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Blues Rock Hard Rock Southern Rock

Grinder Blues : southern sensations

Muet depuis plus de dix ans avec King’s X, le bassiste et chanteur Doug Pinnick s’est de nouveau atteler à un deuxième album de GRINDER BLUES, laissé lui aussi en suspend depuis quelques années. Le Texan et la fratrie Bihlman (Jabo et Scot) livrent « El Dos », brûlant opus de Hard Rock Blues terriblement Southern.

GRINDER BLUES

« El Dos »

(Metalville Records)

Fondé en 2014 façon side-project, GRINDER BLUES n’aura sorti qu’un album éponyme cette même année et fait aujourd’hui son retour avec « El Dos » et une inspiration qui n’a pas quitté le trio. A la tête du groupe, on retrouve l’emblématique bassiste et chanteur de King’s X, Doug Pinnick, toujours aussi créatif, ainsi que Jabo Bihlman (guitare, chant) et Scot Bihlman (batterie, chant).

« El Dos » garde cette grosse dose d’adrénaline présente dès les débuts du power trio et s’engouffre dans un Hard Rock Blues très Southern, qui n’est pas sans rappeler l’album de Zakk Wylde avec Pride & Glory. L’ambiance très Blues et incandescente qui règne sur ce deuxième opus permet aux membres de GRINDER BLUES de laisser s’échapper une chaleur et une proximité rare.

Guidé par le groove imparable aussi subtil que puissant de Doug Pinnick, le trio montre de belles escapades Hard Rock sur fond d’un Southern Rock très marqué avec autant de légèreté que de puissance. De « Another Way Round » à « Gotta Get Me Some Of That » ou les très bons « Keep Away » et « Hand Of God », GRINDER BLUES apporte un souffle très actuel à un Hard Rock Blues qui sent bon le sud des Etats-Unis.

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Hard Rock Southern Rock

Holy Death Trio : southern vibrations

Il existe des groupes qui parviennent à régénérer un style en puisant au cœur de ses racines. C’est le cas de HOLY DEATH TRIO dont le Hard Rock très vintage et Southern vient secouer l’auditeur. Les Texans signent un très bon premier album, aussi jubilatoire qu’intemporel. Tout en assumant ses influences, le power trio régale aussi par son approche très moderne et sauvage.

HOLY DEATH TRIO

« Introducing… »

(Ripple Music)

Arrivé il y a quelques mois chez Ripple Music pour y dénicher de nouveaux talents, Rob Blasko, accessoirement bassiste d’Ozzy, n’a pas mis bien longtemps à trouver une vraie pépite et méchamment armée de surcroit. Et cette première signature se nomme HOLY DEATH TRIO, combo Hard Rock aux saveurs vintage fougueuse et presque démoniaque.  

Originaires du Texas, John P. Rosales, Jonathan Gibson et Trey Alfaro ont été nourris au Hard et au Heavy Metal des années 70 et 80 et bercés de Blues sudiste décapant. Et HOLY DEATH TRIO a parfaitement digéré cette belle mixture pour la faire sienne. Naturellement intitulé « Introducing… », ce premier album fracasse à tout-va.

Sur un groove imparable, le trio déroule et la machine à riffs s’emballe (« White Betty », « Bad Vibrations », « Get Down »). Sous la houlette de Charles Godfrey (Whiskey Myers, Swans), ce premier opus bénéficie d’une belle production qui met parfaitement en relief la fièvre que procure HOLY DEAH TRIO (« The Killer », « Fish Sticks »). Du beau boulot !

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Blues Rock Rock Stoner/Desert

The Picturebooks : saveurs désertiques

Alors qu’on les croirait tous deux natifs du désert de Joshua Tree, c’est pourtant d’Allemagne que nous vient THE PICTUREBOOKS. Le duo composé de Fynn Claus Grabke et de Philipp Mirtschink a eu l’heureuse idée de réunir sur ce splendide « The Major Minor Collective » une brochette époustouflante des figures marquantes du monde du Rock, du Metal, du Stoner, du Southern et de l’Alternative mondial. Un tour de France en forme de consécration. 

