, en Floride, m’a vraiment donné une perspective sur les choses et j’ai réalisé que le Rock peut être beaucoup plus que simplement maltraiter des guitares. Bien que ce soit amusant à faire, il faut être plus intelligent que ça.
– Vous avez entièrement enregistré « Strings Of Soul » vous-mêmes, qui a ensuite été mixé et masterisé par Ola Ersfjord. La première étape était importante pour vous, afin de délivrer ce son particulier qui forge vraiment l’identité d’ACID’S TRIP ?
Je pense que oui, surtout quand il s’agit du chant et de toute la production de l’album. Lorsque vous entrez en studio, le résultat est souvent ce que le producteur est capable de faire. Cela peut être une expérience vraiment géniale et qui peut également améliorer la qualité de l’album, car c’est un travail de professionnel. Mais cela peut aussi compromettre le son, le rendre trop commercial et « trop » clean, car il n’y a plus de place pour les erreurs et les joyeux petits accidents. J’ai pris le rôle de producteur pour cet album, ce qui m’a pris beaucoup de temps et d’efforts. Sans mon intervention, l’album aurait probablement un son plus moderne, ce qui pourrait être une bonne chose. Mais nous voulions garder l’ambiance que nous avions sur ce projet : beaucoup de café et de longues heures passées à répéter. J’ai fait le chant dans une pièce sombre toute seule, ce qui a été une expérience formidable. J’ai fait confiance à mon instinct et ça s’est bien passé.
– Assez rapidement et notamment du à la qualité de vos concerts, vous vous êtes faits remarquer par le patron du très réputé label underground Heavy Psych Sounds Records. C’est une belle récompense, en plus d’être la maison de disques idéale pour vous aussi, non ? Elle vous ressemble beaucoup…
Elle nous ressemble beaucoup, c’est vrai. Oui, on adore Heavy Psych Sounds Records ! Le label nous a vraiment pris sous son aile et nous n’aurions pas pu avoir de meilleurs partenaires dans ce domaine. L’ambiance et le style sont parfaits pour nous. Et c’est très direct !
– Le printemps est là et la pandémie semble nous laisser un peu respirer. Avec un album encore tout chaud, vous devez bouillir d’impatience de remonter sur scène ?
Absolument, mais à l’heure où nous parlons, nous prévoyons des concerts pour 2022, car nous ne voulons pas le faire cet automne. Il y a de grandes choses à venir et nous visons les festivals pour l’année prochaine. L’album est pertinent et il le sera encore à l’avenir !
L’album « Strings of Soul » d’ACID’S TRIP est disponible chez Heavy Psych Sounds Records depuis le 7 mai !
Débordante d’énergie, la chanteuse à la chevelure bleue DIAMANTE revient avec un nouvel album, « American Dream ». Sur des morceaux racés et puissants, le Melodic Rock aux contours Hard et Metal de l’Américaine joue sur l’impact des refrains entêtants et des riffs robustes et incisifs. Très accessible et abordable, mais pas désagréable du tout.
DIAMANTE
« American Dream »
(Independant)
Malgré un premier qui a connu un franc succès outre-Atlantique, c’est toujours en indépendante qu’Azzura Boveli, alias DIAMANTE, revient avec ce « American Dream » rentre-dedans et une fois encore taillé pour les charts. A seulement 24 ans, la chanteuse américaine se montre d’une maturité étonnante, grâce notamment à une voix puissante et de l’adrénaline à revendre.
Survitaminé et musclé sont les maîtres-mots de ce second opus, dont le Rock Hard mélodique fait mouche à chaque morceau. Très formaté et très calibré pour les radios US, « American Dream » est bien entendu surproduit, mais la fraîcheur des morceaux, les riffs massifs et racés, ainsi que le superbe timbre de voix de DIAMANTE suffisent à rendre l’album entrainant et convaincant.
