Pour leur premier album, les thrasheuses brésiliennes de THE DAMNNATION n’y sont pas allées de main morte. Arborant un Speed/Thrash légèrement Old School, « Way Of Perdition » est un belle surprise. Féroce et déterminé, le trio féminin s’en sort franchement bien dans un registre très maîtrisé.
THE DAMNNATION
« Way Of Perdition »
Soulseller Records
Originaire de São Paulo, le trio sort son premier album et il laisse plutôt une bonne impression. Composé de Renata Petrelli (guitare, chant), Aline Dutchi (basse, chant) et de Luana Diniz (batterie), THE DAMNNATION vient renforcer la scène Metal extrême féminine avec ce « Way Of Perdition » bien mené. Dans un registre au large spectre, les Brésiliennes livrent un opus convaincant.
Bercés par des influences Old School, les dix titres qui composent ce premier effort sont resserrés et compacts et s’étendent sur une grosse demi-heure. Bien produit, « Way Of Perdition » évolue dans un Speed/Thrash de la première époque et sur un chant essentiellement growlé et solide. Cependant, THE DAMNNATION propose une partition moderne et racée.
Depuis son premier EP, « Parasite » il y a deux ans, le combo a renforcé son répertoire et les musiciennes ont véritablement gagné en maturité. Accrocheurs et massifs, les nouveaux morceaux se basent sur une rythmique musclée et des riffs bien plus aiguisés (« Before The Drowling », « Into The Sun », « Slaves Of Society »). THE DAMNNATION offre un style percutant et enthousiaste.
Dans des atmosphères Stoner et Desert Rock, le Blues psychédélique de BIRDSTONE trouve sa voie avec une force singulière. Puissant et combatif, ce nouvel album du trio poitevin propose de multiples variations à travers des ambiances aussi aérées que soutenues. « Loss » combine un panel d’émotions intenses avec brio.
BIRDSTONE
« Loss »
(Independant)
Un nouveau venu sur la scène Blues Rock hexagonale ? Pas vraiment. Tout d’abord parce que BIRDSTONE a vu le jour en 2015 et qu’il compte déjà un EP (« The Cage » – 2017), un album (« Seer » – 2019) et aujourd’hui un deuxième avec le très bon « Loss ». Et ensuite, parce que le trio évolue pas à proprement parler dans un Blues Rock classique, bien au contraire, on est même très loin des rives du Mississippi.
Indéniablement baigné dans le Blues, le Rock de BIRDSTONE se démarque de l’image conventionnelle qu’on peut en avoir. Emprunt d’un psychédélisme assumé en abordant les thèmes de la mythologie, de l’ésotérisme et des passions humaines avec fougue, les Poitevins évoluent dans un registre plus identifiable à celui de la famille Stoner et Desert Rock, dont il partage la puissance.
Sur des rythmiques lourdes et sourdes, BIRDSTONE se découvre sur un univers assez sombre, percutant et d’un esthétisme musical saisissant. La formule permet au groupe de se livrer de manière brute, mêlant la rage aux mélodies avec une belle originalité (« Pyre », « Golden Veil », « The Trail », « Heaven », « Loss »). Entre Stoner et Desert Rock, le Blues Psych du combo se fait audacieux.
Très actuel dans le fond comme dans la forme, le Heavy Metal des Français vient ouvrir une brèche dans le paysage hexagonal. Avec « Roll The Dice », on a même l’impression d’écouter un groupe étranger tant la production, l’impact et la réalisation des morceaux sont solides et percutants. CRAZY HAMMER se montre ambitieux et il y a de quoi !
CRAZY HAMMER
« Roll The Dice »
(M&O Music)
Fondé en 1987 à Tarbes dans le sud-ouest, le quintet semble vivre (et pleinement !) une deuxième vie. Après quelques démos jusqu’en 1991, le groupe s’est mis en veille jusqu’en 2015. S’en suivra l’album « Résurrection » cinq ans plus tard, dans lequel CRAZY HAMMER reprend et dépoussière ses titres phares. Aujourd’hui avec un line-up quasi-inchangé, les Gascons font leur retour avec le très bon « Roll The Dice ».
Enregistré dans leur propre studio et masterisé par HK au Vamacara, ce deuxième opus présente des compositions très matures et inspirées. Et si finalement CRAZY HAMMER avait eu besoin de ce long break et de cette renaissance pour revenir avec un niveau de jeu de pareil ? Musicalement aussi, son Heavy Metal se distingue de la scène hexagonale. Ici, pas de ‘French Touch’, mais un style efficace, percutant et personnel.
