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Thrash Metal

[Going Faster] : Vio-Lence / Warpath

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

VIO-LENCE – « Let the World Burn » – Metal Blade Records

Damned ! VIO-LENCE est de retour ! Silencieux depuis 1993, les Californiens ont marqué le Thrash made in Bay Area en seulement trois albums entre 1988 et 1993, époque bénie et créative du genre. Toujours aussi déterminé, Phil Demmel, guitariste et fondateur du groupe, a repris le chemin des studios accompagné par Perry Strickland (batterie), Sean Killian (chant), Bobby Gustafson (ex-Overkill, guitare) et Christian Olde Wolbers (ex-Fear Factory, basse). Malheureusement bien trop court, « Let The World Burn » et ses cinq morceaux s’inscrivent dans ce Thrash Metal de la fin des années 80 basé sur une solide et galopante rythmique, mais aussi et surtout des riffs acérés, tendus et tranchants. Le retour de VIO-LENCE fait plaisir. On attend vite la suite !

WARPATH – « Disharmonic Revelations » – Massacre Records

Présenté, à raison, comme l’un des fers de lance de la scène Thrash allemande, il faut reconnaître que WARPATH n’a pas mis bien longtemps à assoir sa réputation. Quatre ans après « Filthy Bastard Culture », le combo a bien évolué et son style avec. Première apparition sur disque pour le nouveau duo de guitaristes Claudio Illanes et Roman Spinka, et le changement commence d’abord par là. L’autre particularité de ce très bon « Disharmonic revelations » est évidemment musicale. Si le côté aiguisé et puissant, dont le groupe a fait sa marque de fabrique, est toujours présent, WARPATH s’est décidé à explorer de nouvelles atmosphères, toujours aussi sombres, en s’engouffrant dans le Doom, le post-Rock et le Progressif avec une précision sur une production d’orfèvre. Ce septième album est un vrai chef-d’œuvre.

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Dark Gothic Death Metal Doom

Kozh Dall : pulsions primaires

En Breton, KOZH DALL pourrait se traduire par ‘sale aveugle’. Et c’est justement assez proche du cœur du concept de « Deaf Mute », un troisième album à la fois brutal, étrange et captivant. Dans un univers sombre, Laurent Plainchamp, désormais (presque) seul aux manettes, explore des sphères musicales variées avec un chant qui tient véritablement de l’instinct.

KOZH DALL

« Deaf Mute »

(Mystik Prod/Season Of Mist)

Sur « Deaf Mute », KOZH DALL évolue sans sa ’Division’, jadis constituée d’éminents représentants de la scène Metal hexagonale. Accompagné du bassiste Jay du groupe Akiavel, Laurent Plainchamp est désormais seul aux commandes pour un troisième album, qui ne manque ni d’intérêt, ni d’originalité. Si le concept est osé, le résultat est très probant.

Côté émotion, on est servi par un KOZH DALL sombre et brut, qui traverse sans sourciller le Dark Metal, Le Doom, le Death Metal, l’Ambient ou encore le Gothic. Mais au-delà de ce mélange des registres obscurs et des plus noirs se niche un concept, qui rend « Deaf Mute » assez unique en son genre.

Sur ce nouvel opus, pas de textes, ni de titres aux morceaux, ce qui rend l’ensemble encore plus énigmatique. On suit l’histoire d’un sourd-muet, qui n’a que cris et pleurs comme seul moyen d’expression. Et si quelques mots en français et en anglais surgissent à l’occasion, c’est pour mieux plonger l’auditeur dans l’univers très spontané et inquiétant de KOZH DALL.

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Metal Progressif

Iotunn : l’aventure spatiale continue

Dans une atmosphère épique aux frontières du Space-Rock dans l’esprit et Si-Fi dans sa conception, IOTUNN avait sorti il y a tout juste un an « Access All Worlds », un album étonnant de Death Progressif parfaitement produit. Aujourd’hui, le quintet revient avec un titre-medley de plus de 16 minutes dans une configuration acoustique particulière et convaincante.