Aguerrie par de longues tournées aux côtés de Three Days Grace, Chevelle et Breaking Benjamin avec qui elle chante d’ailleurs « Iris » (une reprise des Goo Goo Dolls), la frontwoman avance sans filtre et séduit par sa fougue presqu’instinctive (« American Dream », « Ghost Myself », « Unfuck You »). DIAMANTE séduira les amateurs de Melodic Rock intense, costaud et très féminin. Une belle surprise.
STEVE CROPPER est un musicien de l’ombre, et pourtant tout le monde a entendu au moins une fois l’un des méga-hits auxquels il a activement participé pour Stax Records dans les années 60. Vénéré par Brian May, Jeff Beck ou Eric Clapton, le guitariste et compositeur se fait cette fois un petit plaisir personnel, dont on est plus que ravi, avec son premier album solo depuis de longues années.
STEVE CROPPER
« Fire It Up »
(Provogue/Mascot Label)
Si vous l’ignorez, cet homme est une légende et probablement le ‘guitar-hero’ le plus discret de la planète Blues/Soul et pourtant les plus grands lui doivent énormément. Guitariste et compositeur, il est de tous les classiques d’Otis Redding, Wilson Pickett, Johnny Taylor, Albert King et plus tard, il fut aussi le sideman de John Lennon, Bob Dylan ou encore Eric Clapton. Ça situe STEVE CROPPER et relative aussi la mise en lumière d’autres…
Selon ses dires, l’Américain n’avait pas sorti d’album solo depuis 1969 ! On peut ainsi voir « Fire It Up » comme une petite respiration personnelle que s’offre ce grand soulman. Sur une production brillante, cela va sans dire, le guitariste s’engouffre dans des registres qu’il maîtrise à la perfection et dont il a laissé le chant au génial Roger C. Reale, dont la voix chaude et roque embellit encore plus le jeu de STEVE CROPPER.
Assez peu démonstratif, il se concentre plus sur l’ensemble des morceaux que sur ses propres parties de guitares, qui sont toujours d’une justesse irréprochable. Enveloppé dʼune séduisante section de cuivres, « Fire It Up » regorge de pépites Blues, Soul, Funky et Rock dont on retiendra notamment « Fire It Up », « One Good Turn », « Out Of Love », « She’s Fine », ou encore le phénoménal « Heartbreak Street ». STEVE CROPPER reste inégalable et envoûtant.
THE DAMN TRUTH, c’est avant tout une musique chargée d’ondes positives, de vibrations intenses d’où émane un aspect solaire et créatif incroyable. Après moins de dix ans d’existence, le quatuor de Montréal vient tout juste de sortir « Now Or Nowhere », son troisième album, et celui-ci se présente comme celui de l’éclosion véritable des Canadiens. Entretien avec un groupe qui ne devrait pas mettre bien longtemps à faire beaucoup parler de lui et à déferler sur les scènes du monde entier.
– Avant d’entrer dans le détail, quels sont les sentiments qui vous animent quelques jours après la sortie de « Now Or Nowhere », un album aussi époustouflant qu’ébouriffant ?
On est très excité de pouvoir enfin partager « Now Or Nowhere » avec nos fans et avec beaucoup d’autres aussi, on l’espère ! Et puis, on a tellement travaillé dur sur l’album et tout ce qui l’entoure.
– THE DAMN TRUTH existe depuis maintenant neuf ans et est l’un des fers de lance de la scène Rock underground de Montréal. Est-ce que toutes ces années et les deux premiers albums sortis en indépendant étaient nécessaires et indispensables pour forger votre identité musicale et aller au bout de votre expérience en autoproduction ?
Oui, certainement. Notre groupe et notre musique sont un amalgame de toutes nos histoires et nos expériences de vie. Chaque concert et chaque album nous ont guidé vers ce que nous sommes aujourd’hui. Chaque jour est une leçon et on a beaucoup appris durant toutes ces années, qui ont été très formatrices.
