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Experimental Metal post-Rock Trip-Hop

Novembre : élégamment noir

Tout en faisant un peu froid dans le dos, il y a un aspect extrêmement jubilatoire et captivant dans ce premier album de NOVEMBRE. Les deux artistes, l’un tenant la plume et l’autre développant une bande originale malsaine et feutrée, ont créé un monde (presque) parallèle où les meurtres s’enchaînent avec frénésie à travers des mélodies mystérieuses, parfois menaçantes, et souvent addictives. « Inox » est un modèle du genre !

NOVEMBRE

« Inox »

(Source Atone Records)

Chez NOVEMBRE, ‘L’Amiral’ (Olivier Lacroix, chant) et ‘Le Pendu’ (Jérémie Noël, instruments) ne sont pas là pour vous faire connaître le grand frisson, mais plutôt pour vous terrifier et vous glacer le sang. Et le noble et son majordome n’ont pas leur pareil pour vous embarquer dans leurs histoires cauchemardesques, où le meurtre côtoie l’effroyable avec une violence caractérisée, confinant à l’horreur.

En 2018, deux ans après sa formation, le duo s’est lancé avec « Nacre », suivi d’un single quelques mois plus tard (« REC. »). Et depuis 2021, NOVEMBRE a repris sa marche funèbre avec « Marchands de Fables », « Motel 6 » et « Inox » que l’on retrouve sur ce premier album. Et comme son nom l’indique, la froideur est au rendez-vous et l’atmosphère souvent sinistre et angoissante, mais très prenante, nous tient en haleine.

Musicalement, l’effrayant tandem évolue dans un contexte très cinématographique aux allures de thriller et de lugubre polar. Et NOVEMBRE sait y faire, car les morceaux brillent par leur grande qualité d’écriture et leurs ambiances obsédantes. Pour ce qui est des textes, le Spoken Word est saisissant, tandis que les sonorités Trip-Hop et Electro nous baladent dans un univers Rock sombre, qui flirte avec le Metal et le Post-Rock. Intense !

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Heavy metal

Todd la Torre : acier trempé

Profitant de l’arrêt brutal de la tournée mondiale de Queensrÿche il y a trois ans, TODD LA TORRE avait pu apporter la touche finale à son premier effort solo. Après une sortie initiale passée un peu incognito, « Rejoice The Suffering » retrouve les bacs et les fans qui l’auraient manqué vont pouvoir enfin se régaler du Heavy Metal tranchant et incisif du chanteur… et batteur !

TODD LA TORRE

« Rejoice In The Suffering »

(ROAR! Rock Of Angels Records)

Sorti en catimini en février 2021 chez Rat Pak Records, le premier album de TODD LA TORRE s’offre une nouvelle mise en lumière grâce à ROAR ! Rock Of Angels Records et c’est une très bonne chose compte tenu de sa qualité. L’ex-Crimson Glory et actuel frontman de Queensrÿche s’offre sa première expérience solo et « Rejoice The Suffering » est un intense et incandescent témoignage de pur Heavy Metal.

Avec son complice Craig Blackwell (guitare, basse, claviers), TODD LA TORRE tient le micro bien sûr, mais on le retrouve aussi derrière les fûts où il livre une très belle prestation. L’autre tour de force du natif de Floride est également de nous faire oublier Queensrÿche et la réussite est totale. Si on pense à Judas, Maiden et Annihilator pour les guitares, « Rejoice The Suffering » s’en démarque facilement pour s’imposer de façon très personnelle.

D’une grande variété, le disque de l’Américain brosse un vaste état des lieux en parcourant presque tous les courants du Heavy Metal avec une modernité et une dynamique qui ne faiblissent pas (« Dogmata », « Apology », « Critical Cynic », « Darkened Majesty », « Vanguards Of The Dawn Wall »). TODD LA TORRE se montre brillant, se présente sous un visage nouveau et prend ici une dimension qu’on ne lui connaissait pas forcément.

