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Hard Rock

CoreLeoni : adrenaline distiller

Avec son nouveau combo, Leo Leoni poursuit d’une certaine manière l’aventure Gotthard, dont il semble avoir du mal à se défaire, malgré de solides albums avec CORELEONI. Ainsi, il n’est pas vraiment étonnant de voir que la tracklist de « Live At Hallenstadion Zürich » est surtout issue de son ancien groupe. Fers de lance d’un Hard Rock à l’européenne, les cinq musiciens passent par la case souvenir pour entretenir la flamme avec ardeur et dévouement. Un beau moment de pur Rock.

CORELEONI

« Live At Hallenstadion Zurich »

(Perception)

Il n’y avait pas de meilleur endroit pour CORELEONI pour mettre en feu au public, lors du caniculaire 3 juillet dernier, que le Hallenstadion, lieu même où fut enregistré le légendaire « Made In Switzerland/Live In Zürich » en 2006 par Gotthard. Leon Leoni et ses musiciens ne pouvaient rendre un meilleur hommage à leurs fans de la première heure, sachant que l’actuelle formation se voulait au départ un Tribute Band dédiée au mythique groupe helvétique. Le quintet a en quelque sorte bouclé la boucle… et avec la manière.

Entouré du line-up à l’œuvre sur « III » sorti en 2022, le guitariste se produisait en première partie de Judas Priest devant une foule aux anges pour une soirée qui s’annonçait inoubliable, d’autant qu’il était pioché dans le répertoire du Gotthard des origines. Et cette configuration explique aussi le fait que « Live At Hallenstadion Zürich » ne dure qu’une quarantaine de minutes. Mais la passion d’un côté et la ferveur de l’autre ont fait toute la différence, et CORELEONI a livré un set époustouflant.

Avec un Eugent Bushpepa des grands soirs au chant, le quintet a ouvert avec « Sister Moon » et ainsi rappelé d’où il venait, tout en mesurant le chemin parcouru. Si « Like It Or Not » et « Sick & Tired », issus de « III » ont remué la salle, les Suisses avaient surtout l’œil dans le rétro et on ressent clairement le plaisir qu’ils ont à interpréter leurs classiques (« Downtown », « Firedance », « Mountain Mama » et « Standing In The Light »). CORELEONI a fait plus que tenir son rang en déployant une énergie folle dans un Hard Rock flamboyant.

Photo : Alexandre Zveige

Retrouvez les chroniques des dernières sorties de CORLEONI, ainsi que celle de Gotthard :

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Hard 70's Heavy metal Old School

Bygone : une dimension spatiale

Du côté de Boston, BYGONE a décidé de remonter dans le temps, jusqu’aux 70’s pour être précis. La tête dans les étoiles et les pieds sur terre, les six musiciens se livrent à un exercice de style mené avec la manière. Mêlant Hard et Heavy avec dextérité, ils nous font vivre une belle et saisissante épopée composée de montées en puissance incandescentes et de plages aériennes aux allures cosmiques et planantes. Cet album est une ode à une période dorée du Rock au sens large.

BYGONE

« Bygone »

(Svart Records)

Ayant fait leurs armes chez Magic Circle, Blazon Rite, Concilium, Witchtrial et Missionary Work, les membres de BYGONE œuvrent dans un style dont ils maîtrisent tous les contours et ce premier effort éponyme ressemble à tout sauf à un coup d’essai. Entre Hard Rock et Heavy Metal, le style du groupe offre bien des facettes avec des envolées proto-Metal, occultes et avec même un léger accent Acid Rock. Ancré dans les années 70 et le début des 80’s, il se montre brillant et inventif…comme à la grande époque.

Après une première démo il y a trois ans, BYGONE se lance donc sur la durée dans un voyage cosmique avec une touche personnelle déjà perceptible. Certes, les références majeures sont assez évidentes, mais leur complémentarité sonne juste et surtout donne un bel élan à « Bygone ». Parmi les plus notables, on retient l’empreinte nette de Kiss, Think Lizzy, ou Rainbow avec un soupçon d’Uriah Heep et UFO. Le combo affiche beaucoup de sérénité dans une ambiance très organique, intense et à l’esprit très underground.

