Catégories
Stoner Doom Stoner Metal

Sorcia : une partition maléfique

Belle révélation de la scène Stoner Doom de la côte ouest américaine il y a cinq ans, SORCIA vient confirmer de manière éclatante ce qu’il avait laissé entrevoir sur ces deux premiers efforts. Massif et véloce, « Lost Season » évolue sur une dynamique tout en variation et très bien maîtrisée par les trois musiciens. Et la dualité entre la voix féminine et masculine apporte beaucoup de profondeur et de mélodie à cet opus réussi et convaincant.

SORCIA

« Lost Season »

(Desert Records)

SORCIA a la dent dure et c’est une bonne chose ! Formé en 2018, le trio américain a sorti son premier album éponyme deux ans plus tard, au moment-même où le monde s’arrêtait de tourner. Plutôt que d’abdiquer, c’est dans la composition et l’écriture d’un EP, « Death By Design » (2021), qu’il s’est plongé tout d’abord, puis dans celles de « Lost Season ». Entre temps, le groupe a pris du volume et ce deuxième opus confirme tout son potentiel.

Avec une belle assurance, Jessica Brasch (chant, basse), Neal De Atley (chant, guitare) et Bryson Marcey (batterie) balancent cinq énormes pavés d’un Stoner Doom dont la longueur des morceaux témoigne d’une intensité constante. SORCIA a peaufiné « Lost Season » pour le rendre compact et puissant. Très Metal, le style du combo de Seattle s’appuie aussi sur une très bonne combinaison vocale complémentaire et subtile.

Ce qui est frappant également, c’est le travail effectué sur les sons de la basse et de la guitare. En multipliant différentes approches, SORCIA se distingue par une grande variété qui donne du relief aux titres. Obsédant dès « Miss Ann Thrope », rentre-dedans sur « An Axe Named Otis », « Faded Dune » et l’épais « Dusty », les Américains montrent beaucoup de polyvalence jusqu’au magistral « Entering The Eight House », qui clôt l’album.

Catégories
Desert Rock Psych Stoner Doom

Alconaut : la maîtrise du relief

Avec des aspects soniques et explosifs d’un côté et des contours plus extatiques et progressifs de l’autre, cette deuxième réalisation d’ALCONAUT montre à quel point le Doom est un registre vaste et surtout au sein duquel il existe une multitude de possibilités. Au-delà de l’épaisseur qui enlise souvent, la vitesse prend aussi le dessus, caressant parfois même le Sludge. « Endless Skies » est constitué de toutes ces composantes et l’expédition musicale passe de la balade à une course effrénée en un rien de temps.      

ALCONAUT

« Endless Skies »

(Independant)

Originaire de Corse, ALCONAUT a vu le jour en 2017 du côté de Bastia, où il s’est d’abord fait la main en reprenant les morceaux de ses groupes préférés estampillés Stoner et Desert Rock. Deux ans plus tard, le trio sortait son premier album, « Sand Turns To Tide », dans lequel il montrait déjà de belles dispositions et une réelle originalité. Avec « Endless Skies », c’est à un voyage presque cosmique auquel il nous convie entre Doom et Psych Rock.

Sur une base Stoner, ALCONAUT tend à la fois vers le Rock et le Metal, une sorte d’aller-retour entre Black Sabbath et Kyuss. Une manière aussi de muscler ses morceaux et de s’engouffrer dans des sphères Doom épaisses et massives. Après « Slug » qui est assez soutenu, place à « Lost » beaucoup plus lent et écrasant, malgré quelques fulgurances plus tendues. Vocalement, on imagine bien Lemmy poser sa voix sur ces rythmes chaotiques.

La production ronde et aérée d’« Endless Skies » offre aussi l’occasion au combo d’intégrer d’autres sonorités et même quelques notes d’harmonica pour le côté Desert. ALCONAUT prend surtout le soin de ne pas se répéter et se livre à un dépaysement en règle sur des titres très différents, avec notamment le triptyque ascensionnel « Ascending », le très Fuzz « Icarus Down » et le solide « Gelmir’s Path ». Une belle variété pour un opus créatif.

