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AOR Melodic Rock

Dare : classe et déjà classique

Référence du Melodic Rock et de l’AOR made in UK, DARE sort son onzième album qui devrait mettre tous ses fans d’accord, et pas seulement. Guidé par l’ex-Thin Lizzy Darren Wharton, le quintet revient avec « Road To Eden », un opus fédérateur, taillé pour la scène et d’où émane une énergie créative et positive.

DARE

« Road To Eden »

(Legend Records)

Depuis son premier album en 1988, « Out Of The Silence », l’auteur-compositeur et claviériste Warren Wharton mène de main de maître son groupe DARE. Créé à la fin de l’aventure Thin Lizzy avec qui il a enregistré les classiques « Chinatown », « Renegade » et « Thunder And Lightning », rien que ça, le musicien sort son onzième opus, « Road To Eden », avec son groupe et toujours dans une veine AOR/Classic Rock.

Respecté pour sa faculté d’innovation depuis des années, DARE est devenu incontournable bien au-delà de l’Europe dans un registre dont il est aujourd’hui l’un des fers de lance. Très accrocheur, « Road To Eden » fait suite « à « Sacred Ground » (2016) et « Out Of The Silence » (2018) devenus des albums cultes de l’AOR mondial. Et ce nouvel album prend le même chemin.

Toujours aussi inspiré, Darren Wharton livre une excellente prestation vocale, parfaitement soutenu par un quatuor virtuose et d’une indéfectible précision. Entièrement écrit et produit par son fondateur, ce nouvel album révèle des morceaux brillants et relevés (« Born In A Storm », « Only The Good Die Young », « The Devils Rides Tonight »). DARE s’avère indétrônable et règne plus que jamais sur le Rock mélodique.

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Blues Hard 70's Proto-Metal Southern Rock

Stone Axe : la passion de transmettre

En l’espace de trois ans, STONE AXE a tenu à bout de bras et avec une immense classe l’esprit et le son des 70’s avec une vérité d’interprétation absolue. Sorti des archives du groupe, « Stay Of Execution » est un recueil de petites merveilles savamment distillées par le grand Tony Reed et le chanteur Dru Brinkerhoff. Un bain de jouvence terriblement organique.

STONE AXE

« Stay Of Execution »

(Ripple Music)

Producteur et multi-instrumentiste dont la réputation n’est plus à faire, Tony Reed est notamment connu pour être le leader de Mos Generator et de Big Scenic Nowhere, mais ce serait oublier un peu vite STONE AXE. Fondé en 2007 avec le chanteur Dru Brinkerhoff, le duo a sorti deux albums et une quantité de splits, de singles et d’EP entre 2008 et 2011.

Si « Stay Of Execution » est un vrai plaisir à écouter, il ne faut malheureusement s’attendre à un retour du groupe. Il s’agit là d’un album d’enregistrements d’inédits et de morceaux issus d’un vinyle passé presqu’inaperçu à sa sortie. L’objectif de STONE AXE a toujours été de préserver et de montrer le meilleur des 70’s et de tout ce qui fait l’essence-même du Rock.

Entre proto-metal (« Fell On Deaf Ears », « Metal Damage» ), Southern Rock , Blues (« Sweet Sweet Time » , « Deep Blue ») et Classic Rock (« Lady Switchblade » , « For All Who Fly », « The Last Setting Sun »), le duo propose un large tour d’horizon guidé par une constance musicale étonnante. D’une authenticité rare et avec une sincérité irréprochable, STONE AXE fait l’effet d’une douce et vivifiante piqûre de rappel salvatrice.

Retrouvez l’interview de Tony Reed à la sortie de son album solo :

La chronique de son album Folk en solo :

Et enfin, la chronique du dernier album de Big Scenic Nowhere :

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Experimental Metal Progressif Post-Metal

Seven Nines And Tens : l’avant-garde d’un Metal expansif

Plus expérimental et avant-gardiste que jamais, le post-Metal de SEVEN NINES AND TENS s’enveloppe de Math Metal et de Rock progressif pour mieux faire jaillir les textes, une première chez les Canadiens. Aguerri et virtuose, le trio livre un troisième album complexe et déconcertant, tout en restant abordable. Un monument de créativité et de technicité.

