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Hard 70's Proto-Metal Psych

Siena Root : vintage steam

Avec ce nouveau double-album live, la formation de Stockhölm propose un voyage dont il a le secret à travers 12 morceaux soigneusement choisis et sur plus d’une heure et quart. SIENA ROOT y parcourt l’essentiel de sa discographie avec cette liberté qu’on lui connaît, c’est-à-dire une proportion à réarranger ses compostions pour les laisser atteindre des sommets d’improvisation. Capté sur bandes, « Made In KuBa » offre une chaleur et une proximité qui font le sel de ses productions depuis la fin des années 90.

SIENA ROOT

« Made In KuBa (Live) »

(Perception)

Après son dernier album studio, le très bon « Revelation » (2022), SIENA ROOT revient à ce qui fait l’essence-même de sa musique : la scène. Si le quatuor a déjà sorti huit opus, il faut revenir en 2011 et à « Root Jam » pour trouver une trace discographique du groupe en live. « Made In KuBa » est donc très attendu par les fans, et pas seulement. C’est en mars 2024 que les Suédois ont donné une série de concerts à Iéna en Allemagne et précisément au ‘Kulturbahnhof’, plus communément appelé le ‘KuBa’. 

Entièrement enregistré en analogique par l’ingénieur du son du combo, Ove Noring, qui travaille avec lui depuis « Kaleidoscope » paru en 2006, « Made In KuBa » relate à la perfection l’ambiance de ces trois soirées et surtout ce ‘Classic Roots Rock’ que SIENA ROOT élabore depuis une vingtaine d’années maintenant. Cultivant un esprit jam très créatif qui prend régulièrement le dessus, son registre défie le temps et se montre captivant dès les premières notes, où le Psych Rock côtoie le proto-Metal.

Sous l’impulsion de sa frontwoman, Zubaida Solid, également à l’orgue, les quatre musiciens s’engouffrent dans un répertoire savamment sélectionné pour le plus grand plaisir de la chanceuse assemblée présente ces soirs-là. Délicatement rétro, atmosphérique et capable d’éruptions sonores déflagrantes, SIENA ROOT accueille aussi à ses côtés Erik Petersson aux claviers Rhodes et la flûtiste et chanteuse Lisa Isaksson, qui viennent enrichir des morceaux aux riches tessitures. Une saveur vintage qui devient très vite envoûtante.  

Photo : Petter Hilber

Retrouvez la chronique de « Revelation » :

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Blues Rock Contemporary Blues

When Rivers Meet : une connexion XXL

Cela devient une (bonne) habitude chez WHEN RIVERS MEET de sortir un album live après chaque enregistrement studio, histoire de capter la tournée qui suit et surtout sa rencontre avec ses fans. Il y a un aspect très familier dans cet exercice et le résultat offre aussi un instantané de la formation à un moment précis de sa carrière. Alors, après le très bon « Addicted To You », qui a aussi marqué un cap important musicalement, c’est très naturellement que le tandem, parfaitement accompagné, livre « Live & Addicted », témoin des concerts qui ont suivi la sortie de son cinquième album.

WHEN RIVERS MEET

« Live & Addicted »

(One Road Records)

La complicité de Grace et Aaron Bond dépasse très largement leur duo et ce n’est d’ailleurs pas un secret, car ils ont tout récemment annoncé l’arrivée d’un heureux évènement pour mars prochain. Et avant que le groupe ne fasse une pause dans sa galopante ascension, il se présente avec « Live & Addicted », un double-album enregistré en public comme indiqué et qui, en dehors de son format, n’a rien d’inhabituel pour WHEN RIVERS MEET qui a déjà sorti trois Live, rien que l’an dernier et quatre au total. La scène est une deuxième maison et cette fois, il se présente dans deux configurations et deux contextes assez différents.

Quelques mois après l’excellent « Addicted To You », les Anglais ont tenu à immortaliser deux récentes prestations données lors de leur dernière tournée il ya quelques mois. Tout d’abord, on les découvre au ‘London Parabellum’ lors de leur passage le 25 mai dernier en ouverture de Blue Öyster Cult pour une performance électrisante, où  WHEN RIVERS MEETS avait décidé de proposer un set musclé qui a littéralement emporté le public. Plus court forcément, le Blues Rock des musiciens dégage une énergie incroyable, montre surtout une passion de chaque instant et une réelle envie de partager.

