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Power Rock Rock Hard

Seraina Telli : rockin’ rainbow

Après quatre petites années au sein de Burning Witches (2015-2019), la frontwoman helvète a décidé de changer de voie et de se lancer seule dans un registre musclé, certes, mais loin du Metal qu’elle assenait auparavant. Plus féminines aussi, les compositions de « Addicted To Color » n’en demeure pas moins solides et entêtantes. Avec ce très bon deuxième album, SERAINA TELLI montre beaucoup de caractère.

SERAINA TELLI

« Addicted To Color »

(Metalville)

Après seulement deux albums studio et un live avec Burning Witches, la Suissesse SERAINA TELLI a pris son envol et il faut  bien reconnaître que depuis l’an dernier et son premier opus, « Simple Talk », elle semble plus rayonnante que jamais. Le chemin qu’elle emprunte en solo est lui aussi différent de son ancien groupe avec une approche plus Rock, plus mélodique et plus ouverte. Bien sûr, il reste des éléments Hard Rock dans son jeu et on ne saurait s’en plaindre.

La trentaine épanouie, elle réussit avec « Addicted To Color » le tour de force de concentrer une belle énergie, une qualité d’écriture indéniable, une voix puissante, une grande polyvalence musicale et un jeu de guitare très efficace. Loin d’une vision souvent en noir et blanc du Rock et du Metal, SERAINA TELLI met de la couleur, de la joie et de la profondeur dans les morceaux de son deuxième album. Positive et dynamique, la musicienne creuse son sillon.

Musicalement positionnée entre Rock Hard et Power Rock, elle affiche une grande diversité et « Addicted To Color » est bien plus complet et personnel que « Simple Talk », qui ne bénéficiait pas non plus d’une production aussi ample. Evidemment très à son aise sur des titres rentre-dedans (« Songs Fort The Girls », « Be Somebody », « Boogied Man », « Left Behind »), SERAINA TELLI libère de magnifiques charges émotionnelles sur des chansons plus lentes voire acoustiques (« All Your Tears », « The Harder Way »). Bien joué !

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Hard Blues Heavy Blues

Blindstone : intense

Guidé par son excellent guitariste-chanteur, BLINDSTONE se présente avec son dizième effort, un recueil dense de Blues Rock, Heavy à souhait et aux saveurs Hard Rock parfaitement distillées. Les Danois font la jonction entre un jeu musclé et une finesse tout aussi développée. Avec « Scars To Remember », ils rayonnent de toute part et fédèrent de la plus belle des manières.

BLINDSTONE

« Scars To Remember »

(Mighty Music)

Après 20 ans à se faire la main sur les scènes de son Danemark natal et bien au-delà, sortant ses albums sur le très bon label underground Grooveyard Records, le groupe semble avoir pris un léger virage. Et on doit ce déclic à une tournée couronnée de succès dans son pays en support du grand Walter Trout. Depuis, BLINDSTONE a logiquement signé chez Mighty Music et a surtout affiné un style déjà riche et mis en exergue par la formule power trio.

Voilà pour la petite histoire et place à ce nouvel et dizième opus dans lequel les Scandinaves se révèlent comme jamais. La paire basse/batterie déploie un groove imparable, les riffs sont aussi appuyés que les solos sont à la fois percutants et aériens, le tout sur un chant chaleureux très maîtrisé. Il faut savoir que BLINDSTONE puise ses influences dans le Blues autant que dans le Hard Rock, libérant un Heavy Blues Rock passionnant.

Sur une production en béton armé, massive et aérée, le combo livre des morceaux redoutables et addictifs, même lorsqu’il se meut en instrumental (« The Fields Of Bethel »). Puis, il déroule façon bluesy (« Down For The Count », « Waste Your Time » ou « World Weary Blues »), ou plus lourde et sombre (« A Scar To Remember », « Drums Of War », «Drifting Away »). Chaque titre offre ses surprises et BLINDSTONE régale avec une énergie constante (« Embrace the Sky »).