SEVEN NINES AND TENS

« Over Opiated in a Forest of Whispering Speakers »

(Willowtip Records)

Depuis une dizaine d’années maintenant,  le trio de Vancouver peaufine et affine son style, qui se fait de plus en plus précis et complexe au fil de ses réalisations. Après deux albums, un EP, quelques singles et un split, SEVEN NINES AND TENS se présente avec « Over Opiated in a Forest of Whispering Speakers » et une récente signature sur l’excellent label de Pennsylvanie Willowtip Records.

Ce troisième album des Canadiens rompt également avec un registre jusqu’à présent instrumental. David Cotton (guitare, chant) s’est attelé à la composition de ce nouvel opus et le fondateur de SEVEN NINES AND TENS interprète lui-même ses textes, apportant une dimension supplémentaire à la musique du groupe. Toujours plus progressif, le post-Metal du combo se fait dorénavant très avant-gardiste.

La sauvage et très expérimentée rythmique menée par Maximilian Madrus (basse) et Alexander Glassford (batterie) apporte un relief et une profondeur phénoménale à ce nouvel album (« Throwing Rocks At Mediocrity », « Midnight Marauders », « Edutainment », « Sunshine »). De plus en plus empirique, SEVEN NINES AND TENS se balade entre Shoegaze, Rock Progressif, Classic Rock et Math Metal avec une aisance déconcertante.

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Psych Stoner/Desert

Kadabra : magic Stoner

Avec une telle entrée en matière, KADABRA signe un premier album qui devrait propulser le power trio vers les plus hautes cimes. Les Américains n’ont pas eu peur de nommer leur opus « Ultra », car c’est exactement l’impression qui jaillit de ces sept titres denses et de ce Stoner très Rock et accrocheur. Une bonne baigne !

KADABRA

« Ultra »

(Heavy Psych Sounds Records)

2020 n’a été une bonne année pour personne (et 2021 n’est pas beaucoup mieux, avouons-le) et aux Etats-Unis, elle a surtout été source de tensions sociales et culturelles en plus de la pandémie. Alors, devant tant de dissensions, Garrett Zanol (guitare, chant) et Ian Nelson (basse) ne sont pas restés les bras croisés et ont recruté le meilleur batteur du coin Chase Howard. KADABRA était né.

Originaire de Spokane dans l’état de Washington, le groupe se lance dans un Stoner Psych aux riffs lourds et tendus, qui offrent à la musique du combo un son étouffant et massif. L’enregistrement finalement assez rapide de « Ultra » par le musicien et producteur Dawson Scholz a ouvert les portes du label italien Heavy Psych Sounds Records à KADABRA qui, au demeurant, mérite très largement cette première reconnaissance.

Sur une base Heavy et Classic Rock, le power trio a des allures de revival, bien mises en avant par la dextérité des membres du trio et l’impact Stoner distillé aux fils des titres. Le groove à la fois lascif et soutenu permet à Garrett Zanol de partir dans des solos très 70’s insouciants et bourrés de feeling (« Faded Black », « Eagle 20’s », « Death », « Settle Me »). KADABRA s’envole dans des ambiances psychédéliques avec talent et conviction.

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France Metal Progressif Rock

Pat O’May : une créativité très narrative [Interview]

Réaliser un album-concept était la seule corde qui manquait à l’arc très tendu du compositeur, guitariste et chanteur PAT O’MAY. C’est chose faite avec ce très bon « Welcome To A New World » toujours très Rock, où sur une heure, il nous fait voyager dans l’univers de No Face, personnage qui guide l’histoire musicale contée par le musicien. Progressif et lorgnant parfois sur le Hard Rock et le Heavy Metal, ce nouvel album révèle une fois encore la créativité débordante du Celte, qui a mené ce projet de main de maître.

Photo : Mat Minat

– Il y a eu « One Night In Breizh Land » en 2018, ton dernier album solo date de 2016 (« Keltia Symphonia ») et plus récemment tu as participé à United Guitars. Concernant cette dernière collaboration, comment as-tu appréhendé le projet, et est-ce que cela t’a donné l’opportunité de sortir un peu de tes habitudes ?