– Même si vous avez tourné en Europe et aux Etats-Unis voisins aux côtés de grands noms, quel a été le déclic pour ce nouvel album, car on ressent une réelle évolution et même un nouveau cap de franchi ?
Pour cet album, on a pris la décision très consciemment d’écrire des chansons plus positives et remplies d’amour. Pendant ces quatre dernières années de tournées intenses, on a eu la chance de rencontrer des milliers de personnes. On a vraiment pu avoir une vue à la fois très large, mais aussi très intime de notre société. Nous avons partagé des histoires et beaucoup de moments intenses avec énormément de monde. Et le lien commun entre tous, c’est le désir d’amitié, d’amour et de vibrations positives. Alors cette fois-ci, on a voulu apporter avec nous tous ces éléments en studio pour les retranscrire dans les arrangements de nos chansons.
– Comment a eu lieu cette connexion avec le grand producteur Bob Rock ? Qui a contacté l’autre ? J’imagine que si malheureusement l’album n’a pas été jusqu’à son terme, ce doit être une expérience très enrichissante ?
On a eu la chance que notre manageur, Ralph Alfonso, ait travaillé avec The Payolas, qui était le groupe de Bob Rock dans les années 80. Quand on est rentré de notre tournée européenne à Montréal, on voulait vraiment envoyer nos chansons à Bob. Ralph nous a dit : « Avec Bob, on a une seule chance, alors on a besoin de bonnes chansons ! » On pensait vraiment les avoir, alors Tom (Shemer, guitariste – NDR) a appelé Ralph à tous les jours jusqu’au moment où il a envoyé les chansons ! (Rires) En moins de 24 heures, Bob nous a invité à venir enregistrer l’album à Vancouver au Warehouse.
– Justement, a-t-il changé et fait évoluer votre son, ou tout du moins votre approche musicale, lors de l’enregistrement dans le studio de Bryan Adams à Vancouver ?
Oui, vraiment. Il nous a beaucoup appris et il nous a projeté dans un monde hyper-créatif dès notre arrivée à Vancouver. Avant d’y aller, on avait travaillé les chansons pendant cinq mois et 6 jours par semaine. On voulait vraiment essayer tout ce qu’on pouvait en termes d’arrangements pour être prêts pour n’importe quelle configuration en studio. On était sûrement un petit peu nerveux aussi ! (Rires) Mais en arrivant, Bob nous a mis à l’aise en quelques secondes.
Bob Rock a une façon tellement sensible de faire ressortir ce qu’il veut entendre, presque sans dire un mot ! Il est extrêmement doué en musique et il a une culture encyclopédique ! Nous nous sommes tous profondément investis et il était vraiment exciter de travailler sur un album de Rock’n’Roll. Il nous a dit : « Je vais faire des suggestions, on essaie tout et on garde juste ce que l’on aime ». Du coup, on avait énormément de liberté pour tenter beaucoup de nouvelles choses. Il y a vraiment eu une belle alchimie. On a appris tellement de choses durant cette expérience avec Bob. Et ça nous a aussi aidé au moment de produire les trois dernières chansons à Montréal dans nos studios Freqshop et Grandma’s house.
– Vous avez terminé l’album avec Jean Massicotte, Vance Powell, Nick Didia et Mike Plotnikoff, qui sont autant de grands noms. Leur avez-vous demandé, ou ont-ils décidé, de travailler dans la même logique et la continuité de ce qu’avait déjà effectué Bob Rock, afin de ne pas perdre l’unité de l’album ?
En fait, on a fini l’album nous-mêmes à Montréal. Ensuite, Vance, Nick, Mike et Jean ont travaillé sur le mix de certaines chansons. C’était durant la période de confinement, alors on a fait des sessions de mixage à distance. C’était vraiment cool d’entendre Vance travailler depuis Nashville pendant qu’on l’écoutait en live au Freqshop, qui est le studio de Dave ici à Montréal. Un grand merci à la technologie !