Photo : Lena Angioni
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Hard Rock Rock Rock/Hard

The Trousers : taillé pour la scène

Sixième assaut du combo magyar qui a eu plus de temps, pandémie oblige, pour donner suite à « Invisible Darkness », paru en 2018. Avec « Animal Gun », THE TROUSERS ne change rien à ses bonnes habitudes et continue son très bon travail de sape à base de Hard Rock et d’un furieux Rock’n’Roll. Une belle débauche d’énergie et un album rondement mené !

THE TROUSERS

« Animal Gun »

(Sliptrick Records)

De manière générale, les groupes issus des pays de l’Est ne sont que très rarement sophistiqués dans leur approche. Et c’est justement cette spontanéité qui fait leur attrait, ce que vient brillamment confirmer THE TROUSERS. Sans fioriture depuis ses débuts en 2006 à Budapest, il propose un concentré de ce qu’il aime et l’anime et il s’agit ici d’un Hard’n’Roll authentique et brut, le tout dans un esprit live séduisant.   

Après cinq albums qui montrent une évolution technique et artistique constante, les Hongrois passent un nouveau cap avec « Animal Gun ». Beaucoup plus travaillé, mais toujours aussi fougueux et directs, ils ont peaufiné la production de ce nouvel opus pour le rendre plus dynamique et massif. Un résultat que l’on doit d’ailleurs à leur ancien batteur, qui a accompagné THE TROUSERS une grosse décennie.

Classiques mais consistants, les morceaux oscillent entre un Rock façon Misfits et MC5 et un Hard Rock qui rappellent The Angels et Thin Lizzy. Le mélange est savoureux et même si les élans musclés ne manquent pas, THE TROUSERS est loin de négliger l’aspect mélodique de ses compositions (« Hope Dies Last », « Bag Of Bones », « The Great Beyond », « Vanish In The Haze », « All Over Shakin’ Down », « Animal Gun »). Résolu et sans détour !

Photo : Norbi Pandur-Balogh
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Alternative Rock Glam Rock Hard US Heavy Rock

Sixty Hours : l’heure de vérité

Ca fait plaisir de voir un groupe français s’émanciper un peu de la plupart des registres empruntés par les formations Rock et Metal de l’hexagone. Sans tomber dans les clichés, direction la côte ouest des Etats-Unis avec le quatuor SIXTY HOURS qui enveloppe son Hard Rock ensoleillé d’ambiances assez différentes, mais qui se complètent bien sur ce « Little Dreamer » plein d’assurance.

SIXTY HOURS

« Little Dreamer »

(Independant)

Un peu de légèreté et même d’audace avec les Français de SIXTY HOURS, dont le premier album sort après une campagne de financement participatif active. De la légèreté donc, puisque nous sommes dans un style qui rassemble des atmosphères et des sonorités dont le spectre, même s’il reste très américain, est plutôt large, et qui fait d’ailleurs tout son charme. Quant à l’audace, elle se niche dans les multiples styles à l’œuvre ici, et l’on replonge (avec plaisir !) quelques décennies en amont. 

SIXTY HOURS avance avec deux guitaristes, ce qui lui offre un champ d’action plutôt conséquent. Cela dit, pas de remplissage sur ce « Little Dreamer » et le partage des rôles, tout comme leur complémentarité, tient dans un bel équilibre avec le soutien d’une rythmique agile et solide. Et si on n’a pas le temps de s’ennuyer, c’est aussi parce qu’on passe sans sourciller du Heavy Rock au Rock US, de l’Alternative Rock au son du Seattle des 90’s et avec même une subtile touche Glam Rock.

Sur une (auto)production très actuelle, les Alsaciens rappellent inévitablement le meilleur de la scène Hard et Rock des années 80 et 90 et made in USA. Vigoureux et malgré deux morceaux très Pop, pas forcément utiles mais assumés, ce premier effort est plein de promesses et surtout très accrocheur avec une énergie très communicative (« This Is Our Place », « Aerial Dances », « Trial », « Peace & Quiet » et le morceau-titre). Après un EP sorti l’an dernier, SIXTY HOURS passe la seconde avec brio.

