Éminents représentants du Metal germanique, Claus LESSMANN et Michael VOSS ont décidé d’unir leurs forces et de sortir un peu de leur zone de confort avec un album aux saveurs Classic Rock et AOR au son très américain et au titre évocateur. Avec « Rock Is Our Religion », le duo fait preuve d’une faculté d’adaptation exemplaire et d’une fluidité remarquable.
LESSMANN/VOSS
« Rock Is Our Religion »
(Atomic Fire Records)
Amis de longue date, Claus LESSMANN et Michael VOSS ont décidé de se faire plaisir en enregistrant un album entièrement dédié à un Classic Rock/AOR qui nous replonge dans l’univers mélodique américain des années 80 et 90. Chanteurs, multi-instrumentistes et producteurs, le duo annonce la couleur avec le titre de son opus et s’y tient sur les douze morceaux de cette belle collaboration.
Issus tous les deux des milieux Heavy Metal et Hard Rock, Claus LESSMANN est la voix de Bonfire, tandis que Michael VOSS a officié chez Casanova et Mad Max, et a produit Michael Schenker. Autant dire que les Allemands ne sont pas des jeunes premiers et « Rock Is Our Religion », sans être d’une fougue extrême, fait la part belle aux mélodies et aux refrains entêtants.
Vocalement irréprochable et distillant des riffs accrocheurs et des solos affûtés, LESSMANN/VOSS font parler l’expérience et se montrent inspirés et énergiques (« Medicine Man », « Smoke Without A Fire », « What Feels Right », « Something Is Better Than Nothing »). En déviant de leur registre de prédilection pour s’aventurer dans un AOR costaud et fédérateur, les deux musiciens réussissent leur pari.
Après s’être un peu cherché comme tous les jeunes groupes, THE FLYING BRICKS a trouvé son style et marqué les contours de son Rock, qui alterne entre des aspects progressifs et alternatifs. Avec son dernier EP, « Chimeric » (M&O Music), le quatuor manceau affiche une solidité et surtout un sens de la mélodie marqué. Quelques mois après sa sortie et avant une release party qui aura lieu à la Boule Noire à Paris en septembre, entretien avec Arthur, guitariste de THE FLYING BRICKS.
– THE FLYING BRICKS existe depuis 2015 et pourtant, on vous connait assez peu. Pouvez-vous nous retracer dans les grandes lignes le parcours du groupe et son identité musicale ?
Alphonse (le batteur) et moi nous sommes rencontrés ados en école de musique, puis nous avons trouvé Benoit (le chanteur) au lycée. Assez vite, nous avons eu l’envie de faire des concerts, d’enregistrer, mais sans vraiment d’ambition, le but étant surtout de prendre du plaisir. Après quelques expériences, notamment deux concerts à Odessa et Kirovograd en Ukraine en décembre 2017, nous avons décidé de passer l’étape supérieure et nous investir pleinement dans le projet, d’où la sortie d’un premier EP « Fake Empire » en 2018, et notre petit dernier « Chimeric » en mars 2022.
Pour l’identité musicale, elle a beaucoup évolué depuis notre adolescence, passant du Punk au Blues Rock. Aujourd’hui, c’est un univers plus Prog, atmosphérique, lié à nos influences assez variées.
– Votre Alternative Rock fait écho à plusieurs styles musicaux, qui vont même jusqu’au Metal parfois. Il y a finalement assez peu de groupes dans ce créneau en France. THE FLYING BRICKS a pour objectif de se frayer un chemin dans ce registre très anglo-saxon, ou est-ce que vous visez plutôt à vous exporter ?
L’objectif premier est surtout de créer de la musique qui nous plait. On compose et on joue avant tout pour nous avant de penser au style qui pourrait marcher le mieux. Après bien sûr, le but est aussi de porter le projet le plus loin possible, en France dans un premier temps, et si nous avons l’opportunité de nous exporter, nous ne la raterons certainement pas !