Oui vraiment, car c’était la première fois que je co-écrivais un morceau. Je n’avais jamais fait ça. Je l’avais déjà fait pour des textes avec James Wood, mais jamais au niveau musical. Du coup, c’était intéressant de travailler avec Ludo Egraz. On a fait ce morceau et on s’est bien marré ! Mais pour que ça reste exceptionnel, je ne participerai qu’une seule fois à United Guitars, sans exclure de venir jouer en live avec eux, bien sûr.

– Après de multiples collaborations, tu reviens en solo avec « Welcome To A New World ». C’est ton premier album-concept et on sait que c’est une démarche particulière au niveau de l’écriture. Comment as-tu construit cet album ? De manière globale ou, malgré tout, titre par titre ?

De manière complètement globale ! D’habitude quand j’écris des morceaux pour un album, je me demande ensuite dans quel ordre je vais les mettre pour que ce soit cohérent. Cette fois-ci, et comme j’aime bien raconter des histoires, c’est ce que je voulais encore faire mais sur une heure. Je suis parti sur cette idée-là et je suis aperçu que cela s’appelait tout simplement  un concept-album! (Rires) Comme je suis très spectateur de mon inspiration, quand ça me plait, je la fixe. Et c’est comme ça que je suis parti sur le premier titre. Ensuite, je voulais que tous les morceaux soient reliés par un sound design. Pour le second titre, j’ai juste pris ma guitare sur la nappe de fin, ce qui a donné naissance au morceau suivant. Et tout l’album s’est construit comme ça. C’est une sorte de fil d’Ariane que tu tires et l’ordre dans lequel tu écoutes l’album est le même que celui de l’écriture. Tout a été assez fluide en fait.  

Photo : Mat Minat

– Tu décris « Welcome To A New World » comme un album construit sur un design sonore. C’est d’abord la musique et son esthétisme, ou les textes, qui t’ont guidé ?

C’est d’abord la musique. Et c’est au quatrième morceau que ce personnage de No Face est arrivé. Je voulais écrire ce voyage-là, mais je me suis demandé au bout d’un moment qu’elle était la thématique. Je bricolais pour faire une pochette et je suis tombé sur ce fond vert, puis sur ce businessman sans visage, sans rien. Alors, je suis allé dans mon Photoshop. (Rires) Et puis, j’ai commencé à faire cette pochette-là et tout le texte est venu comme ça. J’ai compris que c’était ça qu’il fallait que j’exploite.

– Comme toujours, on retrouve dans ton jeu différentes sonorités musicales et même plusieurs langues. C’est important pour toi de conserver cette universalité ?

Ah oui, bien sûr ! Pour moi, tous les styles sont des outils, au même titre que la guitare. J’essaie de ne jamais faire de la guitare pour faire de la guitare. Ca ne m’intéresse pas. Si j’ai besoin de deux notes, j’en mets deux. Si j’en ai besoin de 40, je travaille pour avoir la technique pour pouvoir en utiliser 40. Pour la musique, c’est la même chose. Si j’ai besoin d’un truc plus Metal pour raconter quelque chose, c’est ce que je vais prendre. Parfois, je suis seul avec une guitare nylon, parce que c’est ce qu’il faut à ce moment-là.

– Tu signes l’intégralité de l’album, tu l’as co-mixé avec Bryan Roudeau et il a été masterisé à Abbey Road, un gage de qualité supplémentaire. C’est important pour toi d’être présent à toutes les étapes de la réalisation et aussi de produire l’album ?

Ca commence à devenir une longue histoire avec Abbey Road, car c’est déjà le quatrième album que je masterise là-bas avec Alex Wharton. C’est aussi devenu une histoire d’amitié. C’est un magicien du mastering. Pour moi, il fait partie du top Ten mondial, c’est véritablement un artiste. Il n’est pas là pour faire en sorte que tout rentre dans la boîte, il y apporte vraiment son sens artistique. Il pousse ce que tu lui as amené. Pour la production, quand je suis parti en solo, je me suis acheté ma liberté. Je peux faire ce que je veux. Je n’ai pas de compte à rendre à une esthétique de groupe, par exemple. Et c’est vrai que maintenant, j’aime maîtriser la production, l’enregistrement et le mix. En revanche, pour le mastering, c’est au-delà de mes compétences. J’ai aussi fait le artwork. Ce n’est peut-être pas le meilleur du monde, mais c’est celui qui correspond le mieux à l’album et c’est ce que je voulais raconter.

