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Hard Blues Southern Rock

These Wicked Rivers : southern flood

Entre un Classic Rock débridé et un Southern Rock très Heavy dans le son, l’intention et la manière, THESE WICKED RIVERS sait se montrer aussi rentre-dedans que délicat sur des morceaux plus acoustiques et dans ses textes, souvent noirs mais à l’énergie solaire. « Force Of Nature » est un disque déterminé et montre une hardiesse jouissive. Le quintet sait où il va, présente un ton et un style très personnel rugueux et légèrement âpre, mais subtilement addictif. Un bonheur en somme !  

THESE WICKED RIVERS

« Force Of Nature »

(Fat Earth Records)

Si la perspective d’une jubilatoire rencontre entre The Black Crowes, Rival Sons, Pride & Glory et Clutch éveille en vous quelques frissons, c’est le moment de vous ruer sur ce deuxième opus de THESE WICKED RIVERS. Après deux EP qui les ont menés à réaliser « Eden », un premier album qui a fait beaucoup parler outre-Manche, les Britanniques reviennent encore plus forts et inspirés. « Force Of Nature » fait plus que bien porter son nom, il synthétise avec brio le Classic Rock et Southern avec une modernité indéfectible. La fusion est évidente, percutante et le voltage monte vite en puissance.

Fondé en 2014 dans le Derbyshire, le quintet a fait une entrée fracassante dans son pays, en parcourant les villes de scène en scène à grand renfort de concerts intenses, où il s’est forgé une solide réputation en rameutant de plus en plus de fans. Car le son si spécifique de THESE WICKED RIVERS tient autour d’un Rock musclé et accrocheur, teinté de Soul et de Blues dans une atmosphère sudiste irrésistible. Guidé par son leader John Hartwell (également guitariste) dont la voix hypnotise autant qu’elle fédère, les sensations qui parcourent « Force Of Nature » sont brutes et le travail sur les mélodies exceptionnel.

Les Anglais tiennent à ce rôle fédérateur, qui jaillit de ses morceaux et c’est probablement cela qui les rend si attachants et sincères dans la démarche (« The Family »). Pourtant, ils s’enfoncent aussi dans des atmosphères aux paroles plus introspectives et sombres (« The Riverboat Man », « Just To Be A Man » et « When The War Is Won »). THESE WICKED RIVERS dégage une puissance de groupe, c’est indéniable, et les deux guitaristes libèrent vraiment cette fougue puissante à travers des riffs musclés et groovy, mais aussi des solos imparables (« Force Of Nature » et le génial « Don’t Pray For Me »). Epoustouflant !  

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Alternative Rock Pop Rock

tAKiDA : radio frequency

Derrière son aspect très accessible et fédérateur au possible, tAKIDA compte parmi les formations incontournables dans son pays, la Suède. A mi-chemin entre un Rock parfois débridé et une Pop musclée, ce nouvel opus regorge de refrains entêtants et la recette a visiblement encore de beaux jours devant elle. Très formaté pour les radios et peut-être aussi trop produit, « The Agony Flame » n’est peut-être pas aussi facile et mielleux qu’il n’y paraît, puisqu’il a réussi à émouvoir son nouveau label, Napalm Records.

tAKiDA

« The Agony Flame »

(Napalm Records)

Peu connu, voire carrément inconnu dans l’hexagone, tAKIDA affiche pourtant 25 ans de carrière et un neuvième album studio à son actif. C’est vrai aussi qu’en dehors de quelques grosses locomotives américaines (auxquelles on ne peut d’ailleurs s’empêcher de penser ici !), l’Alternative Rock n’est pas forcément très répandu dans nos contrées, et a fortiori lorsqu’il est autant teinté de Pop. Cela dit, les Suédois ne connaîtraient pas un tel succès, certes surtout en Scandinavie et en Allemagne, s’il n’y avait un petit quelque chose.  