Dans un décor musical assez fastueux, le sextet laisse libre-court à son imagination et elle est franchement fertile. Sur des rythmiques galopantes, des atmosphères cinématographiques et de l’humilité dans la démarche comme dans le chant, les Américains enchaînent les riffs acérés et les parties d’orgue Hammond majestueuses. Non sans émotion, BYGONE impose une solidité de chaque instant et se fait captivant au fil des morceaux (« Lightspeed Nights », « Take Me Home », « Shadow Rising », « Into The Gleam », « City Living »). Costaud !

Photo : Connie Carpenter

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Classic Hard Rock

Graham Bonnet Band : Englishman in L.A.

Rainbow, Alcatrazz, Michael Schenker Group, Impellitteri, Blackthorne et quelques autres sont autant de groupes prestigieux auxquels est associée la voix inimitable de GRAHAM BONNET. Désormais, c’est avec un quatuor chevronné, affûté et inspiré qu’il distille son Hard Rock aux saveurs Classic Rock. Loin de son Angleterre natale, c’est en Californie qu’il est allé immortaliser un pan de son histoire musicale. Devant un public aux anges, « Lost In Hollywood (Live) » nous renvoie à quelques chefs d’œuvre qui n’ont pas pris une ride.

GRAHAM BONNET BAND

« Lost In Hollywood Again (Live) »

(Frontiers Music)

S’il n’a sorti que trois albums avec le GRAHAM BONNET BAND, le frontman possède l’une des plus belles discographies du Hard Rock et du Heavy Metal étendue sur plus de cinq décennies. Et c’est une partie de ce bel héritage qu’il a interprété le 29 août 2024 au fameux ‘Whisky A Go Go’ sur le Sunset Strip à Los Angeles. En dehors de l’arrivée de Francis Cassol à la batterie, le line-up est le même que sur « Day Out In Nowhere », sorti il y a trois ans, et le courant passe toujours aussi bien sur ce « Lost In Hollywood (Live) ».

Entouré de Conrado Pesinato à la guitare, Beth-Ami Heavenstone à la basse, et Alessandro Bertoni aux claviers, le chanteur passe en revue son magnifique parcours sur ce live qui doit son titre à un morceau d’Alcatrazz du même nom. D’ailleurs, son ancienne formation est bien représentée avec « Eyes of The World », « Night Games », « Too Young To Die, Too Drink To Live » et bien sûr « Lost In Hollywood », qui clot le set. Le GRAHAM BONNET BAND nous fait traverse l’âge d’or du Hard Rock avec beaucoup d’énergie et de classe.

Autre chapitre important pour le Britannique, c’est son passage chez Rainbow dont il reprend « All Night Long », « Makin’ Love » et « Since You’ve Been Gone » comme au premier jour. Le temps d’une reprise de Deep Purple (« Lazy »), et le GRAHAM BONNET BAND fait un crochet par MSG (« Desert Song », « Assault Attack ») pour revenir tout de même sur son récent répertoire (« Imposter »). Ce nouveau live présente une tracklist assez classique, certes, mais jouée avec fougue et précision. Quant à la performance vocale, c’est du grand art !

Photo : Enzo Mazzeo

Retrouvez la chronique de « Day Out In Nowhere » :

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Hard 70's Psychedelic Rock Rock 70's Southern Rock

DeWolff : first loves

Si certains se demandent de quelle manière le trio a bâti sa personnalité artistique et s’est façonné ce son à la fois vintage, organique et très contemporain, « Fuego! » devrait vous donner quelques réponses quant aux origines de son épopée. Avec ce choix très audacieux, DEWOLFF ne s’est pas contenté de simples covers, tant on les croirait issues de son propre répertoire pour quelques unes d’ente-elles. Ce format court est bien plus qu’un hommage, c’est un acte d’amour à tous ceux, qui lui donné la flamme qui l’anime aujourd’hui.

DEWOLFF

« Fuego! »

(Electrosaurus/Suburban Records)

Après une escapade au légendaire studio Fame de Muscle Shoals, Alabama, où il a enregistré le disque du même nom, qui reste un sommet de sa carrière, DEWOLFF sort un peu en catimini « Fuego! ». Sorte de long EP ou de mini-album, c’est selon, il contient six morceaux, dont un medley de trois titres pour une demi-heure purement Psych et terriblement Soul, Blues et Rock. Le groupe s’est vraiment fait plaisir à travers quelques reprises qui, d’après lui, ont forgé son identité et construit son style. Et c’est un bond assez inédit dans les années 70 auquel nous invitent les Hollandais.

