Malgré sa jeunesse, le guitariste BEN RANDALL possède déjà une solide expérience. Ayant joué dans de nombreuses formations, le Britannique revient cette fois en solo avec un album où il parcourt différentes époques de ses expériences musicales. Son jeu et son style se font plus personnels au fil des morceaux à travers lesquels il propose de belles choses.
BEN RANDALL
« Before The Rain »
(Thoroughbred Music)
Le talent n’attend pas le nombre des années et BEN RANDALL vient confirmer l’adage. Loin d’être un clown savant de la six-cordes ou une petite bestiole qui ne jure que par la vitesse et la technique comme on le voit chaque jour, le guitariste base surtout et plutôt son jeu sur le feeling et le toucher que la technicité vient juste servir.
Ayant fait ses armes avec Code of Silence, 25 Yard Screamer et Chasing The Monsoon, BEN RANDALL explore avec « Before The Rain » toutes ces années au sein de ces formations, ainsi qu’en solo. Et entre Heavy Metal, Hard Rock bluesy et Rock Progressif, le registre du prodige anglais est vaste et instrumental pour l’essentiel, ce qui donne lieu à une grand expression musicale.
Avec « Dark Skies Over Babylon », BEN RANDALL propose le seul titre chanté de l’album par Joanna Ruiz et il sort d’ailleurs en single. Très expressif et progressif dans son jeu, le guitariste met en avant ses propres compositions, mélodiques et contrastées. Légèrement shred, mais pas trop, le Britannique brille surtout par son efficacité et son style très direct, cristallin et groovy.
Guitariste emblématique aussi incontesté et qu’incontestable du Blues moderne, GARY MOORE a marqué les esprits grâce à un son unique, un jeu éblouissant et un incroyable toucher. Dix ans après sa tragique disparition, on découvre huit morceaux inédits (quatre originaux et autant de reprises) à travers ce « How Blue Can You Get », qui vient se poser aux côtés des classiques du musicien.
GARY MOORE
« How Blue Can You Get »
(Provogue/Mascot)
La majeure partie des albums posthumes ennuient, agacent et n’apportent rien mais, par chance, il n’en est rien de ce (presque) nouveau disque de GARY MOORE. Reconnu comme l’un des meilleurs guitaristes et songwriters de sa génération, le nord-Irlandais a marqué d’une empreinte indélébile le monde du Blues, et même au-delà. Avec quatre chansons originales et autant de reprises, « How Blue Can You Get » fait revivre la légende.
Cet album provient tout droit des archives familiales du musicien, qui semblent regorger de versions alternatives et de prises inédites, qui restent hors du commun. Dès les premières notes de « I’m Tore Down » signé Freddie King, on retrouve le son et le toucher incroyable de GARY MOORE, qui se fait aussi plaisir sur « Steppin’ Out » de Memphis Slim et « Done Somebody Wrong » d’Elmore James.
Parmi les titres originaux, le guitariste régale d’émotion sur « In My Dreams », superbe ballade dans la lignée des derniers albums du maître. « Looking At Your Picture » reste dans la même veine, tout comme le déchirant et stratosphérique « Living With The Blues ». GARY MOORE rend aussi un hommage touchant à BB King avec le superbe « How Blue Can You Get ». En plus de nous régaler, la légende fait toujours autant de bien.
Après le très bon dernier album de Maceo Parker (sur ce même nouveau label de Mascot), c’est au tour de DUMPSTAPHUNK de rendre à la Nouvelle-Orléans son audace musicale et toute sa splendeur issue de la Funk et du Rythm’n Blues avec un côté Rock dynamitant. Le combo des Neville et Meters n’a rien perdu de son panache.
DUMPSTAPHUNK
« Where Do We Go From Here »
(The Funk Garage/Mascot Label)
Alors qu’on s’attendait à un double-album après la sortie en single du morceau-titre en août dernier, c’est finalement un album dense et conséquent que présente DUMPSTAPHUNK, énorme machine à Groove de la Nouvelle-Orléans. Sept longues années s’éparent « Where Do We Go From Here » de son prédécesseur et Ivan Neville et sa bande sont plus enthousiastes que jamais.
Politiquement engagés, les Américains mettent leur Funky-Beat très Rock au service de revendications fortes (« Justice 2020 »). Entre modernité et héritage Soul et Rythm’n Blues de la Nouvelle-Orléans, DUMPSTAPHUNK fait la jonction et rend ces morceaux, parfois des reprises, d’une étonnante intemporalité (« Let’s Get At It », « United Nation Stomp », « Make It After All »).