– Vous avez récemment signé chez M&O Music pour la sortie de « Chimeric ». Est-ce que vous le voyez comme une première grande étape de franchie depuis la création du groupe ?
Pour cet EP « Chimeric » nous avons décidé de mettre toutes les chances de notre côté, et cela passait effectivement par un bon entourage. C’est sûr qu’être accompagné par un label est forcément une grande étape, qui nous permet à la fois de nous aider dans notre travail au quotidien et de nous donner une légitimité vis-à-vis des professionnels de la musique.
– Vous vous êtes rendus pour la deuxième fois à Angers au Dôme Studio, et cela s’en ressent dans le son et qualité de la production de « Chimeric ». C’était important pour vous de travailler avec des gens qui connaissent déjà votre couleur musicale ?
L’enregistrement de « Fake Empire » s’était super bien passé avec David, et entretemps il avait déménagé et modernisé son studio, donc nous n’avons pas hésité longtemps avant de retourner chez lui pour « Chimeric ». Nous voulions vraiment travailler avec quelqu’un qui connaissait notre son, qui saurait comment le travailler, et qui s’investirait dans les morceaux. En plus de ça, on s’était super bien entendu avec lui, donc raison de plus pour travailler à nouveau au Dôme Studio !
– Justement, « Chimeric » montre une grande variété dans les compositions, notamment sur les ambiances, les changements de tempos et le travail sur les voix. Là encore, on note une maturité atteinte. C’est la multiplication des concerts qui veut ça, ou une remise en question plus globale de votre approche des morceaux ?
Probablement un peu tout ça. Entre « Fake Empire » et « Chimeric », nous avons grandi, déménagé, évolué en tant que personnes, aujourd’hui nous sommes plus posés qu’à l’époque et ça a sûrement impacté nos compositions. La crise sanitaire a joué également, quitte à rester confinés chez soi, nous avons mis ce temps à profit pour revoir certains arrangements, textes, etc… Et tout ça a abouti à six morceaux bien plus approfondis que ce que nous avions fait jusqu’alors, et nous en sommes vraiment contents.
– Sur le morceau-titre de l’EP, THE FLYING BRICKS accueille Mélina Farcy au chant. D’où vous est venue l’idée de ce duo, et comment s’est passé l’écriture ? Vous l’avez composé ensemble ?
L’idée est venue assez naturellement. Lors de la composition du morceau, nous nous sommes dit qu’une voix féminine rendrait bien sur le refrain, et nous n’avons pas eu à aller bien loin pour tester l’idée, puisque Mélina n’est pas seulement une chanteuse-danseuse professionnelle très douée, c’est aussi la copine d’Alphonse ! Nous avons fait quelques essais à la maison, le rendu nous a plu, donc on l’a embarqué en studio, puis sur le tournage du clip de « Chimeric », qu’elle a chorégraphié avec ses acolytes Kilian et Anna. Ce n’était donc pas forcément prévu à la base, mais aujourd’hui Mélina est partie intégrante du projet « Chimeric », et vous risquez bien de la voir encore collaborer avec nous sur quelques lives !
– « Chimeric » est votre quatrième EP, dont un live. C’est assez étonnant de sortir autant de formats courts. J’imagine que la perspective d’un album complet doit commencer à vous titiller, non ?
Quatrième oui et non, les deux premiers auxquels tu fais allusion datent de l’époque où le projet n’était pas vraiment structuré, où comme je le disais au début nous jouions pour le plaisir et sans ambition. Nous considérons donc « Fake Empire » et « Chimeric » comme nos deux seuls EP ‘officiels’, et tout ça doit bien sûr à terme nous mener à un album, c’est en tout cas un objectif, oui.
– Enfin, j’aimerais que vous nous disiez un mot sur votre release party, qui va avoir lieu le 3 septembre prochain à la Boule Noire à Paris. Très belle salle ! Vous devez avoir hâte d’y être ?