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Classic Hard Rock Hard Rock

King Kobra : non venimeux

Warriors un jour, Warriors toujours ? Sur le papier, c’est une évidence et à en jauger par le pédigrée des musiciens ici présents, menés par la légende Carmine Appice, dont les baguettes virevoltent toujours autant qu’elles assomment, on ne devrait pas être déçu par la la sixième livration de KING KOBRA. Et pourtant, les morceaux restent assez convenus et la production est un sabotage en  règle. Mais les bons souvenirs ont la dent dure…

KING KOBRA

« We Are Warriors »

(Cleopatra Records)

C’est toujours sympa de voir KING KOBRA refaire surface avec un nouvel album. Il faut aussi préciser que Carmine Appice et ses camarades de jeu ont des emplois du temps assez chargés, ce que explique les sorties très épisodiques de leurs disques. La première salve a eu lieu dans les années 80, puis de 2011 à 2013, alors attendons de voir de ce va donner cet énième retour après « Kobra II » il y a dix ans, car celui-ci est marqué par quelques changements de personnel.

Derrière les fûts, pas de surprises bien sûr, ni au chant où l’on retrouve Paul Shortino, ni à la basse que tient toujours Johnny Rod. En revanche, KING KOBRA accueille en son sein les guitaristes Carlos Cavazo (Quiet Riot) et Rowan Robertson (ex-Dio). Du beau monde, qui n‘est malheureusement pas mis en lumière par le mix de « We Are Warriors ». Produit par Appice et Shortino, ils se sont faits un plaisir en mettent en avant, très en avant la batterie et le chant. Dommage et un vrai gâchis !

En dehors de ce problème de surmixage qui nous contraint à tendre l’oreille ; KING KOBRA tient son rage en interprétant le Hard Rock classique qu’il distille depuis des années. Avançant à l’occasion sur un groove bluesy (« Music Is A Piece Of Art »), les Américains savent toujours accélérer le tempo tout en mettant les mélodies à l’honneur (« Secret And Lies », « Drownin’ », « On More Night »). Et le quintet s’offre même une belle reprise de « Love Hunts » de Nazareth. Agréable sans être transcendant.

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Alternative Metal

Any Given Sin : dynamitage en règle

Si le souffle de l’Alternative Metal est loin de retomber, c’est probablement grâce à des groupes comme ANY GIVEN SIN qui assurent une belle relève. Dynamique et personnel, « War Within » repose sur une base résolument Hard Rock, qui prend de l’ampleur et du volume, bien aidée par une production très moderne. Intemporel dans le songwriting, le groupe propose une entrée en matière irrésistible.

ANY GIVEN SIN

« War Within »

(Mascot Records)

Si, contrairement à moi, vous écoutez de la musique sur un ordinateur, un téléphone ou une plateforme quelconque, vous devez connaître ANY GIVEN SIN et ses 20 millions de flux en ligne. Pour ma part, je découvre avec plaisir ce premier album du combo du Maryland et, à l’écoute de « War Within », je comprends pourquoi les Américains ont déjà tant de fans. Au-delà de livrer un style pertinent, ils le font très bien. Le ratio mélodie/puissance est optimal et ils le savent d’ailleurs très bien.

Oscillant entre Rock et Metal avec un groove lourd et accessible, ANY GIVEN SIN balance de gros riffs sur des titres aux refrains accrocheurs. Sans pour autant être outrageusement mainstream, il se veut rassembleur et le calibrage minutieux des morceaux va en ce sens. Et il faut bien avouer que « War Within » s’écoute tout seul et dispose de solides arguments. L’un des principaux est son frontman, Victor Ritchie, capable d’autant de férocité que d’émotion.

Du côté de Rich Stevenson (basse) et de Mike Showalter (batterie), ça tabasse sévère également et le mordant du jeu acéré du guitariste Mike Conner apporte ce relief si particulier à ANY GIVEN SIN (« War Within », « Cold Bones », « Insidious », « Ball And Chain », « House On Fire », « Still Sinking »). Très en place et redoutable d’efficacité, le quatuor déroule et passe haut la main l’exercice toujours délicat du premier effort. Son avenir s’annonce donc radieux et ce n’est qu’un début.

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Hard Rock

Girlschool : brand new leather

Si c’est par nostalgie que vous comptez écouter ce nouveau GIRLSCHOOL, vous risquez d’être surpris car « WTFortyFive ? » sonne résolument actuel et, malgré le temps qui passe, nos quatre Londoniennes n’ont pas dit leur dernier mot. Principale référence pour les groupes féminins, elles ont conservé cette volonté qui a fait d’elles un mythe du Hard Rock. Et c’est sans complexe et avec assurance qu’elles fêtent leurs 45 ans d’activité décibélique.

