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Red Beans & Pepper Sauce : spicy groove [Interview]

Sur un rythme régulier, les Montpelliérains mènent leur carrière sur un train d’enfer. Sept albums en un plus de dix ans et une créativité toujours très prolifique font du quintet l’une des valeurs sûres hexagonales. Son Blues Rock musclé, doublé d’un Classic Rock efficace, fait encore et toujours des merveilles sur « 7 », un nouvel album enlevé et marqué aussi par la performance claire et puissante de sa chanteuse. Entretien avec Laurent Galichon, principal compositeur et guitariste de RED BEANS & PEPPER SAUCE.

– Vous venez de sortie « 7 » qui, comme son nom l’indique, est votre septième album en un peu plus de dix ans. C’est un rythme très soutenu, si on compte en plus les tournées. Comment faites-vous pour être aussi créatifs ?

Personnellement, dès que j’ai une idée, j’essaye de l’enregistrer, que ce soit en chantant dans mon smartphone, ou en jouant de la guitare si je l’ai sous la main. J’archive tout ça et ça me sert de boite à idées, quand il est temps d’écrire de nouveaux morceaux. Après, c’est sûr qu’on a aussi un rythme de travail très soutenu.

– Avec le nombre de concerts que vous donnez, on aurait pu imaginer que « 7 » soit le fruit de longues jams. Or, l’album est très écrit avec des compositions très efficaces. On a presque l’impression que vous gommez le superflu pour n’en garder que l’essentiel, et sans perdre en feeling. C’est votre façon de procéder ?

En fait, on compose à distance, on ne joue pas tous ensemble dans la même pièce. Je commence en général par envoyer aux autres musiciens une maquette, où j’ai joué tous les instruments. Niko intervient en premier sur la batterie, ce qui permet de poser les fondations du morceau et de retravailler les structures. Ensuite, Serge et Pierro ajoutent leurs idées, puis Jessyka travaille le chant à partir des textes et des mélodies que j’ai pu chanter ou jouer à la guitare. On s’envoie de très nombreux fichiers pendant des mois avant d’arriver aux versions définitives. L’avantage de cette méthode, par opposition au travail classique en studio, c’est qu’elle permet aux musiciens de tenter plein de choses, de laisser reposer les idées et de ne garder que le meilleur, le tout sans être dans l’urgence du studio, ni dans les tensions que cela peut engendrer.

– Avant de parler de l’album, vous œuvrez toujours dans un registre entre un Classic Rock racé et un Heavy Blues très Soul. Si on était dans les années 70, dans quel style auriez-vous versé : plutôt Rock/Hard ou Blues nerveux ?

C’est difficile de dire ce qu’on aurait fait dans les 70’s. Parce que ce reviendrait à gommer tout ce qui a pu nous influencer dans les 40 années suivantes. Même si nos bases se situées fins 60’s-début 70’s avec Led Zep, Purple, Hendrix, etc, on a forcément été influencé par ce qui s’est passé après, de Dire Straits à Police en passant par Queen, AC/DC, la vague Rock des 90’s des Nirvana, Soundgarden, la fusion des Red Hot, de RATM, l’Electro Pop de Bjork, etc… Le seul truc dont on peut être sûr, c’est que le blues aurait fait partie de l’histoire. Du blues nerveux, du Hard Blues, du Heavy Blues, on peut y donner le nom qu’on veut, mais pour moi ça revient au même.

– Sur « 7 », vous évoluez toujours en quintet et pourtant pour les compositions, c’est un travail en binôme entre Jessyka Aké et toi. C’est votre manière de gagner en concentration, ou c’est plus simplement la marque de fabrique et la façon de faire du groupe ?

C’est simplement que je propose au groupe des maquettes avec tous les instruments et la mélodie, ce qui fait de moi le compositeur. Ensuite, chacun apporte sa façon de jouer, son instrument. C’est plutôt du travail d’arrangement, car la mélodie, les accords, les riffs et les structures sont déjà là. Parfois la mélodie n’est écrite qu’en partie, voire pas du tout, et dans ces cas-là, Jessyka intervient dans le travail de composition.

– « 7 » est scindé en deux parties, l’une enregistrée chez vous à Montpellier, les ‘Rythm Design Sessions’ et l’autre aux Studios Rockfield au Pays de Galles, sur laquelle on reviendra. La plupart de vos enregistrements a été réalisée au Rythm Design Studio avec votre batteur Niko Sarran. C’est une belle preuve de fidélité et de confiance. Est-ce parce qu’il connait particulièrement bien votre son et donc vos attentes, que c’est très pratique aussi ou parce que d’autres opportunités ne se sont tout simplement pas présentées ?