Photo : Mat Minat

– L’album sonne très Progressif avec des touches Hard Rock et Classic Rock. Est-ce qu’un album-concept offre une plus grande liberté et nécessite aussi d’une certaine façon de se recentrer sur son jeu en se livrant un peu plus ?

Pas forcément, parce que je suis très spectateur de tout ça. Je suis juste là pour mettre en forme les idées qui me viennent. Il faut d’abord que ça me fasse vibrer, sinon ça n’a aucun sens.

– Une tournée va suivre. Est-ce que tu penses déjà à une mise en scène particulière, étant donné qu’il s’agit d’un album-concept ?

Oui, on a une scénographie qui est en place et sur laquelle on a travaillé tous les aspects avec un éclairagiste, etc… On vient de finir une résidence de plusieurs jours à Nancy avant la date parisienne (ce soir au Café de la Danse – NDR). Il y aura aussi des vidéos… sur lesquelles j’ai aussi travaillé évidemment ! (Rires) J’adore ça, ça me passionne ! Ce qui m’excite le plus, c’est la création. Je ne vois pas l’intérêt de faire deux fois le même album. J’essaie de toujours faire quelque chose de différent. Il n’y a aucun jugement de valeur sur les autres groupes, c’est juste ma façon de faire, toujours avec des choses neuves. Par exemple, sur « Welcome To A New World », c’est la première fois qu’on enregistre tout le monde en live. On l’a fait à l’ancienne, car je voulais vraiment retrouver un son très organique. Et puis, j’ai deux musiciens fabuleux et nous sommes vraiment connectés. Au-delà de la musique, il y a du poids dans les notes.

– Justement étant donné le format de l’album, vas-tu le jouer dans son intégralité et chronologiquement ?

Complètement ! Et puis, on n’a pas le choix, sinon ça n’aurait pas de sens, l’histoire serait biaisée. On va le jouer dans son intégralité et après on fera un petit rappel d’une quarantaine de minutes ! (Rires) On va jouer d’anciens morceaux que les gens ont envie de retrouver, d’entendre et nous aussi de jouer. 

– Pour conclure, sur « Welcome In A New World », comme dans l’ensemble de ta carrière, il y a toujours un lien avec la Bretagne ou le monde celtique. Comment est-ce que tu définirais cet attachement et la nécessité de sa présence dans ta musique ?

Je crois que c’est devenu atavique. Je pense que je ne le contrôle pas, en fait. On me le fait souvent remarquer, alors que je ne m’en rends même plus compte. Et c’est vrai que ce soit dans les chorus ou les progressions d’accords, on retrouve la musique celtique. C’est très intéressant d’ailleurs. C’est un style de jeu construit année après année… dans un dur labeur. L’effort, quoi ! (Rires)

L’album « Welcome To A New World » de PAT O’MAY est disponible depuis le 17 septembre chez ArtDisto/L’Autre Distribution.

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Hard Rock Metal

BETWEEN WORLDS feat Ronny Munroe : classicisme

Né de la rencontre entre le compositeur et multi-instrumentiste Alessandro Del Vecchio et l’ancien chanteur de Metal Church Ronny Munroe, BETWEEN WORLDS fait le lien entre un Hard Rock classique et un Heavy Metal plus contemporain. Avec un line-up haut de gamme, le groupe propose un album éponyme réussi où la grande expérience de ses membres fait la différence.

BETWEEN WORLDS feat Ronny Munroe

« Between Worlds »

(Frontiers Music)

BETWEEN WORLDS est un projet comme Frontiers Music à l’habitude d’en produire. Forcément, on retrouve aux commandes et à l’origine de la formation le compositeur et producteur Alessandro Del Vecchio, qui assure aussi ici les claviers et les chœurs. Et comme souvent avec le multi-instrumentiste transalpin, il est question de Hard Rock assez classique pimenté de touches Heavy Metal.

Mais l’autre atout de BETWEEN WORLDS réside surtout dans la présence au chant de Ronny Munroe, qui donne beaucoup de saveurs à cet album éponyme souvent noyé dans des claviers omniprésents et un peu étouffants. Pour ceux qui l’ignorent, le frontman du groupe a été le leader de Metal Church de 2004 à 2013 et a également tenu le micro chez Trans-Siberian Orchestra notamment.