THE PICTUREBOOKS

« The Major Minor Collective »

(Century Media Records)

Quand Fynn Claus Grabke (guitare, chant) et Philipp Mirtschink (batterie) ne sont pas attelés à vivre leur passion pour les motos, les skateboards et le végétalisme, le duo réalise de très bons albums, et celui-ci est probablement l’un des plus réussis et créatifs de sa discographie. Avec « The Major Minor Collective », THE PICTUREBOOKS livre un album exceptionnel où les rencontres débouchent sur de vraies pépites. Très varié et sauvage, l’album des Germaniques nous fait passer par toutes les émotions avec une exactitude et une précision incroyables.

Dans un univers où se côtoient Blues Rock, Hard Rock, Stoner et Desert Rock, les Allemands sont parvenus à réunir les leaders de groupes majeurs en leur laissant carte blanche pour les textes notamment. Accompagné sur une majorité des morceaux par les bassistes Ryann Sinn (The Distillers) et Dave Dinsmore (Brant Bjork), THE PICTUREBOOKS accueille surtout des membres de Refused, Clutch, Black Stone Cherry, Slothrust, Monster Truck, Blues Pills, Halestorm, Erlend Hjelvik (ex-Kvelertak), Lisa Alley et Ian Graham de The Well et enfin nos Français de The Inspector Cluzo. Un All Star band comme on en voit que très, très rarement !

Enregistré entre l’Allemagne et la Suède, puis avec l’aide des nouvelles technologies, « The Major Minor Collective » montre cependant une belle unité, tant musicale qu’au niveau de la production, qui est exemplaire. Ce qui est particulièrement impressionnant sur ce quatrième album, c’est la facilité et l’aisance du duo à être aussi créatif et pertinent sur des atmosphères tantôt très Blues ou alors Desert/Stoner Rock ou même Metal et Southern. Par ailleurs, l’alternance du chant féminin et masculin offre une belle diversité à cette réalisation qui s’impose comme l’une des plus marquantes, vives et fraîches de cette année.

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Blues Rock Hard Rock Southern Rock

Troy Redfern : wild slide

Alors que certains guitaristes ne jurent que par la wah-wah, d’autres se sont fait une spécialité de la slide, bien sûr apparentée au Blues et ses dérivés. Et c’est le cas de l’Anglais TROY REDFERN, véritable virtuose de la six-cordes de laquelle il sort des accords époustouflants avec un feeling et une liberté absolue. Sur « The Fire Cosmic ! », le Blues Rock très musclé du chanteur affiche une fougue moderne et sauvage. Un régal.

TROY REDFERN

« The Fire Cosmic ! »

(RED7 Records)

Ce sixième album du Britannique TROY REDFERN marque un réel tournant et surtout un aboutissement pour le guitariste et chanteur. Non seulement le groupe qui l’accompagne est phénoménal, ce à quoi il faut ajouter une production aux petits oignons, très organique, énergique et travers laquelle la puissance et la finesse du Blues Rock très Hard de « The Fire Cosmic ! » prend un relief incroyable. 

Armé de riffs efficaces et d’une slide versatile et fougueuse, TROY REDFERN est brillamment accompagné par Darby Todd à la batterie, Dave Marks à la basse et aux claviers et même du génial Ron ‘Bumblefoot’ Thal sur le morceau « On Fire ». Enregistré dans les mythiques studios Rockfield où tant de classiques ont vu le jour, « The Fire Cosmic ! » bénéficie également du mastering de Frank Artwright effectué à Abbey Road.

Bien que britannique, TROY REDFERN joue un Blues Rock aux forts accents Hard Rock dont les influences sont résolument américaines. Musclé et accrocheur, ce nouvel album exploite parfaitement la détermination du quatuor qui a enregistré ensemble et en prise live de la vraie dynamite (« Scorpio », « Sanctify », « One Way Ticket »). Pour autant, le guitariste sait aussi lever le pied et propose des titres aux saveurs Southern délicates (« Ghosts », « Saving Grace »). 

