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Progressif Stoner/Desert

Hippie Death Cult : peace, love & death

En l’espace de trois ans, HIPPIE DEATH CULT est parvenu à conquérir la scène de Portland et le quatuor ne compte pas s’arrêter là. Après un premier album (« 111 »), une participation à une compilation en hommage à Black Sabbath et à la bande-son du film « All Gone Wrong », le combo de Stoner Psych Prog débarque avec un deuxième album addictif.  

HIPPIE DEATH CULT

« Circle Of Days »

(Heavy Psych Sounds Records)

Sous de faux airs sabbathiens, le quatuor de Portland explore bien d’autres sphères musicales, qui vont du Heavy aux riffs bien gras à un Psych Progressif tirant sur le Doom et le Classic Rock. HIPPIE DEATH CULT propose sur « Circles Of Days » une synthèse pertinente entre Metal et Rock après seulement trois ans d’existence. Il faut dire que les Américains ne sont pas restés les bras croisés, loin de là.

Et c’est cette faculté à fusionner les genres qui rend la musique du groupe aussi efficace et rassembleuse. Le quatuor s’amuse des styles et des époques pour livrer des morceaux intemporels et pourtant bien ancrés dans leur temps. Composé de seulement cinq titres et s’étirant sur près de 40 minutes, « Circles Of Days » montrent aussi un beau panel du registre de HIPPIE DEATH CULT, à commencer par le morceau-titre de l’album.

Dès le brumeux « Red Meat Tricks », le combo nous enveloppe avec un son à la fois lointain, langoureux et massif. Le clavier vient apporter une touche apaisante à la solide rythmique des Américains (« Hornet Party », « Eye In The Sky »), qui est guidée par la touchante et captivante voix de Ben Jackson. HIPPIE DEATH CULT est aussi véloce qu’extatique et est surtout capable de belles variations (« Walk Within »).

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Hard Rock Rock

Cheap Trick : forcément Rock’n’Roll

Exubérant et avec un sens de la mélodie et des harmonies assez incroyable, CHEAP TRICK semble traverser les âges et même se bonifier album après album. En tout cas, « In Another World », enregistré avant la pandémie, offre un regard réjouissant sur notre époque… même si une petite rencontre avec l’équipe marketing aurait été nécessaire avant d’éditer la pochette. Tout n’excuse pas tout… 

CHEAP TRICK

« In Another World »

(BMG)

Fondé en l’an de grâce 1973 (l’un des meilleurs millésimes qui soit !), CHEAP TRICK ne dira probablement rien aux moins de trente ans, qui… je n’ai même pas de terminer la phrase tellement c’est triste. Bref, le Hard Rock, le Rock et le Classic Rock (comme on dit aujourd’hui) doivent beaucoup à ce groupe américain qui manie avec autant de malice et de savoir-faire les mélodies comme les riffs les plus évidents et les plus marquants.

Que les plus jeunes se plongent dans le mythique album « Live At Budokan » et réécoute « I Want You To Want Me » pour se rappeler ô combien la musique de CHEAP TRICK est addictive et profondément bienfaisante. Et ce vingtième album ne vient pas déroger à la belle discographie du groupe, malgré quelques ballades sirupeuses pas forcément essentielles et des titres très Beatleliens (donc chiants !), dont CHEAP TRICK aurait largement pu se passer.

Une chose est sûre : CHEAP TRICK sait toujours y faire et peut même donner encore quelques leçons comme avec « The Summer Looks Good On You », « Boys & Girls & Rock N Roll », « Final Days », « Here’s Looking At You » ou le somptueux « Gimme Some Truth » qui vient clore ce très bon « In Another World ». Si vous ne connaissez pas, allez-y et pour les autres : un bon bain de jouvence ne fait jamais de mal !