A en juger par la tracklist de « Fuego! », DEWOLFF a voulu quelque chose de très personnel, car les chansons choisies sont d’une autre sphère que celles proposées habituellement par d’autres. Et cela en dit également long sur la culture musicale des trois jeunes musiciens. Ici, les bases sont solides et vont puiser dans les fondations-mêmes de cette tradition qu’ils entretiennent avec tant de brio. Et puis, c’est une belle occasion pour les plus curieux d’aller à la découverte de ces formations presque inconnues pour beaucoup, qui ont laissé une belle trace dans le temps.

Et il en a un que l’on connait bien et qui pose un brûlant solo sur « The Fan » de Little Feat, c’est Joe Bonamassa, qui bat ici son propre record de featurings sur une année. Par ailleurs, DEWOLFF est éblouissant sur « Judgment Day » des Redbone, sur le « Roll Away The Stone » du grand Leon Russell et la cover de Free, « Fire And Water », est magistrale. Après le génial « Faster And Faster » d’Eden Rose, les Néerlandais se lancent dans un mix très personnel de « Fire And Brimstone » (Link Wray), « Hawg Frog » (Buzz Clifford) et « I Walk On Guilded Sprinters » (Dr. John) sur dix minutes. Somptueux !

Retrouvez les chroniques de leurs derniers albums :

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Hard Rock

Scorpions : home sweet home

En pleine tournée mondiale pour la célébration de leur soixantième anniversaire, l’emblématique combo se devait de faire une halte dans sa ville d’Hanovre pour célébrer avec ses fans cette incroyable longévité. Le temps d’un double-album, SCORPIONS livre un show musclé avec, notamment, ses deux guitaristes en très grande forme. Si Klaus Meine a quelque peu perdu de sa puissance, il n’en demeure pas moins un chanteur qui traverse le temps avec beaucoup de classe. « Coming Home Live » possède ce petit côté nostalgique, qui n’enlève rien à la saveur électrique de la mythique formation teutonne. 

SCORPIONS

« Coming Home Live »

(Polydor/Universal)

Pourquoi chroniquer le huitième album live de SCORPIONS ? A vrai dire il y a tellement de raisons que toutes les énumérer serait presque malvenu. Tout d’abord, « Coming Home Live » a été enregistré le 5 juillet dernier dans le stade de leur ville d’Hanovre devant 45.000 fans, qui n’attendaient que ça et dont l’accueil a été plus que chaleureux. Ensuite, le groupe fêtait ses 60 ans de carrière, ce qui reste assez inédit à ce niveau-là dans l’Histoire du Hard Rock. Aussi parce que la tracklist, certes assez conventionnelle, est un magnifique résumé d’un parcours hors-norme. Et puis enfin, parce que tout bon rockeur qui se respecte possède au moins un disque du groupe à la maison.

Parfaitement capté, « Coming Home Live » reflète l’esprit live des Allemands, et si on n’échappe pas aux ballades qui ont fait une partie de leur succès (« Send Me An Angel », « Wind Of Change », « Still Loving You »), SCORPIONS n’a rien perdu de son mordant, bien au contraire. Derrière son trio magique composé de Klaus Meine au chant, de Rudolph Schenker et Matthias Jabs aux guitares, l’ex-Motörhead Mikkey Dee tient la boutique et nous gratifie même d’un court solo de batterie sur « New Vision ». Quant à Pawel Maciwoda, sa basse fait ronronner l’ensemble. Il faut bien avouer qu’après six décennies d’une carrière explosive, le plaisir est intact.

Avec un public au diapason, auquel le légendaire frontman s’adresse bien sûr dans sa langue, Hanovre vibre d’un seul et même élan sur les classiques du quintet. Et on n’est pas en reste ! Si on se régale des deux belles versions de « Bad Boys Running Wild », « Delicate Dance » (avec un solo de Matthias Jabs), les standards de SCORPIONS rayonnent toujours autant : « The Zoo », « Big City Nights », « Black Out », « Rock You Like A Hurricane » et le solide medley 70’s composé de « Top of the Bill », « Steamrock Fever », « Speedy’s Coming » et « Catch Your Train ». Certes, nos vétérans ont pris de la bouteille, mais pour qui les suit depuis de longues années, ils restent incontournables. 

