Depuis un peu moins de 15 ans maintenant, RIVAL SONS est tranquillement en train de rebattre les cartes du monde du Rock. Discrètement au début, le groupe est aujourd’hui légitimement sous les projecteurs grâce à un style fougueux, percutant et dégageant une sensation d’absolue liberté. Héritier du grand Zeppelin, il s’affranchit au fil de ses sorties et cette dernière, « Darkfighter », l’installe définitivement comme le successeur tant attendu.
RIVAL SONS
« Darkfighter »
(Low Country Sound/Atlantic Records)
Parce qu’il n’y a pas que Metallica dans la vie, 2023 devrait également être l’année de RIVAL SONS. Trois ans après le génial « Feral Roots » qui a fait tant de bruit qu’il a réveillé le monde du Rock, les gars de Long Beach nous font l’offrande de ce superbe « Darkfighter », articulé autour de huit morceaux reflétant parfaitement le style des Américains et qui rassemble ce qui se fait de mieux en termes de Classic Hard Rock et de Rock US. La jonction est si belle qu’elle en est évidente.
Et une fois que ce septième album sera bien digéré, RIVAL SONS nous promet la sortie de « Lightbringer » pour la fin de l’année. Pour comprendre ce coup double, il faut savoir que les Californiens avaient commencé l’écriture de celui-ci avant la pandémie et ont donc terminé le travail après. C’est donc le présentation de ces deux aspects, sombres et lumineux, que le quatuor entame avec « Darkfighter ». Et toujours sous la houlette de l’indispensable Dave Cobb, la production est brute et toujours aussi identifiable.
RIVAL SONS a distillé ces derniers mois la moitié du disque au compte goutte (ce qui est malheureux), car cette nouvelle réalisation se déguste dans son entier et dans l’ordre. Nuancé, vibratoire et aussi audacieux que perfectionniste, le quatuor fait sonner le Hard Rock avec quelques accents bluesy et acoustiques très bien sentis. Le classicisme du genre devient soudainement très moderne et laisse entrevoir un inévitable revival (« Mirrors », « Nobody Wants To Die », « Guillotine », « Horses Breath », « Darkside »). Brillant !
Il y a des castings qui sont d’une évidence absolue et dont il est difficile de contester l’harmonie et la complémentarité. Et pourtant ELEGANT WEAPONS vient tordre cette idée reçue en se présentant avec une toute nouvelle rythmique, alors que la première laissait rêveur… Cependant, ce quatuor de luxe reste formé de fines gâchettes du Heavy. Avec « Horns For A halo », le groupe affiche une belle ambition et semblerait même déjà à songer à l’avenir.
ELEGANT WEAPONS
« Horns For A Halo »
(Nuclear Blast Records)
Avec un tel line-up, on n’attendait pas moins qu’un album explosif et soigné. Et c’est très précisément ce qu’offre ELEGANT WEAPONS avec « Horns For A Halo ». Autour du guitariste de Judas Priest, Richie Faulkner, on retrouve son camarade de jeu, Scott Travis, derrière les fûts (remplacé depuis par Christopher Williams d’Accept) et ils sont accompagné de Rex Brown (Pantera, Down) à la basse (remplacé depuis par Dave Rimmer d’Uriah Heep) et du brillant et toujours en place Ronnie Romero au chant.
Produit par le Britannique Andy Sneap (Judas, Accept, Exodus, Megadeth, …), ce premier album tient toutes ses promesses en arborant un Heavy Metal bien trempé, qui vient aussi flirté avec le Hard Rock et quelques sonorités bluesy (« Ghost Of You »). Alors qu’on aurait pu s’attendre à quelques similitudes avec le groupe de Monsieur Halford de la part du successeur de KK Downing, ELEGANT WEAPONS montre un tout autre visage, et on ne peut que s’en réjouir.