Quant au second disque, qui capte un set complet de 20 morceaux contre huit pour le premier, on plonge dans une ambiance plus intime, où la proximité du lieu donne une toute autre approche de la musique des Britanniques. Enregistré le 29 mai à Norwich au ‘Waterfront’, WHEN RIVERS MEET s’offre de nombreux échanges avec ses fans, ce qui donne d’ailleurs lieu à quelques moments cocasses et joyeux. Et c’est aussi l’occasion d’alterner des moments très explosifs et d’autres plus calmes, une alternance parfaitement menée et qui laisse profiter de tous les aspects d’un registre très nuancé. Deux magnifiques soirées ! 

Retrouvez les interviews du groupe…

…et les chroniques de leurs albums :

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Soul Southern Blues Rock

Bywater Call : une âme rayonnante

Délicieusement cuivrées, les performances des Canadiens le sont tout autant en concert qu’en studio. Car avec « Sunshine – Live In 2024 », c’est l’ambiance électrique de ses concerts que présente BYWATER CALL. Et si la communion avec le public est manifeste, celle à l’œuvre sur scène montre un septet soudée qui se trouve les yeux fermés et pour qui l’art de l’improvisation est une seconde nature. Jouant de toutes les émotions, la chanteuse attire le feu des projecteurs, sans pour autant faire de l’ombre aux musiciens brillants qui l’accompagnent.

BYWATER CALL

« Sunshine – Live In 2024 »

(Independant)

Un an tout juste après l’excellent « Shepherd », c’est une version live de sa Southern Soul Blues que BYWATER CALL propose, histoire de saisir pleinement la dimension qu’il prend sur scène. Et la chaleur et l’énergie qu’il déploie sont juste phénoménales. Puissantes et dynamiques, ses prestations sont pour le moins enflammées et l’on comprend mieux l’engouement croissant autour de la formation guidée par la voix enveloppante de Meghan Parnell. « Sunshine – Live In 2024 » est un témoignage brut et direct, très vite addictif.

Ayant pris son indépendance et évoluant désormais sans label, BYWATER CALL s’est donc occupé de la captation des morceaux, interprétés ici à Newbury en Angleterre, à Woodstock aux Etats-Unis et dans leur Canada natal à Toronto. Comme sur leur précédente réalisation, c’est le batteur du groupe, Bruce McCarthy, qui s’est chargé de l’enregistrement et du mixage et le résultat est irréprochable. Quant au contenu, l’accueil du public est aussi dithyrambique des deux côtés de l’Atlantique. La proximité aidant, on est très vite conquis.

BYWATER CALL avait déjà lâché « Sunshine » en single en mai dernier et cinq autres titres viennent se greffer dans une belle osmose et une complémentarité passionnée. Parmi les nouveautés, cette reprise incroyable de Stephen Stills (« Love The One You’re With » ») qui se pare d’une seconde jeunesse, tout comme « Bring Me Down », extrait du premier album en mode survitaminé. « As If », « Sign Of Peace » et « Everybody Knows » sont issus de « Shepherd » et leur traitement très jam s’étale en longueur pour un plaisir intense et sincère.

Photo : Denis Carpentier

Retrouvez l’interview accordée par Meghan Parnell à la sortie de « Shepherd » :

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Heavy metal

Crystal Viper : the electric stage

Au fil de ses réalisations, et notamment des deux dernières, CRYSTAL VIPER s’impose brillamment sur la scène Heavy Metal européenne. Il ne manquait qu’un témoignage en public pour confirmer l’ascension et la reconnaissance des fans à la formation polonaise pour assoir sa réputation. En offrant des performances de ce calibre, sa fondatrice est irrésistible et son groupe devient petit à petit un acteur incontournable du style. « The Live Quest » est juste renversant et électrisant.

