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Contemporary Blues

Monster Mike Welch : in full light

Il est l’un des bluesmen les plus brillants de sa génération et malgré tout, il est aussi d’une discrétion presqu’indécente. MONSTER MIKE WELCH impressionne autant qu’il séduit le monde du Blues depuis presque trois décennies. Enregistré en Californie, « Nothing But Tim » est l’un des disques les plus personnels de l’artiste du Massachussetts et il éblouit par la classe qu’il diffuse.

MONSTER MIKE WELCH

« Nothing But Time »

(Gulf Coast Records)

Surnommé ‘Monster Mike’ à l’âge de 13 ans par Mr Dan Aykroyd des légendaires Blues Brothers, MIKE WELCH a depuis fait du chemin et mené une belle et grande carrière. Originaire de Boston, le guitariste, chanteur et songwriter marque de son empreinte le Blues contemporain qu’il parvient à rendre lumineux grâce à son inimitable signature électrique et un toucher unique, qui le rend si identifiable.

« Nothing But Time » est son huitième album sous son nom, mais MONSTER MIKE WELCH est un musicien plus que chevronné de la scène Blues américaine. Multi-nominé et récompensé à plusieurs reprises, il a œuvré entre autres plus de 15 ans au sein de Sugar Ray And The Bluetone et enregistré avec de nombreuses pointures du genre. Ayant combattu un Covid long pendant de très longs mois, il pensait son avenir incertain, et pourtant…

Présentant 14 morceaux, dont deux reprises de Robert Johnson, une de George Harrison et un autre de Buddy Guy, le virtuose brille surtout sur ses propres compositions, où sa dextérité et son feeling célèbrent la beauté du Blues (« Walking To You Baby », « I Ain’t Sayin’ », « Losing Every Battle », « Hard To Get Along With », « Jump For Joy »). MONSTER MIKE WELCH fait un retour rayonnant et son jeu est juste exceptionnel. Une merveille !

Photo : Jo Welch
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Blues Rock Southern Blues Southern Rock

Gov’t Mule : une boulimie créative

La musique de GOV’T MULE a ceci d’étonnant qu’elle paraît si simple tellement elle est évidente. C’est probablement dû au fait qu’elle semble si naturelle à l’écoute. Car les Américains ne donnent jamais dans la facilité et si presque tous leurs albums dépassent l’heure, c’est sûrement parce que les notions de plaisir et de passion restent au cœur de leur jeu… ce qui est devenu si rare. Et cette fois encore, « Peace… Like A River » a tout du joyau.

GOV’T MULE

« Peace… Like A River »

(Fantasy/Universal)

L’an prochain, GOV’T MULE soufflera ses 30 bougies et pour Warren Haynes (guitare, chant) et Matt Abts (batterie), Allen Woody (basse) étant décédé en 2000, l’ombre du légendaire Allman Brothers Band a disparu au profit de la lumière diffusée par leur nouvelle formation. Aujourd’hui aux côtés de Danny Louis (claviers) et Jorgen Carlsson (basse), le groupe a plus que conquis ses lettres de noblesse dans le paysage Rock américain et ce douzième album studio est même l’un de ses meilleurs.

Il y a moins de deux ans, GOV’T MULE sortait « Heavy Load Blues », une sorte de recueil de reprises éblouissant qui traversait avec magie ses influences si nombreuses et variées. Pourtant au même moment et au coeur de la pandémie, le quatuor enregistrait dans ces mêmes studios de The Power Station en Nouvelle-Angleterre ce génial « Peace… Like A River », co-produit par Haynes avec le grand John Paterno (Elvis Costello, Bonnie Raitt, Los Lobos). Un véritable travail d’orfèvre !

Photo : Shervin Lainez

Et ce nouvel opus réserve encore bien des surprises, tant dans sa conception que par le casting cinq étoiles de guests qu’il propose. Afin de bien distinguer les deux réalisations, GOV’T MULE a été jusqu’à les concevoir dans deux pièces différentes avec du matériel et des instruments distincts pour mieux conserver une touche personnelle sur chaque disques. Aucune limite ne les arrête et cette créativité qui les anime donne à « Peace… Like A River » une saveur toute particulière. 

Dans son univers Southern, GOV’T MULE navigue avec toujours autant de volupté et de subtilité dans des sphères Rock, Blues, Funk, Jazz, Soul, Heavy Rock, Folk et parfois même un brin Reggae pour le fun. Une chose reste immuable, c’est ce groove tellement identifiable et cette faculté quasi-naturelle à se lancer dans des jams phénoménales. « Peace… Like A River » s’étend en douze morceaux sur 70 minutes et l’édition Deluxe présente même quatre inédits et une version alternative de « The River Only Flows One Way ».

Parmi les invités de marque, Billy Gibbons de ZZ Top enchaîne les riffs sur « Shake Our Way Out » en poussant aussi la chansonnette. Ivan Neville et Ruthie Foster enveloppent de douceur « Dreaming Out Loud », ainsi que Celisse Henderson sur « Just Across The River ». Que du beau monde ! Et GOV’T MULE brille aussi de mille feux sur « Make My Peace », « Your Only Friend », « Long Time Coming » et « Gone Too Long ». L’écriture est fine, les arrangements soignés : « Peace… Like A River » est tout simplement stellaire !