Omniprésent sur la scène Metal depuis quelques années (Lords Of Black, The Ferrymen, Sunstorm, …), Ronnie Romero ne faillit pas à sa réputation d’exceptionnel frontman et fait encore une grosse impression (« White Horse », « Dirty Pig »). De leur côté, Richie Faulkner et sa Flying V font des merveilles entre riffs acérés et mélodies accrocheuses (« Do Or Die », « Downfall Rising », « Dead Man Walking »). ELEGANT WEAPONS est chaud bouillant et il faut espérer que son line-up se fixe pour de bon.
Depuis le très bon « Shock », dernier album studio du groupe sorti en 2019, TESLA avait juste sorti un Live acoustique avant de reprendre le chemin des concerts après la pandémie. Et c’est assez logiquement donc que le groupe de Sacramento revient avec un nouvel opus… live ! Une nouvelle occasion de se délecter de ce concert plein de fougue avec ce « Full Throttle Live ».
TESLA
« Full Throttle Live »
(Tesla Electric Company Recordings Inc.)
C’est toujours un vrai bonheur de voir arriver un nouveau disque de TESLA, et en ce qui concerne les Live, les Californiens ne déçoivent jamais. C’est d’ailleurs le septième enregistrement en public du groupe depuis « Five Man London Jam (Live At The Abbey Road) » sorti il y a trois ans. Cette fois, les Américains offrent un visage plus costaud, très électrique et bourré d’énergie. Une belle claque !
Enregistré l’an dernier dans le Dakota du Sud lors du rassemblement de bikers ‘Sturgis Bike Rally’, « Full Throttle Live » est un concentré explosif qui reflète parfaitement l’esprit de TESLA avec son côté si spontané et tellement Rock. A la batterie, Troy Luccketta a momentanément laissé sa place à Steve Brown, frère de l’ancien batteur de Dokken, qui livre également une bonne performance.
Ouvrant pied au plancher avec « Miles Away », on est immédiatement (et comme d’habitude !) saisi et hypnotisé par la fabuleuse voix de Jeff Keith, qui offre une grande prestation. TESLA parcourt son répertoire récent (« Time To Rock », « Cold Blue Steel »), n’oublie pas ses classiques (« Call It What You Want », « Lazy Days, Crazy Nights », « Edison’s Medicine ») et donne sa version inédite de « S.O.S. (Too Bad) » d’Aerosmith. Foudroyant !
Même si le frontman Doogie White fait le job, il faut bien avouer qu’ALCATRAZZ a perdu de sa superbe depuis le limogeage de Graham Bonnet. Pourtant le groupe poursuit sa route, emmené par des musiciens chevronnés, virtuoses et dont les morceaux sont toujours bien écrits. « Take No Prisoners » ne renversent pas la table, mais ne manque pas non plus d’intérêt.
ALCATRAZZ
« Take No Prisoners »
(Silver Lining Music)
Depuis 1983, la vie est loin d’être un long fleuve tranquille chez ALCATRAZZ. C’en est même au point que l’on suit les évolutions du line-up comme on suit un feuilleton. Pour faire court, le chanteur Graham Bonnet a laissé sa place (!) à Doogie White, qui livre ici son deuxième album avec la formation américaine qui a aussi, rappelons-le, vu passer Yngwie J. Malmsteen et Steve Vai et qui peut aujourd’hui compter sur l’excellent Joe Stump et son légendaire toucher shred.
Une chose reste cependant immuable chez ALCATRAZZ, c’est la présence de Gary Shea à la basse et de Jimmy Waldo aux claviers, véritables piliers depuis le début. Quant au style du quintet, on oscille toujours entre Hard Rock et Heavy Metal avec une touche très british de plus en plus perceptible. Et il faut dire que l’ex-Rainbow et MSG, Doogie White, y est pour beaucoup. Pour un peu, on croirait entendre ce bon Biff Byford de Saxon à la manœuvre, c’est dire.