CRYSTAL VIPER

« The Live Quest »

(Listenable Records)

Alors que les Polonais défendaient leur neuvième album, « The Silver Key », à travers toute l’Europe, ils ont eu la bonne idée d’enregistrer de nombreuses prestations que ce soit chez eux bien sûr, mais aussi en Allemagne, en Autriche, au Danemark, en Italie, en France, en Belgique et en République Tchèque. Et il faut reconnaître que l’accueil fait à CRYSTAL VIPER est unanime. Depuis « The Cult » sorti en 2021, le groupe a pris une nouvelle dimension, comme en témoigne « The Live Quest » et cela s’entend.

En tête d’affiche de sa tournée et fort de passages salués au Wacken Open Air et au Hellfest, le combo mené par avec force par sa chanteuse, bassiste et guitariste Martha Gabriel présente ici ses premières captations live. Très bon condensé d’une carrière en pleine ébullition, les concerts de CRYSTAL VIPER sont aussi explosifs que ses disques, et quelques classiques se démarquent même de ce répertoire qui commence à être bien étoffé. Et le public ne s’y trompe pas en rendant ses concerts inoubliables.

Dès la captivante intro « Return To Providence », puis  « Fever Of The Gods », on entre dans le vif du sujet. S’enchainent « The Silver Key », « The Cult », « Metal Nation » où la communion est totale, « Night Of The Sin », « Still Alive », … CRYSTAL VIPER affiche un Heavy Metal musclé, aux portes du Power, et la performance vocale de sa frontwoman est exemplaire. Elle est l’une des meilleures chanteuses actuelles et c’est de plus en plus incontestable. Brut et puissant, « The Live Quest » montre le meilleur du quatuor.

Retrouvez les chroniques des deux derniers albums du groupe :

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Heavy metal

Saxon : l’éternel âge d’or

Il existe des groupes qui traversent le temps et font fi des modes et des courants avec une désinvolture et une facilité déconcertantes. SAXON en fait partie et leur venue l’an dernier au Hellfest en est la preuve éclatante. Mené par son emblématique et infaillible frontman, il a été magistral de bout en bout en parcourant un répertoire décidemment intemporel pour son douzième album live. Explosifs et jamais rassasiés, les Britanniques ont dynamité le festival avec classe et élégance, comme en témoigne « Eagles Over Hellfest ».

SAXON

« Eagles Over Hellfest »

(Silver Lining Music)

A quelques jours de l’ouverture de la 18ème édition du Hellfest à Clisson, SAXON partage son explosive prestation de l’an dernier, enregistrée le 29 juin juste après celle de Metallica. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Anglais ont mis le feu à la petite cité bretonne, grâce notamment à une setlist bien équilibrée et représentative d’une bonne partie de leur carrière. Les 14 morceaux sont triés sur le volet avec tout de même une belle saveur 80’s pour l’essentiel. Leur meilleure période, cela dit.

Pourtant, c’est avec le morceau-titre de son dernier album, « Hell, Fire And Damnation », que SAXON a entamé les festivités provoquant un premier électrochoc dans le public. Dans la foulée, Biff Byford y est allé d’un sifflement rassembleur sur « Motorcycle Man » pour nous renvoyer 45 ans en arrière. Malgré le temps qui sépare les deux premiers titres du concert, il est presque impossible de les dater. Mieux, la scène leur fait l’effet d’une véritable cure de jouvence. Puis, les classiques s’enchaînent avec une ferveur et une envie palpables.

L’un des exercices les plus périlleux d’un Live n’est pas tant la performance du combo que l’on sait inamovible, mais sa captation. Et sur ce point, « Eagle Over Hellfest » est remarquable. Le mix est irréprochable, l’équilibre entre la foule et le groupe respecté et on se délecte des hymnes qui se succèdent : « Dallas 1 PM », « The Eagle Has Landed », « Demin And Leather », « Wheels Of Steel », avant un final d’anthologie et des versions survitaminées de « Crusader » et « Princess Of The Night ». Inégalable ? Il y a de ça, oui !  

A noter que « Eagles Over Hellfest » existe dans une version double-CD avec l’intégralité de « Hell, Fire And Damnation » pour les retardataires.

