Catégories
Doom Sludge

Seum : une soufflante Doom’n Bass

SEUM est un concentré d’énergie brute et cela ne date pas d’hier. Avec un album et maintenant trois EP à son actif, le trio ne cesse de peaufiner son Sludge Doom, qui ne manque ni de profondeur, ni de relief. Avec « Blueberry Cash », le trio d’expats français mange la neige du Québec goulument et nous invite à transpirer avec lui, après un p’tit passage par sa belle box personnalisée…

SEUM

« Blueberry Cash »

(Independant/Meumeu Music)

Les plus fidèles d’entre vous savent que chez SEUM, les guitares sont bannies. Seuls une batterie, une basse chimérique et le chant ont lieu d’être. Et le trio bastonne, tabasse et prend son ampleur dans un maelstrom de grave à n’en plus finir. Le Doom’n Bass du groupe se révèle donc très créatif et surprenant à chacune de ses nouvelles réalisations, dont « Blueberry Cash » est la troisième. Tout juste le temps de se remettre des deux premières claques, en somme.

Malgré la pandémie, nos trois furieux Français (dont je vous laisse (re)-découvrir le parcours à travers l’interview et les chroniques ci-dessous) ne sont pas restés inactifs. Tout en prenant leurs marques au Québec, SEUM a composé, noué des liens et proposé de bien belles choses. Et avec « Blueberry Cash », le combo a fait appel à Greg Dawson pour le mix, tout en s’acopinant avec l’artiste Grind Malaysian Fadzee Tussock pour le visuel, ce qui compte aussi beaucoup pour le groupe.

Ce nouvel EP contient deux compos qui avaient été mises de côtés car elles n’entraient, à l’époque, pas tout à fait dans l’esprit de « Winterized », premier excellent album du trio. Jointes, elles se complètent à merveille et le Sludge qui s’en dégage n’en est que plus prenant (« Blueberry Cash », « John Flag). Et enfin, SEUM fait un superbe clin d’œil à l’ancien groupe de Gaspard (chant), Lord Humungus, avec « Hairy Muff ». Le combo s’affirme donc de plus en plus entre Doom et Sludge et avec une touche très personnelle. Encore !!!

La fameuse (et fumante) Blueberry Box est disponible dans le Bandcamp du groupe.

Bandcamp :

https://seumtheband.bandcamp.com/album/blueberry-cash

Les chroniques précédentes :

L’interview sur FB :

https://www.facebook.com/171183156770793/photos/a.171191596769949/789102611645508/

Catégories
Metal Indus Progressif Technical Metal

Voivod : cosmic trip

Une rythmique phénoménale guidée par une basse massive, des riffs insaisissables et percutants et une voix inquiétante et envoûtante : VOIVOD n’a rien changé à ses bonnes habitudes. Les Québécois se présentent façon rouleur-compresseur avec ce « Synchro Anarchy » qui viendra, sans nul doute, se hisser au sommet d’une déjà très belle discographie.

VOIVOD

« Synchro Anarchy »

(Century Media Records)

Cela fait maintenant 30 ans que VOIVOD surprend, innove et garde un temps d’avance dans les méandres d’un registre qu’il a lui-même élaboré. Se promenant dans des sphères progressives, Indus et parfois même jazzy, le quatuor québécois sort son quinzième album studio qu’il co-produit avec Francis Perron. Une fois encore « Synchro Anarchy » sort des sentiers battus et présente des ambiances inédites.

Entrer dans l’univers tortueux et unique de VOIVOD est autant une aventure qu’un exercice ardu, car rien chez les Nord-Américains n’est lisse ou conforme, mais affiche plutôt un caractère bien trempé basé sur une technique imparable, des références pointues et surtout une identité très forte. Et quatre ans après « The Wake », le groupe est resté instinctif, inspiré et même aspiré par le cosmos.

En effet, « Synchro Anarchy » peut se concevoir comme un road-trip spacial, la découverte d’un monde intersidéral à la fois hostile, terrifiant, chaotique et souvent planant et trippant. VOIVOD se remet sans cesse en question à travers des titres peu conventionnels (« Planet Eaters », « Mind Clock »). Toute en relief, la production de ce nouvel opus est renversante et le combo bouscule tout sur son passage. Stupéfiant !