On retrouve d’ailleurs quelques uns de ses anciens compagnons : Johnny Middleton (basse), Jack Frost (guitare), Chris Caffery (guitare) et Joel Hoekstra (guitare). Ronny Munroe livre une très bonne prestation vocale, bien emmené par des riffs, des chorus et des solos de guitare imparables. Assez classique dans sa démarche, BETWEEN WORLDS rappelle les belles heures de Metal Church avec un soupçon de Crimson Glory.

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Progressif Stoner/Desert

Hippie Death Cult : peace, love & death

En l’espace de trois ans, HIPPIE DEATH CULT est parvenu à conquérir la scène de Portland et le quatuor ne compte pas s’arrêter là. Après un premier album (« 111 »), une participation à une compilation en hommage à Black Sabbath et à la bande-son du film « All Gone Wrong », le combo de Stoner Psych Prog débarque avec un deuxième album addictif.  

HIPPIE DEATH CULT

« Circle Of Days »

(Heavy Psych Sounds Records)

Sous de faux airs sabbathiens, le quatuor de Portland explore bien d’autres sphères musicales, qui vont du Heavy aux riffs bien gras à un Psych Progressif tirant sur le Doom et le Classic Rock. HIPPIE DEATH CULT propose sur « Circles Of Days » une synthèse pertinente entre Metal et Rock après seulement trois ans d’existence. Il faut dire que les Américains ne sont pas restés les bras croisés, loin de là.

Et c’est cette faculté à fusionner les genres qui rend la musique du groupe aussi efficace et rassembleuse. Le quatuor s’amuse des styles et des époques pour livrer des morceaux intemporels et pourtant bien ancrés dans leur temps. Composé de seulement cinq titres et s’étirant sur près de 40 minutes, « Circles Of Days » montrent aussi un beau panel du registre de HIPPIE DEATH CULT, à commencer par le morceau-titre de l’album.

Dès le brumeux « Red Meat Tricks », le combo nous enveloppe avec un son à la fois lointain, langoureux et massif. Le clavier vient apporter une touche apaisante à la solide rythmique des Américains (« Hornet Party », « Eye In The Sky »), qui est guidée par la touchante et captivante voix de Ben Jackson. HIPPIE DEATH CULT est aussi véloce qu’extatique et est surtout capable de belles variations (« Walk Within »).

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Hard Rock Rock

Cheap Trick : forcément Rock’n’Roll

Exubérant et avec un sens de la mélodie et des harmonies assez incroyable, CHEAP TRICK semble traverser les âges et même se bonifier album après album. En tout cas, « In Another World », enregistré avant la pandémie, offre un regard réjouissant sur notre époque… même si une petite rencontre avec l’équipe marketing aurait été nécessaire avant d’éditer la pochette. Tout n’excuse pas tout… 

CHEAP TRICK

« In Another World »

(BMG)

Fondé en l’an de grâce 1973 (l’un des meilleurs millésimes qui soit !), CHEAP TRICK ne dira probablement rien aux moins de trente ans, qui… je n’ai même pas de terminer la phrase tellement c’est triste. Bref, le Hard Rock, le Rock et le Classic Rock (comme on dit aujourd’hui) doivent beaucoup à ce groupe américain qui manie avec autant de malice et de savoir-faire les mélodies comme les riffs les plus évidents et les plus marquants.

Que les plus jeunes se plongent dans le mythique album « Live At Budokan » et réécoute « I Want You To Want Me » pour se rappeler ô combien la musique de CHEAP TRICK est addictive et profondément bienfaisante. Et ce vingtième album ne vient pas déroger à la belle discographie du groupe, malgré quelques ballades sirupeuses pas forcément essentielles et des titres très Beatleliens (donc chiants !), dont CHEAP TRICK aurait largement pu se passer.

Une chose est sûre : CHEAP TRICK sait toujours y faire et peut même donner encore quelques leçons comme avec « The Summer Looks Good On You », « Boys & Girls & Rock N Roll », « Final Days », « Here’s Looking At You » ou le somptueux « Gimme Some Truth » qui vient clore ce très bon « In Another World ». Si vous ne connaissez pas, allez-y et pour les autres : un bon bain de jouvence ne fait jamais de mal !