La Boule Noire est une super salle, que nous fréquentions un peu à l’époque où nous habitions à Paris, c’était une envie depuis longtemps de jouer là-bas ! Donc oui, hâte d’y être, on vous prépare un beau show, quelques exclus et surprises et une première partie qui sera annoncée très bientôt ! En attendant la billetterie est déjà en ligne :
Incandescent et Rock’n’Roll, ce septième album des Californiens claque autant qu’il saisit par les riffs gras de son leader Eddie Glass (ex-Fu Manchu) et sa rythmique aussi brutale que précise. NEBULA est bel et bien de retour depuis deux ans et rayonne véritablement sur la scène Stoner Rock. A travers « Transmission From Mothership Earth », le power trio se meut dans des ambiances souvent surréalistes, portées par un chant lointain et exalté.
NEBULA
« Transmission From Mothership Earth »
(Heavy Psych Sounds)
Après leur envoûtante prestation immortalisée sur le volume 2 des « Live In The Mojave Desert » sorti l’an dernier, NEBULA est de retour de studio avec un septième album sous le bras et il est comme toujours rentre-dedans, hypnotique et aérien. Eddie Glass (guitare, chant), Tom Davies (basse) et Mike Amster (batterie) nous font frôler l’insolation avec ce « Transmission From Mothership Earth », qui semble aller toujours plus loin dans les profondeurs Psych qu’ils affectionnent tant.
La lourdeur et la force de frappe de la rythmique paraissent ne faire qu’une avec les riffs hyper-Fuzz et le chant lointain et presque plaintif du frontman, qui nous aspire dans une spirale sans fin. Avec ce côté 70’s et Garage Rock particulièrement Heavy, NEBULA a forgé un son original construit autour d’effets généreux, ce qui rend son Stoner Rock unique en son genre et reconnaissable entre tous. Le power trio californien avance tête baissée dans une frénésie sans limite.
Et c’est dans une atmosphère très ensoleillée et presqu’aride que NEBULA vient distiller huit nouveaux titres, qui ont franchement un air estival. Entraînant et musclé, « Transmission From Mothership Earth » est comme souvent avec les Américains très roots et brut flirtant avec un Space Rock très appuyé (« Highwired », « Wilted Flowers », « Warzone Speedwulf », « Existential Blues », « The Four Horsemen »). Acide et débridé, ce nouvel opus confirme la place du groupe au tout premier rang du Stoner Rock mondial.
En d’autres temps, on aurait qualifié ce genre d’album de coup marketing. Mais force est de constater que la rencontre entre le grand JEFF BECK, guitariste incomparable et modèle pour tant d’autres, et la star du grand écran JOHNNY DEPP, dont la filmographie traverse les générations avec la même classe, relève de l’évidence. C’est pourtant avec un album de reprises avec deux inédits, « 18 », que le duo anglo-américain livre sa première copie… et elle est très belle.
JEFF BECK, JOHNNY DEPP
« 18 »
(Rhino Entertainment)
Depuis un moment déjà, JOHNNY DEPP se concentre plus sur les planches des salles de concert et des festivals au détriment des plateaux de cinéma. Après The Hollywood Vampires aux côtés de Joe Perry d’Aerosmith et du grand Alice Cooper, c’est avec une autre star, et non des moindres, qu’il associe pour un (premier) album de reprises… ou presque. JEFF BECK brise ainsi un silence discographique de six ans pour livrer un disque assez surprenant d’ailleurs, et sur lequel règne une ambiance personnelle et un son particulier.
En dehors de deux morceaux inédits signés par l’acteur américain (« Sad Mother Fuckin parade » et « This is A Song For Miss Hedy Lamarr »), « 18 » rassemble donc 13 titres assez éclectiques allant du fougueux « Death And Resurrection Show » de Killing Joke au « What’s Going On » de Marvin Gaye, en passant par « Venus In Furs » du Velvet Underground, « Isolation » de John Lennon ou encore « Time » du Beach Boy Dennis Wilson. Et bien entendu, JEFF BECK et JOHNNY DEPP y ont apposé leur patte.