Alors, bien sûr, tAKiDA s’adresse essentiellement à un jeune public, mais si cela pouvait lui permettre de s’éloigner un temps de toute la soupe qui vient dévorer ses derniers neurones avec si peu de créativité et de talent, le pari serait en partie gagné. Car derrière des mélodies souvent sirupeuses, et tellement accrocheuses, le quintet est capable de hausser le ton, façon Nickelback, avec de grosses guitares qui viennent ainsi renforcer ce petit côté ‘hit’ omniprésent (« Third Strike », « The Other Side », « On The Line »).

Très mainstream dans l’esprit et le son, le quintet peut également compter sur son chanteur, Robert Petterson, dont la voix, le plus souvent délicate, dégage beaucoup d’émotion dans une mélancolie savamment dosée. Très mid-tempo dans l’ensemble, « The Agony Flame » fait aussi une belle place à un piano plein de douceur (« Your Blood Awaits You », « Second Fiddle »). On aurait pu s’attendre, avec cette arrivée chez Napalm Records, à une montée en puissance du groupe, mais tAKIDA reste fidèle à lui-même… et à ses fans.

Photo : Jonathan Perlmann
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Post-HardCore Post-Metal

20 Seconds Falling Man : obsédant

Pour pouvoir jouer sur autant de textures sonores et d’ambiances musicales différentes, 20 SECONDS FALLING MAN englobe dans son post-HardCore des éléments de Noise, de Fuzz, d’un post-Black Metal ultraviolent et d’un Hard-Core radical. Introspectif et souvent céleste, les Français dévoilent un univers particulier, où des rythmiques pachydermiques côtoient des parties de guitares d’une grande finesse, et dans lequel le frontman se fait très versatile. « Resilience » domine les abîmes à travers de multiples climats avec beaucoup d’élégance.  

20 SECONDS FALLING MAN

« Resilience »

(Independant/Blood Blast Distribution)

La suite de « Void », sorti en 2021, nous est enfin livrée par le quintet nantais. Avec « Resilience », 20 SECONDS FALLING MAN boucle son diptyque avec une maestria déjà très largement perçue sur son précédent album. Très polymorphe, le post-HardCore du groupe est toujours aussi insaisissable et imposant. D’une incroyable lourdeur sur son premier opus, il est cette fois peut-être plus aérien, même si les fulgurances Metal, Hard-Core et Noise s’entrechoquent avec toujours autant de puissance et de volume. Cela dit, il semble tout de même que la noirceur omniprésente auparavant ait levé l’un de ses voiles dans cette obscurité dense et épaisse.

Baigné dans une nébulosité parfois terrifiante, « Void » se voulait sombre, écrasant et presqu’étouffant, tandis que « Resilience » montre déjà plus de teintes différentes et s’aère aussi, reprend son souffle et laisse même entrer quelques passages lumineux… une note d’espoir qui se traduit par des cris perçants et volontaires. 20 SECONDS FALLING MAN semble investi d’une quête et il la mène à bien. Les ombres parcourent cette nouvelle réalisation, dont la production est d’ailleurs à la hauteur du travail fait sur les arrangements et dans la complexité des morceaux, qui avancent tels des tableaux mouvants et évanescents.

Avant de se replonger dans « Resilience », l’idéal est de réécouter « Void », afin de mieux saisir l’ambitieuse entreprise et toute la détermination mise dans la création de ces deux réalisations, qui se complètent de manière étonnante. Ténébreux sur « In The Gloom » en ouverture, 20 SECONDS FALLING MAN poursuit avec force sur le morceau-titre, puis suspend son élan à l’envie comme pour mieux exploser quelques instants plus tard (« Shadow Of The Past », « Our Life Is Now »). Le combo joue très habillement sur les atmosphères (l’instrumental « New Moon ») et surprend jusqu’au bout, grâce aussi à un chant tout en contraste. Aussi libérateur que déchirant.