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Classic Rock Hard Rock Rock US

Janet Gardner & Justin James : rockin’ together

Fraîche et entraînante, cette nouvelle galette de JANET GARDNER et JUSTIN JAMES donne enfin tout ce que l’on attend d’eux depuis le début. Autour des deux guitares, de solides compositions font corps sur ce « No Strings » direct, sans fioritures et qui brille aussi par ce son si organique qui manquait jusqu’ici. La frontwoman offre la pleine mesure de ses capacités vocales et son alter-ego des solos spontanés, très relevés et le tout avec un naturel dont ils ont fait leur marque de fabrique.

JANET GARDNER & JUSTIN JAMES

« No Strings »

(Pavement Entertainment/Frontiers Music)

Depuis 2017 maintenant, l’ex-Vixen a entrepris, et de belle manière, une carrière solo en étroite collaboration avec son guitariste et producteur de mari JUSTIN JAMES. Après un premier album éponyme un peu poussif, puis « You Place In The Sun » en 2019, JANET GARDNER a enfin trouvé sa voie depuis le très bon « Synergy » sorti il y a trois ans et depuis lequel le duo affiche ses deux noms sur des réalisations qui s’affirment vraiment.

Pour rappel, JUSTIN JAMES a également travaillé avec Staind, Collective Soul et Tyketto entre autres, avec qui il a pu élaborer son travail d’ingénieur, ce que l’on perçoit sans mal sur la très bonne production de ce quatrième album, qui est véritablement celui de la maturité pour le couple. JANET GARDNER affiche une voix qui se polit avec le temps et qui a considérablement gagné en puissance, mais aussi en variation et en émotion.

Porté par ses racines musicales américaines, le groupe (car il s’agit aujourd’hui d’un quatuor) ne s’interdit rien et campe sur la base d’un Rock US ferme et délicat empruntant aussi au Classic Rock, au Hard Rock et au Blues. Avec « No Strings », GARDNER & JAMES évoluent avec une honnêteté et une authenticité sans faille (« I’m Livin’ Free », « Set Me Free », « Into The Night », « She Floats Away », « Don’t Turn Me Away », « 85 »). Une réussite !

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Blues Contemporary Blues folk

Ashley Sherlock : elementary

Rayonnant et positif, ce premier album de l’Anglais ASHLEY SHERLOCK est une vraie petite merveille. Aussi à son aise en électrique qu’en acoustique, le musicien de Manchester combine avec talent des élans musclés très Rock avec des instants suspendus où le Blues et la Folk se tiennent côte à côte dans une chaleur et une communion qui font de « Just A Name » un magnifique disque.

ASHLEY SHERLOCK

« Just A Name »

(Ruf Records)

Il n’aura fallu que deux EP (l’un éponyme en 2019 et « If You’re Listening » en 2021) à ASHLEY SHERLOCK pour taper dans l’œil de Ruf Records et se joindre à son beau catalogue. Il faut dire que le songwriter a fait les choses dans les règles, à l’ancienne, en écumant les scènes intensément pour aguerrir son jeu et bien mesurer l’impact de ses compositions. Et le résultat est là avec ce resplendissant « Just A Name ».

Accompagné de Charlie Kay (basse) et Danny Rigg (batterie), c’est donc en trio que se présente le chanteur et guitariste avec un Blues Rock accrocheur, qui laisse cependant beaucoup de respiration. Entre riffs appuyés et accords plus délicats, ASHLEY SHERLOCK propose un univers très varié et assez éloigné des standards classiques notamment dans les sonorités, qui balaient un large spectre.

Le registre est résolument britannique dans le style et le Mancunien y a injecté de multiples influences, dont certaines assez étonnantes. « Just A Name » évolue dans un périmètre dans lequel se côtoient le Blues bien sûr, mais aussi le Rock, le Hard version acoustique et une Folk façon Jeff Buckley, jusque dans sa voix tout en nuances. ASHLEY SHERLOCK signe ici et déjà un grand album.

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Blues Rock Folk/Americana France

Gaëlle Buswel : good vibrations [Interview]

Quelques jours après la sortie de son « Live At Abbey Road Studios », c’est une GAËLLE BUSWEL heureuse à qui j’ai eu le plaisir de poser quelques questions. Sorti uniquement en numérique, l’album a initialement été conçu à l’intention de ses fans, afin de les remercier de leur fidélité. Mais face à l’engouement qu’il rencontre, une réflexion sur une sortie physique serait à l’étude. Car, quelle meilleure preuve de son existence pourrait-on envisager de plus évidente ? Très attachés aussi à l’objet, la chanteuse et ses musiciens y réfléchissent…

Il y a quelques jours, GAËLLE BUSWEL était également l’invitée de la légende Georges Lang pour les 50 ans de ses mythiques « Nocturnes » sur RTL. Elle y a joué en direct et parler aussi de ce live acoustique, bien sûr. Si les bonus tracks de « Your Journey » dévoilaient déjà une partie des enregistrements londoniens du groupe, ils sont ici complétés par quelques morceaux, dont une étonnante reprise. Des instants que l’on pourra d’ailleurs découvrir très bientôt dans un documentaire.

Nouvel entretien avec une artiste spontanée et pétillante, dont la vie prend par ailleurs d’autres beaux tournants…

– On sent beaucoup de décontraction sur ce live et aussi beaucoup d’application dans votre interprétation à tous. On a presque l’impression qu’à Abbey Road, on n’est pas tellement là pour rigoler ! C’est difficile de faire abstraction du poids historique musical de l’endroit ?