Quant au contenu de « Take No Prisoners », on reste dans la continuité de « V » avec même un léger mieux au niveau des compos. Dès « Little Viper », ALCATRAZZ donne le ton d’un album qui s’annonce dynamique (« Bring On The Rawk », « Battle Lines »). Le groupe a même convié ces Dames de Girlschool sur « Don’t Get Mad… Get Even », un morceau mélodique et accrocheur qui résume d’ailleurs assez bien l’ensemble. Pour le reste, Joe Stump semble porter les titres à bout de bras. En demi-teinte.
Le cumul des talents ne vaut rien si la magie n’opère pas. Mais la symbiose entre le frontman Michael Sweet et le génial guitariste George Lynch est tellement évidente qu’ils semblent capables de réoxygéner le Hard Rock et son essence-même à chaque réunion. Et ce troisième opus de SWEET & LYNCH indique que ces deux-là sont loin d’être à court d’imagination, tant « Heart & Sacrifice » est accrocheur et tellement Heavy.
SWEET & LYNCH
« Heart & Sacrifice »
(Frontiers Music)
Un peu moins de dix ans après leur rencontre musicale et un premier album (« Only To Rise » – 2015), Michael Sweet et George Lynch remettent le couvert pour donner suite à « Unified » (2017). Le duo avait fait des étincelles grâce à l’incroyable combinaison entre la puissante voix du leader de Stryper et toute la dextérité et le talent de l’ex-Dokken et Lynch Mob. Avec « Heart & Sacrifice », SWEET & LYNCH refait parler la poudre.
Vocalement irrésistible, Michael Sweet offre une véritable démonstration de force. A l’instar de ce qu’il produit avec son groupe depuis plus de 25 ans, en solo ou avec Iconic, il reste égal à lui-même et le temps ne semble n’avoir aucune emprise. Les grands chanteurs ne sont pas légion et il en fait définitivement partie. La vigueur mélodique et ce côté fédérateur de SWEET & LYNCH lui doit beaucoup cette fois encore.
Quant à George Lynch, il semble avoir mis de côté les domaines plus expérimentaux qu’il a abordé (avec talent !) ces dernières années pour revenir à ses propres fondamentaux, à savoir la fougue ultra-précise des riffs de ses débuts. Cette énergie et cette créativité ne l’ont jamais quitté et SWEET & LYNCH ne brillerait pas non plus sans lui. Avec un tel duo, le Hard Rock a de beaux jours devant lui et c’est très réjouissant !
Ca rugit toujours du côté de l’Angleterre et malgré plus de quatre décennies de bons et loyaux services rendus à la légendaire NWOBHM, TYGERS OF PAN TANG a toujours les crocs et n’a rien perdu de son mordant. Pour preuve, ce « Bloodlines » créatif et racé, livré par Robb Weir et les siens. Un Heavy accrocheur qui se réinvente.
TYGERS OF PAN TANG
« Bloodlines »
(Mighty Music)
S’il y a un groupe qui est passé à côté d’une très belle carrière, c’est bien TYGERS OF TAN PANG. Grand espoir et même un temps fleuron de la NWOBHM au début des années 80, les Britanniques ont surtout joué de malchance et après six albums réussis, ils se sont mis en veille pendant 12 ans avant un retour en 1999 avec un line-up dont il ne reste que l’inoxydable Robb Weir, détenteur de l’âme des tigres.
Depuis, la formation s’est stabilisé et l’on retrouve les très bons Jack Meille au chant, Craig Ellis à la batterie, Francesco Marras à la guitare et Huw Holding à la basse. Et dire que TYGERS OF PAN TANG est désormais sur de bons rails est un doux euphémisme ! Entre Hard Rock et Heavy Metal, les Anglais ont trouvé un nouveau souffle et la belle production de ce nouvel opus par Tue Madsen est au coeur de cette réussite.
Et puis, « Bloodlines », quatorzième album du quintet, réserve de très bonnes surprises. Heavy et mélodique, il s’inscrit parfaitement dans la deuxième vague de la discographie de TYGERS OF PAN TANG, qui vient rappeler qu’il en a encore pas mal sous le pied (« Edge Of The World », « Kiss The Sky », « Believe »). Le combo fait parler l’expérience et parvient également à se renouveler sans perdre de son identité. Bien joué !
