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International Psych Stoner/Desert

High Desert Queen : Texas Desert Rock [Interview]

Avec un premier album de cette trempe, HIGH DESERT QUEEN frappe déjà très fort. Son Stoner Rock très Southern sonne à la fois très brut et les arrangements particulièrement soignés font la différence. Les Texans montrent autant de force que de finesse sur ce premier album plein d’émotion et de puissance. Ryan Garney, chanteur et guitariste, nous parle du quatuor, de sa création jusqu’à l’enregistrement de « Secrets of the Black Moon ».

– Quand, après deux ans d’existence, on déboule avec un premier album de cette qualité, c’est qu’on possède tout de même une sérieuse expérience. Quel est votre parcours à tous les quatre ?

Nous avons tous participé à d’autres projets auparavant, ce qui aide bien sûr. Mais nous avons eu beaucoup de chance de bien nous entendre très vite musicalement. Nous sommes allés en studio après environ six répétitions et après n’avoir été ensemble que quelques mois. L’album a été terminé il y a déjà plus d’un an, mais en raison de la pandémie, il ne sort que maintenant. Et encore aujourd’hui, nous grandissons toujours et nous apprenons à jouer les uns avec les autres.

– Peu de temps après votre formation, vous avez suffisamment de matière pour un album complet. Et vous vous rendez chez vous, à Austin, dans les studios Red Nova Ranch avec le producteur Jeff Henson aux manettes. L’histoire commence plutôt bien. Comment s’est déroulé l’enregistrement et que vous a-t-il apporté ?

En fait, nous avions commencé dans un autre studio, mais après l’enregistrement de la batterie, le monde s’est arrêté. Nous avons dû attendre huit mois avant de pouvoir changer de studio, et nous n’aurions pas pu être plus heureux que d’enregistrer avec Jeff Henson. Il nous avait été fortement recommandé et il a fait un excellent travail. Il a de très bonnes idées et c’est un grand producteur.

– Ensuite, c’est le Suédois Karl Daniel Lidén du studio Gröndhal qui s’est chargé du mix et du mastering avec un résultat incroyable. Vous lui avez laissé carte blanche, ou au contraire un cahier des charges bien précis ?

Nous avons été ravis de pouvoir travailler avec Lidén. Nous admirons depuis longtemps son travail avec des groupes comme Lowrider, Greenleaf, Dozer et Domkraft. Je lui ai envoyé de la musique pour voir s’il aimerait travailler avec nous et il m’a rapidement répondu qu’il était d’accord. Nous lui avons simplement dit les choses que nous recherchions, et ensuite il a eu carte blanche. Nous sommes vraiment très satisfaits du résultat. Il nous a fait sonner exactement comme nous le voulions, ce qui n’est pas toujours un exercice facile à faire.

– Juste après, vous tapez dans l’œil de Blasko, bassiste d’Ozzy et récemment arrivé chez Ripple Music pour justement dénicher de nouvelles pépites. Et il ne tarde pas à vous signer. Décidemment, les astres semblent alignés !

Nous ne savons pas comment tout ça s’est passé, mais nous sommes simplement heureux que cela se soit produit ! Nous avons beaucoup de chance et nous ne nous posons pas trop de questions. Nous sommes juste reconnaissants et on essaie de continuer à avancer.

– Vous deviez sortir l’album en juin dernier sous le titre « Bury The Queen ». Si on comprend le report de la sortie, pourquoi avez-vous changé de titre pour « Secrets Of The Black Moon ». C’est sur les conseils des Blasko, ou c’est de votre propre initiative ?

C’est un conseil de Blasko. Nous sommes ravis de travailler avec lui, car il a de très bonnes idées. Il a souligné et insisté sur l’importance de faire une très bonne première impression jusqu’au moment où nous mettions la touche finale au disque. Ce qui est ironique, c’est que le titre « Secrets of the Black Moon » est extrait d’une chanson que nous avons retirée de l’album et que nous publierons plus tard.