Retrouvez aussi les chroniques des deux derniers albums du groupe :

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Roots Rock Southern Blues Rock Southern Rock

The Commoners : southern kingdom

Le live est souvent l’épreuve de vérité et un passage obligatoire pour tous les musiciens, au-delà d’un plaisir total et d’un certain aboutissement. L’échange avec son public, une fois gravé, peut être à double-tranchant. Cependant, THE COMMONERS a réalisé de belles captations qui mettent en valeur, en relief et en perspective ce dont il est capable sur scène. L’énergie déployée sur ce « Live In The UK » gomme à elle seule quelques imperfections tout à fait acceptables et carrément pardonnables.

THE COMMONERS

« Live in the UK »

(Gypsy Soul Records)

Même si leurs débuts datent de 2016 avec « No Stranger », les Canadiens ont réellement pris leur envol avec « Find A Better Way », six ans plus tard. Depuis, ils ne cessent de tourner et ont sorti le très bon « Restless » l’année dernière. C’est justement lors de cette venue en Europe, en notamment en Angleterre, qu’ils ont enregistré ce « Live In The UK », fruit de plusieurs concerts. Et c’est vrai que les prestations de THE COMMONERS sont franchement explosives. On y retrouve toute l’énergie et l’enthousiasme de ses disques, le tout en symbiose avec son public.

Alors que le groupe s’apprête justement à fouler à nouveau les planches des salles du Royaume-Uni en élargissant cette fois sa venue en Europe à d’autres pays, ce « Live In The UK » tombe à pic, même s’il ne doit évidement rien au hasard. Passé ces considérations marketing, THE COMMONERS propose neuf morceaux issus de ses deux derniers témoignages et l’on découvre un quintet qui prend toute sa dimension sur scène. Et si l’on connait la précision et le soin apporté en studio, la fougue et l’aspect brut de ses titres sont tout aussi réjouissants.

Sans rien enlever à l’émotion qui transparait du répertoire de la formation de Toronto, son approche scénique est tout autre, et demeure très intéressante. Loin du confort du studio, c’est l’instantanéité de son jeu qui prend ici le dessus avec une sincérité et un côté très instinctif, qui nous ramènent aux fondamentaux de ce Southern Rock très roots. Finalement, c’est la communion avec ses fans qui prend tout son sens, peu importe le style, et de ce côté-là, les Nord-Américains montrent une authenticité qui nous transporte au cœur de la fosse avec un état d’esprit et une attitude hyper-Rock’n’Roll.

Photo : Halukgurer

Retrouvez justement les chroniques des deux derniers albums studio :

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Heavy Stoner Psych Proto-Metal

Hippie Death Cult : sismique

Spontané, rugueux et instinctif, HIPPIE DEATH CULT donne déjà entière satisfaction sur album, alors que dire de ses performances live ! Celle captée à domicile le 9 novembre dernier au ‘Star Theater’ de Portland a dû résonner et retentir un long moment, tant la prestation offerte relève d’une intense déflagration. Les trois musiciens ont atteint des sphères Heavy Psych bardées de proto-Metal et d’un Stoner Doom puissant et aérien. Une véritable prouesse !

HIPPIE DEATH CULT

« Live At The Star Theater »

(Heavy Psych Sounds Records)

Le temps de trois réalisations studio, d’un changement de line-up qui a vu sa bassiste prendre aussi le chant, et la configuration passer en power trio, et HIPPIE DEATH CULT a effectué sa mue de la plus belle des manières. D’ailleurs, « Helichrysum », sorti il y a deux ans, avait déjà confirmé un virage vers un proto-Metal très Heavy aux contours Doom et à l’approche toujours aussi Psych. Avec le départ de son chanteur et claviériste Ben Jackson, les Américains ont adopté une ligne plus brute et musclée qui leur va franchement bien.

Plus épanouie que jamais, la frontwoman a vraiment pris les reines du groupe et donne le ton de ce « Live At The Star Theater ». Ce concert, que l’on ne retrouve ici qu’en partie, venait clore une tournée en 2024 où HIPPIE DEATH CULT avait parcouru les Etats-Unis, le Canada et l’Europe sans (presque) lever le pied. Et forcément, il fallait que le final ait lieu chez lui, à Portland dans l’Oregon, là où tout a commencé. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il a fait trembler l’édifice du lieu… et pas à moitié !