Il y a quelques mois, le groupe féminin Thundermother vivait un véritable séisme avec le départ de pas moins de trois de ses quatre membres. Evincée par la guitariste Filippa Nässil, la chanteuse Guernica Mancini a vite été rejointe par Emlee Johansson (batterie) et Mona Lindgren (basse), qui ont quitté la formation à leur tour. Dans la foulée, le trio a monté THE GEMS et aujourd’hui le ciel s’éclaircit grandement. En effet, les musiciennes ont annoncé hier midi leur signature chez Napalm Records et l’avenir semble donc radieux. Quelques jours avant, j’ai eu l’occasion de poser quelques questions à la frontwoman de THE GEMS, Guernica Mancini, pour avoir quelques explications sur les évènements passés et aussi le futur des Suédoises. Première interview française, donc, pour nos revenantes !
– Tout d’abord, je suis très content de prendre de tes nouvelles depuis votre départ de Thundermother. Dans un premier temps, j’aimerais savoir comment vous allez toutes les trois et ce qu’il s’est réellement passé alors que tout semblait vous sourire ?
Ce qu’il s’est passé, c’est que j’ai été renvoyée de Thundermother et cette décision a été prise uniquement par Filippa. Ensuite, Emlee et Mona ont décidé de quitter le groupe à leur tour. Nous avons toutes été choquées par cette décision vraiment irrationnelle prise par notre ancienne collègue, mais malheureusement c’était ce qu’elle voulait et nous n’y pouvions rien. Aujourd’hui, nous sommes heureuses de nous retrouver et de pouvoir continuer avec un nouveau groupe. Oui vraiment, nous sommes très excitées et très heureuses !
– La décision première a-t-elle été de rester toutes les trois et de monter un projet commun, ou avez-vous hésité à prendre chacune des directions différentes ?
Pour nous trois, cela a été une évidence. Nous aimons travailler ensemble et nous avons un tel respect et un tel amour les unes pour les autres que continuer en tant que groupe était la seule option pour nous. Et en ce qui concerne le style musical, nous continuerons avec le même son que nous avons apporté à Thundermother, dans une ambiance Classic Rock mélangée avec une touche plus moderne. Nous faisons une pause avec AC/DC ! (Rires)
– Guernica, en novembre dernier, tu avais sorti un single en solo, « Inception », chez Golden Robot Records. Tu avais déjà des envies d’ailleurs, ou c’est un simple concours de circonstances ?
Je n’ai jamais eu envie d’aller voir ailleurs et quitter le groupe n’a même jamais été une option pour moi. Donc pour répondre à ta question, non, je n’avais pas cette idée en tête. Mais la jalousie est une garce et je ne suis pas sûr que certaines personnes réussissent à gérer le succès des autres… Ca n’a pas été le cas de Mona et Emlee. Elles sont toujours heureuses et solidaires. Nous nous soutenons toutes vraiment et c’est un beau cadeau.
– Une dernière question au sujet de Thundermother. Vous êtes trois à avoir quitté le groupe, soit l’essentiel du line-up. Pourquoi n’avez-vous pas décidé de le conserver, puisque vous étiez les plus nombreuses ? C’est une question juridique ou un désir de tourner définitivement la page ?
Nous n’avons pas pu garder le nom du groupe, car Filippa l’avait personnellement déposé dans notre dos. Cela aurait été une voie beaucoup plus facile et plus naturelle, c’est vrai. Mais maintenant que la situation est telle qu’elle est, nous avons l’impression que commencer quelque chose de frais et de nouveau. C’est un rêve et c’est tellement excitant. C’est un nouveau départ dont nous avions toutes vraiment besoin pour retrouver notre passion et notre amour de la musique, qui avaient été dilués en raison de cette situation toxique. Laissons Filippa avoir son groupe solo Thundermother. Nous sommes toutes tellement plus heureuses, car nous partageons toutes les trois les mêmes idées. Même si ça fait mal, nous croyons et nous sentons maintenant que c’est le mieux pour le long terme.