Photo : Gregory Dutein
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Metal Fusion

Slope : funky blast

Le groove est monumental, les riffs aussi funky que tranchants, la rythmique virevolte et claque et le flow du frontman est aussi accrocheur que revendicatif. SLOPE a su s’approprier les codes d’un genre né au siècle dernier : le Metal Fusion. Avec « Freak Dreams », nos amis germaniques manient de multiples ambiances avec une énergie contagieuse et un songwriting dont le processus est redoutable d’efficacité. Ca slape, ça percute, ça harangue de toutes parts pour fédérer avec une malice et une légèreté qui font mouche avec talent.

SLOPE

« Freak Dreams »

(Century Media)

A Duisburg, près de Düsseldorf, se trouvent cinq jeunes gens dont les goûts et les influences sont restés figés dans les 90’s et dans ce qu’elles avaient de plus imaginatif et explosif. Dans cette décennie bénie entre toutes, le Metal se mêlait avec ingéniosité, savoir-faire et beaucoup d’audace à d’autres styles, donnant lieu à une fusion des genres restée depuis inégalée. Si les modèles sont évidents, la créativité de SLOPE nous replonge avec plaisir dans une registre tellement rafraîchissant.

Dix ans après sa formation, le groupe continue sa remontée dans le temps et fait jaillir de belles sensations restées enfouies quelque part dans de nombreuses discothèques et aujourd’hui, malheureusement, submergées par de fades expérimentations dérivées du MetalCore et autres éléments sonores de supermarché. SLOPE se sert très habillement de cette scène un peu vintage et lui redonne du brillant et du lustre à travers une production moderne et irrépressible. Un régal.

Mais revenons à ce très bon album des Allemands, « Freak Dreams », qui fait suite à « Street Heart » (2021), lui-même précédé des EP « Helix » (2014) et « Losin’ Grip » (2017). Si le quintet est fortement imprégné des premiers Red Hot, le combo a également très bien assimilé les œuvres de RATM, Faith No Moire, Bad Brains, Suicidal Tendencies et même celles des Beasties Boys. Réjouissant, donc ! Le Metal Fusion de SLOPE se pare de Funk, de Rap et de Hard-Core avec brio et c’est la belle surprise de ce début d’année !

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Speed Metal Thrash Metal

Artillery : sans sommation

Fondé au début des années 80 par Michael Stützer, seul rescapé de la formation originelle, ARTILLERY a laissé une trace sur la scène Thrash Metal européenne et si sa route avait été moins sinueuse, elle serait même aujourd’hui bien plus importante. Qu’importe, en 2022 et après deux ans de pandémie, le combo est remontée sur scène, chez lui dans la capitale danoise, pour ce qui restera pour lui un concert d’anthologie. « Raw Live (In Copenhell) » est autant un hommage qu’il ouvre une nouvelle ère pour le groupe.

ARTILLERY

« Raw Live (In Copenhell) »

(Mighty Music)

Après 40 ans de carrière et un parcours assez chaotique avec une mise en pause assez conséquente au début des années 2000, ARTILLERY n’a pourtant jamais lâché l’affaire. Surmontant également de nombreux changements de line-up, le quintet est toujours d’attaque et ce « Raw Live (In Copenhell) » vient démontrer à quel point les Danois ont laissé une solide empreinte dans le monde du Thrash Metal. Enregistré à domicile il y a deux ans, ce live est aussi un beau témoignage.

Car malheureusement, « Raw Live (In Copenhell) » est aussi le dernier enregistrement avec le batteur Josua Madsen, disparu l’année suivante dans un accident de voiture. Depuis, les thrashers ont aussi remercié Michael Bastholm Dahl, leur frontman au chant très Heavy, et le guitariste Kraen Meier. C’est d’ailleurs Martin Steene (Iron Fire, Force Of Evil) qui se tiendra dorénavant derrière le micro. ARTILLERY se renouvelle en permanence, ce qui doit être un signe de vitalité chez lui.