Ce studio dégage énormément d’énergie de par son histoire avec toutes les légendes qui sont venues enregistrer là-bas. Quand tu descends les escaliers, quand tu rentres dans une pièce et même à travers les murs, on revit chacun de ces instants. Et au moment où tu fais ta première note, quand tu enregistres ton premier morceau, qui était « Selfish Game » pour nous, on se sent vraiment tout petit. J’avais l’impression que c’était la première fois que j’enregistrais une chanson. C’était assez bizarre. On était tous très concentrés, et en même temps une symbiose s’est créée. On était vraiment tous ensembles, très attentifs les uns aux autres. On s’est dit qu’on avait deux jours ici et qu’il fallait qu’on vive chaque seconde, chaque instant, parce qu’on y reviendrait pas tous les jours !

Jamais, dans une vie d’artiste indépendante, j’aurais pensé venir un jour mettre les pieds dans ce studio et en plus le faire avec une équipe avec laquelle je joue depuis 12 ans maintenant. C’était vraiment magique de pouvoir le faire ensemble. Aujourd’hui encore, j’ai du mal à mesurer la chance qu’on a eu. C’est très, très puissant de jouer dans un tel endroit. Même si en France et en Europe, il y a d’autres ingénieurs du son, d’autres studios tout aussi excellents, Abbey Road représente tout le côté mythique des gens qui y sont passés. Ils y ont tous laissé une partie de leur âme.

– La grande majorité des morceaux sont issus de tes trois derniers albums en plus de « Lovely Lie » que je ne connaissais pas, et on en retrouve une grande majorité aussi en bonus tracks sur « Your Journey ». Comment les avez-vous sélectionnés ? C’était un choix établi dès le départ ?

Au départ, on pensait ne pouvoir enregistrer que trois ou quatre titres. On avait juste deux jours et avec le temps de l’installation, l’inconnu vers lequel on se dirigeait avec d’éventuels problèmes techniques qui peuvent prendre du temps, même si c’est du live, c’était assez court. La plupart des versions que nous avons gardées sont en fait les versions ‘one shot’. Certains morceaux ont été joués deux/trois fois maximum et souvent on a gardé la première version. On voulait vraiment quelque chose d’instantané.

Le choix des morceaux a été assez évident. Je tenais absolument à jouer « Selfish Game », qui est un morceau très fort pour moi, qui a une histoire très importante et je voulais que ce soit la première que l’on joue. Ensuite, tout s’est fait très naturellement. On avait bossé « Help » des Beatles, car c’était une évidence. C’est un titre qui nous a emmenés dans ce studio et que je joue depuis mes débuts.

Et il y avait aussi « Lovely Lie » qu’on n’avait pas mis sur l’album « Your Journey » et que l’on a repris en acoustique cette fois. Tout a été très spontané, y compris la reprise en français. On s’est dit qu’à Abbey Road, ce serait bien de jouer un titre en français et puis les gens n’ont pas l’habitude de m’entendre chanter dans notre langue. Tout a été très évident dans ce qu’on a fait en abordant d’autres versions que sur l’album, de les adapter en acoustique et surtout ce sont les morceaux que je voulais absolument jouer là-bas, vraiment. Il n’y a eu aucun calcul, on s’est vite mis d’accord.  

Au final, il nous restait une demi-journée, ce qui n’était pas prévu ! On s’est dit qu’on allait faire « 25 Hours » et « Black Delta Dirt » qui nous ont accompagnés et réunis. Et c’était super de pouvoir faire tout ça. Je parle beaucoup, hein ?! (Rires)

– Et il y a aussi cette reprise du morceau de Gainsbourg chanté par Vanessa Paradis, « Tandem ». Là, on sent clairement de la décontraction dans l’air. C’est un choix étonnant quand on connait ta discographie, même s’il est très bien réarrangé. D’où est venue l’idée ?

C’est un morceau que je chantais toute jeune, avant même de faire des compos. J’essayais de faire des choses en français. Gainsbourg est quelqu’un que j’aime énormément dans l’écriture et qui était l’un des rares à arriver à faire sonner des mots en français de manière anglophone. Il y a un choix dans les mots et dans les mélodies qui était très fort. Et dans la chanson française, j’adore Francis Cabrel et Vanessa Paradis, car ce ne sont pas des chanteurs à voix, mais ils savent faire sonner leurs mots. Et Vanessa Paradis ne se trompe jamais dans le choix de ses textes et cela ne touche sincèrement.

Ce morceau de Gainsbourg, « Tandem », m’avait fasciné et ça reste l’une des chansons que j’aime le plus en français. Et c’était aussi un clin d’œil de l’enregistrer à Abbey Road, comme pour dire que l’on n’oublie pas d’où l’on vient, car ce sont aussi des choses qui ont forgé l’artiste que je suis aujourd’hui. On a essayé d’en faire une version à notre sauce, très roots, dépouillée et surtout on s’est fait plaisir à le faire ! On l’a d’ailleurs enregistré le dernier après-midi.

– C’est un morceau en français et on te sent très à l’aise, autant qu’en anglais. Reprendre une chanson est une chose et un contexte particulier et peut-être plus facile d’ailleurs, mais aimerais-tu à l’avenir écrire aussi des textes en français ?