Influencé par des légendes comme Helloween, Judas Priest, Dio ou Iron Maiden, le combo propose un son moderne dans une veine très british. Les riffs sont racés, les chorus entraînants, la rythmique virevoltante et le chant rivalise avec les meilleurs frontmen étrangers (« Another Way », « Believe A Word », « All For One », « Pray For God »). CRAZY HAMMER se montre incisif, épique et « Roll The Dice » massif et mélodique.
Avec « Totally… », le power trio passe à la vitesse supérieure avec un deuxième album, qui reflète parfaitement les influences de ses fondateurs Brant Bjork et Nick Oliveri. Le côté épais et Punk de son bassiste entremêlé avec le jeu solaire et Desert de son guitariste font de STÖNER la quintessence-même d’un Stoner/Desert Rock incandescent, riche et ardent.
STÖNER
« Totally… »
(Heavy Psych Sounds Records)
La réunion entre Brant Bjork (Kyuss, Fu Manchu) et Nick Oliveri (Kyuss, QOTSA, Mondo Generator) bien accompagnés par Ryan Güt derrière les fûts s’était révélée plus qu’enthousiasmante sur l’excellent Volume 4 des « Live In The Mojave ». Quelques semaines plus tard, STÖNER confirmait cette belle créativité avec « Stoners Rule », un premier album en forme de gigantesque et addictive jam.
Le trio américain transpire le Rock’n’Roll et « Totally… » vient confirmer les espoirs placés dans ces monstres sacrés d’un style qu’ils ont eux-mêmes fortement contribué à créer. Se partageant le micro, le duo Bjork/Oliveri emporte STÖNER dans un tourbillon où le Hard Rock Old School, le Heavy Blues, le Desert et le Punk Rock font la fête sans relâche. Et cette solide communion emporte tout sur son passage.
Soufflant le chaud et le froid, le combo déploie un groove imparable où un chaos sourd côtoie des riffs solaires et où le jeu des Californiens se fait aussi galopant que lancinant. Très coloré, le style de STÖNER se précise et s’ouvre à d’autres dimensions dans une complicité à trois très décontractée (« A Millions Beers », « Space Dude & The Burn », « Turn It Around Now », « Great American Sage »). Brillant.
Sans afficher une lourdeur trop pesante, le Doom de GONEZILLA se précise au fil du temps et après deux EP et un album, les Lyonnais livrent leur deuxième réalisation, « Aurore », tout en accueillant la chanteuse Karen Hau. Venant contraster un growl ravageur, elle apporte un peu de douceur mélancolique au quintet, dont l’évolution gothique et progressive se précise aussi. Ce nouvel opus montre également une maturité évidente sur laquelle revient la frontwoman du groupe.
– Avant de parler du nouvel album, j’aimerais que l’on évoque ton parcours. Tu es arrivée au sein de GONEZILLA il y a moins de deux ans et tu œuvres toujours chez Octavus Lupus. Comment s’est passé ton arrivée et qu’est-ce qui t’a motivé à te lancer dans cette nouvelle aventure?
En fait, j’étais en contact avec Julien (Babot, lead guitare – NDR) depuis cinq ans sur Facebook. Les groupes amateurs de Metal se connaissant tous un peu. Et il m’a contacté un jour sans savoir encore si c’était pour prendre le relais sur GONEZILLA, ou pour un side-projet. Il m’a fait écouter ce qu’il faisait et le côté sombre m’a immédiatement plu. Ensuite, il m’a envoyé un instrumental avec un texte. J’y ai posé des lignes de chant et Clément (Fau, basse – NDR) et lui ont été convaincus.
– Tu l’as vécu comme un challenge, ou plus simplement comme l’évolution naturelle de ton parcours de chanteuse ?
Plutôt comme une opportunité. Je ne viens pas du Doom Metal, mais plutôt du Rock, du Symphonic et du Progressif. Il a donc fallu que j’en écoute et que je m’en imprègne. Mais la musique que m’a envoyée Julien m’a vraiment touché et j’ai tout de suite adhéré.
– L’album a été finalisé assez rapidement après ton arrivée. Tu as réussi à imposer ton style et tes idées, ou est-ce que « Aurore » était déjà entièrement écrit ?