Porté par un public entièrement acquis à leur cause et aussi sûrement par le fait de partager l’affiche avec le gratin du Metal mondial, les Scandinaves se donnent corps et âme dans une prestation qui frôle le sans-faute, notamment celle du batteur, exalté et rugueux comme jamais. Et ARTILLERY a également peaufiné sa setlist. Onze titres musclés et rageurs qui ne laisseront personne de marbre (« Devil’s Symphony », « The Face Of Fear », « Bomb Food », « In Thrash We Trust », « Legions », « Terror Squad »).

Retrouvez la chronique de leur album précédent :

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Heavy metal Speed Metal

Scanner : excursion galactique

Même s’ils se sont nettement plus penchés qu’à l’habitude sur les arrangements, les Allemands continuent de verser dans un Heavy Metal bien Speed, et peut-être un peu moins brut. Toujours guidé par l’inamovible Axel Julius, SCANNER se détache de belle manière de l’ombre d’Helloween, grâce à des titres plus personnels, gorgés de riffs tendus et de solos bien sentis. « The Cosmic Race » est plutôt une bonne surprise.

SCANNER

« The Cosmic Race »

(ROAR! Rock OF Angels Records)

Depuis quelques semaines, SCANNER met les bouchées doubles, bien décidé à marquer son retour en replongeant aussi dans les débuts de sa carrière. En décembre dernier, le groupe a réédité ses albums les plus emblématiques, à savoir « Hypertrace » (1988) avec une tracklist renouvelée, « Mental Reservation » (1995) qui inclue cette fois sa première démo, « Conception Of A Cure » (1994) et « Ball Of The Damned » (1996). Il faut dire qu’après neuf ans d’absence, une petite piqûre de rappel ne fait jamais de mal.

A l’arrêt depuis « The Judgement » (2015), SCANNER livre un album-concept basé sur une histoire peu joyeuse, où la survie sur Terre serait devenue difficile en raison de problèmes nucléaires notamment. Mais un nouveau monde s’offre à quelques élus qui reprennent espoir dans l’espace, mais la menace ressurgit sur cette autre planète. Bon, voilà pour le pitch. En l’occurrence, il vaut peut-être mieux s’intéresser et se pencher sur le Heavy Metal teinté de Speed, et d’un peu de Power, à l’œuvre sur « The Cosmic Race ».

Du line-up originel, seul Axel A.J. Julius reste en poste à la guitare et s’est même chargé de toute la composition, de l’enregistrement, du mix et de la production de ce septième opus. A noter aussi que Dominik Rothe (guitare) et Sascha Kurpanek (batterie) ont rejoint SCANNER et apportent un souffle assez vivifiant. Toujours aussi épique et ancré dans une tradition toute teutonne, le quintet ne bouleverse pas grand-chose, mais fait très bien le job. Les fans de Heavy classique peuvent donc se réjouir du come-back des Allemands.

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Heavy Stoner Psych Space Rock

The Polvos! : en orbite

Originaire de Concepción au chili, THE POLVOS! commence à se faire un nom bien au-delà de ses lointaines contrées, grâce à un croisement entre un Heavy Stoner Psych puissant et un Space Rock souvent transcendantal. Sous de faux airs de jam, le combo présente au contraire des compositions captivantes, très bien structurées et sur une longueur propice à l’installation d’ambiances aux saveurs multiples et empruntant de nombreuses et sidérales directions.

THE POLVOS!

« Floating »

(Smolder Brains Records/Surpop Records/Clostridium Records)

Il y a presque quatre ans quand il a surgit avec « Darkness Emotion », un premier album étonnamment très abouti, THE POLVOS! m’avait fait forte impression. Dans un Space Rock aux frontières du Stoner et gorgé de Fuzz, le quintet s’était ouvert la voie avec beaucoup d’audace et d’assurance. Aguerri par plusieurs tournées, dont une mexicaine où il a trouvé son label, le groupe réapparaît avec « Floating », un deuxième opus très solide, créatif et qui affirme une personnalité plus cohérente que jamais.

