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Progressive Heavy Metal

Timechild : à travers l’obscurité

Il est assez rare de voir une jeune formation, même composée de musiciens chevronnés, franchir aussi vite les étapes en proposant un style dont il reste assez peu de représentants. Et pourtant, TIMECHILD, directement venu du Danemark, se pose avec « Blossom & Plague » dans un Heavy Metal, qui se fond dans un Rock Progressif avec une grande habileté.

TIMECHILD

« Blossom & Plague »

(Mighty Music)

Tout va très vite pour TIMECHILD qui, depuis sa formation en 2020, sort déjà son deuxième opus après « And Yet It Moves » il y a deux ans. Il faut dire que même si les Danois évoluent dans un Heavy Metal Progressif que d’autres comme Fates Warning ou Queensrÿche ont brillamment expérimentés avant eux, ils y apportent une approche nouvelle, pas forcément plus moderne, mais tout aussi efficace techniquement comme dans l’écriture.

Toujours aussi ambitieux, TIMECHILD donne une vision très personnelle de ce qu’un savant mélange de Heavy Metal et de Rock Progressif peut offrir. Si « Blossom & Plague » est plus sombre que son prédécesseur, il n’en demeure pas moins créatif et captivant. Et pour mettre en lumière ces nouvelles compos, le quatuor a fait appel à Soren Anderson (Glenn Hugues, Phil Campbell) pour la production. Le résultat est convaincant et séduit rapidement.

TIMECHILD joue sur les atmosphères grâce notamment à son chanteur et six-cordiste Anders Folden Brink, dont la voix très Classic Rock porte l’ensemble. L’autre point fort des Scandinaves est le jeu proposé par les twin-guitares, tantôt bluesy, tantôt épiques (« Call Of The Petrichor », « Hands Of Time », « The Sign » » et « The Dying Tide » décliné en trois parties et qui ouvre l’album). « Blossom & Plague » flirte même avec le Doom et vient confirmer les très bons débuts du groupe.  

Photo : Jakob Harris
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Blues Blues Rock

Grant Haua : une belle respiration

Troisième réalisation (dont un live) sur le label Dixiefrog pour GRANT HAUA, qui nous gratifie d’un très bon « Mana Blues ». L’univers du musicien est aussi joyeux, communicatif et sensible, ce qui rend son Blues très accessible et dynamique. Toujours aussi Rock dans l’approche, l’équilibre est pourtant encore au rendez-vous avec des morceaux où le bluesman livre ses états d’âme avec classe et passion.

GRANT HAUA

« Mana Blues »

(Dixiefrog/Rock & Hall)

Chaque nouvelle production de GRANT HAUA est un enchantement. S’il n’est pas le seul bien sûr, il est l’un des rares à apporter autant de fraîcheur à la scène Blues internationale. Ses origines maori y sont bien sûr pour quelque chose, car elles posent un regard neuf et différent sur cette institution qu’est le Blues, mais ce n’est pas la seule raison. Cette manière très épurée, directe et aérée d’aborder ses chansons le rend particulier et unique en son genre. Et avec « Mana Blues », on tombe une fois encore, inévitablement, sous le charme de l’artiste.

A quelques jours de la Coupe du Monde de rugby en France, un sport qu’il pratique par ailleurs, c’était une évidence pour GRANT HAUA de faire un clin d’œil à ses All-Black de cœur en s’affichant avec une sorte de Haka mimé, histoire d’apporter son soutien à ses compatriotes néo-zélandais. Pourtant, le combat musical mené par le chanteur et guitariste se veut moins guerrier, même s’il n’élude pas certains aspects plus sombres de la vie. Cependant, il reste toujours aussi enjoué et d’une grande ouverture avec un côté plus électrifié cette fois.

« Mana Blues » s’ouvre sur un chant traditionnel saisissant, qui laisse place à « Pukehinahina » où GRANT HAUA croise le fer avec The Inspector Cluzo dans un Blues Rock explosif, qui ressemble d’ailleurs plus aux Français qu’au Néo-Zélandais. Cela dit, on le retrouve aussitôt avec toute la finesse qu’on lui connait et des morceaux qui lui ressemblent tellement (« Billie Holiday », « Jealousy », « Good Stuff », le génial « Embers » qui aurait été parfait pour ouvrir l’album et « Aches »  ou encore « Bad Mofo »). Un régal… encore !

