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Blues Rock

J Lee And The Hoodoo Skulls : explosif et déjanté

Originaire du Surrey au sud de Londres, les musiciens de J LEE AND THE HOODOO SKULLS ont un bagage musical conséquent qui transpire sur chaque morceau de ce nouvel et second album. Très Rock et attaché à un Blues à la fois roots et moderne, le quatuor britannique déroule avec vigueur un registre original et rentre-dedans.

J LEE AND THE HOODOO SKULLS

« Beggars Soul »

(Independant)

Roots, bluesy et gras façon biker Rock, le quatuor britannique livre un deuxième album plein de panache, de fougue et d’une authenticité pleine de folie. Composé de Jason Lee (guitare, chant), Harun Kotchb (guitare), Wayne Riches (batterie – Skunk Anansie) et Mike Hartnett (basse), J LEE AND THE HOODOO SKULLS distille un gros son et pied au plancher d’un bout à l’autre.

Très british dans le son et l’attitude, le groupe avance avec assurance et lance un regard bienveillant dans le rétro (« Baby Blue »). Enregistré en partie dans le home-studio du guitariste également producteur de « Beggars Soul », le reste de l’album a été réalisé au studio The Chapel, une ancienne église, où le combo du sud londonien a élaboré un son racé, direct et percutant.

Le Rock fortement teinté de Blues des Anglais est d’une rudesse addictive qui dévoile une sincérité à la fois renversante et captivante (« Let Your Hair Down », « Highway », « Don’t Bother Me », « Get Over You », « Ain’t No Way »). J LEE AND THE HODOO SKULLS apporte autant de fraîcheur que d’incandescence à travers un jeu tranchant et réjouissant. La rencontre idéale entre un Rock un brin vintage et un Blues solide.

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Hard Rock International Rock

Lee Aaron : une fougue intacte [Interview]

Depuis son début de carrière tonitruant dans les années 80 avec une succession de hits incontournables, LEE AARON mène sa barque en étant devenue sa propre productrice et en effectuant avec « Radio On ! » un  remarquable retour à un Rock Hard mélodique percutant et entêtant. La Canadienne n’a rien perdu de sa fougue, bien au contraire, et parle sans détour de son amour du Rock, de son nouvel album et de la place des femmes dans ce milieu toujours très masculin.

– Depuis 2016 et l’album « Fire And Gazoline », tu es revenue au Rock de tes débuts dans lequel d’ailleurs ta voix prend une dimension incroyable. Et « Radio On ! » est lui aussi entièrement Rock. Finalement, on revient toujours à ses premières amours ?

Ah, ah ! Excellente question ! Je suppose que nous sommes tous enclins à vouloir retrouver nos premières amours. Quand nous écrivions les chansons de « Radio On ! », je voulais simplement capter cette énergie et ce sentiment que nous avions à l’adolescence quand nous étions si excités par les groupes que nous écoutions. Tout ce que nous voulions faire était de nous retrouver dans un garage et de jouer fort de la musique Rock pour nos amis. Nous n’essayions pas d’écrire des chansons à succès en soi, nous faisions juste de la musique que nous pensions être cool et qui faisait battre nos cœurs un peu plus vite. Je suppose que cela revient à la bonne vieille musique Rock’n’Roll pour nous. Nous sommes toujours de grands fans de la musique des autres. Je pense que cela nous motive pour continuer à créer.

– Avec ce nouvel album, tu reviens au Melodic Rock, voire au Hard Rock, qui a fait ton succès. Alors que le genre semble retrouver un regain d’intérêt, tu restes fidèle à ce que tu as toujours fait et cette authenticité est vraiment palpable. Te sens-tu détentrice d’un certain héritage musical ?