En ce qui concerne l’instrumental, la plupart des morceaux était écrite et d’autres sont arrivés un peu plus tard. Pour les textes, Julien et moi les avons écrit au fur et à mesure. Comme le projet était ultra-motivant, tout s’est très vite enchaîné. On a tous été très réactifs et il y a eu une véritable émulation.
– Justement, pour rester sur le chant, GONEZILLA a la particularité de présenter des textes en français. C’est la volonté de se démarquer de la scène Metal et Doom hexagonale, sachant que peu de groupes osent s’y aventurer ? Ou alors pour faire aussi passer plus facilement vos paroles, puisque ton registre est clair ?
Il y a un peu des deux, c’est sûr. D’un côté, on voulait se démarquer et l’ensemble du groupe a aussi un certain goût pour la poésie française, tout simplement. La langue française permet aussi beaucoup de subtilités, déjà parce qu’on la maîtrise mieux, et aussi parce que je trouve, à titre personnel, qu’elle offre plus de nuances que l’anglais dans la majorité des cas.
– Musicalement, le Doom de GONEZILLA est très sombre bien sûr, mais il contient aussi de nombreux passages assez progressifs et même post-Metal. C’était important aussi pour vous de vous distinguer en apportant peut-être un peu plus de lumière et une certaine légèreté ?
En fait, Julien a clairement des influences progressives, je pense. De mon côté aussi, j’ai grandi en écoutant Pink Floyd, Led Zeppelin, du Rock Progressif et plus récemment du Metal Progressif. C’est un bagage qu’on a tous en commun. Je ne dirai pas pour autant que c’est pour apporter consciemment de la lumière à notre style. C’est quelque chose de plus inconscient, à mon avis.
– Votre album a également des aspects gothiques dans la musique comme dans les textes. C’est une extension assez naturelle lorsqu’on fait du Doom, car les deux univers sont souvent très différents ?
C’est vrai que l’on retrouve des influences gothiques qui sont venues naturellement, en fait. Même si nous ne sommes pas très, très fans des étiquettes, je pense qu’on peut quand même dire que GONEZILLA est un groupe de Doom Gothic, oui.
– Il y a aussi un gros travail d’effectué sur les atmosphères et les ambiances dans les morceaux, qui sont d’ailleurs assez longs. Vous travaillez vos textes en fonction, ou c’est la musique qui les inspire ?
En général, Julien compose et propose ensuite un squelette en précisant où se trouvent le chant féminin et le chant masculin, ainsi que l’ambiance attendue. A partir de là, j’écris les textes et on voit si cela correspond à ce qu’il avait en tête en composant le morceau. De mon côté, je fonctionne en écrivant d’abord le texte, la mélodie vient après.
– Justement sur le chant, il y a cette dualité entre ton chant clair et le growl de Florent (Petit – guitare, chant). De quelle manière construisez-vous ces deux aspects ? Y en a-t-il un qui guide l’autre ou il n’y a pas de véritable lead?
Pour le lead, il n’y en a pas vraiment, car c’est Julien qui nous dit où chanter. Pour l’essentiel, c’est beaucoup de communication entre nous. Florent et moi avons réussi, malgré la distance, à tisser des liens humains très importants. Cela nous permet d’avoir une vraie collaboration et beaucoup d’échanges. C’est presque un duo.
– GONEZILLA a maintenant un peu plus de dix ans d’existence, et le line-up semble aujourd’hui stabilisé. « Aurore » est-il une nouvelle étape pour le groupe ? Est-ce que vous le voyez comme ça ? Comme un cap de franchi ?
Pour te donner le point de vue du reste du groupe, qui est là depuis bien plus longtemps que moi, GONEZILLA est aujourd’hui ce qu’il aurait du être depuis des années déjà !
– Enfin, maintenant que la situation est revenue à la normale et que la reprise des concerts bat son plein, comment allez-vous organiser votre set-list ? GONEZILLA compte deux EP et deux albums. Allez-vous vous focaliser sur le dernier, sachant que c’est ton premier avec le groupe ?
Oui, l’attention va être portée sur le nouvel album, que l’on commence tout juste à défendre sur scène. Nous avons aussi du faire des choix sur les morceaux qu’on voulait présenter. Plus tard, on envisage de reprendre certains titres plus anciens. J’ai commencé à en travailler certains. Avec Céline (Revol, l’ancienne chanteuse – NDR), on n’a pas tout à fait la même tessiture de voix, donc il y aura sûrement des choses que j’interpréterai différemment. Tout en respectant ce qui a été fait, il y aura des nuances sur le volume et mon ressenti, je pense. On y réfléchit !