Si les guitares sont très présentes (à noter la présence de Marcus King), les cuivres ne sont pas en reste et offrent une couleur resplendissante à ce « Where Do We Go From Here », plein de groove et très enjoué. Puissant et créatif, DUMPSTAPHUNK avance avec un énorme respect pour la Funk de sa ville, tout en se réinventant avec pertinence (« Itchy Boo », « Dumpstamental », « Sons »). Un vrai rayon de soleil !
Capable de douceur extrême comme de déflagrations écrasantes et dévastatrices, MOTORPSYCHO continue de souffler le chaud et le froid à travers un Rock/Metal Progressif qui n’appartient qu’à lui et dont les courants musicaux sont aussi larges que variés. Toujours aussi psychédélique à travers des morceaux protéiformes souvent brillants, le trio régale une fois encore grâce à une créativité généreuse et inépuisable.
MOTORPSYCHO
« Kingdom of Oblivion »
(Stickman Records/Rune Grammofon)
Les très prolifiques Norvégiens sont déjà de retour après le très bon « The All Is One » sorti en septembre dernier. Sur une bonne heure dix (le format habituel du trio), PSYCHOMOTOR présente un « Kingdom Of Oblivion », toujours aussi inspiré et où la virtuosité de ses membres est éclatante. Bent Sæther (basse, chant) et Hans Magnus Ryan (guitare, chant) ont désormais officialisé le Suédois Tomas Järmyr derrière les fûts, et le groupe semble plus soudé que jamais.
Evoluant toujours dans un registre progressif où viennent se greffer des partitions Rock, Metal, Blues et Folk, le groupe semble laisser livre-court à sa fertile imagination, ponctué de claviers aériens et envoûtants. Encore une fois différent de ses précédentes productions, MOTORPSYCHO tire très habillement son épingle du jeu avec des morceaux qui alternent douceur et fureur décibéliques (« The United Debased », « Dreamkiller », « At Empire’s End », « Alet », « Cormorant »).
Expérimental et atmosphérique, les Scandinaves n’en finissent pas de surprendre, grâce à un jeu et des morceaux tous aussi déroutants et imprévisibles les uns que les autres (« The Hunt », « The Transmutation of Cosmoctopus Lurker », un sommet !). Toujours ancré dans un son très 70’s, profond et organique, MOTORPSYCHO s’amuse franchement, là où d’autres ne noient. Psychédélique et moderne à la fois, le trio paraît intarissable et c’est une vraie bénédiction !
Si pour de nombreux musiciens, c’est aux Etats-Unis que se joue et se vit le Blues, certains font le chemin inverse. C’est le cas du songwriter, chanteur et guitariste américain JAY RYAN, établi en France puis une trentaine d’années. Avec « Le Cœur Sec », cinquième album du musicien, il s’exprime en français dans un Blues très Rock et Americana. Un côté brut authentique.
JAY AND THE COOKS
« Le Cœur Sec »
(Juste Une Trace/Socadisc)
Eternel baroudeur, le songwriter américain a posé ses valises en France, en Provence, avant de venir s’installer près de Paris à Saint-Denis. Après avoir joué dans de nombreuses formations, JAY RYAN a réuni ses COOKS, groupe constitué de proches avec qui il revient aujourd’hui avec un album qui brille notamment par la grande qualité de son line-up. Le sextet a fière allure et les compos s’en ressentent.
Dans un registre à dominance Blues, le chanteur et guitariste livre le cinquième album de JAY AND THE COOKS. Entièrement écrit en français, « Le Cœur Sec » sonne très Rock et jette un regard acide sur notre société et la situation actuelle (« Presque Foutu », « Travailleurs Essentiels », « Je N’ai Pas Vu Les Signes »). Authentique et sincère, les morceaux de l’Américain s’inscrivent dans un style très brut et avec humour (« La Seine S’en Moque », « Branché Bio »).
Cette poésie urbaine est également teintée de Country et d’Americana comme sur l’étonnante reprise de Gainsbourg (« Je Suis Venu Te Dire Que Je M’en Vais »), où JAY AND THE COOKS offre une version très personnelle et singulière de ce classique de la chanson française. S’il est vrai qu’il faut parfois tendre l’oreille pour saisir toute la subtilité des textes, le chanteur rend une copie remarquable et touchante.