Catégories
Hard-Core Metal

[Going Faster] : Comeback Kid / Great American Ghost

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

COMEBACK KID – « Heavy Steps » – Nuclear Blast Records

A la fois pionnier et pilier du HardCore canadien depuis deux décennies, COMEBACK KID livre un septième album qui sent le souffre. Sur ce nouvel opus, le quintet effectue un retour aux sources aussi brutal que féroce. Old School dans la forme et très actuel dans son propos, « Heavy Steps » ne manque ni de rage, ni de puissance (le morceau-titre, « Dead On The Fence », « Time To Form », « Menacing Weight »). Produits par John Paul Peters et mixés par Will Putney (deux cadors), les onze morceaux dévoilent toute la force et l’agressivité du combo. A noter la présence de Joe Duplantier de Gojira sur le titre « Crossed », qui parvient sans mal à se glisser dans un HardCore très Punk pourtant éloigné de son groupe. Une bien belle claque.

GREAT AMERICAN GHOST – « Torture World » – Entertainment One Music/MNRK Heavy

Pour son cinquième effort, le gang HardCore de Boston livre « Torture World », un EP en forme de brûlot constitué de quatre bombes métalliques dont la déflagration s’étale sur un bon quart d’heure. Enregistré et produit par Will Putney (encore lui !), expert du registre, ce nouvel EP mêle violence et colère dans un univers où les riffs très Thrash viennent mettre le feu à un Metal HardCore insaisissable et surpuissant. Un bel alliage. GREAT AMERICAN GHOST, s’il sonne très moderne, n’en garde pas moins une approche  très Old School que l’on trouvait sur son premier effort en 2013. De « Kingmaker » à « Womb » ou encore le morceau-titre, le quatuor américain est toujours virulent et intraitable. Le combo s’affirme comme la nouvelle génération déjà indéboulonnable du HardCore américain.

Catégories
Experimental Metal Progressif Post-Metal

Seven Nines And Tens : l’avant-garde d’un Metal expansif

Plus expérimental et avant-gardiste que jamais, le post-Metal de SEVEN NINES AND TENS s’enveloppe de Math Metal et de Rock progressif pour mieux faire jaillir les textes, une première chez les Canadiens. Aguerri et virtuose, le trio livre un troisième album complexe et déconcertant, tout en restant abordable. Un monument de créativité et de technicité.

SEVEN NINES AND TENS

« Over Opiated in a Forest of Whispering Speakers »

(Willowtip Records)

Depuis une dizaine d’années maintenant,  le trio de Vancouver peaufine et affine son style, qui se fait de plus en plus précis et complexe au fil de ses réalisations. Après deux albums, un EP, quelques singles et un split, SEVEN NINES AND TENS se présente avec « Over Opiated in a Forest of Whispering Speakers » et une récente signature sur l’excellent label de Pennsylvanie Willowtip Records.

Ce troisième album des Canadiens rompt également avec un registre jusqu’à présent instrumental. David Cotton (guitare, chant) s’est attelé à la composition de ce nouvel opus et le fondateur de SEVEN NINES AND TENS interprète lui-même ses textes, apportant une dimension supplémentaire à la musique du groupe. Toujours plus progressif, le post-Metal du combo se fait dorénavant très avant-gardiste.

La sauvage et très expérimentée rythmique menée par Maximilian Madrus (basse) et Alexander Glassford (batterie) apporte un relief et une profondeur phénoménale à ce nouvel album (« Throwing Rocks At Mediocrity », « Midnight Marauders », « Edutainment », « Sunshine »). De plus en plus empirique, SEVEN NINES AND TENS se balade entre Shoegaze, Rock Progressif, Classic Rock et Math Metal avec une aisance déconcertante.

Catégories
International Symphonic Metal

Catalyst Crime : symphonie internationale [Interview]

Fondé aux Etats-Unis par Zoe Marie Federoff (chant), c’est pourtant en Allemagne que le groupe au line-up international est venu enregistrer son premier album éponyme. Dans un Metal Symphonique que le sextet qualifie de Cinematic, CATALYST CRIME livre un opus varié, percutant et très narratif. Avant de partir en tournée avec Leaves’ Eye l’an prochain, sa frontwoman revient sur la création du combo et sur ce premier effort discographique.    