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Blues Hard Rock Rock

Cactus : toujours autant de piquant

L’infatigable Carmine Appice ne semble pas avoir fini de malmener ses fûts et vient le prouver encore avec ce nouvel album de CACTUS. En seulement six albums depuis les 70’s, les Américains se sont forgé une réputation et un statut de légende indiscutable. Le Classic Rock très Blues du quintet a inspiré plus d’un groupe depuis cinq décennies, et « Tightrope » vient nous rappeler son pouvoir d’attraction et sa grande classe.

CACTUS

« Tightrope »

(Cleopatra Records)

Dès sa formation en 1969, CACTUS a marqué les esprits et s’affiche comme l’un des précurseurs du Hard Rock, aujourd’hui qualifié de Classic Rock, et fut même surnommé le ‘Led Zeppelin américain’. Après une décennie de gloire assez mouvementée, le groupe se sépare avant de réapparaître près de 30 ans plus tard avec un cinquième album qui marque encore une fois les esprits. « Tightrope » est donc le septième méfait des vétérans.

Toujours mené par l’emblématique batteur Carmine Appice, Jimmy Kunes au chant et Randy Pratt à l’harmonica, CACTUS fait revivre la légende avec ce nouvel album entre Rock Hard nerveux et Blues Rock enivrant. Rejoints par le guitariste-chanteur Paul Warren (ex-Rod Stewart, Tina Turner, Joe Cocker) et James Caputo à la basse, les Américains semblent retrouver une seconde jeunesse sur ce « Tightrope » de haut vol.

Les douze titres de l’album naviguent avec toujours autant de feeling dans un style qui a forgé la légende du groupe. Entre clins d’œil aux Rock Progressif des 70’s, rythmiques affolantes et des parties vocales incroyables soutenues par un harmonica endiablé, CACTUS réinvente sa légende avec une malice toujours très présente. On notera d’ailleurs les apparitions du guitariste original Jim McCarty et du chanteur Phil Naro. Un régal !

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Hard Rock Rock

Adrian Smith / Richie Kotzen : sur la même longueur d’onde

Un album rassemblant ADRIAN SMITH, guitariste d’Iron Maiden, et le virtuose inclassable aussi funky que Metal ou Bluesy RICHIE KOTZEN pouvait être assez inconcevable sur le papier, et pourtant le duo livre un superbe « S/K » dans un esprit Rock US accrocheur et très fun. Ici, pas de compétition ou de surenchère guitaristique, mais plutôt une belle connivence et une complémentarité évidente entre les deux musiciens.

ADRIAN SMITH / RICHIE KOTZEN

« S/K »

(BMG)

Si certaines collaborations peuvent étonner, et celle entre ADRIAN SMITH et RICHIE KOTZEN peut en faire partie de prime abord, elles débouchent souvent sur de bien belles surprises. Au-delà d’un side-projet de plus, ce sont l’amitié et le respect mutuel qui ont réuni ces deux grands musiciens. Tous deux guitaristes et chanteurs, on les retrouve également à la basse et à la batterie (pour l’Américain) sur de nombreux morceaux, preuves de la grande polyvalence artistique des deux artistes et leur côté multidisciplinaire.

Sobrement intitulé « S/K », c’est autour d’un Rock US teinté de Hard Rock, de Classic Rock et de quelques touches Blues que se sont retrouvés les deux virtuoses. Loin du registre d’Iron Maiden pour ADRIAN SMITH et assez éloigné de ses productions en solo et surtout de son jeu avec Poison ou Mr Big pour RICHIE KOTZEN, l’Anglais et l’Américain montrent un visage qu’on ne leur connaissait pas forcément et la fusion est jubilatoire et inspirée. Le duo se fait vraiment plaisir et cela s’entend.

Après avoir dévoilé le très bon single « Taking My Chances » en décembre, on découvre enfin ce « S/K » enregistré dans la douceur des eaux turquoise des  îles Turques-et-Caïques dans les Caraïbes. Entre « Scars », « ‘Til Tomorow » « ou « Running » (le meilleur titre de l’album), ADRIAN SMITH et RICHIE KOTZEN nous régalent à travers des titres accrocheurs, mélodiques et punchy. A la batterie, Nicko Mc Brain vient même prêter main forte sur « Solar Fire », tandis que Tal Bergman (Billy Idol, Joe Bonamassa) se partagent le reste de l’album. Réjouissant !