Je ne sais pas si héritage est le mot juste, mais j’ai toujours fait les albums que je voulais. J’ai exploré d’autres genres de musique (comme le Jazz, le Blues et même l’Opéra), mais je reviens toujours au Rock. Je pense que ces expériences musicales ont élargi ma réflexion et ma créativité pour faire de moi une meilleure chanteuse et une meilleure auteure-compositrice de Rock. Je pense qu’on retrouve les saveurs de ces différents styles dans ma musique et notamment sur « Radio On ! ». Pour ce qui est de faire des albums très mélodiques, je me suis toujours efforcée d’écrire des chansons avec des refrains qui restent dans la tête des gens et leur donnent envie de chanter. Pour moi, c’est la recette d’une bonne chanson.

– A l’écoute de « Radio On ! », on retrouve cette fougue et cette sincérité à travers  un Rock féminin pêchu et mélodique. Tu es d’ailleurs simplement accompagnée d’un groupe en formule guitare/basse/batterie très efficace. Tu souhaitais donner un son brut et direct à ce nouvel album ?

Je suis convaincu qu’en matière de production, plus c’est simple, mieux c’est. Si tu as perçu ce son comme brut et direct, c’est exactement ce que nous espérions ! Je préfère retirer des choses plutôt que d’en ajouter. Si une chanson se tient sur une instrumentation de base avec juste une voix, alors c’est un travail solide. À l’ère de la technologie numérique, il n’est même plus nécessaire pour les artistes de bien jouer de leur instrument. Tout peut être mis en boucle, édité, collé et corrigé. Je suis toujours dans cette idée ‘Old School’ selon laquelle les musiciens obtiennent de meilleurs sons quand ils jouent ensemble et en direct.

– Depuis tes débuts, tu es l’une des rares représentantes féminines dans le milieu du Rock et même du Hard Rock mélodique. Comment expliques-tu la situation actuelle et comment est-ce que tu penses que cela pourrait éventuellement changer ?

Être une femme dans le milieu du Rock a toujours été difficile et ça l’est toujours. J’ai maintenant le cuir épais face à la critique. Il y a toujours un journaliste ou un critique musical, qui veut vous réduire à votre « apparence » et rejeter votre talent et votre dur travail. J’en suis à mon 17ème album maintenant, donc évidemment, j’ai une éthique de travail féroce depuis des années. Nous sommes toujours moins nombreuses que nos homologues masculins, et cela ne compense pas notre sous-représentation sur les scènes des festivals et dans l’industrie musicale. Les hommes dirigent encore majoritairement le business et on voit assez rarement des groupes féminins avoir les mêmes cachets ou être en tête d’affiche des festivals Rock. L’ensemble du mouvement #MeToo a braqué les projecteurs sur certains promoteurs pour prendre conscience du fait que les femmes ont besoin d’être représentées plus équitablement dans les festivals. En 1984, à 21 ans, quand j’ai écrit la chanson « Metal Queen », je pensais que les femmes méritaient le respect et l’égalité totale dans le Hard Rock. C’était tout l’intérêt de la chanson, mais ce message a été complètement perdu dans le marketing sexiste des années 80. Les fans masculins pensaient que je m’autoproclamais comme leur propre déesse du sexe en Metal, ce qui était exactement le contraire. C’est pourquoi, pendant un certain temps, j’ai refusé de la chanter. Ce n’est que maintenant – 37 ans plus tard – que les journalistes m’interrogent sur la véritable signification de ces paroles.

– Sur « Radio On ! », tu abordes de nombreux sujets assez sensibles et personnels. C’est l’époque qui veut ça ou c’est un désir plus profond qui t’anime depuis plus longtemps ?

J’écris toujours sur ce que j’ai dans le cœur et à l’esprit à un moment précis. J’avais beaucoup pensé à la mort, ayant perdu ma mère en 2017, ainsi que beaucoup d’amis musiciens et chanteurs au cours des cinq ou six dernières années. Devenir parent de deux enfants a également changé ma façon de voir le monde. Parfois, je me retrouve tellement en colère contre la stupidité et la politique, le mépris de l’environnement et la façon dont nous nous restons si passifs face à l’impact des réseaux sociaux et des fake news. Cette colère me procure aussi de quoi écrire beaucoup de chansons ! (Rires)

– Même si Mick Fraser a travaillé sur le mix de « Radio On ! », c’est déjà le sixième album que tu produis. C’est important pour toi d’être à chaque étape du processus ?

