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Modern Metal

Stryfe : un théâtre Metal très contemporain

Aux frontières du Heavy Metal et du Metal Progressif, STRYFE évolue dans un Modern Metal racé, mélodique et très percutant. Malgré le soleil de la Californie, le quatuor développe un style assez dark dans un registre très technique et massif avec une aisance toute naturelle. A coup sûr, « Cursed Theatre » ne fera pas seulement trembler Los Angeles !

STRYFE

« Cursed Theatre »

(Independant)

Originaire de la cité des anges, STRYFE sort son premier album en indépendant, et la première question que l’on peut se poser est de savoir comment un groupe d’un tel niveau ne soit pas encore signé. La production est irréprochable, le son massif et la qualité des morceaux ne laissent rien au hasard. Le quatuor californien livre là un disque qui rivalise avec n’importe quelle réalisation  actuelle.

Par ailleurs, bien malin celui (ou celle bien sûr !) qui pourra définir au plus près le style de STRYFE. Si les Américains évoluent dans un Modern Metal très pêchu, ils n’hésitent pas à brouiller les pistes, ou plutôt à enrichir leur jeu, de sonorités Hard Rock, Heavy Metal et progressives. Un bel alliage qui donne à « Cursed Theatre » une saveur très particulière et un configuration assez unique.

Sombre et puissant, STRYFE joue sur l’incroyable voix de son chanteur et le travail très pointu de son guitariste. Et la rythmique n’est pas en reste. Très technique, le combo se meut souvent dans un Metal Progressif tout en insistant sur des mélodies très inspirées (« Deception », « Duplicitous », « Fake », « Born Again », « Highlands »). Avec un tel album, on devrait très rapidement entendre parler du quatuor.

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Viking Metal

Amon Amarth : the way to Valhalla

AMON AMARTH continue de parcourir les mythes et légendes nordiques avec le poing levé, le glaive tranchant et surtout un Viking Metal qui se réinvente quelque peu. « The Great Heathen Army » regorge de mélodies entêtantes, d’une énergie sauvage et d’une volonté guerrière. Les Suédois donnent l’assaut avec brutalité.

AMON AMARTH

« The Great Heathen Army »

(Metal Blade Records)

L’armée viking menée par le frontman Johan Hegg est en ordre de marche et ce douzième album d’AMON AMARTH s’inscrit dans la droite lignée de la discographie des Suédois. Avec un Death Metal mélodique qui penche clairement vers un Thrash souvent très Heavy, le quintet ne s’est pas pour autant endormi et « The Great Heathen Army » reste dans la configuration  ‘rouleau compresseur’ de ses prédécesseurs.

Massifs et racés, les riffs de Johan Söderberg et Olavi Mikkonen mènent la charge sur des morceaux sombres et épiques. Avec un style qui n’appartient qu’à lui, AMON AMARTH ne dévie pas de ses intentions premières et reste toujours aussi fédérateur porté par le chant profond et guttural de son leader (« Get In The Ring », « Dawn Of Norsemen »). Le groupe avance sur un rythme effréné avec une précision d’horloger.

Et « The Great Heathen Army » réserve encore quelques bonnes surprises, ce qui montre la faculté des Scandinaves à infuser du sang neuf dans son jeu, sans pour autant perdre de son identité. Atmosphérique sur « Skagul Rides With Me », quasi-orchestral sur « The Serpent’s Trail », AMON AMARTH s’aventure même dans des contrées Heavy Metal sur « Saxons And Vikings », hit imparable chanté en duo avec le grand Byff Byford de… Saxon ! Imposant !

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Power metal Symphonic Metal

Crystal Gates : nectar symphonique

Mélodique et symphonique, le Power Metal de CRYSTAL GATES s’inspire des cadors du genre tout en apportant de la nouveauté et une vélocité très séduisante. Guidé par une frontwoman à la voix ensorceleuse, les Uruguayens se présentent comme le renouveau du style et fer de lance d’une nouvelle génération, grâce à ce très tonique « Torment & Wonder : The Ways Of The Lonely Ones ».

CRYSTAL GATES

« Torment & Wonder : The Ways Of The Lonely Ones »

(Wormholedeath Records)

Faisant suite à leur EP « A Quest For Life » (2015) et au single « Shadowborn » (2017), CRYSTAL GATES présente son tout premier album, qui se veut pour le moins ambitieux, notamment par sa longueur. Ayant mis toutes ses forces dans « Torment & Wonder : The Ways Of The Lonely Ones », le quintet de Montevideo en Uruguay affiche un Power Metal Symphonique très bien ciselé et d’une efficacité redoutable.