Nous ayant habitué à des productions plutôt sombres, l’Islande peut aussi se montrer d’une influence solaire et positive pour les formations locales. THE VINTAGE CARAVAN vient confirmer cette exception avec « Monuments », son cinquième album, duquel émanent une énergie incroyable et une densité aux variations magistrales. Le trio assoit sa légitimité et son talent avec classe et élégance.
THE VINTAGE CARAVAN
« Monuments »
(Napalm Records)
Cela fait maintenant dix ans et cinq albums qu’Óskar Logi Ágústsson (chant, guitare), Alexander Örn Númason (basse, chœurs) et Stefán Ari Stefánsson (batterie) regardent dans le rétro. Se forgeant une solide réputation à travers des concerts endiablés, THE VINTAGE CARAVAN fait bien plus que surfer sur une vague très 70’s à l’œuvre de manière expansive depuis quelques temps. Avec « Monuments », le trio islandais continue sa mue et affiche un style désormais très personnel.
Qualifier aujourd’hui de vintage toute production analogique et organique serait bien réducteur pour parler de la musique de THE VINTAGE CARAVAN. Au contraire, si la formation ilienne possède ces caractéristiques sonores et des influences des pionniers du Rock/Hard notoires, le combo sonne résolument moderne et affiche une créativité loin d’être passéiste, mais même plutôt inspirée et actuelle. Autour de belles harmonies, le groupe nous fait voyager dans un paysage musical protéiforme.
Le trio se défait des habituelles caricatures rétro pour rentrer dans le vif du sujet avec vigueur sur des riffs tout en nuance, des mélodies accrocheuses et des refrains entêtants (« Crystallized », « Forgotten », « Clarity »). Insaisissable, THE VINTAGE CARAVAN hausse le ton flirtant avec le Heavy Stoner avec un maîtrise bluffante (« Said & Done », « Dark Times », « Whispers »). Grâce aussi à des arrangements subtils, « Monuments » tire magnifiquement son épingle du jeu et le trio est aussi bouillonnant que capable de belles émotions.
Mur du son ou grand écran : HIGH ON WHEELS ne s’est pas longtemps posé la question et, entre deux répliques emblématiques de films vintage et crasseux, balance son Desert/Stoner Rock qui s’écoule avec exubérance sur ce « Fuzzmovies » addictif, fuzz, Psych et compact. Le trio français s’impose avec force et non sans humour.
HIGH ON WHEELS
« Fuzzmovies »
(Klonosphere)
Quelque part entre le Desert de Mojave et une trajectoire spatiale improbable, HIGH ON WHEELS disperse son Desert très Fuzz et Stoner depuis 2014. Après une démo et surtout un premier album remarqué, le trio français se projette dans un univers cinématographique estampillé Grindhouse, dans lequel « Fuzzmovies » occupe une place de choix.
Entrecoupés de samples de films de séries B et surtout Z, ainsi que de nanars iconiques, « Fuzzmovies » nous saute à la gorge tout en promettant de magnifiques envolées psychédéliques (« Blind Your Mind », « Hitman Le Cobra »). Plein d’humour, groovy et Psych, HIGH ON WHEELS balance des riffs bien épais sur des rythmiques lourdes et virevoltantes. Et le voyage ne fait que commencer.
Vocalement aussi, le trio s’amuse en se répondant dans un esprit très 70’s, qui laisse transparaître des influences évidentes issues de la source Desert/Stoner Rock et qui contribuent à peser et à alimenter le combo avec irrévérence et virtuosité. Car derrière un registre massif et puissant, HIGH ON WHEELS envahit l’espace sonore avec dextérité et créativité (« Last Page », « Thrill Under My Wheels », « In My Head »). Ebouriffant !
Rien ne semble pouvoir arrêter VOID VATOR, qui livre un deuxième album hyper Rock’n’roll dans l’attitude et terriblement Heavy Metal dans le son. Le trio de Los Angeles s’est nourri de la situation actuelle pour pondre neuf titres costauds, libérés et addictifs. « Great Fear Rising » est en tout point une réussite.
