Catégories
Blues Rock Contemporary Blues

The Davidson Trio : hot ride

La réunion de talents laisse souvent entrevoir de très belles choses et c’est précisément le cas avec ce torride et sensuel « Cougar », livré par une formation où l’expérience et la complicité sont en totale symbiose. THE DAVIDSON TRIO transpire le Rock et respire le Blues et sa configuration offre le meilleur ajustage possible dans ce style relevé et très contemporain. Emmené par un chanteur et bassiste inspiré, ce premier effort est sensationnel à plus d’un titre.

THE DAVIDSON TRIO

« Cougar »

(Independant)

Bassiste chevronné et réputé, Owen Davidson monte enfin son projet personnel après avoir accompagné tant d’artistes, Depuis Uli Jon Roth jusqu’à Rumour avec un très bon opus sorti il y a quatre ans. Et c’est toujours en indépendant qu’il a  créé THE DAVIDSON TRIO, dont le premier album, « Cougar », est largement à la hauteur des attentes. Soutenu par le guitariste Ben Bicknell et le batteur Ellis Brown, il prend aussi le chant en plus de son instrument, et le Blues Rock qui en ressort naît d’une belle inspiration commune.

Même si les britanniques font leurs premières armes ensemble, il ne faut pas longtemps pour comprendre que « Cougar » n’est pas du travail d’amateurs. Fluides et percutants, ils se montrent solides et créatifs. L’objectif avec THE DAVIDSON TRIO était pour son fondateur de renouer avec ses racines Blues, Rock et Funk et surtout dans une formule power trio, dont on connaît la redoutable efficacité. Et la touche British Blues et le registre de nos trois bluesmen naviguent aussi des rives du Mississippi jusqu’aux contrées plus au Sud des Etats-Unis.

Très Rock d’entrée sur « Medusa Touch », THE DAVIDSON TRIO place la barre très haut et le chant très Soul d’Owen se fait aussi accrocheur que les guitares, dont le solo d’ouverture donne le ton. Le combo de Birmingham évolue sur un groove sans faille, aussi chaleureux que sensible. Old School sur « The Deep », dynamique sur « Hold On » et « The Cure », ou plus roots sur « Blues River », il fait preuve d’une incroyable diversité et d’un feeling hors-pair. Les trois musiciens se trouvent les yeux fermés et chacun brille pour l’autre.

Catégories
Glam Metal Glam Rock

Gypsy Pistoleros : prayers for bandidos

GYPSY PISTOLEROS n’est pas prêt à entrer dans le rang et ce n’est pas ce bon « Church Of The Pistoleros », pourtant moins sauvage de prime abord, mais toujours très fougueux, qui viendra apporter la contradiction. Les Anglais y ont une fois encore mis toute leur âme et leur savoir-faire dans ce renversant cri de ralliement. Le combo en appelle à tous les laissés pour compte de la société dans une unité artistique à la fois courageuse et marginale. Accrocheur et revendicatif, l’attitude et l’audace affichées sont d’une fraîcheur réjouissante.

GYPSY PISTOLEROS

« Church Of The Pistoleros »

(Earache Records)

Après quatre singles convaincants (« Church Of The Pistoleros », « Shadow Walker », « Whatever Happened To The Old Town » et le punkisant « Last train To Nowhere »), GYPSY PISTOLEROS avait laissé entrevoir du changement et une orientation musicale légèrement différente. L’arrivée de l’ancien batteur de South Of Salem, Pip Sampson, a donné un bon coup de fouet au groupe, mais ce qui étonne surtout, c’est la production massive et presque trop ‘propre’ de ce nouvel effort, qui semble pourtant ouvrir une nouvelle ère à nos desperados.

Le Glam Metal/Rock du quatuor n’a rien perdu de sa verve, de sa vélocité et de son impact, c’est juste l’équilibre qui est plus évident. GYPSY PISTOLEROS mûrit et plutôt bien ! Enregistré aux renommés studios Old Cider Press de Pershore et surtout produit par Dave Draper connu pour son travail avec Nickelback, Terrovision ou Ginger Wildheart, « Church Of The Pistoleros » se présente comme un quatrième album très bien ciselé. Une manière aussi, finalement, de rendre les compositions aussi accessibles que percutantes. Car, ça claque !