A travers « 18 », on retrouve deux hommes de goût et deux musiciens d’une finesse toute délicate. Si JEFF BECK n’a plus rien à prouver et conserve ce toucher inimitable qui le rend si unique, on découvre un peu plus, et différemment, JOHNNY DEPP, guitare en bandoulière et rivé à un micro avec lequel il semble prendre un plaisir évident. Et sans être le chanteur du siècle, ni poser des mains d’argent sur sa six-cordes, il fait bien le job et le duo se trouve très naturellement. Un premier album qui en appelle d’autres…
Grâce à une qualité d’écriture somptueuse, GRACE SOLERO rend ses morceaux réellement addictifs. Porté par son envoûtante chanteuse, ce quatrième album incarne le Rock sous toutes ses formes. Et sur une production irréprochable, « Metamorphosis » se fait Grungy, presque Stoner, ainsi que revival 70’s avec un côté Psych irrésistible.
GRACE SOLERO
« Metamorphosis »
(Independant)
Depuis son premier album en 2009 (« New Moon »), la chanteuse et guitariste londonienne GRACE SOLERO continue son bonhomme de chemin, ce qui lui a permis avec son groupe de tourner dans toute l’Europe, aux Etats-Unis et au Canada aux côtés de grands noms. Et c’est avec un très bon quatrième opus que le quatuor fait son retour avec des morceaux qui montrent autant de variétés que de sonorités renversantes.
Très Rock, parfois Hard 70’s et souvent psychédélique, « Metamorphosis » est un disque qui invite à la rêverie tout en assénant des riffs musclés et une rythmique aérienne. Entourée du batteur et multi-instrumentiste gallois Dave Guy, du bassiste suédois Bjørn Zetterlund et du guitariste et compositeur américain Dan Beaulaurier, GRACE SOLERO affiche une solide expérience.
Si « Metamorphosis » est arrangé et produit par le groupe lui-même, on doit le mix à Chris Brown (Radiohead, Gary Moore, …) et le master à Andy Baldwin (The Who, …), ce qui lui donne une texture ronde et brute très authentique. GRACE SOLERO enchaîne les titres avec talent, même si vocalement, on pense irrémédiablement à Alanis Morissette (« Orange Sky », « Awake », « Lucid Dream »). Une belle réussite.
Devenue très populaire grâce à ses collaborations avec des artistes de légende, ORIANTHI a sorti six albums studio et même si elle reste très attachée à un Blues Rock parfois Metal, c’est surtout le côté Pop de ses compositions que l’on a retenu. Pourtant sur scène, l’Australienne se livre pleinement et sans fard, offrant à ses morceaux une toute autre dimension, plus authentique et sincère, dont « Live From Hollywood » est un beau témoignage.
ORIANTHI
« Live From Hollywood »
(Frontiers Music)
Cela fait déjà un bon moment que l’Australienne a pris son envol en solo, tout ayant partagé la scène avec de grands noms du Rock et du Hard Rock. Et après des albums studio peu convaincants, car trop produits et très lisses, il se pourrait bien que cette septième réalisation dévoile enfin le véritable visage et surtout le talent incontestable de la guitariste et chanteuse ORIANTHI, dont le répertoire ne manque pas de piquant.
Car c’est en concert que la musicienne s’est fait remarquer grâce à des performances de haut vol et une forte présence. Et ce « Live From Hollywood » reflète bien l’énergie et l’intensité de ses concerts. Capté au Bourdon Room à Hollywood le 8 janvier dernier, ce premier album live d’ORIANTHI met parfaitement en valeur son côté virtuose de la six-cordes à travers des titres pour l’essentiel extraits de « O », sorti en il y a deux ans.