– Musicalement, l’album présente un bel équilibre avec une puissance affichée, un groove efficace et des moments très planants. Votre conception d’un bon Stoner, c’est d’y intégrer un peu de Doom et de Psych dans un Rock racé ? Votre jeu est d’ailleurs assez sophistiqué…

Merci ! La chose amusante à propos de ce disque, c’est que nous ne nous sommes pas souciés de ce que nous écrivions. On était plutôt préoccupé à faire des chansons que nous aimions et que nous aimerions écouter. Nous n’en sommes encore qu’aux balbutiements en tant que groupe, et cet album est vraiment une découverte personnelle même pour nous. Et cela nous a aidés à voir ce qui fonctionne et ce que nous voulons faire pour aller plus loin. Nous sommes très enthousiastes !

– Ryan, ta voix est aussi un atout majeur de HIGH DESERT QUEEN. Il s’en dégage beaucoup d’émotion et une grande sincérité. Et il y aussi une grande tranquillité d’esprit. C’est dû aux thèmes abordés dans vos morceaux ?

Merci beaucoup. J’ai tendance à écrire sur les choses que nous vivons et ce que la musique elle-même me fait ressentir. Musicalement, on peut vraiment nous entendre grandir par moments. J’ai pu vraiment le percevoir, ce qui a fait que beaucoup de paroles parlent de croissance personnelle, de recherche d’un équilibre et de paix, et aussi de mettre les expériences passées derrière soi pour s’efforcer d’être toujours meilleur.

– Une autre évidence émane de votre musique, c’est votre ville d’origine : Austin. Il y a un côté Southern chez vous, qui est très présent et c’est une empreinte sonore qui apporte beaucoup de chaleur. Le Texas a quelque chose d’indélébile ?

Oui, il y a quelque chose de très fort au Texas et qu’il faut expérimenter par soi-même. Nous considérons même notre musique comme du ‘Texas Desert Rock’, car elle contient ce vécu qui est ancré en nous.

– Un dernier mot à propos de la pochette. Y aviez-vous un message à faire passer, ou juste décrire votre univers à travers un visuel qui contient quelques codes ?

Nous adorons la pochette de Solo Macello. Nous lui avons donné le thème général que nous désirions et il a créé quelque chose dont nous sommes tous tombés amoureux. Il y a beaucoup de sens cachés dans cette pochette. Mais l’art n’est pas destiné à être expliqué, c’est une question d’interprétation. Nous laissons donc à chacun la liberté de l’interpréter comme il le souhaite !

L’album « Secrets of the Black Moon » de HIGH DESERT QUEEN est disponible depuis le 15 octobre chez Ripple Music.

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Doom Psych Stoner Metal

From The Grave : sensations sépulcrales

Il y a de l’électricité dans l’air dans le sud de l’Oklahoma et il semblerait que FROM THE GRAVE ait de nouveau été frappé par la foudre. Fort de débuts plus que prometteurs, le trio de Stoner Metal se meut avec une aisance de plus en plus manifeste dans un registre à l’ambiance Cosmic Doom, et « Indian Burial Ground » est aussi précis que massif.

FROM THE GRAVE

« Indian Burial Ground »

(Independant)

L’an dernier à la même période, FROM THE GRAVE avait piqué ma curiosité avec son EP « Around The Fire », qui annonçait avec trois très bons morceaux la sortie à suivre de « Indian Burial Ground », son deuxième album encore tout chaud. C’est donc un vrai plaisir de retrouver le trio du sud de l’Oklahoma et son Southern Stoner Metal aussi puissant que cosmique. 

En l’espace de cinq ans, FROM THE GRAVE a vraiment peaufiné son jeu pour être encore plus incisif et créatif. Après s’être aguerris sur scène aux côtés de Crobot, Texas Hippie Coalition ou Anti-Mortem, Heath Thomas (guitare, chant), Michael Smith (basse) et Dan Anderson (batterie) ont encore accentué les tonalités Psych et Doom, tout en conservant ce son Southern qui vient rappeler ses origines.