– Pour « Now Or Nowhere », vous avez mis toutes les chances de votre côté en allant dans un grand studio avec de grands producteurs et le résultat est très franchement à la hauteur. C’est aussi ce que vous aviez en tête dès le début ? Les morceaux devaient sonner comme cela dans votre esprit, ou est-ce que de nouvelles idées et de nouvelles envies sont apparues au fur et à mesure ?
On voulait vraiment garder notre esprit et notre cœur ouverts. On avait déjà des démos de très bonne qualité. Après des mois de répétitions, nous sommes partis à l’aventure en studio à Vancouver sans vraiment savoir à quoi s’attendre. On avait déjà trouvé beaucoup de sons, alors on a amené beaucoup d’équipement pour pouvoir les reproduire. On savait aussi qu’on avait seulement quatre jours pour enregistrer six chansons, c’est-à-dire assez peu de temps. Quand on est arrivé, la batterie était déjà prête pour les sessions d’enregistrement. C’était celle d’Abe Laboriel Jr., le batteur de Paul McCartney. Le set-up était vraiment nouveau pour nous et avec les hauts plafonds le son était franchement massif et impressionnant ! Pendant les sessions, Bob a sorti plein de guitares de rêves ! Tom a utilisé la Stratocaster de Richie Sambora sur le solo de « This is Who We Are Now » et PY a utilisé la basse de Bryan Adams sur « Look Innocent ». Lee-La a même eu la chance de chanter dans le micro de Frank Sinatra. On avait l’impression que tout cet équipement très vintage et chargé de tant d’histoires a fait ressortir quelque chose en nous de très spécial. Avant les sessions, Bob nous avait dit : « Attendez d’entrer dans le studio A, c’est là que la magie va se faire ». Et il avait raison !
– Vos compos sont toutes très abouties et matures et dégagent une énergie incroyable. Il y a un côté très live et on a même l’impression que vous les avez enregistrées en prise directe. C’est cette sensation très brute que vous recherchiez ?
Oui, c’était très important pour nous que la plupart des morceaux soit enregistrée en prise directe. On croit vraiment en notre musicalité et en l’énergie d’une performance. Dans beaucoup de musique actuelle, tout est coupé, copié et collé et ce n’est vraiment pas notre son. On voulait livrer quelque chose d’authentique et d’organique. Bob était vraiment concentré sur le côté ‘vibe’ des performances tout au long des sessions. Je crois qu’on a vraiment pu capter ces moments-là durant l’enregistrement.
– En plus d’être très dynamique et mélodique, il y a un côté très solaire et positif qui se ressent à travers l’ensemble de l’album. On vous sent aussi libérés qu’appliqués d’autant qu’il en émane une force et une grande puissance. C’est quelque chose que vous gardez toujours à l’esprit en composant ?
Sous une étiquette Rock, on peut prendre beaucoup de directions. Les fans de Rock ont un esprit ouvert et on a l’avantage de composer une musique très vaste. D’ailleurs, nos grandes influences comme Led Zeppelin, les Beatles ou Jefferson Airplane avaient tous cette grande diversité. Et on adore ça.
Cela se ressent énormément sur « Now Or Nowhere », je pense. Nos deux premiers albums étaient beaucoup plus sombres avec des textes assez revendicatifs. Après nos expériences diverses à travers le monde, on a ressenti que nos fans et nous-mêmes avions besoin de plus de positivité et d’optimisme.
C’est un message qui a toujours été présent dans notre musique, mais on l’a poussé plus en avant cette fois. Surtout qu’aujourd’hui, nous avons tous besoin de sentir de l’amour et de ressentir des vibrations et des influences positives autour de nous. On a vraiment hâte que tout le monde puisse enfin se serrer dans les bras, et plus fort que jamais.