Photo : Joe Helm of Silly Robot Studios
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Blues Rock International

Samantha Fish : Jesse Dayton… et la foudre [Interview]

Dans un peu plus d’un mois, la fougueuse blueswoman américaine sortira un album avec son alter-ego Jesse Dayton, « Dead Wish Blues ». Cette réalisation originale a été composée à deux et fait suite à un EP de reprises, « The Stardust Sessions » paru en fin d’année dernière. Explosif, le duo souffle le chaud et le froid sur des morceaux souvent nerveux et parfois plus tendres et posés. SAMANTHA FISH montre ici toute la palette de son jeu, que ce soit à la guitare comme au chant. Récemment de passage à Paris, elle a répondu à quelques questions.

– En décembre dernier, tu avais déjà créé la surprise en sortant avec Jesse un EP de reprises, « The Stardust Sessions ». Même si vous vous connaissez depuis longtemps tous les deux, est-ce que c’est lors de ce premier enregistrement qu’est née l’envie de composer un album entier et original ensemble ?

Je pense que nous avions déjà tous les deux l’idée de faire un album complet avant de commencer la session de l’EP. C’était un peu une surprise, car nous sommes juste allés en studio pendant un après-midi pour voir ce que nous pouvions faire. Le label a pensé que c’était un bon moyen de présenter le projet au public avant la sortie d’un album complet. Puis, nous avons commencé à travailler sur l’écriture des chansons immédiatement après cette session.

– Avec Jesse, vous venez d’horizons musicaux assez différents et pourtant il y a une réelle alchimie entre vous sur l’album. Comment s’est passé le travail de composition ? Vous vous êtes proposé mutuellement vos propres chansons, ou vous avez fait les choses en commun ?

Nous avons fait une grande partie de l’écriture des chansons ensemble. La plupart des titres que nous partageons sont d’ailleurs créditées à nos deux noms. Nous n’en avons écrit que quelques-uns de notre côté et j’ai aussi fait venir mon partenaire de longue date, Jim McCormick, pour quelques morceaux.

– Si on connait déjà ta fougue naturelle, tu parais totalement débridée sur « Death Wish Blues ». Tu as abordé l’album comme une sorte d’exutoire ? Une grande récréation ?

Cet album a sa propre personnalité, je pense. Ma capacité à aller toujours plus loin vers quelque chose de différent est surtout venue de la collaboration de Jesse et Jon (Spencer – NDR). Parfois, cela vous pousse vers de nouveaux lieux en termes de création et cela enlève également une partie de cette pression de toujours rester dans un certain périmètre. Quand il s’agit uniquement de mes albums, je fais constamment des petits contrôles pour m’assurer que je reste fidèle à ma propre vision et à mon style… Mais cette fois, je me suis sentie libre de vraiment tout essayer.

– L’album a été enregistré en 10 jours à Woodstock et avec Jon Spencer aux commandes. C’est un rythme très soutenu pour un album complet et il sonne d’ailleurs très live. Il vous fallait faire vite pour délivrer et conserver cette impression d’urgence qui prédomine ?

La plupart de notre temps a été consacré à la pré et à la post-production. Et à peu près autant que pour l’écriture et la composition, tout comme pour le mixage, le mastering et la création des illustrations autour de l’album. Cela peut parfois prendre des mois. La musique elle-même consiste à capturer un moment spécial et précis. Certains de mes disques, parmi mes préférés, ont été faits en cinq jours. Ce n’est pas par négligence. Là, nous voulions immédiatement capturer et saisir cette foudre, donc cela doit être abordé d’une certaine manière.

Photo : Daniel Sanda

– D’ailleurs, comment s’est passé ce travail avec Jon Spencer, dont on connait les habitudes assez peu académiques ? Vous vous connaissiez déjà tous les trois ? Et a-t-il un peu bousculé ta façon de travailler en studio ?

Jesse et moi travaillions ensemble depuis un moment déjà et nous avions aussi commencé à co-écrire tous les deux et puis, il y a eu l’enregistrement de l’EP. Nous avons tous les deux rencontré Jon en studio. Je le considérerais un peu comme un prof, peut-être non-conventionnel dans son approche, c’est vrai. Il a passé beaucoup de temps derrière les consoles et il est également très intuitif sur la structure des chansons. Il a su comment tirer le meilleur son de chaque instrument. Je vais d’ailleurs certainement travailler dans ce sens avec ce que j’ai appris avec lui à l’avenir. J’ai aussi beaucoup appris sur le matériel, les magnétophones, etc… ainsi que sur la façon d’aborder les chansons pour en tirer le meilleur à chaque performance.