Photo : Alex Chartré
Catégories
Blues Blues Rock Contemporary Blues

Micke Bjorklof & Blue Strip : colors of soul

Faisant partie des plus grandes formations Blues d’Europe du Nord aux côtés de Bjørn Berge et de la reine de la slide Erja Lyytinen avec qui il a d’ailleurs travaillé, MICKE BJORKLOF & BLUE STRIP joue du Blues en ne se contentant pas de quelques chapelles, il englobe l’ensemble du style avec un feeling et une dextérité sans faille. Avec « Colours Of Jealousy », le chanteur, guitariste et songwriter éblouit encore une fois de sa classe et de celle de ses partenaires.

MICKE BJORKLOF & BLUE STRIP

« Colors Of Jealousy »

(Hokahey Music Productions)

Depuis plus de 30 ans, le multi-instrumentiste alterne avec ses formations, MICKE BJORKLOF & BLUE STRIP en électrique et Micke & Lefty feat. Chef dans un registre acoustique et en trio. Dix albums sont déjà sortis et c’est avec son quintet qu’il se présente cette fois avec ce « Colors Of Jealousy » de toute beauté. Le bluesman finlandais se montre toujours très inspiré et la qualité d’interprétation est encore irréprochable.

Primé à de nombreuses reprises, le Scandinave affiche une grande créativité, bien aidé dans son effort par un groupe exceptionnel. MICKE BJORKLOF & BLUE STRIP parvient avec une facilité déconcertante à faire le pont entre un Blues contemporain, un Blues Rock enflammé avec quelques touches bien senties d’influences du Delta et un soupçon de Nouvelle-Orléans et de Country. Un rayonnement incroyable.

Si « Colors Of Jealousy » arrive huit ans après « Ain’t Bad Yet », c’est que le groupe a beaucoup tourné, mais notre patience est magnifiquement récompensée. Enveloppé par les chœurs de Lena Lindroos et la slide de Lefty Leppänen, MICKE BJORKLOF & BLUE STRIP joue sur la corde sensible, tout en parvenant à garder un rythme d’enfer (« Highway Highway », « Missing My Woman », « Are You Real », « Through You Were Mine », « Into The Fire », « It Takes Two »). Eblouissant !

Photo : Mikko Parkkonen
Catégories
Hard 70's Proto-Metal

Bang : born again

BANG fait partie de ces groupes cultes qui peuplent l’imaginaire qui entoure les pionniers du Hard Rock et du Heavy Metal. Avec une poignée d’albums entre 1971 et 1973, les Américains ont gravé leur nom dans le marbre, grâce à des débuts aussi audacieux que prometteurs. Après tout ce temps et poussés par leurs fans, ils sont de retour avec un disque original et toujours aussi fougueux, « Another Me ».

BANG

« Another Me »

(Cleopatra Records)

Il n’aura fallu que trois albums à BANG pour entrer dans la légende, ou plutôt pour créer un mythe, car sa carrière n’a pas pris l’envol qu’elle aurait dû. Après « Death Of A Country » (1971), « Bang » (1972), « Mother/Bow To The King » (1972) et « Music » (1973) sortis chez Capitol à l’époque, le groupe s’est mis en veille jusqu’à l’aube des années 2000 avec un bref retour passé presqu’inaperçu. La sauce n’avait pas pris, mais il est aujourd’hui de retour.

Comme à ses débuts il y a cinq décennies, BANG s’est réuni autour du même line-up pour composer un tout nouvel opus, « Another Me ». On retrouve donc les incontournables Frank Ferrara (basse, chant), Frankie Gilcken (guitare) et Tony Diorio (batterie, parolier) et il faut bien avouer que la magie opère toujours. Le trio de Philadelphie reprend les choses là où elles étaient des années auparavant et de bien belle manière.

La petite histoire raconte que BANG était au départ la réponse américaine à Black Sabbath. Ça, c’est probablement pour l’anecdote, car on est plutôt dans un Hard Rock originel, aujourd’hui décrit comme vintage avec des sonorités proto-Metal bien musclées. Et c’est le même son, la même envie et la même créativité que l’on retrouve sur « Another me », un album qui devrait ravir les fans de la première heure.