Retrouvez aussi la chronique de « Rock Believer », dernier album studio en date de SCORPIONS sorti en 2022 :

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Classic Hard Rock Hard Blues

Will O’Dusk : warm & intense

C’est rassurant de voir qu’il existe encore des groupes capable de signer de si bons débuts. Certes, le Hard Rock des Italiens résulte d’une belle combinaison d’influences bien assimilées, mais il conjugue classicisme et modernité sur un fond de Blues savamment dosé. Musicalement costaud, WILL O’DUSK affiche beaucoup de confiance et d’envie. Entre riffs racés et une rythmique intense, les Transalpins peuvent également compter sur un frontman caméléon, qui offre à « The Long Lasting Dusk » une saveur particulière.

WILL O’DUSK

« The Long Lasting Dusk »

(Diotima Records)

Même s’il n’a que deux ans d’existence, WILL O’DUSK affiche beaucoup de maturité sur son premier album et si plusieurs courants traversent « The Long Lasting Dusk », il y règne une belle unité. Ainsi, Riccardo Barchiesi (chant), Danilo Casali (guitare), Stefano Grossi (basse) et Luca Gambazza (batterie) se sont forgés un style bien à eux et semblent y avoir injecté l’ensemble de leurs références musicales. Cela dit, loin de s’y perdre, les quatre musiciens affichent au contraire beaucoup de cohésion et de force.

En jouant sur les contrastes et la dualité dans ses textes, WILL O’DUSK s’ouvre aussi de multiples horizons sonores. Globalement Hard Rock, « The Long Lasting Dusk » se fonde aussi sur des racines Classic Rock et un brin de Southern, une sorte de croisement entre Led Zeppelin, The Black Crowes avec un soupçon de Cinderella et son côté bluesy. La recette est belle et le résultat l’est tout autant. Les Milanais maîtrisent parfaitement leur sujet et cela s’entend dans la structure des morceaux, qui sont assez complexes à l’occasion.

Grâce à un chanteur aux vastes capacités vocales, WILL O’DUSK surfe sur les émotions et cette première réalisation se distingue par sa construction en deux faces assez distinctes. L’ouverture est plus sombre avec des titres comme « Break In Case Of Emergency », « Crossroads » ou « Lucifer’s Tears ». Le quatuor se fait ensuite plus lumineux, mais sans perdre de son impact (« Let It All Explode », « Slowmo », « Last Drop »). De la pénombre à la clarté, « The Long Lasting Dusk » garde cette atmosphère à la fois véloce et apaisante.

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Hard Rock Power Rock

Danko Jones : animal

Vigoureux et précis dans son jeu, le groupe de l’Ontario a toujours affiché beaucoup de fraîcheur et de liberté à travers ses disques, et « Leo Rising » ne vient pas trahir l’ADN du combo. Intense et bien charpenté, ce nouvel opus est aussi fougueux que groovy et, comme toujours, DANKO JONES est sûr de sa force, se montre également sleazy à l’occasion et surtout, il semble mettre un point d’honneur à ne pas sombrer dans des sonorités actuelles fadasses et stéréotypées.

DANKO JONES

« Leo Rising »

(Perception)

Après une trentaine d’année de carrière, DANKO JONES fait toujours figure d’électron libre. Un pied dans l’underground malgré une reconnaissance mondiale, il ne dévie pas d’un iota de sa trajectoire musicale. Comme toujours, « Leo Rising » percute d’entrée de jeu et les Canadiens ne lèvent pas le pied un seul instant. Imperturbables, ils balancent leur Hard Rock brut et tendu, délivrant au passage une énergie communicative. A priori franchement rude, ce douzième album est surtout une invitation au partage. En effet, il y a toujours cette envie très perceptible, qui transpire de ses morceaux et leur offre cette vélocité particulière.

Et la première chose que DANKO JONES a à partager, c’est son puissant Rock virevoltant et incisif. Coriace et sans compromis, « Leo Rising » ne manque pourtant pas d’humour et d’ironie, et avance au pas de charge. Le power trio se fait plaisir et la bonne production signée Erik Ratz ferait presque oublier que les chansons ont été enregistrées à distance, le bassiste John Calabrese étant en Finlande. Cependant, il y a une réelle cohésion et un bel esprit de corps, et cela se sent sur ces onze bâtons de dynamite. L’alchimie fait le reste et on peut compter l’implication de chacun d’entre eux pour faire parler la poudre.