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Doom Metal Sludge Stoner/Desert

[Going Faster] : N E K E R / Doom Sessions / Demon Incarnate

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

N E K E R – « Slower » – Time To Kill Records

Il semblerait que le one-man-band de Nicola Amadori (basse, chant) ne soit plus qu’un lointain souvenir. Depuis « Louder », premier album sorti en 2017, l’Italien semble s’être attaché à Daniele Alessi (batterie) et Alessandro Eusebi (guitare). Et il faut reconnaître que le trio est plus que cohérent et son Sludge aux saveurs Doom et Southern est très riche et envoûtant. N E K E R a fière allure et « Slower » atteint les sommets attendus depuis ces dernières années. Tout en mouvement et en progression, le trio transalpin se montre capable d’être tranchant et agressif comme plus lent et pesant. Entre un Doom très sombre et un Sludge démoniaque, « Slower » offre une palette incroyable de variations de tempos et d’harmonies. Et le chant très protéiforme d’Amadori apporte une fraîcheur presque ensorceleuse. 

Doom Sessions Vol. 666 – DEAD WITCHES / WITCHTHROAT SERPENT – Heavy Psych Sounds Records

Pour le sixième volume de ses « Doom Sessions », Heavy Psych Sounds Records affiche le chiffre de la bête et une pochette à faire frémir avant même la première écoute. Il faut admettre que le duo formé par le label italien nous plonge dans les tréfonds du Doom le plus obscur et occulte qui soit. Et ça commence frontalement avec le quatuor britannique DEAD WITCHES avec un morceau long de 14 minutes. Le nouveau projet du batteur Mark Greening (ex-Electric Wizard, Ramesses et With The Dead) navigue entre ténèbres et brutalité grâce, notamment, à sa chanteuse Spring Thompson. Puis direction la France, Toulouse, avec WITCHTHROAT SERPENT qui signe les deux autres titres. Le Stoner Doom du quatuor ne manque ni d’impact, ni d’intérêt, loin de là ! Un sixième très bon cru de 40 minutes du label italien.

DEMON INCARNATE – « Leaves Of Zaqqum » – Metalville

C’est une belle surprise que proposent les Allemands avec un quatrième album, « Leaves Of Zaqqum », que le groupe a eu le temps de mûrir et de peaufiner durant ces derniers mois d’inactivités scéniques. Mené par Lisa Healey (chant), Jan Paul (guitare) et Kai Schneider (batterie) qui composent l’essentiel des morceaux, DEMON INCARNATE est complété par Matz Naumann (basse) et Donny Dwinanda Putra (guitare) venus s’y greffer. Le Stoner Metal du combo est très fortement orienté vers le Doom avec efficacité et de solides riffs. Le quintet germanique réussit une belle synthèse d’influences sabbathiennes avec des ambiances rappelant fortement Candlemass, tout en y injectant délicatement des sonorités orientales. La particularité de DEMON INCARNATE réside aussi dans la voix de sa chanteuse, qui est vraiment la signature du groupe.

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Hard Rock International Southern Rock Stoner/Desert

Acid’s Trip : une charge émotionnelle brute [Interview]

Aussi brut dans l’attitude que dans sa musique, ACID’S TRIP débarque avec un premier album fortement imbibé de Rock’n’Roll aux effluves bluesy et Southern. Originaire de Göteborg en Suède, le quatuor vient de livrer un « Strings Of Soul » aussi ébouriffant qu’intemporel entre riffs Hard Rock et ambiance Psych. Anna, guitariste et chanteuse de la formation, revient sur la conception de ce premier album et aussi sur sa vision de la musique à travers le groupe.  