Avec un line-up inchangé depuis 2019, CRYSTAL GATES montre une belle unité et la prestation vocale de Carolina Pérez assure au groupe une grande variété dans les mélodies. Sur un Power Metal racé et des morceaux mid-tempo accrocheurs, le quintet évolue dans des sphères symphoniques où sa chanteuse fait des merveilles, capable d’alterner des parties puissantes et d’autres plus délicates.

Actuellement basé à Riga en Lettonie, CRYSTAL GATES expose un registre d’une grande fraîcheur et la très bonne production de « Torment & Wonder » met parfaitement en lumière les guitares et les claviers avec des arrangements particulièrement soignés (« Alive For The Journey », « The Stars Temple », « Moonshine And Sorrow », « Nightmares » et l’excellent morceau-titre). Un très bel opus !

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Modern Metal

Urban Primate : moderne et massif

Récemment signé chez Wormholedeath, URBAN PRIMATE ressort son très bon deuxième album, sorti discrètement l’an dernier, et il compte bien déverser son Modern Metal racé et fédérateur au-delà de son Danemark natal. Et le quintet a beaux arguments et affiche une force de frappe solide et efficace avec « Desolation ».

URBAN PRIMATE

« Desolation »

(Wormholedeath Records)

Depuis 2010, le parcours de URBAN PRIMATE ne manque pas de rebondissements. Formé au Danemark, le groupe a sorti un premier album éponyme dans un style plutôt axé sur un Stoner très Rock, léger et fédérateur avant un autre EP l’année suivante. Pourtant deux ans après, le combo se met en veille presqu’aussitôt pour réapparaître en 2021 avec « Desolation » dans un registre encore différent.  

Sur ce deuxième opus, URBAN PRIMATE se montre sous un nouveau jour dans un Metal affiné, très rentre-dedans et affichant un son et un style résolument modernes et très séduisants. Malgré tout, le quintet, dont il reste Benjamin Askholm Larsen (chant), Christian Kofod Christiansen (guitare) et Jakob Andresen (batterie) du line-up originel, a conservé un côté très Rock dans l’approche.

C’est donc en pleine pandémie que les Danois ont repris du poil de la bête et se sont attelés à la composition de « Desolation », fracassante et mature deuxième réalisation. Sur les riffs de ses deux guitaristes et une rythmique implacable, les Scandinaves envoient un Metal teinté de Groove, de quelques touches de Nu Metal avec précision et puissance. URBAN PRIMATE est dorénavant prêt à déferler sur les scènes du monde entier.

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Metal Fusion Metal Indus Nu Metal Punk Rock

American Terror : un assaut dans les règles

Heavy Punk Metal ou Metal Fusion, je laisse à chacun la liberté de se faire son idée sur ce très bon deuxième album d’AMERICAN TERROR. Une chose est sûre, « Where We Are » ne manque ni de fraîcheur, ni d’aplomb. Corrosif et explosif, le gang de Georgie fait des étincelles dans un style bien à lui.

AMERICAN TERROR

« Where We Are »

(Independant)

Nouvel album pour le furieux combo d’Atlanta et avec « Where We Are », AMERICAN TERROR règle quelques comptes avec une mention spéciale pour la Cancel Culture. La critique est acerbe et le quatuor n’y va pas par quatre chemins. Brutal et mélodique à la fois, les Américains affichent une volonté musclée et traversent avec la même détermination plusieurs styles.

Se présentant sous une étiquette de groupe Heavy Punk Metal, l’écoute de « Where We Are » s’avère pourtant assez différente. Certes, le Punk américain n’a rien à voir avec l’européen musicalement, donc le parallèle est un peu hasardeux… sauf si l’on s’en tient aux textes, qui restent virulents et engagés. Pour ce qui est d’AMERICAN TERROR, on est plutôt face à un Metal Fusion dans la veine de RATM ou de Mordred.

Sur des rythmiques tonitruantes, des riffs massifs et piquants et un chant révolté, le quatuor flirte même avec le Nu Metal (« N.L.M. »), les 90’s (« The System »), le Funk (« Just A Victim ») et des titres carrément Indus (« Self Control », « Take Out A Bully »). AMERICAN TERROR fait une belle démonstration de force en alternant les atmosphères, tout en gardant une belle unité.