Tu sais, je n’ai jamais été fermée à chanter en français. Pour le moment, je n’ai pas encore trouvé la recette magique qui nous ressemble pour faire ce que l’on fait actuellement. On essaie de temps en temps de travailler sur des choses, mais je ne trouve pas que ce soit assez représentatif de ce que l’on fait. Naturellement, comme j’ai grandi avec toute cette musique américaine et anglophone et avec cette langue-là, c’est plus spontané en anglais. C’est vrai que c’est paradoxal de dire ça, car ce n’est pas ma langue maternelle.

C’est plus évident pour moi de faire sonner ce que l’on fait en anglais, ainsi que dans l’écriture à travers mes collaborations avec la parolière Angela Randall et avec Neil Black aussi. C’est plus naturel pour moi dans un premier temps. J’ai écrit énormément de choses en français et je trouve que ça ne me ressemble pas. La langue française est pourtant magique. Peut-être que c’est quelque chose que je n’assume pas encore. Je me laisse le temps pour ça. Il vaut mieux faire les choses que l’on a envie de faire. Il faut que les chansons nous habitent et qu’on ait envie de les transpirer sur scène et de les partager.

Photo : Christie Goodwin

– Après cette belle pause, tu vas reprendre les concerts et les festivals pointent aussi le bout de leur nez. Même si cela a du être un bonheur de rester éloignée de la scène, j’imagine que tu dois être impatiente de reprendre la route et de retrouver ton public ?

C’est vrai que ça nous a fait une petite pause, mais c’était pour la bonne cause ! (Sourires) Et je suis très heureuse d’avoir pris ce temps-là pour mon bébé, car c’est important et je veux la voir grandir. C’est aussi une nouvelle partie de ma vie avec des émotions nouvelles. Mais je suis aussi très heureuse de retrouver le public et de pouvoir mêler ma nouvelle vie de maman et de musicienne. Les tournées vont reprendre et je vais également pouvoir en profiter pour voir mon bébé grandir. Et je suis ravie de pouvoir partager tout ça sur scène avec toute mon équipe. On s’est manqué, mais on s’est beaucoup vu pendant cette période où on ne jouait pas !

– Enfin, c’est sûrement un peu tôt, mais est-ce que tu as déjà ton prochain album dans un coin de la tête, d’autant que l’on sait que certains événements de la vie apportent très souvent un supplément de créativité ?

Et oui, figure-toi ! Quand j’ai appris que j’étais enceinte l’année dernière, je me suis dit que ma vie allait être chamboulée et qu’une nouvelle arrivait aussi. J’ai dit aux garçons qu’il fallait qu’on s’organise et qu’on se projette. J’avais envie qu’on écrive, qu’on compose et j’ai essayé d’anticiper beaucoup de choses. On a beaucoup composé en amont et, en fait, une nouvelle source d’inspiration est arrivée. Alors, entre deux biberons et quand elle s’endort, j’écris énormément et je me remets à composer.

Mais j’ai aussi envie de me laisser le temps pour ça, car je découvre de nouvelles émotions en moi, que j’ai envie de dire et tout se fait naturellement. On a beaucoup de choses dans les tuyaux, mais il n’y a pas de sortie d’album prévue à une date précise. On travaille sur beaucoup de choses avec la maison-de-disques aussi. C’est une grande aventure familiale qui se met en place et c’est vraiment super ! On n’a pas de date encore, mais on est en plein dedans ! (Rires)

Ce très bon « Live At Abbey Road Studios » (Verycords) de GAËLLE BUSWEL est disponible sur toutes les plateformes : https://gaellebuswel.lnk.to/AbbeyRoad

Retrouvez également les interviews accordées à Rock’n Force :

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Blues Rythm'n' Blues Soul

Kaz Hawkins : une belle rencontre

Libre et forte, KAZ HAWKINS respire la Soul et même si son affection pour Etta James se fait sentir, elle possède un monde et un style bien à elle. A la fois pleine de joie et très attachante, la songwriter irlandaise se présente dans un registre authentique et dynamique avec ce « Until We Meet Again », qui la hisse au rang des plus grandes artistes du genre.

KAZ HAWKINS

« Until We Meet Again »

(Dixiefrog/Rock’n Hall)

Le légendaire flair de Dixiefrog a encore frappé avec la découverte l’an dernier par le public français de la chanteuse nord-irlandaise KAZ HAWKINS. Le label avait en effet sorti « My Life And I », une sorte de compilation d’anciennes chansons revisitées. Et sans perdre de temps, on replonge dans cet univers plein d’émotion avec « Until We Meet Again », plus abouti encore que son prédécesseur.

Grâce à une voix puissante et touchante, KAZ HAWKINS parvient à transmettre une rare intensité sur des textes sincères et souvent émouvants. Depuis la sortie du précédent opus, la France semble avoir adopté l’Irlandaise qui évolue avec un groupe composé de trois Français et d’un Flamand, dont la virtuosité égale le feeling à l’œuvre tout au long de ces rayonnantes nouvelles compositions.

KAZ HAWKINS n’a pas son pareil pour distiller ses ondes positives et ses vibrations hyper colorées sur des morceaux où la Soul, le Blues, le Rythm’n Blues, la Folk et même le Gospel s’entremêlent majestueusement, comme sur la stupéfiante intro a capella de « Pray To ». Très groove sur « Hold On For Home » et « Get Up And Go », la chanteuse se fait aussi très touchante et poignante sur « Standing Tall » et « I Gotta Be Me ». Exaltant !

