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Metal Progressif

Apotheus : univers parallèles

En jouant sur le contraste des émotions avec une telle dextérité et beaucoup d’imagination, APOTHEUS passé le cap des 15 ans d’existence avec panache. Avec un Metal Progressif balayant un spectre très large, les Lusitaniens évoluent dans un cadre Sci-Fi, où ils multiplient les expérimentations entre climats cinématiques et fulgurances intenses et furieuses, offrant à « Ergo Atlas » un relief étonnant.

APOTHEUS

« Ergo Atlas »

(Black Lion Records)

Depuis le début de l’année, APOTHEUS distille au compte-goutte les morceaux de son nouvel album et les plus curieux ont déjà pu découvrir « Shape And Geometry », « The Unification Project », « Firewall » et « Cogito ». Si ces quatre singles donnent une bonne idée et un avant-goût copieux d’« Ergo Atlas », ce troisième opus des Portugais mérite d’être écouté dans son intégralité. Et puisqu’il s’agit de la suite de « The Far Star », un petit détour par son prédécesseur s’impose donc.

Inspiré par l’œuvre de l’écrivain de science-fiction Isaac Asimov, APOTHEUS propose un Metal Progressif où il joue sur les atmosphères, tout en assénant de violents passages souvent growlés. Cependant, le quatuor met aussi en exergue des titres aux mélodies subtiles et accrocheuses. C’est donc dans un univers très futuriste que nous propulse le combo et sa musique est parfaitement au diapason des ambiances explorées. « Ergo Atlas » devient rapidement immersif.

Sur une production moderne et massive, APOTHEUS se montre très aérien et développe des thèmes techniques et exigeants, avant de s’engouffrer l’instant suivant dans des envolées fracassantes et très Groove Metal. Entre un registre accessible et harmonieux et des crescendos flirtant avec un style extrême, « Ergo Atlas » est un disque plein de surprises et très maîtrisé par des musiciens créatifs et dynamiques (« March Of Redemption », « Re-Union », « Re-Genesis »). Transcendant.

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Blues Folk/Americana

Dom Martin : across the Éire

Captivant et électrisant, le chanteur et guitariste DOM MARTIN livre un peu d’un an après le très bon « A Savage Life », un disque tout aussi poignant de vérité où l’Irlandais distille un Blues unique, qui fait le pont entre des influences américaines marquées, l’empreinte omniprésente d’un British Blues étincelant et une atmosphère celtique chaleureuse. « Buried In The Hail », s’il est plus sombre dans son approche, ne manque pourtant pas d’élégance, ni d’éclats lumineux.   

DOM MARTIN

« Buried In The Hail »

(Forty Below Records)

Le pays du trèfle, dans son intégralité, a toujours été une terre de Blues et de Folk et c’est peut-être pour cette raison que « Buried In The Hail » est probablement l’album de DOM MARTIN, qui sonne le plus irlandais. Sans doute aussi parce qu’il est le plus Folk et le plus intimiste du musicien. Toujours aussi roots, ce troisième opus studio parcourt des contrées Blues, bien sûr, mais aussi Folk et Americana, des styles qu’il affectionne tout particulièrement et qui se prêtent parfaitement à l’ambiance très acoustique à l’œuvre ici.

Enregistré dans les fameux Golden Egg Studios dans la province de Leinster et produit à Dublin, où DOM MARTIN a fait équipe avec les très réputés Chris O’Brien et Graham Murphy, « Buried In The Hail » propose des morceaux très épurés et d’une apparente légèreté. Moins électrique donc que ses précédentes réalisations, le songwriter nous embarque dans une balade irlandaise chargée d’émotion, qui commence par l’instrumental « Hello In There », où sa guitare sèche se mêle à des rires d’enfants avec une magie palpable.

C’est vrai que la douceur, la lumière et une certaine bienveillance dominent sur l’ensemble des titres, dont certains affichent clairement une ambiance celtique (« Government », « Belfast Blues », « The Fall »). DOM MARTIN se fend également d’une reprise magistrale et pleine de nostalgie du « Crazy » de Willie Nelson. En explorant les âmes et les esprits, le natif de Belfast se livre avec délicatesse et authenticité (« Buried In The Hail », « Lefty 2 Guns »), sans perdre de sa vivacité (« Daylight I Will Find », « Unhinged », « Howlin’ »). Superbe !      