Photo : Julie Hunter & Stefan Heilemann

– Vous vous présentez avec un line-up international, puisqu’on y retrouve des musiciens venus des Etats-Unis, du Canada et d’Allemagne. Comment se sont faites ces rencontres ? Vous vous connaissiez depuis longtemps, et qui est à la base du projet ?

Kaelen (Sarakinis, guitariste – NDR) et moi étions à l’origine dans un groupe appelé Insatia, qui a fait la première partie de certains concerts de Xandria en 2014. C’est ainsi que j’ai rencontré Gerit (Laam, batteur – NDR) et qu’a démarré une grande amitié. Quand Insatia a splité et que Xandria a fait une pause en 2017, nous avons décidé de faire de la musique ensemble. Nous avons fait appel aux musiciens que nous voulions au fur et à mesure, c’est-à-dire le compositeur Jonah Weingarten (Pyramaze) et la guitariste Chëna Roxx. Mon propre père est intervenu pour jouer après que notre ancien bassiste, Rhodes, se soit retiré pour se concentrer sur des questions de santé personnelle.

– L’autre initiative étonnante de ce premier album éponyme vient aussi du fait qu’il ait été enregistré à Stuttgart en Allemagne avec Alexander Krull (Leaves’ Eye, Atrocity). Vous vous sentez proches du Metal européen ?

Tout à fait. L’Europe est bien sûr l’endroit où le Metal prospère à un niveau qu’il n’a tout simplement pas aux Etats-Unis. Alexander Krull était la personne parfaite pour produire cet album et nous sommes immensément heureux pour tout ce qu’il nous a apporté.

– Chaque membre de CATALYST CRIME possède une solide expérience que l’on sent sur l’album. Cela fait longtemps que vous travaillez à l’élaboration de ces morceaux ?

Ils étaient en préparation depuis des années. La plupart d’entre eux ont été écrits en 2017, lorsque le groupe a commencé. J’étais en voyage pour plusieurs mois à travers l’Europe et je venais juste de commencer à écrire. De nouvelles chansons et des idées me sont venues presque tous les jours pendant des semaines. Nous n’avons même pas pu toutes les mettre sur l’album, donc on peut déjà dire qu’un autre album est en préparation.

Zoe Marie Federoff (Photo : Heidi Mixon)

– Entre un Metal Symphonique dominant et un Heavy Metal massif, on retrouve aussi des aspects progressifs et, plus surprenant, des touches de Death Metal dans les voix. C’est une sacrée combinaison de styles…

Je n’aime pas être confinée à des règles ou à un genre. J’écoute presque tous les types de Metal régulièrement et je veux avoir la liberté de tous les explorer dans ma musique. Qui sait, vous entendrez peut-être aussi des influences Black Metal la prochaine fois ?

– Il y a aussi beaucoup d’invités sur l’album et ils viennent d’horizons très différents. Comment avez-vous réuni un tel casting, surtout sur un premier album ?

Quelques-uns d’entre nous travaillent dans divers secteurs du monde du Metal depuis un certain temps, et nous nous sommes fait de très bons amis en cours de route. La scène n’est pas seulement pleine de gens talentueux, elle est aussi pleine de bonnes personnes. Et ces gens ont apporté leurs talents à notre album. Nous sommes très touchés de les avoir tous réunis.

– CATALYST CRIME montre aussi un visage épique et puissant. Pouvez-vous nous parler du contenu des textes notamment ?

Je préfère laisser l’interprétation des paroles aux auditeurs. Appliquez-les à votre propre histoire, vos propres sentiments et faites-vous votre propre idée de l’album. Votre ressenti est beaucoup plus important que notre volonté à travers l’écriture.

– Maintenant que tout est presque revenu à la normale, envisagez-vous une tournée conséquente ?