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Progressif

Liquid Bear : back to 70’s

LIQUID BEAR n’a pas voulu faire de 2020 une année blanche, et on ne peut que s’en réjouir. Le Stoner Rock Psych distillé les Parisiens réveille de beaux souvenirs très 70’s et progressifs, tout en restant solidement ancré dans son temps. Avec « Heavy Grounds », le quatuor propose un très bon EP, solide et sensible.

LIQUID BEAR

« Heavy Grounds »

(Independant)

Après son premier EP, « Unwind » sorti fin 2018, LIQUID BEAR n’a pu s’empêcher, faute de concerts, d’entrer en studio l’an dernier pour y enregistrer un second. Une manière aussi d’exorciser cette difficile et maudite année que les Parisiens ont décidé de dépeindre à travers cinq titres, où le quatuor affirme vraiment son style. Et « Heavy Grounds » se projette dans un concentré efficace des influences du groupe.

Dans un ensemble très progressif, les Franciliens se présentent dans un style Rock très varié dont la structure des morceaux est très connotée et marquée par les 70’s. Cela dit, LIQUID BEAR y pose une touche très actuelle, même si le chemin emprunté semble hors du temps. Malgré des thèmes très sombres liés à l’époque, comme la quête de notre rôle dans cette société, le combo ne rend pourtant pas une copie sinistre, bien au contraire.

Sur un Stoner aux touches Classic Rock et Psych et dans un environnement très progressif, le groupe balance de très bons riffs, presque Fuzz parfois, et se distingue par de bons breaks et une belle puissance (« Goblin Crusher », « The Frog »). Vocalement très présent, LIQUID BEAR nous emmène dans des contrées aériennes et solides (« Billions Of Crabs », « Heavy Grounds »). Après deux EP, on attend maintenant l’album !

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Hard Rock Rock

The Hawkins : l’art d’envoyer du bois

Après deux albums, THE HAWKINS s’est senti coupé dans son élan et s’est engouffré dans la profondeur d’une forêt suédoise, puis dans un lieu laissé à l’abandon et carrément chez son brasseur pour enregistrer cet EP très authentique. Entre Rock, Hard, Punk et Classic Rock,  les Suédois ont su parfaitement capter ces instants irrésistibles, qu’ils ont eux-mêmes mixé et masterisé.

THE HAWKINS

« Live in the Woods »

(The Sign Records)

Faute de pouvoir se produire sur scène, c’est au fin fond d’une forêt suédoise, dans une grange abandonnée et enfin dans la brasserie qui fabrique la bière du groupe que THE HAWKINS a enregistré cet EP Live d’où émane une belle énergie et qui reflète bien les performances du quatuor en concert. « Live In The Woods » contient six titres explosifs, mélodiques et Rock’n’Roll à souhait et la proximité avec les musiciens est surprenante.

Les Suédois semblent étonnamment dans leur élément et en ont profité pour expérimenter des sonorités difficiles à reproduire en studio. La réverbe naturelle de la forêt en est un bon exemple (« Hilow », « Black Gold »). Chaleureux, on sent le groupe particulièrement heureux de se retrouver dans cette configuration originale. Mené par Johannes Carlsson, guitariste et chanteur, THE HAWKINS prend une dimension étonnante.

Le Classic Rock du combo aux accents Hard et parfois Punk dans l’intention est plus solide que jamais (« Stranger In The Next Room », « Roomer »). Décontractés et très énergiques, les Scandinaves se livrent sans complexe, ce qui rend cette prestation très naturelle et directe (« Cut Moon Bleeds », « Fisherman Blues »). Franchement enthousiasmant, « Live In The Woods » montre une facette inédite de THE HAWKINS un peu plus d’un an après son premier album. 

https://thehawkinsband.bandcamp.com/album/live-in-the-woods