Photo : Will Carter

Retrouvez la chronique de l’album précédent :

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Alternative Metal Alternative Rock Progressif

Molybaron : une noblesse acquise

Il faut dorénavant de plus en plus compter sur la scène française, car que ce soit en termes de Metal ou de Rock, l’hexagone tient la draguée haute au reste de l’Europe et même beaucoup plus loin. Avec sa troisième réalisation, « Something Ominous », MOLYBARON se fait une place de choix dans un registre Alternative Metal/Rock aux contours très progressifs.

MOLYBARON

« Something Ominous »

(InsideOut Music)

Après des débuts assez discrets en 2017 avec un premier album éponyme, puis une belle montrée en puissance quatre ans plus tard avec « The Mutiny », c’est à peine si l’on reconnait MOLYBARON. Le combo franco-irlandais a gagné en volume, en maturité aussi et surtout son frontman, Gary Kelly, prend enfin ses responsabilités et l’Irlandais semble avoir définitivement perdu toute timidité pour s’affirmer avec force. Un réel plaisir !

Et il n’est le seul à avoir vécu une petite métamorphose. Si l’arrivée de Florian Soum à la guitare a un impact certain sur le jeu du quatuor, la prise de confiance à l’œuvre chez MOLYBARON parait plutôt collective. La rythmique transpire le groove et les attaques sont incessantes, malgré des mélodies omniprésentes entre Metal et Rock, et d’où émane une atmosphère progressive qui plane sur l’ensemble de « Something Ominous ».

Percutant et fédérateur, le groupe rappelle les Américains de Live, mais la patte est plus musclée et bien plus féroce (« Billion Dollar Shakedown », « Breakdown », « Anyway », « Daylight Dies In Darkness », « Pendulum » et le massif morceau-titre). MOLYBARON vit littéralement ses compositions et l’énergie déployée ici est électrisante et captivante. Bien au-delà d’avoir gagné ses galons, il s’impose avec brio et avec la fougue qu’on attendait.

Photo : Teddy Masson
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Blues Rock Country Rythm'n' Blues Soul

ZZ Ward : on the top

Rien que le fait d’oser utiliser comme pseudonyme ZZ WARD en dit long et montre à quel point Zsuzsanna Eva Ward n’a pas froid aux yeux et possède une incroyable détermination. Son étonnant timbre de voix, sa faculté à assimiler un grand nombre d’univers différents dans un Blues Rock entrainant, mêlés à une authenticité omniprésente, font d’elle une musicienne hors-norme à bien des égards. En brisant les cloisons et les étiquettes, elle affiche une liberté singulière sur ce troisième opus, « Dirty Shine », avec lequel elle prend pleinement son envol.

ZZ WARD

« Dirty Shine »

(Dirty Shine Records)

Placer ZZ WARD dans la catégorie Blues Rock n’est pas quelque chose d’erroné bien sur, mais ce serait bien trop restrictif et réducteur pour la chanteuse américaine, puisque l’une de ses particularités est justement de s’engouffrer dans tous les genres qu’elle affectionne. Depuis « Til The Casket Drops » (2012), puis avec « The Storm » (2017), elle s’affirme musicalement en brouillant les pistes et en déjouant tous les pronostics. Et en ayant créé son propre label, la multi-instrumentiste affirme son caractère et son indépendance. « Dirty  Shine » se pose comme un accomplissement de son très créatif parcours.

Avec un style aussi distinctif basé sur le Blues, la songwriter navigue à l’envie en suivant son instinct et surtout ce qui la fait vibrer. Ainsi, « Dirty Shine » comporte des sonorités Rock, R&B, Hip-Hop (notamment sur « Tin Cups » en duo avec Aloe Blacc), Pop et insuffle même des ambiances Country très Roots. ZZ WARD est à l’aise partout et avec une telle voix, rien ne lui parait interdit, tant elle est capable d’user de variations phénoménales. Démontrant que le Blues mène à tout et en le mettant à la base de ses chansons, elle s’impose comme une artiste complète, inventive et sans frontières musicales.