Retrouvez les précédentes chroniques :

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Classic Hard Rock Hard 70's

Blackbird Angels : d’un battement d’aile

Accompagné d’amis ayant collaboré de près, de loin et même encore à son groupe LA Guns, Tracii Guns réalise enfin le disque de Rock, à forte teneur Hard Rock, qu’il semble avoir toujours souhaité. Avec un tel line-up, BLACKBIRD ANGELS se montre authentique, inspiré et très solide sur ce « Solsorte », qui fleure bon les 70’s dans sa démarche pourtant très actuelle et pêchue.

BLACKBIRD ANGELS

« Solsorte »

(Frontiers Music)

Cela fait une dizaine d’années que le guitariste Tracii Guns (LA Guns) et le chanteur et bassiste Todd Kerns (Slash, Heroes And Monsters) avaient dans un coin de la tête l’idée, et surtout l’envie, de faire un album ensemble. C’est chose faite avec la mise en orbite de BLACKBIRD ANGELS avec son très bon premier opus, « Solsorte ». Dans un Hard Rock très 70’s, les Américains se déploient dans des atmosphères légèrement vintage, où l’on retrouve aussi des ambiances Blues Rock et Rock US.

Et le duo a très bien su s’entourer avec Johnny Martin (LA Guns), Sam Bam Koltun (Dorothy, Faster Pussycat) et le multi-instrumentiste et producteur Adam Hamilton (George Lynch) à la batterie. Solidement armé, BLACKBIRD ANGELS s’est donc fait plaisir en composant un disque directement inspiré des premiers amours de ses membres à savoir Led Zeppelin, Bad Company ou Peter Frampton, le tout interprété et produit avec une touche véloce et très musclée. 

Le quintet ouvre les hostilités avec le très Rock’n’Roll « Shut Up (You Know I Love You) », qui vient tout de suite mettre les pendules à l’heure. Les riffs sont aiguisés, la rythmique puissante et le chant de Too Kerns est toujours aussi passionné. Tous aussi créatifs les uns que les autres, les membres de BLACKBIRD ANGELS font parler l’expérience et on peine même à trouver des défauts à « Solsorte », tant les Californiens déroulent (« Mine (All Mine) », « On And On, Over And Over », « Unbroken », « Worth The Wait », « Scream Bloody Murder »).

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Blues

Coco Montoya : joy maker

Délicat et précis, le Blues de COCO MONTOYA est aussi contemporain que classique et aussi léger que Rock. Avec « Writing On The Wall », le guitariste et chanteur californien s’offre et nous offre un moment suspendu, où sa capacité à captiver sur des ballades comme des morceaux plus rapides et relevés est brillante. Le bluesman est éblouissant tout au long des 13 plages. Un bonheur !

COCO MONTOYA

« Writing On The Wall »

(Alligator Records)

Le parcours de COCO MONTOYA a quelque chose de magique. Recruté comme batteur par Albert Collins dans les années 70, qui lui apprend le fameux ‘Icy Hot’ à la guitare, il est ensuite enrôlé au début des 80’s par John Mayall. Il lui restera fidèle pendant dix ans au sein des Bluesbreakers. En 1995, il se lance en solo et sort « Gotta Mind To travel » et nous voici avec « Writing On The Wall », son neuvième opus et le sixième sur le légendaire label Alligator Records.

Et s’il y a deux choses qui ne l’ont jamais quitté, c’est l’émotion et la sensibilité avec lesquelles il joue depuis toujours. COCO MONTOYA pourrait en faire des caisses, en mettre partout et s’afficher en ‘shred man’ aiguisé et pompeux, mais non, le Californien est à la recherche de la note qui va sonner juste, au bon moment pour émouvoir son auditoire. Et autant dire qu’avec « Writing On The Wall », l’objectif est magistralement atteint, tant ces morceaux résonnent de manière positive et détendue.

Accompagné de son groupe de tournée, c’est-à-dire Jeff Paris (claviers, guitare, chant), Nathan Brown (basse) et Rena Beavers (batterie), COCO MONTOYA a toujours ce toucher et ce son de guitare incroyable. Très organique, la production de Tony Braunagel (Bonnie Raitt, Taj Mahal) et de son camarade Jeff Paris (Keb’ Mo, Bill Withers) apporte beaucoup d’éclat au talent énorme de l’Américain, dont la fluidité d’interprétation est exceptionnelle. Un très grand moment de Blues !