Bien produit, l’opus nous embarque dans un trip cosmique où les références comme celles d’Hawkwind et King Buffalo demeurent présentes. Cependant, THE POLVOS! s’est créé un univers bien à lui dans un Heavy Psych à la fois magnétique et hypnotique. Les cinq morceaux de « Floating » montrent beaucoup de caractère et s’ils puisent chez les pionniers du genre, ils s’inscrivent dans leur temps et livrent même quelques fulgurances futuristes plutôt bien senties, en jouant habillement sur les tessitures.

Grâce à des claviers savamment dosés qui ouvrent sur des sphères oniriques, ces nouveaux titres révèlent des atmosphères particulières, où le travail des guitares contribue à développer des sensations de transe. Lourd et spatial, « Floating » fait la part belle à de somptueuses parties instrumentales (« Fire Dance », « Going Down », « Acid Waterfall »). THE POLVOS! signe ici un disque de haute volée, qui s’inscrit déjà parmi les meilleurs du genre et se pose en fer de lance de la scène sud-américaine.  

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Alternative Rock Atmospheric Post-HardCore post-Rock

Codeseven : la renaissance

Après un long sommeil, la formation de Caroline du Nord réapparait enfin avec ce « Go Let It In » d’une grande classe et bénéficiant d’une somptueuse production. Assez éloigné de la lourdeur du son de ses premières réalisations, CODESEVEN n’en a pourtant pas perdu de son identité. Moins post-HardCore, plus Rock et progressif, et jouant sur les ambiances avec habilité, technique et feeling, ce retour est exceptionnel.

CODESEVEN

« Go Let It In »

(Equal Vision Records)

Si vous aviez tendu l’oreille au milieu des années 90 jusqu’en 2004, vous avez probablement un souvenir de CODESEVEN, un quintet qui bousculât un peu les codes en s’attelant à l’élaboration d’un post-HardCore mélodique mâtiné d’Alternative Rock. Depuis « Dancing Echoes/Dead Sounds », les Américains s’étaient mis en veille, une longue pause de 19 ans. Et c’est avec le même line-up et sur le même label qu’ils sont de retour et « Go Let It In », qui mérite que l’on s’y penche de très près.

A chacun de ses albums, six avec celui-ci, le groupe s’est toujours évertué à proposer quelque chose de différent et c’est encore le cas près de deux décennies plus tard. Bien sûr, CODESEVEN n’est pas resté figé dans une époque aujourd’hui presque lointaine. Toujours aussi mélodique, il peut compter sur la voix de Jeff Jenkins, qui s’est même bonifiée avec le temps. Apportant beaucoup de douceur, tout en restant capable de se montrer plus féroce, le frontman est un vrai guide et il illumine « Go let It In ».

Très atmosphérique, ce sixième opus livre un aspect très cinématographique en combinant des sonorités électroniques mesurées avec des guitares omniprésentes, à la fois musclées et aériennes. Naviguant entre post-Rock et Space Rock avec un fond progressif, CODESEVEN fait l’équilibre entre légèreté et force sur des morceaux souvent très captivants et hypnotiques (« Fixated », « Hold Tight », « Starboard », « A Hush… Then A Riot », « Mazes And Monsters », « Suspect » et le morceau-titre). Brillant !

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AOR Hard FM Melodic Rock

Heart Line : roots spicy roots

Loin des fadasses Tribute bands, « Original Seeds » est le nouvel EP de HEART LINE et il ne se présente pas dans une optique nostalgique, mais avec plutôt dans l’idée de reprendre avec respect, tout en se les appropriant clairement, des morceaux très représentatifs des glorieuses années de l’AOR. Exaltés et techniquement monstrueux, les solos retrouvent une seconde jeunesse, les claviers brillent comme jamais et le frontman montre toute l’étendue de son talent. Quelques covers en guise de récréation, finalement bien trop courte…

HEART LINE

« Original Seeds »

(Pride & Joy Music)

Non seulement en l’espace de seulement deux albums, « Back In The Game » et « Rock’n’Roll Queen », HEART LINE s’est imposé comme le représentant français du Hard FM/AOR/Melodic Rock qu’on attendait tant, mais au-delà de ça, il vient confirmer avec « Original Seeds » qu’il n’a plus rien à prouver aux piliers du genre. Un peu plus de deux ans après sa formation, le quintet incarne littéralement le renouveau d’un style propre aux années 80, certes, mais dont l’univers n’a pas fini d’être exploré.