– Sur l’album, vous explorez avec Jesse des styles qui vont du Blues à la Country en passant par du Rock Garage et avec une énergie presque Punk parfois. Tu commençais à te sentir à l’étroit dans un registre que tu maîtrises parfaitement,  ou ce sont des musiques que tu as toujours écoutées et peut-être même déjà jouées ?

Je pense que mon style a toujours été très varié, mais définitivement ancré dans le Blues, c’est vrai. Cependant, il a pris des caractéristiques différentes d’un album à l’autre. J’ai une gamme assez large à travers la musique que j’écoute et c’était l’occasion de creuser un peu plus du côté agressif et Rock’n’Roll de ma personnalité.

Photo : Daniel Sanda

– A l’écoute de ce très bon et enflammé « Death Wish Blues », il y a une question qui vient tout de suite à l’esprit : y aura-t-il une suite à cette belle aventure ou s’agit-il juste d’un one-shot ?

Pour l’instant, nous avons fait ce disque et nous prévoyons de le jouer en concert, comme nous le faisons actuellement. Et puis, nous avons aussi nos propres projets en ligne de mire. Mais on ne sait jamais, nous pouvons très bien continuer et faire quelque chose de nouveau en chemin. Mais il faut d’abord sortir ce disque.

– On sait que tu tournes toujours beaucoup, mais est-ce que tu as déjà une petite idée du successeur de « Faster », sorti il y a deux ans ? Te sachant très active, est-ce que tu as déjà commencé à composer ?

J’ai quelques idées. J’ai recommencé à écrire. Parfois, il faut aussi se permettre de vivre sa vie. Bien qu’il s’agisse d’un disque de collaboration pour « Death Wish Blues », il m’a fallu la même quantité d’énergie pour l’écrire, autant que pour un album solo. Je m’investis totalement dans ma musique. Pour l’instant, je retourne un peu dans ma bulle pour commencer à écrire et composer, mais je n’en suis qu’au stade le plus précoce.

– Pour conclure, j’aimerais que tu me donnes ton regard sur la scène Blues féminine qui connait une incroyable effervescence depuis quelques années maintenant. Y a-t-il parmi toutes ces musiciennes certaines avec qui tu aimerais collaborer ? Des françaises aussi peut-être ? Je pense à Laura Cox, Gaëlle Buswel, Nina Attal, Jessie Lee, …

Je ne connais pas aussi bien que je le devrais tous les artistes de la scène contemporaine, hommes ou femmes. Je suis vraiment concentré sur mon travail et j’ai aussi écouté des artistes d’autres styles. Mais je sais qu’il y a plus de jeunes talents sur la scène Blues aujourd’hui qu’il n’y en a eu depuis longtemps. Je suis ouverte à toutes sortes de collaborations, tant qu’elles servent les chansons.

L’album de SAMANTHA FISH et de JESSE DAYTON, « Death Wish Blues », sortira le 19 mai chez Rounder Records et le duo fera une halte le 31 mai au Bataclan à Paris pour une soirée qui s’annonce déjà mémorable et brûlante !

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Psych Southern Stoner Stoner Doom

WyndRider : dense et opaque

Quand le Stoner Doom s’imprègne de la chaleur Southern du Tennessee, le son prend tout de suite une saveur spéciale. Et WYNDRIDER l’a parfaitement compris et déboule avec un premier opus éponyme inspiré et costaud. Derrière le micro, Chloe Gould impose sa griffe et guide l’ensemble avec fermeté tout en apportant une touche féminine très originale.