Niko est un fantastique producteur d’album, c’est lui qui a amené ce son au groupe et cette méthode de travail. Comme il est également le batteur, son travail sur la production s’enclenche dès qu’il commence à imaginer les parties de batterie. C’est donc à lui que j’envoie les maquettes en premier, car la production est pensée dès le début. Et si on décide d’aller dans d’autres studios, il reste malgré tout celui qui travaille sur la production, c’est lui qui sculpte le son.

– Pour la seconde partie, vous êtes donc allés aux légendaires Rockfield Studios au Pays de Galles, là où Black Sabbath, Queen et Led Zeppelin ont laissé leur empreinte. C’était un désir, voire un rêve, que vous nourrissiez depuis longtemps ?

En fait, un peu avant de commencer à travailler sur ce quatrième album que Niko allait produire pour le groupe, on cherchait comment lui donner une couleur différente. Les documentaires de Dave Grohl sur les studios les plus mythiques des USA (‘Sonic Highways’) nous avaient donné cette envie de visiter des studios légendaires, avec une histoire. Et puis, pendant nos réflexions, c’est un autre documentaire, « Le Rock est dans le pré », qui nous a fait découvrir ces studios avec leur histoire assez dingue. On a tout de suite flashé et eu envie d’aller s’isoler quelques jours dans cette ferme de la campagne galloise. Le fait que des artistes qu’on aime y soit passés avant nous donne une dimension incroyable à ce voyage. Pour des amateurs de musique, c’est comme un pèlerinage dans un lieu historique.

– D’ailleurs, vous y faites un beau clin d’œil à Led Zeppelin avec cette superbe reprise de « Rock’n’Roll » dans un esprit très Blues et Soul, et sur un tempo lent et doux. Comment est venue l’idée d’aborder ce standard avec cette approche très délicate par rapport à l’original, qui est très musclé ?

On a tendance à penser que quand on fait une cover, il faut s’éloigner de l’original, sinon ça présente peu d’intérêt. Après, on est partie du principe que comme Led Zep avait fait ce titre pour rendre hommages à ses idoles des années Rock’n’Roll, on allait remonter encore un peu plus dans le temps à le ramenant aux fondateurs du Blues. Alors évidement, Led Zep n’a pas joué ce titre comme l’aurait fait un Little Richard, mais il s’en est inspiré pour le faire à sa façon. On en a fait de même, on n’essaye pas de jouer comme l’aurait fait Muddy Waters, on s’en inspire et on l’a fait à notre sauce.

– Au niveau du son aussi et de la production, on vous découvre sous un angle nouveau avec trois morceaux plus ronds et aussi plus feutrés. Est-ce que vous avez travaillé différemment ces titres, sachant qu’ils seraient enregistrés aux Rockfield ?

Le processus de composition est resté le même, mais c’est la méthode d’enregistrement qui est complètement différente. Dans ce studio qui baigne dans son jus depuis les 70’s avec du matériel vintage, comme la légendaire table de mixage Neve de 74, on a voulu enregistrer dans les mêmes conditions, ou presque, qu’à l’époque c’est-à-dire en jouant ‘live’ tous ensemble. Ensuite, en post-production, Niko a souhaité conserver cette patine vintage. On a d’ailleurs utilisé pour les réverbes les fameuses rooms du Rockfield. Des pièces vides et hermétiques à l’acoustique travaillée, où on envoie du son via un haut-parleur et qu’on enregistre avec des micros dans la pièce. Entre ça, la Neve, les préampli vintage et les vieux micros, on obtient forcément quelque chose de plus ancien, de plus rond et c’est exactement ce qu’on voulait faire. D’où le fait qu’il y ait deux CD pour bien mettre en valeur ce contraste entre la prod’ moderne et puissante du Rythm Studio et la chaleur vintage du Rockfield.

– Est-ce cette expérience galloise vous a donné des idées ? Comme d’y retourner, par exemple ? Et enfin, pourquoi ne pas avoir enregistré l’ensemble de l’album là-bas ?

Je pense qu’on aurait tous envie d’y retourner et d’y rester plus longtemps. La campagne galloise est apaisante et inspirante. Et puis, c’est vraiment chouette de dormir sur place, c’est très confort et on est focus sur la musique. Mais ça reste un sacré budget pour un groupe autoproduit. Il va nous falloir trouver un mécène !

