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Hard Rock Heavy metal

Last In Line : masterclass

La production de « Jericho » est parfaite, l’écriture est brillante et la performance est classieuse. Voilà comment on pourrait résumer dans les grandes lignes ce nouvel opus de LAST IN LINE. La formation anglo-américaine estampillée Dio se détache même de l’empreinte du maître pour s’émanciper enfin et revendiquer une réelle identité musicale très personnelle et identifiable. Imparable !

LAST IN LINE

« Jericho »

(EarMUSIC)

Troisième réalisation pour ce groupe d’exception créé il y a une bonne dizaine d’années par le line-up originel de Dio afin de rendre hommage au célèbre frontman et roi des Elfes. Malgré la disparition de son bassiste Jimmy Bain en 2016, LAST IN LINE est toujours debout et sort même avec « Jericho » ce qui devrait être l’un des albums de l’année de Hard Rock et de Heavy Metal confondus… et de très loin !

Vinny Appice (batterie), Vivian Campbell (guitare), Phil Soussan (basse) et Andrew Freeman (chant) font une démonstration de force et de feeling dans les règles de l’art et l’album atteint des sommets qu’on n’avait pas aperçu depuis un bon moment. Solide et plein de panache, LAST IN LINE se distingue cette fois en prenant quelques distances avec ses attaches et cette libération est électrisante.

Tandis que la rythmique ronronne et survole les débats, Andrew Freeman livre une prestation vocale hors-norme et exceptionnelle (« Something Wicked », « Ghost Town », « Walls Of Jericho ». Et que dire de Vivian Campbell ? On prend enfin la pleine mesure du guitariste de Def Leppard, que vous n’écouterez plus jamais de la même façon (« Burning Bridges », « Do The Work », « Dark Days », « Bastard Son »). LAST IN LINE est époustouflant !

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Hard Rock Heavy Rock Sleaze

Torrential Thrill : Australian lightning

Ample et généreux, TORRENTIAL THRILL fait enfin son retour avec un opus fédérateur, racé, mélodique et très pêchu. De quoi entretenir la flamme Hard Rock et Heavy Rock qui brûle en lui depuis ses débuts en 2014 sur son île-continent. Depuis l’autre bout du monde, le gang de rockeurs hausse le ton sans jamais se prendre vraiment au sérieux, et c’est tout ce qui fait sa force. « State Of Disaster » regorge d’influences et pourtant une réelle originalité et une forte personnalité en émanent. Explosif !

TORRENTIAL THRILL

« State Of Disaster »

(Independant)

Dans la plus pure tradition du Hard Rock australien, le quatuor de Melbourne se présente avec son troisième album après cinq longues années de gestation. Il faut aussi reconnaître qu’avec ses onze morceaux, « State Of Disaster » atteint l’heure d’écoute et il s’inscrit dans la lignée des deux premières réalisations du groupe (« Mars » en 2015 et « Nothing As It Seems » en 2017). Et cette fois, TORRENTIAL THRILL balance du gros son, grâce à une production exemplaire.

Dans la lignée de leurs aînés Rose Tattoo, Airbourne, The Angels et plus récemment The Poor ou Koritni (à retrouver d’ailleurs très bientôt en interview !), le combo électrise et galvanise sur un Hard Rock assez Heavy et un brin Sleaze. L’intensité rappelle les 90’s et la fougue irrévérencieuse qu’elles dégageaient. TORRENTIAL THRILL applique, certes, des recettes éprouvées, mais avec une résonnance très actuelle et une interprétation moderne et puissante.  

Sorte d’hybride de Hard Rock et de Metal, la formation océanique s’avère rapidement être une véritable machine à riffs, aussi épais que tranchants (« Illusion », « Role Model », « Dangerous Game »). Au chant, Chris Malcher agit comme une locomotive, la rythmique bastonne et à la guitare, Steve Morrell fait des étincelles (« Color Of Rose », « Animal Like Me », « State Of Disaster »). TORRENTIAL THRILL est à la fois fulgurant et accessible, et on ne peut que s’interroger sur le fait qu’aucun label n’ait encore mis la main dessus !