Derrière la légendaire DeLorean de ‘Retour Vers Le Futur’, qui trône sur la pochette toujours réalisée par l’excellent Stan W. Decker, se cache une petite surprise que nous réservent les Bretons. Regroupant cinq morceaux qui ne sont pas issus de son répertoire, HEART LINE nous gratifie de reprises aussi piquantes que les originales et nous replongent forcément au cœur des 80’s. Et plutôt que de se contenter des hits, le groupe s’est penché sur des titres moins connus, ce qui vient ajouter une petite dose d’inconnu à l’ouvrage.

Du Royaume-Uni avec Tobruk, Aviator et Virginia Wolf, à la Suède avec Alien et aux Etats-Unis avec Dakota, HEART LINE a véritablement repris ces chansons à son compte. Sorties entre 1984 et 1988, le premier lifting tient bien sûr dans la dynamique et la production, mais pas uniquement. Au chant, Emmanuel Creis montre une superbe polyvalence, tandis qu’Yvan Guillevic et Jorris Guilbaud forment l’essentiel et explosif duo guitare/claviers tellement incontournable dans l’AOR. Une vraie gourmandise ! 

Photo : Mat Nina Studio

Retrouvez les interviews accordées à Rock’n Force par HEART LINE et la chronique du dernier album :

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Blues Blues Rock Soul / Funk

Brave Rival : une incroyable communion

Une rythmique infaillible et tout en souplesse, un guitariste inspiré et virtuose et deux chanteuses qui se complètent autant qu’elles se distinguent, voici les délicieux ingrédients à l’œuvre lors des prestations scéniques de BRAVE RIVAL. En l’espace de quelques années seulement, l’Angleterre a été prise d’assaut par son Blues Rock aussi fougueux que sensuel et si l’on en croit ce somptueux « Live At The Half Moon », ça ne va pas en rester là.    

BRAVE RIVAL

« Live At The Half Moon »

(Independant)

S’il y a des groupes qui excellent en studio, la scène a très souvent le pouvoir de les transcender et dans le domaine du Blues, c’est même régulièrement une évidence. Ce n’est  donc sans doute pas une coïncidence si BRAVE RIVAL a commencé avec « Live At The Echo Hotel Music Club », un premier album enregistré en 2019 et en live. Pour autant, l’an dernier, les Britanniques ont livré « Life’s Machine », un effort studio salué, qui a permis à leur Blues Rock de mettre en évidence le talent de ses membres.

Nominé entretemps aux UK Blues Awards, BRAVE RIVAL a repris la route et c’est lors d’un passage en juin dernier à Putney dans la banlieue sud de Londres qu’il a immortalisé ce « Live At The Half Moon », éclatant de bout en bout. Le son et la personnalité du quintet s’affirment et se peaufinent et ce concert montre toute la confiance acquise et engrangée depuis ses débuts. D’ailleurs, le public présent ne s’y trompe pas et est littéralement sous le charme de cette énergie très communicative.

D’entrée de jeu, le survolté « Run And Hide » montre que BRAVE RIVAL sait déployer un Rock vigoureux sur des riffs appuyés que l’on retrouve ensuite sur « Magnetic », « Thin Ice » ou le truculent « What’s Your Name », qui clôt le disque. Avec son irrésistible duo de chanteuses, Chloe Josephine et Lindsey Bonnick, les Anglais présentent aussi des instants Soul d’une grâce incroyable (« Come Down », « Fool Of You », « Insane »). Le Blues Rock du combo ne connait ni frontière, ni limite et on se régale.

L’album est disponible sur le site du groupe : https://braverival.com/

Retrouvez l’interview accordée à Rock’n Force l’an dernier :