– Musicalement, votre Rock sonne très américain avec d’évidentes vibrations 70’s et assez vintage. Tout en étant très actuel, votre style semble intemporel. C’est une façon de libérer les musiques qui vous ont influencé tout en leur donnant un sacré coup de boost ?
On est quatre musiciens avec des influences très diverses. On aime le Classic Rock, le Psychédélique, la Folk, le Rock Progressif, le Hard Rock, le Metal et même la Pop et beaucoup d’autres choses encore… N’oublions pas que nous avons tous grandi pendant les années Grunge. Alors nos influences viennent vraiment de partout, puis on passe tout ça à la moulinette THE DAMN TRUTH !
– De cette puissance affichée se dégage une chaleur et une générosité sur chaque note et à travers chaque parole. Quel est le processus de création au sein de THE DAMN TRUTH ? C’est un travail en commun, ou est-ce que chacun apporte ses idées, ses textes ?
Les idées sont partagées pendant les jams et chaque morceau évolue dans cet espace-là. On peut commencer avec un ou deux riffs, ou bien un couplet-refrain, et on travaille dessus tous ensemble. Dès le moment où nous jouons ensemble, ça évolue et ça sonne assez rapidement et instinctivement THE DAMN TRUTH. Le processus est très démocratique, il y a des moments chargés d’émotions, et nous connaissons très bien nos forces aussi. On essaie à ce moment-là de toujours les utiliser à notre avantage.
– Avec un album aussi réussi, vous vous doutez bien que votre exposition et votre notoriété vont exploser. C’est quelque chose que vous attendez depuis longtemps et à laquelle vous êtes préparés ou, au contraire, qui ne changera rien à votre quotidien ?
On fait de la musique pour le frisson de voyager et d’être créatif ensemble. Partir à l’aventure et vivre une vie unique. C’est ça notre but et si on peut continuer à faire ça, alors on aura réussi.
– Un dernière question : si « Now Or Nowhere » s’adresse bien sûr aux amateurs de Rock, voire même de Hard Rock, il y a une telle diversité et un son qui le rendent aussi très accessible. Votre démarche est aussi de vous adresser au plus grand nombre ?
On écrit d’abord la musique pour nous-mêmes et également pour faire des albums qu’on voudrait sans cesse écouter. Alors si en plus les gens aiment ça, c’est du bonus. Comme nous allons jouer ces morceaux des milliers fois, il faut d’abord les aimer comme nos propres enfants. C’est notre point de départ et si, en plus, le succès vient s’y ajouter, ce ne sera que mieux !
« Now Or Nowhere » de THE DAMN TRUTH est disponible chez Spectra Musique/Sony Music.
Aux frontières du gothique dans un style évidemment assez dark, FALSE MEMORIES propose un nouvel album très maîtrisé, dynamique et que la nouvelle chanteuse, Rosella Moscatello, met parfaitement en valeur. Avec « The Last Night Of All », et en plus de sa frontwoman, les Italiens présentent de solides morceaux portés par une très bonne production.
FALSE MEMORIES
« The Last Night Of All »
(Frontiers Music)
Nouvelle signature chez Frontiers Music avec ses compatriotes de FALSE MEMORIES, qui compte déjà un album autoproduit dans lequel était d’ailleurs inclus son tout premier EP. Il faut donc penser que « Chimerical » avait conquis le label italien qui mise sur le quintet avec ce nouveau « The Last Night Of All », énergique et bien produit. Rock et Metal à la fois, le groupe livre une bonne copie.
Présente dans le combo depuis octobre 2018 la chanteuse Rosella Moscatello, qui a co-composé l’essentiel du disque avec le guitariste Francesco Savino, se montre très en valeur grâce à une large palette vocale, où la Transalpine est à son aise dans des registres très variées. Assez haut perché ou plus percutant, le chant de la frontwoman offre de belles couleurs à FALSE MEMORIES.