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Alternative Rock Hard Rock

Dead Soul Revival : briser les codes

C’est assez étonnant de voir un groupe livrer un premier album où il se livre pleinement et s’affirme avec autant de conviction. Globalement Hard Rock, les Californiens n’hésitent pourtant pas à flirter avec l’Alternative Rock, ce qui offre à « Ignite » une saveur toute particulière. Les trois musiciens n’en sont pas à leur coup d’essai et on s’en rend très vite compte. DEAD SOUL REVIVAL vit avec son temps et il en ressort un style addictif. 

DEAD SOUL REVIVAL

« Ignite »

(Sliptrick Records)

Se présenter sur un premier album avec une reprise est quelque chose de peu banal, et qui peut même s’avérer être à double-tranchant. Surtout que la cover est celle de « The Hand That Feed » de Nine Inch Nails, sortie en 2005. Il fallait donc oser et DEAD SOUL REVIVAL ne s’est pas démonté et affiche clairement qu’il n’a pas froid aux yeux ! Rien qu’avec sa téméraire entame, « Ignite » attise la curiosité d’autant que le résultat est à la hauteur.

Et pourtant, malgré cette étonnante entrée en matière, DEAD SOUL REVIVAL œuvre bel et bien dans un Hard Rock très moderne et actuel, mais assez loin des sonorités électroniques qu’il aurait pu laisser entendre. S’il y a bien quelques touches, le trio de Los Angeles évolue dans un registre pêchu et rentre-dedans avec quelques touches Alternative Rock ou post-Grunge, c’est au choix. Une chose est sûre : « Ignite » rivalise d’originalité.

Le chanteur et guitariste Matt Clark et le batteur Scott Freak, tous deux issus de Freakhouse, forment avec la bassiste Kendall Clark un combo singulier, très à l’image de ce que fut la Cité des Anges il y a quelques décennies (« Let It Ride », « Nothing Left », « Monsters In My Head », « In this Moment »). Sans limite, ni compromis, DEAD SOUL REVIVAL se montre d’une redoutable efficacité avec des refrains imparables et un ensemble très bien produit.

Photo taken downtown Los Angeles on 04/03/21.
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Alternative Metal Alternative Rock International

Empyre : révélation alternative [Interview]

Avec leur deuxième album, « Relentless », les Anglais affichent beaucoup d’ambition et se présentent surtout avec une réalisation très aboutie, tant au niveau des morceaux que de la production. Volumineux et massif, le jeu d’EMPYRE navigue entre Metal et Rock, en courant alternatif et avec beaucoup d’émotion, et dans des sphères très atmosphériques voire progressives. Le groupe londonien a de la suite dans les idées et entend bien poursuivre son ascension sans attendre. Entretien avec Henrik Steenholdt, chanteur et guitariste du quatuor.

Photo : Rob Blackham

– Je vous avais découvert à l’été 2019 avec « Self Aware » où vous affichiez déjà de belles intentions. Vous voici maintenant chez Kscope pour votre deuxième album. Vu le catalogue du label, cela peut étonner un peu. Comment s’est fait le rapprochement qui a mené à cette signature ?

Au départ, nous ne cherchions pas et nous ne nous attendions pas à avoir de label pour la sortie de l’album. Nous l’avons donc abordé comme nous l’avions fait avec « Self Aware » et « The Other Side », dans le sens où nous avons payé nous-mêmes l’enregistrement, le mixage et le mastering. L’album était déjà prêt avant que Kscope n’ait jamais entendu parler de nous. Notre manager travaillait avec un autre groupe sur le label sœur de Kscope, Peaceville, et a suggéré d’envoyer l’album aux patrons des deux labels. Ils l’ont entendu et l’ont suffisamment aimé pour commencer à discuter d’un contrat.

– Avant de parler de « Relentless », j’aimerais qu’on dise aussi un mot sur la réalisation Unplugged qui le précède. On constate que votre musique se prête aussi très bien à un style acoustique. Est-ce que c’est d’ailleurs de cette façon que vous composez ?

Il y avait des compositions acoustiques sur « Self Aware » et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons fait cette adaptation, qui est devenu l’album « The Other Side ». Nous composions souvent avec deux guitares acoustiques, et plus précisément je jouais de l’acoustique et Did (le lead guitariste – NDR) de l’électrique. Beaucoup de ces chansons se prêtaient donc à des réinterprétations acoustiques complètes, et nous nous sommes inspirés de la série des ‘MTV Unplugged’ des années 90. On voulait faire quelque chose de similaire avec cette ambiance.