WYNDRIDER

« WyndRider »

(Independant)

C’est dans les montagnes de l’Est du Tennessee que WYNDRIDER a vu le jour. En mars 2022, le groupe donnait son premier concert et en septembre de la même année, il était en studio pour y enregistrer son premier album. Autant dire que les Américains ont les idées qui fuzzent… et il n’y a pas que les idées d’ailleurs. Le style compact et vibratoire dilué sur « WyndRider » a de quoi faire trembler les murs.

A la tête du combo, on trouve Chloe Gould, une chanteuse très Rock qui mène l’ensemble avec force grâce à une voix puissante qui sait aussi parfois se faire suave. Assez rare pour être souligné, WYNDRIDER fait donc partie de ces formations Stoner Doom à se présenter avec une frontwoman pleine d’assurance et capable de variations étonnantes. Psych et Southern, le chant d’action est donc vaste et le Fuzz, justement, domine.

Marqué du seau de Black Sabbath et teinté d’un Blues gras bien sudiste dans les riffs, le quatuor pose sa patte dès l’entame avec « Pit Witch » pour une mise en jambe solide. S’appuyant sur des mid-tempos massifs (« Creator », « Mother In Horns »), WYNDRIDER ne manque pas non plus de mordant et peut compter sur un chant qui monte en régime au fil du disque (« Electrophilia », « Space Paper/Acid Saloon »). Très convaincant !

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Alternative Rock Hard Rock

Dead Soul Revival : briser les codes

C’est assez étonnant de voir un groupe livrer un premier album où il se livre pleinement et s’affirme avec autant de conviction. Globalement Hard Rock, les Californiens n’hésitent pourtant pas à flirter avec l’Alternative Rock, ce qui offre à « Ignite » une saveur toute particulière. Les trois musiciens n’en sont pas à leur coup d’essai et on s’en rend très vite compte. DEAD SOUL REVIVAL vit avec son temps et il en ressort un style addictif. 

DEAD SOUL REVIVAL

« Ignite »

(Sliptrick Records)

Se présenter sur un premier album avec une reprise est quelque chose de peu banal, et qui peut même s’avérer être à double-tranchant. Surtout que la cover est celle de « The Hand That Feed » de Nine Inch Nails, sortie en 2005. Il fallait donc oser et DEAD SOUL REVIVAL ne s’est pas démonté et affiche clairement qu’il n’a pas froid aux yeux ! Rien qu’avec sa téméraire entame, « Ignite » attise la curiosité d’autant que le résultat est à la hauteur.

Et pourtant, malgré cette étonnante entrée en matière, DEAD SOUL REVIVAL œuvre bel et bien dans un Hard Rock très moderne et actuel, mais assez loin des sonorités électroniques qu’il aurait pu laisser entendre. S’il y a bien quelques touches, le trio de Los Angeles évolue dans un registre pêchu et rentre-dedans avec quelques touches Alternative Rock ou post-Grunge, c’est au choix. Une chose est sûre : « Ignite » rivalise d’originalité.

Le chanteur et guitariste Matt Clark et le batteur Scott Freak, tous deux issus de Freakhouse, forment avec la bassiste Kendall Clark un combo singulier, très à l’image de ce que fut la Cité des Anges il y a quelques décennies (« Let It Ride », « Nothing Left », « Monsters In My Head », « In this Moment »). Sans limite, ni compromis, DEAD SOUL REVIVAL se montre d’une redoutable efficacité avec des refrains imparables et un ensemble très bien produit.

Photo taken downtown Los Angeles on 04/03/21.
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Hard 70's Proto-Metal

Red Cloud : rockin’ cumulus

Fortement ancré dans les seventies, RED CLOUD semble procéder, dès son premier effort, à un retour aux sources du Rock et même du Hard à travers leur registre originel, qu’il a pourtant réussi à renouveler. Car il règne un souffle vivifiant et très actuel sur ce « Red Cloud », qui se fond parfois même dans des sonorités Psych vraiment bienvenues. Le combo a de la suite dans les idées et cet opus ne manque pas d’originalité.    