IOTUNN

« Access All Worlds – An Acoustic Voyage »

(Metal Blade Records)

Il y a cinq ans débarquait IOTUNN avec « The Wizard Falls », un premier album déjà très abouti. Puis, l’an dernier, c’est avec « Access All Worlds » que le jeune groupe danois confirmait tout son talent et son audace à travers un album étonnant et très mature. Après un changement de chanteur, le quintet avait trouvé sa voie.

Forts d’un incroyable soutien malgré l’impossibilité de défendre son deuxième opus sur scène, les Scandinaves ne sont pourtant pas restés les bras croisés. Pour remercier des fans de plus en plus nombreux, IOTUNN avait diffusé une vidéo sous la forme d’un medley parcourant « Access All Worlds » dans un esprit et des arrangements cosmiques.

Evoluant dans un registre Death Progressif, c’est cette fois en acoustique que se produit le combo danois. Et la surprise est de taille, tant les mélodies sont présentes, enveloppantes et invitent à cet « Acoustic Voyage ». Alors oui, de l’audace, il en fallait. IOTUNN a parfaitement sur relever le défi à travers un unique morceau de plus de 16 minutes. Magistral !

Retrouvez l’interview du groupe :

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Death Metal France MetalCore

Except One : from Core to Death [Interview]

Si on peut reprocher à certains groupes de toujours faire le même disque, il n’en est rien avec EXCEPT ONE, dont on peut suivre l’évolution du style au fil des réalisations. Sur « Broken », le nouvel album des Français, l’aspect Death Metal prend quelque peu le pas sur le MetalCore des débuts du combo. Naty, le batteur du groupe, revient justement sur ces récentes mutations dans le style du quintet et le travail effectué sur ce nouvel opus.

– On vous avait laissé il y a quatre ans avec « Fallen », qui était en quelque sorte l’aboutissement du travail sur vos deux premiers EP. Avec « Broken », vous franchissez clairement un cap. C’est le fruit d’un travail sur le long terme, ou plutôt celui de l’accumulation des concerts?

Un peu des deux, en fait. Avant la pandémie, on était en tournée en tête d’affiche en France, puis en tournée européenne avec un groupe danois. On était dans une bonne dynamique et nous avions même commencé à composer. Ensuite, le confinement est arrivé. Et comme nous n’avions plus rien, on a pu se poser sur les compositions en apportant des choses différentes, un peu plus matures et avec plus d’ambiances aussi.

– C’est qui est remarquable avec EXCEPT ONE, c’est que l’on peut constater l’évolution de votre identité musicale, et surtout de votre son depuis vos débuts il y a une dizaine d’années. Est-ce qu’avec « Broken », vous avez le sentiment d’avoir trouvé le son que vous cherchiez et le style que vous vouliez présenter ?

Nous sommes hyper-contents du son. Est-ce qu’il est définitif ? On ne sait pas encore. Cette fois-ci, on a travaillé avec un directeur artistique (Jelly Carderelli & Symheris – NDR), qui a géré l’enregistrement, le mix et le mastering. On a eu beaucoup d’échanges. On lui a précisé la façon dont on voulait que l’album sonne, à savoir un peu plus naturel dans un sens, et moins électronique. C’est évident que dorénavant, on s’orientera vers ce genre de son avec une exigence de ce niveau-là. Une chose est sûre, on ne peut que s’améliorer encore d’avantage.

– Vous évoluez depuis vos débuts dans un registre MetalCore, qui tend de plus en plus vers le DeathCore sur ce nouvel album. Votre intention était de durcir le ton sur « Broken » ? D’afficher un style plus radical ?

Ce n’était pas délibéré, c’est sorti comme ça, en fait. Avec le confinement, on a tous ressenti une grande frustration, qui a d’ailleurs donné le nom de l’album. Le fait d’avoir relâché tout ça s’étend sur l’album, c’est vrai. Il y a un côté hargneux, qui représente bien nos sentiments à ce moment-là. Le contexte a beaucoup joué.

Naty, batteur d’EXCEPT ONE

– Ce qui est assez impressionnant sur ce nouvel album, c’est la qualité de la production et son côté très massif et compact. Dans quelles conditions l’avez-vous enregistré ? Malgré le fait d’être en autoproduction, vous avez mis plus de moyens ? Et peut-être travaillé avec des personnes qui ont vraiment su cerner votre son ?