Estampillé gothique et Doom Metal, c’est surtout dans un Metal mélodique moderne et assez symphonique que le groupe évolue. Entre Rock et riffs plus Metal, les Italiens proposent un album solide et très accessible. Armé de deux bons guitaristes et d’une rythmique ferme, FALSE MEMORIES mène sa barque avec assurance et vigueur. Avec « The Last Night Of All », le quintet fait une belle entrée en matière.
C’est en 2006 sur leur île, l’Islande, qu’ont résonné les premiers riffs, les premières rythmiques et les premiers refrains de THE VINTAGE CARAVAN. Cinq albums plus tard, c’est un trio plus qu’aguerri, sûr de lui et terriblement inspiré qui arpentent les scènes du monde entier. Avant de les retrouver pour quatre dates françaises l’an prochain, entretien avec le très bon et très sympathique bassiste du trio, Alexander Örn Númason, qui revient sur cette belle épopée et une aventure faite de persévérance et de travail.
– Vous avez créé THE VINTAGE CARAVAN alors que vous étiez très jeunes et avec un premier deal d’album il y a presque 10 ans. J’imagine que cette déjà longue expérience vous a permis d’éviter certains écueils professionnellement ?
Oui, c’est vrai que le groupe existe depuis un certain temps maintenant. Je pense que nous avons eu la chance d’avoir beaucoup d’opportunités dans notre carrière, mais nous avons aussi commis beaucoup d’erreurs. C’est inévitable, mais cela vous oblige à faire de meilleurs choix par la suite. Ça a été financièrement difficile de faire fonctionner le groupe, mais cela s’améliore avec l’expérience que nous avons maintenant !
– Après votre premier album éponyme, « Voyage », « Arrival » et « Gateway » ont assis votre réputation qui a été confortée par de très bonnes prestations live. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur cette dernière décennie, alors que sort votre cinquième album « Monuments » ?
Eh bien, je pense que les choses se sont toujours déroulées assez lentement mais toujours régulièrement pour THE VINTAGE CARAVAN. Rien n’a vraiment été jamais tout noir ou tout blanc. Nous travaillons très dur à la fois sur scène et en dehors, et finalement on récolte ce que l’on sème. Nous sommes toujours aussi impatients et nous cherchons à être meilleurs dans ce que nous faisons. Alors, on attend avec impatience ce que la nouvelle décennie nous réserve !
– Avant de parler du nouvel album, pourquoi avoir quitté Nuclear Blast pour Napalm Records ? Votre collaboration ne répondait plus à vos attentes ?
Nuclear Blast a récemment été rachetée par un grand conglomérat de médias et ils ont procédé à un changement complet de personnel dans tous les départements. Nous avions la possibilité d’aller chez Napalm Records et nous avons pensé que c’était le moment idéal. Nous espérons beaucoup des nombreuses années à venir chez Napalm. Ce sont vraiment des gens formidables !
– Il y a quelques années, en 2014, vous avez aussi quitté votre Islande natale pour le Danemark. C’était devenu compliqué pour vous de tout gérer depuis votre île ?
C’est tout simplement impossible sur le plan logistique, notamment pour les tournées, car il faillait toujours s’envoler vers et depuis l’Islande. Nous avons eu la chance de pouvoir déménager au Danemark et de vivre juste à côté de la frontière allemande. Alors, c’est ce que nous avons fait. Nous y sommes restés deux ans et nous avons fait en moyenne 80 à 90 concerts par an, ce qui n’aurait jamais été possible depuis l’Islande. Nous voulions juste jouer tous les spectacles qui présentaient, peu importe d’ailleurs le tarif ou le nombre de spectateurs. Maintenant, c’est un peu différent, nous sommes plus établis et que nous pouvons choisir avec une plus grande liberté.