L’album « Aurore » de GONEZILLA est disponible depuis le 22 avril chez M&O Music.
Deuxième album pour MOTOR SISTER qui abandonne les reprises pour se lancer dans un répertoire original. Avec « Get Off », le super-groupe se dévoile un peu, sans pour autant affirmer un style encore très identifiable. En passant d’un Hard’n Roll musclé à des titres Thrash presque Punk et d’autres plus Heavy ou Rock, le quintet peine un peu à se trouver.
MOTOR SISTER
« Get Off »
(Metal Blade Records)
Au départ, le chanteur Jim Wilson voulait juste se faire plaisir avec quelques amis sur des reprises de son groupe Mother Superior. Plutôt bien entouré, l’Américain a tapé dans l’œil du label Metal Blade Records et un premier album de covers, « Ride », est sorti en 2015. Explosifs, les morceaux ont repris vie et finalement MOTOR SISTER s’est soudé autour d’un line-up assez haut de gamme.
Composé de la chanteuse Pearl Aday (Pearl), du guitariste Scott Ian (Anthrax), du bassiste Joey Vera (Armored Saint) et du batteur John Tempesta (White Zombie, The Cult), le combo a fière allure et s’est lancé dans la composition d’un album original, à l’exception d’une reprise de Mother Superior, « Rolling Boy Blues ». Pour le reste, MOTOR SISTER a fait dans la nouveauté et la fraîcheur.
Seulement en écumant le back-catalogue de son groupe, Jim Wilson savait où il allait et il avançait en terrain connu. S’il est légitime de vouloir écrire de nouveaux morceaux, notamment avec de tels musiciens, encore faut-il qu’il y ait une ligne directrice et une idée précise. Or chez MOTOR SISTER, ça part dans tous les sens et on s’y perd un peu. Tous les styles convergent sans véritablement se retrouver. Dommage.
Si des groupes comme Greta Van Fleet ou The Vintage Caravan ont montré la voie d’un certain revival du Rock estampillé 70’s, THE STRANGE SEEDS cultive aussi ses racines en y ajoutant une bonne dose de folie sur un style explosif et un son très live. Avec ce premier album, « Plant », le quatuor allemand évolue déjà sur un groove addictif.
THE STRANGE SEEDS
« Plant »
(Independant)
Fondé en Allemagne lors de longues jams, THE STRANGE SEEDS en a extrait huit morceaux, qui constituent un premier album plus que convaincant. Trempé dans des atmosphères Acid, psychédéliques et Hard Rock, le style du groupe s’imprègne de saveurs rappelant sans équivoque les années 60 et 70. Pourtant, le quatuor est loin de faire dans le réchauffé, loin de là.
La voix est rocailleuse, les riffs sont épais, la rythmique martèle et les claviers enveloppent l’ensemble dans une frénésie colorée quasi-hypnotique. Si on pouvait s’attendre à des morceaux assez longs vu l’ambiance, THE STRANGE SEEDS va au contraire à l’essentiel. Dès « Have You Ever », le ton est donné et quelques effluves Stoner viennent même se greffer sur l’album.
Capables d’être planants et fulgurants à la fois, les Allemands ont déjà les choses bien en main et l’énergie qui émane de « Plant » montre de bien belles choses (« Tales Of Blind Coffee Bread Joe », « Valley Of My Mind », « Blackcountry Exile », « Gardens Of Marrakesh »). Dans un beau revival, THE STRANGE SEEDS fait preuve d’originalité et ce premier album enregistré en conditions live est rayonnant.
THUNDER fait partie de ces groupes qui se bonifient avec le temps. Après un très bel opus l’an dernier, le quintet est déjà sur le pont avec un double-album dans les bras. « Dopamine » ne pouvait pas mieux résumer ce nouvel effort des Britanniques, tant il est varié et contient tout ce que le Classic Hard Rock a de meilleur. Heavy Rock, Blues, Southern : les Anglais font le tour de la question avec brio.
THUNDER
« Dopamine »
(BMG)
Décidemment, après plus de 30 ans de carrière, THUNDER semble plus prolifique que jamais. Après « All The Right Noise » sorti l’an dernier dans une période compliquée pour tous, les Anglais sont déjà de retour et cette fois, c’est même avec un double-album. Et à en croire son titre, « Dopamine », c’est bien ce qui parait avoir boosté le groupe. D’ailleurs, le contenu va dans le même sens, celui d’un Classic Hard Rock élégant.