Absolument ! J’ai mon propre label, Big Sister Records, et à travers je gère le studio, les ingénieurs, le mastering, le mix, les photographes, l’équipe de conception artistique et vidéo, etc… et je dirige chaque partie des albums jusqu’à leur finition. Ainsi, que ce soit un succès commercial ou non, je suis à chaque fois satisfaite du résultat. J’ai appelé Mike Fraser et je lui ai demandé s’il voulait mixer l’album (les morceaux étaient déjà terminés à 100%), et il a été vraiment excité à l’idée de travailler avec nous. Je me sens très chanceuse d’avoir pu travailler avec Mike et j’ai beaucoup appris à ses côtés… même s’il hésite encore à dévoiler certains de ses « secrets de mixage »… ! (Rires)

– En tant que chanteuse, tu n’as jamais été tentée de monter un groupe entièrement féminin, par exemple, comme cela se fait toujours régulièrement ?

C’est une excellente question. La réponse est pourtant non. Mais il y a tellement de grandes musiciennes avec qui j’ai pu travailler. La claviériste de mon groupe à la fin des années 90 était une femme, qui a également joué du Jazz avec moi pendant plusieurs années. Cela m’intéresse de travailler avec des musiciens qui sont les meilleurs et ils ne sont pas faciles à trouver. J’ai travaillé avec beaucoup d’hommes qui ne correspondaient pas non plus à mon groupe. En ce moment, j’ai un groupe fantastique de gars talentueux avec qui j’aime écrire et enregistrer. Nous avons ensemble une alchimie musicale assez redoutable. Alors, pourquoi est-ce que j’en changerais ?

– Les concerts reprennent petit à petit. Comment vas-tu constituer ta set-list entre anciens et nouveaux morceaux ? Cela ne doit pas être si évident avec autant de titres incontournables, si ?

Mon set se compose de beaucoup de nouvelles chansons. Parfois, j’ai du mal à intégrer tout ce que nous voulons jouer et ce que le public veut entendre. Mes fans apprécient vraiment le fait que j’enregistre toujours et demandent à entendre les nouveaux morceaux. Bien sûr, je vais toujours inclure les classiques comme « Whatcha Do To My Body », « Hands On », « Barely Holdin’ On », « Some Girls Do », « Metal Queen », , etc… Je change les chansons en fonction de l’endroit dans le monde où je joue, parce que certains pays ont leurs titres préférés qui sont très populaires. Quand je vois la joie qu’apportent ces vieux morceaux aux gens, c’est vraiment incroyable. Cela les ramène à une période plus jeune de leur vie et leur rappelle de bons souvenirs. Mais la plus belle chose de voir des jeunes qui ont été élevés par leurs parents en écoutant notre musique. Quand ta musique dépasse plus d’une génération, c’est la plus grande récompense.

L’album de LEE AARON, « Radio On ! », sera disponible 23 juillet sur Metalville Records.

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Doom Metal Sludge Stoner/Desert

[Going Faster] : N E K E R / Doom Sessions / Demon Incarnate

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

N E K E R – « Slower » – Time To Kill Records

Il semblerait que le one-man-band de Nicola Amadori (basse, chant) ne soit plus qu’un lointain souvenir. Depuis « Louder », premier album sorti en 2017, l’Italien semble s’être attaché à Daniele Alessi (batterie) et Alessandro Eusebi (guitare). Et il faut reconnaître que le trio est plus que cohérent et son Sludge aux saveurs Doom et Southern est très riche et envoûtant. N E K E R a fière allure et « Slower » atteint les sommets attendus depuis ces dernières années. Tout en mouvement et en progression, le trio transalpin se montre capable d’être tranchant et agressif comme plus lent et pesant. Entre un Doom très sombre et un Sludge démoniaque, « Slower » offre une palette incroyable de variations de tempos et d’harmonies. Et le chant très protéiforme d’Amadori apporte une fraîcheur presque ensorceleuse. 