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Hard Rock Melodic Metal Progressif

Black Nazareth : la marque des grands

Il se pourrait bien qu’avec ce premier mini-album éponyme, BLACK NAZARETH soit la nouvelle attraction venue de Hollande. Fondé par des musiciens d’expérience au CV conséquent, le quatuor présente un répertoire très actuel entre Hard Rock, Progressif et AOR. Très bien produite et soigneusement arrangée, cette première réalisation est aussi musclée que captivante.

BLACK NAZARETH

« Black Nazareth »

(Wormholedeath Records)

Tirant son nom d’une distillerie de gin, BLACK NAZARETH ne donne pourtant pas dans la chanson à boire ou le Metal clownesque. C’est même tout le contraire. Fort de l’expérience de ses membres, le groupe affiche un niveau de jeu plus que convaincant qu’il met au service des explosives compositions de ce premier opus. Ancré dans leur temps, les Hollandais livrent un Hard Rock moderne et mélodique.

Et si BLACK NAZARETH est aussi créatif que performant, on le doit à un line-up composé de musiciens plus que chevronnés. Ainsi, Daniel De Jongh (Crown Compass, Textures) au chant, Martijn Spierenburg (Within Temptation) aux claviers, Menno Gootjes (Focus) à la guitare et Henry McIlveen (Threnody) à la basse font véritablement des étincelles une fois réunis autour de ce style racé et accrocheur.

Exigeant et ambitieux, le quatuor présente un mini-album de huit morceaux, et il faut bien avouer qu’on reste un peu sur notre faim. BLACK NAZARETH réussit le tour de force de parcourir ses influences tout en développant un registre très personnel où se côtoient des ambiances progressives, des riffs tranchants, des chorus entraînants et une performance vocale magistrale (« Heroes », « Rivers Run Deep », « Drops Of Sorrow », « Ride »).

Photo : Mark Engelen
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Alternative Metal

Shinedown : un œil sur la planète

Accrocheur et portant un propos sombre sur la planète et la condition humaine,  le septième album du quatuor américain est aussi puissant que surprenant, notamment dans sa structure. Découpé d’une manière étonnante, « Planet Zero » affiche une belle férocité et des mélodies toujours aussi efficaces. Brut et massif, ce nouvel opus s’inscrit dans une tradition d’Alternative Metal américain, qui a fait ses preuves.

SHINEDOWN

« Planet Zero »

(Warner Music)

Initialement prévue le 22 avril dernier, la sortie de ce nouvel album de SHINEDOWN a été repoussée en raison d’un retard dans la production de CD et de vinyle. Autant dire que l’impatience des fans doit être à son comble. Et ces derniers devraient être ravis, car « Planet Zero » fait plus que tenir la route. Si le quatuor donne son point de vue sur les réseaux sociaux, les maladies mentales et le totalitarisme, il ne sombre pas pour autant dans une noirceur exacerbée.

Essentiellement composé par son guitariste Zach Myers, ce septième album se veut donc très revendicatif, et parfois même alarmiste, sur notre époque et les systèmes à l’œuvre dans le monde. SHINEDOWN laisse même entrer Cyren, une voix robotique qui vient délivrer des messages d’alerte sous forme d’interludes entre les morceaux. Avec des sonorités 80’s proches de l’ère Atari, les Américains auraient peut-être du s’en passer, car « Planet Zero » se suffit largement à lui-même.

En effet, le combo de Jacksonville en Floride livre des compos soutenues en mettant l’accent sur des riffs bruts et efficaces (« Dead Don’t Die », « American Burning »). Tout en conservant son groove imparable, SHINEDOWN n’en oublie pas pour autant ce qui fait sa marque de fabrique, à savoir des refrains entêtants et hyper-fédérateurs. Véritablement taillé pour la scène, « Planet Zero » présente aussi des aspects plus légers (« Daylight », « A Symptom Of Being Human », « Hope »). Une belle combinaison.

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Hard Rock Melodic Metal

Sole Syndicate : au fer rouge

En présentant un album aussi abouti, le quatuor suédois réalise une belle synthèse entre un Heavy costaud et un Hard plus mélodique, voire FM, où les mélodies prennent une dimension incroyable et offrent une dimension solide à son jeu. Avec « Into The Flames », SOLE SYNDICATE s’affirme sans retenue dans un registre très maîtrisé et très fédérateur.

SOLE SYNDICATE

« Into the Flames »

(Scarlet Records)

La Suède présente bien des contrastes. Reconnue comme la terre nourricière (ou presque) du Death Metal, elle l’est aussi pour ses groupes estampillés Melodic Metal, grands faiseurs de mélodies imparables, de riffs racés et de refrains accrocheurs. Depuis 2015, SOLE SYNDICATE distille son Hard Rock très Heavy et ce troisième album pourrait être enfin celui de la reconnaissance.