– Avec THE GEMS, Mona retrouve aussi sa guitare, son instrument d’origine, ce qui doit être aussi très excitant. Comment cette nouvelle transition s’est-elle passée ? J’imagine que la décision n’a pas du être longue à prendre…
Ca a été très facile et travailler ensemble est si simple et tellement naturel. Nous nous amusons vraiment toutes les trois. C’est un vrai rêve. Honnêtement, je n’ai jamais pensé que ce serait même envisageable, puisque les années précédentes ont été une bataille difficile au sein du groupe. Et en effet, Mona jouera de la guitare et de la basse sur tous les enregistrements et c’est juste incroyable.
– Vous allez sortir votre premier single très bientôt et il porte un titre très évocateur, « Like APhoenix ». On y perçoit déjà beaucoup de positif dans l’intention. C’est dans cette optique que vous l’avez composé ?
Oui, nous voulions une chanson avec un message positif. Pour faire comprendre aux gens que, quel que soit le drame qui s’est produit, nous n’abandonnons jamais et nous gardons toujours le positif dans tous les aspects de la vie. Tout cela n’est qu’une situation douloureuse supplémentaire, et aussi très formatrice pour le caractère. Nous reviendrons encore plus fortes qu’avant. Le titre de la chanson est donc « Like a Phoenix » et il sortira très bientôt, en juin espérons-le.
– Justement, est-ce que vous avez déjà commencé l’écriture d’un album complet, ou est-ce encore un peu tôt et la priorité reste ce premier single ?
Oui, nous écrivons actuellement notre premier album. Le premier single est déjà terminé et il est déjà prêt à sortir… (Sourires)
– Vous allez aussi faire votre première grosse scène avec H.E.A.T, Clawfinger et Lucifer notamment en mai au festival ‘Downtown Riot’ chez vous. C’est génial pour vous de démarrer sur une telle affiche. Et c’est aussi l’occasion de présenter le groupe et de retrouver vos fans. Comment abordez-vous ce rendez-vous ?
Comme nous l’avons toujours fait auparavant. Nous voulons nous assurer que nous offrirons au public un spectacle divertissant et que la musique sera racée et groovy. Oui, nous sommes vraiment très heureuses de retrouver la scène.
– Enfin, de quoi sera composée votre setlist ? J’imagine qu’on y retrouvera des morceaux que vous avez composés pour Thundermother ? Et d’ailleurs, qui tiendra la basse ? Vous avez trouvé le dernier membre de THE GEMS ? A moins que vous ayez décidé d’évoluer à trois…
Pour notre prochain concert, Sara Pettersson (également une ancienne de Thundermother – NDR) nous rejoindra. C’était tellement amusant de se réunir et de jouer à nouveau ensemble. Nous sommes un trio et nous aurons différentes bassistes en live et serons donc quatre sur scène. La setlist comprendra bien sûr des chansons que nous avons écrites pour Thundermother, donc essentiellement des morceaux des albums « Heat Wave » et « Black And Gold », ainsi que des nouvelles chansons.
Avec cette signature encore toute chaude sur le label Napalm Records, THE GEMS prend donc son vol dans les meilleures conditions. Bien sûr, Rock’n Force ne manquera pas de nous informer de la sortie prochaine du premier album des Suédoises. D’ici là, vous pouvez les suivre sur Facebook : www.facebook.com/thegemsbandswe
Passionné et rugueux, SUCKERPUNCH ne triche pas. L’intensité et l’énergie distillées sur « Redneck Gasoline » dégagent une chaleur et une lumière Southern sous toutes les coutures. Rock et Hard, le combo passe de l’un à l’autre avec facilité et assurance. Toujours très fun et musclé, le jeu des Scandinaves fait preuve d’une sincérité qui force le respect… et met la patate !