Ayant grandi dans l’Oregon, c’est désormais depuis Los Angeles qu’elle distille son Blues Rock aux multiples saveurs. Le groovy « OverdoZZe », la slide sur « Don’t Let Me Down », « Baby Don’t » et ses effluves Hip-Hop, l’ensoleillé « Dirty Shine », le bluesy « Ride Or Die » et l’accrocheur « Dead Or Alive » montrent à quel point ce troisième album de la frontwoman est unique en son genre. Vocalement irrésistible, jouant de sa force et de sensualité, ZZ WARD est aussi atypique que touchante. Avec « Dirty Shine », elle rassemble et séduit avec naturel et spontanéité.

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Stoner Rock

Fire Down Below : sunny storm

FIRE DOWN BELOW a tellement bien intégré et assimilé les codes, les sensations, l’intention, le son et les vibrations inhérents et propres au Stoner Rock qu’il en vient à l’incarner pleinement et à lui donner une vision moderne, tout en respectant la tradition instaurée par ses aînés. Produit par Nick DiSalvo (frontman d’Elder et Delving), « Low Desert Surf Club » propulse le quatuor vers des sommets et se pose déjà comme l’un des meilleurs albums du genre de l’année. Incontournable !

FIRE DOWN BELOW

« Low Desert Surf Club »

(Ripple Music)

Depuis 2015 et « Viper Vixen Goddess Saint », l’ascension des Belges n’a pas cessé et leur Stoner Rock a très largement franchi les frontières du plat pays. Immédiatement repéré par le label américain Ripple Music, qui s’est empressé de rééditer son premier effort, FIRE DOWN BELOW est aujourd’hui un combo sur lequel il faut compter. Après « Hymn Of The Cosmic Man » trois ans plus tard, c’est « Low Desert Surf Club » qui vient mettre en joie les platines dans un registre aussi fun que fuzz.

Pourtant composé pendant la pandémie, ce troisième album est gorgé de soleil et contient exactement tous les ingrédients qui font que le Stoner peut être parfois tellement ‘feel good’. Et à ce niveau de qualité, on parle d’un concentré de bien-être absolu. Il suffit juste d’imaginer un road-trip ultra-festif sur une plage ou dans le désert de Californie, puis écouter « Low Desert Surf Club » très fort. Aux premières notes de « Cocaine Hippo », l’ambiance est posée et FIRE DOWN BELOW donne la charge.

Véloces sur « California », tripants et polyvalents sur « Hear Comes The Flood » et « Airwolf », les Flamands se baladent avec précision et puissance. L’incroyable rythmique bastonne sur un groove hypnotique, la voix brûlante de Jeroen Van Troyen enveloppe les titres avec une habileté imparable et les deux guitares rayonnent de concert (« Dune Buggy », « The Last Cowboy », « Surf Queen »). Enfin, FIRE DOWN BELOW se livre avec éclat sur « Mantra » et ses 16 minutes entre Psych et chaleur bluesy. Une masterclass !

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Blues Blues Rock Southern Blues

Ghost Hounds : haunted melodies

Avec dorénavant quatre albums studio et un Live, le sextet de Pennsylvanie est déjà considéré comme l’une des formations majeures de la nouvelle génération Blues Rock américaine. « Fast Last Time » est plus Southern que ses prédécesseurs et là où GHOST HOUNDS brille, c’est par le songwriting et la grande expérience de ses musiciens, qui donnent un relief et une dimension incroyable à ce nouvel opus.  

GHOST HOUNDS

« First Last Time »

(Gibson Records)

Un an après l’excellent « You Broke Me », le groupe de Pittsburg fait déjà reparler de lui et parvient même à hausser sérieusement son niveau, grâce à des compositions exceptionnelles. Toujours écrites par son maître à penser Thomas Tull, elles sont cette fois plus axées sur un Blues Rock traditionnel teinté d’une touche Southern très présente et des envolées Soul majestueuses. GHOST HOUNDS n’a rien laissé au hasard et ce quatrième album est tout simplement exceptionnel, tant il présente le Blues sous toutes ses formes.

Irrésistible au chant, Tre Nation s’affirme avec beaucoup d’émotion sur des morceaux où il alterne avec maestria puissance et douceur. Le frontman est l’un des meilleurs du genre et cette nouvelle performance atteste de son feeling et de sa grande polyvalence. Aux guitares, Thomas Tull et Johnny Baab font des merveilles, tout comme le claviériste Joe Munroe, Blaise Lanzetta (batterie) et Bennet Miller (basse). GHOST HOUNDS est redoutable de par ses talents et en fait l’éclatante démonstration.