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Blues Contemporary Blues International Soul / Funk

Ana Popovic : une leçon de vie [Interview]

Avec son caractère bien trempé et une virtuosité sur laquelle on ne reviendra pas, ANA POPOVIC est probablement l’une des plus grandes blueswomen de son temps. Grande guitariste et chanteuse hors-pair, la Serbe s’est imposée au fil d’albums de plus en plus affinés à travers lesquels elle affirme également de plus en plus sa forte personnalité. Avec « Power », son treizième album, la musicienne et son incroyable groupe libèrent des ambiances savoureuses, le tout dans une atmosphère de liberté et de bien-être. Entre deux concerts, cette grande Dame du Blues m’a fait le plaisir de répondre à quelques questions avec toute la franchise qu’on lui connait. Entretien.

Photo : Brian Rasic

– Après avoir vaincu la maladie, tu reviens avec un album fantastique et vraiment lumineux. Il faut une volonté incroyable pour obtenir un tel résultat aussi stupéfiant. Est-ce que tu perçois « Power » comme un symbole et un moment unique de ta carrière ?

Absolument. Cela a été un réel ‘entraînement ‘ pour moi et un ‘carburant’ pour mon âme. J’y ai mis tout ce que j’avais ! Le processus a été très enrichissant. Le simple fait de le concevoir m’a donné tellement de joie et cela a aussi guéri ma douleur dans les moments difficiles. Je l’ai abordé très sérieusement. Je ne voulais rien de faible sur le disque. De chaque musicien, de chaque partie, de chaque arrangement et à chacune des performances, je voulais TOUT donner et j’attendais aussi le meilleur des musiciens.

– Justement, le titre de l’album est très évocateur et les morceaux parlent aussi de cette force dans l’unité à travers l’amitié et l’acceptation de l’autre. Est-ce que les épreuves que tu as traversées t’ont donné un regard nouveau sur la société et notre époque ?

Oh non, j’ai toujours eu cette perspective. Buthel (Burns, bassiste – NDR) et moi avons grandi dans des foyers différents. J’ai grandi dans une famille aimant la musique et la fête en Serbie, et lui dans une famille aimant la musique et la fête dans le Michigan. Mais nous avons tous les deux le même goût pour la musique. Par exemple, nous aimons des thèmes de l’unité et de l’acceptation, ce que l’on peut aborder à travers la musique. Nous avons tous les deux adoré le ‘Live Aid’, quand le monde entier se réunissait pour aider l’Afrique. Et aussi, Paul Simon et son groupe africain, les duos d’Aretha Franklin avec différents artistes, ou lorsque Stevie Wonder pose un regard émouvant sur la vie. C’était donc le bon moment pour s’attaquer à tous les maux du monde : l’injustice sociale, le racisme, la lutte des femmes pour l’acceptation et leurs libertés, les droits des LGBT… Vivez et laissez vivre ! Cela a toujours été ma devise.

Photo : Brian Rasic

– Tu as composé l’album avec ton bassiste et directeur musical Buthel et, entre Los Angeles et Amsterdam où tu te soignais, les choses n’ont pas du être simples. Comment as-tu vécu cette expérience inédite et est-ce que tu penses que « Power » aurait eu le même éclat dans une configuration plus ‘normale’ ?

Oui, je pense que cela aurait été le cas. Après tout, nous travaillions déjà sur ces chansons avant que je sois diagnostiquée. Mais cela a sûrement apporté de l’intensité et plus de sensations aux chansons, c’est sûr. On peut dire que « Power » a été habité par les événements de ma vie personnelle, bien sûr. Mais les chansons et leurs messages positifs auraient été là quoiqu’il en soit. Nous avions commencé à écrire ces chansons avant mon traitement et nous avions des bribes de morceaux qui avaient juste besoin d’une touche finale, au contraire d’autres qui ont été composées à partir de zéro. Mais ce que cette période m’a offert, c’est une envie de les terminer et de livrer un bilan positif à travers un excellent disque, déjà pour moi-même en premier lieu. Si cela avait été mon dernier disque, pour une raison quelconque, quel genre de message aurais-je laissé derrière moi ? C’est en tout cas la question que je me suis toujours posée pour chaque album.

– On sent un engagement total sur « Power » et pourtant il s’en dégage beaucoup de sensibilité, de délicatesse et même de douceur. Tu n’as été tentée d’écrire un album plus nerveux et plus musclé compte tenu des circonstances, peut-être en guise de rébellion ?

J’ai fait exactement ce que je voulais ! Le disque a tout pour plaire. « Luv ’n Touch » est aussi sensible, profond et délicat que possible ! « Recipe Is Romance » et « Deep Down » sont doux, pleins de sentiments, de désir et parlent du manque d’une personne… de l’aimer dans les moments difficiles de notre vie. Il y a beaucoup de nuances sur ce disque, de la sensibilité et de la délicatesse, ainsi que de la rébellion et du caractère comme sur « Queen Of The Pack », « Flicker ‘n Flame », « Power Over Me » ou « Turn My Luck ». Et il y a aussi de la pure luxure sur « Strong Taste ». On trouve également beaucoup de choses mystérieuses et de petites surprises dans chaque chanson, que ce soit dans des changements de tempo inattendus, des chants de type gospel et d’autres passages forts qui vous transportent.