– Avant tout, j’aimerais qu’on revienne sur la formation d’ACID’S TRIP en 2018. Tu jouais avec Honeymoon Disease jusqu’à ce moment-là. Que s’est-il passé ? Tu as senti que c’était le moment de passer à autre chose ?

ACID’S TRIP est né dans mon esprit bien avant que nous ayons jamais parlé de nous séparer avec Honeymoon Disease. Je voulais jouer un Rock plus dur et plus technique, et je n’avais pas le sentiment que le groupe était le bon pour ce genre-là. Je voulais donc créer ACID’S TRIP en tant que groupe parallèle, tout en conservant Honeymoon Disease pour continuer d’exprimer ma créativité. Mais après la dernière tournée espagnole, les autres membres ont abandonné et je n’ai eu d’autre choix que de me concentrer à 100% sur ACID’S TRIP, qui est alors devenu mon groupe principal. C’est ce qui pouvait arriver de mieux d’ailleurs. J’adore le mélange de Soul et de Hard Rock que nous produisons, et nous ne pourrions pas être plus heureux de la sortie de notre nouvel album. J’ai même l’impression que nous venons juste de commencer à jouer même si ça fait déjà trois ans. Le temps passe si vite quand on s’amuse !

– Avec ACID’S TRIP, on a l’impression d’un retour aux sources du Rock’n’Roll avec un son brut, efficace et sans concession. C’est l’objectif ? Aucun artifice ?

Oui, notre principal objectif était ce retour aux sources avec un son plus brut et technique même s’il reste facile d’accès. Nous aimons les riffs intelligents, amusants mais qui sont bien pensés et qui donnent une note personnelle à la tonalité dans laquelle nous jouons. Ce genre de riffs est original, car il n’y a pas beaucoup de groupes aujourd’hui, qui consacrent autant de temps juste pour trouver « ce riff parfait ». De nos jours, tout semble axé sur une  voix entraînante et des accords Rock, ce qui n’est pas grave, mais les gens ne se souviendront plus de ces morceaux dans quelques années. Notre album fait partie de ceux qui dureront des décennies et plus, vous ne vous ennuierez jamais en l’écoutant. Laissez-vous aller !

– Et il y a cette superbe Flying V sur laquelle tu joues. On en voit beaucoup trop peu depuis un moment, et notamment dans la nouvelle génération. J’imagine qu’il y a une histoire personnelle autour de cette guitare aussi, non ?

Ouais, ma Vera est ma principale et la seule guitare sur laquelle que je joue en fait. J’ai aussi une excellente guitare JPN SG, mais elle est ma guitare de secours en tournée, car j’aime un peu trop la V. J’ai vu cette édition spéciale de 1998 en 2014-2015, lorsque je passais devant un magasin de guitares ici à Göteborg. Je l’ai vu à travers la vitrine et 10 minutes plus tard, j’ai acheté la guitare de mes rêves. Elle a un son génial et surtout, le manche me parle et je joue beaucoup mieux. Les guitares sont très personnelles et j’adore la forme en V. J’élargirai ma collection V, lorsque le groupe atteindra les grands charts ! (Rires !) Et si Gibson lit ceci, passez-moi un coup de fil !!!

– Avec une inspiration très 70’s, ACID’S TRIP est résolument ancré dans son temps entre Rock lourd et Stoner Psych. L’accent est aussi porté sur un groove imparable et une folie permanente dans l’attitude, comme une sorte de défouloir très orchestré finalement. C’est votre comportement qui guide votre musique, ou l’inverse ?

Oui, c’est l’amour de vieux groupes comme Captain Beyond, The Dead Boys, MC5 et le Kiss des 70’s à leur apogée. Nous écoutons beaucoup de musique Rock et Heavy, et depuis que je collectionne les vinyles, j’ai écouté des milliers de disques qui ont perfectionné mon style d’écriture et la façon dont j’entends les mélodies. Tout ce que j’écris fait référence à quelque chose que j’ai entendu auparavant, et cela sonne comme je l’entends. J’adore l’album, car il a une âme, peu de groupes de Rock aborde le Rock de cette façon.