– THE VINTAGE CARAVAN présente aussi un line-up stable depuis le départ de votre premier batteur. Le côté solaire et positif de votre musique vient-il aussi de cette sérénité acquise dans la durée ? Vous vous connaissez très bien tous les trois…
Nous avons le même line-up maintenant depuis environ 6 ans, ce qui est vraiment agréable. Le changement de batteur a été une situation très stressante, il a donc fallu un certain temps pour s’adapter. Mais maintenant, nous nous sommes posés et avec ce deuxième album avec ce même line-up, nous savons comment travailler ensemble plus simplement, tout en restant très concentrés pour obtenir le meilleur résultat.
– L’ADN du groupe réside dans ce groove incroyable guidé par des influences très 70’s, Psych et progressive. Vous qui n’avez pas connu cette époque très créative, comment êtes-vous tombés amoureux de ce style et que lui trouvez-vous de si pertinent ?
La musique qui vient de cette époque est tout simplement incroyable et aussi très diversifiée. Il y a une grande liberté qui s’entend sur les albums Prog qui sont sortis comme King Crimson, Yes, Rush et beaucoup d’autres. C’est juste quelque chose qui a toujours résonné en nous. Mais il y a aussi beaucoup d’influences modernes et, honnêtement, je pense qu’il n’y a pas de groupe de Rock qui ne soit pas, au moins un peu, influencés par les groupes des années 70, à savoir Led Zeppelin, Black Sabbath, Jimi Hendrix, etc.
– Sur ce nouvel album, on sent qu’un cap a été franchi dans les compostions comme dans les arrangements, qui sont beaucoup plus riches que sur « Gateway » notamment. C’est aussi votre sentiment ?
Bien sûr, nous nous efforçons toujours d’être meilleurs dans ce que nous faisons et cela implique bien sûr les compositions, mais aussi les arrangements. Personnellement, cela fait longtemps que je ne me concentre plus sur le simple fait de devenir un meilleur bassiste. Maintenant, il s’agit plus concrètement de comprendre l’espace et la profondeur qui accompagnent les morceaux et les enregistrements, ainsi que d’essayer de créer des chansons qui n’ont pas de points faibles en termes de flux. C’est le processus actuel et j’espère qu’avec le prochain album, nous serons encore meilleurs !
– Sur « Monuments », on retrouve les ingrédients de THE VINTAGE CARAVAN avec des envolées très Hard Rock, parfois Metal, et cette fois il y a aussi un côté Stoner plus prononcé. Et c’est vrai que votre style s’y prête bien. C’est un registre que vous vouliez explorer depuis longtemps ?
Je pense que nous avons atteint le sommet dans notre côté Stoner Rock avec « Arrival ». Il y a énormément d’influences sur ce nouvel album avec notamment du Rock, du Metal et du Stoner, mais aussi beaucoup de Funk, de Jazz, voire de Hip-Hop. Nous avons tous des goûts musicaux assez variés, donc cela finit par être un joli melting-pot. C’est parfois difficile de déterminer d’où tout cela provient, mais c’est une bonne chose car je pense que cela signifie que nous nous ressemblons de plus en plus, et que notre style est de plus en plus personnel.
– Un mot aussi sur la production de « Monuments » qui est dense et massive. Dans quelles conditions avez-vous enregistré l’album, et aviez-vous des exigences particulières quant à sa couleur sonore ?
Oui, il s’est passé beaucoup de choses, et nous avons eu beaucoup de chance de retravailler avec Ian Davenport (Band of Skulls, Gaz Coombes, Philip Selway, etc …), qui a fait un excellent travail de production et de mixage. L’album a été enregistré dans les fameux studios de Hljóðriti en Islande, qui a un caractère sonore très spécial et un matériel à peine croyable. Alors, nous avons passé de longs moments à expérimenter pendant les 22 jours que nous avons passés là-bas.
– Justement, vous venez d’annoncer les dates de votre prochaine tournée en 2022, avec d’ailleurs quatre passages par la France. Vous qui êtes véritablement un groupe de scène, vous devez être plus qu’impatients, non ?