Sur une très bonne autoproduction, on retrouve en version remasterisée l’intégralité du EP (« Let Face Down », « Take Up Snakes » et « The Crucible ») à laquelle viennent s’ajouter des morceaux fulgurants mariant Stoner metal et Cosmic Doom. FROM THE GRAVE est plus original que jamais, son jeu est puissant et la qualité des arrangements montre le cap franchi (« The Visit », « Mirage », « Fire From The Sun »). Compact !

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Hard Rock Heavy metal

Alcatrazz : le feu sacré

Exit Graham Bonnet, fondateur et chanteur emblématique du groupe, et place au non moins très bon Doogie White, dont le parcours force aussi le respect. ALCATRAZZ semble presqu’immortel et livre « V », qui vaut bien que l’on s’arrête un moment. Les vétérans californiens ont toujours la pêche et le Heavy Metal chevillé au corps.

ALCATRAZZ

« V »

(Silver Lining Music)

S’il y a bien un groupe dont le parcours est chaotique et qui refuse de rendre les armes, c’est bien ALCATRAZZ. Célèbres pour avoir notamment compté dans leurs rangs Yngwie J. Malmsteen et Steve Vai, les Californiens n’ont pourtant sorti que cinq albums, dont celui-ci, ce qui fait assez peu finalement. Mais le quintet attire toujours les projecteurs, grâce à une solide réputation.

Si ALCATRAZZ joue aux montagnes russes depuis 1983, il faut lui reconnaître une certaine constance dans la qualité de ses albums. Côté line-up, il ne reste que deux membres originaux, Jimmy Waldo (claviers) et Gary Shea (basse), on retrouve Mark Benquechea (batterie) et Joe Strump (guitare) et on découvre Doogie White (Rainbow, Michael Schenker) au chant. 

Très bien produit, l’album d’ALCATRAZZ porte le titre de son cinquième opus, mais revendique aussi le V de la victoire, synonyme d’un retour aux affaires inspiré. C’est vrai que les vétérans du Heavy Metal livrent douze morceaux aussi vintage qu’intemporels, et qui devraient faire leur petit effet sur scène. Le combo reste une valeur sûre du style depuis des années.

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Metal Progressif

Dream Theater : Au-delà du supportable

On en viendrait presque à bénir le temps où, confinés et privés de concerts, il n’y avait que quelques albums très aboutis qui sortaient de temps en temps. Les ‘grosses’ machines, pour ne pas perdre de sous, nous ont laissé profiter de formations plus modestes dont beaucoup ont sorti de très bonnes choses. Et donc, revoilà DREAM THEATER qui déboule sur le devant de la scène avec un quinzième album d’un Metal Progressif longuet, surfait et hyper-démonstratif. Même Malmsteen serait gêné, parait-il…

DREAM THEATER

« A View From the Top of the World »

(InsideOut Music)

Autant éliminer les rancœurs d’entrée de jeu ! Pour commencer, le groupe américain refuse toutes interviews avec les journalistes qu’il ne connait pas. Je les ai pourtant interviewé plusieurs fois, mais bon… la mémoire, tout ça ! Les omégas 3 ! Bref, et puis, il y a cette histoire de profs de maths. Je pense que les seules personnes qui les aiment sont bonnes en maths. Ça doit être pour ça que nous ne sommes pas très proches. Et donc : DREAM THEATER, les profs de maths du Metal Progressif, font leur retour !

Donc après cette petite entrée en matière, revenons à « A View From the Top of the World », dont le titre n’est d’ailleurs pas sans prétention. Sept morceaux pour plus d’heure d’un Metal Progressif, qui s’étalent et n’emballent pas. DREAM THEATER reste un groupe très (trop) technique dans lequel les cinq musiciens se font tous plaisir chacun à leur tour, sans trop se préoccuper de l’auditeur. Car ce quinzième album des Américains est une sorte de supplice pour qui aurait le courage d’aller au bout. Ce que j’ai fait… trois fois !