GIRLSCHOOL

« WTFortyFive ? »

(Silver Lining Music)

Orphelines de leur grand ami Lemmy depuis huit ans déjà, les musiciennes de GIRLSCHOOL poursuivent leur bonhomme de chemin. Huit ans, c’est aussi le nombre d’années passées depuis « Guilt As Sin », dernier opus réalisé avec Enid Williams, fondatrice, bassiste et chanteuse du combo depuis 1978. Remplacée par Tracey Lamb, une vieille connaissance qui avait déjà faite de l’intérim chez elles, les Anglaises sont de retour au taquet avec un album, le quatorzième, qui sent bon le Rock’n’Roll.

De la première mouture de GIRLSCHOOL, il reste donc Kim McAuliffe (guitare, chant) et Denise Dufort (batterie), alors que la guitariste Jackie Chambers est fidèle au poste depuis plus de deux décennies maintenant. Les Britanniques sont donc très soudées et ce « WTFortyFive ? » vient célébrer 45 ans de carrière avec éclat et panache. Le cuir est un peu usé, certes, mais l’envie et la détermination n’ont pas bougé d’un  iota. Mieux ! Le quatuor livre son meilleur album depuis très longtemps.

Redoutable d’efficacité et techniquement irréprochable, GIRLSCHOOL affiche un plaisir évident sur ses nouvelles compos. Les riffs sont toujours bruts et le groove rugueux comme au bon vieux temps des débuts de la NWOBHM (« It Is What It Is », « Cold Dark Heart », « Barmy Army », « Invisible Killer », « Up To No Good », « Party »). Cerise sur le gâteau, elles ont invité Biff Byford de Saxon, Phil Campbell, ex-Motörhead, et Duff McKagan de G N’R à pousser la chansonnette sur « Born To Raise Hell ». Royal !

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Hard 70's Rock 70's

Greta Van Fleet : near death experience

Avec son deuxième opus, GRETA VAN FLEET avait confirmé tout le bien qu’on pensait de lui avec des titres où l’on distinguait enfin son style et sa personnalité. Mais s’il faut toujours garder un œil dans le rétro, regarder la route reste indispensable. Et c’est malheureusement cet élément pourtant fondamental qui fait aujourd’hui défaut aux jeunes musiciens. Cela dit, « Starcatcher » est un bon album si l’on parvient à faire vraiment abstraction de cette nostalgie finalement très encombrante.

GRETA VAN FLEET

« Starcatcher »

(Lava Records/Republic)

Quand quatre gars du Michigan tombent sous le charme du Rock et des pionniers du Hard Rock anglais, cela donne GRETA VAN FLEET. Si depuis quelques années, on assiste à un grand revival du genre, certains poussent le bouchon toujours un peu plus loin. C’est le cas avec le quatuor dont le troisième album vient taper et puiser très largement dans le style et le son de ses aînés. Pourtant, « The Battle At Garden’s Gate », sorti en 2021, avait participé habillement à les différencier d’un certain groupe londonien devenu presque obsédant pour les Américains, et de fait, un peu lassant pour nous.

La fratrie Kiszka (Josh, Jack et Sam), accompagnée de Danny Wagner à la batterie, avait enfin trouvé sa patte précédemment, et « Starcatcher » continue de jouer habillement sur les émotions, grâce notamment à son chanteur encore très solaire. Seulement, on a beau prendre ce nouvel opus dans tous les sens, l’ombre du grand Led Zeppelin vient tellement obscurcir les compositions que GRETA VAN FLEET ne trouve finalement jamais la lumière. La justesse des morceaux ne se suffit pas à elle-même, la créativité reste l’essentiel d’un disque.