Devant quelques privilégiés (que l’on entend même parler), le combo fait surtout la part belle à son dernier disque (« Arise », « Toxic Annihilator », « Shadows »,  et « Red Giant ») et termine ce live avec « Circle Of Days », morceau-titre de son deuxième opus. Et sur plus de 16 minutes, HIPPIE DEATH CULT prend magistralement son envol, scotche tout le monde et, finalement, nous laisse sur notre faim…  mais bien sonner tout de même. A eux trois, Eddie Brnabic (guitare), Harry Silvers (batterie) et Laura Phillips (basse, chant) ont tout retourné.

Retrouvez aussi les chroniques des deux derniers albums du groupe :

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Blues Rock folk

Vanja Sky : access all Blues

Si à l’Est de l’Europe, la Serbe Ana Popovic brille de mille feux, il faudra dorénavant aussi compter aussi sur la Croate VANJA SKY, qui n’a rien à lui envier. Elle se dévoile comme une musicienne accomplie, une chanteuse polyvalente et une songwriter très inspirée. Avec « Access All Areas – Live », elle démontre sur la totalité d’un concert qu’elle est une incroyable et captivante frontwoman. Sans filet et avec audace, elle séduit sans mal un auditoire attentif et conquis.

VANJA SKY

« Access All Areas – Live »

(Flick The Flame)

Depuis la sortie de « Bad Penny » en 2018, VANJA SKY multiplie les concerts et semble même passer sa vie à en donner. Quittant parfois la route, elle a tout de même enregistré « Woman Named Trouble « (2020), puis « Reborn » (2023) et figure même aux côtés de Mike Zito et de Bernard Allison sur le « Blues Caravan Live 2018 », chapitre de la belle série en trio de Ruf Records. Autant dire que la chanteuse et guitariste ne manque pas d’expérience, bien au contraire, et que la scène, comme cela s’entend ici, est véritablement son jardin.

C’est finalement assez normal de retrouver un témoignage discographique en public aussi rapidement dans son parcours. Et l’enregistrement est même très récent, puisque « Access All Areas – Live » a été capté en une soirée au Theaterstübchen de Kassel en Allemagne le 28 janvier 2024. Le temps d’un double-album, VANJA SKY présente 16 chansons marquantes de son répertoire, dont quelques reprises comme « Shadow Play » de Rory Gallagher (l’une de ses références), ou les plus connues « Louie, Louie » et « Wild Thing ».

Ce qui est toujours étonnant dans le jeu de la Croate, c’est qu’elle a parfaitement assimilé de très nombreux courants du Blues pour atteindre une personnalité musicale forte. Si l’on perçoit du Chrissie Hynde dans la voix, c’est plutôt du côté du Texas et chez SRV que son jeu de guitare prend racine. Grâce à une setlist savamment étudiée, VANJA SKY nous embarque pour plus d’une heure et demi entre Blues Rock, moments Folk et Southern, ou d’autres plus Old School et Classic Rock. Attachante et virtuose, elle subjugue et on en redemande !

Photo : Adam Kennedy

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Heavy metal Neo-Classic Metal

Yngwie Malmsteen : l’indomptable

Aussi fantasque que surprenant, YNGWIE MALMSTEEN règne sans partage sur un Heavy Metal qu’il a façonné sur des bases classiques et dont il est un prodige inégalé. Le guitar-hero, tout en contrôle et en maîtrise, s’avère aussi un redoutable compositeur, même si ses adaptations restent le summum de son art. Sur plus d’une heure et demi et 30 morceaux, il retrace cette voie unique, dont il n’a jamais dévié, où la fureur et le sublime se fondent dans une entité véritablement hors-norme.  

YNGWIE MALMSTEEN

« Tokyo Live »

(Music Theories Recordings)

Qu’on l’adore ou qu’on le déteste, on ne reste pas insensible ou indifférent au jeu et au talent du Suédois. Et sur ce « Tokyo Live », cinquième album live et deuxième capté au Japon, le virtuose fait la preuve une fois encore qu’il reste ce maestro de la six-corde, fort d’une technique imparable et d’une vélocité phénoménale. En 40 ans de carrière, YNGWIE MALMSTEEN a réalisé 22 albums solos, en plus de deux autres avec, respectivement, Steeler et Alcatrazz en tout début de carrière. Enregistré au Zepp DiverCity de Tokyo le 11 mai 2024, il y célèbre cette fois ses quatre décennies au service d’un Metal néo-classique, dont il a fait sa griffe et dont il est l’étendard.