Photo : Joseph A Rosen
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Hard Rock

H.E.A.T : the power of adrenaline

Présenté comme une compilation par plusieurs medias, « Extra Force » n’en a pourtant pas tous les attributs. Tout d’abord, on découvre deux inédits (« Freedom » et « Will You Be »), deux reprises du groupe chantées par l’actuel frontman et enfin six extraits live. Pas vraiment l’allure d’un Best Of donc, même si l’essentiel du contenu n’est pas une surprise. Cependant, H.E.A.T a bien fait les choses et l’adrénaline est au rendez-vous.

H.E.A.T

« Extra Force »

(earMUSIC)

Surfant sur le succès de « Force Majeure » sorti l’an dernier presque jour pour jour, et surtout sur le retour en grâce de son chanteur originel Kenny Leckremo en lieu et place d’Erik Grönwall parti chez Skid Row, H.E.A.T réapparait avec une nouvelle galette. Légèrement hybride dans la forme, on y retrouve deux titres studio, deux autres réinterprétés par l’actuel frontman et six live très énergiques. Les Suédois font revivre le Hard 80’s avec beaucoup de talent, d’enthousiasme et cela s’entend sur « Extra Force ».

Sans doute désireux de marquer son territoire, Leckremo s’est même fendu du réenregistrement de deux morceaux devenus des classiques sans lui : « Rise » et « One By One ». Cette grosse décennie d’absence, entre 2010 et 2022, a vu H.E.A.T prendre du volume et c’est très probablement ce qui a motivé cette étonnante prise de positon. Cela dit, elles ont fière allure et ces nouvelles versions prennent carrément un bon coup de jeune, tant la production s’inscrit dans celle du précédent disque.

Après cette mise au point, H.E.A.T livre six titres enregistrés en concert l’an dernier, où l’on retrouve d’ailleurs « One By One », ainsi que « Back To The Rythm » et « Nationwide », extraits de « Force Majeure ». Pour le reste, le quintet reprend ses standards, à savoir « Rock Your Body », « Dangerous Ground » et « Living On The Run ». Les Scandinaves confirment qu’ils sont vraiment un groupe de scène et, poussés par leur public, ils dégagent beaucoup de puissance mêlée à un tsunami mélodique. Imparable.

Retrouvez la chronique de « Force Majeure » :

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Southern Blues Southern Rock

Parker Barrow : outlaw groove

Enjoué, rugueux et tendre à la fois, PARKER BARROW livre un premier opus très abouti, malgré son aspect un peu débridé. Groovy et audacieux, « Jukebox Gypsies » est un voyage dans le sud des Etats-Unis avec ses élans Rock, Blues et Soul. Au-delà d’évidentes filiations, la formation Southern affiche un visage très personnel et des chansons fougueuses pleines de feeling. Très prometteur.  

PARKER BARROW

« Jukebox Gypsies »

(Independant)

Bien sûr, PARKER BARROW tire son nom du célèbre couple de gangsters. Et il s’agit aussi ici d’une histoire de couple, composé de l’incroyable chanteuse Megan Kane et de Dylan Turner, batteur et compositeur. Uni à la scène comme à la ville, le duo présente son premier album, « Jukebox Gypsies », et le résultat est bluffant. Accompagné des guitaristes Manning Feldner et Alex Bender, ainsi que du bassiste Michael Beckhart, le groupe évolue dans un Southern Rock mâtiné de Blues et de Soul convaincant.

Malgré la relative jeunesse de la formation basée à Nashville, c’est un registre assez Old School que propose PARKER BARROW. Axé sur les quatre dernières années du couple, « Jukebox Gypsies » raconte en dix morceaux les hauts et les bas des deux artistes dans un style très roots, Rock et d’une énergie brute. Authentique et direct, le quintet alterne le chaos et des émotions pures avec toute la grâce incarnée par son explosive et sensuelle frontwoman. Très live dans l’approche, la performance est belle.

C’est assez difficile de croire qu’il s’agit d’un premier album, tant le songwriting est précis et redoutable d’efficacité. PARKER BARROW ne s’encombre pas de fioritures et va à l’essentiel, tout en gardant un souci du détail qui fait toute la différence (« Peace, Love, Rock’n’Rollin’ », « Throwin’ Stones », « Count Your Dollars », « Partner In Crime », « Good Time Gone Away », « Desire »). Influencé par la scène sudiste et avec un petit côté Janis Joplin dans la voix, les Américains séduisent d’entrée de jeu.