Fondé par Jonas Månsson, chanteur et guitariste, le quatuor semble vraiment soudé et le Hard’n Heavy aux frontières du Hard FM (ou AOR, comme on dit aujourd’hui) fait franchement son effet, d’autant que les riffs sont aussi acérés qu’entêtants. Dans un registre assez classique, mais pas convenu, SOLE SYNDICATE fait une sorte de jonction entre un Heavy Metal très européen et un style plus américain affirmé.

Avec un naturel assez déconcertant, les Suédois, faute de révolutionner le genre, livre un bel album et « Into The Flames » présente des parties vocales toujours carrées et dynamiques. Malgré des textes surtout basés sur les récents événements pandémiques, SOUL SYNDICATE dégage une impression très positive grâce, notamment, à la prestation énorme de son guitariste et chanteur. Une très belle surprise !

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Hard Rock Metal Rock

The Warning : dans la cour des grand(e)s

Les trois bouillonnantes sœurs mexicaines sont très certainement en train de franchir un cap et elles passent brillamment à la vitesse supérieure avec toute la fougue de leur jeunesse. Sur ce troisième album, « Error », THE WARNING fait preuve de beaucoup d’assurance à travers un songwriting très efficace, des mélodies entêtantes et une belle force de frappe, l’ensemble étant également très bien produit.

THE WARNING

« Error »

(Republic Records)

Comme promis, après leur EP « Mayday » sorti à l’automne dernier, les sœurs Villareal sont de retour avec un album complet, leur troisième. Leur dernier effort étant une mise en bouche, on retrouve donc l’intégralité de celui-ci augmentée de six nouveaux morceaux. Et pour marquer sa signature chez Republic Records, THE WARNING livre avec « Error » un opus très mature et solide.

Enregistré dans le New-Jersey sous la houlette du producteur David Bendeth (Of Mice And Men, Sleeping With Sirens), « Error » s’inscrit bien sûr dans la continuité de « Mayday » et permet surtout de se rendre compte de la créativité du trio mexicain sur la longueur. Cette nouvelle production offre à THE WARNING ses galons de groupe inspiré et prêt à affronter la scène mondiale.

Daniela (guitare, chant), Paulina (batterie, chant) et Alejandra (basse, chant) montent en puissance au fil des albums et jouent sur une féminité assumée et une férocité entre Rock et Metal, qui leur vont plutôt bien (« Choke », « Aminosity », « Money », « Error », « Amour », « Kool Aid Kids »). THE WARNING a dorénavant les choses bien en main et un bel avenir qui lui tend les bras.

Retrouvez la chronique de « Mayday », leur précédent EP :

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Alternative Metal Dark Gothic MetalCore

Motionless In White : cyber-attack

Armé d’un Alternative Metal naviguant entre Gothic, Electro et MetalCore, le quintet américain s’est taillé une solide réputation en l’espace de cinq albums. Plutôt tortueux, « Scoring The End Of The World » joue les montagnes russes sur ce sixième opus très attendu, qui alterne entre violence musicale et mélodies accrocheuses.

MOTIONLESS IN WHITE

« Scoring The End Of The World »

(Roadrunner)

Après trois ans d’arrêt forcé et un « Disguise » qui lui a valu nombre d’éloges, le quintet de Pennsylvanie renoue avec son style déjanté, dont le frontman Chris Motionless se veut être la figure de proue. MOTIONLESS IN WHITE ne fait pas grand-chose comme les autres et le démontre encore sur « Scoring The End Of The World », même si celui-ci montre quelques faiblesses en termes de créativité. 

Comme toujours, la production de ce sixième opus en impose. Chaque petite parcelle d’espace sonore est occupée, ce qui laisse finalement très peu de respiration au style des Américains. D’ailleurs, MOTIONLESS IN WHITE est là pour en mettre plein la vue et démarre en trombe (« Meltdown », « Werewolf »). Pourtant, l’album montre une forte dualité, qui vient même scinder le disque en deux.

Dans une atmosphère forgée de Gothic et de MetalCore, le quintet a un peu forcé le trait sur l’Electro, basculant souvent dans une ambiance de fête foraine pesante au détriment d’une efficacité plus Metal. Au chapitre des invités, MOTIONLESS IN WHITE a convié Bryan Garris de Knocked Loose (« Slaughterhouse »), Caleb Shomo de Beartooth (« Red, White And Boom ») et Mick Gordon sur le morceau-titre. En demi-teinte.