Il y a aussi ce côté évident chez les Nord-Américains. L’aspect direct et frontal de leur musique y est pour beaucoup, tant le rythme est effréné et la succession de riffs tranchants efficace (« Diamond In The Rough » avec un solo de Marty Friedman, « Everyday Is Saturday Night », « Hot Fox », « Gotta Let In Go », « I ‘m Going Blind », « Pretty Stuff »). Tout en diffusant des titres costauds, DANKO JONES n’élude pas une certaine légèreté, et reste fidèle à une ligne de conduite très Rock’n’Roll. Taillée pour la scène, cette nouvelle réalisation s’inscrit dans une belle et robuste continuité et sans renier sa ligne de conduite.

Photo : Ole Martin Wold

Retrouvez l’interview du groupe à l’occasion de la sortie de « Power Trio » en 2021 et la chronique de l’album :

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Hard Rock

Lynch Mob : so long !

Nombreux sont ceux qui gardent un souvenir ému de la sortie de « Wicked Sensation » en 1990, première réalisation du génial George Lynch en groupe après son départ de Dokken. Ce fut le début d’une belle envolée solo qui, si elle n’a jamais atteint le sommet des charts, aura été un formidable laboratoire pour un six-cordiste toujours en quête d’exploration et particulièrement doué. Avec un sens unique du riff et des solos plein de panache, il aura guidé LYNCH MOB pendant plus de deux décennies. Avec ce dernier « Dancing With The Devil », il affiche sa reconnaissance pour ses fans, loin de signer un lugubre chant du cygne.  

LYNCH MOB

« Dancing With The Devil »

(Frontiers Music)

Clap de fin pour LYNCH MOB après 25 ans d’une belle aventure, qui se termine avec un neuvième album en forme de baroud d’honneur. Si le groupe demeure le plus emblématique de la carrière post-Dokken du guitariste, il reste un homme de projet et nul doute qu’il ne tardera pas à refaire surface. Alors pour cet ultime opus, il a reconduit le line-up présent sur « Babylon », sorti en 2023. On le retrouve donc aux côtés de Gabriel Colón au chant, Jaron Gulino à la basse et Jimmy D’Andra derrière les fûts, histoire d’œuvrer une dernière fois dans la continuité et la ligne artistique établie du combo.

L’une des dernières formations iconiques du Hard Rock américain tourne donc la page et même si de nombreux musiciens s’y sont succédé, la touche de LYNCH MOB reste tellement identifiable. Cependant, le musicien a su moderniser son approche au fil du temps, tout en conservant ce chaleureux côté bluesy qui le suit. Comme toujours « Dancing With The Devil » sonne juste, le songwriting est irréprochable, l’interprétation du combo remarquable et le jeu de George Lynch fait encore des étincelles. Technique, mais sans tomber de trop dans la démonstration, il laisse parler son feeling… ainsi que sa virtuosité.

Avec l’assurance et la technicité qu’on lui connaît, le Californien distille un Hard Rock toujours élégant et efficace. S’il ne prend pas le moindre risque, il joue sur les contrastes avec un groove éclatant et démontre qu’il reste un maître en la matière (« Dancing With The Devil », « Pictures Of The Dead », « Saints And Sinners », « Lift Up Your Soul », « Follow My Down »). Avec ce dernier effort, le guitar-hero semble aussi poser un regard satisfait sur ce pan de sa carrière et se contente même de beaucoup de sobriété sur l’instrumental « Golden Mirrors ». Et LYNCH MOB ferme même la parenthèse avec « Somewhere », uniquement présent sur l’édition européenne. Merci pour tout Monsieur !

Retrouvez la chronique de « Babylon » :

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Hard Rock Hard'n Heavy Heavy metal Old School

Creatures : fear of the dark

Originaire du sud du Brésil, CREATURES est (presque) un nouveau venu dans le paysage Metal sud-américain. Avec « Creatures II », son deuxième forfait donc, le jeune combo s’affirme avec vigueur et surtout un sens du songwriting et de l’interprétation remarquable. Ayant parfaitement assimilé et digéré une culture musicale ancrée dans les années 80/90, CREATURES parvient à se frayer un chemin original et pertinent dans cette vague revival et Old School, qui se porte de mieux en mieux.