On a une très grosse tournée, qui avait été reportée, avec Leaves’ Eyes l’année prochaine et nous avons vraiment hâte. Cela fait longtemps qu’aucun d’entre nous n’est monté sur scène, et bien sûr, jamais en tant que groupe auparavant. So let’s go !

L’album éponyme de CATALYST CRIME est disponible depuis le 22 octobre chez Massacre Records.

Catégories
Groove Metal Power metal Thrash Metal

Nova Spei : d’étoiles et d’acier

Grâce à un frontman percutant, des riffs acérés et un duo basse/batterie survitaminé, le quintet NOVA SPEI se montre solide et affiche une belle puissance de feu. Sur des textes en français, les Québécois se présentent avec « Sequentis », un deuxième album Groove Metal efficace et convaincant.

NOVA SPEI

« Sequentis »

(Bam & Co-Heavy)

En dehors de quelques cas isolés dans notre beau pays, c’est plutôt du côté du Québec et de Montréal qu’il faut aller chercher pour dénicher un groupe de Metal francophone. Et pourtant, la langue de Molière peut amener à de bonnes surprises, comme c’est le cas avec NOVA SPEI, dont le Metal très groove, Thrash et Heavy est aussi pertinent que n’importe quel combo anglophone.

« Sequentis », deuxième album du quintet, traverse de nombreux courants musicaux, passant donc du Thrash au Power avec quelques touches de Death au niveau du chant. Car NOVA SPEI a la bonne idée de combiner un chant presque clair et très puissant avec un growl profond, qui apporte un relief intéressant à ses compos (« Animal », « La Proie », « Digitalisé », « Damné »).

Vigoureux et débordants d’énergie, les Québécois se montrent très soudés et l’impact de leur Metal se déploie avec beaucoup de force sur les douze titres. Entre noirceur et optimisme, les textes de NOVA SPEI se fondent dans leur époque en invitant l’auditeur à la réflexion (« Génération Perdue », « Nouvel Espoir », « Qui Sème Le Vent », « Démocratie Bafouée »). Costaud et massif !

Catégories
Alternative Rock Rock US

Forth : newstalgia

Brian Forth, leader du groupe qui porte son nom, aurait pu trouver ses musiciens au Canada, son pays, mais c’est pourtant en Finlande qu’il est allé compléter son line-up. Racé et mélodique, le Rock US distillé sur ce troisième album éponyme de FORTH devrait séduire les aficionados de Rock Hard alternatif.

FORTH

« Forth »

(Secret Entertainment/Inverse Records)

Fan de Rock US, de Hard Rock et d’Alternative Rock, ce troisième album du quatuor FORTH devrait vous ravir tant il fait du bien. Certes, ce nouvel opus éponyme ne révolutionne pas le genre, et le groupe revendique même jouer un style qu’il qualifie lui-même de ‘Newstalgia’, ce qui est plutôt bien résumé. Traditionnel et moderne, « Frost » ne manque pas de piquant.

Fondé en 2010 par le chanteur et songwriter canadien Brian Forth, avec dans l’idée de mixer Hard Rock et Grunge, le Nord-Américain est allé trouver du renfort en Scandinavie et plus précisément en Finlande. Et FORTH est aujourd’hui composé de Tim Norrgrann (guitare), Kari Storckovius (batterie) et Mikael Söderbäck (basse), qui composent un quatuor de choc.

Après donc deux albums, « Road Stories » (2014) et « Captivity » (2019), qui ont reçu un bel accueil dans les charts finlandais, aux Etats-Unis, au Canada et en Espagne, FORTH a tous les atouts en main pour récidiver et assoir une stature réellement internationale, grâce aux très bons morceaux de cette nouvelle réalisation éponyme, d’ailleurs très bien produite.  

Catégories
Doom Sludge

Seum : un massif et brutal remerciement

Les trois Français de SEUM sont allés voir si le Sludge était plus vert du côté du Québec. Coupé dans son élan à cause de la pandémie, le groupe a tout de même sorti un EP, puis un album avec une rage aussi imposante que son Doom’n Bass est impactant. Alors pour remercier ses fans, le combo propose aujourd’hui en téléchargement gratuit un « Live From The Seum-Cave » décapant.