Nettement moins Pop qu’en studio, on retrouve un jeu plus musclé, toujours très bluesy et parfois même aux frontières du Hard Rock : un rôle qui lui va bien (« Contagious », « Sinners Hymn »). On la sent réellement dans son élément et, accompagnée d’un excellent groupe, on découvre ORIANTHI sous un nouveau jour (« Think Like A Man », « What’s It Gonna Be », « Impulsive », « According To You »). Un live qui fait du bien !
Usant de l’impact et de la fougue du Hard Rock associé à la fermeté du Metal avec même quelques éléments progressifs, THE T.A.W.S. opère dans un registre qui le rend original et très personnel. Avec ce deuxième opus, « From Ashes », le quintet français distille un Alternative Metal Rock bien structuré et costaud, tout en surfant sur les émotions.
THE T.A.W.S.
« From Ashes »
(AuR Records/Season Of Mist)
Fondé il y a une décennie at après quelques aléas de line-up, THE T.A.W.S. fait son retour avec un deuxième album, cinq ans après « Beyond The Path ». S’il ne reste que Benjamin Pubert (guitare) et Elodie Jouault (chant) de la formation originelle, il faut saluer la qualité de « From Ashes », tant musicalement qu’au niveau d’une production sans accroc où l’équilibre des forces est parfaitement maintenu.
Dans un registre alternatif et entre Metal et Rock, THE T.A.W.S. livre dix nouveaux titres pêchus et accrocheurs. Tout en sondant les côtés sombres de l’âme humaine et les déviances de notre société, le quintet ne donne pourtant pas dans le misérabilisme et offre au contraire des compos véloces et déterminées, à grand renfort de riffs efficaces et de solos à l’attaque très Rock et dynamique.
La percutante rythmique et la belle combinaison entre les deux guitaristes confèrent une solide assise au groupe, laissant toute latitude à sa chanteuse. Présente également au sein de The Black Vault aux côtés de Vivi Brusco (ex-Trust), la frontwoman de THE T.A.W.S. est bien plus à son aise dans un registre anglophone où toute sa sensibilité peut opérer librement (« The Roller-Coaster », « Struggle », « Mindgame »).
Heavy Punk Metal ou Metal Fusion, je laisse à chacun la liberté de se faire son idée sur ce très bon deuxième album d’AMERICAN TERROR. Une chose est sûre, « Where We Are » ne manque ni de fraîcheur, ni d’aplomb. Corrosif et explosif, le gang de Georgie fait des étincelles dans un style bien à lui.
AMERICAN TERROR
« Where We Are »
(Independant)
Nouvel album pour le furieux combo d’Atlanta et avec « Where We Are », AMERICAN TERROR règle quelques comptes avec une mention spéciale pour la Cancel Culture. La critique est acerbe et le quatuor n’y va pas par quatre chemins. Brutal et mélodique à la fois, les Américains affichent une volonté musclée et traversent avec la même détermination plusieurs styles.
Se présentant sous une étiquette de groupe Heavy Punk Metal, l’écoute de « Where We Are » s’avère pourtant assez différente. Certes, le Punk américain n’a rien à voir avec l’européen musicalement, donc le parallèle est un peu hasardeux… sauf si l’on s’en tient aux textes, qui restent virulents et engagés. Pour ce qui est d’AMERICAN TERROR, on est plutôt face à un Metal Fusion dans la veine de RATM ou de Mordred.
Sur des rythmiques tonitruantes, des riffs massifs et piquants et un chant révolté, le quatuor flirte même avec le Nu Metal (« N.L.M. »), les 90’s (« The System »), le Funk (« Just A Victim ») et des titres carrément Indus (« Self Control », « Take Out A Bully »). AMERICAN TERROR fait une belle démonstration de force en alternant les atmosphères, tout en gardant une belle unité.