Photo : Caylee Robillard
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Hard Rock

Phil Campbell And The Bastard Sons : legacy of madness

Dorénavant parfaitement huilé, PHIL CAMPBELL AND THE BASTARD SONS a pris son allure de croisière et son empreinte musicale est plus distinctive que jamais. Le Gallois emmène son petit monde dans les sphères Hard Rock qu’il connait si bien et qui côtoient le Blues, le Punk et le Stoner. Et si l’héritage du guitariste a été transmis dans les règles, il paraît plus vivant encore. Organique et musclé, « Kings Of The Asylum » est intense et incarne à merveille le Rock’n’Roll, version saturée.

PHIL CAMPBELL AND THE BASTARD SONS

« Kings Of The Asylum »

(Nuclear Blast Records)

Il s’appelle PHIL CAMPBELL et il joue du Rock’n’Roll ! Et il continue de le faire en famille avec ses trois fistons : Todd à la guitare, Tyla à la basse et Duane à la batterie, toujours accompagnés de l’ami de la famille, Neil Starr au chant. Depuis quelques années maintenant, c’est une affaire qui marche très bien, puisque le groupe enchaîne tournées et albums (comme avec Motörhead), dont celui-ci est le troisième. Fiables et fidèles à eux-mêmes, THE BASTARDS SONS régalent avec ce nouvel opus plein de fraîcheur.  

Il se dégage comme un air de fête de « Kings Of The Asylum » et on peut même pleinement sentir que ces cinq-là aiment et savourent ce qu’ils font. Et cela s’entend dès « Walking In Circles » et « Too Much Is Never Enough », qui ouvrent les festivités. L’ancien compagnon de route de Lemmy livre une nouvelle cascade de riffs terriblement groovy et d’une incroyable fluidité, à l’instar de ses solos précis et tout en feeling. PHIL CAMPBELL AND THE BASTARDS SONS n’a pas prévu de révolutionner le Rock,  ni le Hard Rock, mais sa contribution est belle.

Du (déjà) classique « Strike The Match » au rugueux « The Hunt », ou au bluesy « Kings Of The Asylum » en passant par le punky « Maniac », les Britanniques parcourent le Rock et le Hard Rock avec une aisance naturelle qui ne fait que confirmer leur passion. La petite famille rayonnent et la fratrie est au diapason (« Schizophrenia », « Show No Mercy »). PHIL CAMPBELL AND THE BASTARDS SONS se montre d’une immense générosité. L’ensemble sonne très live et la production très directe le rend incontournable. Merci !

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Heavy metal Power metal

Primal Fear : metal eagle

Entre Power et Heavy Metal, PRIMAL FEAR trace son chemin avec vigueur et ténacité depuis plus de 20 ans. Sans fléchir, les Allemands enchainent les albums avec la même envie et la même détermination dans un registre racé et des compos finement composées. Techniquement irréprochable et acéré, le quintet frappe encore très fort avec « Code Red » et promet des lives foudroyants.

PRIMAL FEAR

« Code Red »

(Atomic Fire Records)

Après « Metal Commando » couronné de succès il y a trois ans, Mat Sinner, bassiste, chanteur et producteur a dû combattre et vaincre la maladie. Une épreuve qui semble l’avoir même rendu plus fort si l’on en juge par cet ardent « Code Red » que nous présente aujourd’hui PRIMAL FEAR. Toujours aussi massif et puissant, ce treizième album est probablement même l’un des meilleurs de la formation germanique.

Au chant, Ralf Sheepers impressionne plus que jamais par l’agressivité dont il fait preuve, mais aussi et surtout par une maîtrise totale de son sujet et une incroyable polyvalence. « Code Red » est nettement plus varié et créatif que son prédécesseur et le Heavy Metal de PRIMAL FEAR semble même avoir trouvé un nouvel élan. Et comme d’habitude, le grand Jacob Hansen s’est occupé du reste et ça claque !