SEUM

 « Live From The Seum-Cave »

(Independant)

Les fidèles lecteurs de Rock’n Force commence à bien connaître SEUM, trio français exilé au Québec et qui distille un Doom’n Bass où le Metal se fond dans un Sludge ravageur. Après un EP (« Summer Of Seum ») et un album (« Winterized ») très bien accueillis, le combo a décidé d’offrir à ses fans ce six-titres : « Live From The Seum-Cave ». On y retrouve cinq titres dans de nouvelles versions, ainsi qu’un inédit.

C’est donc pour remercier ceux qui les suivent, et qui sont de plus en plus nombreux, que Gaspard (chant), Piotr (basse) et Fred (batterie) mettent gratuitement à disposition cet EP enregistré dans leur local de répétition (liens de téléchargement ci-dessous). Bien produit, SEUM nous propulse au cœur de sa musique comme si on y était. Et ça sonne et résonne furieusement.

Protéiformes, incisifs et massifs, les morceaux sont bien sûr issus du EP (« Seum », « Super Tanker ») et de l’album (« Sea, Sick, Six », « Life Grinder » et « Winter Of Seum »), et en bonus l’inédit « Blueberry Cash » vient clore « Live From The Seum-Cave ». Envoûtantes, les rugueuses rythmiques sont d’une fraîcheur incroyable et SEUM nous fait là un beau cadeau. Merci !

Bandcamp : https://seumtheband.bandcamp.com/album/live-from-the-seum-cave

Spotify : https://open.spotify.com/album/14qKmxKiMSB7I6pdK0BBqj

Catégories
Hard Rock International Rock

Danko Jones : 25 ans de Rock brut [Interview]

DANKO JONES est avant tout un groupe de scène, qui a pour habitude de composer et de répéter inlassablement en studio pour donner vie à des morceaux inscrits dans un Rock brut aux saveurs Hard Rock et à l’énergie presque Punk. Sauf que ces derniers mois, le trio de Toronto a du modifier ses plans et revoir sa façon de faire. « Power Trio » ne souffre pourtant pas d’un manque de spontanéité, ni d’énergie… bien au contraire ! John ‘JC’ Calabrese, bassiste de la formation canadienne, nous en dit plus sur la création de ce dixième album.

Photo : Dustin Rabin

– « Power Trio » est votre dixième album et il marque aussi vos 25 ans d’existence. Alors que tout était réuni pour que la fête soit totale, la pandémie est venue tout bouleverser. Comment est-ce que vous le vivez ?

Ce confinement vécu par tout le monde a été inédit et difficile. J’ai tout de suite pensé qu’il serait sage d’utiliser notre temps pour travailler à distance sur des chansons. C’est comme ça que le processus a commencé pour l’écriture de ce dixième album studio. Il est différent des précédents, mais nous avions neuf albums studio et une grosse expérience sur lesquels nous appuyer.

– D’ailleurs, vu la situation, comment avez-vous composé ce nouvel album, vous qui avez l’habitude de travailler de manière traditionnelle et assez classique ?

Les chansons ont toutes été arrangées sur Logic, puis partagées par e-mail. Chacun a enregistré ses propres parties lui-même. J’ai fini par faire l’arrangement des chansons et j’ai aidé à tout organiser de sorte que le moment venu, il soit prêt à passer en production.

Photo : Mike Highfield

– Ce qui est également remarquable avec « Power Trio », c’est que malgré les circonstances votre son reste puissant, compact et très vif. DANKO JONES conserve aussi un son très contemporain et moderne. Quelle est votre recette ?

Merci. C’est aussi le résultat de nombreuses tournées et d’années à apprendre à faire un disque. En fin de compte, nous sommes un groupe live, mais ce processus de création de « Power Trio » nous a aidés à apprendre à écrire d’une nouvelle manière. Et en fait, je nous vois même continuer comme ça à l’avenir.

– Vous vous êtes aussi inspirés du confinement pour l’écriture de vos textes, ainsi que du meurtre de George Floyd et du mouvement Black Lives Matter. Est-ce à dire que vous prenez une voie plus engagée, voire politisée ?