Catégories
Stoner Doom

Mammuthus : férocement débridé

Après un EP en 2020, le combo de Nouvelle-Zélande surgit avec un premier album rugueux et irrésistible, où Stoner Rock et Doom Metal forment une incroyable combinaison. Affichant un mur du son inébranlable, MAMMUTHUS se présente dans les meilleures dispositions avec « Imperator » et son île risque vite de devenir un peu petite…

MAMMUTHUS

« Imperator »

(Independant)

Rarement un groupe aura aussi bien porté son nom. Les références au légendaire animal préhistorique ne manquent pourtant pas dans le Stoner et le Doom, mais le trio de Nouvelle-Zélande n’aurait pas pu trouver mieux. MAMMUTHUS, donc, débarque tout droit de Wellington et le savoureux mélange de Stoner Rock et de Doom Metal provoque exactement l’effet escompté : une puissante cavalcade, suivi d’un écrasement dans les règles.

A eux trois, Matt Bradford (basse), Rob Dring (batterie) et Josh Micallef (guitare, chant) envoie un Stoner Rock pachydermique très organique et au groove presque bestial. Mais ne nous y trompons pas, MAMMUTHUS est loin de manquer de finesse, malgré des riffs épais et lourds et une rythmique consistante et compacte. Le chant opaque donne une dimension caverneuse à l’ensemble et, en ce sens, « Imperator » est un modèle du genre et il surprend à bien des égards.

Musicalement, le groupe ne piétine pas, il bouscule et propose aussi des mélodies entêtantes, qui lui permettent de jouer sur le côté accessible du Stoner et l’aspect massif et ténébreux du Doom (« Holy Goat », « Monolith », « Bloodworm »). Tout au long d’« Imperator », MAMMUTHUS impressionne de par la qualité et la régularité de ses compositions, dont on peut retenir aussi « Formless » interprétée par la chanteuse EJ du groupe End Boss. Du grand art !

Catégories
Desert Rock Heavy Psych Rock

Yawning Man : maître du desert

Pionnier du Desert Rock, YAWNING MAN se fait cependant assez discret depuis 1986 avec une discographie assez clairsemée, mais des sessions live qui ont forge sa réputation. Jammant comme nuls autres, les Américains sont devenus incontournables, leurs prestations inoubliables et un modèle pour beaucoup. Et « Long Walk Of The Navajo » vient confirmer et conforter leur légende.

YAWNING MAN

« Long Walk Of The Navajo »

(Heavy Psych Sounds Records)

Dans l’imaginaire collectif, on doit les bases du Desert Rock à Kyuss. Pourtant, YAWNING MAN a lui aussi apporté une contribution non-négligeable à un registre qui n’aurait sans doute pas évolué de la même manière. Car, un an avant leurs voisins, le désormais trio de Palm Springs avait déjà fait de leurs jams hypnotiques et endiablées les fondations de ce style aride et envoûtant. Et ça continue !

Après une escapade avec les Anglais de Sons Of Alpha Centauri le temps de deux albums restés dans les esprits (« Ceremony To The Sunset » en 2099 et « Sky Island » en 2021), YAWNING MAN est enfin de retour avec une sixième production, « Long Walk Of The Navajo ». Si le format est assez étonnant, trois morceaux oscillant entre 9 et 15 minutes, le contenu est toujours aussi fascinant et la performance du trio est unique.

Aujourd’hui composé de Gary Ace (guitare), Billy Cordell (basse) et Bill Stinson (batterie), le combo californien se livre à travers trois titres toujours instrumentaux, bien sûr, mais nettement plus sombres et Heavy. Secoué par la tempête qui s’est abattu sur le désert de Joshua Tree il y a peu, c’est dans une ambiance presqu’apocalyptique que YAWNING MAN nous guide et où l’aspect Psych de son jeu est plus présent que jamais.

Catégories
Blues Contemporary Blues folk

Ashley Sherlock : elementary

Rayonnant et positif, ce premier album de l’Anglais ASHLEY SHERLOCK est une vraie petite merveille. Aussi à son aise en électrique qu’en acoustique, le musicien de Manchester combine avec talent des élans musclés très Rock avec des instants suspendus où le Blues et la Folk se tiennent côte à côte dans une chaleur et une communion qui font de « Just A Name » un magnifique disque.