SUCKERPUNCH
« Redneck Gasoline »
(Wormholedeath Records)
Leur premier EP sorti en 2015 s’intitulait très justement « Badass Boogie » et il définit parfaitement l’état d’esprit et la musique des Danois, le tout servi dans une atmosphère totalement Rock’n’Roll. Savoureux mélange de Hard Rock, de Classic et de Southern Rock, SUCKERPUNCH s’inspire de la grande tradition du sud des Etats-Unis avec une remarquable spontanéité et une fougue très sauvage.
On le croirait tout droit débarqué du Far-West s’il n’avait pas la plupart du temps les pieds dans la neige. Et pourtant, le quatuor se présente avec un deuxième album puissant, très accrocheur, tout en affichant une décontraction presqu’insolente. « Redneck Gasoline » s’écoute en boucle et malgré un certain classicisme, SUCKERPUNCH a l’art et la manière de figer le sourire et de déclencher l’enthousiasme.
Initialement sorti en 2019, et donc voué à un enterrement de première classe pour les raisons que l’on connait, c’est le label italien Wormholedeath qui nous fait pleinement profiter de « Redneck Gasoline » en rééditant cette suave, turbulente et addictive réalisation. SUCKERPUNCH joue simple et efficace et ne met pas longtemps à mettre tout le monde d’accord (« Go Big Or Go Home », « Filthy Rich », « Hell To Pay », « Last Call »). Explosif !
Depuis leur retour, Tracii Guns et Phil Lewis ne cessent de surprendre grâce à des albums où le duo, très bien soutenu par ailleurs, se réinvente en puisant dans un style qui paraît, à les écouter, tellement évident. « Black Diamonds » est autant le reflet de son époque que le témoignage de l’héritage laissé par la ville de Los Angeles à l’ensemble du Hard Rock, passé et à venir. Les fans de Rock très sleazy, de grosses guitares et de chant entêtant vont se régaler !
L.A. GUNS
« Black Diamonds »
(Frontiers Music)
Depuis ses retrouvailles avec Phil Lewis en 2016, Tracii Guns est particulièrement prolifique. Après plusieurs démêlés judicaires, L.A. GUNS enchaine les albums et « Black Diamonds » est la quatrième réalisation du groupe depuis sa dernière reformation en date. Une chose est sûre, le guitariste et fondateur forme un duo explosif avec son frontman et s’offre une nouvelle jeunesse très créative et menée sur un rythme d’enfer.
Détenteur depuis la fin des années 80 d’un Hard US à la fois Glam et Heavy, L.A. GUNS poursuit son chaotique chemin sans se soucier du reste et en s’accrochant à un registre qui est un véritable style de vie. Sleazy et vigoureux, « Black Diamonds » s’inscrit dans la déjà longue discographie des Californiens avec, intact, l’éclat des premiers jours (« You Betray », « Babylon », « Shame », « Shattered Glass »).
Même s’il est un peu plus sombre que son prédécesseur, « Checkered Past », ce nouvel opus célèbre toujours ce fameux Rock’n’Roll ‘Champagne’ et irrévérencieux si caractéristique de la Cité des Anges. L.A. GUNS se nourrit intelligemment des formations majeures des dernières décennies et livre des morceaux très variés et enthousiasmants (« Diamonds », « Got It Wrong », « Like A Drug »). Fougueux et classieux !
Cinq longues années à attendre un nouvel album de KORITNI ! Que ce fut interminable, mais « Long Overdue » est enfin là et le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe, toujours mené par Lex au chant et dorénavant aussi à la guitare, se montre toujours aussi inspiré. Son Hard Rock s’inscrit encore dans cette incroyable intemporalité, qui fait la marque des grands. Frais et dynamique, ce nouvel album fait preuve d’un songwriting très efficace et d’une excellente production. Et on notera également que Mathieu Albiac, ancien guitariste de Laura Cox, fait son apparition… à la basse. Entretien avec un frontman, heureux de faire son retour !