– J’aimerais que tu me dises un  mot sur l’intro de l’album, « Prelude », elle aussi très originale. Quand on connait la suite de « Strings Of Soul », on imagine que vous avez voulu désorienter votre auditoire dès le début, non ?

Quand l’album était presque terminé, il nous restait quelques notes d’orgue à enregistrer. Mon père jouait sur tous les disques Honeymoon Disease, alors je lui ai demandé s’il voulait aussi le faire sur l’album d’ACID’S TRIP. Je connais sa façon de jouer, et lui celle dont je chante les mélodies. C’est comme ça aussi que j’entends les arrangements de chorale et ça sort naturellement pour moi. Je lui ai demandé de jouer un morceau mélancolique auquel j’ajouterai plus tard des voix. Je veux que les gens réfléchissent lorsqu’ils écoutent notre album, et « Prelude » était un moyen de mettre les gens de bonne humeur. Certaines personnes aiment ça et d’autres veulent juste des chansons Rock pour ensuite passer à l’album suivant. Je viens du milieu Psych Prog avec beaucoup de Blues, et on ne peut pas donner une âme à un album sans une bonne intro à mon avis.

– Avec ACID’S TRIP, on touche au Hard Rock un peu Old School, mais aussi à des ambiances Stoner, bluesy et même Southern. En, fait, vous êtes un groupe de cow-boys and girls scandinaves des temps modernes ! C’est ça ?

(Rires) Oui, je suppose que oui ! Quand je cherche une grande variété d’émotions, je mets du Lynyrd Skynyrd. Quand j’ai besoin de réfléchir à quelque chose, je me tourne plutôt vers des sons de Floride, et quand j’ai besoin d’inspiration pour des harmonies, je mets du Allman Brothers et du Big Mama Thorton. Et quand j’ai besoin de vitesse, les Hellacopters sont le meilleur choix. Et voilà, vous avez le mix d’ACID’S TRIP ! Le voyage que j’ai fait en 2018 à Nashville puis à Jacksonville, en Floride, m’a vraiment donné une perspective sur les choses et j’ai réalisé que le Rock peut être beaucoup plus que simplement maltraiter des guitares. Bien que ce soit amusant à faire, il faut être plus intelligent que ça.

– Vous avez entièrement enregistré « Strings Of Soul » vous-mêmes, qui a ensuite été mixé et masterisé par Ola Ersfjord. La première étape était importante pour vous, afin de délivrer ce son particulier qui forge vraiment l’identité d’ACID’S TRIP ?

Je pense que oui, surtout quand il s’agit du chant et de toute la production de l’album. Lorsque vous entrez en studio, le résultat est souvent ce que le producteur est capable de faire. Cela peut être une expérience vraiment géniale et qui peut également améliorer la qualité de l’album, car c’est un travail de professionnel. Mais cela peut aussi compromettre le son, le rendre trop commercial et « trop » clean, car il n’y a plus de place pour les erreurs et les joyeux petits accidents. J’ai pris le rôle de producteur pour cet album, ce qui m’a pris beaucoup de temps et d’efforts. Sans mon intervention, l’album aurait probablement un son plus moderne, ce qui pourrait être une bonne chose. Mais nous voulions garder l’ambiance que nous avions sur ce projet : beaucoup de café et de longues heures passées à répéter. J’ai fait le chant dans une pièce sombre toute seule, ce qui a été une expérience formidable. J’ai fait confiance à mon instinct et ça s’est bien passé.

– Assez rapidement et notamment du à la qualité de vos concerts, vous vous êtes faits remarquer par le patron du très réputé label underground Heavy Psych Sounds Records. C’est une belle récompense, en plus d’être la maison de disques idéale pour vous aussi, non ? Elle vous ressemble beaucoup…

Elle nous ressemble beaucoup, c’est vrai. Oui, on adore Heavy Psych Sounds Records ! Le label nous a vraiment pris sous son aile et nous n’aurions pas pu avoir de meilleurs partenaires dans ce domaine. L’ambiance et le style sont parfaits pour nous. Et c’est très direct !