Si GYPSY PISTOLEROS n’est pas constitué de membres d’un gang latino, mais de citoyens britanniques, il a aussi la particularité de proposer un son typiquement américain, sorte de triptyque Rock’n Roll effervescent et très cohérent. Toujours Glam dans l’esprit, le frontman n’est pas sans rappeler les invectives chères à Vince Neil ou Billy Idol, mais le combo s’en sort grâce à une originalité très particulière où se côtoient Metal, Rock, et Flamenco dans un bel élan fédérateur et souvent irrésistible (« Revolution », « Last Of The Comancheros »).

Catégories
Heavy Stoner Psych

Slung : céleste

Entre ambiances aériennes et riffs dévastateurs, SLUNG joue sur les nuances et apporte beaucoup de soin à l’élaboration d’un Stoner Rock aussi Heavy que Psych. S’ils peuvent compter sur leur frontwoman, dont la prestation surclasse nombre de ses actuelles consœurs, les Anglais brillent aussi par leur impact instrumental, dont les inspirations sont d’une intensité qui les rend intemporels. « In Ways » se dévoile un peu plus à chaque écoute, même si son immédiateté séduit par une créativité très instinctive. A surveiller de très près !

SLUNG

« In Ways »

(Fat Dracula)

Assez éloigné de l’idée que l’on peut avoir de la scène musicale de Bristol, SLUNG est la vraie belle surprise en matière de Stoner britannique depuis bien longtemps. Elle se sera faite même fait sacrément attendre. Cela dit, les singles parus précédemment nous avaient déjà mis la puce à l’oreille sur ce à quoi nous pouvions nous attendre avec « In Ways », un premier album très abouti, tant au niveau de la composition comme de la production et de ses remarquables arrangements. Et avec la classe affichée, la boucle est bouclée.

Il est devenu très rare aujourd’hui de voir un groupe sortir un premier fort aussi raffiné et mature. C’est pourtant le cas avec SLUNG, dont on se doute sans mal que ses membres n’en sont pas à leur coup d’essai. Le travail d’écriture montre une belle osmose entre Katie Oldman (chant), Ali Johnson (guitare), Vlad Matveikov (basse) et Ravi Martin (batterie). Car si, bien sûr, la chanteuse interpelle d’entrée de jeu avec le fulgurant « Laughter », elle promet par la suite une performance hors-norme.

Au fils des morceaux, le quatuor impressionne et surtout parvient à surprendre tout au long de « In Ways ». Basé sur un Stoner Rock classique et groovy, SLUNG s’avance aussi dans des atmosphères psychédéliques et progressives, rappelant d’ailleurs certaines formations vintage. Très expressif, le chant offre un relief étonnant, tant la palette est riche, mais ce serait vite oublier les autres ressources du combo (« Class A Cherry », « Come Apart », « Collider », « Matador », « Limassol », « Heavy Duty », « In Ways »). A découvrir d’urgence !

Photo : Ian Coulson

Catégories
Alternative Rock Grunge

Himalayas : clearly rock

Malgré ses dix ans d’existence, HIMALAYAS donne le sentiment de s’épanouir enfin et de démarrer une deuxième ère musicale. Assez loin du Rock de ses débuts, la formation galloise sort « Bad Star », monte le son et affiche un style musclé, clairement plus frontal. Plus épuré dans l’approche, elle va à l’essentiel, sans négliger pour autant ses racines. La personnalité artistique du combo jaillit avec une évidence attendue et l’aventure paraît commencer entre une impression d’urgence et une fausse retenue qui lui va bien.  

HIMALAYAS

« Bad Star »

(Nettwerk Music Group)

Je n’ai pas vraiment l’habitude de chroniquer ce genre de disque, d’autant que « From Hell To Here » sorti en 2023 et premier effort très orienté Indie Rock du groupe, m’avait totalement laissé de marbre. Mais cette transparence musicale s’était doucement dissipée l’an dernier avec le single « V.O.V », coécrit avec l’emblématique Brian Johnson d’Ac/Dc. De quoi vous mettre le pied à l’étrier de la meilleure manière. HIMALAYAS a dû se sentir pousser des ailes, car « Bad Star » est bien plus costaud.  