– Même si tu étais venu jouer au Hellfest il y a quatre ans, cela fait maintenant cinq ans qu’on attend ce « Long Overdue », qui porte d’ailleurs bien son nom. Pourquoi est-ce que cela a pris autant de temps ?
En fait, les choses ont changé il y a peu de temps. Maintenant, mon batteur (Daniel Fasano – NDR) est en Italie, soit à trois heures de train et Tom Frémont, mon guitariste, est à Paris comme le bassiste, Mathieu Albiac. C’est beaucoup plus simple aujourd’hui, je peux bouger beaucoup plus, car avant Luke Cuerden était au Japon, Eddie Santacreu était en Australie et moi ici en France. On était très dispersé et organiser les plannings était très compliqué. Et puis, on a tous de nouvelles responsabilités personnelles également. Donc aujourd’hui, KORITNI est un quatuor dans lequel je joue aussi de la guitare et tous les musiciens sont à proximité ce qui va simplifier aussi les concerts. C’est une bonne nouvelle pour les fans !
– Depuis toutes ces années, tu as dû accumuler les morceaux, ou du moins quelques démos. Comment as-tu procédé pour la conception de « Long Overdue » ? Tu as effectué un grand tri, écris beaucoup de choses ou réécris d’autres ?
Je compose la grande partie des albums du groupe, donc pour l’écriture, ça n’a pas changé grand-chose. Pour ce nouvel album, la composition a commencé pendant le premier confinement. J’ai eu le temps de rester plus longtemps sur les chansons. D’habitude quand tu écris un album, il y a la pression du label, les tournées et la vie à côté. Tu fais le booking pour le studio et tout va très vite. Cette fois, j’ai vraiment eu le temps. Avec le Covid, j’ai eu près d’un an et demi. Je suis resté à la maison, j’ai repris la guitare et j’ai pu tout faire plus lentement. Ca faisait longtemps que je n’avais pas pu profiter autant et ça a été un vrai plaisir. Si tu vis avec une chanson plusieurs mois, les idées changent. D’habitude quand tu fais un album, tu enchaînes directement sur les concerts. En ce qui me concerne, au bout de quelques concerts, je regarde les chansons et je les modifie au fur et à mesure. Au final, sur une douzaine de dates, je change beaucoup de choses sur les morceaux. Je me rends compte que les chansons sont mieux en live que sur l’album. Cette fois, j’ai pris près de deux ans pour l’écriture et l’enregistrement.
– Sur ce nouvel album, on retrouve Tom Frémont à la guitare et Daniel Fasano à la batterie, qui sont parfaitement dans l’esprit du groupe. Est-ce qu’ils ont aussi participé à la composition de l’album ?
J’ai donné des directions, mais Daniel, par exemple, est un grand batteur et il a modifié les titres en fonction de son jeu et de son style. Quant à Tom, il a composé « Funny Farm » avec moi. J’ai composé l’essentiel, mais il a apporté beaucoup de petites choses. Et je me suis occupé de la partie production également.
– L’album bénéficie comme d’habitude d’une très belle production. Et pour cause, il est mixé par Kevin Shirley (Aerosmith, Led Zeppelin) et masterisé par Ryan Smith (Ac/Dc, Greta Van Fleet). A chaque fois, tu t’entoures de personnes ayant écrit les plus belles pages du Hard Rock. C’est la condition sine qua none pour obtenir un l’album au son intemporel, selon toi ?