Doom Sessions Vol. 666 – DEAD WITCHES / WITCHTHROAT SERPENT – Heavy Psych Sounds Records

Pour le sixième volume de ses « Doom Sessions », Heavy Psych Sounds Records affiche le chiffre de la bête et une pochette à faire frémir avant même la première écoute. Il faut admettre que le duo formé par le label italien nous plonge dans les tréfonds du Doom le plus obscur et occulte qui soit. Et ça commence frontalement avec le quatuor britannique DEAD WITCHES avec un morceau long de 14 minutes. Le nouveau projet du batteur Mark Greening (ex-Electric Wizard, Ramesses et With The Dead) navigue entre ténèbres et brutalité grâce, notamment, à sa chanteuse Spring Thompson. Puis direction la France, Toulouse, avec WITCHTHROAT SERPENT qui signe les deux autres titres. Le Stoner Doom du quatuor ne manque ni d’impact, ni d’intérêt, loin de là ! Un sixième très bon cru de 40 minutes du label italien.

DEMON INCARNATE – « Leaves Of Zaqqum » – Metalville

C’est une belle surprise que proposent les Allemands avec un quatrième album, « Leaves Of Zaqqum », que le groupe a eu le temps de mûrir et de peaufiner durant ces derniers mois d’inactivités scéniques. Mené par Lisa Healey (chant), Jan Paul (guitare) et Kai Schneider (batterie) qui composent l’essentiel des morceaux, DEMON INCARNATE est complété par Matz Naumann (basse) et Donny Dwinanda Putra (guitare) venus s’y greffer. Le Stoner Metal du combo est très fortement orienté vers le Doom avec efficacité et de solides riffs. Le quintet germanique réussit une belle synthèse d’influences sabbathiennes avec des ambiances rappelant fortement Candlemass, tout en y injectant délicatement des sonorités orientales. La particularité de DEMON INCARNATE réside aussi dans la voix de sa chanteuse, qui est vraiment la signature du groupe.

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Psych Rock

The Lords Of Altamont : road-trip psychédélique

Jake Cavaliere et ses hommes sont de retour et le vrombissement de leur Garage Rock Psych est plus intense que jamais. Le Californien a fait de THE LORDS OF ALTAMONT une institution depuis sa création en 1999 et les fondations sont toujours aussi solides. « Tune In, Turn On, Electrify ! » ne manque ni d’impact, ni d’envolées musicales hallucinantes. 

THE LORDS OF ALTAMONT

« Tune In, Turn On, Electrify ! »

(Heavy Psych Sounds Records)

Bien connu dans le monde des bikers, THE LORDS OF ALTAMONT revient avec un septième album qui sent bon le bitume, la sueur et le cuir. Arborant tous une veste de motard avec le logo du groupe, les quatre musiciens du gang sont là pour en découdre et « Tune In, Turn On, Electrify ! » propose un voyage aussi percutant que psychédélique. Et l’univers dans lequel nous propulse le quatuor est savoureux.

Emmené par le sulfureux Jake ‘The Preacher’ Cavaliere, fondateur et dernier membre originel du combo, THE LORDS OF ALTAMONT parvient encore et toujours à se réinventer. Si la fougue et l’esprit Garage Punk est intacte, le gang se fait cette fois encore plus Psych et groovy à travers un Rock pêchu, Old School et sublimement interprété. Se laisser aller dans les méandres de la musique du groupe est une vraie délectation.

Les géniales parties d’orgue de Cavaliere se fondent dans les riffs démoniaques de Dani Sindaco, tandis que le tandem Barry Van Esbroek (batterie) et Rob Zimmermann (basse) martèle une rythmique d’enfer (« Living With The Squares », « Levitation Mind », « Blast For Kicksville », « Lost In The Future »). THE LORDS OF ALTAMONT est aussi irrésistible que passionné dans son jeu.