Produit par Dave Cobb à Nashville, « Starcatcher » montre une formation en pleine évolution depuis son premier EP, « Black Smoke Rising », c’est indéniable et on ne remettra pas en cause non plus sa qualité d’interprétation et même d’écriture. Cela dit, je suis sûrement trop exigeant, mais j’aurais tellement aimé écouter autre chose que du Led Zep en conserve. Cependant, il subsiste des instants de grâce comme sur « Fate Of The Faithful », « The Falling Sky », « Sacred The Thread », « The Archer » et « Meeting The Master». GRETA VAN FLEET pourra-t-il surprendre à nouveau un jour ?

Photo : Neil Krug
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Hard 70's Proto-Metal

Bang : born again

BANG fait partie de ces groupes cultes qui peuplent l’imaginaire qui entoure les pionniers du Hard Rock et du Heavy Metal. Avec une poignée d’albums entre 1971 et 1973, les Américains ont gravé leur nom dans le marbre, grâce à des débuts aussi audacieux que prometteurs. Après tout ce temps et poussés par leurs fans, ils sont de retour avec un disque original et toujours aussi fougueux, « Another Me ».

BANG

« Another Me »

(Cleopatra Records)

Il n’aura fallu que trois albums à BANG pour entrer dans la légende, ou plutôt pour créer un mythe, car sa carrière n’a pas pris l’envol qu’elle aurait dû. Après « Death Of A Country » (1971), « Bang » (1972), « Mother/Bow To The King » (1972) et « Music » (1973) sortis chez Capitol à l’époque, le groupe s’est mis en veille jusqu’à l’aube des années 2000 avec un bref retour passé presqu’inaperçu. La sauce n’avait pas pris, mais il est aujourd’hui de retour.

Comme à ses débuts il y a cinq décennies, BANG s’est réuni autour du même line-up pour composer un tout nouvel opus, « Another Me ». On retrouve donc les incontournables Frank Ferrara (basse, chant), Frankie Gilcken (guitare) et Tony Diorio (batterie, parolier) et il faut bien avouer que la magie opère toujours. Le trio de Philadelphie reprend les choses là où elles étaient des années auparavant et de bien belle manière.

La petite histoire raconte que BANG était au départ la réponse américaine à Black Sabbath. Ça, c’est probablement pour l’anecdote, car on est plutôt dans un Hard Rock originel, aujourd’hui décrit comme vintage avec des sonorités proto-Metal bien musclées. Et c’est le même son, la même envie et la même créativité que l’on retrouve sur « Another me », un album qui devrait ravir les fans de la première heure.

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Hard Blues Hard Rock

Dolloster : l’art et la manière

Couvert d’un voile bluesy savoureux et chaleureux, le Hard Rock distillé par DOLLOSTER nous renvoie à une époque bénie du genre, tout en étant d’une modernité incontestable. Avec « New Tomorrow », les Français s’approprient de manière éclatante un style que se partagent toujours les Etats-Unis et l’Australie. Tonique et tout en feeling, la formation épate et fédère brillamment.

DOLLOSTER

« New Tomorrow »

(Independant)

L’hexagone compte très peu de groupes de Hard Rock à l’américaine, mais la poignée en activité fait bien plus que tenir la route. Il y a du niveau, une belle fraicheur et une inspiration qui s’inscrivent à la fois dans la lignée des formations d’outre-Atlantique, tout en présentant un son et une approche originale. Et en ce sens, c’est une sorte d’hérésie de voir que DOLLOSTER ne soit pas encore signé, ni placardé un peu partout.

En effet, après un premier opus en 2016, les Bordelais confirment leur marche en avant avec « New Tomorrow », 13 ans après leur formation. Une flopée de concerts plus tard, DOLLOSTER est un quatuor aguerri, technique et tout en maîtrise et il donne une version très actuelle du Hard Rock doré des 90’s. S’ils lorgnent du côté d’Extreme, Skid Row, Whitesnake, G N’R et même The Saints, The Angels ou Rose Tattoo, ils le font avec brio.

Doté d’un fougueux frontman, d’un guitariste d’expérience qui n’est pas sans rappeler George Lynch et d’une rythmique plein de groove et bien huilée, DOLLOSTER enchaîne les titres aux refrains imparables (« New Tomorrow », « Riot », « The Real Fighter », « Our Call Our Will », « Misfits », « Wich Way », « Ride The Tide » et une piquante reprise du « Hot Stuff » de Donna Summer). Très bien produit, cet album est un concentré de vitamines !