Sortir 16 morceaux sur un même disque est devenu une démarche plutôt rare de nos jours. Pourtant, contrairement à pas mal d’autres, THUNDER n’est pas allé fouiller dans ses archives ou ses fonds de tiroir pour nous proposer « Dopamine ». Les Britanniques se sont tout simplement révélés être particulièrement inspirés. Et le résultat est brillant, en plus de sa production, qui est remarquable en tous points.
Malgré le volume de l’album, THUNDER a pris le soin de peaufiner les arrangements de chaque morceau, que ce soit avec des notes de piano ou des chœurs féminins incroyables. Pour autant, le quintet a conservé son côté musclé et ses riffs aiguisés (« The Western Sky », « Black », « The Dead City »), ainsi que ses aspects bluesy et Southern (« Big Pink Supermoon », « Even If It Takes A Lifetime »). Classieux et racé.
Chez RECKLESS, on a l’art et la manière de cultiver le souvenir et même de le faire briller. Sans nostalgie, le quintet italien revisite et alimente le Hard Rock des années 80 avec un enthousiasme communicatif et une envie que l’on retrouve dans un troisième album blindé de riffs sauvages, de mélodies entêtantes et de brushings impeccables.
RECKLESS
« T.M.T.T.80 »
(Sneakout Records / Burning Minds Music Group)
Lors de sa formation en 2005 en Italie, RECKLESS n’avait comme seul objectif de rendre hommage à la scène Hard, Heavy, Sleaze et Glam des années 80. Créé par A.T. Rooster, son chanteur, le groupe sort aujourd’hui son troisième album et, pour un peu, on croirait à s’y méprendre qu’il est d’époque… bien aidé tout de même par une production très actuelle et pêchue.
Avec « T.M.T.T. 80 », l’acronyme de « Take Me To The 80’s », RECKLESS nous replonge dans une époque bénie, faite de riffs hyper-Rock, de refrains accrocheurs et fédérateurs et surtout d’une gigantesque dose de fun et de bonne humeur. Ce nouvel opus est un véritable remède à la morosité et il s’écoute en boucle (« Countach », « Chic & Destroy », « Rock Hard (In My Party !) »).
Forcément, les Transalpins nous rappellent Cinderella, Twisted Sister, WASP, Mötley Crüe et tant d’autres et on ne leur en voudra pas ! La fougue du frontman, des deux guitaristes et de la rythmique basse-batterie fait vraiment plaisir à entendre et RECKLESS utilise cette énergie débordante au service d’un style vraiment addictif (« We Are The Rock », « Raise Your Fist », « Red Lips », « Scandalo ! »). Réjouissant !
Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti
DECEADED – « The Sole Destroyer » – Wormholedeath Records
Ne vous fiez surtout pas à leur jeunesse : les quatre Polonais de DECEADED débordent littéralement d’énergie, mais aussi et surtout d’une étonnante maturité musicale. Si on leur donnerait le bon dieu sans confession, leur premier album est fougueux, même intrépide et définitivement sans complexe. Après s’être approprié le Thrash Metal de ses aînés, le combo a pris la liberté d’y insuffler un brin de nouveauté avec des éléments Groove, Nu et Alternative, histoire de rendre ce « The Sole Defender » très percutant et surtout vraiment convaincant. Dès son premier album, DECEADED se montre très créatif et la performance affichée ici laisse deviner qu’il va falloir compter sur cette jeunesse polonaise, maître de ses décibels et de ses riffs acérés. Une petite bombe !
SOLITARY – « XXV Live At Bloodstock » – Metalville Records
En montant sur scène le 11 août 2019 au festival Bloodstock Open Air en Angleterre, SOLITARY avait la ferme intention d’en découdre et de fêter le plus dignement et le plus férocement possible son 25ème anniversaire. Et comme en témoigne « XXV Live At Bloodstock », c’est très précisément ce qu’il s’est passé. Old School, le Thrash Metal des Britanniques n’a pourtant pas pris une ride et la puissance affichée continue d’alimenter l’adrénaline à l’œuvre depuis leurs débuts. Intense et explosif, le répertoire du quatuor ne manque pas de morceaux vigoureux que les fans semblent avoir beaucoup apprécié (« Trigger Point Atrocity », « Architects Of Shame », « Keep Your Enemies Closer », « Requiem »). SOLITARY se montre d’une efficacité redoutable et racé comme jamais.