Alors, je ne vais pas démonter l’album juste pour le plaisir et parce que je n’aime pas les maths, ce serait trop facile. Reconnaissons tout de même que la démonstration tourne rapidement au cauchemar avec des morceaux d’une longueur extrême en pénibilité. Cet étalage de gammes en tout genre est vite redondant. Au final, avec l’apport d’un producteur compétent, DREAM THEATER aurait du faire de « A View From the Top of the World » un bon EP d’une petite demi-heure, sans nous infliger une heure de cavalcades stériles et presque gênantes. Vivement les vacances !

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Hard Rock

[Going Faster] : Eclipse / Jeff Scott Soto

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

ECLIPSE – « Wired » – Frontiers Music

Sur la lancée et la belle dynamique du très bon « Paradigm » sorti en 2019, les Suédois d’ECLIPSE semblent à un sommet de leur carrière. Musicalement musclé et massif, « Wired » confirme l’élan du quatuor et sa maîtrise d’un Hard Rock à la fois mélodique et puissant. Erik Martensson (chant) et ses comparses ont écumé les scènes du monde entier ces dernières années et cela s’en ressent fortement dans la composition très live et énergique de ce neuvième album studio. Les onze titres de « Wired » s’inscrivent dans un registre où la tradition côtoie la modernité et où les riffs acérés rivalisent avec des solos millimétrés et des refrains entêtants et fédérateurs. ECLIPSE a visé juste et tape dans le mille avec un opus vigoureux et enthousiasmant.   

JEFF SCOTT SOTO – « The Duets Collection – Volume » – Frontiers Music

Des deux premiers albums de Malmsteen à son arrivée récente chez Sons Of Apollo, la carrière du frontman JEFF SCOTT SOTO suit admirablement son cours et est même plutôt ascensionnelle. L’Américain d’origine portoricaine ne laisse jamais indifférent et les fans de Talisman, Soul Sirkus, Eyes, Axel Rudi Pell, Humanimal ou Journey et Takara peuvent en témoigner. Et si le chanteur a décidé de reprendre quelques uns des morceaux qui ont émaillé son parcours, il le fait en duo avec quelques amis triés sur le volet. On retrouve donc avec plaisir Erik Martensson (Eclipse), Eric Martin (Mr Big), Nathan James (Inglorious), Deen Castronovo (Journey), Russell Allen (Symphony X), Johnny Gioeli (Hardline) ou encore Mats Leven (Candlemass). Implacable et brillant, JEFF SCOTT SOTO a sorti le grand jeu.   

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Doom Psych Rock

Crystal Spiders : Doom arachnéen

Toujours aussi protéiforme et envoûtant, CRYSTAL SPIDERS continue de tisser sa toile sur un deuxième album contrasté et inventif. Le registre Doom Rock et proto-Metal du duo américain a encore pris du volume en partie grâce à la présence de Mike Dean de Corrosion Of Conformity. « Morieris » est à la fois décapant et hypnotique.

CRYSTAL SPIDERS

« Morieris »

(Ripple Music)

Brenna Leah (basse, chant) et Tradd Yancey (batterie, chant) n’auront pas mis très longtemps à faire parler d’eux au-delà de leur Caroline du Nord natale. Après le très bon « Molt », son premier album sorti il y a tout juste un an, CRYSTAL SPIDERS est déjà de retour avec son successeur, « Morieris », encore plus consistant et créatif grâce, notamment, à la présence d’un invité de marque.

En effet, le duo a convié son ami, le producteur Mike Dean (bassiste de Corrosion Of Conformity) à composer et enregistrer les parties de guitares sur l’ensemble de l’album. Et le résultat est à la hauteur du talent du musicien. Il apporte ainsi un aspect plus progressif mais aussi plus sauvage au Doom Rock aux effluves proto-Metal de CRYSTAL SPIDERS. Sans perdre son identité, son espace musical s’étoffe.