Photo : Rob Blackham

– Revenons à ce nouvel album qui dénote de « Self Aware », notamment grâce à une production vraiment incroyable. Avec « Relentless », vos morceaux prennent une toute autre ampleur. Est-ce que c’est l’élément qui manquait à EMPYRE pour prendre le volume affiché aujourd’hui ?

L’une des raisons vient d’un changement dans l’approche de l’écriture et plus précisément dans la diversité de composition des chansons. Certaines idées commencent avec une guitare acoustique, d’autres avec une électrique et progressivement les chansons que j’écris aujourd’hui naissent sur un clavier, un piano, un synthé ou même un orchestre. A l’époque de « Self Aware », nous n’avions pas accès aux outils que nous avons découverts au cours des dernières années et donc les arrangements sont généralement plus simples et pas aussi variés. Cette fois, nous avons également passé beaucoup de temps à analyser individuellement les parties de basse, de batterie et de guitare.

– Vous avez enregistré l’album durant la période de pandémie. Est-ce que la noirceur et la mélancolie que l’on retrouve sur les morceaux viennent de ces moments compliqués, ou c’était déjà l’intention de départ ?

Pour moi, la pandémie a globalement été une expérience vraiment agréable et positive à bien des égards. Si on ne tient pas compte du fait que ce fut une période frustrante du point de vue de ne pas pouvoir jouer en concert, de n’avoir pas pu avancer autant qu’on l’aurait souhaité sur le groupe, tout le reste a été super. J’ai vu la pandémie comme une opportunité et en plus la première année il faisait beau et j’avais plus de temps pour me consacrer à la musique. J’ai découvert l’orchestration et la possibilité d’utiliser un tas de choses sur mon ordinateur pour composer pour EMPYRE et aussi pour mon plaisir personnel. Et puis, nous avions déjà beaucoup de choses prêtes. On avait déjà enregistré « The Other Side » et plusieurs vidéos. Nous sommes donc entrés en confinement et on a quand même réussi à sortir 7 singles, 15 clips et un album acoustique en 2020/2021, tout en écrivant et en commençant à enregistrer « Relentless ».

Photo : Rob Blackham

– Au-delà de l’aspect massif et ample de la production, vous avez aussi apporté un soin tout particulier aux arrangements. De quelle manière avez-vous procédé ? Vous avez décidé de beaucoup de choses au moment du mix ?

La plupart des parties jouées par le groupe, ainsi que l’orchestration et les synthés, ont été décidés avant l’étape du mixage. Cependant, nous avons beaucoup travaillé sur le mix. C’était un travail difficile, car il a fallu faire de la place à pour inclure tout ce que nous voulions. On a également essayé différents mixages pour certaines chansons, principalement sur les niveaux entre les guitares et les voix. Il y a même quelques pistes avec deux lignes de basse. Tout ça a pris beaucoup de temps.

– Si on retrouve également certaines sonorités Hard Rock sur l’album, il y a ce côté très atmosphérique et moderne, et parfois même progressif, qui domine l’ensemble. EMPYRE joue beaucoup sur l’émotion dans toute sa diversité. Vous êtes assez inclassables finalement ?

Nous n’essayons pas d’être classés sous quelque étiquette que ce soit, mais juste comme du Rock. Pourtant, c’est peut-être une faiblesse pour un groupe peu connu de ne pas être facilement identifiable, car cela veut aussi dire que certains supports peuvent ne pas nous juger assez lourds pour le Metal, ou pas assez Prog pour le Prog. Nous avons le même problème avec des plateformes comme Spotify. Ils ont des milliers de genres disponibles, mais nous ne sommes pas sûrs qu’ils nous aient encore vraiment cernés ! Avec le temps, on espère que cela deviendra une force et nous aidera à franchir les frontières du Rock et à plaire à un plus large éventail de personnes.

Photo : Rob Blackham

– Enfin, maintenant que vous êtes soutenus par un label de renom avec ce colossal « Relentless », quelle est la prochaine étape ? Vous préparez une tournée plus conséquente ?