Volcanique et épique, le groupe maintient la pression tout au long de « Code Red » et l’ensemble est une tempête de riffs, de rythmiques frénétiques et de mélodies teintées d’un Power Metal très teuton. Explosif et sombre, PRIMAL FEAR dresse un constat un brin alarmiste sur le monde actuel dans des atmosphères lourdes et percutantes (« Another Hero », « Cancel Culture », « Their Gods Have Failed », « Deep In The Night »). Musclé !

Photo : Alex Kuehr
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Hard FM Melodic Metal

Eclipse : so catchy !

Fer de lance du Metal mélodique suédois aux côtés de H.E.A.T notamment, ECLIPSE ne cesse de compter un public de plus en plus nombreux tout acquis à sa cause. Avec « Megalomanium », le combo offre certainement son opus le plus mainstream de sa carrière, ce qui ne signifie pas non plus qu’il soit mauvais, bien au contraire. Les Scandinaves restent combatifs et véloces.

ECLIPSE

« Megalomanium »

(Frontiers Music)

Dixième album studio pour la formation scandinave, auquel il faut ajouter le très bon double-album, « Viva la VicTOURia », sorti il y a trois ans. Toujours emmené par Erik Mårtensson (chant) et Magnus Henrikson (guitare), ECLIPSE se montre de plus en plus rassembleur et accessible au fil de ses productions, et il faut reconnaitre que « Megalomanium » flirte clairement avec l’AOR, une première pour le groupe.

Bien sûr, ECLIPSE délivre toujours ce Hard Rock mélodique, qui l’a envoyé sur les scènes du monde entier, mais le virage entrepris il y a quelques albums est manifestement beaucoup plus FM et grand public qu’auparavant. Cela ne veut pas pour autant dire que le quatuor a perdu de son énergie et de son mordant : ils sont juste dilués dans des morceaux aux refrains hyper-fédérateurs et aussi très formatés.

Succédant à « Wired » (2021), « Megalomanium » se veut donc très accrocheur, un peu dans la lignée de White Lion et Bon Jovi dans leurs meilleures années, ce qui est loin d’être péjoratif. L’entrée en matière se fait avec « The Hardest Part Is Losing You », qui se vient se nicher dans un coin de la tête et n’en sort plus. Et ECLIPSE continue sur sa lancée avec la même dynamique (« Got It ! », « Anthem », « The Broken », « High Road », « Forgiven »).

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Rock Progressif

Karmamoi : une sensibilité intense

Précis et d’une grande délicatesse, le jeu de KARMAMOI brille littéralement sur cette nouvelle réalisation. Entre nouveaux titres et d’autres plus anciens qui ont reçu une relecture très soignée et inventive, les Italiens sortent l’un des meilleurs albums de Rock Progressif de cette année. Affichant plus d’une heure de musique, « Strings From The Edge Of Sound » est aussi complet qu’il est inspiré et immersif.

KARMAMOI

« Strings From The Edge of Sound »

(Independant)

Si la scène progressive italienne est aussi créative, c’est sûrement grâce à des formations comme KARMAMOI qui, depuis 15 ans en ce qui le concerne, l’anime et lui donne ses belles lettres de noblesse. Pourtant, c’est en s’appuyant sur des fondations Prog Rock britanniques établies il y a quelques décennies que les Transalpins se sont forgés cette identité très personnelle. Et sur ce sixième album, « Strings From The Edge Of Sound », elle s’affirme magnifiquement.

Ce nouvel opus réserve aussi son lot de surprises, puisque KARMAMOI propose quatre nouveaux titres et cinq déjà connus que le groupe a entièrement réarrangé pour leur offrir une version orchestrée. Et le résultat est somptueux, d’autant que l’ensemble est très homogène, parfaitement lié et ce sur plus d’une heure. Avec une telle tracklist, « Strings From The Edge OF Sound » ne montre aucun point faible et la qualité d’interprétation est également irréprochable. 

D’une grande finesse dans le songwriting, KARMAMOI fait preuve de beaucoup de diversité et de variations dans ses morceaux. Très bien produit par Daniele Giovannoni (batterie, claviers) et Valerio Sgargi (chant) avec Mark Tucker, le groupe fait la part belle au piano et à la guitare acoustique en ne s’interdisant pas des fulgurances très électriques bien senties. Et avec un tel chanteur, on est vite envoûté (« Black Hole Era », le génial « Nashira », « Room 101 », « Your Name », « Zealous Man »). Majestueux !