Dans les vapeurs psychédéliques de « Morieris », un côté encore plus mystique se dégage des morceaux, qui se font plus profonds au fil de l’album (« Harness », « En Medias Res », « Maelstrom »). Toujours aussi lourd et massif, le désormais trio sait aussi frapper fort en restant très incisif (« Morieris »). A la fois Metal, bluesy, Doom et Rock, CRYSTAL SPIDERS est plus insaisissable que jamais.

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Hard Rock Heavy metal

Duel : riff vs groove

Véritablement enivrant, ce quatrième album des Texans de DUEL prend un relief saisissant au fil des morceaux. Très massif, « In Carne Persona » s’empare des codes du Hard Rock et du Heavy Metal à travers une production vintage et moderne à la fois. Fédérateur et envoûtant, le quatuor balance des riffs très costauds sur des refrains terriblement efficaces.

DUEL

« In Carne Persona »

(Heavy Psych Sounds Records)

Dans la torpeur d’Austin, Texas, DUEL a soigneusement concocté un quatrième album décapant et irrésistible. Depuis 2016 et « Fears Of The Dead », son premier effort, le quatuor américain n’a de cesse de repousser les limites du Hard Rock et du Heavy Metal dans un esprit hyper-groovy, rappelant avec une touche vintage les belles heures des années 70 et 80. Un revival très actuel réjouissant !

Si on pouvait déjà entendre ce style il y a quatre ou cinq décennies chez Thin Lizzy, Kiss ou Maiden, on a vraiment le sentiment que DUEL vient d’allumer la lumière et de passer à la couleur. Flamboyant et mélodique, les Texans assènent leurs riffs démoniaques sur des morceaux entêtants aussi sombres que fun dans les textes.

Sur « In Carne Persona », il est question de magie noire, de sexe, de rites anciens et des démons qui peuplent nos rues. Véloces et incisifs (« Children Of The Fire », « Bite Black »), DUEL nourrit ses titres d’une tessiture sonore incroyable, très chaleureuse et qui fait des merveilles sur les mid-tempos de l’album (« Wave Of Your Hand », « Dead Eye », « Blood On The Claw »). La classe « In Carne » ! 

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Blues Rock Hard Rock Southern Rock

Grinder Blues : southern sensations

Muet depuis plus de dix ans avec King’s X, le bassiste et chanteur Doug Pinnick s’est de nouveau atteler à un deuxième album de GRINDER BLUES, laissé lui aussi en suspend depuis quelques années. Le Texan et la fratrie Bihlman (Jabo et Scot) livrent « El Dos », brûlant opus de Hard Rock Blues terriblement Southern.

GRINDER BLUES

« El Dos »

(Metalville Records)

Fondé en 2014 façon side-project, GRINDER BLUES n’aura sorti qu’un album éponyme cette même année et fait aujourd’hui son retour avec « El Dos » et une inspiration qui n’a pas quitté le trio. A la tête du groupe, on retrouve l’emblématique bassiste et chanteur de King’s X, Doug Pinnick, toujours aussi créatif, ainsi que Jabo Bihlman (guitare, chant) et Scot Bihlman (batterie, chant).

« El Dos » garde cette grosse dose d’adrénaline présente dès les débuts du power trio et s’engouffre dans un Hard Rock Blues très Southern, qui n’est pas sans rappeler l’album de Zakk Wylde avec Pride & Glory. L’ambiance très Blues et incandescente qui règne sur ce deuxième opus permet aux membres de GRINDER BLUES de laisser s’échapper une chaleur et une proximité rare.