ASHLEY SHERLOCK

« Just A Name »

(Ruf Records)

Il n’aura fallu que deux EP (l’un éponyme en 2019 et « If You’re Listening » en 2021) à ASHLEY SHERLOCK pour taper dans l’œil de Ruf Records et se joindre à son beau catalogue. Il faut dire que le songwriter a fait les choses dans les règles, à l’ancienne, en écumant les scènes intensément pour aguerrir son jeu et bien mesurer l’impact de ses compositions. Et le résultat est là avec ce resplendissant « Just A Name ».

Accompagné de Charlie Kay (basse) et Danny Rigg (batterie), c’est donc en trio que se présente le chanteur et guitariste avec un Blues Rock accrocheur, qui laisse cependant beaucoup de respiration. Entre riffs appuyés et accords plus délicats, ASHLEY SHERLOCK propose un univers très varié et assez éloigné des standards classiques notamment dans les sonorités, qui balaient un large spectre.

Le registre est résolument britannique dans le style et le Mancunien y a injecté de multiples influences, dont certaines assez étonnantes. « Just A Name » évolue dans un périmètre dans lequel se côtoient le Blues bien sûr, mais aussi le Rock, le Hard version acoustique et une Folk façon Jeff Buckley, jusque dans sa voix tout en nuances. ASHLEY SHERLOCK signe ici et déjà un grand album.

Catégories
Dark Folk Doom Rock

Ockra : doomy Folk

C’est dans le studio d’un petit village près d’Hambourg qu’OCKRA s’est rendu pour l’enregistrement de son premier opus. Au-delà de bien porter son nom, la réalisation des Scandinaves se veut très personnelle et une manière pour le combo d’évacuer certains évènements qui les ont touchés durant la pandémie. Puissant et mélodique, « Gratitude » conjugue douceur, créativité et force.

OCKRA

« Gratitude »

(Argonauta Records)

Né sur les cendres de Sulphur Dreams, groupe de Stoner Metal de Göteborg, OCKRA mène dorénavant sa barque depuis début 2018 dans un registre légèrement différent, et plus en phase avec l’état d’esprit des musiciens, désireux de s’ouvrir d’autres portes musicales. Désormais en trio, ils n’ont pas renié l’esprit Doom qui les habitait, mais l’orientation est plus Rock et flirte même avec le folk et certains passages Americana.

Depuis leur premier EP en 2020 (« Infinite Patterns »), les Suédois ont franchi un nouveau cap avec « Gratitude », où ils se montrent très sereins, presqu’apaisés, mais sans pour autant désavouer l’essence-même du Doom. Pourtant derrière une certaine noirceur et une mélancolie ambiante, OCKRA laisse passer une lueur d’espoir et un faisceau lumineux, qui viennent éclaircir des compositions très travaillées et solides.

Outre le classique guitare-basse-batterie, du mellotron vient ponctuer les morceaux de « Gratitude » pour lui donner à la fois du volume et un côté aérien irrésistible. Les titres de ce premier opus sont relativement longs, ce qui laisse à OCKRA le temps de poser des atmosphères captivantes, grâce aussi à une voix claire très planante (« Weightless Again », « Tree I Planted », « Imorgon Här » et le génial « We, Who Didn’t Know »). Très original !

Catégories
Psych Space Rock Stoner Rock

Apex Ten : l’accomplissement par la performance

Irrésistible et aventureux, « Aashray » est un album aussi séduisant qu’audacieux. Derrière un Stoner Rock solide et entêtant, le combo s’engouffre dans des profondeurs Psych et Space, qui lui laissent un champ d’investigation presque sans limite. APEX TEN joue très subtilement sur les reliefs d’un Fuzz contagieux.

APEX TEN

« Aashray »

(Independant)

Originaire de Liège, APEX TEN est un jeune groupe fondé en 2021 et qui pourtant sort déjà sa quatrième production. Il faut aussi préciser que le trio a basé son concept autour de l’improvisation et des jams. Mais si l’exercice peut paraître aisé, encore faut-il taper juste ! Et pour y parvenir, Alexis Radelet (batterie), Brad Masaya (basse) et Benoît Velez (guitare) savent comment s’y prendre pour hypnotiser l’auditeur.