Oui, c’est les deux. Tout d’abord, le directeur artistique avec qui nous avons travaillé a été très exigeant. On lui a apporté le projet en lui précisant ce qu’on voulait faire. Et il nous a répondu pour que le faire, il fallait être très minutieux sur certains points. C’est en avançant main dans la main qu’on a pu obtenir cette production. Avoir un regard extérieur est toujours bénéfique. Il nous a apporté un recul qu’on n’avait pas forcément.

– D’ailleurs, ce qui est étonnant avec « Broken », c’est que vous n’êtes toujours pas signés, alors que votre album n’a franchement pas à rougir face aux productions du même style au-delà de nos frontières. C’est un vrai désir de votre part de rester indépendants ?

En fait, on attend l’opportunité de trouver un label qui nous corresponde bien que ce soit au niveau du style comme de nos envies. Mais ce n’est pas forcément voulu, c’est juste que nous n’avons pas forcément eu les bonnes propositions, ni l’occasion de rencontrer encore les bonnes personnes.

– Tout en restant très véloces sur l’ensemble des morceaux, vous misez aussi sur une puissance de feu super efficace et une lourdeur dans les riffs assez phénoménale. On sent une énergie incroyable sur tout l’album et surtout un son très organique. Sans faire dans le Old School, on vous sent plus direct et peut-être plus authentique dans votre approche…

Oui, c’est une vraie volonté. On voulait vraiment sonner plus naturel. Et puis, on aime ce côté Old School où la batterie est très peu triée, il n’y a pas non plus beaucoup d’effets de guitares, et juste quelques samples, qui apportent une ambiance. Ce mélange Old School et moderne, qui mène à ce côté DeathCore, nous convient bien et nous séduit de plus en plus. 

– L’album commence sur une intro qui donne l’ambiance à venir, et il est ensuite scindé en deux avec l’interlude « Broken » justement. Vous l’avez pensé en deux parties, comme deux faces distinctes ?

Non, pas vraiment. On voulait un interlude et une intro dès le départ. « Broken » a été placé au milieu de l’album comme une respiration, en fait. On voulait aérer un peu le début pour qu’il y ait plus d’impact sur la deuxième partie. Sinon, cela aurait peut-être été trop brut et trop compact à l’écoute.

– D’ailleurs, on observe aussi que la première partie est très MetalCore, alors que la seconde est beaucoup plus marquée par le côté Death Metal de votre registre. Là aussi, c’est une volonté de votre part ? Comme pour montrer une facette plus féroce ?

On a fait plusieurs écoutes des morceaux avant d’en définir l’ordre. Sur le moment, on ne s’est pas vraiment rendu compte que cela allait créer une scission entre les deux parties. La première est nettement plus MetalCore et la seconde plus Death Metal, c’est vrai. Mais ce n’était pas voulu, en revanche ! (Rires) On fait des trucs biens sans faire gaffe, c’est magnifique ! (Rires)

– Finalement, que doit-on retenir de ces différents aspects de l’album ? Que vous vous dirigez de plus en plus vers un DeathCore plus assumé et plus sauvage, et peut-être moins estampillé MetalCore comme auparavant ?

Oui, on peut le dire, parce que c’est une vraie volonté. Après, les chansons, on les a sentis comme ça sans entrer dans une réflexion sur le style. Cela vient aussi du fait que dans le groupe, même si on écoute les mêmes choses, chacun a ses styles de prédilections qui vont du Thrash au Black en passant par le MetalCore ou l’Indus. C’est ce mélange-là qui est plus présent sur « Broken », et on s’y retrouve aussi vraiment tous.

– Pour conclure, j’aimerais qu’on dise un mot sur la prestation assez époustouflante d’Estelle au chant. Là aussi, il y a une maîtrise totale et une vraie variété dans les intonations avec une performance qu’on sent très profonde et très travaillée. On a presque l’impression qu’il y a eu un déclic. C’est le cas ?