Bien sûr, nous avons hâte de remonter sur scène. Nous attendions juste le bon moment. C’est une situation difficile, car les concerts ont été reportés si souvent qu’il était presque difficile de croire que les tournées allaient reprendre un jour !
« Monuments » est disponible depuis le 16 avril chez Napalm Records.
Mélodique, costaud et enthousiasmant, ELECTRIC BOYS n’a rien change à son élan créatif et revient avec « Ups!de Down », un album où les Suédois distillent des sonorités et des compos beaucoup plus Rock et rentre-dedans que sur leurs dernières productions. Un retour aux sources frais et dynamique.
ELECTRIC BOYS
« Ups!de Down »
(Mighty Music)
Un peu plus de trente ans d’activité et septième album pour les iconoclastes Suédois d’ELECTRIC BOYS et, une fois encore, « Ups!de Down », est une petiote pépite. Etiqueté vintage depuis ses débuts, le quatuor continue de surprendre même si ce nouvel opus est peut-être plus consensuel que ces prédécesseurs. Résolument Hard Rock, les escapades Funk ont quasiment disparu au profit d’un son plus Rock.
Toujours produit par l’excellent David Castillo (Katatonia, White Chapel), ELECTRIC BOYS accueille aussi en son sein Martin Thomander à la guitare, mais a du se passer de son batteur Niclas Sigevall confiné à Los Angles (mais toujours membre à part entière), et habillement remplacé par Jolle Atlangic. Ne manquant jamais d’audace, les Scandinaves ouvrent l’album avec un instrumental de sept minutes, rien que ça !, qui donne le ton.
Composé par son charismatique guitariste et chanteur Conny Bloom, ELECTRIC BOYS propose avec « Ups!de Down » une sorte de parcours initiatique à travers des morceaux pêchus (« Twang’Em & Kerrang’Em »), d’autres plus bluesy (« The Duds & The Dancers »), terriblement accrocheurs et groovy (« Tumblinb’ Dominoes », « It’s Not The End ») ou cosmiques (« Interstellafella »). Comme toujours, le combo reste irrésistible et livre une belle prestation.
Guitariste emblématique aussi incontesté et qu’incontestable du Blues moderne, GARY MOORE a marqué les esprits grâce à un son unique, un jeu éblouissant et un incroyable toucher. Dix ans après sa tragique disparition, on découvre huit morceaux inédits (quatre originaux et autant de reprises) à travers ce « How Blue Can You Get », qui vient se poser aux côtés des classiques du musicien.
GARY MOORE
« How Blue Can You Get »
(Provogue/Mascot)
La majeure partie des albums posthumes ennuient, agacent et n’apportent rien mais, par chance, il n’en est rien de ce (presque) nouveau disque de GARY MOORE. Reconnu comme l’un des meilleurs guitaristes et songwriters de sa génération, le nord-Irlandais a marqué d’une empreinte indélébile le monde du Blues, et même au-delà. Avec quatre chansons originales et autant de reprises, « How Blue Can You Get » fait revivre la légende.
Cet album provient tout droit des archives familiales du musicien, qui semblent regorger de versions alternatives et de prises inédites, qui restent hors du commun. Dès les premières notes de « I’m Tore Down » signé Freddie King, on retrouve le son et le toucher incroyable de GARY MOORE, qui se fait aussi plaisir sur « Steppin’ Out » de Memphis Slim et « Done Somebody Wrong » d’Elmore James.
Parmi les titres originaux, le guitariste régale d’émotion sur « In My Dreams », superbe ballade dans la lignée des derniers albums du maître. « Looking At Your Picture » reste dans la même veine, tout comme le déchirant et stratosphérique « Living With The Blues ». GARY MOORE rend aussi un hommage touchant à BB King avec le superbe « How Blue Can You Get ». En plus de nous régaler, la légende fait toujours autant de bien.