VOID VATOR
« Great Fear Rising »
(Ripple Music)
Si vous aimez autant Thin Lizzy et Van Halen que Pantera et les Ramones, vous devriez tomber sous le charme de VOID VATOR. Depuis 2014, le trio déploie une audace particulière à travers un Heavy Metal fulgurant et accrocheur. Après un EP et un premier album, les Californiens remettent le couvert avec « Great Fear Rising », où le combo déverse une rage et une virulence très concentrées.
Après avoir travaillé avec Ulrich Wild (Pantera, Deftones), Bill Metoyer (Slayer, Body Count), c’est Michael Spreitzer (DevilDriver) qui est aux manettes de ces neufs nouveaux titres. Nettement plus nerveux et incisif, le trio s’est nourri de ses frustrations dues à la pandémie, mais aussi des déboires de visa de son batteur contraint de rentrer en Allemagne. VOID VATOR revient donc très remonté mais toujours aussi efficace.
Mixé et masterisé par Nick Bellmore (Toxic Holocaust), « Great Fear Rising » sonne nettement plus robuste, et le trio distille toujours autant de mélodies accrocheuses, de riffs tranchants et de solos super-Heavy. Brut et sans concession, VOID VATOR sait aussi rester fun et enthousiaste : c’est ça la Californie ! Les morceaux s’enchainent et s’écoutent en boucle (« I Can’t Take It », « I Want More », « Mc Giver’s Mullet », « Infierno »).
Toujours aussi costaud et rapide, le quintet italien sort « Winterbane », troisième et glacial album du groupe. Dans un style Heavy Metal pur jus, le combo, qui a renouvelé plus de la moitié de son line-up, fait la part belle aux guitares et laisse sa chanteuse au centre du jeu. FROZEN CROWN reste dans un registre qu’il maîtrise bien, avec un petit côté Old School très agréable dans ses compos.
FROZEN CROWN
« Winterbane »
(Scarlet Records)
Formé il y a seulement quatre ans à Milan, FROZEN CROWN n’est pas du genre à perdre son temps et sort son troisième album après « The Fallen King » et « Crowned In Frost », qui ont forgé sa réputation. Jade Etro (chant) et Frederico Mondelli (guitare, claviers, chant) se retrouvent aussi les derniers membres originels après un sérieux changement de line-up, dont « Winterbane » semble d’ailleurs avoir profité musicalement.
Sur des guitares toujours très présentes, le Heavy Metal des Italiens dégage beaucoup de puissance et d’énergie. Les riffs acérés et les solos millimétrés de Mondelli continuent porter FROZEN CROWN, dont l’intensité du jeu repose aussi sur le talent et la prestation de sa frontwoman qui s’impose un peu plus sur chaque titre de l’album. Et le reste du groupe veille à maintenir la vélocité de l’ensemble.
Toujours aux frontières du Power Metal, le Heavy des Transalpins demeure toujours aussi glaçant et glacial : la marque de fabrique du quintet (« Far Beyond », « The Long Stranger » et le très bon « Blood On The Snow »). Cependant, FROZEN CROWN s’oublie complètement sur « The Water Dance » et « Angels In Disguise », loin du niveau global de « Winterbane ». Petite mention pour « Night Crawler » de Judas Priest, qui vient remettre les choses en place.
Le chanteur et compositeur Dryad, leader du groupe post-Black Metal chinois Bliss-Illusion, revient cette fois en solo dans un univers onirique entre réalité, poésie et divinités à l’œuvre dans un « Northland I & II » saisissant. A travers ce double-album concept, le musicien explore des contrées musicales assez inédites. L’occasion de poser quelques questions au chanteur aussi habité que la trame de l’histoire qu’il nous conte.
– On te connait comme leader du groupe post-Black Metal/Blackgaze Bliss-Illusion avec qui tu as sorti le très bon « Shinrabansho ». Tu sors cet album solo à la faveur d’une pause avec ton groupe, où c’est quelque chose sur laquelle tu travailles depuis longtemps ?
En fait, mon album personnel n’était pas planifié de longue date. C’est arrivé soudainement, et je me suis senti à la fois surpris et satisfait.
– J’aimerais tout d’abord qu’on revienne sur ce double-album, « Northland I & II », qui sort actuellement dans une version différente de la première, qui est sorti en deux temps. Quelles sont les principales différences entre les deux éditions ? Et y as-tu effectué des modifications, notamment musicales en ajoutant ou en retirant certains passages ?