RED CLOUD

« Red Cloud »

(Independant)

Tout semble être allé très vite pour le quintet parisien, même si Roxane Sigre (chant) et Rémi Bottriaux (guitare) sont déjà à l’œuvre en duo depuis 2018. Avec les arrivées de Maxime Mestres (basse), Laura Luiz (orgue) et Mano Cornet Maltet (batterie), RED CLOUD prend forme trois ans plus tard et le groupe entame les concerts pour y roder son répertoire. Les choses dans l’ordre en somme…

Enregistré, mixé et masterisé par son guitariste, ce premier album éponyme tient toutes ses promesses. Sur des ambiances vintage revendiquées, RED CLOUD livre un Rock Hard 70’s aux contours proto-Metal frais et dynamique. Mais si les influences se nichent quelques décennies en arrière, il n’en est rien des morceaux et surtout de la production qui les habille et qui affiche une belle modernité.

Sur une énergie très live et un son organique, RED CLOUD enchaine les morceaux en multipliant les atmosphères. La chanteuse apporte beaucoup de variations, tout comme les parties d’orgue qui rivalisent de créativité avec la guiatre. Mené par une rythmique hors-pair, « Red Cloud » se révèle très accrocheur (« The Battlefield », « Bad Reputation », « The Night », « Hey Sugar »). Un baptême du feu réussi haut la main !

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Metal Progressif

Jirfiya : un univers unique

Dotée d’une très bonne production, les Parisiens s’affirment avec talent sur une première réalisation menée de main de maître. Eclectique et pimenté, JIRFIYA se dévoile à travers un registre où les parties instrumentales dominent pour s’étendre dans des ambiances colorées et puissantes. Très bien arrangé, « W » est loin de livrer tous ses secrets à la première écoute. Il faut donc creuser un peu pour en saisir toute la substance.

JIRFIYA

« W »

(Independant)

Déjà auteur de deux EP, JIRFIYA présente enfin son premier album et les Franciliens frappent fort. Sorti il y a quelques semaines en autoproduction, « W » est à l’image de la scène progressive française actuelle : techniquement imparable et particulièrement inspirée. Oscillant entre Metal et Rock, le groupe s’est construit un univers riche et varié, qui lui permet d’aborder des atmosphères et des sonorités très originales.

Dès « Asylum » et ses neufs minutes, le ton est donné. JIRFIYA ne manque ni d’ambition, ni de créativité. Puissante et atmosphérique, l’entrée en matière laisse présager d’un opus plein de surprises… et c’est peu de le dire ! Au chant, Ingrid Denis (frontwoman du groupe de Rock Progressif Oscil) se montre sobre et efficace, laissant le côté lyrique aux amateurs de Metal Symphonique. Très bien structuré, « W » ne montre que peu de failles.

Pour accompagner les deux guitares, JIRFIYA a fait appel à la violoniste Coline Verger sur cinq morceaux, au violoncelliste Quentin Fauré sur ces mêmes titres et au trompettiste Jules Jassef sur deux compositions qui prennent une dimension incroyable dans la veine d’un certain Amin Maalouf. Envoûtante sur « Sister In Blood », « Dark Storms », « The Factory » ou « The Girl With The Perfect face », la formation régale et enchante.

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Rock Hard

MohoVivi : le pacte

MOHOVIVI est la réunion de deux grandes figures du Rock, parfois restées dans l’ombre, mais dont l’apport créatif et musical s’est avéré très important au sein notamment du plus grand groupe de Rock/Hard français. « Komando » est un opus qui transpire la rage autant que l’amitié et l’authenticité.

MOHOVIVI

« Komando »

(FTF Music)

Anciens compagnons d’armes sur les albums « Marche Ou Crève » et « Trust IV (Ideal) » et surtout compagnons de route sur de nombreuses tournées avec Trust, MOHO (Mohamed Chemlakh) et VIVI (Yves Brusco) célèbrent leurs retrouvailles discographiques avec « Komando », une première réalisation (trop) courte de dix morceaux entre Rock et Hard et aux saveurs 80’s.

Complété par Camille Sullet (batterie) et Sylvain Laforge (guitare), MOHOVIVI renoue avec un style musclé et efficace à la française. Mais ne nous y trompons pas, les deux vétérans de la scène hexagonale ne sont pas là pour perpétuer l’héritage du légendaire groupe au bulldozer. L’empreinte est personnelle même si, bien sûr, on ne se refait pas. Il reste forcément quelques traces … et on ne s’en plaindra pas !