Notre objectif depuis le départ est d’atteindre au moins de jouer dans les plus grands festivals de Rock d’Europe. Nous espérons aussi que sur ce chemin, nous pourrons faire de grandes tournées qui nous emmèneront en dehors du Royaume-Uni. Pour l’instant, jusqu’à ce que ces opportunités se présentent, nous nous concentrons sur la construction de notre base de fans européenne en diffusant notre musique et en faisant passer le mot via des relais médiatiques comme que le vôtre, qui font un travail inestimable pour des groupes comme nous qui essaient de se faire connaître. On espère que cela ne prendra pas trop de temps avant de pouvoir tourner à l’étranger en tant que soutien à un groupe plus connu, ou de constituer suffisamment de fans pour être viables nous-mêmes.

Le nouvel album d’EMPYRE, « Relentless », sort le 31 mars prochain chez Kscope.

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Hard Rock

Lordi : monsters awards

Délicieusement horrifique, tellement fun et terriblement Rock’n’Roll, LORDI reste fidèle à lui-même et son leader et maître à penser n’est toujours pas à court d’idées. Cette fois, c’est dans les pas d’une association de scénaristes hollywoodiens du début du siècle dernier que nous embarquent les monstres sur ce « Screems Writers Guild » accrocheur et toujours aussi bien produit.

LORDI

« Screem Writers Guild »

(Atomic Fire Records)

Après avoir sorti le monumental « Lordiversity », coffret de sept albums inédits, et enchainé les concerts, LORDI fait déjà son retour deux ans tout juste après ses dernières réalisations. Probablement saisi d’une frénétique créativité, le quintet finlandais signe avec « Screem Writers Guild » son 18ème album en trois décennies d’une belle carrière. Qu’il est loin le temps de l’Eurovision…!

Pour ce nouvel opus, le groupe présente son nouveau guitariste Kone venu remplacer Amen, parti pour incompatibilité après 25 ans de bons et loyaux services. Et il faut reconnaître que LORDI ne perd pas au change, puisque le nouveau six-cordiste, dont on ne connait pas non plus l’identité, se fond parfaitement dans l’univers monstrueux des Scandinaves et de ses nouvelles compos.

Après avoir parcouru et s’être immergé dans sept styles différents sur « Lordiversity », le combo renoue avec son registre de prédilection : un bon vieux Hard Rock aux saveurs 90’s mélodique, entraînant et fédérateur. Et dans le domaine, on peut dire sans se tromper que LORDI s’y connait et maîtrise son sujet. Ce nouvel effort est joyeux, vivifiant et blindé de titres entêtants.

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Blues Rock Hard Blues Southern Blues

The Answer : flamboyant

Savoureuse et chaleureuse, cette nouvelle réalisation des Anglo-irlandais est attendue depuis des années. Il faut reconnaître que THE ANSWER fait un parcours sans faute depuis plus de deux décennies maintenant. Entre Hard Rock et Blues Rock, le combo régale une fois encore avec ce lumineux « Sundowners » à la fois pêchu et délicat.

THE ANSWER

« Sundowners »

(Golden Robot Records)

Sept longues années se sont déjà passes depuis « Solas », dernier opus des Britanniques de THE ANSWER. Depuis sa création en 2000, le quatuor originaire de Newcastle d’un côté et de Downpatrick en Irlande du Nord de l’autre s’est forgé un solide répertoire commencé avec le phénoménale « Rise », qui a marqué les esprits et lui a permis d’écumer toute l’Europe avec les plus grands dont Ac/Dc.

Soudés depuis le début, Cormac Neeson (chant), Paul Mahon (guitare), Micky Waters (basse) et James Heatley (batterie) ont donc remis le bleu de chauffe et « Sundowners » est d’une incroyable fraîcheur. Le Rock Hard teinté de Blues ou le Blues mâtiné de Hard Rock, c’est selon, de THE ANSWER semble inusable et intemporel, niché quelque part entre Led Zeppelin et The Black Crowes.

Et ce septième album s’inscrit dans ce que le groupe a fait de meilleur. Dès l’envoûtant morceau-titre qui ouvre somptueusement les festivités, THE ANSWER prend les choses en main sur un groove imparable. Avec une production très soignée, l’équilibre entre les instruments est parfait et sert idéalement des chansons entêtantes (« Blood Brother », « California Rust », « Want You To Love Me », « Get On Back »). Classieux !