Guidé par le groove imparable aussi subtil que puissant de Doug Pinnick, le trio montre de belles escapades Hard Rock sur fond d’un Southern Rock très marqué avec autant de légèreté que de puissance. De « Another Way Round » à « Gotta Get Me Some Of That » ou les très bons « Keep Away » et « Hand Of God », GRINDER BLUES apporte un souffle très actuel à un Hard Rock Blues qui sent bon le sud des Etats-Unis.

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Metal Indus

Ministry : santé mentale

Chaque nouvel album de MINISTRY est toujours un petit événement en soi. Si « Moral Hygiene » ne figurera sans doute pas parmi les incontournables des maîtres du Metal Indus, il mérite cependant qu’on y prête une oreille. Très bien produit, ce quinzième opus est aussi le témoin musical d’une Amérique bancale et les propos d’Al Jourgensen ne manquent pas de piquant.

MINISTRY

« Moral Hygiene »

(Nuclear Blast)

Pour ce quinzième album, le chanteur s’est entouré d’experts du Metal Indus, registre qu’il a fortement contribué à créer, puis à développer depuis quatre décennies. Si l’explosivité et le côté extrême de MINISTRY commencent à s’atténuer peu à peu depuis les débuts à Chicago en 1981, la pertinence et la provocation n’ont quant à elles pas disparu. Vindicatif et engagé, le vétéran a toujours les crocs et le sens de la formule.   

Après le convaincant « AmeriKKant » paru en 2018, « Moral Hygiene » est finalement une suite logique, tant l’album reste dans les traces et le ton de son prédécesseur. Composé des guitaristes Cesar Sotto et Monte Pittman, de Roy Mayorga (ex-Soufly, Stonesour) à la batterie et John Bechdel (ex-Prong, Killing Joke, Fear Factory, …) aux samples et aux claviers, MINISTRY a fière allure.

Musicalement, « Moral Hygiene » tient la route même si du haut de ses 63 ans, Jourgensen s’est un peu calmé… sauf au niveau des textes (« Alert Level », « Good Trouble », « Disinformation », « Death Toll »). On notera aussi la présence non-indispensable de Jello Biafra (Dead Kennedys) sur le très mélodique « Sabotage Is Sex ». Là où MINISTRY se perd un peu, c’est sur la reprise « Search And Destroy » des Stooges, aussi terne que l’original d’Iggy Pop. Un album non-essentiel, mais recommandable.

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Blues Rock Rock

Melissa Etheridge : trésor caché

La chanteuse américaine livre un nouvel album étonnant. Deux ans après le très bon « The Medecine Show », elle vient présenter des morceaux inédits composés alors qu’elle avait une vingtaine d’années. Frais, spontané et très Rock, « One Way Out » montre une autre facette de MELISSA ETHERIDGE et ce répertoire dévoilé lui va comme un gant. 

MELISSA ETHERIDGE

« One Way Out »

(BMG)

Ce nouvel album de MELISSA ETHERIDGE a une drôle d’histoire, puisque les chansons présentées ont un peu plus de 30 ans. Et si la chanteuse, guitariste et activiste exhume aujourd’hui ces trésors jusqu’à présent cachés, ce n’est pas vraiment un hasard. « One Way Out » est composé de morceaux que l’Américaine a composé à la fin des 80’s et au début des 90’s.

Ecrits alors qu’elle n’avait pas la notoriété actuelle, ces titres dévoilent une MELISSA ETHERIDGE âgée d’une vingtaine et qui possède déjà un talent et une assurance incroyable. D’abord destiné à un coffret rétrospectif, le contenu de l’album a été mis de côté à de multiples reprises avant de se voir offrir une nouvelle vie en 2013, accompagné du groupe d’origine de la chanteuse. 

Ces enregistrements sont Rock, pêchus, assez bluesy et beaucoup plus fougueux que le répertoire récent de la frontwoman. La voix est là, façon Bruce Springsteen au féminin, et on baigne dans le Rock américain avec, en prime, deux titres enregistrés en live au Roxy de Los Angeles en 2002. La chasse au trésor en valait vraiment la peine… Et « One Way Out » est inestimable.