Les jeunes Gallois semblent avoir changé de braquet et ont franchement renforcés leurs nouveaux morceaux. Plus brut et direct, ce deuxième opus dévoile une maturité acquise au fil des derniers mois et surtout l’envie de livrer un Rock solide et proche des fondamentaux du genre. Un brin Alternatif, légèrement Grunge et bien produit, « Bad Star » se pare aussi de mélodies efficaces et de refrains accrocheurs. Plus mainstream peut-être dans l’esprit, HIMALAYAS se montre cependant plus robuste et captivant.

Après avoir livré la moitié de l’album sous forme de singles (« Afterlife », « Surrender », « Nothing Higher », « Hung Up » et le très bon « Cave Paintings »), le quatuor présente donc l’ensemble de son travail et il reste quelques bonnes surprises. Globalement, il semble s’être concentré sur les riffs et l’énergie distillée est plutôt rafraîchissante. HIMALAYAS s’engouffre également dans des paysages plus atmosphériques bien maîtrisés (« Twisted Reflections »). En haussant le ton, les Britanniques se montrent convaincants.

Photo : Andy Ford

Catégories
Classic Rock Hard 70's

The Damn Truth : truth serum

Il y a des rencontres qui font des étincelles et, d’une côte à l’autre, le Canada a permis la connexion entre THE DAMN TRUTH et le producteur Bob Rock, qui s’est totalement reconnu dans la musique du combo. Grâce à de belles guitares, une rythmique groovy et une frontwoman qui a gagné en assurance, la formation de la Belle Province fait le pont entre un Hard Rock 70’s et des sensations très contemporaines avec beaucoup de saveurs et un plaisir palpable.

THE DAMN TRUTH

« The Damn Truth »

(Spectra Musique)

Il y a quatre ans, THE DAMN TRUTH faisait exploser son plafond de verre montréalais avec « Now Or Nowhere », un troisième album qui l’a révélé et l’a mené un très long moment sur les routes. Il faut reconnaître que les Québécois avait frappé fort avec une version très actuelle et pleine d’audace de Classic Rock, le tout produit par le grand Bob Rock qui n’avait pas hésité un instant à appliquer sa propre recette sur des morceaux entêtants et particulièrement enthousiastes. Et ils sont aujourd’hui tous de retour avec la même envie.

Enregistré à Vancouver dans les Warehouse Studios de Bryan Adams sur une période de deux mois, « The Damn Truth » se révèle comme la réalisation la plus aboutie du quatuor et si elle est éponyme, c’est aussi parce qu’elle le représente et le définit le mieux. Accrocheurs, mélodiques et hyper-Rock, les onze titres sont d’une énergie fulgurante. Même si la guitariste et chanteuse Lee-La Baum fait de plus en plus penser à Beth Hart dans sa façon de chanter haut, THE DAMN TRUTH impose une réelle identité.

Déjà convaincant sur les quatre singles sortis (« Love Outta Love », « I Just Gotta Let You Know », « The Willow » et « Better This Way »), le groupe dévoile de nouvelles facettes de son jeu et l’excellent travail effectué sur le son apporte puissance et relief à l’ensemble. Sensible sur la power-ballade « If I Don’t Make It Home » ou plus frontal sur « Addicted », THE DAMN TRUTH brille par la qualité du songwriting et des arrangements. Avec ses sonorités familières et fédératrices, « The Damn Truth » modernise le Hard Rock… vintage !