C’est vrai que l’album est sorti de deux façons différentes dans sa forme, mais les morceaux et les paroles sont identiques. C’est vrai que la version européenne du design de la pochette est vraiment géniale ! Je tiens d’ailleurs à remercier Alcide, Abel et mon ami William pour tout ce qu’ils ont fait pour mon album.
– Pour sa conception, tu t’es appuyé sur un recueil de nouvelles et de poésie que tu as toi-même écrit. Tu avais déjà en tête le fait de le mettre un jour en musique ?
Je n’avais pas vraiment de plan à ce moment-là, mais j’ai senti que l’année dernière a été vraiment difficile pour tout le monde. Alors j’ai voulu faire quelque chose pour moi, et pas seulement, en cette période spéciale. J’ai donc sorti ces deux albums et j’espère qu’ils pourront apporter joie et paix aux gens.
– « Northland I & II » est aussi un concept-album, avec une trame et une histoire très construites. Peux-tu nous en tracer les grandes lignes et l’histoire qui sert de fil rouge à l’album ?
TASSI, le héro, se situe dans un monde entre l’homme et Dieu. Je crois que c’est aussi l’endroit où je résidais. Car bien sûr, je connais aussi des choses de ma vie antérieure. En fait, le rôle d’Uni (l’amant de Tassi) est devenu une croyance pour Tassi. Elle n’est pas seulement une personne, elle représente son voyage accompagné de nombreuses divinités.
J’étais (Tassi) très fatigué du monde. Plus tard, j’ai rencontré mon amante et ma foi. Puis, j’ai compris ce que je voulais dire dans ce monde. Et je suis très reconnaissant pour tout cela. J’espère que ces gens tristes pourront mener une belle vie, que nos ennuis et nos inquiétudes disparaitront.
– L’album est emprunt de poésie bien sûr, mais aussi d’ésotérisme et même de Bouddhisme, dans une atmosphère très onirique et assez mystique. On y retrouve aussi des sonorités issues de la tradition chinoise et japonaise. Ces différents aspects étaient indissociables dans la conception et pour la cohérence de l’album ?
Bien que ces deux albums soient des visions du monde bouddhistes, ils ne comportent aucun élément bouddhiste. J’ai voulu me débarrasser du thème musical de Bliss-Illusion C’est un album plein de romance et de divinité. Je dois aussi dire que ces deux albums sont profondément influencés par Sigur Ró s et Dante Alighieri.
– Si « Northland I & II » garde des sonorités Black Metal, l’ensemble est très atmosphérique et progressif avec des passages acoustiques et Folk, ainsi que des bruits de nature. C’est un album très organique et narratif et il est même assez cinématographique dans son ensemble. C’est une touche et une ambiance que tu souhaitais apporter à l’album ?
J’ai utilisé des dialogues de mes films préférés. Mon troisième album est toujours en cours d’enregistrement, et j’ai l’intention d’ajouter des sons ambiants et d’autres éléments musicaux. Je ne suis pas seulement un blackgazer. Je suis très fan de Rock indépendant et de Dream Pop. Je veux essayer de les intégrer dans de futurs albums. Parce que « Caelum Deva » est un monde coloré.
– Le chant est lui aussi assez différent d’avec Bliss-Illusion puisque s’il y a toujours du growl, tu chantes beaucoup en clair et les passages parlés sont eux aussi très nombreux. Vocalement, rester dans un registre exclusivement Metal était impossible pour un tel album ?
Les chansons de Bliss-Illusion sont toutes chantées par Dryad, tandis que les chansons de Northland sont chantées par TASSI. Parce que mon signe astral est celui des gémeaux ! (Rires)
– Maintenant que tu as exploré d’autres registres avec TASSI, cela a-t-il donné des envies et des idées pour la suite et mener en parallèle de ton groupe ce projet solo encore un peu plus loin ? Ou au contraire, était-ce un one-shot au concept unique qui n’aura pas de suite ?
Sérieusement, j’y ai réfléchi. Je ne sais pas pour l’avenir, mais je ferai de mon mieux. Je continuerai à faire l’histoire et la musique de « Northland », car c’est l’endroit où ma femme et moi vivions. Ça me manque beaucoup. Bien sûr, nous chérirons chaque jour dans ce monde. Enfin, j’espère que vous pourrez tous être en bonne santé et en sécurité, merci à toi.
« Northland I & II », l’album de TASSI, est disponible chez Anesthetize Productions