L’album, « 7 », de RED BEANS & PEPPER SAUCE est disponible depuis le 20 septembre chez Crossroads / Socadisc.

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Classic Rock Hard 70's Hard Rock

Purpendicular : la mécanique du groove

En dehors de Deep Purple, Ian Paice sait comment passer du bon temps. Aux côtés de l’excellent Robbie Thomas Walsh, irrésistible au chant, le batteur a rejoint PURPENDICULAR, qui sort aujourd’hui un très bon « Human Mechanic », troisième album du quintet britannique constitué de musiciens d’expérience et surtout au feeling explosif.

PURPENDICULAR

« Human Mechanic »

(Metalville)

Ca n’aura échappé à personne, PURPENDICULAR tire son nom du quinzième album de Deep Purple, qui est aussi le premier de l’ère Steve Morse en remplacement de l’inégalable Richie Blackmore. Mais même s’il s’en inspire librement, et son line-up le rend assez légitime, le groupe suit sa propre voie à travers un Classic Rock qui tire aussi sur le Hard Rock… forcément. Et « Human Mechanic » est une belle respiration, doublée d’une petite parenthèse nostalgique plutôt agréable.

Fondé en 2007 par le chanteur irlandais Robby Thomas Walsh, PURPENDICULAR avait dû renoncer à sortir son troisième album en raison de la pandémie. Avec Ian Paice derrière les fûts et dernier membre originel de Deep Purple, le frontman dublinois ne s’est pas laissé abattre et le groupe, composé de musiciens au feeling débordant, à savoir Nick Fyffe (basse), Christoph Kogler (claviers et orgue) et Herbert Bucher (guitare), est reparti de l’avant. Et entre gros riffs, solos aériens et refrains imparables, ça ronronne.

Très impliqué sur ce nouvel opus, Ian Paice fait parler son groove en totale harmonie avec des lignes de basse rondes et enveloppantes. Il semble réellement s’amuser et le plaisir qu’il prend est vraiment palpable (« The Nothing Box », « Ghost », « Something Magical »). Enfin, une grande partie de la magie de PURPENDICULAR agit aussi grâce à un incroyable orfèvre de l’orgue Hammond et un chanteur impressionnant (« Human Mechanic », « Four Stone Walls », « Soul To Soul »). Magistral !

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Classic Rock Hard US Rock Hard

Marco Mendoza : solaire

Comptant parmi les bassistes les plus talentueux et discrets de sa génération, MARCO MENDOZA a fait les beaux jours de grandes formations internationales et livre aujourd’hui un quatrième album réjouissant et entraînant. Avec « New Direction », il montre aussi de très belles capacités vocales et un sens de l’écriture très affiné, l’ensemble étant interprété par des musiciens affûtés et plein de feeling.

MARCO MENDOZA

« New Direction »

(Mighty Music/Target Group)

Pour les fans de Thin Lizzy, Whitesnake, Journey, Ted Nugent, Black Star Riders et The Dead Daisies, MARCO MENDOZA est loin d’être un inconnu. Bassiste virtuose au groove incroyable et très identifiable, l’Américain a foulé la scène aux côtés des plus grands et participé à des albums mémorables. Et pour son quatrième opus en solo, le musicien s’est entouré d’un groupe de haut vol et la fraîcheur qui se dégage de « New Direction » est incroyable et particulièrement communicative.

C’est au Danemark, où siège son label, que MARCO MENDOZA a posé ses valises et s’est adjoint les services de pointures. Pour la batterie, on retrouve Morten Hellborn (Electric Guitars) et Allan Tschicaga (Pretty Maids). Viennent compléter ce beau tableau : Soren Andersen aux guitares, aux claviers et pour cette lumineuse production, ainsi que le brillant six-cordiste écossais Tommy Gentry de Gun. Un casting de choc pour dix titres très positifs et addictifs.

Concernant le mix et la production, Soren Andersen (Mike Tramp, Radiohead, Prince) a fait des étincelles comme il l’avait d’ailleurs déjà fait sur « Viva La Rock » (2018), le précédent album de MARCO MENDOZA. Ouvrant sur le dynamique « Take It To The Limit », le bassiste et chanteur se montre imparable dans un Hard US classique, bien ciselé, percutant et doté d’un songwriting irréprochable (« Light It Up », « Shoot For The Stars », « Free Ride », « New Direction »). Rayonnant !