Photo : Natali Ortiz

Retrouvez l’interview du groupe en 2021 à la sortie de « Now Or Nowhere »…

… Et la chronique de l’album :

Catégories
Hard Rock Sleaze

The Wildhearts : devil’s touch

On n’est pas prêt de déloger le toujours aussi prolifique Ginger Wildheart et c’est une très bonne chose ! Malgré les années qui passent et les modes qui défilent, le frontman britannique fait face aux vents et aux marées, solidement amarré à un Hard Rock à propulsion Punk, tout en affichant le visage exalté d’une âme intacte. THE WILDHEARTS livre donc son dernier brûlot, une réalisation pointilleuse, accrocheuse et explosive. Avec « Satanic Rites Of The Wildhearts », la modernité côtoie un savoir-faire inaltérable avec brio et sans la moindre hésitation.    

THE WILDHEARTS

« Satanic Rites Of The Wildhearts »

(Snakefarm Records)

Plus de 35 ans après sa formation à Newcastle, THE WILDHEARTS tient toujours debout, malgré des splits incessants et, sans doute, une discographie qui aurait largement due être plus fournie qu’elle ne l’est. « Satanic Rites OF The Wildhearts » est le onzième album du groupe et il présente derrière l’inamovible et irréductible Ginger Wildheart au chant et à la guitare, Ben Marsden (guitare), Jon Poole (basse) et Charles Evans (batterie). Bien sûr, on n’y voit que du feu, tant l’identité musicale du groupe survole les membres qui le composent. Et il faut reconnaître que « Satanic Rites OF The Wildhearts » est un très grand cru. Les Anglais semblent avoir trouvé un nouvel élan, franchement réjouissant.

Avec un tel titre, on est en droit de s’attendre à un album musclé et irrévérencieux comme il sait le faire. Et THE WILDHEARTS ne déçoit pas, bien au contraire. Ce nouvel opus est l’un de ses meilleurs depuis très, très longtemps. Remarquablement produit par Jim Pinder qui l’a également mixé avec Carl Bown, il y a presque un air de revanche qui plane sur les nouveaux morceaux. Très actuel et percutant, mais aussi bénéficiant d’un travail minutieux sur les mélodies qui gardent leur côté so british avec cette petite touche punkisante sur les refrains, l’ensemble est hyper-fédérateur, à l’esprit très live et conçu à m’en pas douter pour offrir sur scène un débordement monumental d’énergie.

Surtout, THE WILDHEARTS s’amuse et cela se sent vraiment ! Malgré un titre et une pochette qui pourraient laisser penser le contraire, le quatuor s’éclate et la maîtrise est telle qu’elle lui permet de s’aventurer à peu près dans toutes les ambiances sans sourciller. Toujours aussi créatif, Ginger Wildheart amène tout son monde dans une débauche de riffs, de rythmiques claquantes et harangue presque l’auditeur. (« Eventually », « Troubadour Moon », « Maintain Radio Silence », « I’ll Be Your Monster » feat. Jørgen Munkeby). Le combo se présente comme une véritable confrérie d’un Hard Rock décomplexé, insouciant et imprévisible, qui manque singulièrement dans le paysage musical actuel.

Catégories
folk Symphonic Metal

Serpentyne : black dreams

Toujours aussi narrative, la musique de SERPENTYNE est plus imaginative que jamais. Entre contes de fée horrifiques et sombres fables obsédantes, « Tales From The Dark » se meut dans une noirceur captivante, d’où jaillit la voix envoûtante de sa frontwoman qui semble parfois passer d’un cauchemar à l’autre avec une ténébreuse fluidité. Les Britanniques n’ont jamais été aussi sûrs de leur force et cela s’entend. L’ensemble est vif et palpitant.

SERPENTYNE

« Tales From The Dark »

(Rockshots Records)

Depuis son premier effort en 2010, SERPENTYNE est l’un des rares groupes de Metal Symphonique de son pays à s’être hissé au rang des meilleures formations européennes. En effet, les Londoniens ont de quoi de sentir seuls sur leur île à évoluer dans un tel registre. Pour autant, album après album, leur jeu s’affine et se renforce dans un univers original où la mythologie côtoie le médiéval avec une touche Folk et dans un esprit fantastique. Et avec « Tales From The Dark », le niveau montre encore d’un cran.