Il y a eu énormément de travail sur le chant. Comme je te disais, on a enregistré avec quelqu’un de vraiment exigeant, et cela se ressent sur tous les aspects et par conséquent sur le chant également. Il fallait que la diction soit encore meilleure, que les growls tiennent mieux et tout ça représente beaucoup de travail, c’est vrai. Pour nous, c’est aussi une évolution assez logique d’être plus solide et constant sans stagner musicalement et techniquement. Au final, on souhaite être de meilleurs musiciens. Sur « Broken », on en a aussi peut-être moins mis, en se rapprochant plus d’un DeathCore ou d’un Death Metal moderne, avec toujours des touches de MetalCore. Et si ça plait aux gens qui n’en écoutent pas forcément (dont moi – NDR), alors on est content ! (Rires)

« Broken », le nouvel album d’EXCEPT ONE est disponible depuis le 15 janvier.

Album et merch : https://exceptone.bigcartel.com/

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Hard Rock

Scorpions : le venin comme antidote

Certains retours font craindre le pire, tandis que d’autres se révèlent être une belle surprise. On croyait SCORPIONS endormit à tout jamais et incapable de piquer à nouveau. Pourtant, « Rock Believer » vient démontrer le contraire avec une fougue, une envie et une dynamique que les Allemands n’avaient plus montré depuis des décennies… en studio en tout cas. Solide et inspiré, le quintet est toujours d’attaque.

SCORPIONS

« Rock Believer »

(Vertigo Berlin/Universal Music)

Qu’on se le dise, ça fait quelques décennies que SCORPIONS n’a pas sorti un tel album ! Oublié le triste et fade « Return To Forever » sorti en 2015 et place maintenant à « Rock Believer », à travers lequel les Allemands semblent renouer avec ce qu’ils font de mieux : un Hard Rock efficace aux refrains accrocheurs, aux guitares solides et mélodiques et avec un Klaus Meine au sommet de son art et un Mikkey Dee qui apporte beaucoup de fraîcheur.

Certes, « Rock Believer » fait véritablement penser à un retour aux sources pour le combo d’Hanovre. Quand on a sorti des albums comme « Lovedrive », « Blackout » ou « Love At First Sting », quoi de plus légitime finalement ? Ce 19ème album studio s’inscrit dans cette veine, tout en bénéficiant de la production très léchée de Hans-Martin Buff. Cela faisait des années que SCORPIONS n’avait pas affiché une telle unité et un plaisir de jouer si palpable.

Taillé pour la scène, « Rock Believer » multiplie aussi les clins d’œil à quelques morceaux emblématiques. Le morceau-titre et « No One Like You », « Seventh Sun » pour « The Zoo » et d’une certaine manière « Roots In My Boots » répond à « Blackout ». Mais SCORPIONS présente de belles compositions, aussi puissantes que fédératrices (« Gas In The Tank », « Shining Of Your Soul », « Call Of The Wind »). Le quintet s’inscrit dans une belle énergie.

Et le plaisir est total avec la version Deluxe qui contient cinq autres morceaux, dont l’acoustique « When You Know (Where You Come From) » à la mélodie imparable. Pour le reste, le ton est plus sombre et moins positif dans l’esprit. Klaus Meine est plus sérieux et les riffs et les solos de Rudolf Schenker et de Matthias Jabs sont plus lourds (« Shoot For Your Heart », « Unleash The Beast »). SCORPIONS est très franchement en grande forme. Rock on !   

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Hard 70's Rock

Beth Hart : aux commandes du dirigeable

Même pour la grande BETH HART, reprendre Led Zeppelin est un beau challenge. Et l’Américaine, malgré un accent souvent trop marqué, fait plus que de s’en sortir : sa performance est impressionnante et la tracklist franchement à la hauteur. Portée par un casting de rêve, la chanteuse est remarquable et d’une justesse incroyable. Presqu’une promenade de santé pour la Californienne.

BETH HART

« A Tribute To Led Zeppelin »

(Provogue/Mascot Label Group)

Après le très bon « War In My Mind », qui demeure l’un des meilleurs albums de la Californienne, BETH HART s’est retrouvée privée de tournée. Et à force de tourner en rond, elle a succombé à la proposition de longue date du producteur Bob Cavallo (Green Day, Linkin Park, …) de consacrer un disque en hommage à Led Zeppelin, dont elle reprend d’ailleurs des morceaux sur scène depuis des années.