Photo : Brian Rasic

– Tu sembles aussi très sereine dans ton jeu et au chant et cela se ressent notamment sur le morceau « Queen Of The Pack ». Là encore, tu dégages beaucoup de force et d’énergie. Quelle était l’intention première de cette chanson ?

C’est exactement ça. C’est déjà assez difficile comme ça d’affronter et de diriger un groupe formidable, même composé de joueurs d’excellence. Je dois donc jouer le rôle de la reine de la meute et leur faire savoir exactement ce que je veux et comment je le veux. Ces dernières années, j’ai une conduite plus fluide en ce qui concerne les membres de mon groupe, mais par le passé, il y a eu des moments où j’ai senti que je devais ‘taper du poing sur la table et leur montrer qui était la Boss Lady !’. C’est mon travail en tant que leader de livrer un excellent spectacle et je tiens absolument à faire ça !

– Un petit mot aussi au sujet de « Rise Up ! » qui ouvre l’album et qui est signé Kenny Wayne Shepherd, qui est un ami de longue date. C’est assez étonnant de commencer un disque avec le morceau d’un autre, surtout quand on a composé tout le reste. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ? 

Les paroles et l’ambiance générale de la chanson, tout d’abord. La façon dont nous l’avons faite est différente de l’originale et elle est très fédératrice. Je voulais ‘sonner le rappel des troupes’ pour changer tout ce qui ne va pas dans le monde aujourd’hui. Et je voulais aussi une chanson assortie à la pochette du disque (deux mains noires et blanches se tenant comme symbole du bien, de l’unité et du pouvoir). Donc, « Rise Up » s’imposait. Et cela avait aussi une signification particulière pour moi quand je l’ai entendu pour la première fois, alors que je traversais ce que je vivais. Cela m’a donné de l’optimisme et l’envie de continuer.

Ana et Buthel Burns – Photo : Brian Rasic

– « Power » est bien plus qu’un simple album de Blues, puisqu’il contient beaucoup de sonorités Rock, Soul, Jazz, Afro-Beat et Funk. On perçoit un énorme élan de liberté. C’est pour cette raison que tu as voulu aborder autant de variétés musicales et de styles différents ?

Putain, ouais ! Je voulais faire exactement ça ! La musique devrait TOUJOURS te faire te sentir libre. Elle doit ressembler à la liberté : celle de s’exprimer et de tout explorer. C’est le plus grand défi et aussi une récompense. Je tenais absolument à mettre quelque chose de nouveau sur la table ! Quelque chose que personne n’avait fait auparavant. On ne peut pas comparer ce disque et son style musical à quoi que ce soit d’autre existant déjà. Nous sommes dans notre propre voie ! Il y a beaucoup d’influences et c’est ça ANA POPOVIC !

– Tu es comme toujours très bien entourée avec une section cuivre conséquente et des choristes incroyables, qui apportent beaucoup de chaleur. Il y a un esprit très ‘Big Band’ sur « Power ». C’est justement pour affirmer cet aspect d’unité et de fraternité qui règne que les chansons que l’ensemble du groupe est autant mis en avant ?

Oh oui ! C’est cette unité qui rend mon groupe si incroyable. J’ai toujours eu le don de faire sonner n’importe quel musicien du groupe, parce que je mettais en évidence ses forces et que je cachais ses faiblesses musicales. Mais à ce stade de ma carrière, j’ai enfin un groupe des deux côtés de l’océan, dans lequel je n’ai pas besoin de cacher quoi que ce soit. Je dois juste mettre en évidence leur incroyable talent et qu’ils continuent de dévoiler de plus en plus leurs qualités. C’est parfois époustouflant de diriger un tel groupe. Et c’est très enrichissant.

Photo : Brian Rasic

– J’aimerais que l’on parle de ton jeu de guitare qui est très aérien, tout en feeling et peut-être moins ‘shred’ que d’habitude. Tu as dit que ta Stratocaster de 1964 t’avait sauvé la vie. Quel un impact cela a-t-il eu sur ton jeu et au moment de composer l’album ?

Sur les albums, j’ai toujours mis la guitare au service de la chanson. Shred, tu dis ? Trop de guitares ? Viens me voir en live ! La musique est mon art, à travers mes chansons et je ne mets jamais en péril la valeur d’un morceau au profit d’aucun instrument, y compris la guitare. C’est la chanson qui tient la première place. Les guitares sont sauvages quand cela est nécessaire, et elles sont plus subtiles quand il le faut. Mais ne vous y trompez pas, il y a plein de guitares sur « Power » !

– Ton album sort sur ton propre label, ArtisteXclusive, Là encore, cela montre à quel point ta liberté artistique est importante. Qu’est-ce que cela t’apporte concrètement et as-tu dans l’idée de signer d’autres artistes ?

Ce serait bien de signer d’autres artistes, si j’avais le temps pour ça ! Il n’y a vraiment plus besoin d’être signé sur un label de nos jours. Vous pouvez faire tellement de choses par vous-même. C’est l’avantage de cette période dans laquelle nous sommes. Sauf si c’est énorme et qu’on ne peut pas le refuser, bien sûr.