Six ans après « Angels Of The Night » et un changement de batteur, SERPENTYNE se montre toujours aussi solide. Assez loin des stéréotypes du genre, il évite soigneusement les écueils souvent pompeux pour livrer un Metal, certes symphonique, mais très Heavy, bardé de grosses guitares, d’une rythmique massive, de claviers assez discrets et surtout de la voix toujours aussi cristalline de Maggiebeth Sand. La chanteuse possède une large palette vocale et guide littéralement « Tales From the Dark ».

Ce sixième opus est aussi remarquablement produit et le son très organique à l’œuvre met en évidence les instruments dans un équilibre parfait. Et c’est cette atmosphère très brute qui apporte une belle respiration à « Tales From The Dark ». SERPENTYNE joue également sur la variété des ambiances, passant de moments très puissants et très Metal à d’autres presque gothiques et plus légers et cinématiques (« Phophetess Of Dreams », « Ghost Of Time Past », « Dreamer », « March Of Death »). Une belle inspiration.

Catégories
Heavy metal

Tokyo Blade : maître des horloges

Les solos sont toujours aussi aiguisés, le chant toujours aussi puissant et la rythmique galopante chez TOKYO BLADE, qui semble même avoir retrouvé une seconde jeunesse depuis quelques disques déjà. Avec « Time Is The Fire », il perpétue un héritage dont il est l’un des ardents fondateurs et à grand renfort de twin-guitars, il entretient sans mal ce côté si fédérateur qui a fait sa réputation. L’énergie est telle qu’on n’imagine pas le combo du Wiltshire, dans le nord-ouest de l’Angleterre, déposer les armes de sitôt.

TOKYO BLADE

« Time Is The Fire »

(Cherry Red Records)

Valeureux représentants de la fameuse NWOBHM, TOKYO BLADE n’a pourtant jamais accédé au rang qu’il aurait dû, et ce malgré une carrière longue de 40 ans agrémentée de quelques très bons albums, dont voici le 14ème. La faute sans doute à des changements de line-up incessants qui ont perturbé le bon cheminement des Anglais sur la scène mondiale. Peu importe finalement, le quintet est stable depuis 2014 maintenant, et « Time Is The Fire » contient une fois encore quelques pépites Heavy Metal bien senties et rafraîchissantes.

C’est donc le quatrième opus de cette reformation quasi-historique, et qui en a encore sous le pied, composée d’Andy Boulton (guitare), John Wiggins (guitare), Andy Wrighton (basse), Steve Pierce (batterie) et Chris Gillen (chant). TOKYO BLADE confirme sa très bonne santé et s’il nous renvoie à ce Heavy, qui manque aujourd’hui cruellement. Avec un peu de nostalgie, le groupe s’inscrit dans une modernité étincelante porté aussi par une production solide et puissante, qui sert autant les mélodies que les envolées guitaristiques dans un bel équilibre.

Et les Britanniques n’y sont pas à aller à moitié, puisque du haut de ses 14 morceaux, « Time Is The Fire » s’étend sur 1h15. De quoi être largement rassasié, car il n’y a rien de trop et l’implication est la même sur chaque titre, aucune négligence de ce côté-là. TOKYO BLADE tient son rang et le tient bien. Epiques et racés, les titres de cette nouvelle réalisation font le tour du répertoire de nos vétérans avec beaucoup de fougue et de percussion, tout en prenant le temps de poser des atmosphères bien structurées et des refrains accrocheurs.  

Retrouvez la chronique de « Fury » :

Catégories
Classic Hard Rock Hard Rock Progressive Heavy Metal

Magnum : final flight

L’an dernier, le monde du Hard Rock a perdu un grand musicien et avec lui l’Angleterre l’un de ses meilleurs représentants. Après cinq décennies de bons et loyaux services, MAGNUM a donc tiré sa révérence et mis un terme à ses activités suite à la disparition de Tony Clarkin, mais il laisse une magnifique discographie en héritage. Avec « Live At KK’s Steel Mill », le quintet livre un ultime témoignage de sa créativité et de la classe de ses prestations scéniques. Une très belle manière de faire ses adieux à son charismatique guitariste et ami.