– Le printemps est là et la pandémie semble nous laisser un peu respirer. Avec un album encore tout chaud, vous devez bouillir d’impatience de remonter sur scène ?

Absolument, mais à l’heure où nous parlons, nous prévoyons des concerts pour 2022, car nous ne voulons pas le faire cet automne. Il y a de grandes choses à venir et nous visons les festivals pour l’année prochaine. L’album est pertinent et il le sera encore à l’avenir ! 

L’album « Strings of Soul » d’ACID’S TRIP est disponible chez Heavy Psych Sounds Records depuis le 7 mai !

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Blues

Jessie Lee & The Alchemists : un Blues radieux

Tout en feeling, sans être trop démonstratif et malgré une virtuosité de chaque instant, JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS vient confirmer toute la classe et l’élégance aperçues sur son premier album il y a trois ans. Plein d’émotion, de douceur mais aussi d’ardeur et de chaleur, le groupe régale sur ce « Let In Shine » abouti et d’où émane une atmosphère radieuse.

JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS

« Let It Shine »

(Dixiefrog Records/PIAS)

Décidemment la scène Blues et Blues Rock française se porte de mieux en mieux en dévoilant un style et un son bien à elle, grâce à des groupes inspirés et définitivement décomplexés. Et JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS tire formidablement bien son épingle du jeu avec ce second album, où le duo formé par la chanteuse et guitariste Jessie Lee et le six-cordiste et songwriter Alexis ‘Mr Al’ Didier montre une énorme complicité.

Idéalement accompagné par Laurent Cokelaere (basse), Stéphane Minana-Ripoll (batterie) et Laurian Daire (claviers), JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS développe un groove et une aisance artistique totale. Et l’on doit certainement ce bel équilibre au fait que « Let It Shine » ait été mixé et masterisé en analogique, offrant une superbe couleur à l’album que des chœurs féminins et des cuivres viennent un peu plus faire briller.  

Alors que JESSIE LEE est vocalement impériale avec la fougue et le feeling qu’on lui connait, Mr Al et THE ALCHEMISTS font aussi preuve de beaucoup de liberté et de générosité dans le jeu (« But You Lie », « The Same », « One Only Thing »). L’album dévoile des contrées Blues majestueuses dans un ensemble très Soul, Rock, et même Southern (« You Gotta », « Let It Shine », « I Don’t Need To Say »). Eminemment solaire et bienfaiteur !

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Stoner/Desert

Blackjack Mountain : le souffle du sud américain

Puissant et épais, percutant et massif, « Holding Time », le premier album des Américains de BLACKJACK MOUNTAIN, est tout cela à la fois. La qualité des mélodies et l’impact de son chanteur rend le Heavy Stoner du trio très Southern et Hard Rock et c’est franchement  savoureux. Un mélange parfaitement dosé offre un style rugueux, accrocheur et épicé à souhait.

BLACKJACK MOUNTAIN

« Holding Time »

(Independant)

La Georgie n’enfante pas seulement des groupes de Blues, de Country ou de Southern Rock. Il existe quelques formations qui sortent du sérail et le trio de Carrollton en fait partie. Avec un petit côté Old School, qui signifie ici que le combo respecte le passé et la tradition, BLACKJACK MOUNTAIN propose un Stoner Heavy Southern mâtiné de Hard Rock très 70’s et surtout un groove imparable. 

Sur des mélodies vocales accrocheuses et vraiment contagieuses, les Américains livrent leur premier album, « Holding Time », dont les compositions et la production sont un vrai ravissement (« What I Need », « Red Eagle »). Les basses grondantes et la fougue des rythmiques ne laissent pas de place au doute : BLACKJACK MOUNTAIN maîtrise son sujet et ce crossover volumineux sort de la brume.