Certes, choisir neuf titres parmi l’imposante discographie du dirigeable n’a pas du être aisé pour la chanteuse, même si sa voix reste un atout majeur pour ce nouvel exercice. Et il faut bien avouer que la prestation de BETH HART est plus que convaincante, tant elle semble très à son aise, elle qui fut même adoubée par Robert Plant, Jimmy Page et John Paul Jones themselves lors d’un live en 2012.

Excellemment entourée de musiciens de renom, la musicienne brille sur « Whole Lotta Love », « Kashmir », « The Crunge » et « Black Dog », puis propose deux medleys très réussis (« Dancing Day/When The Levee Breaks » et « No Quarter/Babe I’m gonna Leave You »). Le seul bémol vient de sa version de « Stairway To Heaven », où l’accent américain de BETH HART dénote complètement. Une très belle prouesse tout de même !

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Black Metal Experimental Metal Indus Non classé

Zeal & Ardor : vers d’autres cieux

Avant-gardiste, c’est sûr et c’est aussi en soi très transcendant et assez perché. Cela dit, le projet présenté par le multi-instrumentiste helvétique Manuel Gagneux fait des étincelles ! De sa production à la structure-même des morceaux, parfois assez insaisissables, ZEAL & ARDOR séduit quand même, pour peu que l’on ait l’oreille un peu aiguisée.

ZEAL & ARDOR

« Zeal & Ardor »

(MKKA)

Il en a de la force chez Manuel Gagneux pour envoyer un tel album. De la force et beaucoup de créativité. Le multi-instrumentiste réalise une fois encore un mix étonnant entre Black Metal, Ambient avec des touches Gospel. Cela dit, il ne faut pas s’attendre à une partie de plaisir douce et conciliante… on est toujours loin du compte avec le musicien suisse, qui fait plus qu’expérimenter avec ZEAL & ARDOR.

Superbement produit (avec des respirations nécessaires) le Sieur envoie de grands coups de Blast et reste toujours très pointilleux (« Hole Your Head Low ». Alors à quoi faut-il s’attendre ? Les puristes de Black Metal, les fans d’Ambient et les amoureux de belles voix vont chercher (moi, le premier) une certaine cohérence, mais la trouveront-il ? Parce qu’avec  ZEAL & ARDOR, il y a un peu de tout.

Si certains y détecteront même quelques touches de Blues, c’est bel et bien dans un univers Indus et très Dark que nous embarque ZEAL & ARDOR. Le troisième album du Suisse s’étale sur une grosse demi-heure, où le Replay aura finalement du bon. En pleine immersion, ce nouvel opus éponyme du musicien s’écoute vraiment au casque. Fraîcheur et joie garanties dans cette réalisation une fois encore très atypique.

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Rock Southern Rock

Naked Gypsy Queens : high voltage

A la première écoute, le jeune quatuor NAKED GYPSY QUEENS fait penser à une rencontre entre Led Zep, MC5 et le Allman Brothers Band, tant son premier EP, « Georgiana », rassemble cette énergie Rock’n’Roll avec des sonorités Southern omniprésentes. Le quatuor du Tennessee combine les riffs et les solos de ses deux guitaristes avec une voix très Soul et une fougueuse rythmique. Un peu court, mais tellement bon !

NAKED GYPSY QUEENS

« Georgiana »

(Mascot Records)

J’ai l’impression qu’avec NAKED GYPSY QUEENS, Mascot Records est en train de nous refaire le même coup qu’avec The Georgia Thunderbolts, à savoir dénicher un très bon et prometteur groupe, puis nous laisser nous contenter d’un bien trop court premier EP. Car il s’agit bien de cela. « Georgiana » met en appétit et régale… pour nous laisser sur notre faim. Cinq titres pour 20 minutes de Southern Rock, il faudra donc s’en satisfaire.

Originaire de Franklin, Tennessee, le quatuor se connaît depuis le lycée et cela s’en ressent dans l’intensité et leur complicité artistique. Ces quatre-là se connaissent sur le bout des doigts et avancent les yeux fermés dans un Rock très 70’s et Southern. Et c’est pourtant à Detroit que NAKED GYPSY QUEENS a été enregistrer « Georgiana », comme pour mieux capter le son et l’essence-même du Rock.