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Hard Rock Rock

The Black Vault : pied au plancher

Cette fois avec THE BLACK VAULT, Yves ‘Vivi’ Brusco enlève l’étiquette Trust qui lui colle à la peau, sans pour autant la renier. Entre Hard Rock musclé et Rock incendiaire, c’est à la guitare et en quintet que le musicien livre un album aussi personnel que fédérateur. « One Way » est un opus très abouti et convaincant, où ses influences manifestes ont été bien digérées. Un vrai bol d’air frais.

THE BLACK VAULT

« One Way »

(Independent)

Membre fondateur de Trust où il officiait à la basse, c’est cette fois à la guitare et aussi un peu au chant qu’Yves ‘Vivi’ Brusco revient avec un projet personnel sous le nom de THE BLACK VAULT. Evidemment ancré dans un Rock aux saveurs Hard Rock, ce premier album long de 16 morceaux, s’inscrit dans la tradition et la culture musicale de ce grand artisan et pionnier de la scène hexagonale.

A la tête d’un quintet où l’on retrouve son fils Bruno à la guitare, Elodie Jouault au chant, Manu Baron derrière les fûts et Charley Stone à la basse, le groupe livre un « One Way » enthousiasmant et parfaitement huilé. Chez THE BLACK VAULT, on fait corps et l’expérience de ce groupe déjà aguerri se fait sentir sur l’ensemble de l’album, par ailleurs très bien produit. L’absence de signature est même une énigme.

Ecrit pour l’essentiel en anglais, THE BLACK VAULT livre aussi quelques morceaux en français  (« Scene Sene », « Tu Peux Dream »). Témoin privilégié des belles années où le Rock ne manquait pas de créativité, l’ex-Trust rend deux beaux hommages à Rick Parfitt de Status Quo (« Ricaster ») et à Malcom Young d’AC/DC (« Malcom »). Vibrant sans être pompeux et toujours avec une grande classe.

Loin de jouer les guitar-hero, Vivi pose des riffs bien sentis et efficaces, de ceux qui restent gravés dans le crâne (« Looking For », « Coming Up »). D’ailleurs, il y va même de son morceau très caliente et tout en crescendo (« The World Needs You »). Incandescent et affichant une puissance toute en retenue, THE BLACK VAULT semble avoir trouvé ses marques et son style, celui d’un combo solide et dynamique.

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Death Metal Metal Progressif Technical Metal

Chaos Over Cosmos : à la vitesse de la lumière

Percutant, Progressif et Metal, le Technical Death de CHAOS OVER COSMOS traverse l’espace et les galaxies avec une dextérité et un sens des atmosphères toujours aussi pointu et travaillé. « The Silver Lining Between The Stars », troisième album du duo américano-polonais, joue sur une grande technicité au service d’un feeling porté sur la S-F et remarquablement produit et interprété.

CHAOS OVER COSMOS

« The Silver Lining Between the Stars »

(Independent)

Un an après le très bon « The Ultimate Multiverse », CHAOS OVER COSMOS est déjà de retour avec son digne successeur. Et cette fois-ci, il y a encore du changement au niveau de ce groupe au concept peu ordinaire. Après l’Espagnol Javier Calderón et l’Australien Joshua Ratcliff, c’est aujourd’hui l’Américain KC Lyon quoi œuvre au chant dans ce duo atypique dont le Polonais Rafal Bowman reste la pièce maîtresse.

Guitariste, programmateur et principal compositeur de CHAOS OVER COSMOS, le musicien parvient parfaitement à conserver l’identité musicale depuis le premier album. Il faut aussi rappeler qu’aucun musicien ne s’est jamais rencontré et que tous les morceaux ont été composés et réalisés à distance. Comme son nom l’indique, le duo navigue toujours dans univers spacial basé sur la Science-Fiction étonnant et saisissant.

Musicalement, le Metal Progressif de CHAOS OVER COSMOS est toujours très imprégné de Technical Death et de mélodies développées notamment à travers des solos très shred, qui apportent beaucoup de lumière aux compos (« Violent Equilibrium », « The Last Man in Orbit »). Très moderne dans sa conception, ce troisième album laisse un vaste espace de liberté aux deux protagonistes qui s’en donnent à cœur-joie (« Control ZED », « The Sins Between The Stars »). Une bonne claque !   