CREATURES

« Creatures II »

(High Roller Records)

Présent depuis un peu plus de cinq ans sur la scène brésilienne, CREATURES est surtout l’œuvre de son guitariste, auteur et compositeur Mateus Cantaleäno, qui a même conçu la pochette de son nouvel opus. Alors qu’il avait réalisé le premier avec le multi-instrumentiste Roberto Scienza (Rope Bunny), c’est en groupe que « Creatures II » voit le jour et cela change pas mal la donne. Dans un Hard’n Heavy classique qui emprunte autant à l’énergie de Ratt, qu’à la puissance de Judas Priest et au panache de Dokken, le quatuor trouve sa place dans un registre mélodique et accrocheur, qui n’a franchement rien d’usé et qui rayonne.

Avec d’un line-up stabilisé autour de Marc Brito au chant, Ricke Nunes à la basse et Sidnei Dubiella à la batterie, ce deuxième effort a nettement plus de corps et de relief, d’autant que la production est réalisée avec soin par Arthur Mignotto (Hazy Hamlet) et Mateus Cantaleäno, bien sûr. Chaleureuse et aérée, elle offre un bel équilibre à des titres d’une redoutable efficacité. Grâce à un frontman hors-pair et un tel virtuose de la six-corde, la rythmique est le poumon de CREATURES, qui ne tarde pas à nous plonger dans un passé pas si lointain et fort bien actualisé. Un renouveau qu’on a d’ailleurs vu chez d’autres.

Sobre et maléfique, le quatuor se fond dans les codes traditionnels du Heavy Metal avec beaucoup de légèreté dans le ton et surtout un palpable plaisir dans l’interprétation. S’il y a du George Lynch et un brin d’Yngwie J. Malmsteen chez le maestro, il évite d’en faire de trop et se met littéralement au service de ses compositions, qui viennent vite se loger dans le crâne (le somptueux « Beware The Creatures » et sa version longue en bonus, « Dreams », « Queen Of Death », « Path In The Night », « Danger » et « Perfect Illusion » aussi en bonus). CREATURES signe un très bon disque et ne devrait pas rester longtemps dans l’ombre.

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Hard Rock

The Dead Daisies : intenables

Depuis le retour de John Corabi derrière le micro, THE DEAD DAISIES semble plus assuré que jamais. Les riffs massifs de David Lowy, les solos toujours inspirés de Doug Aldrich et le tonitruant duo basse/batterie formé par Michael Devin et Tommy Clufetos renouent avec une énergie brute. Rompu à la scène, ils sont tous les cinq dans leur élément et cette belle captation de leur prestation au festival ‘Stonedead’ fait littéralement vibrer les spectateurs à l’unisson sur un Hard Rock costaud et rassembleur. Les échanges sont nombreux, et les fans comme le groupe se régalent de cet instant suspendu.

THE DEAD DAISIES

« Live At Stonedead »

(Independant)

L’été dernier, le quintet a conclu sa tournée britannique avec un passage très remarqué au festival ‘Stonedead’, au Newark Showground, au cœur de l’Angleterre. Créé en 2018, il renoue avec l’esprit ‘Monsters Of Rock’ et offre dix groupes sur une journée et une même scène. Le 23 août dernier, THE DEAD DAISIES y a donc fait escale avec la ferme intention d’y mettre le feu. Mission accomplie pour la formation américano-australienne qui a laissé une empreinte indélébile que l’on peut se réjouir de revivre juste en ligne malheureusement.

Loin de la quiétude du Fame Studio de Muscle Shoals où il avait enregistré le bluesy « Lookin’ For Trouble » sorti en juin dernier, c’est dans le bouillonnant chaudron du ‘Stonedead’ que le groupe est venu livrer un set survitaminé d’une heure devant un public tout acquis à sa cause. Dans une ambiance électrique et avec son frontman retrouvé, THE DEAD DAISIES a surtout insisté sur la partie de sa discographie avec John Corabi évidemment, et notamment sur l’album « Light’Em Up », tout en montant en puissance avec quelques surprises à la clef.

En ouvrant avec « Long Way To Go », puis « Rise Up », la foule ne met longtemps à être conquise avant de savourer des morceaux qui prennent toute leur dimension en live (« Light’Em Up », « I Wanna Be Your Bitch», « I’m Gonna Ride », « Going Down », « Mexico », « Resurrected »). Si cette fois, on échappe à une reprise de Deep Purple, THE DEAD DAISIES se fend d’un explosif « Fortunate Son » de CCR et clot son concert par le non-indispensable « Helter Skelter », preuve que le combo sait aussi s’adapter à son auditoire.

A noter que « Live At Stonedead » n’est disponible qu’en version numérique.

Retrouvez les chroniques des récents albums du groupe :