Le power trio libère sa créativité dans un Stoner Rock instrumental où le côté Space Rock côtoie et se mêle à un univers psychédélique aussi vaste que cosmique. APEX TEN promet de l’évasion et il s’y tient. Les paysages sonores se suivent et se distinguent à travers ce « Aashray » à la fois profond et léger. Très aboutis, les sept morceaux bénéficient également d’une production claire et puissante.

Ce qui surprend aussi avec ce deuxième opus studio, c’est que l’on y découvre une multitude de détails d’une grande finesse au fil des écoutes. Si les Belges annoncent que les compositions proviennent essentiellement de l’improvisation, celles-ci sont très travaillées et les arrangements savamment étudiés (« Awakening », « Dazed », « Nagā », « Brahma »). Et enfin, APEX TEN ajoute à son Fuzz des sonorités hindoues parfaitement distillées.

Catégories
Classic Hard Rock International

The Gems : brand new start [Interview]

Il y a quelques mois, le groupe féminin Thundermother vivait un véritable séisme avec le départ de pas moins de trois de ses quatre membres. Evincée par la guitariste Filippa Nässil, la chanteuse Guernica Mancini a vite été rejointe par Emlee Johansson (batterie) et Mona Lindgren (basse), qui ont quitté la formation à leur tour. Dans la foulée, le trio a monté THE GEMS et aujourd’hui le ciel s’éclaircit grandement. En effet, les musiciennes ont annoncé hier midi leur signature chez Napalm Records et l’avenir semble donc radieux. Quelques jours avant, j’ai eu l’occasion de poser quelques questions à la frontwoman de THE GEMS, Guernica Mancini, pour avoir quelques explications sur les évènements passés et aussi le futur des Suédoises. Première interview française, donc, pour nos revenantes !

Photo : Magic Dragon Productions

– Tout d’abord, je suis très content de prendre de tes nouvelles depuis votre départ de Thundermother. Dans un premier temps, j’aimerais savoir comment vous allez toutes les trois et ce qu’il s’est réellement passé alors que tout semblait vous sourire ?

Ce qu’il s’est passé, c’est que j’ai été renvoyée de Thundermother et cette décision a été prise uniquement par Filippa. Ensuite, Emlee et Mona ont décidé de quitter le groupe à leur tour. Nous avons toutes été choquées par cette décision vraiment irrationnelle prise par notre ancienne collègue, mais malheureusement c’était ce qu’elle voulait et nous n’y pouvions rien. Aujourd’hui, nous sommes heureuses de nous retrouver et de pouvoir continuer avec un nouveau groupe. Oui vraiment, nous sommes très excitées et très heureuses !

– La décision première a-t-elle été de rester toutes les trois et de monter un projet commun, ou avez-vous hésité à prendre chacune des directions différentes ?

Pour nous trois, cela a été une évidence. Nous aimons travailler ensemble et nous avons un tel respect et un tel amour les unes pour les autres que continuer en tant que groupe était la seule option pour nous. Et en ce qui concerne le style musical, nous continuerons avec le même son que nous avons apporté à Thundermother, dans une ambiance Classic Rock mélangée avec une touche plus moderne. Nous faisons une pause avec AC/DC ! (Rires)

Photo : Magic Dragon Productions

– Guernica, en novembre dernier, tu avais sorti un single en solo, « Inception », chez Golden Robot Records. Tu avais déjà des envies d’ailleurs, ou c’est un simple concours de circonstances ?

Je n’ai jamais eu envie d’aller voir ailleurs et quitter le groupe n’a même jamais été une option pour moi. Donc pour répondre à ta question, non, je n’avais pas cette idée en tête. Mais la jalousie est une garce et je ne suis pas sûr que certaines personnes réussissent à gérer le succès des autres… Ca n’a pas été le cas de Mona et Emlee. Elles sont toujours heureuses et solidaires. Nous nous soutenons toutes vraiment et c’est un beau cadeau.

– Une dernière question au sujet de Thundermother. Vous êtes trois à avoir quitté le groupe, soit l’essentiel du line-up. Pourquoi n’avez-vous pas décidé de le conserver, puisque vous étiez les plus nombreuses ? C’est une question juridique ou un désir de tourner définitivement la page ?