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Blues Doom Stoner/Desert

Sun Crow : la face cachée du soleil

Avec « Quest For Oblivion », SUN CROW vient de créer une faille ou le chaînon manquant entre le Doom, le Stoner, le Blues et le Grunge avec une créativité et une dextérité, qui créent un nouveau champ des possibles. Sur 70 minutes, le quatuor de Seattle montre un travail instrumental exceptionnel doublé d’une prestation vocale époustouflante.

SUN CROW

« Quest For Oblivion »

(Ripple Music)

Les groupes de Seattle font du Grunge (sauf peut-être Jimi Hendrix quand même !), tout le monde sait ça ! SUN CROW ne déroge, presque, pas à la règle. Sauf que le quatuor s’est approprié une partie de l’esprit du style pour mieux le malmener. Pour faire court, le groupe prend un malin plaisir à l’écrabouiller et le déchiqueter minutieusement à l’aide d’un Doom Metal massif, lourd et explosif teinté de Blues. Un début de plaisir.

SUN CROW ne se contente pas de grungiser son registre avec un Doom dévastateur, le combo est bien plus subtil que ça. Les énormes riffs de Ben Nechanickey laissent aussi échapper des effluves de Blues très aériennes, qui apportent un peu de lumière à ce « Quest For Oblivion » étonnant et très novateur. Et l’imposante rythmique de Brian Steel (basse) et de Keith Hastreiter (batterie) offre un volume considérable à l’album.

Qualifié ce premier opus des Américains de colossal n’est pas infondé, surtout si l’on prend en compte la prestation hors-norme de Charles Wilson, son chanteur, remplacé depuis par Todd Lucas. Surpuissant sur « Fear », « End Over End », « Collapse » ou « Titans », SUN CROW manie le Doom, le Stoner, le Blues et le Grunge avec une aisance déconcertante (« Black It Out », « Hypersonic »). L’un des albums de l’année ! Incontestablement !

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Blues

Dave Kalz : armé de feeling

Guitariste hors-pair et chanteur à la joie communicative, DAVE KALZ distille un Blues Rock qui va puiser dans un grand nombre d’époques et de sonorités. De sa Louisiane natale à des atmosphères plus funky et même surf, le virtuose se fait plaisir autant qu’il régale et joue sur le feeling. Avec « Relish », il parcourt avec maestria le vaste univers du Blues.

DAVE KALZ

« Relish »

(Gulf Coast Records)

Basé à Milwaukee dans le Wisconsin, le chanteur et guitariste DAVE KALZ signe enfin son premier album solo pour Gulf Coast Records. Membre fondateur du Devon Allman’s Honeytribe et d’Anthology notamment, il a écumé les scènes américaines aux côtés des plus grands, des Allman Brothers à Molly Hatchet, et se lance dans le grand bain sur le label de son ami, le guitariste Mike Zito. Une signature somme toute évidente.

« Relish » est une sorte de passages en revue des influences de l’Américain et elles vont de SRV à Albert Collins en passant par ZZ Top et Little Feat. Du solide auquel DAVE KALZ a apporté une touche très personnelle, arborant un Blues Rock aussi énergique qu’authentique. Et on retrouve même tout au long de l’album les chaudes sonorités de Saint Louis d’où est natif le guitariste.

Du torride « Mexico » aux sombres « Werewolf Blues » et « Route 666 », DAVE KALZ se montre très à son aise dans de nombreux registres. Plus costaud sur « Taxman », « Stone Cold Stuck » et « Coffee With A Muffin », le guitariste montre un jeu fluide, une dextérité et un feeling imparable. Vocalement, la variété de son interprétation sur l’ensemble de « Relish » en fait vraiment un très bel album.