Lorsque tu construis une maison, tu cherches le meilleur entrepreneur. Avant lui, je travaillais avec Mike Fraser, qui est le meilleur mixeur au monde. Je lui ai donc posé la question et il était content de bosser avec moi, tout simplement. Peut-être que si je m’étais adressé à quelqu’un que je ne connais pas, il aurait fait un mauvais travail ? Et puis, Kevin est tellement sympa. A chaque fois qu’il passe à Paris pour bosser avec Iron Maiden, par exemple, on dîne ensemble. C’est un bon pote et il bosse ‘like a motherfucker’ ! Alors, pourquoi je changerai les choses ? (Rires)
– Luke Cuerden, guitariste originel du groupe, intervient également sur un morceau de l’album. Pourquoi n’avoir pas joué ensemble sur tout le disque ? Votre entente est toujours aussi évidente…
C’est encore une question de distance, car je voulais que tout le groupe soit dans un périmètre assez proche, en France ou juste à côté. Je l’ai invité car nous étions tous les deux très contents de le faire. Et puis à ce moment-là, il était en train de déménager du Japon vers l’Australie. Il a fait le morceau et ensuite, il a décidé de retourner au Japon ! C’est toute une histoire ! Et Tom et moi jouons les guitares, donc… C’est juste un guest pour le plaisir.
– « Long Overdue » est seulement le sixième album du groupe depuis 2007. Est-ce que qu’on peut aujourd’hui attendre et souhaiter que KORITNI livre des réalisations plus régulières à l’avenir ?
(Rires) Oui, je pense. Maintenant, tout le groupe est autour de moi et je pense qu’il y aura un nouvel album avant quatre ans, c’est sûr ! (Rires) Il y a déjà 5/6 morceaux terminés pour le prochain disque. Donc, tout est possible !
– A l’écoute de l’album, j’ai l’impression que ces nouvelles compositions sonnent de moins en moins australiennes et nettement plus américaines. C’est aussi un sentiment que tu partages et peut-être aussi une volonté de ta part ?
Ah bon ? Je ne sais pas, parce que j’écris pourtant comme d’habitude. Je pense que c’est plutôt aux auditeurs de se faire leur idée. C’est vrai que j’ai utilisé beaucoup plus la slide cette fois-ci, et beaucoup de monde m’ont dit que c’était tellement Southern Rock. Pourtant, j’ai découvert la slide avec mon père qui était guitariste dans un groupe australien et aussi avec Rose Tattoo. Pour moi, c’est australien alors que pour beaucoup de Français, c’est très Southern. Alors, c’est peut-être plus américain, mais ce n’était pas mon intention première. J’écris comme d’habitude. (Rires)
– On entend trop peu parler de la scène Hard Rock australienne, qui est plus constituée de groupes Pub Rock très identifiables d’ailleurs. En dehors d’Airbourne, de Rose Tattoo qui a tenté un retour ou de The Poor qui était récemment en Europe, cette île-continent se fait très discrète. Comment l’expliques-tu ?
C’est vrai qu’il y a un style et un son typiquement australien. Quand j’étais adolescent, les groupes comme Iron Maiden, Helloween et le Metal européen en général n’existaient pas pour moi. Je connais mieux Eddie, la mascotte du groupe, que le groupe en lui-même. Quand je suis arrivé en France et que j’ai écouté ce Metal européen, j’ai trouvé ça très bizarre. Je n’aime pas trop ça. Ce n’est pas la même chose, car je n’ai pas grandi avec. Je pense aussi que l’isolation des Australiens a changé leur attitude vis-à-vis de la musique. Donc oui, j’ai écouté des groupes comme Angel City, Airbourne et The Poor, qui sont typiquement australiens, tout comme Rose Tattoo également. Je pense que le fait qu’ils soient si identifiables vient aussi de cette insularité ! (Rires)
– Enfin, tu vas te produire aux ‘Etoiles’ à Paris le 2 juin prochain. Est-ce qu’une tournée plus conséquente est prévue en France et est-ce que tu trouves, comme beaucoup de groupes, que les tournées sont de plus en plus compliquées à mettre en place ?
On va commencer par ‘Les Etoiles’ à Paris et plusieurs dates vont suivre. Je pense que nous allons faire le parcours normal en passant par le Sud, puis Nantes, le Nord, l’Ouest… En fait, c’est mon manageur qui s’en occupe et qui me dit où aller jouer. Ce n’est pas mon domaine ! (Rires)
« Long Overdue », le nouvel album de KORITNI sera disponible le 14 avril chez Verycords.