Affichant un jeu incandescent où de grosses guitares côtoient une belle et solide rythmique, ce premier EP bénéficie d’une production brute, chaleureuse et très spontanée (« Georgiana », « Strawberry Blonde #24 »,  « Wolfes »). NAKED GYPSY QUEENS sait aussi se montrer plus délicat avec « If Your Name Is New-York (Then Mine’s Amsterdam) », où les Américains avancent crescendo. Une découverte à ne surtout pas manquer !

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Groove Metal MetalCore

[Going Faster] : Insolvency / Breath From The Void

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

INSOLVENCY – « Illusional Gates » – Independant

Après un premier album très prometteur en 2018 (« Antagonism Of The Soul »), INSOLVENCY continue sa route et à l’évidence le quatuor a pris du volume et du coffre, comme en témoigne ce très bon « Illusional Gates ». Etonnamment, les Troyens s’autoproduisent toujours, ce qui peut paraître une hérésie lorsque l’on découvre la qualité du son et surtout celle de leurs nouveaux morceaux. Encore plus massif et percutant, le MetalCore des Français est aussi brutal que poétique dans l’intention, et c’est incontestablement l’une des ses grandes forces. De plus, INSOLVENCY a vu les choses en grand en invitant Ryan Kirby de Fit For A King sur « The Endless Maze » et CJ McMahon de Thy Art Is Murder sur « Smother The Candle ». Preuve s’il en est que le combo a largement le niveau international.

BREATH FROM THE VOID – « Breath From The Void » – M&O Music

Les murs ont dû trembler du côté de Mulhouse lors de l’enregistrement de ce premier EP éponyme de BREATH FROM THE VOID. Très convaincants, les sept morceaux dévoilés montrent beaucoup d’assurance et de maturité, malgré seulement deux ans d’activité. Dans un Groove Metal aux saveurs progressives et même Death, le combo fait preuve d’une belle créativité en ne s’engouffrant pas dans un registre trop prévisible. Au contraire, BREATH FROM THE VOID distille des titres frontaux et musclés (« Discomfort »), plus aériens (« Ocean Eyes », « Resigned ») et carrément brutaux (« Denial »). Les Alsaciens ont du répondant et nul doute que ce premier effort à la rythmique massive et aux riffs acérés devrait leur ouvrir bien des portes.

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Post-Metal

Cult Of Luna : en orbite stationnaire

Album après album, CULT OF LUNA continue d’enrichir un style bien à lui dans un post-Metal aux multiples facettes, le tout grâce à un univers sombre où la violence et la douceur font bon ménage. Avec « The Long Road North », les Suédois se montrent féroces et toujours aussi techniques, et guidés par un chant hypnotique et rageur. Une nouvelle prouesse.

CULT OF LUNA

« The Long Road North »

(Metal Blade Records)

Les très prolifiques Suédois font déjà leur retour après « The Raging River », sorti il y a tout juste un an. Il faut croire que CULT OF LUNA avait encore des choses à dire, car « The Long Road North » dépasse l’heure sans être trop répétitif. Après plus de 20 ans passés à s’approprier le Sludge, le post-Rock et le post-HardCore, le sextet est désormais identifiable entre mille et caractérisé par un post-Metal très personnel. 

Dans la lignée des deux dernières réalisations du sextet, ce neuvième album ne surprend pas vraiment, mais rassure sur les capacités du groupe à explorer encore plus son registre pourtant bien établi. Et dès « Cold Burn » et ses presque dix minutes, CULT OF LUNA envoûte et assomme grâce à un riff pénétrant et tellurique, malmené par un Johannes Persson impérial.

Enrobés de claviers et de samples utilisés à bon escient, les nouveaux morceaux des Scandinaves créent des sensations à la fois brutales (« The Silver Arc ») et apaisantes comme « Beyond I », chanté par Mariam Wallentin et sa voix cristalline. Sur de solides rythmiques et des changements d’atmosphères entre déflagrations et immersion totale, CULT OF LUNA tient son rang avec brio.