Riffs acérés, rythmique soutenue, claviers discrets et efficaces et surtout un frontman à la voix et à la technique irréprochable, MASQUE OF ART possède des arguments et de très beaux atouts, qui sont parfaitement restitués sur « Masquerade ». Le premier album des Suédois présente un AOR/ Classic Rock rafraîchissant très relevé où l’expérience du sextet fait toute la différence.
MASQUE OF ART
« Masquerade »
(Wormholedeath Records)
Depuis quelques temps déjà, on assiste un vrai renouveau de l’AOR et plus largement du Classic Rock, et ce n’est pas un mirage. Avec l’émergence de nombreux groupes, le public semble suivre, obligeant à une nécessaire créativité. Et de ce côté-là, la Suède n’a jamais été en reste et c’est avec plaisir que l’on découvre aujourd’hui MASQUE OF ART, un sextet expérimenté et inspiré.
Né de la réflexion du guitariste et songwriter Jörgen J. Andersson, c’est avec le batteur Peter Lundgren et le très bon chanteur Michael Storck que le projet a réellement pris corps. Rejoint par Nalle Påhlsson à la basse, Mathias Norberg aux claviers et Jorgen Svensson à la guitare et aux claviers, MASQUE OF ART présente un line-up très affûté et surtout un premier album équilibré et solide.
Si « Masquerade » ne manque pas de références, les Suédois tirent très bien leur épingle du jeu, avec des morceaux accrocheurs, pêchus et aux mélodies imparables (« Don’t Let It Rain », « We Live In America », « Sensation »). Grâce à l’expérience et à la technique de ses membres, MASQUE OF ART s’inscrit dans un registre fédérateur qui ne manquera pas de régaler les fans d’AOR et de Classic Rock.
NB : au moment de terminer la chronique de ce très bel album, j’apprends le décès soudain, survenu le 3 juillet, de Jörgen J. Andersson. Un coup dur et une grande tristesse pour MASQUE OF ART, et toutes mes pensées vont bien entendu à sa famille et aux membres du groupe. Le musicien a eu le temps de terminer l’enregistrement des guitares, et un deuxième album, en son honneur, sortira dans quelques temps.
Eclatant de talent et de virtuosité, le collectif américain présente le second volume de son somptueux projet, « I Am The Moon », qui en comptera quatre. Rassemblé autour de dix musiciens expérimentés et d’un feeling hors-norme, Susan et Derek guident le TEDESCHI TRUCKS BAND de main de maître et avec classe sur ce « Ascension », qui porte bien son nom.
TEDESCHI TRUCKS BAND
« I Am The Moon – II : Ascension »
(Fantasy/Universal)
C’est sur le rythme d’un EP par mois que le TEDESCHI TRUCKS BAND a décidé de livrer sa dernière œuvre en quatre actes : « I Am The Moon ». Basé sur un conte perse, le groupe a entrepris une bien belle aventure et, après « Crescent » sorti il y a quelques semaines, on découvre aujourd’hui « Ascension » dans un format identique et surtout une inspiration toujours aussi flamboyante.
Susan Tedeschi et Derek Trucks, magistralement accompagnés de leurs dix camarades de jeu, livrent un second volet très différent du précédent. Sans pour autant délaissé le Blues mâtiné de Southern Rock dans lequel ils excellent, les deux songwriters de Floride évoluent cette fois sur une partition plus posée, où le TEDESCHI TRUCKS BAND flirtent avec des ambiances jazzy.
Ici encore, la créativité atteint des sommets avec une finesse et une fluidité incroyables. Que ce soit au niveau des guitares bien sûr, mais aussi du groove de la rythmique ou de la beauté des arrangements vocaux et des cuivres, les Américains sortent le grand jeu sans pour autant tomber dans la démonstration. Avec le TEDESCHI TRUCKS BAND, tout semble naturel et tellement évident dans l’interprétation…