Nous n’avons pas pu garder le nom du groupe, car Filippa l’avait personnellement déposé dans notre dos. Cela aurait été une voie beaucoup plus facile et plus naturelle, c’est vrai. Mais maintenant que la situation est telle qu’elle est, nous avons l’impression que commencer quelque chose de frais et de nouveau. C’est un rêve et c’est tellement excitant. C’est un nouveau départ dont nous avions toutes vraiment besoin pour retrouver notre passion et notre amour de la musique, qui avaient été dilués en raison de cette situation toxique. Laissons Filippa avoir son groupe solo Thundermother. Nous sommes toutes tellement plus heureuses, car nous partageons toutes les trois les mêmes idées. Même si ça fait mal, nous croyons et nous sentons maintenant que c’est le mieux pour le long terme.

Photo : Magic Dragon Productions

– Avec THE GEMS, Mona retrouve aussi sa guitare, son instrument d’origine, ce qui doit être aussi très excitant. Comment cette nouvelle transition s’est-elle passée ? J’imagine que la décision n’a pas du être longue à prendre…

Ca a été très facile et travailler ensemble est si simple et tellement naturel. Nous nous amusons vraiment toutes les trois. C’est un vrai rêve. Honnêtement, je n’ai jamais pensé que ce serait même envisageable, puisque les années précédentes ont été une bataille difficile au sein du groupe. Et en effet, Mona jouera de la guitare et de la basse sur tous les enregistrements et c’est juste incroyable.

– Vous allez sortir votre premier single très bientôt et il porte un titre très évocateur, « Like A Phoenix ». On y perçoit déjà beaucoup de positif dans l’intention. C’est dans cette optique que vous l’avez composé ?

Oui, nous voulions une chanson avec un message positif. Pour faire comprendre aux gens que, quel que soit le drame qui s’est produit, nous n’abandonnons jamais et nous gardons toujours le positif dans tous les aspects de la vie. Tout cela n’est qu’une situation douloureuse supplémentaire, et aussi très formatrice pour le caractère. Nous reviendrons encore plus fortes qu’avant. Le titre de la chanson est donc « Like a Phoenix » et il sortira très bientôt, en juin espérons-le.

– Justement, est-ce que vous avez déjà commencé l’écriture d’un album complet, ou est-ce encore un peu tôt et la priorité reste ce premier single ?

Oui, nous écrivons actuellement notre premier album. Le premier single est déjà terminé et il est déjà prêt à sortir… (Sourires)

Photo : Magic Dragon Productions

– Vous allez aussi faire votre première grosse scène avec H.E.A.T, Clawfinger et Lucifer notamment en mai au festival ‘Downtown Riot’ chez vous. C’est génial pour vous de démarrer sur une telle affiche. Et c’est aussi l’occasion de présenter le groupe et de retrouver vos fans. Comment abordez-vous ce rendez-vous ?

Comme nous l’avons toujours fait auparavant. Nous voulons nous assurer que nous offrirons au public un spectacle divertissant et que la musique sera racée et groovy. Oui, nous sommes vraiment très heureuses de retrouver la scène.

– Enfin, de quoi sera composée votre setlist ? J’imagine qu’on y retrouvera des morceaux que vous avez composés pour Thundermother ? Et d’ailleurs, qui tiendra la basse ? Vous avez trouvé le dernier membre de THE GEMS ? A moins que vous ayez décidé d’évoluer à trois…

Pour notre prochain concert, Sara Pettersson (également une ancienne de Thundermother – NDR) nous rejoindra. C’était tellement amusant de se réunir et de jouer à nouveau ensemble. Nous sommes un trio et nous aurons différentes bassistes en live et serons donc quatre sur scène. La setlist comprendra bien sûr des chansons que nous avons écrites pour Thundermother, donc essentiellement des morceaux des albums « Heat Wave » et « Black And Gold », ainsi que des nouvelles chansons.

Avec cette signature encore toute chaude sur le label Napalm Records, THE GEMS prend donc son vol dans les meilleures conditions. Bien sûr, Rock’n Force ne manquera pas de nous informer de la sortie prochaine du premier album des Suédoises. D’ici là, vous pouvez les suivre sur Facebook :  www.facebook.com/thegemsbandswe