Photo : Bleu Cotton Photography
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Classic Rock Hard Blues Hard US

Smith/Kotzen : du studio à la scène

Dorénavant disponible en physique, le dernier EP du duo SMITH/KOTZEN sort en édition augmentée avec un gros bonus de cinq morceaux enregistrés lors de leur seule, unique et trop courte tournée en début d’année. « Better Days… And Nights » montre ainsi la magie qui opère sur scène entre les deux musiciens à travers des prestations chaleureuses et brillantes.

SMITH/KOTZEN

« Better Days…and Nights »

(BMG)

Au printemps 2021, les virtuoses Adrian SMITH (Iron Maiden) et Richie KOTZEN (Poison, Mr Big, …) s’étaient réunis pour un album éponyme qui laissait apparaître une évidente complicité, tant dans le jeu que dans les compositions. Tellement opposés artistiquement, les deux guitaristes se retrouvent pourtant dans un Classic Rock nerveux, teinté de Blues et aux effluves forcément Hard Rock.

Forts de ce bel accueil, l’Anglais et l’Américain étaient revenus avec un EP de quatre titres, « Better Days », en fin d’année dernière. Là encore, c’était une vraie réussite pour ce duo qui se complète si bien. SMITH et KOTZEN forment un tandem assez atypique lorsqu’on connait leur parcours respectif et c’est très certainement ce qui fait leur force en sortant ainsi de leur zone de confort.  

Cette fois, le dernier EP sort en CD avec en bonus cinq titres live, qui ont été enregistrés il y a quelques mois en Angleterre et aux Etats-Unis avec la bassiste Julia Lage et le batteur Bruno Valverde. On y retrouve en concert deux morceaux du dernier enregistrement et trois autres issus de l’album. SMITH/KOTZEN nous fait agréablement patienter avant leur prochain album que l’on espère proche.

Photo : Robert Sutton
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Blues Rock Hard Rock

Bad Luck Friday : un souffle incandescent

Il y a de l’électricité dans l’air à Brighton en Angleterre depuis quelques temps. Le talentueux harmoniciste à la renommée internationale et également incroyable frontman, Will Wilde, sort avec son groupe, BAD LUCK FRIDAY, un premier album ébouriffant au groove et au feeling incroyables… entre Hard Rock et Blues.

BAD LUCK FRIDAY

« Bad Luck Friday »

(Wilde Fire Record)

Considéré comme l’un des meilleurs harmonicistes de sa génération, Will Wilde est aussi un redoutable chanteur à la voix chaude et puissante. Il y a deux ans, au cœur de la pandémie, le Britannique s’est associé au guitariste Steve Brook pour monter BAD LUCK FRIDAY. Et avec Jack Turnbull (basse) et Alan Taylor (batterie), le groupe fait aujourd’hui des étincelles sur cet opus éponyme de haut vol.

Grand musicien de Blues Rock, mais aussi amateur éclairé de Classic Rock et de Hard, Will Wilde et ses camarades de jeu font voler en éclat les clivages et les genres pour donner naissance à un style nerveux, électrique où  la chaleur de l’harmonica mêlée à des riffs accrocheurs donne à BAD LUCK FRIDAY un aspect fusionnel tout en percussion, entre tradition et modernité.

Sur les dix morceaux de ce premier album, le chant guide les duos fraternels entre la guitare et l’harmonica où la complicité des duels fait rage autant que la solide et indéboulonnable rythmique basse/batterie (« Bad Luck Friday », « Banshee », « Dust & Bones », « Mistress », « Low Down Dirty », « Rebel With A Cause »). BAD LUCK FRIDAY est juste époustouflant de vigueur et de fraîcheur. Déjà incontournable !  

Photo : Rob Blackham
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Classic Rock Proto-Metal

Siena Root : une énergie vibratoire

Avec une approche originale, SIENA ROOT se fait hypnotique sur son nouvel album, « Revelation », qui revêt une multitude de facettes étonnantes. Porté par la fascinante voix de sa chanteuse, le quatuor de Stockhölm donne dans un Rock vintage, très revival et mariant habillement un Rock musclé avec des ambiances planantes. Magistral et authentique.

SIENA ROOT

« Revelation »

(Atomic Fire Records)

Les années 60 et 70 ont été particulièrement fertiles en termes de Rock notamment. C’est de cette période très créative que s’inspire SIENA ROOT depuis deux décennies. En élaborant un Rock revival que le groupe qualifie lui-même de ‘Classic Roots Rock ‘ fortement teinté de proto-Metal, les Suédois sont parvenus à créer un style bien à eux à travers un mix décapant et captivant.