– Enfin, tu es venue en Europe et notamment en France pour une série de concerts, alors que « Power » n’était pas encore sorti. Tu avais un besoin irrésistible de retrouver la scène au plus vite ?

Oui, j’avais ce besoin irrésistible de jouer ces chansons et nous avions cette tournée prévue bien avant le jour de la sortie de l’album. Particulièrement en France, car c’était ma façon de tester les chansons et ça n’a jamais été aussi bon ! On a travaillé ces morceaux pour la scène. Tout était prêt et le public s’est régalé. Les gens n’ont pas eu besoin d’un moment d’échauffement et ils n’ont pas eu besoin non plus d’écouter l’album à la maison avant. C’est ça ‘l’amour de la première écoute !’.

Le nouvel album d’ANA POPOVIC, « Power », est disponible partout, via son label ArtisteXclusive.

Retrouvez la chronique : https://rocknforce.com/ana-popovic-une-incroyable-ferveur/

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Blues Country Rock

Samantha Fish & Jesse Dayton : sensuel et sauvage

On aurait pu s’attendre à un simple album de Blues Rock de la part de la blueswoman SAMANTHA FISH et du rockeur JESSE DAYTON, mais c’eût été trop facile et tellement prévisible surtout. Avec des caractères aussi trempés, c’est donc assez logiquement que les deux artistes se livrent à travers des compositions qui leur ressemblent, les différencient aussi et les subliment. Roots et sincère !

SAMANTHA FISH & JESSE DAYTON

« Death Wish Blues »

(Rounder Records)

Il y a un mois, de passage à Paris, SAMANTHA FISH me faisait le plaisir se répondre à quelques questions dans une interview consacrée à « Death Wish Blues », premier album en duo avec le rockeur JESSE DAYTON. Explosif et différent de ce que l’Américaine propose en solo, le disque arrive enfin et, réalisé sous la houlette du grand Jon Spencer, il ne manque pas de piquant et explore bien des horizons.

Sur le papier, la rencontre entre SAMANTHA FISH et JESSE DAYTON promet des étincelles comme on avait déjà pu le constater sur l’EP de reprises « The Stardust Sessions », sorti en décembre dernier. Et les morceaux présentés ici vont même au-delà de toute attente. Enregistré en seulement dix jours dans un studio de Woodstock dans l’Etat de New-York, « Death Wish Blues » est plus que séduisant : il ensorcelle.

Si les deux personnalités sont très fortes, leur complicité est évidente et les nuances artistiques du tumultueux tandem sont même surprenantes. Bien sûr, on parle ici de Blues, d’un Rock’n’Roll brut et authentique, mais aussi de petites escapades dans des contrées Soul et forcément d’une Country très alternative. SAMANTHA FISH & JESSE DAYTON propose un véritable bain de jouvence. Attitude et émotion sont au rendez-vous.

Retrouvez l’interview de SAMANTHA FISH accordée à Rock’n Force :

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Blues Contemporary Blues Soul / Funk

Ana Popovic : une incroyable ferveur

Combative et pleine d’ardeur, c’est une ANA POPOVIC ressourcée et d’un optimisme incroyable qui revient avec « Power » sur le devant d’une scène qu’elle ne quitte plus. L’artiste a écrit et composé cette nouvelle réalisation à un moment compliqué pour elle et son Blues coloré montre une vigueur et une puissance mélodique rare et d’une authenticité qui force le respect.

ANA POPOVIC

« Power »

(ArtisteXexclusive Records/Socadisc)

Mener de main de maître une superbe carrière durant 25 ans n’exclue pas de devoir traverser les difficiles épreuves de la vie. C’est précisément ce que vient de faire ANA POPOVIC qui a trouvé dans la musique, bien aidée par sa Stratocaster de 1964, la force et la détermination pour vaincre la maladie. Et il en résulte ce majestueux « Power », soigneusement élaboré à Detroit, une cité tellement emblématique.

Et ce combat, la virtuose serbe l’a effectué main dans la main avec son bassiste et ami Buthel Burns, comme en témoigne la pochette de ce très bon treizième album. Malgré sa production très feutrée, « Power » sonne comme une libération à l’ambiance festive et enjouée. Groovy et sensuel, le registre d’ANA POPOVIC passe d’un Blues aérien à un Rock nappé de Soul, le tout entrecoupé de quelques éclats de Funk et de Jazz.

Malgré une configuration assez ‘Big Band’, l’ensemble est comme toujours d’une grande sobriété, la guitariste s’évertuant à se mettre au service des morceaux, tout en gardant le panache qu’on lui connait (« Queen Of The Pack », « Power Over Me », « Flicker’n Flame »). ANA POPOVIC se régale, cela s’entend, et nous régale aussi en éclaboussant de son immense talent ce nouvel opus, l’un de ses meilleurs. Immanquable !

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Blues Rock Classic Rock Hard Blues International

Vargas Blues Band : Latin Blues [Interview]

Né à Madrid de parents argentins, Javier Vargas a monté le VARGAS BLUES BAND en 1991 et a multiplié les distinctions et les disques de platine. Homme de scène, ses albums sont d’une authenticité qui rend un hommage constant aux racines du Blues, tout y incluant des sonorités très Rock, Classic Rock et parfois même Hard Rock. Egalement très prolifique, l’Espagnol vient de sortir « Stoner Night » dans une version classique, en même temps qu’une ‘Edition Deluxe’. Entretien avec un guitariste inspiré.