Les Américains donnent la même importance aux riffs qu’aux textes et c’est probablement ce qui fait aussi leur force. Il n’y a plus qu’à se laisser aller au gré des mélodies savamment orchestrées (« Last train To Nowhere », « Make It Shake », « Here No More », « Hot Dog » et le morceau-titre). GHOST HOUNDS se montre aussi percutant que créatif dans un registre Blues Rock gras que sur un Southern Rock entraînant et il apporte aussi un regard neuf et actuel au titre « Country Roads » de John Denver. Immanquable !

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Heavy Stoner Stoner Doom

Thunder Horse : cavalcade doomesque

Toujours aussi costauds, les Américains s’affirment de plus en plus dans un style qu’ils ont forgé en assimilant et en digérant pleinement leurs influences. Avec « After The Fall », ils s’en détachent parfaitement pour s’engouffrer dans un Heavy Stoner Doom à la fois massif et lourd, mais aussi plein de finesse et très créatif. THUNDER HORSE atteint sa pleine puissance et un rythme de croisière soutenu.

THUNDER HORSE

« After The Fall »

(Ripple Music)

En découvrant THUNDER HORSE il y a deux ans après avec son deuxième album « Chosen One », la synthèse entre Black Sabbath, Saint Vitus, Mountain et Crowbar m’avait déjà conquis d’autant que le quatuor se montrait original et vivifiant. Avec « After The Fall », il peaufine de belle manière ses intentions et son Stoner aux saveurs Heavy Metal avec de légères teintes bluesy et à la chape de plomb Doom fait toujours des étincelles.

Sans doute plus groovy que son prédécesseur, ce troisième opus dispose aussi d’une production plus soignée et plus puissante, même si THUNDER HORSE reste fidèle à une conception artisanale. Le côté rugueux et brut des Texans est intact et entre références à la NWOBHM et un esprit très 70’s et Classic Rock, « After The Fall » trouve sa place dans un registre finalement personnel, savoureux et souvent sauvage.

Toujours guidé par son frontman et guitariste Stephen Bishop, le groupe présente un duo de six-cordistes hors-pair, grâce à des solos bien sentis et aux envolées de T.C. Connaly qui permettent à THUNDER HORSE de se lancer dans des chevauchées intenses (« After The Fall », « Monolith », la parenthèse « The Other Side », « Aberdeen », « Requiem »). Au fur et à mesure, cette nouvelle réalisation monte en qualité pour finir en apothéose.

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Heavy Rock Stoner/Desert

Plainride : rockin’ western

Révélation de la scène underground allemande grâce à un style original et débridé, PLAINRIDE nous régale avec son nouvel opus. Max Rebel (chant, guitare),  Florian Schlenker (batterie) et Bob Vogston (guitare), qui a aussi réalisé et produit « Plainride », se montrent particulièrement créatifs et leur Heavy Rock traverse les genres avec une énergie très communicative.

PLAINRIDE

« Plainride »

(Ripple Music)

Sorti fin avril, PLAINRIDE a à peine eu le temps de profiter pleinement de la parution de son nouvel album, puisqu’il a enchainé sur une tournée européenne en support de Corrosion Of Conformity. Un baptême du feu majestueux pour célébrer cette troisième réalisation éponyme, qui doit d’ailleurs prendre un relief saisissant sur scène. Pour l’heure, qu’en est-il de « Plainride » et de ses dix morceaux (dont un interlude très bien vu) ?

Originaires de Cologne, les Allemands ont signé chez Ripple en 2016, qui a aussitôt réédité leur premier effort, « Return Of Jackalope », avant de sortir « Life On Ares » deux ans plus tard. Et la suite de l’opération séduction du trio s’est tenue sur scène, où le combo livre des prestations percutantes. Et à en juger par cette nouvelle galette, il n’y a rien de très surprenant, tant le Heavy Rock de PLAINRIDE est inventif.

Autour d’un batteur et deux guitaristes, le trio a ouvert ses portes en grand et a invité beaucoup de monde à la fête pour y jouer des cuivres, de l’orgue, du thérémine, de l’harmonica, du piano et des percussions. L’ensemble est donc très riche et le Heavy Rock de PLAINRIDE emprunte autant au Stoner et à la Funk qu’au Desert Rock et au Fuzz. Un large panel qui brille entre autres sur « Shepherd » et « The Lilies ». Réjouissant !