Expérimentés et affûtés, Zubaida Solid (chant), Sam Riffer (basse), Love Forsberg (batterie) et Johan Bergström (guitare) nous emportent dans un tourbillon vintage vivifiant et parfaitement maîtrisé. SIENA ROOT manie les mélodies et les harmonies musicales pour sonner avec une justesse irrésistible et une fluidité totale, balayant une large gamme de registres.

« Revelation », qui est le huitième album du quatuor auquel s’ajoutent deux Live, démarre fort sur un proto-Metal aux saveurs Hard Rock et aux riffs puissants (« Professional Procrastinator », « No Peace »), puis bascule avec « Dusty Roads » dans un style plus psychédélique où viennent s’inviter des sonorités orientales (« Leaving The City », « Madukhauns »). SIENA ROOT envoûte avec brio.

Photo : Petter Hilber
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Blues Rock Southern Blues

When Rivers Meet : communion scénique

Enregistré lors d’une tournée marathon en Angleterre au printemps dernier, « The Flying Free Tour Live » est le premier témoignage live de la pourtant courte carrière du groupe. En l’espace de quelques mois, WHEN RIVERS MEET a pris du volume et cela se sent autant dans cette éclatante performance scénique que dans leurs compositions Blues Rock aux ambiances multiples et à la fraîcheur constante. Les Britanniques sont devenus incontournables.

WHEN RIVERS MEET

« The Flying Free Tour Live »

(One Road Records)

En mars de l’année dernière, le duo anglais m’avait véritablement conquis avec un premier album, « We Fly Free », suivi quelques mois plus tard de « Saving Grace ». Surfant sur un succès amplement méritée et multi-awardisé dans la foulée, WHEN RIVERS MEET voit ses efforts et surtout son talent récompensé. Le Blues Rock du groupe va aussi puiser dans le Southern et le Classic Rock, et la voix de Grace Bond fait des merveilles en concert portée par une dynamique incroyable.

Preuve en est que les Britanniques ont su conquérir leur pays, le quatuor a effectué sa toute première tournée en tête d’affiche avec pas moins de 17 dates d’avril à mai dernier. Un rythme effréné qui semble justement avoir apporté encore plus de vivacité et de solidité à un répertoire maintenant fort de deux albums et deux EP. Et c’est donc assez naturellement que WHEN RIVERS MEET a tenu à immortalisé ces instants magiques et ce premier album live est assez époustouflant.

Débordant d’énergie, le couple Grace et Aaron Bond, parfaitement accompagné par Roger Innis (basse) et James Fox (batterie, claviers) parcourt sur 13 morceaux, pour près d’une heure de musique, ses quatre réalisations avec un enthousiasme palpable. Capté lors de trois concerts, « The Flying Free Tour Live » montre des performances tout en feeling et en puissance. D’ailleurs, le public ne s’y trompe pas et la communion comme l’interaction sont à la hauteur de la créativité de WHEN RIVERS MEET.

Photo : Manny Manson
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AOR Classic Rock

Lessmann/Voss : melody makers

Éminents représentants du Metal germanique, Claus LESSMANN et Michael VOSS ont décidé d’unir leurs forces et de sortir un peu de leur zone de confort avec un album aux saveurs Classic Rock et AOR au son très américain et au titre évocateur. Avec « Rock Is Our Religion », le duo fait preuve d’une faculté d’adaptation exemplaire et d’une fluidité remarquable.

LESSMANN/VOSS

« Rock Is Our Religion »

(Atomic Fire Records)

Amis de longue date, Claus LESSMANN et Michael VOSS ont décidé de se faire plaisir en enregistrant un album entièrement dédié à un Classic Rock/AOR qui nous replonge dans l’univers mélodique américain des années 80 et 90. Chanteurs, multi-instrumentistes et producteurs, le duo annonce la couleur avec le titre de son opus et s’y tient sur les douze morceaux de cette belle collaboration.

Issus tous les deux des milieux Heavy Metal et Hard Rock, Claus LESSMANN est la voix de Bonfire, tandis que Michael VOSS a officié chez Casanova et Mad Max, et a produit Michael Schenker. Autant dire que les Allemands ne sont pas des jeunes premiers et « Rock Is Our Religion », sans être d’une fougue extrême, fait la part belle aux mélodies et aux refrains entêtants.