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Metal Rock

Rocking Corpses : horror Metal show

Deuxième album pour le quintet finlandais dont le Horror Metal Rock fait des étincelles. « Death Blues » est un album complet et entraînant dans lequel ROCKING CORPSES oublie de se prendre au sérieux, tout en faisant très sérieusement les choses. Dans un univers très personnel, les Scandinaves sortent leur épingle du jeu en multipliant les ambiances et les changements de styles.  

ROCKING CORPSES

« Death Blues »

(Inverse Records)

Les Finlandais de ROCKING CORPSES ont une façon très Metal et Rock’n’Roll de manier l’humour noire. Malgré l’univers horrifique dans lequel nous plonge le combo, ce deuxième album est presque joyeux… en tout cas très entraînant. Sur un ton qui n’est pas sans rappeler un certain Alice Cooper, le quintet présente un « Death Blues » décapant et enjoué.

Avec une entrée en matière très musclée aux relents Death Metal dus à de puissants et profonds growls, ROCKING CORPSES sort tout de suite les crocs et donne le tempo (« Body »). Il n’en faut pas plus pour entrer dans le style des Scandinaves, qui réservent bien d’autres surprises, aussi variées qu’inattendues.

Tout en progression, « Death Blues » garde un côté très Heavy dans les solos et très Rock dans les riffs (« Buried », « As High As You Can Get »). Mais les Finlandais surprennent aussi sur des titres acoustiques plein de feeling (« Drinking With The Dead »). ROCKING CORPSES lâche même quelques sonorités bluesy toutes aussi perspicaces (« Necrophilove »).

Avec son intenable batteur, le combo s’ »engouffre même dans des titres aux refrains accrocheurs, tout en se fondant dans un Alternative metal consistant (« Derailed »). Au fil de l’album, le chant s’éclaircit aussi tout en gardant une énergie folle. ROCKING CORPSES maîtrise parfaitement ses compos, tout en sachant lâcher les chevaux quand il le faut. Rafraîchissant.  

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Alternative Rock Stoner/Desert

Dirty Black Summer : à l’américaine !

Avec « Great Deception », les Azuréens proposent un EP de six titres, qui devient rapidement addictif. Issus de formations plutôt extrêmes, les musiciens de DIRTY BLACK SUMMER livrent cette fois un Stoner Rock penchant très sévèrement vers un Alternative Rock très américain. Relevé et affichant puissance et fermeté, le quintet nous embarque dans un registre irrésistible en surfant sur une belle dynamique.

DIRTY BLACK SUMMER

« Great Deception »

(Nova Lux Production/Season Of Mist)

Qui aurait cru que des membres de Svart Crown, In Other Climes et Wormsand se retrouveraient, un peu forcés par la situation sanitaire quand même, dans une nouvelle entité musicale si éloignée de leurs terrains de jeu habituels ? C’est pourtant la belle surprise créée récemment par DIRTY BLACK SUMMER et un premier EP oscillant entre Alternative Rock et Stoner, et franchement bluffant pour une production hexagonale. « Great Deception » a un parfum d’Amérique savoureux.  

Certes, les ombres de Soundgarden et Nickelback planent sur les compos du groupe, mais avec un accent tout de même nettement plus marqué par le Stoner Rock. Grosse rythmique, guitares épaisses et une voix rappelant inévitablement Chad Kroeger (« Know Better »), DIRTY BLACK SUMMER propose un registre aussi rafraîchissant que convaincant et fédérateur. Assez inédit en France, les chœurs sont mis en avant avec une justesse rare et franchement remarquable (« You And I »).

Certains trouveront dans « Great Deception » une petite pointe de nostalgie, et pourtant le quintet sonne résolument moderne. Soutenu par une production efficace et massive, DIRTY BLACK SUMMER propose des morceaux solides, parfaitement interprétés et avec un parfait équilibre entre des mélodies accrocheuses et des riffs très rentre-dedans (« Forget My Name, », « Your Great Deception »). On aurait cependant largement pu se passer de « Womanizer » de la jolie Britney Spears, qui reste forcément aussi essentielle que l’originale.