MAGNUM

« Live At KK’s Steel Mill »

(Steamhammer/SPV)

Il y a un an, presque jour pour jour, MAGNUM sortait son 23ème et ultime album, « Here Comes The Rain », juste après le tout récent décès de Tony Clarkin. Une terrible semaine pour les Britanniques qui venaient de signer l’une de leurs meilleures réalisations de ces dernières années. Dans la foulée, son emblématique frontman Bob Catley annonçait la fin du groupe. Difficile en effet de continuer l’aventure sans son guitariste, compositeur et fondateur avec la même fougue et surtout la même envie.

Affichant déjà une bonne dizaine d’albums live au compteur, celui-ci est probablement le dernier (sauf bootlegs imprévus) et il est très bon ! Enregistré le 10 décembre 2022 à Wolverhampton en Angleterre au ‘KK’s Steel Mill’, MAGNUM célébrait ce soir-là auprès de ses fans les plus dévoués la fin d’une tournée couronnée de succès. L’occasion était donc idéale pour filmer et enregistrer ce concert, sachant que juste après Tony Clarkin allait s’atteler à la composition de l’excellent « Here Comes The Rain ».    

Alors, même si double-album est posthume, il dégage une énergie folle, celle d’une formation déterminée à offrir à son public une soirée mémorable. Et les 16 morceaux triés sur le volet dans leur répertoire sont le parfait reflet d’une carrière exemplaire et qui aurait d’ailleurs mérité un peu plus de lumière hors de son île, car à l’international la reconnaissance a toujours été longue à venir. Quoiqu’il en soit, MAGNUM nous fait plaisir une dernière fois et le moins que l’on puisse dire est qu’il va cruellement manquer à la scène Hard Rock.

Retrouvez les chroniques de leurs deux derniers albums :

Catégories
Hard Rock

Trouble County : storm warning

Technique et tellement fluide, le style des Anglais a de quoi surprendre. A mi-chemin entre Hard Rock et Metal, entre Blues et Rock, on ne s’y perd pourtant pas un seul instant. C’est ce qui s’appelle avoir une personnalité artistique. Et si celle de TROUBLE COUNTY demande peut-être quelques écoutes et quelques références, son univers devient vite limpide et irrésistible. Avec « Blacken The Sky », le power trio se montre aussi pointu qu’accessible, livrant de belles envolées, tout en restant très direct, frontal et sauvage. La marque de futurs grands !  

TROUBLE COUNTY

« Blacken The Sky »

(Epictronic)

Ce premier album de TROUBLE COUNTY aurait dû voir le jour en 2020, mais le combo s’est aussi pris la pandémie en pleine face, laissant une industrie musicale statique et repoussant ainsi ce beau projet pourtant bien entamé. Suite à sa récente signature chez Epictronic, le groupe a pu réenregistrer ses morceaux, en ajouter d’autres et même s’occuper lui-même de la production, afin d’obtenir le son qu’il souhaitait. Et il faut bien reconnaître que « Blacken The Sky » est très original, tant dans son approche qu’à travers ses compos.

Massifs et d’une puissante clarté, les douze titres sont particulièrement matures et s’ils donnent cette impression de fluidité, malgré des structures complexes, et un travail rigoureux sur chaque instrument comme sur les chœurs, ils sont d’une richesse assez bluffante. Cependant, TROUBLE COUNTY reste assez insaisissable. Globalement Hard Rock, tirant souvent le Heavy avec un aspect Rock et bluesy plus intemporel façon 70’s, « Blacken The Sky » possède une petite saveur vintage sans pour autant s’y engouffrer vraiment. 

Justement, la formation de Portsmouth maîtrise parfaitement son sujet, ce qui lui permet de beaux écarts. Offrant un clin d’œil appuyé à Faith No More sur « Awake », se livrant à un Blues ardant et sauvage sur « 12 Gauge Blues » ou en se faisant carrément ténébreux sur « Rapturous Me » et « Drink Some », TROUBLE COUNTY prend même des airs zeppeliniens sur « John Baker » et ses neuf minutes, avant d’évoluer sur les lourds riffs des envoûtants « You Again » et « Drive ». Les Britanniques s’imposent d’entrée avec force et classe !