Le trio poursuit sa route, balayant tout sur son passage avec des morceaux costauds et radicaux (« Devil In The Dark », « Witch Of The Swamp »). Les Sudistes balaient les courants et les modes à grand coup de riffs percutants, tout en laissant quelques respirations (« Nevermore », « Rivers Flows », « Echoes Of Time »). Comme souvent outre-Atlantique, les autoproductions surprennent par leur qualité et BLACKJACK MOUNTAIN est de cette trempe.

Bandcamp : http://Blackjackmountain.bandcamp.com/

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Blues

When Rivers Meet : les petites rivières font les grands fleuves

Avec une évidente complicité, les Anglais de WHEN RIVERS MEET font se rencontrer un grand nombre de courants Blues, explorant ainsi une grande partie du registre. Avec ce « We Fly Free » très accompli et inspiré, le duo montre une énergie et une inspiration de chaque instant. Et l’avenir devrait largement sourire au couple.

WHEN RIVERS MEET

« We Fly Free »

(One Road Records)

Unis à la ville comme à la scène, Grace et Aaron Bond sortent un premier album aussi généreux qu’ambitieux. Dans un Blues Rock rugueux un brin vintage, « We Fly Free » présente des morceaux aux racines multiples allant du Pays de Galles à Chicago sans escale. WHEN RIVERS MEET fait justement la jonction entre les branches de la grande famille du Blues, et le voyage est pour le moins dépaysant.  

Si le duo a pu s’aguerrir sur deux EP, « The Uprising » et « Innocence Of Youth », c’est un véritable brûlot que nous livrent les Anglais avec cet album. Alternant une incandescence Rock (« Did I Break The Law », « Bound For Nowhere », « Walking On The Wire ») avec des titres plus sensibles (« I’d Have Fallen », « I Will Fight », « Friend Of Mine »), WHEN RIVERS MEET est renversant au fil des morceaux.

Avec Grace au chant, à la mandoline et au violon et Aaron au chant avec en main une guitare très Heavy Blues Slide, le duo offre un registre détonnant et au son très analogique. Le grain des six-cordes combiné aux harmonies vocales rend la touche de WHEN RIVERS MEET très personnelle et originale avec même quelques sonorités Southern (« Take Me To The River », « Bury My Body »). De la dynamite !

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Hard Rock Southern Rock

Black Stone Cherry : Kentucky rules

Quoiqu’on en dise et malgré le contexte, 2020 ne pouvait se faire sans un nouvel album de BLACK STONE CHERRY. Et « The Human Condition » se pose comme une évidence. Ce huitième album du combo du Kentucky vient mettre du baume au cœur.

BLACK STONE CHERRY

The Human Condition

(Mascot Records)

Le retour du gang du Kentucky en 2020 était plus qu’improbable sur le papier. Et pourtant, ils l’ont fait et de quelle manière ! Et dès « Ringin’ In My Head », le refrain puis le solo vous sautent autant en plein tronche. Ensemble depuis 19 ans quand même, BLACK STONE CHERRY donne une belle leçon de Rock’n’Roll et montre que le Southern a plus que de la ressource.

Robertson et sa bande se sont enfermés dans le studio de leur bassiste, Jon Lawhon, pour y concevoir ce nouvel album, tout en émotion et qui porte un regard lucide sur la situation actuelle. Ne serait-ce que la voix ensorceleuse et chaude est à même de rassembler les plus sceptiques. BLACK STONE CHERRY ne lâche rien.

Entre Southern Blues et Alternative Rock, le quatuor est toujours aussi réjouissant (« Push Down & Turn », « The Chain », « Some Stories »). Et les gros riffs pleins de chaleur consoleraient le plus triste d’entre-nous. Bien qu’enfermé, BLACK STONE CHERRY montre aussi un sacré savoir-faire, loin des grosses productions, mais tellement plus authentique et positif.