Avec un côté virtuose de chaque instant, le guitariste est pourtant un musicien sincère, qui vise toujours l’excellence et « Tokyo Live » témoigne de ce dévouement à une musique qu’il est l’un des rares à produire et qui demande autant de précision que de feeling. Grand amoureux de musique classique, YNGWIE MALMSTEEN a insufflé toute sa fougue dans les compositions de Paganini (« Paganini’s 4th »), de Jean-Sébastien Bach (« Badinerie ») et bien sûr d’Albinoni et son désormais légendaire « Adagio ». Jamais pompeux, il offre justement un aspect organique, tout en faisant reculer les limites de son instrument dans une  explosion de technicité.

Cette nouvelle captation retrace l’ensemble du parcours incroyable du Scandinave, remontant même de ses débuts avec Alcatrazz (« Hiroshima Mon Amour ») jusqu’à « Parabellum » sorti il y a quatre ans. Le répertoire d’YNGWIE MALMSTEEN est vaste et les classiques se succèdent aussi généreusement que ses accords spectaculaires (« Rising Force », «Into Valhalla », « Evil Eye », « Far Beyond The Sun », « Seventh Sign », « Black Star », « You Don’t Remember I’ll Never Forget », « Toccata », …). L’homme à la Fender personnalisée montre à son public son amour pour les prestations live, celles où on ne triche pas et où il prend toute sa dimension.

Photo : Hikari Yuba

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Heavy metal Old School Proto-Metal

Cirith Ungol : alive forever

Pour qui ne serait pas encore familiarisé avec CIRITH UNGOL (ça doit exister !), ce « Live At Roxy » est fait pour vous. Cultivant son côté underground, malgré une position de précurseur, le combo livre une prestation inoubliable et, à travers 20 morceaux triés sur le volet, parcourt sa carrière sans rien éluder et commençant même par son dernier opus en date… et en entier ! En attendant un septième joyau que le groupe annonce imminent, savourez donc celui-ci sans aucune modération.

CIRITH UNGOL

« Live At The Roxy »

(Metal Blade Records)

Plus de quarante ans après sa première prestation aux fameux ‘Roxy Theatre’ du Sunset Strip de Los Angeles, CIRITH UNGOL est retourné l’an dernier foulé à nouveau les planches de l’endroit qui les a presque vu naître. Car la carrière du combo de Ventura en Californie, est à l’image de son Heavy Metal : épique ! Enregistré à l’occasion de la sortie de son dernier album effort, le quintet avait offert à ses fans une soirée hollywoodienne digne de ses plus grandes heures. Et au menu de ce double-album, on retrouve l’intégralité de « Dark Parade » sur le premier disque et les classiques du groupe sur le second.

La première chose qui attire l’attention sur ce « Live At The Roxy », c’est ce son gras et robuste, tellement identifiable et véritable marque de fabrique des Américains. Sans artifice, CIRITH UNGOL se montre direct, d’une redoutable efficacité et on a surtout le sentiment d’être au cœur de ce concert, qui s’avère vite hors-norme. Très rapidement, on se prend dans ce Heavy, teinté de Doom et aux allures Power Metal (le vrai !) unique en son genre. Emporté par un Tom Baker en très grande forme, le public ne s’y trompe pas et semble savourer chaque riff et chaque embardée rythmique avec un plaisir qui s’entend clairement.

C’est devenu si rare aujourd’hui de voir un groupe interpréter l’intégralité de son nouvel album en concert qu’on se délecte de découvrir en version live le très bon « Dark Parade », sorti en 2023. Pour autant, CIRITH UNGOL n’oublie pas ses fans de la première heure et passe en revue sur le deuxième volet ses morceaux devenus de véritables hymnes pour beaucoup. De « Join The Legion » à « Atom Smasher », « I’m Alive », « Back Machine », « Chaos Descends ou « Frost And Fire », la setlist est époustouflante et vient nous rappeler à quel point les Américains sont incontournables sur la scène mondiale.

Retrouvez également la chronique de « Dark Parade » :