Photo : Jacek Wesolowski
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Glam Metal Sleaze

Blazon Fire : atteinte aux bonnes mœurs

Rock ou Metal, le Glam reste le style le plus festif de ces deux genres. Et s’il a connu ses années de gloire, notamment du côté de Los Angeles, il y a quelques décennies, certains s’accrochent toujours à cet esprit joyeux et décadrant, sans limite et aux textes volontairement excessifs. C’est ce qu’offre BLAZON FIRE avec son nouvel opus, « The Dark Side Of The Pussy ». Alors, si tu aimes les paillettes, les quatre Français vont t’en faire bouffer !

BLAZON FIRE

« The Dark Side Of The Pussy »

(Independent/Distrokid)

Terre de Glam Metal s’il en est, la Moselle très toujours très saillante en la matière, on le sait ! Pour son troisième album, BLAZON FIRE explose les conventions et offre carrément 14 morceaux portés par l’outrance, la provocation et transgresse avec un grand sourire tout ce qui se conforme aux normes actuelles. Du Glam, quoi ! Ancré musicalement dans les 80’s et 90’s, les Mötley Crue d’hier et les Steel Panther d’aujourd’hui donnent presque l’impression de faire dans la dentelle.

Si les textes sont clairement crus et sans équivoque, la musique de BLAZON FIRE aspire à la détente alors, sauf si vos enfants sont bilingues, invitez-les à se rapprocher des enceintes. Il n’est jamais trop tôt pour se familiariser avec ce Metal/Rock gavé de fun, de bonnes ondes et, forcément, de soleil. Et il faut reconnaître aussi que nos gaillards ont opéré une quasi-transformation technique et le niveau de jeu du quatuor s’est considérablement professionnalisé depuis sa formation en 2015.

Sérieusement, mais sévèrement plongés dans la déconne, nos French Glamers enquillent les compos aux titres très évocateurs avec une pêche d’enfer (« Shaved Balls », « Mega Bukkake », « Fistin’ Chapel », « Orgy In Hell », « Speed Sex Cocaine », « Spermbag », …) Vocalement, il y a un air de ressemblance flagrant avec le Vince Neil de la première époque et musicalement, les influences californiennes dominent (Ratt, Poison, …). Cependant, BLAZON FIRE a trouvé son style et s’en sort plus que bien.

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Hard Blues Hard Rock Heavy metal

Phil Manca : un élan plus Metal

Guitariste complet au toucher inimitable et producteur-arrangeur aguerri, PHIL MANCA a multiplié les expériences dans une vie d’artiste bien remplie. Depuis quelques années, c’est en solo qu’il donne librement court à son inspiration, et il s’échappe ici un temps du Blues Rock pour voguer cette fois sous des cieux Hard et Metal avec ce très bon « Layers Of Pain ».

PHIL MANCA

« Layers of Pain »

(Tremolo Prod/Kuroneko)

Après avoir sévi chez TNT, Sortilège, Era et réalisé plusieurs bandes originales de films, le guitariste rentre du Canada où il était parti enregistrer les neufs morceaux de son nouvel album, « Layers Of Pain ». Après « Signs » (2019) et « Dancing Spirits » (2021) qui étaient plutôt dans une veine Blues Rock musclé, PHIL MANCA durcit encore un peu plus le ton et livre un disque de Hard Rock aux tonalités très Heavy.

Entouré d’Eric Lafont à la batterie, de Chris Danetz à la basse et également à la co-production et de Josselin Jobard qui offre une superbe prestation au chant, le musicien, qui assure aussi les claviers et qui a co-produit et arrangé l’ensemble, montre beaucoup de polyvalence. Que ce soit à travers des titres où il passe de riffs bruts en passages assez shred, PHIL MANCA affiche un panel très large.

Si « Layers Of Pain » est costaud, il reste bien sûr quelques lueurs bluesy, dont on se délecte toujours. Grâce à un frontman qui s’adapte très facilement aux multiples ambiances en offrant une vraie couleur au disque, on passe avec fluidité d’un Hard Rock assez classique à un autre plus mélodique et accessible avant de revenir à des compos nettement plus Heavy (« The Race Is On », « Flat Brains », « Night Stalker », « High And Short »). Efficace.  

Photo : Christophe Crenel