Bourré d’une énergie presqu’adolescente, notamment au niveau des textes en français, « Komando » fait surtout la part belle aux riffs emprunts d’une légère touche bluesy. Relativement intenses et formatés, les titres proposés par MOHOVIVI font leur effet et on se laisse prendre à ce registre à la fois léger et entraînant (« Tic Tac », « Game Over », « C’est Pas Facile », « Candem Square »). Probant, ma foi !

Photo : Christian Montajol
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Metal Indus

The banishment : connected Lynch

Six-cordiste hors-norme de Hard et de Heavy essentiellement, George Lynch n’est plus à une aventure et à une expérience musicale près. Avec THE BANISHMENT, l’Américain s’essaie au Metal Indus dans un style rétro-futuriste plutôt sombre. « Machine And Bone » ne réinvente pas le genre, et les puristes pourraient même être déçus, mais il présente une alternative intéressante au registre.

THE BANISHMENT

« Machine And Bone »

(Frontiers Music)

Non seulement, George Lynch nous aura tout fait, mais en plus il sait tout faire ! Si le magicien de Dokken et de Lynch Mob, reconnu justement comme l’un des plus brillants de sa génération, a multiplié (souvent avec bonheur) les collaborations, il est resté pour l’essentiel dans les domaines du Hard Rock, du Heavy Metal et parfois de la Fusion. Avec THE BANISHMENT, le guitariste s’offre d’autres perspectives.

C’est dans le Metal Indus que s’engouffre le musicien et il est une fois encore très bien épaulé. A ses côtés, Devix Szell (chant) et Joe Haze (programmation, claviers, …), deux sommités du monde Indus, ont su créer un univers lourd et maussade où plane une atmosphère très 90’s que n’auraient pas renié Filter et Nine Inch Nails. THE BANISHMENT joue la carte de la nostalgie avec talent.

Si la dominante est bien sûr Electro, on retrouve les riffs acérés de Lynch avec même quelques touches bluesy. L’étonnant et improbable trio va au bout de ses envies et le procédé est assez saisissant (« Reaction », « Max Pain », « Lost Horizon »). Et pour couronner le tout, THE BANISHMENT a invité quelques guests de marque : Richard Patrick (Filter), Tommy Victor (Prong) et Jason Charles Miller (Godhead). A découvrir !

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Thrash Metal

Praetor : bulldozor

Un pied en Lorraine et l’autre dans le Duché de Luxembourg, PRAETOR est solidement ancré dans un Thrash Metal percutant et sans détour. Rageur, le combo se montre facile dans un exercice très maîtrisé pour un premier album. Bien aidé par une riffeuse et soliste hors-pair, l’unité affichée se montre fracassante et très prometteuse. 

PRAETOR

« Praetor »

(Metal East Productions)

Forcément pour avoir œuvré dans des Tribute Bands dédiés à Metallica, Sepultura et Pantera, les influences de PRAETOR sur ce premier album éponyme sont manifestes. Et on ne va pas s’en plaindre ! Bien au contraire, les Franco-Luxembourgeois sont parvenus à élaborer un mix vraiment convaincant à travers des compositions musclées, efficaces et rentre-dedans.

Avec des tonalités Old School et directement marqué par l’héritage de la Bay Area, le quatuor a des arguments que les puristes de Thrash Metal trouveront familiers et addictifs. Composé d’Hugo Centero (guiatre, chant), Alex Guignard (batterie), Sébastien Gouttes (basse) et Noémie Bourgois (guitare), PRAETOR envoie du bois avec un savoir-faire de vieux briscards.

Ce premier effort présente une production puissante et massive, où les dix morceaux se libèrent dans un registre à la fois rugueux et sans concession. Véloce et groovy, le style de PRAETOR se détache rapidement de ses modèles avec des titres agressifs et mélodiques (« No Return », « Enemy », « Dormant Brain », « Screens », « Distant Road »). Une belle et grosse claque !