Vocalement irréprochable et distillant des riffs accrocheurs et des solos affûtés, LESSMANN/VOSS font parler l’expérience et se montrent inspirés et énergiques (« Medicine Man », « Smoke Without A Fire », « What Feels Right », « Something Is Better Than Nothing »). En déviant de leur registre de prédilection pour s’aventurer dans un AOR costaud et fédérateur, les deux musiciens réussissent leur pari.

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AOR Classic Rock

Masque Of Art : à visage découvert

Riffs acérés, rythmique soutenue, claviers discrets et efficaces et surtout un frontman à la voix et à la technique irréprochable, MASQUE OF ART possède des arguments et de très beaux atouts, qui sont parfaitement restitués sur « Masquerade ». Le premier album des Suédois présente un AOR/ Classic Rock rafraîchissant très relevé où l’expérience du sextet fait toute la différence.

MASQUE OF ART

« Masquerade »

(Wormholedeath Records)

Depuis quelques temps déjà, on assiste un vrai renouveau de l’AOR et plus largement du Classic Rock, et ce n’est pas un mirage. Avec l’émergence de nombreux groupes, le public semble suivre, obligeant à une nécessaire créativité. Et de ce côté-là, la Suède n’a jamais été en reste et c’est avec plaisir que l’on découvre aujourd’hui MASQUE OF ART, un sextet expérimenté et inspiré.

Né de la réflexion du guitariste et songwriter Jörgen J. Andersson, c’est avec le batteur Peter Lundgren et le très bon chanteur Michael Storck que le projet a réellement pris corps. Rejoint par Nalle Påhlsson à la basse, Mathias Norberg aux claviers et Jorgen Svensson à la guitare et aux claviers, MASQUE OF ART présente un line-up très affûté et surtout un premier album équilibré et solide.

Si « Masquerade » ne manque pas de références, les Suédois tirent très bien leur épingle du jeu, avec des morceaux accrocheurs, pêchus et aux mélodies imparables (« Don’t Let It Rain », « We Live In America », « Sensation »). Grâce à l’expérience et à la technique de ses membres, MASQUE OF ART s’inscrit dans un registre fédérateur qui ne manquera pas de régaler les fans d’AOR et de Classic Rock.

NB : au moment de terminer la chronique de ce très bel album, j’apprends le décès soudain, survenu le 3 juillet, de Jörgen J. Andersson. Un coup dur et une grande tristesse pour MASQUE OF ART, et toutes mes pensées vont bien entendu à sa famille et aux membres du groupe. Le musicien a eu le temps de terminer l’enregistrement des guitares, et un deuxième album, en son honneur, sortira dans quelques temps.

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Blues Rock Classic Rock

The Bateleurs : saltimbanques du Blues Rock

Sur un songwriting efficace et une très belle production, « The Sun In The Tenth House » libère tout le talent et le groove de THE BATELEURS avec une énergie incroyable. Originaire de Lisbonne, le quatuor se fond dans un Blues Rock racé et un Classic Rock éprouvé, mariant très habillement la douceur et la puissance des deux styles.

THE BATELEURS

« The Sun In The Tenth House »

(Milanamúsica Records)

Si le Portugal n’a pas la réputation d’être une place forte du Blues Rock, il se pourrait qu’on commence à s’y pencher sérieusement. Depuis son premier EP, « The Immanent Fire » en 2018, THE BATELEURS se forge petit à petit une solide réputation scénique et ce premier album devrait sans mal contribuer à convaincre de nouveaux adeptes. La forte présence de sa chanteuse et la complicité des musiciens font mouche sur chaque morceau.

Entre un Blues Rock bouillonnant et un Classic Rock éternel, « The Sun In The Tenth House » se présente comme la réalisation d’un groupe déjà confirmé et rompu à l’exercice. Masterisé à Nashville par David Gardner dans le studio où ont été façonnés ceux de Rival Sons et de Chris Stapleton notamment, ce premier effort affiche une belle puissance déversée par un quatuor électrique, qui démontre THE BATELEURS sait où il va.

Les Portugais, menés par une Sandrine Orsini impériale au chant, font état d’une inspiration très dynamique et d’une force technique imparable, qui offre une vélocité constante à l’album (« Nine Lives To Waste », « Rise Above The Storm », « Revolution Blues », « Battle Horse » et « Back In The Bayou »). THE BATELEURS envoûte autant qu’il percute avec beaucoup de feeling comme le montre la variété de ses compositions.