Catégories
Heavy metal

Guadaña : la vérité d’un Heavy authentique

Fer de lance de la scène Heavy Metal espagnole depuis une dizaine d’années, GUADAÑA nous revient avec un quatrième album (le groupe compte aussi deux EP) bien rentre-dedans et épicé à souhait. Chanté dans sa langue maternelle, le registre du quintet prend de l’ampleur et de l’énergie sans négliger des mélodies toujours plus accrocheuses. Avec « Erytheia », les Hispaniques s’affirment de belle manière.

GUADAÑA

« Erytheia »

(Maldito Records)

Quatrième opus pour le quintet espagnol GUADAÑA et on peut aisément considérer « Erytheia » comme l’album de la maturité, tant le groupe semble exprimer vraiment son jeu avec des compos très abouties, une production conséquente et un parti-pris qu’il faut aussi saluer. En effet, le combo de Cadix a la particularité de présenter un Heavy Metal entièrement interprété dans la langue de Cervantès, ce qui est toujours une force… lorsque c’est bien fait, ce qui est le cas.

Certes assez classique, le registre de GUADAÑA comporte aussi quelques touches symphoniques, qui n’assouplissent pas ce très bon « Erytheia », mais a contrario lui donne beaucoup de volume. Puissant et très bien arrangé, ce nouvel album présente un bel équilibre entre des riffs percutants et racés façon NWOBHM et des solos pleins de fougue signés du guitariste Juanna Patrón, très son aise et affichant une liberté de jeu efficace et solide.

L’autre particularité, et aussi tout le charme de GUADAÑA, est d’évoluer avec un duo vocal constitué de Gloria Romero et de Salvador Sanchez. Si la touche féminine apporte beaucoup au niveau des mélodies, le chant rugueux de son acolyte n’est pas en reste et vient très habillement compléter l’impact des morceaux. A noter que les Hispaniques ont fait appel à quelques compatriotes, qui viennent offrir une belle diversité à ce « Erytheia » qui ne manque pas de saveurs.

Catégories
Hard Rock Heavy metal

[Going Faster] : Lords Of Black / Wayward Sons

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

LORDS OF BLACK – « Alchemy Of Souls, Pt II » – Frontiers Music

Formé en Espagne en 2014, LORDS OF BLACK n’est autre que le groupe du chanteur Ronnie Romero (Sunstorm, The Ferrymen) qui œuvra aussi aux côtés du légendaire Ritchie Blackmore lors de la reformation de Rainbow. Autant dire que le frontman possède un solide bagage, qui prend une dimension incroyable sur cette deuxième partie de « Alchemy Of Souls », après un premier volume l’an dernier. Auteur d’une prestation puissante, faisant clairement penser à feu-Ronnie James Dio, il forme un formidable duo avec Tony Hernando (guitare, claviers, compositions). Et en quatuor, les Ibériques présentent un Heavy Metal racé et mélodique avec des passages progressifs très bien sentis. Epique et très bien produit, ce troisième opus vient hisser LORDS OF BLACK au rang des meilleurs groupes actuels du genre.

WAYWARD SONS – « Even Up The Score » – Frontiers Music

L’ancien chanteur des Little Angels, Toby Jepson, est de retour avec le troisième album de son groupe WAYWARD SONS. Et le chanteur, guitariste et producteur anglais livre de nouveau une prestation haute en couleur et terriblement Rock’n’Roll. Avec une énergie sans faille, le groupe assène un Hard Rock rafraîchissant et tonique en s’inspirant de ses références issues des 70’s et des 80’s. Loin d’être nostalgique ou passéiste, « Even Up The Score » est au contraire très actuel avec ce grain de folie présent jusque sur la pochette. Gros riffs et rythmiques sauvages accompagnent le frontman, dont le songwriting est aussi efficace et relevé que sa performance. WAYWARD SONS commence à s’inscrire dans la durée et de belle manière. Les Britanniques épatent !

Catégories
Thrash Metal

Crisix : Thrash supplément mosh

Depuis une décennie maintenant, les Barcelonais apportent une toute nouvelle saveur à la scène Thrash Metal européenne grâce à un registre à la fois fun et très rentre-dedans. Cette fois, CRISIX est passé derrière les fourneaux pour y élaborer un « EP Pizza », livré en quatre parts égales et très relevées. A dévorer goulument !   

CRISIX

« EP Pizza »

(Listenable Records)

Il y a deux ans, CRISIX présentait le premier volume de ses sessions « American Thrash » où il passait en revue ses influences majeures à travers de très bonnes reprises. Et au menu figuraient Nuclear Assault, Violence, Forbidden, Anthrax, Testament et quelques autres. Un  régal qui venait confirmer l’intemporalité du style et aujourd’hui, crise sanitaire oblige, au menu ce sera pizza et en livraison express.

Toujours aussi vifs et exaltés, les Barcelonais balancent quatre nouveaux morceaux (et un titre fantôme sur l’édition physique) qui renvoient tout le monde dans les cordes. Mené par son tonitruant chanteur, le combo joue son Thrash de manière brute et instinctive, comme il le fait depuis maintenant cinq albums. CRISIX garde toujours à l’esprit ce côté fun et authentique et c’est à grands coups de riffs que les Espagnols donnent le ton.

Cette très épicée nouvelle réalisation commence par « No Tip For A Kid », titre accrocheur et véloce, tout comme le fédérateur et enthousiasmant « World Needs Mosh », qui résonne comme un hymne appuyé au Thrash Metal. CRISIX ne s’embarrasse pas de superflu et se montre acéré et tranchant (« Raptors In The Kitchen »). « EP Pizza » se conclue sur « It Is Tough To Cook A Song », véritable antidépresseur enregistré en condition live et d’une incroyable fraîcheur.

Catégories
Extrême

Angelus Apatria : 20 ans de thrasherie

Pour son vingtième anniversaire, ANGELUS APATRIA n’a pas fait les choses à moitié et livre un septième album qui s’annonce déjà comme le point culminant de sa carrière. Le quatuor espagnol présente un Thrash Metal aiguisé, racé et particulièrement percutant. Ça claque et ça tabasse !

ANGELUS APATRIA

« Angelus Apatria »

(Century Media Records)

C’est avec un très bon album éponyme que les leaders de la scène Thrash Metal espagnole font leur retour… et il est carrément fracassant. Après deux décennies entre fureur et déferlement de décibels, le combo semble plus aguerri que jamais et la férocité de ces dix nouveaux titres montre la belle détermination d’ANGELUS APATRIA, qui se démarque de plus en plus de l’influence notable de la Bay Area.

Produit par le groupe lui-même et mixé et masterisé par Zeuss (Rob Zombie, Overkill, Hatebreed, Municipal Waste), « Angelus Apatria » est probablement l’un des meilleurs albums de Thrash européen depuis un moment. Dès les premiers riffs et la virulente rythmique de « Indoctrinate », ANGELUS APATRIA donne le ton et les Espagnols ne font pas de quartier (« Rise Or Fall »).

Guillermo Izquierdo (guitare, chant) et sa bande s’affichent unis, font corps et l’aspect très compact et tranchant de ce septième album ne fait aucun doute sur les intentions d’ANGELUS APATRIA. Depuis « Cabaret De La Guillotine » (2018), la progression du quatuor a encore franchi un palier et cela s’entend (« The Age Of Disinformation », « Disposable Liberty », « Through The Glass »). Renversant et virulent !