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Non classé

Otherwise : un tumulte positif

C’est avec une petite bombe entre les mains que ressurgit OTHERWISE et elle risque sacrément de faire trembler les murs. En effet, « Gawdzillionaire » est un concentré explosif d’adrénaline pure. La formation de la ville du péché met toutes les chances de son côté, sans laisser de place au hasard et en se montrant d’une vivacité carburant aux gros riffs de guitares, aux rythmiques écrasantes, le tout porté par un frontman rassembleur monté sur ressort.

OTHERWISE

« Gawdzillionaire »

(Mascot Records)

Formé à Las Vegas, OTHERWISE fait partie de ces groupes au talent certain, qui peinent malheureusement à exploser y compris dans leur propre pays. Et pourtant le quatuor possède de solides arguments comme vient le confirmer ce sixième album époustouflant à bien des égards. Sur un groove de chaque instant, les Américains ne relâchent pas un instant la pression et livrent 12 titres aussi explosifs que fédérateurs.

Sur une rythmique d’enfer, OTHERWISE emprunte autant à un Power Rock nerveux qu’à des riffs très Hard Rock pour obtenir un Alternative Metal tendu et frénétique. Guidé par son chanteur Adrian Patrick et son guitariste Ryan Patrick, membres fondateurs et seuls rescapés de la formation originelle, le combo propose des morceaux lourds et massifs gavés de mélodies entêtantes avec un enthousiasme et une générosité énorme.

Dès « Full Disclosure » et « Exit Wound », la tension est palpable et cette envie débordante ne fait que monter crescendo. OTHERWISE montre une assurance presqu’insolente et enchaîne sur des morceaux qui sont autant de hits en puissance (« Failure », « La Familia », « Coffins »). Et histoire de se faire plaisir, on retrouve même le rappeur Ekoh sur le morceau-titre et Heidi Shepherd de Butcher Babies sur « Paradise », un sommet de l’album.

Seul bémol et il est de taille, le gang du Nevada a laissé les clefs de la production à Matt Good, qui a bossé avec Asking Alexandria notamment. De fait, on retrouve des arrangements à la con très MetalCore, qui viennent briser une sincérité pourtant à l’œuvre. ‘Tout ce qui se passe à Vegas reste à Vegas’, certes, mais il faut souhaiter que « Gawdzillionaire » permette enfin à OTHERWISE de déverser son fougueux Metal Alternatif à travers le reste du monde.

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Rock Hard

MohoVivi : le pacte

MOHOVIVI est la réunion de deux grandes figures du Rock, parfois restées dans l’ombre, mais dont l’apport créatif et musical s’est avéré très important au sein notamment du plus grand groupe de Rock/Hard français. « Komando » est un opus qui transpire la rage autant que l’amitié et l’authenticité.

MOHOVIVI

« Komando »

(FTF Music)

Anciens compagnons d’armes sur les albums « Marche Ou Crève » et « Trust IV (Ideal) » et surtout compagnons de route sur de nombreuses tournées avec Trust, MOHO (Mohamed Chemlakh) et VIVI (Yves Brusco) célèbrent leurs retrouvailles discographiques avec « Komando », une première réalisation (trop) courte de dix morceaux entre Rock et Hard et aux saveurs 80’s.

Complété par Camille Sullet (batterie) et Sylvain Laforge (guitare), MOHOVIVI renoue avec un style musclé et efficace à la française. Mais ne nous y trompons pas, les deux vétérans de la scène hexagonale ne sont pas là pour perpétuer l’héritage du légendaire groupe au bulldozer. L’empreinte est personnelle même si, bien sûr, on ne se refait pas. Il reste forcément quelques traces … et on ne s’en plaindra pas !

Bourré d’une énergie presqu’adolescente, notamment au niveau des textes en français, « Komando » fait surtout la part belle aux riffs emprunts d’une légère touche bluesy. Relativement intenses et formatés, les titres proposés par MOHOVIVI font leur effet et on se laisse prendre à ce registre à la fois léger et entraînant (« Tic Tac », « Game Over », « C’est Pas Facile », « Candem Square »). Probant, ma foi !