Les paroles sont toutes signées Danko (Jones, guitariste et chanteur – NDR). Il a été ému par les événements entourant la mort de George Floyd et le mouvement Black Lives Matter. Je ne pense pas que nous deviendrons un groupe politique, mais avoir une chanson avec ce sentiment est génial, et peut-être qu’elle en engendrera quelques autres à l’avenir.

– « Power Trio » est également un album sans concession, ni compromis. L’efficacité brute et direct des morceaux montre une fougue toujours aussi Rock’n’Roll, comme si les modes et les tendances actuelles n’avaient aucune prise sur vous. C’est le cas ?

Oui, nous n’allons pas emmener l’auditeur dans un voyage de découverte de soi, où je jouerai de la flûte en essayant d’atteindre une conscience alternative. (Rires) Nous sommes un groupe de Rock et nous savons ce qu’on attend de nous !

Photo : Dustin Rabin

– Ce nouvel album sort dans une période qui reste instable pour les groupes, les concerts et les festivals en Amérique du Nord comme en Europe. Vous auriez pu patienter quelques temps. Vous étiez impatients d’en découdre, de proposer ce nouveau disque ?

Nous espérions planifier une tournée autour de la sortie de l’album, mais bien sûr tous les plans sont tombés à l’eau. Espérons que nous nous remettrons tous sur la bonne voie pour chavirer tous ensemble en concert. Je suis cependant certain que beaucoup de gens apprécieront « Power Trio » !

– Enfin, Danko Jones, votre chanteur et guitariste, a déclaré qu’il était facile d’écrire des chansons Rock. Tu partages aussi son avis ? C’est tellement si simple ?

Oui, mais c’est difficile d’en écrire des bonnes ! (Rires) Je pense que c’est vraiment une question d’éthique de travail. Il faut continuer à écrire et persévérer quoi qu’il arrive. Les chansons n’apparaissent pas comme par magie. Je pense que les gens entendront le travmate in germany,ail acharné et le plaisir que nous avons eu à faire cet album. En fin de compte, il faut que cela soit amusant pour tout le monde.

L’album « Power Trio » de DANKO JONES est disponible depuis le 27 août chez Mate in Germany/Tonpool.

Retrouvez la chronique de l’album :

Catégories
Hard Rock Heavy metal

[Going Faster] : Boneyard / AnimS

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

BONEYARD – « Oathbreaker » – Wormholedeath Records

Fondé en 2015 au Canada sous la forme d’un cover-band, BONEYARD s’est rapidement mis à composer, fort de la grande expérience de ses membres. Originaire de l’Atlanta, le quatuor sort « Oathbreaker », dont la conception a débuté en mai 2019. Stoppé par la pandémie, le mastering a ensuite été effectué par Maor Applebaum (Halford, Armored Saint, Anvil, …) et le résultat est plus que convaincant. Guidé par sa fougueuse chanteuse et guitariste, Pamtera, le groupe livre un bon premier album, naviguant entre Hard Rock et Heavy Metal. Les onze morceaux de « Oathbreaker » montrent une énergie et une vigueur pleines de promesses (« Fates Warning », « Smoke The Sky », « Rat Race », « Tune Attack »). Fort à parier que BONEYARD va faire parler de lui grâce à son côté non-conventionnel très Rock’n’ Roll. 

ANIMS – « God Is A Witness » – Independant

L’ancien guitariste de Danger Zone et Crying Steel, Francesco Di Nicola, réapparait avec une toute nouvelle formation et un premier album autoproduit, disponible uniquement en digital et qui vaut le détour. Avec « God Is A Witness », le quatuor italien aborde un Hard’n’Heavy énergique et solide avec un petit côté Old School plutôt agréable. Si au départ, les parties vocales étaient assurées par le chanteur de Crying Steel, c’est dorénavant la frontwoman Elle Noir qui s’est saisi du micro avec beaucoup de fraîcheur. Certes, AMINS ne révolutionne pas le genre, mais y apporte une touche personnelle intéressante où les riffs inspirés sont légions et les registres visités multiples. Du Hard Rock classique au Heavy Metal plus tranchant, les Italiens montrent l’étendu de leur talent avec un bel enthousiaste.