– Si j’ai bien compté, « Stoner Night » et son Edition Deluxe, sont tes 26 et 27ème albums depuis « Del Sur », sorti il y a trois ans. Depuis plus de trois décennies, tu tiens un rythme très soutenu et pourtant, on sent toujours cette même décontraction dans ton jeu. Comment l’expliques-tu ? C’est juste le plaisir de jouer ?

Avec ma guitare, j’aime me laisser emporter par le ressenti et aussi respirer chaque note que je joue. J’ai toujours fui les artifices. Je cherche avant tout à servir le morceau et je créé les ambiances grâce aux riffs et aux accords. C’est vrai que j’aime jouer détendu, mais en restant concentré et sans oublier la mélodie. Pour transmettre une émotion, il suffit parfois d’une seule note.

– Sur tes précédents albums, tu faisais beaucoup de morceaux instrumentaux et il y en a d’ailleurs toujours sur ceux-ci. Cette fois, tu as ressenti le besoin que l’on pose plus de textes sur ta musique ?

J’aime toujours la musique instrumentale et beaucoup de mes plus grands succès ont été des morceaux instrumentaux. Mais pour ce nouveau projet, j’ai eu besoin de jouer avec du texte et dans une formule en power trio avec un chanteur très old school et Merrick (Wells, chanteur – NDR) m’a aussi aidé sur les paroles. Cela a vraiment été comme un processus de guérison dans lequel nous avons exprimé ce que nous ressentons après ces années sombres, qui sont aujourd’hui derrière nous.  

– L’album sort donc dans une version simple et classique, mais aussi en Edition Deluxe. Comment est née l’idée de sortir deux disques distincts et non pas directement l’édition augmentée ?

Vingt chansons avaient été enregistrées et j’ai pensé alors offrir aux fans autre chose qu’un simple album à écouter en conduisant, ou en se relaxant chez soi. Il y a un bon mélange de Blues, de Rock, d’instrumentaux et certains morceaux, qui sortiront dans un futur ‘Volume 2’ en streaming, sont vraiment expérimentaux. J’y ai joué tous les instruments, y compris la basse et les claviers.

– Par ailleurs, « Stoner Night » se présente aussi avec deux pochettes différentes avec une identité que l’on retrouve sur les deux disques. Qui a travaillé sur le graphisme et avais-tu déjà une idée précise de ce que tu voulais ?

Le logo a été créé par le légendaire Bob Masse, qui a créé les affiches de ‘Fillmore West’ (légendaire salle de concert de San Francisco – NDR). Je l’avais rencontré à Calgary. Il m’avait donné une affiche avec ce logo lors d’un concert et je l’utilise depuis. Récemment quand nous avons commencé à concevoir les pochettes et les illustrations de « Stoner Night », j’ai rencontré une illustratrice et dessinatrice de bande dessinée, qui s’appelle Sonja Brocal. Elle a fait un travail extraordinaire sur les deux albums avec des illustrations inspirées des 70’s pour chaque chanson.

– Il y a aussi des tracklists différentes sur les deux albums. Et puis, tu reprends aussi Muddy Waters, Chester Burnett et Chuck Berry. Comment s’est porté ton choix sur ces morceaux ? Tu les joues peut-être déjà régulièrement sur scène ?

J’ai toujours aimé jouer les classiques du Blues et mes préférés sont sur cet album. Mais je n’exclue pas un jour de rendre hommage à tous ces merveilleux bluesmen et d’en faire une compilation. En décembre prochain, j’enregistrerai d’ailleurs un album live, où je jouerai plus de classiques, avec ma signature bien sûr, et également avec un invité spécial de Chicago.

– L’énergie et l’intensité sont toujours très présentes sur tes albums. Tu produis d’ailleurs « Stoner Night » qui sonne très live. Dans quelles conditions as-tu procédé pour ses nouveaux enregistrements ? J’imagine que tu as suivi chaque étape de la production…

Hormis les morceaux plus expérimentaux du ‘Volume 2’, nous avons enregistré tous ensemble en studio dans une grande salle en nous laissant porter par la musicalité du lieu. J’aime ne pas perdre de temps en studio, car les premières prises sont souvent les meilleures.

– On le sait, les bluesmen en particulier sont très attachés à leur instrument et notamment les guitaristes. Tu jours sur une emblématique Stratocaster. Est-ce que tu as toujours préféré les Fender, ou est-ce que tu t’es déjà essayé à d’autres marques et types de guitares auparavant ?

J’ai toujours joué sur des Stratocaster et des Telecaster. Mais dans le passé, j’ai aussi utilisé des Les Paul et des Les Paul Junior. Et l’une de mes préférées est la Yamaha Mike Stern, qui a un son incroyable.

– Enfin, on sait que tu tournes beaucoup. Quels sont les prochains grands rendez-vous que tu attends avec le plus d’impatience et est-ce que tu feras un passage par la France aussi ?

Ces deux prochaines années, nous allons jouer en Europe et en Amérique. Nous serions ravis de revenir en France où nous savons que nous avons beaucoup de fans. D’ailleurs, je garde de très bons souvenirs des concerts que nous avons donnés dans votre pays. Alors, à bientôt sur la route !

Retrouvez tout l’univers du VARGAS BLUES BAND sur le site de l’artiste : https://www.vargasbluesband.com/