Photo : Christian Montajol
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Alternative Metal

Godsmack : changement de trajectoire

Si les riffs sont toujours massifs, les solos flamboyants, la rythmique groove et tendue et le chant perçant et captivant, GODSMACK s’apprête pourtant à changer de cap. « Lighting Up The Sky » est annoncé comme sa dernière réalisation studio. Et si c’est le cas, la formation laissera un puissant témoignage et une empreinte forte dans le monde du Hard Rock et de l’Alternative Metal.

GODSMACK

« Lighting Up The Sky »

(BMG)

GODSMACK, par la voix de son leader Sully Erna, l’a annoncé : il ne mettra plus les pieds dans un studio. Cette décision forte intervient après 27 ans de carrière et a de quoi surprendre. A l’heure où de nombreux groupes, et non des moindres, voient leurs tournées s’annuler, le quatuor a décidé de se consacrer à la scène et partagera donc sa musique de manière différente. On peut par conséquent s’attendre à quelques surprises.

A en croire les Américains, « Lighting Up The Sky » se présente comme leur ultime album. Et très franchement, à l’écoute du huitième opus du combo du Massachusetts, il y a de quoi nourrir des regrets… et pas qu’un peu ! L’Alternative Metal de GODSMACK est toujours incisif et accrocheur et les teintes de Hard Rock apporte ce côté tellement organique qui fait sa force. Quant à la production, elle reste exceptionnelle bien sûr.

Typiquement US dans le son comme dans la forme, « Lighting Up The Sky » regorge de titres pêchus et musclés comme ceux qui ont marqué la discographie de ce monument de la scène américaine (« You And I », « Red White And Blue », « Hell’s Not Dead », « Let’s Go » et le génial « Surrender »). Mais GODSMACK sait aussi donner dans la profondeur et l’émotion (« Best Of Times », « Growing Old », « What About Me », Truth »). Il va manquer !

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Hard Rock Sleaze

The Poor : ass kickin’ !

Des lignes de basse d’un groove exceptionnel, une batterie virevoltante, un guitariste inspiré et frénétique et un chanteur d’une vigueur et d’une robustesse à toute épreuve, telle est la mouture de THE POOR. Même si les Australiens livrent seulement leur quatrième album en plus de trois décennies d’existence, leur détermination est intacte, et peut-être même décuplée. Ce « High Price Deed » est un très bon cru pour qui aime le Hard Rock brut, efficace et hyper-fédérateur, devenu si rare.

THE POOR

« High Price Deed »

(Reckless Records)

Malheureusement méconnu dans nos contrées européennes, THE POOR représente pourtant la digne relève de ses aînés Ac/Dc et Rose Tattoo. Et là-dessus, la presse australienne est unanime : le quatuor est l’un des rares à pouvoir encore faire se lever les foules. Fondé en 1986 à Darwin dans le Nord de sa gigantesque île, le groupe a sorti deux EP avant que son premier album, « Who Cares », l’installe définitivement dans le paysage Hard Rock, teinté du Pub Rock propre à son pays.

Fondateurs et piliers depuis les débuts, le guitariste Daniel Cox et Anthony ‘Skenie’ Skene à la rythmique et surtout au chant sont la marque de fabrique de THE POOR, qui ne serait rien sans son énergique rythmique menée par Matt Whitby à la basse et Gavin Hansen derrière les fûts. Et pour mettre le feu, ces quatre-là savent y faire ! Irrésistible, leur style et leur jeu rappellent inévitablement les années 90, époque où ils ont explosé. Après un break entre 2000 et 2008, ils sont définitivement de retour comme le confirme « High Price Deed ».

Sur un Rock’n’Roll brut et rugueux bardé de riffs implacables et des solos terriblement Heavy, THE POOR fait son grand retour discographique après 13 ans d’absence. Regonflé à bloc et porté par une prestation vocale d’une rare puissance, les Australiens conservent un séduisant esprit vintage, doublé d’une fougue résolument moderne (« Payback’s A Bitch », « Cry Out », « Hurricane », « This Is The Story », « Goin’ Crazy »). Electrisant et bourré d’humour, le combo ne laisse personne insensible, alors laissez-vous tenter !