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Blues Hard Rock Rock

Cactus : toujours autant de piquant

L’infatigable Carmine Appice ne semble pas avoir fini de malmener ses fûts et vient le prouver encore avec ce nouvel album de CACTUS. En seulement six albums depuis les 70’s, les Américains se sont forgé une réputation et un statut de légende indiscutable. Le Classic Rock très Blues du quintet a inspiré plus d’un groupe depuis cinq décennies, et « Tightrope » vient nous rappeler son pouvoir d’attraction et sa grande classe.

CACTUS

« Tightrope »

(Cleopatra Records)

Dès sa formation en 1969, CACTUS a marqué les esprits et s’affiche comme l’un des précurseurs du Hard Rock, aujourd’hui qualifié de Classic Rock, et fut même surnommé le ‘Led Zeppelin américain’. Après une décennie de gloire assez mouvementée, le groupe se sépare avant de réapparaître près de 30 ans plus tard avec un cinquième album qui marque encore une fois les esprits. « Tightrope » est donc le septième méfait des vétérans.

Toujours mené par l’emblématique batteur Carmine Appice, Jimmy Kunes au chant et Randy Pratt à l’harmonica, CACTUS fait revivre la légende avec ce nouvel album entre Rock Hard nerveux et Blues Rock enivrant. Rejoints par le guitariste-chanteur Paul Warren (ex-Rod Stewart, Tina Turner, Joe Cocker) et James Caputo à la basse, les Américains semblent retrouver une seconde jeunesse sur ce « Tightrope » de haut vol.

Les douze titres de l’album naviguent avec toujours autant de feeling dans un style qui a forgé la légende du groupe. Entre clins d’œil aux Rock Progressif des 70’s, rythmiques affolantes et des parties vocales incroyables soutenues par un harmonica endiablé, CACTUS réinvente sa légende avec une malice toujours très présente. On notera d’ailleurs les apparitions du guitariste original Jim McCarty et du chanteur Phil Naro. Un régal !

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Hard Rock Rock

Adrian Smith / Richie Kotzen : sur la même longueur d’onde

Un album rassemblant ADRIAN SMITH, guitariste d’Iron Maiden, et le virtuose inclassable aussi funky que Metal ou Bluesy RICHIE KOTZEN pouvait être assez inconcevable sur le papier, et pourtant le duo livre un superbe « S/K » dans un esprit Rock US accrocheur et très fun. Ici, pas de compétition ou de surenchère guitaristique, mais plutôt une belle connivence et une complémentarité évidente entre les deux musiciens.

ADRIAN SMITH / RICHIE KOTZEN

« S/K »

(BMG)

Si certaines collaborations peuvent étonner, et celle entre ADRIAN SMITH et RICHIE KOTZEN peut en faire partie de prime abord, elles débouchent souvent sur de bien belles surprises. Au-delà d’un side-projet de plus, ce sont l’amitié et le respect mutuel qui ont réuni ces deux grands musiciens. Tous deux guitaristes et chanteurs, on les retrouve également à la basse et à la batterie (pour l’Américain) sur de nombreux morceaux, preuves de la grande polyvalence artistique des deux artistes et leur côté multidisciplinaire.

Sobrement intitulé « S/K », c’est autour d’un Rock US teinté de Hard Rock, de Classic Rock et de quelques touches Blues que se sont retrouvés les deux virtuoses. Loin du registre d’Iron Maiden pour ADRIAN SMITH et assez éloigné de ses productions en solo et surtout de son jeu avec Poison ou Mr Big pour RICHIE KOTZEN, l’Anglais et l’Américain montrent un visage qu’on ne leur connaissait pas forcément et la fusion est jubilatoire et inspirée. Le duo se fait vraiment plaisir et cela s’entend.

Après avoir dévoilé le très bon single « Taking My Chances » en décembre, on découvre enfin ce « S/K » enregistré dans la douceur des eaux turquoise des  îles Turques-et-Caïques dans les Caraïbes. Entre « Scars », « ‘Til Tomorow » « ou « Running » (le meilleur titre de l’album), ADRIAN SMITH et RICHIE KOTZEN nous régalent à travers des titres accrocheurs, mélodiques et punchy. A la batterie, Nicko Mc Brain vient même prêter main forte sur « Solar Fire », tandis que Tal Bergman (Billy Idol, Joe Bonamassa) se partagent le reste de l’album. Réjouissant !